HS TVB 18 - Festival des solidarités internationales

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Journal participatif, local et de solutions

Nº 18 FÉVRIER 2020

GRATUIT

HORS-SÉRIE Festival des solidarités de Lyon

À la rencontre des solidarités internationales

JOUR 2 - 16 NOVEMBRE 2019

Engagement, éducation, développement, santé, économie, culture... Voyagez dans la ville solidaire JOUR 1 - 15 NOVEMBRE 2019

Retour sur l’événement La solidarité internationale, un outil pour bâtir des sociétés résilientes ?

PAGES 5 À 14

Contacts des acteurs locaux de la solidarité

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Hors- s é r ie r é al is é en part e n ar iat avec La maison des solidarités locales et internationales

Journal associatif et sans publicité déposé au dépot légal de la Bnf. Achevé d’imprimer mars 2020. Ne pas jeter sur la voie publique - Numéro ISSN : 2495 - 9847 - Numéro CPPAP : 0624 G 93965

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Le Tout Va Bien Le TVB est l’un des principaux outils de l’association Tout Va Bien qui a pour objet social la diffusion de solutions à impact positif sur l’environnement, l’individu, la société et le vivre-ensemble. Inspiré du journalisme de solutions, TVB a créé en 2016 le principe de l’initiative au kilomètre. En relayant les démarches inspirantes d’acteurs locaux, l’association espère stimuler les envies d’agir proches de chez soi.

SOMMAIRE 3

Rencontre avec la Maison des solidarités locales et internationales

Festival des solidarités internationales

Le journal est avant tout un outil citoyen de réflexion collective puisque tout le monde a le droit d’écrire dans ses pages après une courte formation à l’écriture journalistique et la signature de notre charte éditoriale. En passant ensemble en mode solutions, nous espérons voir naître plein d’idées pour réinventer demain.

L’ édito Nous n’avions encore consacré aucune édition du TVB à la solidarité internationale et à l’aide au développement. Alors, quand la Maison des solidarités locales et internationales de Lyon nous a proposé de travailler ensemble sur une édition spéciale du TVB pour le Festival des solidarités, nous avons sauté sur l’occcasion. Cet événement regroupe de nombreux acteurs lyonnais de la solidarité internationale et vous permet de découvrir en une édition, une grande partie des enjeux de la solidarité internationale et des porteurs de solutions qui agissent pour réinventer demain, ici et ailleurs.

Jour 1 4

Jour 2 5

Une ville solidaire à l’Hôtel de Ville

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Place de la santé pour tous, les enjeux sanitaires à l’international

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Place de l’économie solidaire, l’économie, ressource solidaire ?

8 & 9 Route des continents, développement et migrations : des chemins vers la paix 10 & 11 Place de l’éducation pour tous, l’aventure d’apprendre autour du globe 12 Place des savoirs partagés, la culture pour sensibiliser 13 Espace médias, parole citoyenne et médiatique 14

Comme l’illustre le dessin ci-contre de RITIMO, ensemble on trouve toujours plus de solutions, nous espérons donc vous retransmettre ici celles rencontrées lors de cet événement collaboratif.

Retour sur l’événement La solidarité internationale, un outil pour bâtir des sociétés résilientes ?

Carrefour de l’engagement Des pistes pour s’engager

Des pistes pour aller plus loin

Laurianne Ploix

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Contacts des associations présentes au Festival

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Contacts Maison des solidarités et TVB

NOS FORMULES D’ABONNEMENT RDV sur toutvabienlejournal.org

WEB Tvb en pdf

PAPIER

30 €

Tvb par La poste

Tout Va Bien, le journal qui réinvente demain Association loi 1901 Accueil public : Ligue de l’enseignement, 20 rue François Garçin 69003 Lyon Siège social : 56 route de Genas 69003 Lyon contact@toutvabienlejournal.org

50 €

Directrice de Publication Mise en page Laurianne Ploix Equipe rédaction Camélia El Cadi Céline Bernard Marie Berthélémé Laurianne Ploix Photos TVB, MSLI et partenaires

WEB + PAPIER Tvb en pdf et par La poste

60 €

MEMBRE ENGAGÉ Tvb au choix + réductions sur nos événements

Partenaires Maison des solidarités locales et internationales Ville de Lyon Métropole de Lyon

80 €

Affiche festival des solidarités internationales Elodie Guivarch Plus d’infos sur : Http://toutvabienlejournal.org


Rencontre avec la Maison des solidarités Pierre Vial, Président de la Maison des Solidarités Comment est née l’idée du Festival des Solidarités internationales ? Lancé il y a plus de 20 ans, ce Festival est un rendez-vous national, en novembre, pour promouvoir et célébrer une solidarité ouverte au monde et aux autres. A Lyon, il a, depuis ses débuts, connu un terrain très fertile. Cela grâce à une volonté affirmée des élus de la Ville et de la Métropole de Lyon de montrer au public la richesse de l’engagement associatif du territoire en matière de solidarité internationale. Depuis 2017, sous l’impulsion des deux collectivités le format a changé, avec une journée d’échanges et de débats consacrée à « l’écosystème » lyonnais engagé dans la solidarité internationale et une journée de sensibilisation à destination du grand public.

Andra Pomeanu Sadurny Coordinatrice de la Maison des Solidarités Qu’est-ce que la Maison des Solidarités locales et internationales et quel est son rôle ? C’est un lieu citoyen pour promouvoir les solidarités et l’engagement, à travers des événements d’information, des outils de sensibilisation, des conseils et un accompagnement dans les projets solidaires. La Maison des solidarités coordonne depuis 3 ans le travail de construction et d’organisation de la journée grand public du Festival, avec une quarantaine d’associations menant des projets de solidarité partout dans le monde, dans divers domaines d’activité.

Quel est l’objectif du Festival que vous organisez ?

Béatrice Perret

L’objectif est de donner aux citoyens des pistes concrètes d’engagement en montrant les actions des associations dans les pays où elles interviennent, mais aussi l’impact de nos actions, ici. Chacun peut agir à son niveau !

