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la classe et la masse
costa Del sol
Le marché de l’immobilier est reparti à la hausse dans le sud de l’Espagne. Cela se remarque également sur les parcours de qualité comme le Finca Cortesin.
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Stefan Waldvogel
Le boom du golf sur la Costa del Sol a démarré il y exactement vingt ans. C’est en 1997 que la seule Ryder Cup organisée jusqu’à aujourd’hui sur le continent s’est jouée à Valderrama, et que Colin Montgomerie y entra d’une distance incroyable le putt de la victoire pour l’Europe. Les dizaines de milliers de spectateurs se déchaînèrent et ce golf de tradition décrocha alors le statut de «parcours culte». San Roque et Sotogrande, juste à côté de Valderrama, figurent aussi sur la liste des grands parcours de golf de la région. Quelques kilomètres au nord des parcours classiques, une autre adresse de qualité s’est établie en 2006, le Finca Cortesin. En peu de temps, le parcours de l’architecte Cabell Robinson est devenu l’un des cinq grands d’Espagne. L’hôtel du même nom passe pour être l’un des meilleurs et des plus beaux au monde. Ce qui frappe avant tout, c’est le calme et l’espace dans le cinq étoiles et ses alentours. Les chambres font toutes quatre mètres de haut, pour une surface entre 50 et 200 m2. L’hôtel, avec ses 67 suites, est entouré d’un énorme parc de 23 000 m2 (!), et le parcours de golf situé juste à côté s’étend sur une superficie incroyable de 80 hectares. Un parcours long et exigeant. Le Volvo World Match Play Championship y a été organisé trois fois et, après une pause de cinq ans, les responsables pensent accueillir un nouveau grand tournoi de l’European Tour.


DiffiCi LE , m A is sE rviCE gr A n DiOsE
Des départs les plus reculés (noirs), le Finca Cortesin est un vrai monstre, et même des jaunes il est encore extrêmement difficile à jouer. Une fois sorti des tee-boxes, on ne joue jamais droit, et par endroits, des gorges impressionnantes doivent être franchies. Tout joueur qui n’est pas extrêmement long devrait plutôt choisir l’Executive Gold Tee, comme on l’appelle ici. Même de ces départs avancés, le défi est suffisamment grand. Le tarif officiel de 280 euros comprend une voiturette avec GPS, et les assistants qui vous apportent durant la partie des fruits et un linge frais font aussi partie du service.
On transpire même en voiturette, comme au trou no 4, où le départ fortement surélevé laisse voir un grand lac devant le green. Les pros atteignent le green à 300 mètres en un coup, les bons amateurs peuvent tenter leur chance à 230 mètres. Mais on peut aussi jouer sans problème la balle à droite de l’eau. Ce court par 4 fait partie des trous les plus faciles mais les plus spectaculaires du parcours.
Les nombreuses grues se remarquent surtout sur les premiers trous et sur le 10. Trente-deux énormes villas sont en construction ici, dont la moitié, selon René Zimmer, le directeur général, a déjà été vendue sur plan, à des prix allant de 3,5 à 7 millions d’euros. Les villas déjà existantes, nettement plus petites et situées à côté de l’hôtel, sont pour ainsi dire de bonnes affaires: elles ont changé de propriétaire il y a quelques années pour 1,8 million d’euros seulement. La finance d’entrée dans le club de 65 000 euros ne joue pas un très grand rôle ici.
Un prOj ET immOBi L i E r giBr ALTA r E n A rrièr E-pLA n Alcadeisa est tout autre. Le seul 18 trous de la Costa del Sol se trouve pratiquement au bord de la mer, à quelques kilomètres au sud de Valderrama et des autres parcours. Alcadeisa a fêté en septembre son 25e anniversaire et attire toujours des masses de golfeurs grâce à ses vues fantastiques, notamment sur le rocher de Gibraltar. Alcadeisa «se vend» comme un links, mais mis à part le fait qu’il se trouve à proximité de la plage et qu’on ne passe pas près du clubhouse après les neuf premiers trous, il n’a rien en commun avec ce type de parcours. C’est un terrain qui monte et qui descend. Une voiturette est nécessaire pour la grande majorité des vacanciers qui préféreront cette variante plus agréable à la marche à pied. Il est aussi plus facile de passer assis les périodes d’attente. La vue sur la mer compense beaucoup de choses, et les Suisses derrière nous ne se privent pas pour immortaliser les vues avec leurs téléphones portables. Le parcours en lui-même est très spectaculaire. Il commence de façon soft avec un par 5 très court, mais change vite. La vue à l’arrière-plan devient fabuleuse sur le trou no 5 à gauche la plage et la mer, en arrière-plan Gibraltar et loin en bas le fairway. De petits ruisseaux reviennent tout le temps en jeu, et l’on passe une fois par-dessus un passage pour piétons qui relie les maisons à la plage. Ici, au lieu de villas, on voit des rangées de maisons mitoyennes à côté de certains fairways, mais grâce à la vue dominante sur le grand bleu, elles ne dérangent pas trop. Les trous 11 à 13 passent à nouveau près de l’eau. Le 12 est spécialement savoureux: des départs jaunes, la balle doit franchir une surface d’eau et de buissons sur 200 mètres avant d’atteindre un green situé nettement plus bas. Sur ce parcours aussi les derniers trous sont plus agréables à jouer. Les golfeurs qui n’en auront pas eu assez pourront encore se défouler sur l’Alcadeisa Heathland Course, plus récent et nettement plus long. Le green fee de 72 euros y est relativement moins cher que sur le links, où il faut compter 90 euros environ, suivant l’heure de la journée. D’autres appartements se construisent autour du resort. La crise immobilière espagnole semble loin, même si l’on peut se demander qui voudra acheter les nouveaux appartements de vacances.
