FILM GUIDE #2024-2 – Mars 2024

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IL RESTE ENCORE DEMAIN : LE CHOC VENU D´ITALIE Mars #2024-2 FR www.filmguide.ch

Votre mensuel du cinéma

FIFF 2024

Fribourg fait son Festival

SCANDALEUSEMENT VÔTRE So british

BOLÉRO

Le Mystère Maurice Ravel

MARK WAHLBERG Émouvant dans ARTHUR THE KING

Gagnez de superbes sets de goodies Hamilton et des billets de cinéma

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ÉMA N I C U A S E 13 MAR


EDITORIAL

SOMMAIRE 15 — INTERVIEW Agneszka Holland pour

GREEN BORDER

16 — FILM GUIDE Les sorties du mois 19 — PORTRAIT Michèle Laroque pour

Sous le signe de l’émotion

KARAOKÉ

Timothée Chalamet est en train de conquérir à nouveau les salles de cinéma suisses dans le rôle de Paul dans « Dune – Deuxième partie ». À cette occasion, il peut étonnamment compter sur la technologie suisse. Vous découvrirez dans ce numéro ce à quoi vous devrez faire attention dans le film. Mais les nombreuses nouvelles sorties de ce mois de mars font également plaisir, car il y en a pour tous les goûts, de la comédie au drame en passant par les peines de cœur. Nous consacrons notre couverture à Mark Wahlberg, qui raconte dans « Arthur the King » l’histoire touchante et vraie d’un chien qui a « choisi » son humain, et ce de manière spectaculaire. Pas un œil ne restera sec, c’est promis. Nous vous souhaitons une bonne lecture et de belles heures au cinéma. Bien à vous, Philipp Portmann Éditeur

4 — EN COUVERTURE

ARTHUR THE KING

7 — ZOOM

DUNE — DEUXIÈME PARTIE

21 — ZOOM

BOLÉRO

8 — PORTRAIT Olivia Colman pour

SCANDALEUSEMENT VÔTRE

23 — INTERVIEW Ali Asgari & Alireza Khatami pour

CHRONIQUES DE TÉHÉRAN

23 — ZOOM

LA PROMESSE VERTE

11 — ZOOM

25 — INTERVIEW Léa Todorov pour

LA FABULEUSE HISTOIRE DE LA CONQUÊTE DE L'EAU

12 — EN LUMIÈRE

IL RESTE ENCORE DEMAIN

LA NOUVELLE FEMME

27 — ZOOM

UNE VIE

29 — INTERVIEW Thierry Jobin pour

FIFF

31 — FAITES VOS JEUX

SPLATOON 3

IMPRESSUM Éditeur

Directeur de publication Philipp Portmann

Chef de produit Jean-Pierre Grey Rédacteur en chef Bernard Achour Maquette Romano Bassi Design & Layout Huit Onze, Genève

ISSN 2813-7353 PORTMANN GROUP Les éditeurs n’assument auEtzelmatt 5 - 5430 Wettingen cune responsabilité pour le +41 56 426 88 55 matériel envoyé. Le contenu info@portmann-group.com éditorial est exempt de publiportmann-group.com cité sauf mention contraire. Vente d'annonces Patrick Knecht p.knecht@portmann-group.com

© PORTMANN GROUP 2023 Tous droits réservés. Toute réutilisation du contenu de ce magazine sans autorisation écrite est interdit.

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www.pefc-france.org

Couverture : Mark Wahlberg © Kestone AP Andrew Medichini

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EN COUVERTURE

ARTHUR THE KING

DE LA BOULETTE À L´AMITIÉ

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Après diverses productions à la télévision, la star hollywoodienne Mark Wahlberg fait enfin son retour à l’écran dans ARTHUR THE KING, un film dans lequel il se lie d’amitié avec un chien fidèle.

TOUT A COMMENCÉ PAR LE HIP-HOP Dans sa vie privée, tout va également pour le mieux. Depuis 2009, la superstar est mariée au mannequin américain Rhea Durham. En 2010, il a été honoré d’une étoile sur le Hollywood Walk of Fame (photo), en compagnie de toute sa famille : son épouse Rhea Durham et ses enfants Ella, Grace, Michael et Brendan.

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UNE ADAPTATION RÉUSSIE Tandis que son équipe déterminée pousse la course jusqu’à ses limites, Arthur redéfinit ce que signifient vraiment la victoire, la loyauté et l’amitié dans cette émouvante adaptation cinématographique d’un best-seller par le réalisateur Simon Cellan

Mark Wahlberg aura 53 ans le 5 juin et se sent particulièrement à l’aise dans le cinéma événementiel. Ce jeune homme aux multiples talents, né à Boston, s’est fait connaître en 1991 sous le pseudonyme de Marky Mark comme le leader du groupe de hip-hop américain « Marky Mark and the Funky Bunch ». Au milieu des années 1990, il s’est finalement lancé dans le cinéma, où il a percé grâce à sa performance dans la tragi-comédie « Boogie Nights ». Entre-temps, il est devenu un acteur incontournable de l’industrie cinématographique.

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CE N’EST QU’UN DÉBUT Un après-midi, après avoir jeté une délicieuse boulette de viande à Arthur, un chien de race indéterminée en bien mauvais état, Mikael, le capitaine sensible et généreux d’une équipe de course d’aventures, voit ce dernier le suivre pas à pas pour lui exprimer sa gratitude. Mais, alors qu’il succombe à une tendresse fascinée pour l’animal, son équipe s’efforce de se débarrasser d’Arthur par tous les moyens, mais chaque tentative échoue complètement. Et Mikael se rend bientôt compte qu’il ne veut pas du tout chasser l’irrésistible toutou, mais le garder à ses côtés.

Jones. Une œuvre qui rend plus que justice à son roman tout aussi touchant « Arthur : le chien qui a traversé la jungle pour trouver un foyer », lui-même basé sur des faits réels.

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Un animal à quatre pattes se fiche complètement de votre apparence, de votre richesse ou de votre popularité – dès que vous êtes bon avec lui, vous obtenez sa loyauté. C’est exactement ce qui se passe dans le merveilleux film d’aventures ARTHUR THE KING, où l’acteur culte Mark Wahlberg découvre son amour inattendu pour les chiens.