Référente du Festival des Solidarités Quelle est la particularité et l’originalité de ce Festival ? En 2017, nous avons conduit une réflexion avec 50 associations sur l’avenir du Festival, à la demande des collectivités qui souhaitaient un renouvellement de l’évènement : faire coopérer les associations et innover dans l’approche du public. De là est née notre proposition de ce nouveau format : une invitation du public à déambuler dans la « ville solidaire ». Sur chaque place thématique, il participe à des animations et à des jeux de sensibilisation proposés par les associations qui agissent dans ces domaines.

Comment construisez-vous les différentes places et les animations qui sensibilisent aux enjeux de solidarité internationale ? Dès le début, nous nous attachons au consensus entre les participants, et à la cohérence de ce qui est proposé au public. Dans les mois qui précèdent le Festival, les associations choisissent la « place » qui correspond à leur activité principale. Après un temps de connaissance mutuelle, nous travaillons sur les messages que nous voulons transmettre, et sur la façon de les concrétiser par des animations participatives. Qu’elles soient proposées par les associations, ou créées ensemble, elles ont pour but de susciter la curiosité du public, de favoriser la rencontre, le désir d’être acteur et de s’engager.


SOLIDARITÉ INTERNATIONALE

Sociétés résilientes & solidarité internationale

Festival des solidarités Jour 1

L

e Festival des solidarités internationales se tenait cette année les 15 & 16 novembre 2019. La première journée, réservée aux acteurs locaux de la solidarité internationale (associations, ONG, etc.) était organisée par la Ville de Lyon. Ce temps collectif visait à questionner les enjeux contemporains, interagir pour échanger des bonnes pratiques et des pistes d’action. Cette année, l’après-midi de débats et d’ateliers avait pour thématique « La solidarité internationale, un outil pour bâtir des sociétés résilientes ? ». Changement climatique et enjeux internationaux étaient donc à l’honneur, notamment lors des séances en plénière.

La rencontre s’est ouverte par un discours de l’Adjointe au Maire de Lyon déléguée aux Relations Internationales, Karine Dognin-Sauze, et du Conseiller délégué à la Métropole de Lyon en charge de la Coopération décentralisée, Max Vincent, dans le salon Justin Godart de l’Hôtel de Ville de Lyon. Ce dernier soulignait le fait que la rareté crée des tensions et que le sujet du changement climatique est désormais inévitable et gravissime. Karine Dognin-Sauze rappelait, quant à elle, que les enjeux de solidarité internationale et de changement climatique sont pluriels, collectifs et interdépendants. Elle questionnait alors la meilleure façon d’en faire une cause commune. S’en est suivie la restitution d’un atelier de Design fiction animé par le Bureau des Possibles imaginant la solidarité internationale en 2040, dans un monde bouleversé par les changements climatiques. Différents témoignages venaient explorer ce sujet sous plusieurs angles : les flux de personnes, le partage des communs, les nouvelles connaissances et l’intérêt du local comme outil de résilience. Les participants étaient ensuite amenés à prendre part à l’un des 3 ateliers proposés. Le premier intitulé « Suds et Nords : et si notre avenir était low-tech ? » traitait du thème de l’alliance entre les deux hémisphères pour créer des technologies sobres, durables, réplicables et désirables. Un second atelier nommé « Les Objectifs du Développement Durable :

du global au local » portait sur la contribution du niveau local dans la réponse à apporter aux défis sociétaux globaux, incarnés par les 17 objectifs de développement durable. Enfin, un troisième atelier appelé « J’accueille, tu accueilles, nous accueillons » visait à créer des synergies entre les structures qui prennent part à l’accueil des personnes venues d’ailleurs afin d’améliorer « l’offre d’accueil ».

La géopolitique du changement climatique Ce temps d’échanges s’est conclu par un débat intitulé « La géopolitique du changement climatique » croisant les regards d’Alice Baillat, experte associée à la Division migration, environnement et changement climatique de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), d’Elodie Hut, doctorante à l’observatoire HUGO de l’université de Liège et de Fabrice Balanche, maître de conférences en Géographie à l’Université de Lyon 2. Élodie Hut insistait sur la prudence à apporter dans l’utilisation des chiffres sur les migrations environnementales et la nécessité de prêter attention à la façon dont on les diffuse pour éviter de servir un discours xénophobe. Fabrice Balanche soulignait qu’en plus du réchauffement climatique, d’autres facteurs tels que la surexploitation des ressources, les mauvaises techniques d’irrigation ou encore la croissance démographique favorisaient les migrations liées à l‘environnement. Alice Baillat rappelait que les migrations étaient essentiellement liées aux catastrophes (naturelles, guerres, etc.) et à la mauvaise répartition des richesses, et que, dans le cadre de l’amplification de ces phénomènes, cela devenait l’objet d’une politique de développement à part entière. Elle soulignait, par ailleurs, que le terme de réfugié climatique n’a aucun fondement juridique et conseillait d’utiliser plutôt celui de déplacé climatique. En effet, la Convention de Genève de 1951, qui définit les conditions donnant droit à la demande d’asile en vue d’obtenir le statut de réfugié, n’inclut pas les causes environnementales. Ce dernier débat a donné lieu à de nombreux échanges informels qui ont permis de clore ce temps de réflexion autour des enjeux de la solidarité internationale d’aujourd’hui et de demain. Laurianne Ploix

De gauche à droite. Illustration réalisée par Louise Plantin lors de l’atelier Low-tech. Frise de mise en relation des acteurs du territoire pour une meilleure offre d’accueil des personnes en situation de migration. Echanges et débats autour des Objectifs du développement durable dans le dernier atelier. ©Louise Plantin et Laurianne Ploix


SOLIDARITÉ INTERNATIONALE

Une ville solidaire à l’Hôtel de Ville de Lyon

L

e deuxième jour du Festival des solidarités vise lui la sensibilisation du grand public et est organisé par la Maison des solidarités en partenariat avec la Ville et la Métropole de Lyon. L’objectif est de donner envie d’agir au citoyen, tout en lui présentant les acteurs de la solidarité internationale qui s’organisent au niveau local pour un monde plus juste, solidaire et durable.

