FILM GUIDE #2023-2 – Juillet/Août 2023

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Votre

MISSION: IMPOSSIBLE

DEAD RECKONING –PARTIE 1

Ce n’est qu’un début !

GRAN TURISMO

Du jeu vidéo au blockbuster

LES BLAGUES DE TOTO 2

L’éclat de rire de vos vacances

ANATOMIE D’UNE CHUTE

Une grande Palme d’Or

mensuel du cinéma
CENTRAL : LE CALENDRIER
L’ÉTÉ Juillet-Août 2023 | # 2 www.filmguide.ch FR
ce super pack GRAN TURISMO Page 11
POSTER
DES SORTIES DE
Gagnez

L’été sera show !

Le printemps pluvieux combiné à des films à succès comme SPIDERMAN : ACROSS THE SPIDER-VERSE, FAST & FURIOUS 10 ou EVERYTHING EVERYWHERE ALL AT ONCE ont rempli les salles de cinéma presque comme avant la pandémie de Covid-19. Et le revoilà, le fameux effet météo du cinéma. Car en Suisse, plus que dans tout autre pays, nous faisons dépendre nos loisirs de la météo.

Avec ses longues vacances et ses orages nocturnes, l’été est extrêmement attractif pour aller au cinéma. Car qu’y a-t-il de plus agréable que de s’asseoir dans une salle fraîchement climatisée par plus de 30 degrés ?

D’autant plus que des blockbusters tels BARBIE de Greta Gerwig, GRAN TURISMO de Neill Blomkamp ou MISSION : IMPOSSIBLE – DEAD RECKONING, PARTIE 1 de Christopher McQuarrie, auquel nous avons dédié notre couverture, vous seront proposés. Mais le domaine des grands auteurs sera lui aussi passionnément illustré avec notamment JEANNE DU BARRY de Maïwenn, ANATOMIE D’UNE CHUTE de Justine Triet (la Palme d’Or à Cannes) ou SOMETHING YOU SAID LAST NIGHT de Luis De Filippis.

Vous trouverez les trente-deux nouvelles sorties de juillet et août sur notre poster central détachable. Et si vous voulez faire de bonnes affaires, notez déjà la date du 3 septembre : ce dimanche-là aura en effet lieu la JOURNÉE DU CINÉMA ALLIANZ, où chaque ticket d’entrée ne coûtera que 5 CHF.

Nous vous souhaitons un excellent été de cinéma.

Philipp Portmann éditeur

IMPRESSUM

Éditeur

5 — EN COUVERTURE MISSION : IMPOSSIBLE – DEAD RECKONING, PARTIE 1

7 — PORTRAIT Artus pour VEUILLEZ NOUS EXCUSER POUR LA GÊNE OCCASIONNÉE

7 — INTERVIEW Pascal Bourdiaux pour LES BLAGUES DE TOTO 2 –

CLASSE VERTE

10 — ACTION GRAN TURISMO

12 — FILM GUIDE

Toutes les sorties du mois

15 — INTERVIEW

Kaouther Ben Hania pour LES FILLES D’OLFA

17 — INTERVIEW

Alex Lutz pour UNE NUIT

19 — ON VOUS RECOMMANDE ANATOMIE D’UNE CHUTE & SOMETHING YOU SAID LAST NIGHT

21 — ACTION

Denzel Washington pour THE EQUALIZER 3

22 — RENDEZ-VOUS

Les événements immanquables

23 — INTERVIEW

Marianne Slot pour LE FESTIVAL DE LOCARNO 2023

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Directeur de publication

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Chef de produit

Jean-Pierre Grey

Rédacteur en chef

Bernard Achour

Conception graphique

Romano Bassi

Mise en page

Huit Onze, Genève

PORTMANN GROUP

Etzelmatt 5

5430 Wettingen

+41 56 426 88 55 info@portmann-group.com

portmann-group.com

ISSN 2813-7353

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© PORTMANN GROUP 2023

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Cover Foto: Tom Cruise © Keystone / Camera Press / Joanne Davidson Foto: Playstation 5 © 2020 Sony Interactive Entertainment Inc. AVANT-PROPOS SOMMAIRE

MISSION : IMPOSSIBLE – DEAD RECKONING

PARTIE 1

Après avoir « sauvé » l’an dernier le cinéma en salles avec « Top Gun – Maverick », Tom Cruise retrouve pour la septième fois le personnage iconique d’Ethan Hunt dans un hyper spectacle lui ausi promis à tout emporter sur son passage.

