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H2, dihydrogène
Brèves en un coup d'oeil
SSH–PRISE DE POSITION SUR LES PROCEDURES D'AUTORISATION ACCELEREES
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Swiss Small Hydro a déposé une prise de position sur les procédures d'autorisation accélérées. Le projet n'apporte aucun avantage à la petite hydroélectricité, car il ne doit s'appliquer qu'aux centrales éoliennes et hydroélectriques « les plus importantes ». Il s'agit en outre d'éviter que des péjorations résultent de sa mise en œuvre.
Cette prise de position s'inscrit dans l'avant-projet du 2 février 2022 visant la modification de la loi sur l'énergie (LEne) du 30 septembre 2016.
Pour en savoir plus : sur la modication de la LEne : bit.ly/3PCjcBi
sur la position de SSH (en allemand) : bit.ly/3ockgjw
SWISS SMALL HYDRO–PRISE DE POSITION SUR LE PLAN DIRECTEUR CANTONAL DE BALE-CAMPAGNE
SSH a déposé une prise de position dans le cadre de la consultation sur l'adaptation du plan directeur de Bâle-Campagne (KRIP). Le plan directeur comprend désormais une planification positive de l'énergie hydraulique.
Swiss Small Hydro fait remarquer que les sites pris en compte dans la planification positive ne permettent pas d'atteindre les objectifs du canton de Bâle-Campagne et recommande d'inclure au moins également tous les sites « pré-orientation » dans la liste positive. SSH critique notamment l'application indifférenciée de la systématique « Recommandation relative à l'élaboration de stratégies cantonales de protection et d'utilisation dans le domaine des petites centrales hydroélectriques » ( bit.ly/3ogL3uQ ) du DETEC, qui a été élaborée en 2011 par l'OFEV sans tenir compte des intérêts de la petite hydraulique.
Pour en savoir plus (en allemand) : bit.ly/3PfKf5C Lien pour le KRIP : bit.ly/3PhmQ3E
DETEC–SORTIE DU SRI POUR LA CONTRIBUTION D'INVESTISSEMENT
Un exploitant d'installation qui quitte le système de rétribution à l'injection (RPC ou SRI) peut en principe se voir attribué des contributions à l'investissement (CI). La condition est qu'il remplisse les exigences pour les CI (par exemple, ne pas avoir encore commencé la construction) et qu'il déclare sa sortie à Pronovo dans le délai de recours. Conformément à l'art. 30 al. 2 OEneR (Ordonnance sur l'encouragement de la production d'électricité issue d'énergies renouvelables), la sortie du système de rétribution à l'injection n'est possible, notamment, que moyennant un préavis de trois mois pour la fin d'un trimestre. La date à partir de laquelle la CI sera garantie dépendra du nombre de demandes reçue par l'OFEN début 2023 et de la rapidité l'OFEN pourra les approuver.
Cette possibilité est pertinente pour les sites proches de l'échéance de la RPC ou du SRI et qui prévoient des investissements importants.
ELCOM : DES TARIFS PLUS ELEVES ET UNE SITUATION D'APPROVISIONNEMENT INCERTAINE
Berne, 02.06.2022–À l'occasion de sa conférence de presse annuelle, la Commission fédérale de l'électricité ElCom s'est exprimée sur l'évolution attendue des prix et des tarifs, et a évalué la sécurité de l'approvisionnement. Selon une enquête de l'ElCom auprès des entreprises d'approvisionnement en énergie, les tarifs dans l'approvisionnement de base augmenteront nettement chez de nombreux fournisseurs dans l'année à venir. Quant à la sécurité de l'approvisionnement l'hiver prochain, des incertitudes subsistent. Des pénuries ne sont pas exclues en fonction de l'évolution de la situation. découverts de couverture.