Le 16 novembre dernier donc, alors que le soleil resplendissait et que le thermomètre affichait des températures proches de zéro, des dizaines de Lyonnais sont venus à la rencontre d’une ville solidaire qui avait établi son siège au cœur de l’Hôtel de Ville de Lyon. Une ville d’un jour où en se rendant de places en places, en empruntant la route des continents ou en se retrouvant au carrefour de l’engagement, chaque visiteur pouvait découvrir des animations conviviales et participatives, rencontrer des associations ou des ONG qui s’engagent pour la solidarité internationale.

Festival des solidarités Jour 2

L’entrée, gratuite, se faisait sous le beffroi de l’Hôtel de Ville, où des bénévoles accueillaient les curieux pour leur expliquer le principe. Ici, pas question d’uniquement aller rencontrer les associations, le visiteur est investi. Il est invité à jouer, à participer à des jeux, à donner son avis et à découvrir ce qu’il pourrait faire. Chaque place et chaque recoin de cette ville nouvelle illustre des enjeux de la solidarité internationale, des difficultés rencontrées aux solutions mises en place par les structures présentes. La diversité et le nombre d’acteurs lyonnais sur les sujets aussi divers que l’accès à l’éducation, le développement, l’accès à la santé, l’économie sociale et solidaire (ESS), l’accès à la culture et les artistes engagés pour l’environnement, ou encore l’accueil et l’insertion des personnes en migration, le rôle de l’information et de la participation citoyenne, illustrent bien une ville engagée et dynamique en faveur de la solidarité internationale. Le format coopératif et ludique a semblé satisfaire les visiteurs. Tous ceux qui n’étaient pas déjà investis dans une cause, exprimèrent leur souhait de s’impliquer dans une action, d’un fil de laine orange dirigé vers le « oui » sur le Sentier du citoyen du monde ( jeu collaboratif) proposé au Carrefour de l’engagement. Un fait inspirant et encourageant, à l’image de l’ensemble des rencontres permises sur cette journée de Festival. Laurianne Ploix

Voyagez dans la ville solidaire au fil des pages suivantes

27 42 100

animations

associations bénévoles

1 000 visiteurs solidaire 1 ville à découvrir

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Les enjeux sanitaires à l’international

B

onne santé et bien-être, c’est le troisième des objectifs de développement durable mis en place par les Nations Unies. Si en France, se rendre chez le médecin ou prendre un médicament sont devenus des gestes qui peuvent sembler communs, ce n’est pas le cas partout ailleurs. Pour mieux expliciter ce sujet important, la Place de la santé pour tous au Festival des solidarités internationales a laissé la parole à différents acteurs. Au travers des animations présentées le jour-même et préparés ensemble auparavant, les associations se sont relayées pour sensibiliser et informer les visiteurs, en présentant différents enjeux importants.

Transmettre l’information plutôt que les microbes Sur la table trônent des microscopes qui éveillent la curiosité des passants. Certains se prêtent au jeu et prennent place sur les chaises mises à disposition pour jeter un coup d’œil. Des grimaces se forment à la vue d’un poux ou de globules malades, mais très vite, le dégoût laisse place à l’intérêt. Et les petits, comme les grands, défilent pour voir au travers de l’oculaire. Mais au-delà de l’aspect ludique de l’animation, se cache un réel enjeu présenté par l’association Biologie sans frontières. Celui d’informer les gens quant à l’importance d’un bon diagnostic pour un bon traitement. Et pour ce faire, il faut de bons experts, ce qui est le deuxième point d’attaque

de l’association : former. En effet, elle propose des formations en Afrique et en Asie pour s’assurer qu’ils pourront faire de bons diagnostics d’analyses médicales sans l’aide de personne par la suite. Ainsi, ils assurent leur pérennité et leur indépendance. Informer et former, c’est aussi le cheval de bataille de l’École de Biologie, Biochimie et Biotechnologie.

Mieux vaut prévenir que guérir L’association Scientifiques Solidaires propose un comparatif de trois images. Après quelques instants, l’une des étudiantes présentes sur le stand explique qu’elles représentent des visions microscopiques de mains : la première non-lavée, la seconde lavée avec du savon et la dernière avec du gel hydroalcoolique. Le dernier cliché est le plus hygiénique. Une information pratique qui nécessite d’être transmise et enseignée lors de leurs actions humanitaires pour donner des habitudes de vie, éviter la propagation des microbes et prévenir les maladies.

Limiter les exportations dangereuses de médicaments Pour soigner, il faut également sensibiliser le public aux actions faites par les associations de santé afin de transmettre des bonnes pratiques pour aider. En effet, comme le rappelle l’ASDSSI développement sanitaire au Maroc, il ne faut pas donner des médicaments à n’importe qui lorsque l’on est en vacances. L’automédication est dangereuse, davantage lorsque la personne ne sait pas lire la langue d’instruction. Avec des cartes du monde permettant de retracer les parcours menés par les médicaments et les fournitures médicales, cette association et Healing Venezuela France ont pour mission de sensibiliser au parcours des médicaments et aux dangers de l’exportation non réglementée, tout en essayant de trouver des alternatives plus adéquates pour ceux qui souhaitent aider.

Camélia El Cadi

Les associations présentes : ASDSSI Développement sanitaire Maroc - Biologie sans frontières - Ecole supérieure de biologie, biochimie, biotechnologie (ESTBB) - Healing Venezuela - Scientifiques Solidaires

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L’économie, ressource solidaire ?

L

e Ministère de l’économie définit l’économie sociale et solidaire (ESS) comme « un ensemble d’entreprises organisées sous forme de coopératives, mutuelles, associations, ou fondations, dont le fonctionnement interne et les activités sont fondés sur un principe de solidarité et d’utilité sociale ». Les associations de ce pôle se concentrent sur les actions qui permettent de mettre l’économie au service de l’être humain.

Au premier abord, les visiteurs sont interloqués par ce qu’ils voient, des affichettes avec des slogans comme « Le commerce équitable, ça ne change pas la face du monde », et le logo d’Artisans du monde en dessous. « On a l’impression que c’est une citation qui émane de l’association » , réagit un visiteur. Il s’agit en réalité d’un Mur des idées reçues : les quatre associations présentes, Entrepreneurs du Monde, Muscari, Agronomes et Vétérinaires sans frontières et Artisans du Monde ont accroché sur la grille les critiques et les remarques les plus courantes sur leurs activités. « L’idée est de faire réagir les participants, de recueillir leurs impressions et leurs remarques, afin d’amorcer le débats » expliquent les bénévoles d’Artisans du Monde.