Le film, ainsi que sa suite prévue pour l’année, seront les premiers de la franchise « Mission : Impossible » à être entièrement tournés en numérique, contrairement aux six précédents qui l’avaient été en 35 mm.

Avec son budget de 290 millions de dollars, il s’agit du « Mission : Impossible » le plus cher de la saga (et le plus long avec ses 2 h 43) en particulier, et de la carrière de Tom Cruise en général.

Entre vertigineuse chute libre à moto, acrobaties aériennes kamikazes et course-poursuite automobile assurées sans doublure par Tom Cruise, le film a pour ambition d’offrir au public les cascades parmi les plus spectaculaires de l’Histoire du cinéma.

Lors de la préproduction fin 2019, le gouvernement suisse a refusé d’autoriser toute explosion pour la séquence du train dans les Alpes. En conséquence, l’équipe de production de Skydance Media s’est lancée dans des repérages dans différents pays pour trouver un pont ferroviaire hors d’usage. Parmi les personnes sollicitées pour aider à mettre en scène un accident de train grandeur nature, le producteur de films américano-polonais Andrew Eksner s’arrangea pour que les chemins de fer polonais permettent d’utiliser un pont en treillis riveté de 1908, long de 151 mètres et datant du Second

Reich sur le lac Pilchowickie dans la vallée de Jelenia Góra, en Basse-Silésie. Mais face à la polémique consécutive à l’annonce de la destruction partielle de la structure, le tournage du crash fut finalement délocalisé dans le parc national du Peak District à Stoney Middleton, sur un plateau édifié dans une carrière désaffectée, avec une ligne de chemin de fer, une section de pont au-dessus du bord de la falaise et une locomotive Britannia Class reconstruite à l’identique.

Lors du tournage de quelques scènes cruciales en Italie, douze personnes sur le plateau ont été testées positives au Covid-19. Lorsque les prises de vues ont repris au Royaume-Uni, Tom Cruise a personnellement payé 500 000 livres sterling pour un vieux bateau de croisière

afin que les acteurs et l’équipe puissent s’isoler. Et une fois sur place, il s’est emporté à au moins deux reprises contre des membres du staff pour avoir enfreint les directives sanitaires (se tenir à moins de deux mètres l’un de l’autre), ce qui a entraîné le renvoi de cinq techniciens.

Au cours d’une interview avec la journaliste Savannah Guthrie durant le « Today Show », Tom Cruise a déclaré que « Dead Reckoning Partie 1 » et « 2 » marqueront les dernières fois où il incarnera le personnage d’Ethan Hunt. Mais il n’est pas exclu que le concept connaisse à l’avenir d’autres déclinaisons où il n’apparaîtra pas.

MISSION : IMPOSSIBLE – DEAD RECKONING PARTIE I

En salle le 12 juillet

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EN COUVERTURE

J’AI COMMENCÉ PAR UN BAC PRO EN CUISINE « «

En contrôleur de train dépassé par les événements, l’attachant Artus permet à VEUILLEZ NOUS EXCUSER POUR LA GÊNE OCCASIONNÉE de filer droit sur les rails de la comédie.

On connaît surtout la silhouette « nounours », la voix, l’aisance physique, l’expressivité faciale et les textes souvent percutants de Victor Artus Solaro grâce à ses one man shows, à ses contributions radiophoniques (dont « Les Grosses têtes ») et, peut-être surtout, à ses apparitions régulières dans des émissions comme « Vendredi tout est permis avec Arthur » qu’il contribue joyeusement à dynamiter.

UN ENVOL PROGRESSIF

« J’ai commencé par un bac pro en cuisine, mais comme je n’arrêtais pas de faire rigoler tout le monde avec mes pitreries, j’ai pensé qu’il y avait peut-être un truc à creuser de ce côté-là », dit ce garçon de bientôt 36 ans né dans l’Hérault. Direction les cours d’arts dramatiques à Paris, le théâtre et les salles parallèles du Festival d’Avignon où le repère en 2011 une assistante de Laurent Ruquier, lequel le révèle aussitôt au grand public dans son triomphal télé-crochet « On ne demande qu’à en rire ». Et bientôt, le retentissement de ses seul-en-scène attire logiquement l’attention du cinéma à partir de 2014. De « Docteur ? » à « Un Homme heureux » et de « Pourris gâtés » à « J’adore ce que vous faites » où il partage l’affiche avec Gérard Lanvin, il trouve aujourd’hui dans « Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée » sa première tête d’affiche.