LES WAHLBERG

ARTHUR THE KING

EN SALLE LE 20 MARS

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- PHOTO : EDDY BRIÈRE

UGC PRÉSENTE

CRÉATION

PRODUIT PAR MIKAËL ABECASSIS POUR UGC SCÉNARIO, ADAPTATION ET DIALOGUES STÉPHANE BEN LAHCENE AVEC DAVID MORA SÉBASTIEN CHASSAGNE JOCHEN HÄGELE MUSIQUE ORIGINALE ANNE-SOPHIE VERSNAEYEN DIRECTEUR DE LA PHOTOGRAPHIE EMMANUEL SOYER DÉCORS LÉA PHILIPPON MONTAGE CLÉMENCE SAMSON SON GUILLAUME VALEIX COSTUMES LISA KORN DIRECTEUR DE PRODUCTION NICOLAS TRABAUD UNE PRODUCTION LES FILMS DU 24 EN COPRODUCTION AVEC TF1 FILMS PRODUCTION AVEC LE SOUTIEN DE CANAL+ AVEC LA PARTICIPATION DE CINÉ+ TF1 TMC TOUS DROITS D’EXPLOITATION UGC - © 2023 - LES FILMS DU 24 - TF1 FILMS PRODUCTION

DE S LE 20 M A RS AU CINE M A


ZOOM

L’ARTISANAT SUISSE AU SERVICE DE « DUNE ! Très demandé à Hollywood, le savoir-faire helvétique est une nouvelle fois valorisé dans le très attendu DUNE : DEUXIÈME PARTIE, en l’occurrence un accessoire de la société suisse Hamilton. Il ne s’agit toutefois pas d’une montre, comme on pouvait s’y attendre…

C’est par une belle journée de printemps 2022 que le téléphone a sonné dans l’entreprise Hamilton à Bienne. À l’autre bout de la ligne, il y avait… Hollywood. Concrètement, l’équipe du réalisateur Denis Villeneuve qui était en train de préparer « Dune : Deuxième partie ». Jusque-là, rien d’inhabituel pour l’horloger, puisqu’il a déjà fourni des garde-temps pour des films comme « Men in Black », « Interstellar » ou « Oppenheimer » parmi plusieurs dizaines d’autres titres. UNE COMMANDE SURPRENANTE Mais cet appel a quand même surpris Vivian Stauffer, chez Hamilton depuis près de dix-sept ans, dont trois en tant que CEO. « Je pensais bien sûr qu’il s’agissait d’une montre spéciale, car nous avons déjà équipé plusieurs films de science-fiction, dit-elle. Donc rien qui m’aurait d’abord déstabilisée. » Mais ce que Denis Villeneuve lui demande alors est tout sauf une montre : plutôt une sorte d’appareil qui se porte au poignet comme une montre, mais qui n’indique pas l’heure. Ce n’est qu’à la fin de 2023 que les Biennois ont été informés que Timothée Chalamet porterait l’objet en personne. USAGE PRÉVU : TOP SECRET Vu d’en haut, le mécanisme

Vivian Stauffer CEO Hamilton

donne l’impression de regarder à l’intérieur d’une montre. Et c’est exactement ce qui était demandé : le look d’un mouvement mécanique mélangé à des éléments

futuristes et fabriqué avec la précision d’un horloger suisse. « Mais on ne nous a pas dit ce que la pièce devait faire dans le film », se souvient Vivian Stauffer en riant. MISSION : POSSIBLE Mais l’équipe de Hamilton est parvenue à maîtriser cette commande spéciale, comme beaucoup d’autres venues de Hollywood. Pour « Interstellar », elle avait construit la montre avec laquelle Matthew McConaughey et sa fille Jessica Chastain s’amusent à faire le tour de l’aiguille des secondes du futur. Il ne s’agissait pas d’une animation par ordinateur, mais d’une pure mécanique actionnée par des câbles de

quatre mètres de long. Ou pour « Tenet », du même Christopher Nolan, où les chiffres bleus et rouges d’un cadran étaient trop faiblement éclairés : Hamilton a fourni sans hésiter un pack d’accumulateurs pour plus de puissance, qui ont été collés au bras de John David Washington et de Robert Pattinson sous leur chemise. Les montres de chacun de ces films ont été commercialisées. Pour „Dune“, il s'agira désormais de deux éditions spéciales limitées de la célèbre Ventura. On attend avec impatience de voir quelles seront les futures missions de l’entreprise suisse. Mais pour l’instant, on se réjouit à Bienne de la sortie de « Dune : Deuxième partie », où on espère que cet accessoire unique siglé Hamilton rendra de fiers services et résistera à tous les vers des sables, aussi grands soient-ils.

Gagnez l’un des 10 sets de goodies Hamilton comprenant 2 billets de cinéma. Pour participer, rien de plus simple, il vous suffit d’envoyer vos coordonnées par e-mail à : concours@portmann-group.com

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PORTRAIT

SCANDALEUSEMENT VÔTRE

Issue de la télévision, l’Anglaise Olivia Colman n’en revient toujours pas d’avoir remporté l’Oscar pour « La Favorite ». Avec SCANDALEUSEMENT VÔTRE, elle confirme que ce n’était pas un hasard.

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© Keystone AP Victoria Will

OLIVIA COLMAN


© DR

Dans le jargon des Oscars, on appelle ça un « upset » : une victoire qui déjoue tous les pronostics au point de provoquer un véritable spasme de surprise parmi l’assistance une fraction de seconde avant l’inévitable explosion des applaudissements. Et dans ce registre, le sacre d’Olivia Colman, meilleure actrice couronnée voilà pile cinq ans pour « La Favorite » alors que tout le monde donnait gagnante la Glenn Close de « The Wife » pour sa sublime performance toute en intériorité, relève du cas d’école. LES VERTUS DE L’ENNUI Jusqu’au soir du 24 février 2019, elle était une comédienne très respectée, constamment sollicitée, réputée dans le circuit professionnel pour son bon esprit sur les plateaux, figure incontestable du petit écran aux incursions remarquées sur le grand, mais pas vraiment adoptée, voire identifiée, au-delà des frontières britanniques. « J’ai toujours été entre deux eaux, dit-elle. Aujourd’hui, j’ai l’impression de marcher pour la première fois sur la terre ferme. » Née en 1974 à Norwich, radieuse cité médiévale située au nord de Londres « peuplée de personnalités délicieusement excentriques », elle conserve de son enfance le souvenir d’une période « agréablement monotone » et de son adolescence celui de s’être retrouvée à 16 ans sur la scène de l’école privée exclusivement féminine dans le rôle-titre de la pièce « Les Belles années de Miss Brodie ». « Je me suis soudain sentie épanouie comme jamais, encore plus “chez moi” que nulle part ailleurs, raconte-t-elle. Mais j’ai préféré garder ce sentiment pour moi, bien enfoui sous des tonnes de résolutions raisonnables. » En surface, elle se persuade qu’elle sera plus tard infirmière

ou enseignante. Résultat : « Pendant mes études, je me suis ennuyée à mourir. » En feuilletant un magazine, elle tombe un jour sur un encart publicitaire pour une audition organisée par Footlights, l’école d’arts dramatiques de la prestigieuse université de Cambridge, où elle rencontre incidemment celui qui est aujourd’hui son mari depuis dix-huit ans : « Je m’y suis inscrite, j’ai décroché mon diplôme, et j’ai poursuivi ma formation à l’Old Vic de Bristol. » Fort de son passage à l’atelier de théâtre le plus réputé du royaume, elle débute en 2000 dans l’émission fantaisiste de la BBC « Bruiser ». DU RIRE AUX LARMES Pendant toute une décennie, son expressivité comique tant physique que verbale fera merveille. « People like us », « The Office », « Gash », « Peep Show », « Green Wing », « Look around you »… Autant de séries, entrecoupées de téléfilms et de quelques emplois un peu plus nuancés, qui lui permettent de creuser son sillon tandis que le cinéma la découvre peu à peu via les très humoristiques « Hot Fuzz », « Grow your own » ou encore « Le Donk & Scor-zay-zee ». Puis, en 2011, l’acteur/metteur en scène Paddy Considine, qui l’avait dirigée dans son court métrage « Dog altogether », lui propose d’être l’épouse battue du héros à la dérive de « Tyrannosaur ». « J’ai commencé par refuser, raconte Olivia Colman. J’avais déjà fait un peu de drame, mais la violence des situations me terrifiait. » Finalement convaincue, elle ose et réussit haut la main, méconnaissable et humiliée au dernier degré, l’épreuve du contre-emploi : « Les gens se sont dit : “Tiens, elle peut aussi faire ça”, et j’ai commencé à emprunter d’autres