L’ESS, créateur d’emplois pérennes Entre les différentes associations, les idées reçues se recoupent. « L’artisanat ne fait pas vivre » lit-on sur le mur de l’association Muscari, mais « Grâce au travail de l’association, aujourd’hui, c’est une dizaine de famille qui vit de cette activité » nous explique le bénévole. D’autre part, bien que l’association se concentre sur l’artisanat d’art, ce secteur regroupe également les métiers manuels, comme les plombiers, et représente en France le deuxième secteur de l’entreprenariat. Toutes ces associations s’accordent à dire que l’économie sociale et solidaire a pour but la création d’activi-

tés génératrices de revenus et durables. « On nous reproche souvent de ne pas aider les pays du Sud, ou de les rendre dépendants de nous », affirment les bénévoles d’Entrepreneurs du monde, « Or, c’est tout l’inverse : notre objectif au long terme est de rendre ces organismes totalement indépendants. Nous ne voulons pas donner le poisson, mais la canne à pêche », expliquent-ils. Entrepreneurs du Monde a pour but de favoriser l’entreprenariats dans les pays en développement par l’attribution de micro-crédit, d’un montant moyen de 295 €. L’association réalise également un accompagnement des organismes aidés, notamment des très petites entreprises (TPE), de moins de 10 salariés. « Contrairement aux idées reçues sur les pays émergeants, 98 % des prêts sont remboursés » ajoutent-ils.

Privilégier la qualité à la quantité C’est également le constat fait par Artisans du Monde : « En accompagnant les partenaires, nous leur donnons les moyens de créer une activité rémunératrice » affirment-ils. Une idée reçue commune à toutes les associations est la question du prix : « Les produits labelisés Commerce Equitable ne sont pas beaucoup plus chers que les produits du marché, et ils sont porteurs de valeurs, d’une histoire » continuent-ils. Ce point de vue est également partagé par les membres de Muscari : « Les jeunes aujourd’hui rejettent de plus en plus la surconsommation, et cherchent à valoriser le travail manuel, plus durable. Ils sont d’avantage sensibles aux valeurs de l’artisanat et cherchent des objets de qualité, qui durent dans le temps. » Enfin, toutes ces associations mettent l’action sur la place des femmes, qui sont au cœur de leurs actions. Beaucoup de producteurs en partenariat avec Artisans du monde sont des productrices, cinq des six artisans de céramiques de Gumri sont des femmes, et 85 % des prêts accordés par Entrepreneurs du monde sont accordés à des femmes. Marie Berthélémé

De gauche à droite. Puzzles et mur des idées reçues. Céramique traditionnelle de Gumri, ville arménienne touchée par un tremblement de terre qui se développe avec l’association Muscari par l’entrepreneuriat de poterie. © TVB

Les associations présentes : Artisans du monde - Ecosol - Agronomes et Vétérinaires sans Frontières - Entrepreneurs du monde - Muscari

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Le développement – facteur d’équilibre d’un monde en paix

Développement des chemins

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n quittant l’Atrium de l’Hôtel de Ville pour se rendre vers la Cour Haute, nous empruntions la route des continents symbolisée par des traces de pas colorés au sol. Nous arrivions ensuite sous un chapiteau divisé en deux parties et accueillant chacune un jeu géant.

Le puzzle géant des chemins du développement En entrant, à gauche du chapiteau, nous nous trouvions dans l’espace « Le développement, facteur d’équilibre et d’un monde en paix ». Les associations participantes se relayaient pour accueillir les visiteurs et les faire participer au puzzle géant. Neuf pièces en bois représentaient chacune l’une des missions de développement : accéder à l’eau potable, accéder à l’alimentation (assurer l’auto-suffisance), accéder à la santé (naissance, prévention, soins), vivre-ensemble, accéder à l’enseignement, apprendre un métier, protéger l’environnement, développer une économie locale, développer le tourisme responsable. Les acteurs lyonnais du développement remettaient aux visiteurs 9 papiers de couleurs numérotés de 1 à 9 pour classer les priorités de développement. Le choix semblant cornélien, l’animation souhaitait illustrer l’interdépendance des missions de développement, imbriquées comme dans un puzzle. Chaque participant était ensuite invité à rencontrer les associations qui agissent sur les pièces du puzzle qu’ils avaient identifiées comme prioritaires. Electriciens sans frontières sensibilisait à l’accès à l’énergie dans le monde, notamment avec une cocotte en papier garnie de questions et des planisphères pédagogiques. Le mouvement pour une alternative non-violente (MAN) et Nationsorg sensibilisaient à l’entraide et aux enjeux climatiques avec leur animation « À fond sur la banquise », où les participants devaient s’organiser pour tenir tous sur des feuilles de papier blanches qui se faisaient de plus en plus rares. Les amis de Luala, l’association de Pierre-Bénite,

partnaire d’une association congolaise proposait un jeu « Cherchez l’intrus » pour sensibiliser au vivre-ensemble. AEDH, CCFD Terre solidaire, FOJEP Développe-

ment, GREF, Honduras par Cœur et Solidarité Afrique proposaient des quiz, jeux et informations en lien avec leurs missions de développement de par le monde. Au centre du chapiteau, l’association Ludiversité animait, elle, des jeux du monde, comme les dames malgaches, adaptés aux personnes non ou malvoyantes (pièces de jeu avec différentes formes ou textures). Afin de rendre la partie équitable, les participants voyants étaient amenés à porter un masque occultant ou des lunettes recréant les troubles visuels des personnes malvoyantes avec lesquelles ils jouaient, dans la bonne humeur.

Les associations présentes : p. 8

AEDH, Amis de Luala, CCFD Terre solidaire - Electriciens sans frontières - FOJEP Développement - Honduras par cœur Ludiversité - MAN - Nationsorg - GREF - Réseau DéPart Arvel - Solidarité Afrique

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et migrations, vers la paix La marelle de l’intégration, pas à pas sur le territoire De l’autre côté du chapiteau, une grande marelle jaune et bleue attirait un public désireux de comprendre les migrations. Construite pour et en amont du festival, avec la Maison des solidarités et les associations agissant pour « l’intégration des migrants » sur la Métropole de Lyon, elle proposait de suivre le parcours d’un migrant à son arrivée en France et jusqu’à son intégration sociale et professionnelle.