LA REMARQUE DE TROP

Mais attention : Artus, dont les rondeurs, comme en témoigne le film, ont toujours accompagné la popularité, l’aura et le tempo comique, au point de faire partie intégrante de certains sketches, est aujourd’hui méconnaissable. Amaigri de trente-cinq kilos en seulement quatre mois grâce à une pratique intensive du sport et à un programme diététique aussi radical que raisonné, il est apparu ces derniers temps considérablement affiné. « Jusqu’à présent, j’avais à peu près bien encaissé les remarques grossophobes », dit-il. Et puis un jour, alors qu’il s’apprêtait à s’offrir une séance de relaxation dans un salon de massage, ce fut la réflexion de trop : « Vous êtes trop lourd pour nos tables, votre poids risque de les abîmer », s’est-il entendu balancer. Peu importe que les tables en question pouvaient supporter 200 kilos alors qu’il n’en faisait que 125 : le mal était fait, et il ne s’est pas privé de le faire savoir auprès des milliers de fans qui le suivent fidèlement.

Ce n’est donc pas demain la veille qu’on reverra Artus tel qu’il apparaît dans « Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée » – un titre qui, soit dit en passant, résonne à présent de façon ironique. Mais son talent, sa verve, son charisme et son inspiration comique, eux, demeureront inchangés.

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VEUILLEZ NOUS EXCUSER POUR LA GÊNE OCCASIONNÉE En salle le 9 août
ARTUS PORTRAIT

PASCAL BOURDIAUX

Quatre ans après le succès surprise du premier volet, le réalisateur Pascal Bourdiaux en retrouve l’univers espiègle et coloré avec LES BLAGUES DE TOTO 2 – CLASSE VERTE.

Avant le premier « Toto », vous aviez déjà tourné un film tiré d’une BD avec « Boule et Bill 2 » : c’est un exercice complexe…

Pascal Bourdiaux : Oui, car comme avec « Toto », une page correspond à une blague ! Le défi est de reconstituer une histoire qui en fait n’existe pas… Il faut donc beaucoup travailler, tout en conservant l’identité des personnages comme les parents, la bande de copains, les instituteurs, en imaginant un enjeu à cette histoire.

Visuellement, comment avez-vous imaginé l’univers, le monde de Toto ? L’avantage c’est que tout le monde connait les blagues de Toto mais il n’est pas vraiment rattaché à un imaginaire précis. Mon idée était de montrer un petit garçon très malicieux qui évolue au cœur d’un

environnement très actuel, pas trop acidulé ou onirique mais au contraire moderne, réaliste. J’aimerais que les enfants qui iront voir « Les Blagues de Toto 2 » s’y reconnaissent. Il fallait donc que et univers soit très ancré dans son époque.

Si un nouveau venu, Hugo Trophardy, incarne aujourd’hui Toto, vous avez repris les mêmes acteurs que pour le premier film dans le rôle de ses parents : Anne Marivin et Guillaume de Tonquédec…

Anne est une actrice très populaire. Elle a ce côté très maternel qui convenait parfaitement au rôle. Pour moi, elle incarne la maman universelle. Elle joue une femme au caractère bien trempé. Il nous fallait donc une actrice douce avec les enfants et forte à la fois ! Nous avons beaucoup

parlé des enjeux de son personnage et du décor de sa maison qui reflète son niveau de vie, ses goûts et ses valeurs. Ensuite, il y a eu une lecture avec Guillaume et les enfants. La complicité a été immédiate ! Pour Guillaume, là aussi ça s’est passé très simplement. Il a vite capté qui était son personnage. Lui comme Anne d’ailleurs maîtrise le rythme très particulier de la comédie. Ce savoir-faire a enrichi le film. Sur un plateau, Guillaume est un amour, avec cette capacité d’incarner un « Monsieur Tout Le Monde » très attachant. C’était véritablement un plaisir de filmer ces deux comédiens.

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« J’aimerais que les enfants qui iront voir le film s’y reconnaissent »
INTERVIEW
LES BLAGUES DE TOTO 2 – CLASSE VERTE En salle le 2 août

ORLANDO BLOOM

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« L’idée était de faire sortir les jeunes joueurs de ‚Gran Turismo‘ de leur salon et de mettre les meilleurs d’entre eux dans de vraies voitures de course.»

GRAN TURISMO

DU GAMER AU PILOTE DE COURSE

Basé sur l’histoire réelle de Jann Mardenborough, le film raconte le rêve ultime, devenu réalité, d’un jeune joueur de «Grand Turismo» dont les compétences lui ont valu des victoires dans plusieurs compétitions Nissan – et qui est ensuite devenu un vrai pilote de course professionnel.

