N° 7 10.07.2015
le journal
www.syndicom.ch Le syndicat des médias et de la communication
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rapport annuel postcom
éditorial
Les nains moraux
Distribution à domicile : « La Poste peut mieux faire » gronde la PostCom page 4
« Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens », avait prévenu le 29 janvier l’inénarrable J.-C. Juncker, président de la Commission européenne. La crise grecque aura révélé cette détestation de la souveraineté populaire. L’idée d’un référendum sur la poursuite de l’austérité a dû couper la chique à tous ceux pour qui la démocratie est bien trop dangereuse pour la laisser aux mains des peuples européens. Toute la construction néolibérale de l’Europe – dont la possibilité des Etats de se financer auprès de la banque centrale remplacée par l’endettement sans fin auprès des marchés – a consisté à réduire la marge de négociation. Alors ces 61 % de Grecs qui, refusant la fatalité, ont dit OXI (non) à la troïka et à l’austérité imposée, c’est un nouveau souffle pour un autre chemin. Ils se sont mêlés des affaires des « grands de ce monde » qui, selon la formule des philosophes Benasayag et Charlton, « ne sont que les nains moraux auxquels nous déléguons notre puissance pour mieux nous opprimer ». Il faut de toute urgence une conférence où l’on discutera de la restructuration d’une grande partie des dettes qui pèsent sur le Portugal, l’Italie, l’Espagne, etc. plaide Thomas Piketty, économiste et auteur du Capital au XXIe siècle (Le Monde.fr, 02.07.2015). Comme dans l’après-guerre, rappelle-t-il, seul un effacement de la dette – colossale – a permis le « miracle allemand ». Faire payer la Grèce pour l’exemple, c’est condamner toute l’Europe à une longue récession et faire le jeu de l’extrême droite, qui saura capitaliser cette haine des peuples.
cct industrie graphique 2016
poste allemande
Un mois de grève : conflit historique chez Deutsche Post
page 4
Bons débuts, mais il faut préparer la riposte à l’offensive en règle de Viscom page 7
étendre ou limiter la surveillance de masse ?
Un « Patriot Act » à la sauce suisse ? Comment et quand les autorités peuvent-elles lire notre communication ? Comment notre sphère privée peut-elle être protégée ? Le parlement a accepté la révision de la loi fédérale sur la surveillance de la correspondance par poste et télécommunication – et déjà la résistance s’organise. › pages 2-3
Yves Sancey, rédacteur romand visite À sKYguide
Les chevaliers du ciel
PHOTO SKYGUIDE
Chaque jour, 26 000 avions se croisent au-dessus de l’Europe, dont 3150 sont pris en charge par skyguide. Pour mieux comprendre qui sont les travailleurs de cette entreprise – dont la CCT est actuellement négociée, notamment par syndicom – et les enjeux autour de la sécurité du ciel, la rédaction s’est rendue sur place. Yves Sancey Garantir une gestion sûre, fluide et économique du trafic dans l’espace aérien suisse et dans l’espace des pays limitrophes, tel est le mandat de skyguide, une entreprise de droit privé à but non lucratif basée à Genève et détenue à 99,9 % par la Confédération.
En une année, 1400 personnes surveillent plus de 1,1 million de vols – dont quelque 500 000 arrivées et départs – gérés sur 14 sites, mais principalement par les deux centres de Genève et Kloten / Dübendorf. Parce qu’elle est un carrefour dense et étroit de voies aériennes
au centre de l’Europe, la gestion du ciel en Suisse est particulièrement complexe. Derrière chaque point sur les écrans de contrôle, ce sont 200 à 300 personnes dont les employé∙e∙s de skyguide ont la responsabilité.
suite page 6