EXTRAIT - Chris Haughton - Histoire de l'information

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Population mondiale estimée : 1,6 milliard d’individus

Villes les plus peuplées : 1. Londres (6,4 millions d’hab.), 2. New York, 3. Paris

La télévision a été rapidement adoptée aux États-Unis. En 1950, elle était encore rare dans les foyers, mais en 1960, 80 % des ménages en étaient équipés – et ils la regardaient en moyenne cinq heures par jour ! C’est donc principalement aux États-Unis que la télévision s’est développée, et les émissions américaines ont été exportées dans le monde entier.

LA DIFFUSION DE MASSE

« …en disant que les journaux télévisés divertissent sans informer, je dis quelque chose de bien plus grave que le simple fait d’être privés d’une information authentique. Je dis que nous perdons notre compréhension même de ce que signifie être bien informé. »

Les débuts de la radio

On doit la découverte des ondes radio à Heinrich Hertz, en 1888. Des ingénieurs ont rapidement compris qu’elles pouvaient servir à transmettre des informations sans recourir à des fils. Cela s’avérait particulièrement utile pour les navires qui, jusque-là, ne disposaient d’aucun moyen de communication. Dans les années 1890, Nikola Tesla et Guglielmo Marconi ont déposé les premiers brevets.

Années 1890-1910

La radio navale

À cette époque, les États-Unis et le Royaume-Uni, qui disposaient des plus grandes marines du monde, ont investi dans le système de Marconi. Mais ce sont les Japonais qui ont été parmi les premiers à l’utiliser sur le terrain. Lors de la bataille de Tsushima, en 1905, ils auraient vaincu les Russes en grande partie grâce à l’avantage stratégique que leur avait fourni la radio. Toutes les grandes puissances navales l’ont adoptée peu après. La radio commerciale, en revanche, a mis plus de temps à s’imposer.

Années 1910

La télégraphie commerciale sans fil

En 1912, il n’existait que deux compagnies de télégraphie sans fil – Marconi et Telefunken. Le Titanic était équipé d’une « salle Marconi » avec deux opérateurs dédiés. Mais ce service était destiné aux passagers fortunés, et il n’était pas prévu pour transmettre des alertes maritimes. L’équipage avait bien été averti à plusieurs reprises de la présence d’icebergs le jour du naufrage, mais ces mises en garde n’ont jamais été transmises au capitaine.

Quand le Titanic a heurté un iceberg, des SOS ont été envoyés par radio. C’est d’ailleurs l’une des premières fois que ce signal d’urgence a été utilisé. De nombreux navires ont capté l’appel, malheureusement pas ceux qui se trouvaient le plus à proximité.

« SOS. À toutes les stations. Ici le Titanic. Venez vite. Nous avons heurté un iceberg. » 1912

Le sauvetage

Un autre navire, le RMS Carpathia, s’est lancé au secours du Titanic, mais il se trouvait à trois heures et demie de distance. Les 712 personnes sauvées l’ont été grâce à la radio. Ce drame a révélé au grand public à la fois la puissance et les limites de cette technologie. Quatre mois plus tard, en 1912, le signal officiel de détresse SOS sera officiellement adopté pour un usage maritime, et imposera que des opérateurs radio soient constamment en veille.

La radiodiffusion

La radio a longtemps été considérée comme un outil de communication à deux sens, comme le téléphone. C’était ainsi qu’elle était utilisée dans la marine et sur les grands navires. Jusqu’au jour où de jeunes gens fascinés par cette technologie se sont mis à fabriquer eux-mêmes des récepteurs radio et à écouter les communications maritimes à distance, juste pour le plaisir. Une radio repose sur deux dispositifs : un émetteur et un récepteur. L’émetteur est très cher à produire, mais le récepteur peut être fabriqué facilement et à peu de frais.

La radio amateur

La radio plaisait énormément aux adolescents. Certains construisaient leurs propres récepteurs, juste pour capter les communications des navires. Peu à peu, des fabricants ont donc commencé à produire des postes radio destinés au grand public. Puis des entreprises comme Marconi ou Westinghouse ont lancé des émissions radio pour promouvoir la vente de leurs appareils.

Au lieu d’être un outil de communication entre deux personnes, la radio pouvait donc servir à diffuser un message à des milliers de récepteurs à la fois. Ce sont de très jeunes gens qui sont à l’origine de cette idée révolutionnaire. Et en soi, cela n’a rien d’étonnant : de nombreuses innovations dans le domaine des télécommunications, qu’il s’agisse de l’informatique, d’Internet, ou encore des réseaux sociaux, ont souvent vu le jour grâce à de jeunes pionniers curieux, qui s’amusaient à décortiquer le fonctionnement des nouvelles technologies.