L’acteur Orlando Bloom du «Seigneur des Anneaux» est de retour sur le grand écran avec un film qu’il a présenté en personne dans le cadre du dernier Festival de Cannes et qui prouve qu’aucun rêve n’est jamais trop grand : «’Gran Turismo‘est une grande série de jeux de course, mais le film dispose d’une histoire centrale merveilleuse et réelle», a révélé le comédien lorsque nous l’avons rencontré sur le tapis rouge lors de la première mondiale. «C’est ce qui m’a attiré – et je pense que les spectateurs seront du même avis». Nous ne pouvons qu’être d’accord avec ça, car qui n’aime pas regarder les autres réaliser leurs rêves ?

Davantage qu’une adaptation de jeu vidéo

Le film s’inspire en effet la vraie vie, cart un jeune homme imbattable au jeu ‚Gran Turismo‘ est retrouvé un jour luimême sur le podium en tant que pilote de course – et ce avec peu ou pas d’expérience pratique. Comment en est-il arrivé là ? Grâce à une idée audacieuse de l’homme d’affaires britannique Darren Cox, qui répond dans le film au nom de Danny Moore et est interprété par Orlando Bloom : «C’est un rêveur et il a fondé ce qu’on appelle la GT Academy.

L’idée était de faire sortir les jeunes joueurs de ‚Gran Turismo» de leur salon, de mettre les meilleurs d’entre eux dans de vraies voitures de course et d’attendre ensuite de voir ce

qui se passerait sur la piste de course. Il s’agissait d’une idée folle que personne ne voulait vraiment soutenir au début. Il a fallu des années pour que la mise en œuvre démarre».

Du rêveur au professionnel de la course

Mais les efforts ont fini par payer. L’idée est devenue réalité et le gamer s’est transformé en pilote de course professionnel –une évolution incroyable qui a même étonné Orlando Bloom : «C’était un de ces moments où je me suis dit : ‚Wow, dans la vie, tout peut vraiment arriver. Il suffit d’avoir un rêve’. ‚Gran Turismo‘ transmet donc un message clair : si on le veut vraiment, on peut tout faire !»

En salle le 9 août

JEU CONCOURS

Devenez vous-même pilote de course grâce à ce super pack en participant à notre tirage au sort

À GAGNER – Une PlayStation 5, le jeu GRAND TURISMO 7 et un volant Logitech G923 avec pédales.

COMMENT ? – Envoyez vos coordonnées par e-mail à concours@portmann-group.com

GRAN TURISMO
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ACTION
* Foto: Playstation 5 © 2020 Sony Interactive Entertainment Inc. * * 11

ALBERT ANKER DE Heinz Bütler GENRE Documentaire (1 h 32)

DISTRIBUTEUR Filmcoopi

LES AS DE LA JUNGLE 2 –OPÉRATION TOUR DU MONDE DE Benoît Somville, Yannick Moulin, Laurent Bru GENRE Animation (1 h 30)

DISTRIBUTEUR Praesens

STRANGE WAY OF LIFE (+LA VOIX HUMAINE)

DE Pedro Almodovar AVEC Ethan Hawke, Pedro Pascal, Manu Rios

GENRE Drame (1 h 01)

DISTRIBUTEUR Pathé THE EQUALIZER 3 DE Antoine Fuqua

AVEC Denzel Washington, Dakota Fanning, David Denman GENRE Thriller (2 h 10)

DISTRIBUTEUR Sony Pictures

Toutes les données sont fournies sans garantie.

Situation au moment de la clôture de la rédaction.

(TRÈS)

EN EAUX

TROUBLES DE Ben Wheatley AVEC Jason Statham, Jing Wu, Cliff Curtis GENRE Aventures (1 h 50)

LES BLAGUES DE TOTO 2 –

CLASSE VERTE

DISTRIBUTEUR Warner

DE Pascal Bourdiaux AVEC Hugo Trophardy, Guillaume de Tonquédec, Anne Marivin GENRE Comédie (1 h 40)

VEUILLEZ NOUS EXCUSER POUR LA GÊNE OCCASIONNÉE DE Olivier Van Hoofstadt AVEC Artus, Elsa Zylberstein, Maël Rouin Berrandou GENRE Comédie (1 h 40)

TALK TO ME

DE Danny & Michael Philippou AVEC Sophie Wilde, Miranda Otto, Joe Bird GENRE Horreur (1 H 34)