PRIX ELEVES DE L'ELECTRICITE–REMUNERATION DE L'ELECTRICITE PRODUITE
Les prix de l'électricité restent extrêmement élevés cet été et ne devraient guère baisser à moyen terme. Pour les producteurs dont l'électricité produite est rémunérée via le système de rétribution à l'injection (RPC/ SRI), le financement des frais supplémentaires (FFS), le prix du marché de référence ou via un vendeur direct, ces corrections de prix devraient être automatiques. Pour les autres producteurs, il se peut que la rémunération n'ait pas été suffisamment adaptée.
La rétribution est régie par l'art. 12, al. 1 de l'ordonnance sur l'énergie :
i le producteur et le gestionnaire du réseau ne peuvent pas s'entendre, la rétribution sera basée sur les coûts du gestionnaire de réseau pour l'achat d'électricité équivalente auprès de tiers et sur les coûts de revient des propres installations de production; les coûts d'éventuelles garanties d'origine ne sont pas pris en compte. L'équivalence se réfère aux caractéristiques techniques de l'électricité, en particulier à la quantité d'énergie et au profil de puissance, ainsi qu'à la possibilité de régler et de prévoir la production.
Les producteurs qui ont reçu moins de 15 à 20 ct/kWh pour l'électricité produite (électricité pure, sans soutien ni garanties d'origine) devraient avoir droit à une rétribution plus élevée. Le secrétariat de Swiss Small Hydro les invite à se faire connaître (info@swissmallhydro.ch).
AES–PRIORITE N°1 DE LA POPULATION : SECURITE DE L'APPROVISIONNEMENT EN ELECTRICITE
Selon un sondage représentatif sur la politique énergétique et climatique réalisé par l'institut de recherche gfs.bern sur mandat de l'AES (Association des entreprises électriques suisses), la sécurité de l'approvisionnement en électricité constitue la préoccupation principale de la population suisse. Afin de garantir la sécurité d'approvisionnement, la majorité des citoyennes et citoyens est prête, si nécessaire, à accepter une hausse des coûts ainsi que des restrictions en matière de protection du climat et de l'environnement, de même qu'au niveau des droits de recours. Les énergies fossiles et la construction de nouvelles centrales nucléaires n'obtiennent pas de majorité.
Quelques chiffres: Une majorité écrasante (97%) estime qu'il est plutôt voire très pertinent d'encourager les énergies renouvelables dans notre pays, énergies dont le développement est perçu comme une protection active de l'environnement (85%). 70% des personnes sondées sont même favorables à une limitation des droits de recours afin d'accélérer le processus. Toutefois, un nombre tout aussi important se déclare sceptique quant à la possibilité de couvrir les besoins en électricité uniquement par ce biais.
En savoir plus : bit.ly/3OfZCJX
RTS–PENURIE D'ELECTRICITE ET GRANDE HYDRAULIQUE
Dans son émission Forum du 20 juin 2022, la RTS consacre 1 heure au sujet de l'électricité suisse, des risques de pénurie et du rôle de la grande hydraulique.
En savoir plus : bit.ly/3AU7Ap3
GRANDE HYDRAULIQUE : RETOUR DES CONCESSIONS
Grâce à une révision de l'accord avec les CFF, Salvan, Finhaut, Trient, Vernayaz, Martigny-Combe et Martigny recommencent à toucher l'argent tant attendu du retour des concessions.
En savoir plus : bit.ly/3cbEXJw
H2, dihydrogène
Un premier survol par la mobilité, entre autres
Comme tous les sujets d'actualité, il y a moyen de se perdre dans le sujet de l'hydrogène, de sa production à ses usages, plus ou moins matures. Un premier survol, menacé d'une rapide obsolescence, en partant de la mobilité avec un parallèle avec la technologie à batteries, et en ouvrant sur la sidérurgie.
