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Tendances
FORMATION EN ALTERNANCE
La pénurie de personnel rapproche écoles et entreprises Lrésoudre ce problème, il n’y a pas de solution miracle. Une des possibilités est d’attirer et de
es entreprises de logistique sont en proie à une importante pénurie de personnel. Pour
former des jeunes, et pour ce faire, la formation en alternance semble être idéale : les jeunes la ressentent comme moins ‘ennuyeuse’ et les entreprises peuvent séduire de manière proactive de nouveaux talents. Dans le domaine de la logistique, c’est désormais possible en baccalauréat dans certaines hautes écoles, dont VIVES à Courtrai, pionnier de cette méthode, mais également dans l’enseignement secondaire comme en témoigne l’Institut Saint-Laurent à Liège. Philippe Van Dooren
Dans des pays comme l’Allemagne ou la Suisse, l’Ausbildung (terme allemand désignant l’apprentissage en alternance) est établi depuis des années. Ce système est à la base du taux d’emploi élevé de ces pays (voir encadré). On le connaît aussi en Belgique, mais de nombreuses entreprises pensent qu’il n’est pas assez mis en avant. Récemment, le Voka (le pendant flamand de l’Union wallonne des entreprises) a appelé le gouvernement flamand à encourager davantage l’apprentissage en alternance. « Seuls 3 % des étudiants reçoivent une partie de leur formation en entreprise, alors qu’en Suisse, la proportion est de 90 % », déclare son directeur général Hans Maertens. « En Flandre, il y a près de 100.000 élèves en dernière année de l’enseignement technique et professionnel, mais seulement 2000 en alternance. Pourtant, les pays recourant aux doubles filières d’apprentissage ont les taux d’emploi les plus élevés. L’apprentissage en alternance doit donc être fortement encouragé. »
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Il y a quelques années, un appel avait déjà eu lien en ce sens. Dans une interview, Joachim Coens, alors PDG du port de Zeebrugge, avait invité le monde de l’enseignement à renforcer les liens avec les entreprises. Plusieurs hautes écoles avaient répondu positivement. « Je me suis immédiatement manifestée pour discuter des possibilités concernant le Supply Chain Management », explique Veerle Lahousse, responsable de la formation en supply chain management à la haute école VIVES de Courtrai.
IMPLICATION EFFECTIVE Ces conversations ont abouti à un résultat concret : depuis l’année académique 20192020, l’expérience professionnelle fait partie intégrante du programme de bachelier en Supply Chain Management. « De la première à la troisième année, progressivement, les étudiants passent de plus en plus de temps en entreprise. Ce ne sont pas des stages, car les étudiants sont effectivement impliqués dans leur processus de travail », explique-t-elle.
Détenteur d’un bachelier de la haute école VIVES, Abdellah Kltent a travaillé chez Transuniverse Forwarding pendant ses études. Une fois son diplôme en poche, il a immédiatement pu commencer à travailler pour l’entreprise.
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