DISTRIBUTEUR Pathé

DISTRIBUTEUR Pathé THE POD GENERATION DE Sophie Barthes AVEC Emilia Clarke, Chiwetel Ejiofor, Rosalie Craig GENRE Fantastique (1 h 49)

CRÉPUSCULE DES JOURS

DISTRIBUTEUR Ascot Elite LE

DE Felix Tissi

AVEC Uli Krohm, Vilmar Bieri, Sandro Di Stefano GENRE Comédie dramatique (1 h 20)

DISTRIBUTEUR Xenix

NINJA TURTLES –TEENAGE YEARS DE Jeff Rowe, Kyler Spears GENRE Animation (1 H 50)

DISTRIBUTEUR Praesens GRAN TURISMO

DISTRIBUTEUR Warner

ZONE(S) DE TURBULENCES

DE Hafsteinn Gunnar Sigurosson AVEC Timothy Spall, Emun Elliott, Ella Rumpf GENRE Comédie (1 h 37)

DISTRIBUTEUR Filmcoopi

JOY RIDE DE Adele Lim AVEC Stephanie Hsu, David Newman, Ashley Park GENRE Comédie (1 H 34)

DISTRIBUTEUR Ascot Elite

cinéma

Votre mensuel du

DE Neil Blompkamp AVEC David Harbour, Archie Madekwe, Orlando Bloom

GENRE Aventures (2 h 20)

DISTRIBUTEUR Sony Pictures

BLUE BEETLE

DE Angel Manuel Soto AVEC Xolo Maridueña, Bruna Marquezine, Susan Sarandon

GENRE Fantastique (1 h 50)

DISTRIBUTEUR Warner

ANATOMIE D’UNE CHUTE

DE Justine Triet AVEC Sandra Hüller, Swann Arlaud, Milo Machado Graner GENRE Drame (2 h 30)

DISTRIBUTEUR Filmcoopi

PAT ET MAT –MISSION TRAVAUX

DE Marek Benes GENRE Animation (0 h 48)

DISTRIBUTEUR Outside the Box

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9 AOÛT
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KAOUTHER BEN HANIA

S’il y a un film dont l’absence au dernier palmarès cannois a surpris, c’est bien LES FILLES D’OLFA tant sa facture novatrice et sa force avaient impressionné.

Sous une forme d’apparence documentaire, la réalisatrice y raconte le calvaire d’une mère tunisienne dont deux des quatre filles disparurent en 2016 pour rejoindre l’organisation terroriste Daech. Mais bientôt, des actrices professionnelles s’invitent dans le dispositif, brouillent les frontières réalité/fiction et propulsent l’ensemble sur un territoire totalement inédit. Kaouther Ben Hania vous en dit plus sur sa démarche.

Comment l’histoire d’Olfa est-elle devenue un film ?

Kaouther Ben Hania : J’ai entendu Olfa parler de l’histoire tragique de ses filles à la radio. J’ai été interpellée, bouleversée par son récit. Elle m’a immédiatement fascinée. J’ai vu en elle un formidable personnage de cinéma. Elle incarnait une mère avec toutes ses contradictions, ses ambiguïtés, ses zones troubles. Son histoire complexe, terrible, me hantait et j’avais envie de l’explorer, de comprendre sans savoir comment faire. J’ai donc appelé le journaliste et il m’a donné son numéro de téléphone pour que nous nous rencontrions. Tout a commencé comme ça.

Avez-vous trouvé facilement la forme cinématographique idéale ?

Non. Dans un premier temps, je me suis d’abord dit que j’allais la filmer avec les deux filles qui lui restent pour exprimer l’absence des deux autres. J’ai commencé à les filmer, mais quelque chose ne marchait pas : à partir du moment où j’allumais ma caméra, Olfa s’est mise à jouer un rôle, celui dans lequel les journalistes et les médias tunisiens l’avaient enfermée. Formatée malgré elle, elle interprétait – avec un grand talent de tragédienne – le personnage

de la mère éplorée, hystérique, accablée de culpabilité. Or Olfa est beaucoup plus exubérante, ambiguë et complexe que ça. Alors j’ai dû arrêter le tournage.

Comment le déclic salvateur s’est-il produit ?

