Traduction et analyse linguistique. Capes anglais, O. Simonin - Ed Ophrys

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Introduction

linguistiques », plutôt que « faits de langue », tout simplement afin de faire pendant au titre « analyse linguistique ». De même, dans la pratique d’analyse de faits linguistiques, il est courant de proposer des points doubles, (indiqués dans le texte par de petits numéros) c’est-à-dire d’attirer l’attention du candidat sur deux segments soulignés qu’il convient alors de traiter en regard l’un de l’autre, souvent de façon oppositive. Par exemple, pour le premier texte de version (McEwan,

Enduring Love), le même mot, anything, est souligné à deux endroits

différents. Il convient de s’interroger sur le fait que la même forme puisse véhiculer deux sens différents, que l’on peut respectivement rendre en français par « quoi que ce soit » et « (tout et) n’importe quoi ». Un même marqueur traduit de deux façons distinctes met en évidence un problème linguistique intéressant. De manière semblable, un prétérit simple et un prétérit progressif traduits tous deux par un imparfait invitent à s’interroger sur la valeur de ces temps, de l’aspect progressif et de l’aspect global (/simple). Le nouveau format du concours, qui privilégie l’approche contrastive, paraît propice au développement des points doubles. Pour chaque segment souligné il est recommandé de commencer par une analyse linguistique serrée, suivant la méthodologie d’analyse des faits de langue de l’ancien CAPES (précisée dans les ouvrages destinés à préparer à cette ancienne épreuve orale), avant de finir sur une justification de son choix de traduction, à laquelle viennent naturellement s’ajouter des remarques d’ordre contrastif, en fonction du segment souligné. Chacun des segments doit être traité suivant quatre grandes étapes (les trois premières correspondent à l’analyse grammaticale) : 1. Description : il s’agit de décrire le segment souligné d’un point de vue syntaxique. Quelle est sa nature (ou catégorie linguistique) ? Quelle est sa fonction ? S’agit-il d’un fragment de constituant (de groupe verbal, par exemple) ? En outre, il convient également de préciser le rôle de ses constituants dans la mesure où cela est pertinent : inutile de dire, pour un fait de syntaxe, ce qu’est chacun des mots d’une longue proposition – on

that he bred turkeys est une proposition dans It appeared that he bred turkeys, par exemple (version 2, fait n° 3). Parfois, l’interprétation de la fonc-

pourra se contenter de dire que

tion d’un segment souligné fait partie de l’analyse ; elle ne doit alors pas être donnée au moment de la description (on parle ainsi souvent de subordonnées introduites par ou par un pronom en

that

wh–, pour éviter de poser d’emblée que ce sont des complétives,

des relatives ou autre). En revanche, il est nécessaire d’indiquer si un nom (ou un nom propre) est dénombrable ou indénombrable, et si un adjectif est attribut ou épithète. Enfin, il faut clore sa description en précisant le contexte linguistique où apparaît le segment souligné : si l’on a un verbe ou un groupe verbal, quel est son sujet, quels sont ses compléments ? Si l’on a un groupe prépositionnel ou une proposition subordonnée,

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INTROD U C TION

duction ». Nous l’avons respectée dans la sélection de ce que nous avons nommé « faits


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