N° 3 07.03.2014
le journal
www.syndicom.ch Le syndicat des médias et de la communication
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CCT Poste 2015 : premiers résultats de la campagne « Tous sous un même toit » page 5 édito
Humains superflus ? Les salarié∙e∙s de notre confrère Libération sont sur le pied de guerre depuis un mois. En cause, la volonté du propriétaire de faire du quotidien français un réseau social, un espace culturel avec « du petit snacking ». En bref une marque, un style de vie « Libé » surfant sur la réputation d’un journal dont on sacrifie au passage l’équipe rédactionnelle qualifiée de « mecs ringards ». Superflus. Mais que vaudrait la marque sans journalistes ni projet rédactionnel ? « Nous sommes un journal » rappelle la rédaction ! De Winterthour à Genève, les salarié·e·s de Tamedia, confrontés à la même arrogance patronale, refusent également de devenir des humains superflus, de n’être vus que comme des coûts empêchant la marge actionnariale d’exploser (p. 6-7). Les postiers refusent aussi de voir les gains de productivité permis par les machines et une intensification du travail – comme dans la dernière pub de La Poste transformant les postiers en robots – conduire à des disparitions de postes ou des temps partiels (p. 5). Parfois, cela s’avère pourtant utile d’avoir des salariés. Ainsi Brady Dougan, le CEO de Credit Suisse, peut-il se défausser sur une quinzaine d’« employés voyous », selon ses termes, qui auraient organisé une fraude fiscale pour des milliards aux Etats-Unis sans même qu’il soit au courant.
Yves sancey, rédacteur romand
vague de démantèlement
télécom yverdon
De Winterthour à Lausanne la résistance s’organise chez Tamedia page 7
upc cablecom : sans CCT, gros risques de perte de garanties page 8
salaire minimum
Coup d’accélérateur pour l’égalité salariale page 9
accords salariaux 2014 / 2015
Bons résultats chez swisscom, mitigés chez cablex Les accords salariaux conclus avec Swisscom et cablex ont donné lieu à des discussions animées lors de la conférence d’entreprise du groupe Swisscom, le 7 février. L’accord salarial signé avec Swisscom a été approuvé à l’unanimité, alors que celui de cablex a été adopté de justesse. En outre, des critiques ont été adressées à Swisscom, car personne ou presque ne connaît sa classification dans la bande salariale. Franz schori* syndicom a négocié cette année avec Swisscom un des meilleurs accords salariaux en Suisse : la masse salariale, répartie sur 2014 et 2015, est augmentée de 3 %, dont 1,2 % pour 2014 et 1,8 % pour 2015. Cet accord est remarquable, d’autant qu’il n’y a pratiquement pas eu de renchérissement ces dernières années. Du coup, il entraîne une augmentation des salaires réels pour toutes les collaboratrices et tous les collaborateurs de Swisscom. « L’ouverture des négociations sur un accord salarial portant sur deux ans offre une meilleure solution que des accords d’une durée d’un an » a déclaré Giorgio Pardini, responsable du secteur Télécom/IT, devant une centaine de collègues à la conférence suite page 8 d’entreprise.
photo Jens Friedrich
résultats intermédiaires
dossier salaire minimum - votation du 18 mai
Les salaires minimaux ont la cote ! Les salaires minimaux ont la cote. 21 des 28 pays de l’UE les ont introduits. Même les Etats-Unis connaissent cet instrument pour équilibrer les différences salariales. Tour d’Europe d’une mesure qui, si elle a parfois été critiquée au début, a fait son chemin depuis. peter Krebs * « Les entreprises qui, pour vivre, paient à leurs salarié·e·s un salaire inférieur au minimum vital ne devraient plus être autorisées à faire des affaires dans ce pays ». Cette citation du président Franklin D. Roosevelt, qui date de 1933, a été reprise il y a six ans par la
confédération des syndicats allemands (Deutsche Gewerkschaftsbund DGB) pour lancer leur campagne en faveur de l’introduction d’un salaire minimum. Les syndicats ont presque atteint leur but aujourd’hui. Les partis au gouvernement de la grande coali-
tion allemande (SPD, CDU et CSU) ont inscrit dans leur contrat l’introduction, au 1er janvier 2015, d’un salaire minimum légal de 8.50 euros de l’heure pour toute l’Allemagne – qui représente le plus grand marché économique européen. suite page 2