Contexte européen Le 8 juin 2022, l'Union européenne a pris la décision d'interdire, à partir de 2035, la fabrication de véhicules thermiques (à l'exception de quelques voitures de luxe qui pourraient disposer d'un délai supplémentaire–« Amendement Ferrari »). Pourquoi 2035 ? Pour atteindre la fameuse neutralité carbone en 2050 (Accords de Paris), étant donné la durée moyenne de 15 ans d'une voiture standard. Cette résolution fait partie du Paquet climat dont le transport de marchandises et de personnes fait partie étant donné sa responsabilité en termes d'émissions de CO2 (26% pour l'UE-27 en 2019 en incluant l'aviation selon Eurostat).
A noter que cette décision n'implique pas l'interdiction de circulation des véhicules thermiques. Les voitures hybrides étant dans le lot et, également, les carburants verts, seule solution : les moteurs électriques, une exigence présentant l'avantage de poser un objectif clair qui devrait permettre de concentrer les efforts de développement. Une seule solution, mais deux technologies. Le plus souvent, par véhicules électriques est sous-entendue la technologie à batteries, en oubliant celle à hydrogène, ou plutôt dihydrogène, H2.
Du H2 vert, sine qua non Déjà, un rappel : il est plus juste de parler de H2 comme d'un vecteur énergétique que d'une source, au même titre que l'électricité, car on le trouve très rarement de manière naturellement utilisable.
Et aussi, une définition, évidente : le H2 doit être vert, et non pas gris (à base d'hydrocarbures–96% au niveau mondiale), ni rose (à base d'électricité nucléaire), ni bleu (à base de méthane, CH4, avec capture du CO2). Vert car l'électricité qui permet l'électrolyse de l'eau doit être d'origine renouvelable, ou vert car produit par thermolyse du bois, un procédé développée par H2 bois SA, une société jurassienne créée en 2021. neutralité carbone, ce serait même totalement l'inverse. En ce moment, il semblerait qu'on soit en train de s'entraîner avec du gris avant de se mettre strictement au vert.
Et toutes ces couleurs n'ont pas le même prix : de l'ordre de 1.5 euro le kg d'hydrogène gris contre 5–6 pour le vert, des prix très variables en fonction du marché de l'électricité, notamment.
Batteries/H2 en parallèle Force est de constater aujourd'hui que les deux technologies, à batteries/à H2, pourraient être complémentaires, mais qu'elles ne se développent pas à la même vitesse selon les pays. En France, le cap est plutôt mis sur le développement de la filière H2, dont le Japon est actuellement un des leaders. En Suisse, la filière des véhicules à batteries est plus développée, avec un des réseaux de stations de recharge les plus denses d'Europe. Mais la filière H2 va de l'avant, notamment avec la société H2 Energy Holding, basée à Zurich, engagée dans l'ensemble de la chaîne de valeur de l'hydrogène, de la production d'électricité verte avec un partenariat avec Alpiq, jusqu'aux camions, avec Hyundai.
La complémentarité entre les deux technologies pour les moteurs électriques se situe au niveau de la recharge et du stockage. La recharge pour les véhiculesH2 est plus rapide. Les véhicules-batteries seront plutôt de petites voitures individuelles, aux courts parcours, rechargées lentement la nuit ; les véhiculesH2, plutôt des bus, des camions, aux longs parcours, aux gabarits adaptés à transporter l'H2. (le format de la batterie s'adapte mieux à un véhicule individuel, que la pile à combustible, au format cylindrique, avec cette tendance à le déséquilibrer).
Autres points communs aux deux technologies : les freins à leurs développements dans le quotidien des déplacements. Le premier est évidemment le prix d'achat d'un véhicule électrique, en général 50% environ plus élevé qu'un véhicule thermique. Ce surcoût est toutefois compensé par des frais d'utilisation moindres. Un deuxième est le réseau de recharges, que ce soit directement en électricité ou en H2. Mais, alors qu'il existe un réseau électrique, les réseaux d'hydrogène sur l'exemple du gaz naturel ne sont pas vraiment développés. Une première solution est la création de flottes de véhicules combinées à des stations de re-