UNE
RECONNU COUPABLE
La justice de demain ?
L’AGENT SECRET
L’espion qui venait du Brésil
ROOFMAN
Héros malgré lui
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La justice de demain ?
L’espion qui venait du Brésil
Héros malgré lui
Vous allez l’adorer !
Janvier #2025-10
filmguide.ch


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Au cœur des Alpes majestueuses, de la tendre amitié entre un garçon et un saint-bernard naît un véritable miracle de courage et d’humanité. MON AMI
BARRY émeut parce qu’il montre comment l’amour peut franchir les plus grands obstacles. Voici en avant-première de quoi vous donner envie de l’adopter.
Par Carmine Carpenito
Ce film familial raconte la véritable et inspirante histoire du légendaire saint-bernard qui, au XVIIIe siècle, sauva de nombreuses personnes de l’hypothermie dans les Alpes suisses et devint une figure mythique. Le tournage a eu lieu dans les paysages alpins impressionnants du canton du Valais, à plus de 2000 mètres d’altitude. Après les prises de vues en extérieurs en Suisse, la production s’est poursuivie dans les studios ultramodernes MMC de Cologne.
UN HÉROS PAS COMME LES AUTRES
Ce récit poignant suit un garçon de 12 ans, Georg, et son frère aîné Alfons, deux orphelins de guerre de Suisse centrale qui traversent péniblement le col du Grand-SaintBernard pour tenter leur chance en Italie. Lorsque Georg tombe malade, Alfons le laisse à l’hospice. Là, Georg doit


affronter les préjugés des novices, en particulier leur leader Célestin. Une amitié naissante avec Resi, la fille du maître-chien, l’aide à vaincre sa timidité. Georg nourrit en secret un chiot fragile qu’il baptise Barry. Mais quand Célestin le dénonce, Georg doit défendre son avenir devant le prieur et obtient une ultime chance…
TOUS PUBLICS
« Mon ami Barry » est plus qu’un film familial : c’est une aventure sur le courage, l’amitié et la solidarité, portée par la splendeur de la nature alpine au XVIIIe siècle. Le film revisite la légende du célèbre chien et se veut un récit émotionnel destiné à tous les âges. Un moment fort qui célèbre la puissance de la nature et le courage insoupçonné des héros d’autrefois.
MON AMI BARRY EN SALLE LE 14 JANVIER


Entre thriller, humour et émotion, ROOFMAN est un divertissement constamment jubilatoire.
Par Bernard Achour
On ne l’attendait pas là, et pourtant. Après l’âpre « Blue Valentine » et le sublime « The Place beyond the Pines », Derek Cianfrance signe avec « Roofman » une comédie d’action inspirée d’un fait réel : l’histoire incroyable de Jeffrey Manchester, ex-marine devenu braqueur de McDonald’s par les toits, évadé de prison et réfugié des mois durant dans un magasin Toys « R » Us. À Toronto, où le film a été révélé, critiques et public ont salué un bonheur d’équilibre : un récit à la fois drôle, poignant et profondément humain.
AU-DELÀ DU RÉEL
« Je voulais faire un film que les gens puissent aimer sans devoir s’en remettre », confie Derek Cianfrance. « Quelque chose qui fasse rire, mais qui fasse aussi pleurer. » Dix ans après ses drames sur la paternité et la culpabilité, le cinéaste américain revient avec une légèreté nouvelle, tout en conservant sa fascination pour les hommes défaillants. « Roofman » s’ouvre sur une scène d’anthologie : Jeffrey (Channing Tatum) perçant le toit d’un McDonald’s avant d’enfermer les employés frigorifiés… après leur avoir prêté sa veste. La légende naît ainsi, entre burlesque et mélancolie. Pour
le cinéaste, le film « parle de ce qu’un père croit devoir offrir à sa famille : des choses, alors qu’ils veulent juste sa présence. »
Jeffrey Manchester, c’est un anti-héros à la frères Coen, à la fois touchant et absurde. Channing Tatum, qu’on n’avait pas vu aussi juste depuis « Foxcatcher », l’incarne avec une humanité désarmante. « J’ai une fille, et je me suis demandé jusqu’où j’irais pour qu’elle ait tout ce dont elle a besoin », explique-t-il. « Jeffrey aime trop, il veut bien faire mais il ne sait pas comment. » L’acteur a longuement échangé avec le vrai Manchester : « C’est l’un des hommes les plus optimistes que j’aie rencontrés. » Pour Derek Cianfrance, son acteur est un danseur au service de la vérité : « Le burlesque, c’est de la chorégraphie. Il bouge comme Gene Kelly, mais avec la vulnérabilité de Chaplin. » Sa mémorable scène nu et savonné dans le magasin (sept heures de tournage et quinze prises) condense tout le film : la maladresse, la pudeur et la dignité d’un homme dépassé par sa propre comédie.
Sous des dehors de feel good movie, le héros s’invente une nouvelle vie, se fait passer pour un agent secret, tombe