Migrations - l’intégration est l’affaire de tous

Eris, l’école solidaire pour l’apprentissage du français, proposait également une initiation à la pédagogie Gattegno, l’apprentissage d’une langue par les couleurs (un son représentant une couleur). Yoon, l’accélérateur de l’insertion professionnelle des étrangers, animait un jeu de rôle « vis ma vie de demandeur d’emploi » permettant de souligner les compétences des migrants. Le Tissu solidaire avait installé un petit atelier de couture pour illustrer ses actions d’insertion par l’emploi dans la couture. Forum Réfugiés – Cosi proposait un quizz sur la demande d’asile et affichait des panneaux pédagogiques permettant de lutter contre les préjugés sur les migrations. Si ces acteurs de la route des continents étaient regroupés sous le même chapiteau, c’est probablement parce qu’ils poursuivent un enjeu commun : permettre le développement équitable et durable de tous les territoires afin de donner à chacun la possibilité de trouver sa place et vivre en paix dans un monde en perpétuelle évolution. Laurianne Ploix

Ils sont venus au Festival Paloma et ses parents Paloma a joué sur la marelle de l’intégration qui retrace le parcours d’un demandeur d’asile lors de son arrivée sur le territoire français. Pour ces parents, venir au Festival, c’était avant tout de la curiosité mais aussi l’envie d’apprendre et de montrer à leur fille que parfois tout n’est pas simple.

Joseph

Renée

Il est venu par hasard, parce qu’il faisait beau. Il trouve que c’est un moyen intéressant et amusant d’apprendre aux gens. Il pense même qu’il faudrait aller animer ces jeux dans les universités, pour qu’un maximum de personnes soient au courant de ce que l’on peut faire pour la solidarité internationale.

Renée est restée embêtée face au puzzle géant Les chemins du développement créé pour le Festival. « Toutes les pièces sont tellement imbriquées, c’est affreux de faire un choix pour classifier tous ces besoins qui me semblent essentiels » nous confie-t-elle, avant d’aller échanger avec les acteurs du territoire.

Les associations présentes : ERIS - Forum Réfugiés Cosi - YOON - Le tissu solidaire

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L’aventure autour

L

’accès à une éducation de qualité est le quatrième des objectifs de développement durable des Nations Unies. Selon leur site internet, « 265 millions d’enfants ne sont actuellement pas scolarisés ». Cela peut-être dû à de nombreuses difficultés qui varient selon les régions du monde concernées. Pour mieux faire comprendre ces enjeux, une dizaine d’associations avaient préparé ensemble un jeu de l’oie rappelant les obstacles et les coups de pouce dans le parcours d’apprentissage des enfants du monde. Retour sur les solutions proposées pour une éducation accessible à tous et tout au long de la vie.

Un jeu de l’oie géant était au centre de la place de l’éducation pour tous. Préparée en amont du Festival avec l’ensemble des associations participantes, cette animation permettait de découvrir, en étant un écolier fictif dans l’un des pays du monde, les obstacles et coups de pouce le long de son parcours d’apprentissage.

Lyon Haïti Partenariats sensibilisait au jardinage à l’école, l’un des projets qu’ils soutiennent et permettent dans les écoles qu’ils construisent à Haïti.

Au beau milieu du hall de l’Hôtel de Ville se trouve une toile recouvrant le sol. De nombreux visiteurs s’y arrêtent, demandent des informations ou prennent des photos. Certains même, marchent dessus, ce qui attire le regard des plus curieux. Quand on s’approche, on découvre des cases et des dés géants qui invitent à s’y arrêter pour voir

Les associations présentes : HS TVB #18 - P.10

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Africa Jyambere - ADJD - Agir Abcd Rhône - Echanges Birmanie - E-graine - Lyon Haïti Partenariats - MAN Partage Lyon Rhône - Perle du monde Association - Unicef


d’apprendre du globe ce qu’il se passe. C’est un jeu de l’oie grandeur nature autour duquel s’articulent diverses associations. Bien qu’elles œuvrent dans des régions du monde différentes, elles ont pourtant un but commun : l’éducation pour tous. Chacune des structures participantes est présente pour parler des actions qu’elle mène à bien afin de rendre l’éducation plus accessible, mais surtout, et c’est l’originalité de ce festival, de faire jouer les participants pour mieux comprendre les enjeux de la solidarité internationale, et pourquoi pas s’engager ?

Le jeu de l’oie de l’accès à l’éducation Le plateau est divisé entre plusieurs catégories et chacune d’entre elles représente l’une des difficultés,

L’école en boîte est un outil d’urgence créé par l’Unicef et présenté au Festival des solidarités. Cette valise en aluminium peut servir de tableau et contient des fournitures et du matériel pour un enseignant et 40 enfants. Une solution pédagogique complète pour continuer à apprendre, là où il n’y a plus d’écoles. © TVB

que pourrait rencontrer l’un de ces enfants. Une fois le dé lancé et la personne stationnée sur une case représentant une problématique, le maitre du jeu renvoie le joueur auprès de l’association qui pourra expliciter le problème rencontré pour ensuite proposer une solution. Ce jeu est une approche ludique et immersive qui permet d’échanger avec tous les acteurs présents et qui met en avant chacune de leurs actions dans un contexte détaillé par le jeu. Bien que la partie soit fictive, le joueur est tout de même confronté à la réalité de leur travail et de ce qu’ils accomplissent par le biais de leurs associations.