Années 1920

Les premières émissions radio

Les toutes premières émissions étaient basiques : on y lisait les gros titres des journaux, ou on retransmettait un concert. Puis les formats se sont diversifiés : musique, discours, sermons, opéra, sports, actualités, météo… et surtout, les feuilletons radiophoniques. La BBC a commencé en 1922, proposant bien vite, entre autres, des magazines culturels.

Lors de la première émission de la BBC, l’animateur a lu les nouvelles deux fois : d’abord à vitesse normale, puis plus lentement, avant de demander aux auditeurs quelle version ils avaient préférée !

Certains opérateurs radio amateurs situés sur la côte est des États-Unis ont capté les appels de détresse du Titanic, mais n’ont rien pu faire.

La concurrence

La radio a connu un succès rapide, mais comme la bande passante était limitée, seules quelques stations pouvaient émettre dans une même zone sans interférences. La concurrence était donc forte. Les amateurs ont dû soit se professionnaliser, soit abandonner leur passion.

Amos ‘n’ Andy

L’émission la plus populaire de la radio américaine à ses débuts s’appelait Amos‘n’Andy Deux hommes blancs se faisaient passer pour des personnages noirs, en usant de stéréotypes racistes. Diffusée tous les soirs à partir de 1928, l’émission est restée la plus écoutée pendant des décennies. À son apogée, certains cinémas interrompaient même leurs séances pour la diffuser. Comme beaucoup d’émissions, elle était subventionnée. Elle a existé jusqu’en 1960.

La radio aux États-Unis

Si la radio est devenue si populaire aux États-Unis, c’est aussi parce que le pays était essentiellement rural à l’époque. Les bulletins météo étaient précieux pour les agriculteurs isolés. L’essor de la musique country est étroitement lié à ses débuts.

L’ère de la radio

Quand la radio est arrivée dans les foyers, les gens s’asseyaient pour l’écouter attentivement. Les émissions ressemblaient davantage à des sermons religieux qu’aux interviews et aux conversations dont nous avons l’habitude aujourd’hui.

Elles avaient un effet hypnotique. Peu à peu, de nouveaux formats sont apparus : actualités, séries comiques, musique, commentaires sportifs…

Qui finance la radio ?

Avec l’essor de l’industrie radiophonique, la nécessité de générer des bénéfices s’est fait sentir. Trois modèles de financement ont émergé : étatique, commercial et public.

Les stations d’État

En Europe continentale, la radio était souvent subventionnée par l’État via la poste. Cela garantissait une absence de publicité et de pressions commerciales, mais les programmes étaient contrôlés par le pouvoir. Ce modèle a été associé à la montée de l’extrême droite dans les années 1930.

Les stations commerciales

Aux États-Unis, les émissions étaient gratuites pour les auditeurs. Les entreprises finançaient les programmes grâce à d es sponsors, puis à des publicités à partir de 1922, dans lesquelles intervenaient souvent des célébrités. NBC et CBS sont devenues les deux plus grandes stations commerciales.

Les stations du service public

En 1927, le Royaume-Uni a lancé la BBC (British Broadcasting Corporation), une radio de service public. En France, c’est en 1939 que naît la première station fonctionnant sur ce modèle. Tout détenteur d’un poste radio devait alors payer la redevance audiovisuelle pour la financer.

Cela permettait à la station d’être indépendante des annonceurs comme du gouvernement.

La Grande Dépression

L’effondrement de la Bourse américaine en 1929 a marqué le début de la Grande Dépression. Près d’un travailleur sur quatre s’est retrouvé au chômage. Les gens avaient plus de temps libre et moins d’argent à dépenser, ce qui explique pourquoi la radio est devenue un divertissement aussi prisé.

Les discours de haine

Comme les premiers journaux, la radio a d’abord suscité des peurs collectives. Or un discours radiophonique transmet bien plus d’émotions qu’un article. La montée du fascisme en Europe a notamment été rendue possible par la radio. Dans les années 1930, aux États-Unis, le prêtre Charles Coughlin diffusait chaque semaine des sermons antisémites qui rassemblaient jusqu’à un quart de la population. Il était alors l’une des personnalités les plus influentes du pays.