amoureux d’une mère célibataire (Kirsten Dunst), et rêve de redevenir père. « Ce n’est pas un film sur un voleur, affirme le réalisateur, mais sur un homme qui voulait mettre un toit sur la tête de ceux qu’il aime. » Autour de lui, Peter Dinklage, LaKeith Stanfield, Uzo Aduba et Juno Temple composent une galerie d’anges déchus. Comme toujours chez le cinéaste, la comédie tourne à la confession : un rire qui désarme avant d’émouvoir. Channing Tatum le résume ainsi : « J’ai grandi pendant ce tournage. Je suis rentré différent. » À travers le burlesque et la tendresse, Derek Cianfrance signe une comédie existentielle d’une beauté inattendue. Comme son héros, il trouve enfin son équilibre : entre chute et élévation.
ROOFMAN
EN SALLE LE 7 JANVIER





DÈS LE 3 DÉCEMBRE AU CINÉMA


























DÈS LE 10 DÉCEMBRE AU CINÉMA






La nouvelle marque bon marché de Lidl Suisse.





Lidl Suisse est fier d’être le partenaire du nouveau film suisse. Prochainement au cinéma.



Lidl Suisse s’est associé au film MON AMI BARRY. Responsable du sponsoring chez Lidl
Suisse, Nicolas Cadonau nous explique ce qui se cache derrière cette collaboration.
Comment Lidl s’est-il retrouvé avec le chien Bernie comme ambassadeur de marque ?
Nicolas Cadonau : Pour notre nouvelle marque « Qualité Suisse », qui réunit sous un même toit tous les produits suisses, nous recherchions un symbole incarnant le sentiment d’appartenance, la confiance et la tradition. Notre choix s’est porté sur un véritable original suisse : le saint-bernard. Notre ambassadeur de marque tout en fourrure, « Bernie », représente l’origine suisse garantie et la qualité dans chaque produit.

De g. à dr. : Nathalie Forrer (responsable marketing Lidl Suisse), Marcel Wolfisberg (producteur), Markus Welter (réalisateur), Nicolas Cadonau (responsable sponsoring Lidl Suisse)
Vous soutenez désormais le film « Mon ami Barry ». Comment cette coopération a-t-elle vu le jour ?
Notre partenariat avec l’équipe du film a débuté avant même le tournage. La raison est particulière : la collaboration comprenait aussi la production de plusieurs spots « Qualité Suisse » avec « Bernie ». Cette configuration nous a permis de tourner certaines scènes directement sur le plateau du film et d’harmoniser ainsi les histoires de nos saint-bernard.