Comme je n’aime pas commencer quelque chose et ne pas le terminer, j’y suis revenue. J’avais davantage de recul, j’y voyais plus clair. Je souhaitais dorénavant filmer les deux benjamines d’Olfa que j’avais appris à connaître sur les différents tournages. Mais alors que nous étions en plein confinement, j’ai réalisé que la meilleure façon de remettre Olfa sur le terrain du réel et de ses propres souvenirs était de faire un documentaire sur la préparation d’une fausse fiction qui ne verrait jamais le jour. À partir de tout ce qu’elle m’avait raconté, j’ai élaboré un scénario avec ses deux filles sur la préparation d’une fiction où des comédiens rencontrent de vrais protagonistes pour mieux incarner leur vécu. C’est à ce moment-là que j’ai trouvé mon concept.

LES FILLES D’OLFA

En salle le 12 juillet

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« J’ai vu en Olfa un formidable personnage de cinéma »
INTERVIEW

ALEX LUTZ « Je voulais que mon film soit sportif »

Cinq ans après son formidable « Guy », Alex Lutz raconte avec force, émotion et originalité l’histoire d’un couple dans UNE NUIT.

Comment est né « Une Nuit » ?

Alex Lutz : Le projet est antérieur à « Guy », sans avoir pour autant commencé à l’enclencher. La petite graine qui a fait germer l’idée du film, c’est une scène dans le métro : j’ai assisté à une dispute entre une femme qui est entrée en trombe dans la rame et le gars qu’elle a bousculé. Ils se sont engueulés pendant plusieurs minutes et leur engueulade était pleine de charme. On était plusieurs dans la rame à se regarder, un peu amusés car au fond leur rhétorique était marrante, au point qu’on trouvait qu’ils avaient l’air de se plaire. J’ai noté ça dans un carnet, j’ai parlé du projet à Karin Viard, à savoir questionner le couple le temps d’une nuit, à partir d’une engueulade et d’une étreinte.

Quelle a été votre ligne directrice pour la mise en scène ?

Mon rêve aurait été de tout réaliser en 24 h, ce qui est bien sûr impossible. Mais je voulais que le film soit sportif, qu’il repose sur la fatigue, alors je me suis rabattu sur un tournage condensé en quatorze jours : pas pour la prouesse, mais pour saisir ce déséquilibre qu’amène la nuit. Après une nuit blanche, on a une fatigue qu’on dépasse et je voulais retrouver ça, qu’on ne soit pas dans un confort de temps et qu’on le ressente dans le film.

Avez-vous beaucoup répété avec Karin Viard ?

Nous avons fait trois lectures ensemble. J’ai plutôt une petite mélancolie très XIXe siècle et Karin Viard un côté très concret façon « on doit s’amuser quand même » que j’ai aussi. Par son personnage et son jeu, elle amène dans le film une vraie santé face à la fragilité de mon personnage.

On sent une véritable alchimie entre vous…

J’ai écrit ce film pour elle, avec notre relation, et sans elle, je ne l’aurais pas fait. Quand je l’ai écrit, j’avais Karin dans l’oreille. Quand il est question de « la police du ton », j’avais en tête son débit, sa diction, la musique de sa voix. On parle avec nos mots. J’avais déjà eu une expérience avec elle dans « Les Visiteurs : la Révolution » qui nous a beaucoup rapprochés amicalement, lorsqu’il s’est agi notamment d’accompagner le film ensemble. Nous nous sommes compris, bien entendus. Elle me capte, elle voit tout et réciproquement. On a l’impression de se connaître par cœur. UNE NUIT

En salle le 5 juillet

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INTERVIEW

ANATOMIE D’UNE CHUTE

LE PROCÈS D’UN AMOUR

Grâce à ce formidable thriller conjugal, la Française Justine Triet a remporté la Palme d’Or la plus « grand public » depuis « Parasite ».

Oublions la polémique qui, en transformant le Palais des Festivals en tribune politique, a quasiment éclipsé le triomphe cannois de Justine Triet qui, sous le regard émerveillé de Jane Fonda, venait juste d’être la troisième femme de l’histoire à décrocher la Palme d’Or.

Concentrons-nous plutôt sur les raisons de ce triomphe, à savoir le film lui-même, sommet absolu de suspense judiciaire en même temps que fascinante plongée dans les mystères d’un couple. Romancière à succès, Sandra a-t-elle assassiné son époux Samuel dont le corps ensanglanté a été retrouvé au pied enneigé de leur chalet ? S’est-il au contraire suicidé ? Au fond, peu importe. Car derrière « L’Anatomie d’une chute », disséquée avec une intensité procédurale à se ronger les ongles (mémorable personnage d’avocat général à la clé), c’est à celle d’un mariage qu’on assiste, fasciné, harponné, bouleversé. Immense thriller conjugal supérieurement interprété accessible à tous les publics, ce film fait mentir la réputation « élitiste » des Palmes d’Or. Précipitez-vous : c’est magnifique.