Années 1930

Mussolini, Hitler et Coughlin

Le président de la radio

L’audience

Au départ, les hommes politiques parlaient à la radio comme dans leurs meetings. Pendant la Grande Dépression, le président Franklin D. Roosevelt a été le premier à adopter un ton plus intimiste. Entre 1933 et 1944, il a expliqué les enjeux de la crise bancaire aux Américains avec des mots simples dans ses « causeries au coin du feu ». Après ses interventions, la Maison-Blanche recevait cinq à six fois plus de courrier que d’ordinaire.

Dans les années 1940, un système de mesure d’audience a été introduit. Les programmes en ont été bouleversés : comme les bonnes audiences étaient mieux rémunérées par les annonceurs, une concurrence s’est instaurée entre les stations. Les émissions à thème ont disparu au profit de productions grand public.

Les feuilletons

De nombreuses émissions étaient produites ou financées par la publicité. C’est ainsi que sont nés les feuilletons diffusés en journée à l’attention des femmes au foyer. On les surnommait soaps (« savon » en anglais), car ils étaient sponsorisés par des marques de lessives ou de détergents.

Près de 80 % des Américains ont écouté son discours après l’attaque de Pearl Harbor en 1941 – un record pour une allocution présidentielle. C’est aussi grâce à la radio que le général de Gaulle a pu passer son célèbre appel du 18 juin, marquant le début de la résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le transistor

Les actualités

L’attaque de Pearl Harbor, en 1941, a eu lieu un dimanche. Or, aucun journal ne publiait ce jour-là de la semaine. C’est donc par la radio que la population a eu connaissance de ce drame national. Une fois les États-Unis entrés en guerre, la radio est devenue la principale source d’information en temps réel, et les journaux ont commencé à perdre du terrain.

radio étaient volumineux et très chers.

En 1956, le transistor a fait son apparition. Jusque-là, les postes radio coûtaient cher et faisaient la taille d’un réfrigérateur. On n’en possédait qu’un par foyer. Avec le transistor, la radio est devenue portable et bon marché. Les adolescents ont pu avoir leur propre poste et écouter des programmes très différents de ceux de leurs parents.

La jeunesse

De nouvelles stations ciblaient un public jeune en diffusant du rock’n’roll. Les jeunes, devenus consommateurs, intéressaient les annonceurs. L’afflux d’argent publicitaire a fait naître une culture centrée autour de la jeunesse et de la musique. Certains groupes américains et britanniques (deux pays pionniers de la radio) sont devenus des phénomènes mondiaux.

Avec plus de 2 milliards d’exemplaires vendus, le transistor est devenu l’appareil de communication le plus distribué de l’histoire.

Franklin D. Roosevelt (1882–1945)
Les premiers postes

La télévision

La télévision a été présentée pour la première fois en 1926, et les premières diffusions ont commencé quelques années plus tard. Les programmes déjà populaires à la radio, comme les feuilletons, les jeux, ou encore les comédies, ont rapidement migré vers ce nouveau média, qui a vite dépassé la radio en popularité.

Les débuts de la télévision

Au départ, on regardait la télévision comme on se rend aujourd’hui au cinéma : en silence, dans le noir. Les émissions étaient financées et produites par des sponsors, qui en maîtrisaient le contenu de bout en bout. L’émission la plus regardée en 1948 s’appelait Texaco Star Theater. Elle s’ouvrait sur une chorégraphie de pompistes de la compagnie pétrolière Texaco en train de chanter. L’un des premiers journaux télévisés, The Camel News Caravan, était financé par une marque de cigarettes.

L’image ci-dessus est l’une des premières diffusées à la télévision. En 1926, l’inventeur écossais John Logie Baird présentait un prototype de téléviseur fonctionnant avec des lampes de vélo, une boîte et des aiguilles à tricoter.

La fin de la radio ?

Pour certains, l’arrivée de la télévision annonçait la mort de la radio. Pourtant, même si les habitudes ont changé, la radio n’a pas disparu. On ne l’écoute plus en famille autour du poste, mais plutôt en fond sonore tout en faisant autre chose. Avec l’apparition des banlieues, elle s’est invitée dans les voitures. Les formats trop longs ont été remplacés par des interviews courtes, ou de la musique.