chemins ». Au cinéma, sa fille de Margaret Thatcher/Meryl Streep dans « The Iron Lady » a impressionné ; à la télévision, la très noire série policière « Broadchurch » (Bafta de la meilleure actrice à la clé) et le tout aussi intense « The Night Manager » n’ont fait qu’enfoncer le clou. SA MAJESTÉ OLIVIA Emballé en 2015 par la prestation dans son très étrange « The Lobster », le Grec Yorgos Lanthimos lui a offert avec la souveraine psychotique de « The Favourite » sa première reconnaissance d’envergure. Déjà interprète en 2012 de la reine Elizabeth dans « Week-end royal », elle l’incarnera à nouveau, avec une intensité intimidante, dans deux Saisons de la géniale série Netlix « The Crown ». Depuis, son registre n’a fait que s’étendre. Bouleversante face à Anthony Hopkins dans « The Father », tout aussi intense en femme d’âge mur confrontée à son passé (deux performances qui lui ont valu d’être citée à l’Oscar), elle a traversé la mélancolie « Empire of Light » chez Sam Mendès et les paillettes musicales du récent « Wonka » avec la même aisance. En destinataire de lettre anonymes particulièrement injurieuses dans l’Angleterre rétro de « Scandaleusement vôtre », sa fantaisie typiquement british fait des étincelles. « J’ai adoré débiter les dialogues incroyablement salés et inventifs de ce film, dit Olivia Colman. Un conseil, quand vous irez voir cette irrésistible comédie, munissez-vous d’un petit carnet : votre sens de la repartie accomplira un bond de géant. SCANDALEUSEMENT VÔTRE

EN SALLE LE 13 MARS

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SND PRÉSENTE

RAPHAËL

PERSONNAZ

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DORIA

TILLIER

JEANNE

BALIBAR

M Y S T È R E

VINCENT

PEREZ

ET

EMMANUELLE

DEVOS

R A V E L

UN FILM DE

PHOTOS : © PASCAL CHANTIER

ANNE FONTAINE

DÈS LE 13 MARS AU CINÉMA

Bande-annonce


ZOOM

LA FABULEUSE HISTOIRE DE LA CONQUÊTE DE L'EAU

SOIF DE SAVOIR Entre fiction et documentaire, c’est en images grandioses que le Valaisan Raphaël Blanc nous raconte LA FABULEUSE HISTOIRE DE LA CONQUÊTE DE L’EAU.

S’il y a bien un film qui mérite d’être vu aussi bien pour la beauté de ses images que pour son contenu pédagogique, c’est bien celui-là. Entièrement tourné dans le somptueux décor naturel des Alpes valaisannes, il raconte comment, à l’heure du réchauffement climatique, de glorieux pionniers construisirent au fil des années les légendaires canaux appelés « bisses » ainsi que les barrages qui ont assuré la domestication et la pérennité du bien le plus vital, partagé, mais aussi menacé, du monde : l’eau. ÉLOGE DE LA TRANSMISSION « J’ai produit et réalisé ce film parce que je suis profondément concerné par le sujet et attaché intimement à ce passé qui m’a constitué », dit son auteur Raphaël Blanc, né dans la région rive droite du Valais central. « Enfant, j’ai joué le long de ces canaux, j’ai accompagné mon père, chauffeur de camion, qui a participé à l’édification du barrage de Tseuzier, et avant lui, mon grand-père avait été gardien de “bisse”. » Pour raconter cette extraordinaire saga avec la volonté de transmission chevillée au cœur qui est la sienne, il a eu l’idée superbe de créer une petite fiction pour servir de fil rouge. C’est ainsi qu’on y fait la connaissance de Marius, père de famille accompagné de ses deux enfants de 10

et 11, Léo et Manon, ainsi que de leur fidèle chien Django, au fil d’une épopée humaine et aventureuse qui leur permettra de découvrir comme l’indique le titre « la fabuleuse histoire de la conquête de l’eau ». PLEIN LA VUE Régulièrement ponctué de plans absolument grandioses captés par drones sur le Grand Bisse d’Ayent (il figure sur nos billets de 100 francs !), celui de Sion, du Torrent-Neuf à Savièses ou encore du Rhô à Crans Montana, sans oublier le saphir du barrage de Tseuzier dont le bleu profond, incrusté dans le majestueux écrin des montagnes environnantes, se confond avec celui du ciel, le film est également visité par des archives d’époque rarissimes liées au travail passionné des premiers pionniers de l’eau. C’est ainsi que, constamment attaché aux personnages et à leurs émotions, on découvre sans le moindre didactisme superflu un récit héroïque, poétique et toujours enrichissant susceptible de communiquer à son public une salutaire prise de conscience sur la splendeur de notre environnement et l’urgence de la protéger. Parents et enseignants devraient se faire une joie d’offrir ce voyage d’exception à leurs enfants et à leurs élèves. LA FABULEUSE HISTOIRE DE LA CONQUÊTE DE L’EAU

EN SALLE LE 6 MARS

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EN LUMIÈRE

IL RESTE ENCORE DEMAIN

VIVA ITALIA ! Succès historique dans son pays d’origine, IL RESTE ENCORE DEMAIN réinvente la comédie italienne avec un humour et une émotion tout bonnement imparables.

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On le sait depuis quelques semaine : la saison cinématographique italienne 2023 a été marquée par un exploit commercial inattendu. « Il reste encore demain », premier long métrage de Paola Cortellesi tourné en noir et blanc, manifeste tragi-comique sur l’émancipation des femmes post -1945, a été le film le plus regardé et le plus rentable de la péninsule. Comme si ça ne suffisait pas, il a dépassé au box-office durant les derniers jours de l’année le blockbuster tout aussi féministe que lui « Barbie ». Et pour couronner le tout, il a attiré un nombre stratosphérique de spectateurs, plus de cinq millions, en une fenêtre d’exploitation circonscrite à seulement deux mois et demi de présence sur les écrans. GENÈSE D’UN TRIOMPHE Mais quel est donc ce phénomène qui a déferlé sur tout un peuple, soulevant au passage un débat d’envergure nationale (télévision, radio, Internet, réseaux sociaux, aucun moyen de communication n’y a échappé) sur la condition féminine, qui plus est dans un pays où le machisme et le patriarcat sont historiquement enracinés depuis longtemps ? « Je voulais parler des droits des femmes, en particulier de ces femmes dont personne ne s’est jamais soucié, explique son heureuse réalisatrice, coscénariste et interprète principale Paola Cortellesi. J’ai écouté de nombreux récits de grands-mères et d’arrière-grandsmères qui ont vécu cette époque de l’aprèsguerre. C’est pour ça que le film est en noir et blanc, parce que lorsqu’elles parlaient,