ANATOMIE D’UNE CHUTE

En salle le 23 août

SOMETHING YOU SAID LAST NIGHT

LE DROIT À L’INDIFFÉRENCE

Une chronique familiale dont l’apparence « quotidienne » dissimule des trésors d’intelligence humaine.

Pendant longtemps, les histoires LGBTQ+ ont été racontées sous l’angle de la souffrance et de la victimisation. Ce n’est pas que ces situations n’existent pas, mais en les limitant à cette approche, l’idée qu’être homosexuel est un fardeau ou quelque chose d’inévitablement triste a quasiment fini par devenir majoritaire. D’où le plaisir de découvrir « Something You Said Last Night », où le réalisateur Luis De Filippis apporte au sujet une perspective aussi rafraîchissante que sensible. On y fait ainsi la connaissance de Ren, écrivaine transgenre d’une vingtaine d’années qui hésite à participer à des vacances en famille, d’autant que sa mère débordante d’énergie ne lui rend pas toujours la tâche facile. C’est en explorant la réalité de son personnage au-delà du fait qu’elle soit trans sans jamais l’enfermer dans cette caractéristique que le film marque ses principaux points. Tableau d’une famille italienne, frustration d’être au chômage à 20 ans et de dépendre de ses parents, relations entre sœurs… Autant d’éléments qui constituent le cœur battant de cette chronique toute en simplicité et en émotion, qui milite avec un élan contagieux pour le droit à la banalité.

En salle le 5 juillet

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SOMETHING YOU SAID LAST NIGHT
ON VOUS RECOMMANDE

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Vous trouverez toutes les informations concernant des annonces dans les deux éditions de nos magazines de cinéma sous www.filmguide.ch

THE EQUALIZER 3

DENZEL WASHINGTON : ET DE TROIS !

Toutes les bonnes choses vont par trois – c’est ce qu’a dû penser la star hollywoodienne Denzel Washington en annonçant au réalisateur Antoine Fuqua qu’il souhaitait vivement participer à un nouveau volet de la saga EQUALIZER.

Si on examine de plus près la filmographie de l’acteur de 68 ans, il est facile de constater que Denzel Washington n’est pas un grand fan des suites. Peu importe le succès de ses films, aucun d’entre eux n’a jamais eu de prolongement... À une exception près ! Avec THE EQUALIZER 3, l’acteur culte veut montrer une fois de plus cette année ce qu’il a dans le ventre. Il était en effet grand temps pour lui d’incarner à nouveau Robert McCall.

Robert McCall doit protéger ses amis

Depuis qu’il a abandonné sa vie de tueur à gages du gouvernement, Robert McCall (Denzel Washington, donc) a eu du mal à accepter tous les actes horribles qu’il a commis dans le passé. Mais il a réussi à trouver un peu de réconfort dans le fait de rendre justice à ceux qui sont opprimés. Entre-temps, il se sent étonnamment bien dans sa nouvelle maison dans le sud de l’Italie. Cependant, il s’avère rapidement que ses nouveaux amis sont contrôlés par les chefs de gang locaux. Lorsque des décès surviennent, McCall sait ce qu’il doit faire : devenir le protecteur de ses amis et s’attaquer à la mafia...

De la suite dans les idées

À Hollywood, il existe une règle générale : ce qui marche bien est destiné à ne pas s’arrêter là. Et les résultats au box-office des deux «Equalizer» précédents ont été extrêmement bons puisqu’ils ont rapporté 383 millions de dollars dans le monde entier. Le final arrive cinq ans après le dernier volet, mais il devrait encore faire un bond en avant en termes d’action, d’émotions et de sensations fortes. Ce chapitre fera-t-il lui aussi vibrer le box-office mondial ? Nous disons «oui», car Denzel Washington et Antoine Fuqua sont loin d’être de l’histoire ancienne et forment toujours une véritable «dream team» !

EQUALIZER 3

En salle le 30 août

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ACTION

3.7. - 23.8.