La collaboration a donc commencé avant le lancement de « Qualité Suisse » ?
Exactement. Lorsque nous avons entamé les premières discussions, nous étions en plein processus de création de la marque. Le potentiel de cette association – le
film d’un côté, notre nouvelle marque de l’autre – nous a immédiatement convaincus. Nous adressons d’ailleurs un immense merci à l’équipe du film menée par Marcel Wolfisberg, qui a accepté de suivre cette voie avec nous.
Qu’est-ce que cet engagement représente pour Lidl Suisse ?
Avec « Qualité Suisse », nous mettons l’accent sur le savoir-faire local et sur tout ce qui fait l’essence de la Suisse. Une production helvétique comme « Mon ami Barry » s’inscrit parfaitement dans cette volonté comme

un hommage à notre patrimoine culturel. Il s’agit pour nous de préserver la tradition tout en empruntant de nouvelles voies : en nouant des partenariats qui démontrent que le sentiment d’appartenance et la qualité sont accessibles à toutes et à tous. Ou, comme nous aimons le dire : «Lidl. Ça vaut le coup. » (rires)
LIDL VOUS INVITE :
Nous mettons en jeu des billets pour les projections Lidl de MON AMI BARRY.
Participez maintenant et tentez de gagner l’un des 850 packs famille comprenant 4 billets.

Scannez le code et participez
lidl.ch/fr-CH
Connue pour son travail sur « Venom – The Last Dance » ou « The Crown », la Bâloise
Noelia Gil Cristobal incarne dans 28 ANS PLUS TARD – LE TEMPLE DES MORTS une femme infectée et redoutablement coriace. Elle raconte ici ce que ce rôle a exigé d’elle.
Propos recueillis par Philipp Portmann
Film Guide : Dans votre nouveau film, vous êtes cascadeuse et comédienne. Qu’est-ce qui est le plus amusant ?
Noelia Gil Cristobal : Quand j’incarne un personnage, c’est particulièrement excitant : on se voit ensuite à l’écran, mais on a aussi beaucoup plus de travail.
Quel personnage interprétez-vous exactement ?
Une infectée à un stade précoce – à moitié lucide, à moitié perdue. J’ai une grande scène de combat dans un compartiment de train avec quatorze personnes. C’était exigu, intense, et je n’en suis pas sortie sans contusions.
Votre apparence dans le film est vraiment effrayante. Les tournages vous suivent-ils jusqu’à la maison ?
Pas vraiment. On sait comment tout est fabriqué – maquillage, lumière, effets. Mais sur le plateau, tout semble souvent très réel. Une fois la journée finie, je laisse tout là-bas. Je ne ramène que mes bleus (rires).
Vous étiez aussi la doublure cascades de l’acteur enfant Alfie Williams… Oui, il était formidable – appliqué, ouvert aux conseils. Il a réalisé beaucoup de cascades lui-même ; pour les scènes plus risquées, je prenais le relais. Nous avons très bien travaillé ensemble.
Que pensez-vous de l’histoire de cette saga dystopique ?
Je l’adore. Dès le premier film, j’ai été surprise par son intensité émotionnelle. Le film questionne qui sont les véritables monstres – les infectés ou les non-infectés. C’est philosophique, dérangeant, et c’est exactement ce que j’aime. Le cinéma doit divertir, mais aussi faire réfléchir.
Comment restez-vous en forme ?
Je m’entraîne chaque jour entre deux et quatre heures – yoga, pilates, arts martiaux ou équitation. Les temps de repos sont tout aussi importants. Sur un tournage, on travaille souvent plus de dix heures, puis on va encore à la salle. C’est un mode de vie – physique, mental, et plein de passion.
Noelia Gil Cristobal sur le tournage de « 28 ans plus tard – Le Temple des morts »




On sent que vous êtes toujours aussi passionnée par votre métier… Absolument. Il faut de la passion, sinon on ne tient pas des journées pareilles. Parfois, on commence à trois heures du matin et on finit à vingt-trois heures. Mais voir le résultat final sur grand écran, ça n’a pas de prix !
28 ANS PLUS TARD – LE TEMPLE DES MORTS EN SALLE LE 14 JANVIER


AU CINÉMA DÈS LE 7 JANVIER

Trailer et infos
Suivez nos coups de cœur filmcoopi_romandie filmcoopidistribution






