N° 11 19.09.2014
le journal
www.syndicom.ch Le syndicat des médias et de la communication
AZB 3001 Bern Les changements d’adresse sont à signaler à : syndicom, changements d’adresse, Monbijoustrasse 33, case postale 6336, 3001 Berne
radio fribourg
postfinance
Le Tribunal fédéral confirme le caractère abusif d’un licenciement antisyndical. page 5
votations
presse romande
Améliorations tangibles au centre de contact suite à une enquête de satisfaction page 7
Le Temps déménage à Lausanne. Journalistes inquiets et non consultés
page 8
OUI à la Caisse publique pour mettre un terme à la sélection des risques ! page 11
hausse des tarifs postaux
Sous pression Le monde du travail devient de plus en plus impitoyable, avec un accroissement des exigences et une réduction des ressources nécessaires pour y répondre. Au cœur de la souffrance au travail : précarisation de l’emploi et flexibilité externe et interne, intensification du travail, objectifs de productivité inatteignables, inflation des procédures de contrôle et d’évaluation… Ce constat est partagé par Erich Bischoff, postier à la retraite (p. 10) : « Le boulot et devenu trop stressant. On n’a plus le temps de bavarder avec les clients ». L’émission Vacarme de la RTS sur le burn-out à La Poste a montré que ce ne sont pas des cas isolés comme aime à le penser le Géant jaune. Il n’y a pas de fatalité. La mobilisation des salarié∙e∙s et de syndicom peut conduire à des améliorations, comme à PostFinance (p. 7). Les premiers résultats de notre sondage chez Swisscom montrent que les télécoms ne sont pas épargnées. Sur fond de crise économique, de mondialisation et de nouvelles organisations du travail, la santé mentale des travailleurs se dégrade selon l’OCDE (p. 2-3) et la Confédération (p. 3). La santé de nos membres est au cœur des préoccupations de syndicom. Ce combat, nous ne pouvons le mener qu’ensemble, et de façon collective, pour mettre le patronat sous pression.
La presse inquiète pour son avenir Le relèvement des tarifs postaux menace l’existence de la presse associative et régionale. Une lettre ouverte à la conseillère fédérale Doris Leuthard lui demande d’intervenir auprès de La Poste. De son côté, la Commission fédérale des médias demande de supprimer l’aide directe à la presse. Notre dossier en pages 4 et 5
PHOTO JENS FRIEDRICH
édito
Yves Sancey, rédacteur romand santé mentale et emploi en suisse
Le long chemin du retour au travail Le rapport « Santé mentale et emploi » de l’OCDE (2014) consacré à la Suisse montre que notre pays pourrait renforcer son action pour intégrer les personnes atteintes de troubles psychiques dans le marché du travail ou les maintenir en emploi. Le premier rapport de l’OCDE sur la santé mentale et l’emploi, paru en 2012, décrivait les liens entre santé psychique, travail et invalidité dans les pays de l’OCDE. Jusque-là, cette problématique n’avait été que très peu étudiée. La situation dans les divers pays était analysée sur la base des données recueillies.
troubles mentaux en hausse et employeurs dépassés Le rapport concernant la Suisse est désormais disponible. Comparée à d’autres pays de l’OCDE, la Suisse fait très bonne figure. Le taux de chômage des personnes ayant des troubles mentaux est faible, tout comme le taux de pauvreté. Néanmoins, le nombre de personnes au
bénéfice d’une rente AI suite à des troubles mentaux a davantage augmenté que les autres risques d’invalidité. 40 % des bénéficiaires de prestations AI touchent une rente en raison d’un trouble mental – tendance à la hausse. Les auteurs ont également analysé les conditions de travail. La loi prévoit certes une obligation pour les employeurs
de veiller à la protection de la santé (la santé mentale est explicitement mentionnée) de leurs employé·e·s. Or il n’existe que peu ou pas d’instructions sur les mesures à prendre, ni de contrôles. On se limite donc aux risques physiques, plus aisément reconnaissables. Les cadres dirigeants se sentent souvent démunis face aux troubles men-
taux et sont fréquemment amenés à « résoudre » les problèmes en licenciant les salarié∙e∙s en cause. Il n’existe pas d’informations suffisantes, ni de système global de gestion de la maladie au travail. Suite à l’instauration de mesures de détection précoce par l’assurance invalidité (AI), certaines assurances maladie privées ont suite page 2