ALLIANZ CINEMA, GENÈVE

Cette année encore, Allianz Cinema propose aux visiteurs un mélange de grands films, une offre gastronomique variée et une atmosphère unique sur la légendaire Place du Port-Noir, au bord du lac Léman, entre la plage des Eaux-Vives et Genève Plage. Des films comme BARBIE, NO HARD FEELINGS ou GRAN TURISMO y seront projetés.

allianzcinema.ch

À SUIVRE

RENDEZ-VOUS

2.8. - 12.8. FESTIVAL DE LOCARNO

Pour la 76e fois, la Piazza Grande de Locarno accueillera le plus grand festival de cinéma en plein air du monde et le plus ancien festival international de Suisse. Sous la direction de Giona A. Nazzaro, de nouveaux films de tous horizons seront présentés. Le jury sera présidé par l’acteur français Lambert Wilson, et le réalisateur italien Renzo Rossellini sera entre autres honoré pour l’ensemble de sa carrière.

locarnofestival.ch

3.9. ALLIANZ JOURNÉE DU CINÉMA

Comme le veut la tradition, la JOURNÉE DU CINÉMA ALLIANZ, où chaque billet ne coûte que 5 CHF, aura à nouveau lieu le premier dimanche de septembre. Le public aura le choix entre 200 films différents et 2 400 projections dans 550 salles de cinéma ! Profitez en famille ou avec des amis d’une parenthèse enchantée avec de superbes films… Et beaucoup de pop-corn !

allianz-journeeducinema.ch

Dans le prochain numéro de FILM GUIDE :

Pierre Niney s’éclate chez Michel Gondry

dans LE LIVRE DES SOLUTIONS

ACIDE, un grand film d’horreur écolo

Le retour en force de Luc Besson avec DOGMAN

Dès le 31 août dans votre cinéma préféré

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© Allianz Cinéma © Alliance Journée du cinéma © Festival du film de Locarno

MARIANNE SLOT

Récipiendaire du prestigieux Raimondo Rezzonico Award, la productrice indépendante Marianne Slot, fidèle de Lars Von Trier, sera une des héroïnes du Festival de Locarno 2023.

Que représente pour vous le fait de recevoir cette récompense destinée depuis 2002 à saluer les professionnels de la production ?

Marianne Slot : J’en suis bien sûr très heureuse, d’autant que son importance est plus que jamais actuelle car les producteurs et les productrices indépendants sont aujourd’hui essentiels dans la survie du cinéma d’auteur mondial. Leur travail est rarement mis en avant, et je suis honorée d’intégrer la « famille » que ce prix a constituée au fil des années. Il y a deux capitaines sur un film, le réalisateur et le producteur, et il est bon de mettre cette collaboration en lumière.

Le directeur artistique de Locarno Giona A. Nazzaro dit de votre vision de productrice qu’elle représente « une ode au risque et à la liberté »…

J’ai fait le choix de l’indépendance pour pouvoir accompagner les cinéastes, nouer une relation de confiance mutuelle afin d’explorer ensemble leurs films, de les écouter quand ils doutent, de les mettre en garde si j’ai le sentiment de devoir le faire, de les réconforter lorsqu’ils en ont besoin, et c’est pour cette raison que je suis présente 24 heures/24 sur presque tous les tournages des films que je produis. Ma façon de procéder consiste notamment à chercher par tous les moyens les financements appropriés afin de garantir aux artistes une liberté maximale, car les œuvres dans

lesquelles je m’engage sont souvent difficiles à financer sur le papier, ce sont très rarement des propositions « consensuelles ». Mais je crois que la notion de risque fait effectivement partie de ce qui me motive et me passionne. Cela dit, j’ajouterais volontiers « plaisir » à la très jolie formule de Giona Nazzaro !

Est-ce vous qui avez choisi le film de Benedikt Erlingsson « Woman at War » qui sera projeté le 5 août sur la Piazza Grande pour célébrer votre prix ?

Tout à fait. D’abord, parce qu’il a été pour moi une magnifique aventure de production et une très belle histoire avec son réalisateur. Ensuite, parce que c’est un film dont l’actualité justifie qu’il soit montré devant huit mille personnes : chacune d’entre elles en ressortira habitée par une force nouvelle.

Vous êtes seulement la septième femme à recevoir le Raimondo Rezzonico Award…

Le monde a beaucoup changé depuis la création de ce prix, la conscience d’une nécessaire parité est devenue de plus en plus évidente, et les femmes ont accompli une bonne partie du chemin. Il ne reste plus aux hommes qu’à trouver tout à fait normal que nous soyons leurs égales.

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76e FESTIVAL DE LOCARNO Du 2 au 12 août © Manuel Moutier
« Il y a deux capitaines sur un film, le réalisateur et le producteur »
INTERVIEW

ON NE NAÎT PAS SUPER-VILAIN. ON LE DEVIENT.

DÈS LE 4 OCTOBRE

SEULEMENT AU CINÉMA

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