« UN FILM À SAVOURER »
Que se passe-t-il lorsque les membres d’une famille sont tellement éloignés les uns des autres qu’ils n’ont même plus de sujets de conversation ? Dans « Father Mother Sister Brother », des frères et sœurs se retrouvent après des années et doivent faire face aux tensions non résolues et à la distance émotionnelle de leurs parents. Dans trois courtes histoires, le réalisateur culte Jim Jarmusch explore les mécanismes subtils de l’éloignement familial — et le fait qu’on ne peut pas choisir sa famille. Mélancolique, plein de sagesse et d’humour subtil, le film est porté par un casting exceptionnel !

RECONNU COUPABLE
Confronté à une justice créée par Intelligence Artificielle, le très populaire Chris Pratt change brillamment de registre.
Par Bernard Achour
Né en 1979 dans le Minnesota, Chris Pratt aurait pu n’être qu’un rêveur de plus. Il dort dans un van sur une plage d’Hawaï, nettoie les tables d’un restaurant, vit d’alcool, de pêche et de petits boulots. Jusqu’au jour où l’actrice Rae Dawn Chong, cliente de passage, l’interpelle : « Vous êtes acteur ? » Il répond « Oui » sans réfléchir. Quelques semaines plus tard, il tourne dans « Curse Part 3 » et découvre sa vocation. « J’avais enfin une vraie passion, une vraie envie, un vrai objectif. » C’est le début d’un improbable conte hollywoodien.
DANS LA GALAXIE
La télévision l’accueille, notamment dans « Parks and Recreation » où son personnage faussement idiot révèle son sens du tempo comique. Le cinéma le rattrape : « Le Stratège », « Zero Dark Thirty », « Cinq ans de réflexion » ». En 2014, il devient la voix d’Emmet dans « La Grande Aventure Lego » et, surtout, le baroudeur intergalactique Peter Quill dans « Les Gardiens de la Galaxie ». Il avait d’abord refusé le rôle : « La responsabilité me terrifiait, et en plus, je me trouvais trop gros. » Le réalisateur James Gunn insiste, il accepte, et le monde découvre un héros cabossé, à mi-chemin entre Han Solo et un adolescent idéaliste. Deux suites, deux « Avengers » et un « Thor » plus tard, Chris Pratt est devenu une star mondiale sans avoir perdu son autodérision : « Je reste le gars qui vendait des billets à moitié prix pour des spectacles de strip-tease. »
Le succès du premier de ses trois « Jurassic World » parachève son statut d’icône populaire. « J’aime les personnages qui se battent pour une cause plus grande qu’eux. » À côté, il prête sa voix à « Super Mario Bros. » et à « Garfield ». Sa méthode : travail et gratitude. « Mon métier, c’est de tout donner à chaque prise. Je n’ai jamais cru au talent pur, seulement à la persévérance. » Derrière la star, il revendique sa simplicité : mari, père, croyant et sportif, il s’impose comme une figure d’optimisme dans une industrie cynique.
Avec « Reconnu coupable » il change radicalement de registre en détective du LAPD accusé d’avoir tué sa femme, jugé en 2029 par une Intelligence Artificielle omnisciente. « C’est un homme marqué par la vie, vulnérable et plongé dans une situation extrême », dit-il Entièrement filmé en temps réel, le procès dure 90 minutes. Menotté
dans une chaise, Chris Pratt doit prouver son innocence face à une juge de synthèse. « J’ai demandé à être réellement attaché. Je ne voulais pas faire semblant. La claustrophobie m’aidait à trouver la vérité du personnage », raconte-t-il. Au-delà du thriller, le film interroge la justice automatisée, la peur du jugement algorithmique et la responsabilité humaine. Chris Pratt livre une performance physique, tendue, habitée.
« C’est une évolution de ma carrière. Je voulais me confronter à mes propres limites. »
RECONNU COUPABLE EN SALLE LE 28 JANVIER












