Le syndicat des médias et de la communication Branche Presse et médias électroniques www.syndicom.ch facebook.com/syndicom @syndicomTweets
Edition spéciale pour les professionnel∙le∙s des médias
éditorial
engagement et succès
Chères et chers collègues
© SABINE ROCK
des personnes licenciées sont réengagées des semaines plus tard. A des conditions détériorées bien sûr. Les services de piquet sont à peine indemnisés ou ne Nous autres journalistes n’écrivons pas sur nos conditions peuvent souvent pas être compensés. Le temps de travail de travail. Mais nous interviewons des postiers stressés, n’est pas saisi, bien que la loi l’exige. Les heures supplétraitons de la sous-enchère salariale dans la construction, mentaires à accomplir chaque semaine font pratiquement commentons les licenciements collectifs dans l’industrie et partie du cahier des charges. Aujourd’hui, en Suisse rotournons des reportages sur le personnel des stations-sermande, les stagiaires travaillent déjà gratuitement . Seuls vice en grève. Et nos spectateurs et lecteurs ne connaissent ceux qui ont terminé leurs études et sont au bénéfice d’une que rarement notre situation professionnelle. expérience professionnelle Au nom de tous les journalistes, photographes, prodécrochent un stage payé. ducteurs et graphistes – la «majorité silencieuse»: Mais nous autres journanous sommes en mauvaise posture! Depuis dix ans listes n’écrivons pas à ce suen Suisse allemande et au Tessin, nous n’avons plus jet. Parce que nous exerçons de convention collective de travail qui garantirait un métier formidable. C’est un minimum en matière de salaire et de temps notre «vocation», notre pasde travail. Les honoraires des free-lance sont désion et, au fond, l’argent n’est risoires: 140 francs pour une page entière publiée pas le plus important. Quelle dans la rubrique «Feuilleton» (rubrique culturelle) ineptie: si nous aimons tant d’un quotidien renommé, 50 francs pour la pho- «Si nous aimons tant notre métier, alors défento illustrant un article de fond. Pour rappel: dans notre métier, alors dons-le! Nous voulons que la réglementation des salaires, une photo coûte nos conditions de travail per203 francs, alors que le tarif journalier des journa- défendons-le!» mettent d’écrire des articles listes indépendants s’élève à 516 francs. Les rédac- Sina Bühler (g.), journaliste, de qualité, que les bénéfices teurs et rédactrices touchent 5933 francs en début et Silvia Luckner, photographe sans commune mesure des de carrière dans les villes de Berne, Bâle et Zurich; grands groupes soient réinhors des centres, leur salaire s’élève à 5515 francs. vestis dans le journalisme. Donc dans les personnes qui le Aujourd’hui, les rédactions recourent toujours plus souconstituent: photographes, journalistes, graphistes ou provent à des collaboratrices et collaborateurs indépendants ducteurs. Pour revaloriser notre métier, engageons-nous et pour économiser à tout-va. Les licenciements collectifs parlons de notre travail. s’enchaînent et des postes passent à la trappe à chaque reprise de journal. Les plans sociaux proposés par les direcSina Bühler et Silvia Luckner, coprésidentes du comité tions des grands groupes sont scandaleux. Quelques-unes de branche Presse et médias électroniques de syndicom
Et en Suisse romande? Si la Suisse italienne et la Suisse alémanique sont privées de convention collective depuis 2004, la Romandie a renouvelé sa convention régionale au pour le 1er janvier 2014. Les négociations ont été difficiles: la grille salariale a été sacrifiée. Il reste malgré tout un salaire d’entrée pour les journalistes engagés dans des titres signataires de la CCT. Les free-lance, quant à eux, ont conservé leur barème des tarifs minimaux. Le document, signé par Médias Suisses et impressum, tente aussi de protéger la santé des employés et leurs conditions de travail dans un environnement de plus en plus multimédia. Petit bémol: syndicom a été jusqu’à présent exclu de ce partenariat social. En 2013 pourtant, l’Assemblée des délégués d’impressum a voté à l’unanimité pour que syndicom soit admis à la table des négociations. Mais l’organisation faîtière des éditeurs oppose toujours son veto, en arguant que la représentativité n’est pas suffisante. Il faut donc que nous soyons plus nombreux, afin que notre démarche pour protéger la profession et la fonction fondamentale des médias soit encore plus forte et efficace. Syndiquez-vous: www.syndicom.ch
La lutte paie! syndicom sur le lieu de travail De nombreuses rédactions n’ont pas de commissions du personnel ou, si elles existent, elles ont peu de poids. syndicom apporte son soutien pour créer des représentations syndicales fortes, par exemple auprès du Tages-Anzeiger et de la Berner Zeitung. Le syndicat accompagne les commissions du personnel lors de négociations et les aide par ses conseils et actions. syndicom et la politique professionnelle Par son engagement au Conseil suisse de la presse, par le biais de la promotion de la presse, de la formation continue et du perfectionnement des journalistes, et enfin via le magazine pour les collaborateurs des médias Edito + Klartext, syndicom s’impose comme une force motrice au niveau de la politique des médias et de la politique professionnelle. syndicom à la table des négociations Nous luttons pour améliorer les plans sociaux. En juillet 2009, comedia, impressum et la commission du personnel du Tages-Anzeiger sont parvenus à un accord avec Tamedia, pour les personnes touchées par les licenciements collectifs. Le plan social obtenu va bien au-delà de l’offre i nitiale faite par la maison d’édition. syndicom contre les discriminations De nombreux groupes de membres sont toujours confrontés à des injustices sur leur lieu de travail et dans la société. Il s’agit notamment des femmes, des jeunes, des migrant·e·s, des retraité·e·s et des indépendant·e·s. syndicom s’engage pour une société exempte de discriminations. syndicom au tribunal Un exemple parmi tant d’autres: en 1978, un membre de syndicom (autrefois USJ), Max Messerli, prend une des photos les plus célèbres de Bob Marley. Puis une agence la vend en format poster, à des milliers d’exemplaires. Messerli lance une action en justice. Le syndicat prend à sa charge les honoraires d’avocat. En première instance, la violation du droit d’auteur n’est pas reconnue et Messerli est donc débouté. Il a fallu aller jusqu’au Tribunal fédéral pour faire admettre que la photographie est une œuvre protégée par le droit d’auteur. syndicom dans le mouvement syndical Nous sommes affiliés à l’Union syndicale suisse (USS) et à la Fédération internationale des journalistes (FIJ). En collaboration avec ces organisations faîtières, nous nous engageons pour de bonnes assurances sociales, une protection efficace des salarié·e·s et des conditions de travail décentes. syndicom aux urnes Nous nous engageons aussi au niveau politique pour la justice sociale: ainsi, syndicom (et autrefois aussi le Syndicat de la Communication et comedia), avec les autres syndicats de l’USS, lance le référendum contre la réduction prévue des rentes du deuxième pilier.