Retour sur les enjeux de l’éducation pour tous, à l’international

ou l’un des coups de pouce, qu’un enfant peut rencontrer sur le chemin de l’éducation. Le jeu commence lorsqu’une carte personnage est tirée. Celles-ci ont été mises en place par chacune des associations qui a créé un personnage minimum avec des caractéristiques bien précises telles que l’âge, le genre, le pays… Tant de détails qui permettent, par la suite, d’alimenter la liste d’obstacles et de coups de pouce que l’enfant peut rencontrer au cours de sa scolarité. Le joueur incarne donc l’un de ces personnages et le jeu est un symbole du parcours, parfois compliqué,

Comme expliqué sur le site internet des Nations Unies, il existe diverses raisons et obstacles qui entravent l’accès à l’école : « Les raisons du manque d’éducation de qualité peuvent être dues au manque d’enseignants correctement formés, aux mauvaises conditions scolaires et aux problèmes d’équité liés aux opportunités offertes aux enfants ruraux. Pour qu’une éducation de qualité soit dispensée aux enfants des familles démunies, des investissements sont nécessaires dans les bourses d’études, les ateliers de formation des enseignants, la construction d’écoles et l’amélioration de l’accès à l’eau et à l’électricité dans les écoles ». Les associations lyonnaises présentes sur cette place de l’éducation pour tous agissent pour apporter des réponses sur ces enjeux que ce soit en construisant des écoles en Haïti, favorisant des échanges en Birmanie, agissant pour tous les enfants dans le monde, petites filles comme petits garçons ou ici, en France, pour permettre une éducation populaire auprès des publics les plus fragilisés car l’éducation commence à l’école mais se poursuit perpétuellement. Camélia El Cadi HS TVB #18 - P.11


La culture pour sensibiliser

A

u sein du Festival, cette place est particulièrement tournée vers les savoir-faire et les solutions pour les partager. La sauce singulière de la Biennale Hors Normes proposait un atelier de peinture sur globe, l’association Lire ici et là fait pousser des plantes dans des chaussures tandis que le collectif Up Gyumri de l’école urbaine de Lyon propose de construire un laboratoire de réutilisation des matériaux disponibles dans une ville sinistrée d’Arménie. Comment la culture peut-elle sensibiliser aux enjeux de solidarité internationale et de préservation de la planète ? L’art, l’architecture, l’urbanisme, la lecture, la photographie… la culture en général appartient à tous. En attirant les visiteurs par la pratique artistique, les associations de la place des savoirs partagés sensibilisaient notamment aux enjeux environnementaux.

Réfléchir et expérimenter ensemble : une démarche inclusive L’association Lire ici et là, qui met des livres à disposition des villages les plus éloignés des centres scolaires au Niger, s’intéressait à l’arbre, source de vie. Une exposition photographique évoquait la question du reboisement dans le désert, une activité ancestrale qui assure la pérennité des villages dans un pays où l’eau manque. Le parallèle avec les plantations du parc de la Tête d’Or sensibilisait alors les visiteurs au rôle des arbres, des forêts et de la végétation sur la planète que nous partageons. Dans la même optique d’une meilleure gestion des ressources mondiales, Hugo, fondateur du programme du ReUse-Lab, explique : « Dans les pays européens, 75% des déchets proviennent de la déconstruction. En Arménie, et surtout dans les villes sinistrées par le tremblement de terre de 1988, les matériaux bruts sont disponibles en grande quantité et les habitants ont déjà l’habitude de les réutiliser. Légitimer le recyclage de tels matériaux de construction à l’échelle internationale, c’est

aussi anticiper la décroissance d’autres villes dans le monde qui se dépeupleront dans les années à venir », explique-t-il. Sur le stand d’Up Gyumri, le public joue à un jeu coopératif innovant illustrant la problématique de la reconstruction d’une ville en déclin : en avançant son pion dans la ville, on collecte des matériaux métalliques, du bois, des pierres. L’idée est alors d’allier ses forces et son savoir pour les réutiliser dans le respect des règles de sécurité et de pérennité. La biennale Hors-norme exposait aussi bien des artistes marocains, belges, chinois, coréens, polonais : des échanges internationaux et inclusifs qui fédèrent les artistes et le grand public. Pour eux, l’art n’a pas de frontières et se doit d’être inclusif.

Oser faire le premier pas, redessiner notre planète Ce pourrait être un slogan pour faire en commun : Osons ! Car il suffit souvent de faire un premier pas pour ensuite lancer une dynamique. S’engager, c’est parfois partir d’une idée et chercher à ouvrir d’autres voies, avec les autres. Les chaussures végétales présentées sur le festival sont nées d’une idée puis d’un projet mené entre le Niger et le Parc de la Tête d’Or à Lyon. Intitulé « Sous nos pieds, les arbres respirent », il sensibilise les Lyonnais à la condition végétale. En inversant la donne, Rachel, artiste-plasticienne, fait réfléchir le public à la place de la nature. « L’idée n’est pas dans la performance individuelle mais dans le rendu collectif. Rejoignez notre atelier, prenez un pinceau et osez ! » annonce-t-elle. Lauren, artiste en blouse blanche, peint pour encourager les volontaires. Au fil de la journée, différentes planètes de polystyrène, dans lesquelles le public a inscrit un souhait pour la Terre, décorent l’atelier. Peintes sur place, elles représentent la diversité de nos visions du monde. De l’avis commun sur cette place du festival, plutôt que partager des savoirs, il s’agissait bien de tisser des liens et de s’enrichir les uns les autres pour construire un avenir ensemble, sur une même planète, et pour que chacun ait accès à une pratique artistique, littéraire ou plastique. Céline Bernard

Les associations présentes : HS TVB #18 - P.12

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HS TVB #18 - P.10

La sauce singulière Biennale Hors normes - Lire ici et là - Up Gyumri


Parole citoyenne et médiatique

P

assage obligé pour emprunter la route des continents, l’espace médias présente des supports multiples pour prendre en compte et diffuser la parole d’acteurs de l’engagement et celle du public. La Maison des solidarités avait invité Charlène à recueillir la parole citoyenne des visiteurs sur des papiers de couleurs. L’association Bubble Art exposait son projet U-Man de reportages autour de la solidarité. Tout Va Bien présentait son mensuel participatif et inclusif tout en distribuant deux de ses hors-séries gratuits, l’un sur la sécurité alimentaire à travers le monde, l’autre sur l’accueil des migrants en Auvergne-Rhône-Alpes par la culture. Tour d’horizon.