je les imaginais comme ça, leurs histoires. Des histoires racontées avec désenchantement, presque avec fatalisme. » Durant « Il reste encore demain », dont l’intrigue gravite autour d’une héroïne malmenée par son triple rôle d’épouse, de mère et de femme au foyer, plusieurs séquences donnent à voir un groupe de voisines réunies dans une cour qui consacrent le plus clair de leur temps à commenter tout ce qui se passe autour d’elles et à leurs propres mésaventures. « Elles m’ont rappelé des souvenirs d’enfance, notamment à cause d’une expression que j’entendais souvent chez ce genre de personnes : “Oh, la pauvre…”. Enfant, j’écoutais leurs histoires et il me semblait qu’il y avait une contradiction, comme une secousse, entre le caractère dramatique du récit de ces femmes écrasées par leurs maris violents et le ton qu’elles employaient, presque léger. » L’HUMOUR EN HÉRITAGE Reste que les belles intentions ne font pas forcément du bon cinéma et qu’un propos engagé ne mobilise pas automatiquement les foules, ne flanque pas dans la foulée une raclée au savoir-faire et à la puissance d’attraction made in Hollywood, ni encore moins n’allume la mèche d’une déflagration sociétale. Le miracle d’’Il reste encore demain », car miracle il y a, c’est qu’il ressuscite avec un élan totalement irrésistible et une intuition renversante ce qu’on a longtemps appelé la « comédie à l’italienne », et qu’il constitue d’abord un exceptionnel divertissement. « J’ai une vénération

absolue pour les chef-d’œuvre de la grande époque signés Dino Risi, Mario Monicelli, Luigi Comencini ou encore Ettore Scola, confie Paola Cortellesi. En tournant mon film, j’ai imaginé qu’ils étaient tous autour de moi pour m’encourager et j’espère de tout mon cœur, sans penser une seule seconde à me comparer à eux, je que ne les ai pas trop déçus. » LES RECETTES DU BONHEUR Qu’elle soit rassurée. Sans jamais se laisser engloutir par la teneur et l’urgence de son sujet, son film coche tous les marqueurs nécessaires. Génie intuitif qui nous fait croire immédiatement aux liens familiaux qui unissent les personnages, crédibilité maximale des personnages secondaires, fulgurantes montées d’humour ou de poésie (extraordinaire séquence où les violences domestiques deviennent un ballet admirablement chorégraphié), classicisme magistralement maîtrisé de la mise en scène, écriture toute en finesse dont le moindre détail converge vers un épilogue à littéralement frissonner d’émotion… Paola Cortellesi a tout compris, et son film procure deux heures durant le frisson reconnaissable entre mille du grand cinéma populaire tout en semant la graine d’une réflexion qui, elle, n’a rien de passéiste. Précipitez-vous sur ce joyau d’humanisme, de fantaisie et de gravité mêlés : vous en ressortirez le cœur en montgolfière. IL RESTE ENCORE DEMAIN

EN SALLE LE 13 MARS

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INTERVIEW

AGNIESZKA HOLLAND © Keystone AFP Joel Saget

« Je ne peux pas changer le monde, mais c'est mon obligation d’essayer » Avec GREEN BORDER, la grande cinéaste polonaise pose sur l'immigration un regard aussi émouvant que puissamment mobilisateur.

Qu’est-ce qui vous a incitée à entreprendre « Green Border » ? Agnieszka Holland : Mes amis ont trouvé un corps à la frontière. Il était nu, mort de froid. Ce n’était pas le premier corps qu’ils trouvaient, mais c’est à ce moment-là que j’ai appris que lorsque quelqu’un est en hypothermie, il a l’impression d’avoir une forte fièvre et commence à se dévêtir. Et cette image de ce jeune homme mourant de froid ici dans mon pays, juste à côté, là dans les bois où les gens promènent leurs chiens et cueillent des champignons, est quelque chose de tellement horrible. Face à cette crise fabriquée par les politiciens, nous devons prendre une position claire en tant qu’artistes, en tant que personnes, en tant que société et en tant que pays. Comment avez-vous conçu votre scénario ? Il a été développé à ma demande, et pratiquement chaque événement décrit a réellement eu lieu dans une certaine mesure. Avec mes coauteurs, nous avons minutieusement recherché et vérifié nos sources. Nous avons récolté les témoignages de ceux qui vivaient cette situation, de chaque côté de la frontière. Mais je ne suis pas une documentariste, je réalise des films de fiction, le type de fiction qui consiste à traiter la réalité de manière synthétique plutôt que de simplement la décrire.

En Pologne, votre film a fait l’objet d’une campagne de haine attisée par le parti ultra conservateur au pouvoir… J’avais conscience que je pourrais susciter des réactions très désagréables et des incompréhensions de la part de gens qui, peut-être, s’ils écoutaient mieux ce que je dis, pourraient comprendre. Mais en général, je n’ai pas peur. J’ai de moins en moins à perdre et de plus en plus de responsabilités vis-à-vis de ce que je dois transmettre. Le but de « Green Border » est-il de rappeler aux gens leur humanité ? Je n’ai aucune illusion sur ma capacité en tant qu’individu à sauver le monde, je ne suis vraiment pas une idéaliste. Est-ce que je crois que, seule ou avec d’autres qui pensent comme moi, je peux changer cela ? Non. Cependant, je crois que c’est mon obligation d’essayer. Je ne sais pas comment changer le monde, mais je sais comment raconter des histoires avec l’aide du cinéma, alors c’est ce que je fais. GREEN BORDER

EN SALLE LE 27 MARS

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13 MARS

6 MARS

DE Anne Fontaine AVEC Raphaël Personnaz,

AVEC Ermal Mamaqi,

AVEC Olivia Colman, Jessie Buckley, Hugh Skinner GENRE Comédie dramatique, 1 H 42

AVEC Paola Cortellesi, Valeriuo Mastrandrea, Romana Maggiora Vergano

GENRE Drame, 1 H 58

DISTRIBUTEUR Pathé

DE Thea Sharrock

DE Paola Cortellesi

DISTRIBUTEUR Morandini

SCANDALEUSEMENT VÔTRE

DISTRIBUTEUR Agora

GENRE Biopic musical, 2 H

IL RESTE ENCORE DEMAIN

DISTRIBUTEUR Helse

GENRE Comedie, 1 H 46

Dora Tillier, Jeanne Balibar

BOLERO

DE Ermal Mamaqi

Elvana Gjata

20 MARS

AVEC Agnès Jaoui,

GENRE Documentaire, 1 H 44

HORS-SAISON DE Stéphane Brizé AVEC Guillaume Canet, Alba Rohrwacher, Sharif Andoura GENRE Comédie dramatique, 1 H 55 DISTRIBUTEUR Xenix

DE Simon Cellan Jones AVEC Mark Wahlberg,

Nathalie Emmanuel, Simi Liu GENRE Comédie dramatique, 1 H 45 DISTRIBUTEUR Ascot Elite

