N° 2 20.02.2015
le journal
www.syndicom.ch Le syndicat des médias et de la communication
AZB 3001 Bern Les changements d’adresse sont à signaler à : syndicom, changements d’adresse, Monbijoustrasse 33, case postale 6336, 3001 Berne
poste et santé au travail
retraite active
Impact de la libéralisation sur la santé des postiers : interview de Nicola Cianferoni page 4
50 nuances de gris : il n’y a pas d’âge pour se battre à syndicom page 7
éditorial
Yves Sancey, rédacteur romand
Nouveau sur notre site web : nos membres ont accès à toutes les CCT page 11
Licenciés puis payés en retard : les salarié∙e∙s débrayent page 11
Sondage télécom : « Délimitation travail — vie privée »
En finir avec le travail sans fin
Qui élit la BCE / BNS ?
Pour la première fois, syndicom a réalisé une enquête sur la « délimitation du travail ». Les réponses des 3500 sondé·e·s de la branche Télécom le prouvent : la révolution numérique laisse des traces profondes et dangereuses pour la santé des salarié·e·s. La nécessité d’agir est grande. Patrick Probst* (suite page 2)
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Elles ont un pouvoir phénoménal, les banques centrales, européenne comme la BCE ou suisse comme la BNS. Alors que les gouvernements se bornent à gérer la construction des autoroutes, baisser les impôts des entreprises et montrer leur force en réprimant migrants et chômeurs, des décisions monétaires très politiques qui influencent la vie de centaines de millions de personnes sont prises en petit comité à Francfort et à Zurich. « Qui a élu les banquiers ? » demandait le titre d’un livre d’un banquier du FMI Louis W. P auly. Bonne question en effet ! A peine une majorité du peuple grec a-t-elle choisi de mettre au pouvoir la coalition de gauche Syriza pour rompre avec la brutale politique d’austérité et réclamer la fin de son absurde tourment, que la nudité des rapports de force se dévoile. Pour avoir voulu non pas annuler la dette, mais réallouer la dépense publique (réaugmenter le salaire minimum et les plus basses pensions, réembaucher quelques milliers de fonctionnaires) d’une manière qui ne satisfait pas pleinement la conditionnalité de l’ajustement structurel, la Grèce provoque une hérésie inadmissible : une alternative possible ! La punition est vite tombée : par une opération discrétionnaire sans aucun contrôle démocratique, la Banque centrale européenne, BCE, n’accepte plus les titres publics grecs en contrepartie des liquidités accordées aux banques grecques. Interdire au système bancaire grec l’accès au financement, c’est couper le robinet à liquidité, ce qui peut conduire à la reconstitution d’une banque centrale nationale et donc un retour à la drachme. L’euro et la camisole (austérité) ou la rupture : une « vie austère » mais assumée, comme le suggère le Ministre des Finances grec Yanis Varoufakis. Soumission, coup d’Etat avec l’aide des nazis d’Aube dorée ou rupture : la Grèce est sur un point de bascule entre inquiétude, doute et espoir. L’Europe et la Suisse aussi. Seules des mobilisations sociales et populaires de grande envergure ramèneront le pouvoir au peuple et non dans les mains des Jordan, Draghi ou autres Juncker, ces nains moraux auxquels nous déléguons notre puissance pour mieux nous opprimer.
imprimerie roth et sauter (VD)
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BRANCHE DU LIVRE SOUS PRESSION
Les librairies souffrent du franc fort L’abandon du cours plancher par la BNS, et le renchérissement du franc qui s’est ensuivi, touche de plein fouet la branche du livre. Des premières mesures discutables ont déjà été annoncées à l’Office du livre à Fribourg. Yves Sancey Le 15 janvier, la Banque nationale suisse (BNS) décidait d’abolir son cours plancher de 1.20 fr. pour un euro. Depuis, il y a parité : un franc pour un euro. Les répercussions sont nombreuses. Le patronat surenchérit et envisage déjà différentes mesures, le
plus souvent sur le dos des salarié·e·s, pour pallier cette réévaluation de notre monnaie : baisse des salaires, délocalisations des entreprises, aug mentation gratuite du temps de travail, réduction ou paiement en euros du salaire des frontaliers, allègement des
impôts des entreprises, plans de dérégulation et de revitalisation, réforme de la loi sur les cartels favorisant les importations directes, etc. Syndicats et organisations patronales saluent par contre à l’unisson la décision du 27 janvier d’autoriser le recours au chô-
mage partiel, soit le versement d’une indemnité en cas de réduction de l’horaire de travail due à la force du franc.
La chaîne du livre fragilisée De tous les secteurs de syn dicom, le plus suite page 5