Des émissions à succès

En 1950, très peu de foyers possédaient une télévision. Mais dix ans plus tard, 80 % des ménages américains en étaient équipés. Avec un nombre limité de chaînes, un foyer sur deux regardait les mêmes émissions en même temps. La France suit le même mouvement : ils n’étaient que 13,1% à posséder une télévision en 1960, contre 70% en 1970. À partir de 1956, le succès de La Piste aux étoiles, une émission de cirque présentée par Gilles Margaritis, marque les esprits. Les émissions se développent autour de grandes personnalités.

Aux États-Unis, les deux émissions les plus populaires des années 1950 étaient The Ed Sullivan Show et The $64 000 Question. On a découvert plus tard que plusieurs jeux télévisés de cette époque étaient truqués.

Les années 1950 étaient une décennie marquée par le conformisme, notamment parce que tout le monde regardait les mêmes programmes.

Le pic historique d’audience a été atteint en 1956 quand Elvis Presley, déjà célèbre à la radio, est apparu pour la première fois à la télévision. 82,6 % des Américains l’ont regardé – un record jamais égalé !

John F. Kennedy (1917–1963)

La

nouvelle

ère de l’info

Le président télévisé

En 1960, un débat télévisé a opposé John F. Kennedy et Richard Nixon, les deux candidats à la présidence américaine. La majorité de ceux qui l’ont écouté à la radio ont trouvé Nixon plus convaincant. Ceux qui l’ont regardé à la télévision, en revanche, ont préféré Kennedy, plus jeune, plus énergique et plus confiant. Un terme nouveau est alors apparu : Kennedy était perçu comme plus « présidentiel ». Cela signifie que la performance à l’écran l’a emporté sur le contenu.

La télévision a initié une nouvelle époque pour l’information. Tout le monde ne lisait pas les journaux, mais presque tout le monde regardait les actualités à la télévision. Les images de la guerre du Vietnam, premier conflit à être retransmis, ont provoqué une onde de choc aux États-Unis.

1955–75

Walter Cronkite était l’un des reporters les plus emblématiques de cette guerre. Malgré les efforts du gouvernement pour éviter qu’elle ne soit filmée, les images quotidiennes de soldats morts ou blessés à l’écran ont contribué à retourner l’opinion publique contre la guerre.

La célébrité

Forts de millions de fans, les stars du petit écran ont acquis une influence sans précédent. Ils pouvaient déterminer le succès d’une chaîne, d’un film, d’un journal ou d’un magazine. À l’ère de la télévision, la personnalité est devenue une valeur marchande. Les écrans du XXe siècle ont fait naître des icônes : Marilyn Monroe, James Dean, Mohamed Ali, les Beatles, et bien d’autres.

1967

Les Beatles

En 1967, la BBC a produit la première émission télévisée diffusée partout sur la planète. Elle a été regardée par 700 millions de personnes – un record mondial. Pour l’occasion, les Beatles, rejoints par de nombreuses célébrités, ont interprété All You Need Is Love, une chanson engagée contre la guerre du Vietnam.

Avec plus de 290 millions d’albums vendus, les Beatles restent les artistes ayant connu le plus gros succès de l’histoire. John Lennon entretenait une relation complexe avec la célébrité. Il s’en servait pour défendre la paix et l’égalité sociale. Mais sa notoriété lui a coûté la vie : il a été assassiné par un ancien fan en 1980.

Lennon (1940-1980)

John

De l’autre côté de l’écran

La télévision est rapidement devenue la principale (et souvent l’unique) source d’information. Elle reste aujourd’hui encore le média ayant le plus d’influence sur l’opinion publique. Son impact façonne tout : les célébrités, la politique… Tout devient une émission télé.

La culture populaire

En 1941, un simple match de baseball est devenu un moment historique : avant le coup d’envoi, la première pub a été diffusée à la télévision. La publicité s’est vite imposée comme un modèle économique plus lucratif que les sponsors, qui permettait aussi aux émissions de gagner en liberté éditoriale. À la fin des années 1950, ce modèle dominait. La télévision a ensuite envahi le monde. Certains programmes américains se sont exportés aux quatre coins de la planète et ont façonné la culture populaire.

La diffusion par satellite

Grâce aux satellites, des millions de personnes ont pu assister aux mêmes événements, en direct, n’importe où dans le monde. En 1963, par exemple, lors de l’assassinat de John F. Kennedy, les gens se sont rassemblés autour de leur poste partout sur la planète.

En 1958, 45 millions de téléspectateurs ont regardé la finale du championnat de football américain. Cet événement, considéré comme le plus grand match de tous les temps, est l’ancêtre du Super Bowl.