DISTRIBUTEUR Ascot Elite

GENRE Comédie, 1 H 40

AVEC Audrey Lamy, Fabrice Éboué, Anouk Grinberg

DE Maxime Govare, Romain Choey

HEUREUX GAGNANTS

Films

DISTRIBUTEUR Intermezzo

GENRE Documentaire, 1 H 36

DE Emmanuelle Antille

THE WONDER WAY

ARTHUR THE KING

DISTRIBUTEUR Filmcoopi

GENRE Comédie dramatique, 1 H 17

AVEC Majid Salehi, Sadaf Asgari

DE Ali Asgari, Alireza Khatami

CHRONIQUES DE TÉHÉRAN

DISTRIBUTEUR Frenetic

dramatique, 1 H 43

GENRE Comédie

William Lebghil, Salif Cissé

DE Julien Carpentier

DE Susanna Fanzun

DISTRIBUTEUR Vinca Film

LA VIE DE MA MÈRE

I GIACOMETTI

2 GISHT MJALTË 2

DISTRIBUTEUR Artemis Films

GENRE Aventures, 1 H 10

DE Raphaël Blanc

LA FABULEUSE HISTOIRE DE LA CONQUÊTE DE L’EAU

MARS 2024


21 MARS

GENRE Documentaire, 1 H 02

AVEC Michèle Laroque,

GENRE Documentaire, 1 H 46

GENRE Documentaire, 1 H 44

AVEC Alexandra Lamy, Félix Moati, Sofian Khammes

Votre mensuel du cinéma

DISTRIBUTEUR Filmcoopi

Distribution

DISTRIBUTEUR Sister

DE Dominique Marchais

GENRE Drame, 1 H45

LA RIVIÈRE

DE Édouard Bergeon

DISTRIBUTEUR Cineworx

GENRE Drame, 1 H 32

LA PROMESSE VERTE

DISTRIBUTEUR Universal

GENRE Animation, 1 H 45

DISTRIBUTEUR Ascot Elite

GENRE Biopic, 1 H 50

AVEC Anthony Hopkins, Johnny Flynn, Lena Olin

DE James Hawes

UNE VIE

suisse

DISTRIBUTEUR Cinémathèque

GENRE Documentaire, 2 H 18

DE Stefano Savona

AVEC Ayomi Domenica,

Loro Bardot, Grace Passô

DE Lillah Halla

Stephanie Stine

LES MURS DE BERGAME

LEVANTE

Box

DISTRIBUTEUR Outside the

(1 H 21)

GENRE Documentaire

DE Lisa Gerig

L’AUDITION

DE Mike Mitchell,

27 MARS

Box

DISTRIBUTEUR Outside the

GENRE Drame, 1 H 38

Aurore Clément, Roland Bonjour

AVEC Dorothée de Koon,

DE Carmen Jaquier, Jan Gassmann

LES PARADIS DE DIANE

KUNG FU PANDA 4

DISTRIBUTEUR Cinematics

GENRE Documentaire, 1 H 40

Cedrik Strahm

DE Martin Ureta,

DE Alberto Martin Menacho

DISTRIBUTEUR Filmbringer

LE DERNIER SURVIVANT

ANTIER NOCHE

DISTRIBUTEUR Frenetic

GENRE Comédie, 1 H 29

DISTRIBUTEUR Écran Mobile

DE Laura Gabay

DE Stéphane Ben Lahcene

Claudia Tagbo, David Mora

PARA NO OLVIDAR

KARAOKÉ

Situation au moment de la clôture de la rédaction. Toutes les données sont fournies sans garantie.

Louise va au Cinéma

DISTRIBUTEUR

GENRE Documentaire, 2 H 46

DE Peter Mettler

WHILE THE GREEN GRASS GROWS

DISTRIBUTEUR Pathé

GENRE Drame, 1 H 40

AVEC Leïla Bekhti, Jasmine Trinca, Rafaëlle Sonneville-Caby

DE Léa Todorov

LA NOUVELLE FEMME

DISTRIBUTEUR Trigon

GENRE Drame, 2 H 27

AVEC Jala Altawil, Maja Ostaszewska, Tomasz Wolosok

DE Agnieszka Holland

GREEN BORDER

DISTRIBUTEUR Producer

GENRE Documentaire, 1 H 12

DE Steven Willemin

RACONTE-MOI LA TRISOMIE


LE PHéNOMèNE ITALIEN AUX 5 MILLIONS D’ENTRéES mfd morandini film distribution - vision distribution et wildside présentent

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“RÉSOLUMENT REMARQUABLE” corriere della sera


PORTRAIT

KARAOKÉ

MICHÈLE LAROQUE Spécialiste des changements de registres, la tornade blonde Michèle Laroque est au meilleur de son tempérament comique dans KARAOKÉ. Quand le hasard s’amuse, il arrive qu’il n’y aille pas de main morte. Ainsi, dans le superbe et méconnu « Ténor », Michèle Laroque trouvait le plus beau rôle dramatique de sa carrière en professeure de chant à l’Opéra de Paris. Deux ans plus tard, la voilà superstar déchue de la scène lyrique qui, avec l’aide d’une amie, tente de reconquérir sa dignité en s’inscrivant à un concours national de… karaoké. UN MAL POUR UN BIEN Son abattage comique, sa faconde méridionale naturelle, sa diction martelée, son expressivité faciale, ses interventions médiatiques pleines de tonus… On sait depuis longtemps que Michèle Laroque est une bonne actrice, doublée d’une incontestable figure populaire. « L’enfant que j’ai été pétille toujours en moi », dit l’interprète de « Pédale douce », de « Ma vie en rose », des deux « Joyeuse retraite » ou encore de la triomphale saga théâtrale « Ils s’aiment ». Née en 1960 à Nice, des études de sciences économiques et d’anglais la dirigent vers un avenir tranquillement balisé lorsqu’en juin 1979, alors qu’elle rentre d’une séance de tennis avec sa meilleure amie, leur voiture percute frontalement un autre véhicule lancé à pleine vitesse. Le bilan est terrible : col du fémur fracturé en dix-huit morceaux, onze opérations, pronostic vital engagé, deux ans sur un lit d’hôpital et de rééducation. « J’ai fait un coma de quelques heures, et ça dû remuer des choses ou des énergies cachées dans mon inconscient, se souvient-elle. Parce qu’en me réveillant, je me suis entendue dire à ma mère qui se trouvait à

mes côtés : “Tu rends compte ? J’ai failli mourir sans savoir si j’étais bonne comédienne !” Je n’y avais jamais pensé auparavant, les mots sont sortis tout seuls de ma bouche et j’ai décidé de leur faire confiance comme à une boussole. » SUR TOUS LES TONS Remarquable élève au Conservatoire d’Antibes, elle a débuté en figurante que Jean-Paul Belmondo reluque en 1983 dans « Le Marginal ». Quarante ans plus tard, outre les films et la pièce déjà cités, son nom est devenu synonyme d’abattage fantaisiste (« La Crise », « Serial Lover », « Enfin veuve », « Camping 3 », « Alibi.com »), quitte à éclipser son aisance dans des registres bien plus graves ou nuancés (« Nelly et M. Arnaud », « Les Aveux de l’innocent », « Oscar et la dame rose »). Et si ses incursions dans la mise en scène entamées avec le mal nommé « Brillantissime » n’ont guère convaincu, son image n’en a pas souffert. « J’adore les personnages apparemment rangés qui se mettent soudain à exploser », affirme Michèle Laroque. Pour s’en convaincre, direction « Karaoké », comédie feel-good comme on aimerait en voir plus souvent. KARAOKÉ

EN SALLE LE 20 MARS

© Keystone AP Kristy Wigglesworth

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ANTHONY

HOPKINS JOHNNY

F LY N N et H E L E NA

B ON H A M C A RT E R

U N E O N

E

L

V I E I

F

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Q U I SAU V E U N E V I E , SAUV E L’ H UM A NITÉ.