Récompensé à Cannes et au ZFF, Wagner Moura trouve dans L’AGENT SECRET un des rôles les plus marquants de sa carrière.
Par Bernard Achour
« Je ne suis pas inquiet. Ma seule peur, c’est de ne pas parvenir à me débarrasser de lui. » Ainsi parle Wagner Moura à propos de Pablo Escobar, rôle-monstre qui l’a rendu mondialement célèbre dans la série « Narcos ». Avec son tour de force ovationné dans « L’Agent secret », il peut être rassuré.
Brésilien de Salvador de Bahia, journaliste de formation, rockeur par passion, il entre au théâtre par timidité, presque par accident. « Je me suis inscrit à un cours pour me faire des amis », dit-il en riant. Mais l’évidence du jeu s’impose. Après des débuts à la télévision, il explose au cinéma national avec « Troupe d’élite » avant que « Escobar terriblement humain, joué en espagnol, langue apprise de force. « est un enfer proché de lui. guinaire brutal et sans nuance. Pablo, c’est aussi un père, un homme qui finit par craquer.
Après « patrie fixe. Il tourne en anglais, en espa gnol, réalise « par le gouvernement Bolsonaro me battre contre un État pour pouvoir sortir mon film raconte-t-il. Le cinéma devient alors pour lui un acte de résistance.
Refusant de s’enfermer dans le stéréotype du trafiquant latino, il revendique une identité brésilienne ouverte : « Je veux les mêmes rôles qu’un acteur américain blanc. C’est ça, le vrai combat. » Entre deux tournages internationaux, il médite, pratique le jiujitsu, cite Caetano Veloso comme modèle d’élégance morale. Et quand il retrouve le portugais, sa langue natale, pour « L’Agent secret », il parle d’une délivrance : « C’était libérateur. En portugais, je peux m’envoler. »
LA CONSÉCRATION
Réalisé par Kleber Mendonça Filho, « L’Agent secret » se déroule en 1977, au cœur de la dictature militaire. Wagner Moura y incarne un scientifique traqué qui tente simplement de rester fidèle à ses valeurs. « Mon personnage n’a rien d’un héros, dit-il, c’est juste un homme qui veut rester droit quand tout autour de lui se décom» Le film, auréolé à Cannes du Prix de la mise en scène et, surtout, du Prix d’interprétation masculine, mêle thril: un homme, un fils, Je voulais offrir à Wagner quelque chose de différent. Il a tout de suite compris que » De fait, l’acteur y canalise sa propre colère contre les années Bolsonaro et son admiration pour un peuple qui sait ce : « Les Brésiliens savent qu’on doit se battre pour la démocratie chaque jour. » Derrière la gravité, son jeu rayonne d’une douceur inébranlable, celle d’un homme en paix avec le tumulte.