La télécommande a été inventée dans les années 1950, mais s’est généralisée dans les années 1980. Avec l’augmentation du nombre de chaînes, elle a transformé la manière de regarder la télévision.

Le discours sur l’état de l’Union

Depuis 1790, le discours sur l’état de l’Union est une allocution annuelle du président des États-Unis qui informe le gouvernement sur le budget, la situation économique, ou encore les sujets d’actualité. Mais les présentations trop factuelles, ou l’annonce de mesures controversées, ne passent pas bien à l’écran. En 1982, Ronald Reagan a modifié le format de cet événement pour ne présenter que des sujets populaires.

Le président « sympathique »

Ronald Reagan (1911–2004)

L’invité d’honneur

En 1980, Ronald Reagan est élu président. Lors d’un sondage réalisé après l’élection, de nombreux électeurs ont dit avoir voté pour lui parce qu’il était « sympathique ». Les instituts de sondage n’avaient jamais entendu une telle réponse. Contrairement à ses concurrents, Reagan était à l’aise devant la caméra. Ancien commentateur sportif et acteur, il avait recours à des techniques nouvelles en politique. Lors d’un débat télévisé face à Jimmy Carter, à la question « Quel message souhaitez-vous adresser aux électeurs ? », Carter a répondu au journaliste. Reagan, lui, a fixé la caméra et s’est adressé aux téléspectateurs. Ce moment a été décisif dans l’histoire de la télévision : la présence à l’écran est alors devenue plus déterminante que jamais.

Lors de son discours de 1982, Reagan a invité sur scène Lenny Skutnik, un fonctionnaire ayant sauvé une femme de la noyade. En le présentant comme un « héros américain », il a obtenu l’ovation du public, et sa cote de popularité a grimpé. Depuis, c’est devenu une tradition : chaque année, le président en fonction choisit un invité d’honneur pour son allocution.

L’info en continu

En 1980 est lancée la chaîne CNN, première chaîne d’information en continu. Chaque fois qu’un grand drame est retransmis à la télévision (comme la course-poursuite d’O. J. Simpson en 1994, la mort de Lady Diana en 1997, ou encore les attentats du 11 septembre), l’audimat explose. Pour inciter les spectateurs à revenir, les chaînes se sentent obligées d’alimenter en permanence le fil de l’actualité, même s’il ne se passe rien de nouveau. En France, des chaînes comme BFM-TV ou LCI ont repris ce modèle.

Depuis 1991, les discours sur l’état de l’Union comptent en moyenne 80 salves d’applaudissements.

De nombreux événements politiques ont changé pour s’adapter à la télévision : débats, sommets internationaux, visites d’État… Tout ce qui est filmé peut devenir un outil de communication au service du pouvoir.

Télé-réalité

Années 1980-90

La chaîne MTV avait développé un modèle économique très rentables : elle recevait de l’argent pour diffuser des clips musicaux. Quand les clips ont perdu en popularité, la chaîne a cherché un nouveau moyen de produire des émissions à moindre coût. En 1992, elle a lancé The Real World, une émission où de jeunes gens se retrouvaient à partager une maison. Le concept était addictif, mais rapidement, les producteurs ont compris qu’il était difficile de générer des drames avec des gens raisonnables. La chaîne a donc choisi des candidats de plus en plus provocateurs.

Années 2000-10

En France, dans les années 2000, des émissions comme Loft Story, la Star Academy ou encore Koh Lanta ont vu le jour. Le genre a explosé, et la télé-réalité s’est déclinée à toutes les sauces : concours de talents, de cuisine, d’entrepreneuriat…

Comprendre le passé éclaire le futur. C’est la conviction profonde qui a guidé Chris Haughton tout au long de ce livre.

À travers le prisme de l’information, la façon dont on la produit, la traite, et la partage, c’est toute l’histoire de l’humanité que l’auteur retrace ici. De la naissance du langage et de l’écriture, à l’apparition des nouvelles technologies, les bouleversements ont été nombreux. C’est une de ces révolutions que nous vivons actuellement à l’aire du tout numérique et de l’avènement de l’intelligence artificielle, elle qui inquiète, interroge et bouleverse notre façon d’interagir.

Cette rétrospective éblouissante nous plonge dans une histoire visuelle qui nous fait voyager dans le temps et sur tous les continents.

Traduit de l’anglais (Royaume-Uni) par Emmanuel Gros

Infos / infox, tout ce qu’il faut savoir se trouve dans ce livre !

24,90 €

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