27 MARS AU CINÉMA

ascot-elite.ch


ZOOM BOLÉRO

À LA BAGUETTE !

Entrés depuis bientôt un siècle dans la mémoire collective, les mesures obsédantes du BOLÉRO de Ravel sont aujourd’hui les héroïnes d’un biopic à nul autre pareil.

D’une durée d’environ seize minutes selon le tempo imprimé par les chefs d’orchestres, l’hallucinant crescendo mélodique et instrumental composé par Maurice Ravel en 1928 constitue probablement depuis sa création la pièce orchestrale la plus connue, entêtante et diffusée au monde. À ce qu’on dit, il paraîtrait même qu’il ne se passe pas un quart d’heure sans qu’elle retentisse quelque part sur notre planète. Mais d’où vient ce morceau légendaire ? Pourquoi a-t-il été conçu ? Qui était vraiment son auteur ? Comment a-t-il vécu le triomphe de ce qui n’était au fond qu’un travail de commande sollicité par une diva de la danse ? Réponse à toutes ces questions, et à bien d’autres, dans le premier film jamais consacré à la genèse d’une unique œuvre musicale. LE MYSTÈRE RAVEL « J’avais depuis longtemps envie de consacrer un film à la musique et à la danse, dit la réalisatrice Anne Fontaine. L’énigme que représente la nature et la pérennité inoxydables du “Boléro” ainsi que le flou biographique dont a toujours été entouré Maurice Ravel m’ont convaincue de sauter le pas. » Fruit d’une documentation très poussée, le film lève ainsi le voile sur le destin méconnu d’un des plus grands

compositeurs du XXe siècle, homme aussi passionné que tourmenté qui essuya autant d’échecs qu’il connut de triomphes et dont la création maîtresse (pour laquelle il n’éprouvait guère de considération) remporta un succès dont il ne se remit jamais vraiment. Dans ce qui est à ce jour le rôle de sa vie, Raphaël Personnaz y dégage une détermination et une fragilité auxquelles il est difficile de demeurer insensible. « Tout était musique pour lui, dit-il de Ravel. Un pas sur le parquet qui grince, le rythme lancinant d’une machine dans une usine… Il ressemblait à une ombre qui traversait la vie, toujours un peu absent, toujours en train d’écouter, comme happé par quelque chose de surnaturel qui le dépassait. » ENTREZ DANS LA TRANSE Mais la raison d’être du film demeure ainsi qu’on l’a vu son immortel « Boléro », sommet absolu de fausse évidence et de folle audace expérimentale. « On ne s’en méfie pas, même si on n’en a pas envie, on est obligé d’y entrer, estime Anne Fontaine. Il presque le même effet qu’un sort vaudou. » C’est ainsi que, à l’instar d’un personnage de chair et d’os, on le voit naître, trébucher, grandir et prendre son envol au fil de séquences magnifiquement mises en scène. De quoi ressortir de la salle piqueté de frissons et réécouter das la foulée ce morceau qu’on connaît par cœur comme si c’était la toute première fois. BOLÉRO

EN SALLE LE 13 MARS

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G E KO F I L M S E T T E M P E S TA P R É S E N T E N T

D ’A P R È S L A V I E D E

MARIA MONTESSORI

LA NOUVELLE FEMME JA S M I N E

LEÏLA

T R I N CA

BEKHTI

UN FILM DE

L É A T O D O ROV

UN FILM DE PETER METTLER

DÈS LE 27 MARS AU CINÉMA Au départ, la campagne d’Appenzell, ses forêts. La fonte des neiges qui fait grossir le flot des rivières. Puis le décès de sa mère, et le besoin de passer du temps avec son père. Enfin, une pandémie mondiale qui vient bouleverser les certitudes. Cinéaste rare et précieux, Peter Mettler (re)compose le journal filmé de son rapport intime au monde et aux êtres qui le peuplent par une approche méditative d’une remarquable sincérité sur la condition humaine et sur le monde.

louisevaaucinema.ch

TRAILER & INFOS


INTERVIEW

ZOOM LA PROMESSE VERTE

© Keystone EPA Mohammed Badra

CHRONIQUES DE TÉHÉRAN

ALI ASGARI & ALIREZA KHATAMI Dans CHRONIQUES DE TÉHÉRAN, deux réalisateurs iraniens dénoncent avec force et originalité l’oppression d’État. Comment vous êtes-vous rencontrés ? Alireza Khatami : Au Festival de Venise 2017, où nous avons eu tous les deux notre premier long métrage sélectionné. D’où est venue l’idée du projet ? Ali Asgari : On faisait de longues promenades dans Téhéran et on lisait ensemble des poèmes classiques dont l’humour, la structure dramatique en onze vers et la technique du débat nous stupéfiaient. Alors on a réfléchi à la manière dont cet art de la composition pourrait constituer l’ossature d’un film. Mais pour le concrétiser, il fallait un producteur, un budget, des acteurs… A.K. : Cette fois, on ne voulait pas attendre. On a donc appelé quelques amis, mis en commun notre propre argent et tout tourné en sept jours.

LA PALME, DEHORS !

Le scandale de l’huile de palme est au centre de LA PROMESSE VERTE, un thriller écologique très efficace.

Il y a un peu plus de quatre ans, Édouard Bergeon avait créé la surprise et soulevé une spectaculaire émotion avec son premier film « Au nom de la terre », un drame plus que jamais d’actualité sur la condition des agriculteurs qui, non content d’avoir attiré plus de deux millions de Français (vingt fois plus de spectateurs en Province qu’à Paris), avait débouché sur une véritable prise de conscience. Dans « La Promesse verte », il dénonce aujourd’hui de façon tout aussi percutante le scandale économique, environnemental et surtout sanitaire de l’huile de palme. CRI D’ALARME « La production de l’huile de palme est une des cultures les plus écocides de la planète, dit le réalisateur. Elle implique une déforestation massive. » Sans compter ses effets délétères sur les organismes humains. « À partir de là, j'ai imaginé l'histoire d’une mère confrontée à l’injustice qui s’abat sur son fils, jeune militant écologiste qui risque la peine de mort en Indonésie pour avoir voulu dénoncer ce scandale. » Mais qu’on ne s’y trompe pas : loin d’assener son propos de façon didactique, c’est sous la forme d’un véritable thriller que « La Promesse verte » remplit sa mission mobilisatrice. Qu’on imagine un « Midnight Express » contemporain, et on se fera une idée de sa puissance et de son suspense. LA PROMESSE VERTE

EN SALLE LE 27 MARS

Votre film est découpé en neuf séquences… A.A. et A.K. : À travers des tableaux réalistes, formels, souvent humoristiques et absurdes, nous tentons de saisir l’impact de la politique et du pouvoir sur les citoyens iraniens au sein d’un système exerçant un contrôle totalitaire. En montrant la manipulation de la vie des gens par l’État, nous avons voulu mettre en lumière l’impératif qu’il y a à défendre l’individualité et la liberté. CHRONIQUES DE TÉHÉRAN