Les médias donnent la parole aux citoyens Charlène était accompagnée de Madeleine, journaliste et technicienne son, quand elle sillonnait les allées du festival. Son objectif était de recueillir la parole spontanée des visiteurs, leurs ressentis. « Certaines personnes disent qu’elles sont venues sans savoir exactement en quoi consiste la solidarité internationale. En visitant les associations, en croisant les différentes propositions dans les différents domaines, elles peuvent avoir une vision plus précise de ce pourquoi s’engagent les associations en France et à l’international », explique Charlène. Avec Madeleine du projet U-Man, elle prépare des capsules sons pour des podcasts à venir. Elle invite également les participants à laisser un mot sur un papier de couleur pour témoigner de leur expérience sur le festival. Le Tout Va bien est aussi attaché au côté participatif dans son mensuel ouvert à tous les citoyens, formés par l’association. Notre média recueillait également les témoignages et les interventions de ce festival pour vous préparer ce hors-série.

Indépendance et liberté éditoriale Les médias présents au festival ont un point commun: ce sont des associations. « Paradoxalement, ce statut associatif fondé sur le bénévolat assure une grande liberté de ton car il n’y a pas de contraintes économiques ou de cahier des charges exigé par un financeur », explique Pierre-Alain, fondateur du projet U-Man qui consiste à diffuser en podcast les interviews des artistes, fondateurs et directeurs de structures qui se sont engagés pour changer le monde. Chez nous comme chez TVB, le choix des thèmes répond à une préoccupation de fond et non pas à une captation d’audience.

Internet pour une portée internationale Les visiteurs qui découvrent les médias associatifs présentés sur le festival ont souvent la même question : Où trouver le journal ou l’émission ? La réponse est souvent sur internet sur le site dédié ou encore dans des publications ciblées sur les réseaux sociaux. Pierre-Alain, fondateur de U-Man, souligne l’importance du rôle joué par ces réseaux sociaux : « Certaines interviews peuvent faire le tour du monde en un temps record, pour des raisons diverses. Grâce aux relais de nos partenaires et aussi des personnes interviewées elles-mêmes, l’information circule et prend une envergure internationale ». Les acteurs de l’espace médias se sont retrouvés sur plusieurs points communs : - le souhait de partager des informations sur les enjeux pour l’environnement et l’humanité, et agir ainsi indirectement pour la solidarité internationale. Laurianne nous rappelait : « Il est important d’informer le citoyen en lui parlant des problèmes internationaux mais aussi en lui montrant ce qu’il peut faire, ce qui est fait ou pourrait être fait pour que cela progresse. Il en va de sa propre mobilisation. Chez TVB, nous souhaitons montrer de nouveaux héros médiatiques, ceux qui agissent pour faire progresser le monde vers plus de solidarité et d’éthique. Et nous avons l’espoir ainsi de donner envie d’agir. Si nous savons comment agir et avec qui, nous avons plus de chances de nous engager. » - la nécessité de lancer des actions liées à l’éducation aux médias. « Savoir décrypter l’information est indispensable aujourd’hui compte-tenu de la diversité et de l’inégalité des sources d’information », rappellaient les journalistes. Céline Bernard

Les associations présentes : Bubble Art - U-man - Tout Va Bien

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Des pistes pour s’engager

L

’action des différentes associations et structures présentes au festival repose en grande partie sur leur membres, qu’ils soient salariés, bénévoles ou volontaires. Le carrefour de l’engagement, animé par le Centre régional d’information jeunesse (CRIJ), le Service de Coopération au Développement (SCD) et la Maison des solidarités, proposait aux visiteurs d’en savoir plus sur les différents types d’engagement.

Bénévolat ou Volontariat ? Les associations présentes au festival ont été invitées à écrire des offres de bénévolat. Imprimées sur des papiers colorés, ces petites annonces éditées par la maison des solidarités ont été affichées sous forme de feuillets à emporter avec soi. De la disponibilité demandée aux bénévoles, jusqu’aux missions proposées par les associations et leurs actions, ce mur d’annonces marque les visiteurs par la grande diversité des offres et des profils recherchés. Pourtant, le bénévolat ne constitue pas la seule forme d’engagement possible. Les membres du CRIJ nous rappellent « Nous faisons la nuance entre bénévolat et volontariat. Dans le cadre d’un bénévolat, la personne garde son statut antérieur : il peut s’agir d’un étudiant, d’un retraité, d’un salarié, ou autre qui, à titre personnel, investi une partie de son temps personnel en faveur d’une association. Au contraire, être volontaire constitue un statut à part : la personne concernée signe alors un contrat avec l’organisme qui l’accueille pour une mission entre 6 mois et un an et ce contrat lui donne le statut de volontaire. Il est alors engagé et a accès à certains droits, comme la sécurité sociale ou le droit

à la formation. Par exemple, lors d’un service civique, les volontaires sont formés aux premiers secours. Selon leurs missions, les volontaires peuvent recevoir d’autres formations suivant leurs propres besoins ou ceux de l’organisme d’accueil. »

L’engagement des salariés Différents panneaux affichés dans ce carrefour expliquaient les différentes possibilités d’engagement. Les membres du CRIJ et de la Maison des solidarités nous expliquaient : « De nombreuses personnes ne savent pas comment concilier un engagement bénévole avec des études ou un emploi. Pourtant, il y a des solutions : certaines associations proposent, par exemple, de réaliser du cyber-bénévolat. On peut ainsi proposer un service d’aide administrative en ligne. Les salariés peuvent également demander à leur employeur un congé sabbatique, ou encore un congé de solidarité. Ces congés ne sont pas rémunérés, mais il peuvent être intéressants lors d’une carrière de faire une pause pour prendre du recul et se confronter à d’autres missions ».