EN SALLE LE JANVIER

Dès le 3 décembre au cinéma

Lion d’Or surprise mais tout à fait justifié au dernier Festival de Venise, une chronique chorale qui illustre avec brio le style inimitable de son réalisateur Jim Jarmusch.
Par Bernard Achour
Présenté à la Mostra de Venise, « Father Mother Sister Brother » a donc offert à Jim Jarmusch son Lion d’Or. Rien d’un coup d’éclat, pourtant : ce film feutré, drôle et mélancolique, avance au pas d’un rêve éveillé. Trois fragments, trois villes, trois familles reliées par la même incapacité à dire l’essentiel. « C’est une sorte d’anti-film d’action, dont le style subtil et tranquille est soigneusement construit pour permettre aux petits détails de s’accumuler, presque comme des fleurs délicatement disposées dans trois compositions fragiles », dit son réalisateur. Ce triptyque est précisément cela : un art de l’infime, d’où surgit la beauté.
Sur les rives enneigées d’un lac américain, Tom Waits reçoit ses deux enfants adultes
Adam Driver et Mayim Bialik. Autour d’un thé tiède, rien ne se passe : et c’est poignant. Les silences s’étirent, la gêne devient comédie. « Je fonctionne de manière très intuitive dans mon travail, pas de façon
analytique », confie Jim Jarmusch. Cette intuition guide un cinéma qui préfère les frémissements à l’action. De fait, les reflets du lac et les gestes hésitants racontent tout ce que les mots taisent. Dans ce premier volet, le cinéaste retrouve la grâce de son dernier grand film « Patterson » : la poésie d’une conversation interrompue.
L’ÉLÉGANCE
À Dublin, Charlotte Rampling accueille
Cate Blanchett et Vicky Krieps pour un thé sucré d’ironie. Autour d’une table immaculée, le temps s’étire entre politesses et petits mensonges. On se pique, on se protège, on s’évite. Jim Jarmusch explique : « Les histoires de famille sont les plus compliquées – intimes et pleines de silence, mais aussi pleines d’amour. » Le décor, la porcelaine, les gestes mesurés rappellent que chez lui, tout est affaire de tempo. Les non-dits deviennent la bandeson d’un amour discret. Ce chapitre, faussement léger, révèle le cœur du film : celui d’un cinéaste qui filme les liens comme des instruments désaccordés, beaux parce qu’imparfaits.


À Paris enfin, Indya Moore et Luka Sabbat vident l’appartement de leurs parents disparus. Rien que des murs vides, un carton de souvenirs et un peu de lumière. L’air y est chargé d’âmes invisibles. « Parfois silencieux, parfois dynamique », avance le réalisateur pour décrire son cinéma, tout en plans suspendus où chaque silence devient un chant. Il y trouve un équilibre rare entre immobilité et mouvement, douceur et deuil. Ni coup d’éclat tonitruant ni simple miniature, « Father Mother Sister Brother » est ce « grand petit film » que seul Jim Jarmusch pouvait offrir : une œuvre qui apaise sans conclure, où les gestes quotidiens deviennent des prières. Dans un monde saturé de vacarme, il nous rappelle qu’« être ensemble dans un plan, c’est déjà exister ».
FATHER MOTHER SISTER BROTHER EN SALLE LE 7 JANVIER
KALI

un film de MAX WALKER-SILVERMAN
Actrice faussement effacée, Sara Giraudeau fait entendre sa magnifique singularité dans L’AFFAIRE BOJARSKI.
Par Bernard Achour
« Je pense que c’est bien d’être un acteur ou une actrice du secret, de ne pas tout livrer. » C’est peut-être cette pudeur, cette manière de retenir l’émotion au lieu de la forcer, qui fait de Sara Giraudeau une actrice si singulière. Fille de Bernard Giraudeau et d’Anny Duperey, elle n’a jamais voulu vivre de ce double héritage, mais trouver sa voix – celle, dit-elle, que certains moquaient enfant et qu’elle a fini par apprivoiser. Formée au théâtre, passée par le rire avant d’atteindre la gravité, elle incarne aujourd’hui une présence singulière neuse, pleine de douceur et de lucidité.
Née en 1985 à Boulogne-Billancourt, elle débute à 15 ans sur scène avant d’imposer sa grâce si particulière dans « Les Monologues du vagin Son père, lui-même acteur, l’a mise en garde : « Il m’avait dit faut pas que tu l’aies, ce Molière, car après, ça va être l’enfer le Molière, elle l’obtient en 2007, et son ascension devient inévitable. « Beaucoup de choses trop violentes sortent de la bouche des adultes. Si on m’avait dit, petite, que ma voix était belle, je l’aurais vue comme un avantage. voix, justement, porte aujourd’hui une vérité tremblée que le cinéma adore. À la télévision, « Le Bureau des légendes révèle au grand public une espionne d’apparence fragile mais redouta blement affûtée. « On a l’impres sion que si on souffle dessus, elle va tomber. Alors qu’en fait, pas du tout. »
Au cinéma, elle multiplie les registres sans jamais perdre son mystère : « Rosalie Blum », « Papa ou maman 2 », « Médecin de nuit », « Le Discours », autant de variations sur la légèreté et la mélancolie. Mais c’est « Petit paysan » qui lui vaut le César du meilleur second rôle féminin. Son personnage de vétérinaire, sœur du héros, condense cette force tranquille et cette compassion qui la J’aime beaucoup garder une forme de rete-