EN SALLE LE 13 MARS

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AGNIESZKA HOLLAND POLOGNE

LE

3 0 . 27 DÈS

INÉ C U A

MA


INTERVIEW

LÉA TODOROV

IL EST TEMPS DE DONNER LEUR PLACE AUX PERSONNES PORTEUSES DE HANDICAPS © Lea Meienberg for ZFF

Avec LA NOUVELLE FEMME, Léa Todorov revient sur une figure majeure de la pédagogie infantile. Maria Montessori, l’épicentre de votre film qu’interprète Jasmine Trica, a développé au début du XXe siècle une méthode d’apprentissage révolutionnaire pour les enfants déficients… Léa Todorov : J’avais travaillé sur un documentaire consacré aux pédagogies alternatives dans l’entre-deux-guerres et je m’étais donc renseignée sur elle. Mais ce qui avait aussi retenu mon attention, c’était le fait qu’elle ait dû abandonner son propre enfant pour devenir la femme qu’elle a été. Comment avez-vous transformé sa vie en scénario de cinéma ? Quand j’ai imaginé sa rencontre avec une autre femme jouée par Leïla Bekhti, mère d’un enfant dont la « différence » lui fait honte. L’écriture s’est

ensuite développée à partir de cette histoire, et j’ai trouvé les ressorts dramaturgiques du film. Dès les premières versions du scénario, j’ai pensé à Jasmine Trinca pour le rôle. Quant à Leïla, elle a tout de suite eu envie d’incarner Lili parce que c’est un personnage très loin d’elle et qu’elle avait envie de se confronter à un rôle de composition. Pensez-vous que votre film puisse soulever un débat sur la prise en charge des enfants porteurs de handicaps ? J’espère en tout cas qu’il pourra interroger sur le manque d’ambition de notre société à être plus inclusive. Longtemps invisibilisées, souvent ostracisées, il est temps de donner leur place aux personnes neuro-atypiques ou porteuses de handicaps. Dans ce sens, toute initiative permettant d’habituer notre regard est je crois bénéfique. LA NOUVELLE FEMME

EN SALLE LE 17 MARS

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GAUMONT présente

GUILLAUME

ALBA

CANET

un film de

ROHRWACHER

STÉPHANE BRIZÉ

VINCENT DELERM scénario sTéPHanE BriZé & MariE DrUcKEr

sHariF anDoUra LUcETTE BEUDin HUGo DiLLon JEan BoUcaULT JoHnnY rassE iMaGE anToinE HéBErLé aFc MonTaGE annE KLoTZ DirEcTricE DE casTinG & consEiLLèrE arTisTiqUE coraLiE aMéDéo a.r.D.a. inGéniEUrE DU son EMManUELLE ViLLarD a.F.s.i. MonTaGE son & MixaGE HErVé GUYaDEr a.F.s.i. 1Er assisTanT réaLisaTEUr EMiLE LoUis scriPTE Marion Pin Décors MaTHiEU MEnUT cosTUMEs caroLinE sPiETH réGissEUr GénéraL roBin LUDiG DirEcTEUr DE ProDUcTion cHrisToPHE DEsEncLos DirEcTEUr DE PosT-ProDUcTion aUréLiEn aDJEDJ ProDUcTEUr ExécUTiF Marc VaDé DirEcTricE DE La ProDUcTion cinéMa MarinE ForDE DirEcTEUr DU DéVELoPPEMEnT FrancK WEBEr ProDUiT Par siDoniE DUMas UnE ProDUcTion GaUMonT En coProDUcTion aVEc FrancE 3 cinéMa ET canEo FiLMs aVEc LE soUTiEn DE canaL+ aVEc La ParTiciPaTion DE ciné+ aVEc La ParTiciPaTion DE FrancE TéLéVisions aVEc LE soUTiEn DE L’anGoa ET DE La ProcirEP DisTriBUTion ET VEnTEs inTErnaTionaLEs GaUMonT

CRÉATION

- PHOTO : MICHAËL CROTTO

musique originale

© 2023 GAUMONT – FRANCE 3 CINÉMA – CANEO FILMS

DÉS LE 20 MARS


ZOOM

UNE VIE

L’AUTRE SCHINDLER

Sublimée par le talent d’Anthony Hopkins, « Une Vie » est une poignante fresque mémorielle sur un héros de l’ombre qui arracha plusieurs centaines d’enfants à l’enfer de la Shoah. Il s’appelait Nicholas Winton, et ce qu’il a fait de son existence lui a valu le glorieux surnom de « Schindler britannique », cet industriel allemand auquel Steven Spielberg rendit hommage dans son chef-d’œuvre aux sept Oscars. Neuf ans après sa mort en 2015 à l’âge admirable de 106 ans (« Faire le bien, ça conserve ! », plaisantait-il), le cinéma lui consacre enfin le film qu’il méritait depuis déjà longtemps, et c’est l’immense Anthony Hopkins qui se charge aujourd’hui de lui redonner vie. UN PEU D’HISTOIRE Né en 1909 à Londres dans une famille d’origine juive allemande convertie au christianisme, Nicholas Winton était un jeune banquier qui s’apprêtait à passer ses congés de Noël 1938 en Suisse pour y faire du ski. C’est alors qu’un de ses amis lui fit part de la situation dramatique qui menaçait les Juifs d’Europe centrale, notamment dans la région des Sudètes déjà annexée par Adolf Hitler et ses sinistres troupes. « La situation était terrible et cela me brisait le cœur », raconta-t-il. « La plupart des réfugiés n’avaient même pas de quoi se payer un repas. Les mères cherchaient par tous les moyens à nourrir leurs enfants et, par dessus tout, à les mettre à l’abri. » Renonçant aussitôt à ses vacances, et avec l’aide de quelques amis, il organisera l’année suivante en une

poignée de mois le départ de plusieurs trains en direction de l’Angleterre avec à leur bord très exactement 699 enfants tchèques et slovaques que l’armée nazie s’apprêtait à envoyer dans les camps de la mort. L’HOMMAGE DU CINÉMA « Je ne comprends pas que seul un documentaire sorti en 2011 ait porté l’existence de cet homme exceptionnel à la connaissance du public », dit le réalisateur d’« Une Vie » James Hawes. Grâce notamment à l’accord immédiat du doublement oscarisé Anthony Hopkins pour l’incarner à l’écran, c’est désormais chose faite. « Il ne faut surtout pas me féliciter pour mon interprétation », prévient ce dernier. « Ici, le seul vrai héros, c’est Nicholas Winton, pas moi. » Il n’empêche que grâce à son interprétation bouleversante, à la force des images et à l’élan de la mise en scène, le film célèbre comme elle le mérite la grandeur longtemps passée sous silence d’une âme qui, dans une époque aussi inquiétante et troublée que la nôtre, suffit à redonner confiance dans la nature humaine. UNE VIE

EN SALLE LE 27 MARS

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Après

AU NOM DE LA TERRE

Avant-premières en présence de Edouard Bergeon Genève, Les Scala jeudi 14 mars, 19h30 Lausanne, Pathé Flon vendredi 15 mars, 18h30 Billets auprès de www.les-scala.ch / www.rencontres7art.ch

Alexandra

LAMY

Félix

MOATI PHOTO : JEAN-CLAUDE LOTHER

UN FILM DE

Edouard BERGEON

Sofian KHAMMES Julie CHEN Antoine BERTRAND David CHIN Adam FITZGERALD

SCÉNARIO Emmanuel

COURCOL, Edouard BERGEON ET Luc GOLFIN PRODUIT PAR Christophe ROSSIGNON

DÈS LE 27 MARS AU CINÉMA

Trailer et infos Suivez nos coups de cœur filmcoopi_romandie filmcoopidistribution

Carole coule une vie douce en France jusqu’au jour où tout s’écroule. Son fils Martin, parti étudier à Bornéo, vient d’être arrêté. Accusé de trafic de drogue et injustement condamné à mort, Martin est surtout le témoin gênant d’exactions commises par des exploitants d’huile de palme. Carole se lance dans un combat inégal contre ces exploitants responsables de la déforestation et contre les lobbies industriels, qui défendent les intérêts de ce qu’on appelle les « biocarburants ».