Devenir volontaire à l’international Également présent au Carrefour de l’engagement, le service de coopération et de développement (SCD) renseignait les visiteurs sur la possibilité de réaliser des missions à l’international. En effet, le SCD a pour mission de répondre à des demandes de partenariat dans des pays en développement et d’y envoyer des volontaires pour des missions d’au moins un an. Les volontaires sont sélectionnés en fonction des compétences attendues sur place, et peuvent être envoyés en Asie, en Amérique latine ou en Afrique. La majorité des volontaires au départ sont des jeunes entre 25 et 34 ans, et sont diplômés dans le domaine de la solidarité internationale. Les missions peuvent être très variées : par le passé, le SCD a envoyé des volontaires donner des cours de français à l’Alliance Française, développer des activités génératrices de revenus auprès de femmes artisanes en Amérique du Sud, ou encore participer à la protection des forêts en Nouvelle-Guinée. L’envoi du volontaire correspond alors à un engagement tripartite entre le volontaire, l’organisme d’accueil et le SCD. L’objectif au terme de la mission est de favoriser le transfert de compétences sur place, afin de rendre les organismes d’accueil indépendants de l’aide internationale. Enfin le parcours-jeu Sentier du citoyen du monde proposait aux visiteurs de questionner leur(s) engagement(s) et avait pour objectif de rappeler que tout le monde peut s’engager, dès aujourd’hui, à son échelle. Marie Berthélémé

Les associations présentes : p. 14

CRIJ - SCD - Maison des solidarités


Associations présentes dans la préparation des animations présentation H OetRàSla- S É R I E J E des UNESSE enjeux de solidarité lors du Festival des solidarités internationales.

CONTACTS DES ASSOCIATIONS PRÉSENTES

Panorama

par ordre alphabétique

Réseau DéPart CCFD Terre Solidaire ADJD

5 av Général Leclerc, Rillieux adjd.fr

AEDH

16 avenue Berthelot, Lyon 7 www.aedh.org

Africa Jyambere 30 route de Lyon, Neuville-sur-Saône

Agir Abcd Rhône

302 Avenue Jean Jaurès, Lyon 7 ccfd-terresolidaire.org

CRIJ

66 Cours Charlemagne, Lyon 2 www.info-jeunes.fr

Echanges Birmanie

6 rue Henri Ferré, Lyon 4 echangesbirmanie.wordpress. com

E-Graine

Honduras par coeur

Les Barutes, Sauzet www.hondurasparcoeur.com

Lire ici et là

Service de Coopération au Développement

Mairie de St-Bénigne lireicietla.wixsite.com

18 Rue de Gerland, Lyon 7 scd.asso.fr

Ludiversité

Scientifiques solidaires

30 Rue Professeur Joseph Nicolas, Lyon 8 www.enfant-different.org

UCLY - 10, place des archives, Lyon 2 Page Facebook

Lyon Haïti Partenariats

Solidarité Afrique

c/o Locaux Motiv’ 10 bis rue Jangot, Lyon 7 lyonhaitipartenariat.org

46 Rue Voltaire, Lyon 3 www.agirabcd.eu

Ligue de l’enseignement 20 Rue François Garcin, Lyon 3 www.e-graine.org

Agronomes et Vétérinaires sans Frontières

Maison des solidarités Électriciens sans frontières 215 Rue Vendôme, Lyon 3

14,avenue Berthelot, F bis, Lyon 7 www.avsf.org

Entrepreneurs du Monde

Amis de Luala

4 Avenue Jean Moulin, Pierre-Bénite amisluala.wixsite.com

Artisans du monde

Vieux Lyon & Lyon ouest www.artisansdumonde.org

ASDSSI Développement Sanitaire Maroc

15 rue Claude Veyron , Lyon 7 idergan.com

Biologie sans frontières 31 rue Mazenod, Lyon 3 biologiesansfrontieres.org

BHN, la Sauce Singulière

176 rue Professeur Beauvisage, Lyon 8 www.art-horslesnormes.org

Bubble Art

5 rue Jean Nicot, Pantin electriciens-sans-frontieres.org

28 rue Anatole France, Villeurbanne www.bubble-art-prod.com

4 allée du Textile, Vaulx-en-Velin www.entrepreneursdumonde.org

ERIS

13 bis Rue Girié, Lyon 3 www.eris-formation.org

ESTBB

10 place des archives, Lyon 2 Page Facebook

FOJEP Développement

47 rue François Genin, Lyon 5 fojep.com

Forum réfugiés – Cosi 326 rue Garibaldi, Lyon 3 www.forumrefugies.org

GREF

6 rue Truillot, Ivry sur Seine www.gref-lyon.com

215 Rue Vendôme, Lyon 3 maisondessolidarites.org

13 bis rue Girié, Lyon 3 www.solidarite-afrique.com

Tissu solidaire

maisondessolidarites.org

17 Rue Jean Bourgey, Villeurbanne www.tissusolidaire.org

MAN

Tout va bien

187 Montée de Choulans, Lyon 5 nonviolence.fr

Ligue de l’enseignement 20 Rue François Garcin, Lyon 3 toutvabienlejournal.org

Muscari

Unicef

22 chemin du Tronchon, Dardilly www.muscari.fr

73 Rue Vauban, Lyon 6 www.unicef.org

Nationsorg

255, rue de la Vierge, Bozas upgyumri.org

75 Cours Richard Vitton, Lyon 3 nationsorg.com

Partage Lyon Rhône

Up’Gyumri

YOON

Valmy, Lyon 9 www.yoonfrance.com

29 cours Roosvelelt, Lyon 6 lyon.partage.org

Perle du Monde association

27 cours Vitton, Lyon 3 www.captogo.org

Healing Venezuela

www.healingvenezuela.org

Et retrouvez plus de 100 associations membres de la Maison des solidarités locales et internationales sur http://maisondessolidarites.org/nos-membres-adherents


Restons en contact Découvrez la Maison des Solidarités Locales et Internationales 62 rue Chaponnay métro Place Guichard 04 72 41 98 24

Vous avez une question, une remarque, une envie, écrivez-nous à contact@toutvabienlejournal.org Vous souhaitez nous soumettre un sujet, une idée, chercher des solutions avec nous, écrivez-nous à comiteredac@toutvabienlejournal.org Vous souhaitez organiser un atelier Decrypt’info, Crée ton journal ou un ciné-débat avec nous, écrivez-nous à actionssocioculturelles@toutvabienlejournal.org Vous avez envie d’organiser un événement pour découvrir des solutions avec nous, nous distribuer ou devenir partenaire, écrivez-nous à partenariats@toutvabienlejournal.org

Et retrouvez-nous sur la toile Tout Va Bien, le journal qui réinvente demain Blog.toutvabienlejournal.org @toutvabienews Tout Va Bien, le journal qui réinvente demain

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