N° 7 30.05.2014
le journal
www.syndicom.ch Le syndicat des médias et de la communication
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édito
Non Monsieur Hasler Le samedi 10 mai, Peter Hasler, président du conseil d’administration de La Poste, répondait à l’interview de la semaine du Temps. Il affirmait entre autres, à propos du personnel des agences qui ne bénéficie pas des mêmes conditions de travail que les employés de La Poste, que « les expériences menées depuis plusieurs années sont positives. C’est aussi l’avis des syndicats ». Non Monsieur Hasler ! syndicom, le syndicat des médias et de la communication, ne partage pas votre optimisme. Lors de son congrès, les 6 et 7 décembre derniers, plus de 200 délégués ont affirmé leur volonté de défendre un réseau postal de qualité et de lutter contre la fermeture d’offices de poste et leur remplacement par des agences postales. De plus, ils ont exigé que les sous-traitants de La Poste et les agences soient soumis à la CCT Poste et que Poste CH SA leur impose des directives claires en matière de conditions de travail. Ils ont demandé la mise sur pied d’une commission pour en surveiller l’application et prononcer des sanctions. syndicom ne cautionne en aucun cas le dumping organisé par un recours à des agences, des sous-traitants ou des filiales de La Poste pour contourner la CCT Poste. Pour syndicom, La Poste est avant tout un service public qui doit répondre aux besoins de toute la population et se comporter en employeur social exemplaire. En ce sens, le ballon d’essai lâché par Monsieur Hasler dans l’interview quant à une possible entrée en Bourse partielle de La Poste ou de PostFinance à l’horizon 2019 sera combattu avec force par syndicom.
Yves Sancey, porte-parole romand de syndicom
bataille autour de publigroupe
Le juteux commerce des adresses, des années 60 à local.ch pages 6-7
médias
syndicom et impressum dénoncent le groupe NZZ à l’Inspectorat du travail page 7
portrait de membre
Rencontre avec le célèbre photographe Michael von Graffenried
page 10
une coupe au goût amer
Dossier spécial Coupe du monde Brésil 2014 Une minorité profite du Mondial de football. Contrairement aux travailleurs et aux habitant·e·s des favelas – qui en subissent les conséquences de plein fouet. Eclairage de Solidar Suisse (ex-OSEO) – dont syndicom est membre. Joachim Merz, Solidar Suisse Selon une estimation prudente du Sénat brésilien, les pouvoirs publics investissent 20 à 30 milliards de francs dans le Mondial de football de 2014 et les Jeux olympiques de 2016. Tout cela pour construire des infrastructures – stades, routes et aéroports – et expulser, par souci d’image, des habitant·e·s de favelas situées aux abords des stades. Un montant difficile à réunir, même pour un pays émergent en plein essor comme le Brésil, et dépassant les coûts cumulés des trois derniers Mondiaux de football en Corée du Sud / Japon (organisation conjointe), en Allemagne et en Afrique du Sud. Les événements sportifs internationaux sont toujours plus gigantesques et plus chers : Vladimir Poutine a déboursé près de 50 milliards suite page 2
40 licenciements chez dhl logistics (suisse) sa
Plan social signé chez DHL Le personnel de DHL Logistics et syndicom n’ont pu empêcher le licenciement, qui sera effectif fin septembre, des 40 personnes du site d’Onnens (VD). Néanmoins la bonne mobilisation des salariés et de la délégation du personnel, ainsi que l’appui de syndicom et la collaboration d’Unia, ont permis d’améliorer le plan social accepté en assemblée le 22 avril dernier. Yves Sancey Le 14 novembre 2013, DHL Logistics (Suisse) SA – propriété de l’allemand Deutsche Post DHL – annonçait officiellement aux quarante membres du personnel la fin de son activité sur le site de Philip Morris (PM) à Onnens (Vaud) pour le 30 septembre 2014. C’est en 2007 que PM, leader mondial de l’industrie du tabac, avait confié à DHL la logistique
de ses dépôts d’Onnens et de la rampe de livraison de Serrières (NE). PM ayant retiré ce mandat pour le confier à une autre entreprise, un licenciement collectif était inévitable. Dans le cadre de la consultation légale, le personnel, soutenu par syndicom et Unia, avait demandé l’élaboration de mesures efficaces pour permettre à
chaque employé concerné de retrouver un emploi et un plan social garantissant à tous des indemnités de départ correctes tenant compte de l’ancienneté, de l’âge et des charges familiales. De janvier à avril 2014, des négociations serrées se sont déroulées entre une délégation du management de DHL et une délégation formée de représentants élus
par l’Assemblée du personnel et deux secrétaires régionaux de syndicom. La collaboration entre la combative délégation du personnel et syndicom a été excellente. Malgré une forte désyndicalisation après l’externalisation du site confié à DHL en 2007, les salariés se sont fortement impliqués dans les négociasuite page 5 tions.