INTERVIEW

FIFF 2024

THIERRY JOBIN Directeur artistique passionné du 38e Festival International du Film de Fribourg – « FIFF » pour les intimes – qui se tiendra du 15 au 24 mars, Thierry Jobin lève le voile sur un rendez-vous cinématographique dont l’originalité n’a d’égale que la convivialité. Propos recueillis par Bernard Achour Pouvez-vous nous raconter la naissance du FIFF ? Thierry Jobin : Il a été créé en 1980 via une équipe de joyeux soixante-huitards catholiques dirigée par Magda Bossy en même temps que le Festival des Trois Continents de Nantes et avec un peu la même idée : comprendre les pays dits « du Sud » à travers leur cinéma. Il s’est d’abord appelé le Festival des Films du TiersMonde jusqu’en 1990, lorsque des cinéastes africains, un peu démoralisés de voir leur condition déjà précaire surlignée par cet intitulé, ont demandé au Festival de changer son nom. Lors de sa première édition, organisée dans une cure de Fribourg, cinq films avaient été présentés. Cette année, il y en aura cent. Comment le FIFF a-t-il évolué ? Jusqu’en 2008, on n’y voyait que des œuvres en provenance d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, puis il s’est ouvert à d’autres contrées et à des thématiques de genres très variés comme « les rois dans les films coréens » ou « les femmes fatales dans le cinéma latino-américain ». Il a aussi vu la création de visions sud est, un fonds helvétique soutenu par le gouvernement qui finance des projets de pays émergents sans leur demander en contrepartie de dépenser de l’argent en Suisse afin qu’ils puissent développer leur propre industrie. Enfin, il accueille depuis ses débuts un nombre de plus en plus important de projections scolaires : à ce jour, plus de 200 000 jeunes élèves y sont déjà venus, et ils seront environ 11 000 au Festival 2024. Quels seront les temps forts de cette 38e édition ? Outre une compétition de longs et de courts métrages toujours très fréquentée où, étonnamment, l’humour occupe une place importante cette année, il y aura des sections que j’ai inaugurées depuis mon arrivée en 2012. Parmi elles, « Diaspora », où la grande actrice exilée Golshifteh Farahani proposera des titres rares qui illustrent

© FIFF Julien Chavaillaz

le cinéma iranien cher à son cœur, comme l’avaient fait avant elle Charles Aznavour et Atom Egoyan pour l’Arménie ; ainsi qu’une « Carte blanche » assez surprenante à Michel Gondry, qui succède ainsi notamment à Ken Loach ou à Bong Joon-ho. Quant au panorama sur le cinéma de genre, il sera consacré au hip-hop à travers une sélection très internationale déterminée par notre commission artistique, dont le magnifique « Casablanca Beats » du Marocain Nabil Ayouch, et qui sera complétée par cinq classiques du cinéma choisis par le public parmi 50 films cultes soumis au vote, soit « La Haine », « 8 Mile », « Ghost Dog: The Way of the Samurai », « Do the Right Thing » et « Scarface ». Quelques votants pourront même venir présenter au public leur film préféré de cette section durant le FIFF. Cette façon d’impliquer directement les spectateurs dans la programmation est unique au monde dans le circuit des festivals. FIFF

DU 15 AU 24 MARS fiff.ch

Casablanca Beats

Concrete Utopia

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R LA RIVIÈRE

La filmer, c’est filmer notre monde dans son intrication de beauté et de désastre. Prix Jean Vigo La Rivière : chef-d’œuvre du paysage en péril. Jamais, sans doute, Dominique Marchais n’a-t-il capté autant de beauté que dans son quatrième longmétrage, La Rivière, filmé dans les gaves du Béarn, ces cours d’eau torrentiels sertis dans une nature idyllique. Le Monde À la fois poème rural et enquête édifiante, La Rivière, suit avec sensibilité des Béarnais qui luttent pour contenir l’assèchement de leurs torrents et protéger la biodiversité. Télérama DÈS LE 13 MARS - SÉANCES EXPTIONNELLES ACCOMPAGNÉES


FAITES VOS JEUX

JOUEZ SUR UN ÉCRAN DE CINÉMA ! On ne s’adonne que chez soi aux jeux de consoles ? Pas du tout ! De nombreux jeux sont devenus presque aussi cinématographiques que les films et se prêtent donc parfaitement à être dans une grande salle, ce que de nombreux cinémas proposent désormais. SPLATOON 3 y a lui aussi gagné sa place. Le troisième volet de la divertissante série « Splatoon », acclamé par la presse spécialisée, est sorti il y a déjà plus d’un an. Mais le fabricant de jeux vidéo Nintendo n’envisage pas de laisser ce jeu d’action populaire aux archives, bien au contraire. En effet, il continue à produire du contenu qui donne le sourire aux fans et aux nouveaux venus grâce à des extensions fantastiques. Dans la nouvelle campagne solo « Appel à l’ordre », on se réveille ainsi en tant que Numéro 8 pour constater que la place d’Inkopolis a perdu ses couleurs et que tous ses habitants ont disparu. En compagnie d’un

drone qui prétend être Perla de TentaCool, on escalade alors la Tour de l’Ordre et on améliore ses compétences dans une expérience individuelle conçue pour être rejouée encore et encore ! Ça vous semble amusant ? Alors contactez dès maintenant votre cinéma préféré pour vivre votre marathon de jeux vidéo sur grand écran. Le jeu principal « Splatoon 3 » peut en effet être joué avec jusqu’à sept autres fans de jeux vidéo - et où peut-on avoir une meilleure vue d’ensemble que sur un écran de cinéma géant. Nous vous souhaitons d’ores et déjà beaucoup de plaisir, que ce soit en mode solo ou en multijoueur.

Gagnez dès maintenant par tirage au sort un set du jeu « Splatoon », comprenant l’extension, l’étui, le carnet et le t-shirt. Pour ce faire, envoyez un e-mail avec votre adresse à : concours@portmann-group.com

À SUIVRE

IVIL WAR – Kirsten Dunst (photo) en reporter coriace. C KING'S LAND – Mads Mikkelsen comme un brave colon. JOHN GALLIANO – Un documentaire sur la figure controversée du génial créateur de mode

Dès le 3 avril dans votre cinéma préféré

© Keystone AP Axel Schmidt

Dans le prochain numéro de FILM GUIDE :

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ACTUELLEMENT AU CINÉMA ACTUELLEMENT AU CINÉMA


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