Même si le héros de « L’Affaire Bojarski » est incontestablement le brillant escroc incarné par Reda Kateb, c’est elle qui, dans le rôle de sa femme, apporte au film l’essentiel de sa lumière et de son humanité. Inspiré d’une histoire vraie, le film de Salomé retrace la vie d’un ingénieur polonais devenu faussaire par nécessité. Reconstitution minutieuse des années 40 aux années 70, le récit mêle polar, chronique sociale et portrait de couple. Sara Giraudeau y est bouleversante dans une scène de viol conjugal, figure d’une épouse à la fois blessée et résistante, capable d’aimer sans comprendre. Jean-Paul Salomé confie qu’il une femme qui, sans discours, impose la tendresse au milieu du chaos ». Elle, sobre et précise, éclaire le film de son regard compatissant, miroir d’une conscience morale face à la faute. Derrière les faux billets, c’est la vérité des sentiments qu’elle imprime à l’écran.

L’AFFAIRE BOJARSKI

Mario Martone
Valeria Golino, Matilda De Angelis, Elodie
Drame (1 h 57)

Antonin Fourlon, Frédéric Forestier
Didier Bourdon, Camille Lou, Hakim Jemili
Comédie (durée NC)

Gabriel Mascaro
Denise Weinberg, Rodrigo Santoro, Miriam Soccaras
Drame (1 h 27)

Tammi
Hutcherson, Elizabeth Lail, Matthew Lillard



ETERNITY
David Freyne
Elizabeth Olsen, Miles Teller, Callum Turner
Comédie romantique (1 h 52)
Praesens THE VOICE OF HIND RAJAB

VELAZQUEZ
Stéphane Sorlat
Documentaire (1 h 31)
Filmcoopi

LES ENFANTS VONT BIEN
Nathan Ambrosini
Camille Cottin, Monia Chokri, Juliette Armanet
Drame (1 h 51)
Kaouther Ben Hania
Amel Hlelel, Clara Khoury, Motaz Malhees
Drame (1 h 29)
Praesens

Teona Strugar Mitevska
Noomi Rapace, Sylvia Hoeks, Nikola Ristanovsk
Drame (1 h 44)
Trigon

Frenetic MEKTOUB MY LOVE
CANTO DUE
Abdellatif Kechiche
Shaïn Boumedine, Ophélie Bau, Jessica Pennington


Vincent Munier
Documentaire (1 h 33)
Filmcoop

Sam Worthington, Zoe Saldana, Sigourney Weaver
Fantastique (3 h 12)

Damien Dorsaz Devrim Lingnau, Guillaume Gallienne, Olivia Ross
Drame (1 h 48)
Praesens


(1 h 30)
LA
James Huth
Patrick Timsit, Isabelle Nanty, Théa de Boeck
Comédie (1 h 34)
Pathé


Com. dramatique (2 h 19)
Pathé DREAMERS
Joy Garoro-Akpojotor
Aiysha Hart, Luyanda Unati Lewis-Nyawo, Kerry Howard
Drame (1 h 18)
First Hand Films WYLD

Drymon
Praesens LE CHANT DES FORÊTS
Ralph Etter
Nina Brack, Tim Rohrbach, Lia Rémy
Drame (1 h 34)
Animation (1 h 36)

Gennaro Nuziante
Checco Zalone, Beatriz Arjona, Martina Colombari
Comédie (1 h 30)
Morandini

Gormican


David Mckenzie Riz Ahmed, Lily James, Sam Worthington Thriller (1 h 52) Ascot Elite

Max Walker-Silverman
Josh O’Connor, Meghann Fahy, Kali Reis
Drame (1 h 35)
Cineworx

Royal Film LA FABRIQUE DES MONSTRES

Steve Hudson, Toby Genkel
Animation (1 h 32)

DU KABUKI

Lee Sang-il
Ryô Yoshizawa, Ryûsei Yokohama
Drame (2 h 55)

Trigon
DE LA GRANDE ARCHE
Stéphane Demoustier
Claes Bang, Xavier Dolan, Sidse Babett Knudsen
Drame (1 h 44)

Filmcoopi
FEMME DE MÉNAGE
Paul Feig
Sydney Sweeney, Amanda Seyfried, Brandon Sklenar
Thriller (2 h 11)
Ascot Elite

Jérôme Clément-Wilz

Ciné-Doc ROOFMAN

Derek Cianfrance
Channing Tatum, Kirstedn Dunst, Ben Mendelsohn
Thriller (2 h 06)

Markus Welter
Orell Bergkraut, Alma Büchenbacher, Carlos Leal
Aventure (durée NC)

Olivier Assayas
Paul Dano, Jude Law, Alicia Vikander
Thriller (2 h 36)
Pathé

Erige Sehiri
Aïssa Maïga, Deborat Christelle Naney, Laetitia Ky Drame (1 h 32)
Trigon


Akota, Romane Gueret
Fanta Kebe, Shirel Nataf, Amel Bent


50)
Joséphine Japy Mélanie Laurent, Pierre-Yves Cardinal, Sarah Pachoud


Filmcoopi



Kleber Mendonça Filho
Wagner Moura, Gabriel Leone, Maria Fernanda Cândido
Drame d’espion. (2 h 41)

POILU AUTOUR DU MONDE
Pierre Baiily, Céline Fraipont
Animation (0 h 48)
Outside the Box

Tamara Stepanyan
Camille Cottin, Zar Amir Ebrahimi, Denis Lavant
Drame (1 h 44)
Adok Films

ELLA MCCAY
James L. Brooks Emma Mackey, Jamie Lee Curtis, Jack Lowden
Comédie dram. (durée NC)
Disney

Mascha Schilinski
Hanna Heckt, Lena Urzendowsky, Laeni Geiseler
Drame (2 h 29)
Cineworx

ANS PLUS TARD
TEMPLE DES MORTS
Nia Da Costa
Ralph Fiennes, Alfi e Williams, Jack O’Connell
Horreur (durée NC)

Sony Pictures HAMNET
Chloé Zhao Paul Mescal, Jessie Buckley, Emily Watson
Drame (2 h 05)
Universal GOUROU

Ferzan Özpetek
Luisa Ranieri, Jasmine Trinca, Stefano Accorsi
Comédie dram. (2 h 15)
Morandini

Kate Dolan
Claudia Doumit, David Rysdahi, Lily Sullivan
Horreur (durée NC)
Universal


Yann Gozlan
Pierre Niney, Holt McCallany, Anthony Bajon
Thriller (2 h 06)
Pathé SEND HELP

Jean-Paul Salomé
Reda Kateb, Sara Giraudeau, Bastien Bouillon
Drame (2 h 08)
Sam Raimi
Rachel McAdams, Dylan O’Brien, Dennis Haysbert
Thriller (durée NC)
Disney

Filmcoopi RECONNU COUPABLE

Timur Bekmambetov
Chris Pratt, Rebecca Ferguson, Annabelle Wallis
Thriller (durée NC)
Sony Pictures

Réalisateur
Acteurs Genre/Durée Distributeur
Situation au moment de la clôture de la rédaction. Toutes les données sont fournies sans garantie.
Eros Puglielli
Paolo Cala bresi, Maccio Capatonda
Com. policière (durée NC)

Morandini
Johannes Roberts Troy Kutsur, Johnny Sequoyah, Kevin McNally
Horreur (1 h 29)
Warner

Nicolas Wadimoff
Documentaire (1 h 54)
First Hand Films