«Finca Cortesin est en principe un projet immobilier», explique le directeur général allemand lors d’un entretien avec un groupe de journalistes de golf de divers pays. Mais on investit aussi sur le parcours. Dernièrement, les 18 greens ont été rénovés avec du gazon de type Bermuda grass. Les fairways avaient déjà été pourvus de ce gazon robuste, surtout utilisé en Floride. Ils sont arrosés d’eau 100% recyclée provenant de la commune voisine de Manilva. On utilise en majeure partie de l’engrais, des insecticides et des fongicides biologiques, afin de limiter les effets sur la nature. Le risque de perdre une ou plusieurs balles est grand, les arbustes parfois assez épais autour des trous «avalent» les coups ratés, si bien qu’aucun journaliste n’a pu se targuer d’être rentré au chic clubhouse du Finca Cortesin sans avoir perdu de balle. Malgré cela, tous ont été enchantés par ce parcours exigeant qui invite au match play. Le trou no 15 est particulièrement spectaculaire, avec son départ passant par-dessus une grande gorge, avant de monter et de redescendre abruptement jusqu’au green. En comparaison, les trois derniers trous sont presque reposants. Après la partie, il est possible de se relaxer dans le spa avec son énorme piscine couverte, au beach club de l’hôtel ou simplement dans l’immense parc doté de deux magnifiques piscines. La mer est visible mais se trouve à quelques kilomètres de distance.
Finca Cortesin (en haut): le trou no 12, vue sue le trou no 18 et la zone d’entraînement.





«mE m BE r CLUBs» h U ppÉ s AUTOU r DE mA r BELLA
La demande est nettement plus forte autour de Marbella, le centre névralgique. D’énormes publicités vantent les tout nouveaux lotissements de luxe. Dans un rayon de vingt kilomètres, une trentaine (!) de parcours de golf attirent la clientèle, venant principalement d’Angleterre et du nord de l’Europe. Je joue une partie à l’Aloha, un «member club» huppé, en compagnie d’un couple belge qui vit la plus grande partie de l’année au sud de l’Espagne. Pour devenir membre de l’Aloha, il faut d’abord acheter l’une des 1200 actions du club (actuellement à 25 000 euros), puis s’acquitter d’une finance d’entrée à fonds perdu de 20 000 euros. Quelques tee-times sont réservés aux visiteurs. L’Albrecht Golfführer indique (encore) un green fee de 160 euros, mais depuis que les greens ont été complètement rénovés pour 500 000 euros, les visiteurs sont aussi invités à passer à la caisse. Actuellement, il faut débourser 225 euros pour les 18 trous, et 50 euros supplémentaires pour une voiturette électrique. Le parcours est relativement plat et se joue sans problème à pied. Juste avant notre visite, Miguel Ángel Jiménez, membre d’honneur, y avait organisé son ProAm annuel, et quelques minutes après notre départ, Padraig Harrington débutait sa partie en compagnie de trois amis (dans deux golf carts). L’Irlandais, triple vainqueur en Major, est également membre ici, me raconte le starter. Malgré les personnalités en vue et la proximité avec Puerto Banus, le port de la «jet set», je trouve personnellement Aloha trop cher. Son parkland est joli et agréable à jouer, mais ne remplit pas mes attentes au niveau prix et prestations. prix r ÉAL isTE s à r iO rEAL
Oliviers géants à Finca Cortesin.
Au centre: Members Club Aloha; le plus ancien club de Marbella, Rio Real; vue sur la mer à Alcadeisa.Ci-essous: le spectaculaire trou no 15 à Finca Cortesin.
Rio Real, le plus ancien parcours de Marbella, est un peu différent: situé au-dessus de la ville, il a été dessiné par le célèbre architecte espagnol, Javier Arana, et a ouvert en 1965. Le green fee 18 trous coûte seulement 75 euros le matin avant 9 heures. Les voiturettes ne sont pas nécessaires, en revanche un jeu précis entre les vieux palmiers, les pins et les eucalyptus est requis. Les greens sont rapides et de bonne qualité, les fairways assez variés. L’autoroute A7 passant à proximité s’entend sur deux ou trois trous. Le parcours est en général bien occupé. Notre partie à deux tôt le matin était très agréable, et en moins de trois heures nous étions de retour à l’hôtel, juste à côté du parcours. L’aéroport de Málaga n’est distant que de 40 minutes. Rio Real est donc le point de départ idéal pour un court séjour sur la Costa del Sol. Le premier vol de Swiss depuis Zurich atterrit déjà à 9 heures à Málaga, et le jour du retour on peut encore jouer 18 trous sans problème. L’offre sur la Costa del Golf est énorme et va de la classe à la masse. Il est certainement préférable et plus avantageux de réserver à l’avance un arrangement avec golf et hôtel. Chez Golf-extra, par exemple, il est possible de réserver sept nuits au Rio Real avec cinq green fees pour février 2018 à partir de 1349 euros, tandis que le package de luxe à Finca Cortesin commence à 3400 euros. Le vol n’est pas compris, mais les green fees sur les parcours exclusifs de Valderrama, Sotogrande, San Roque Old Course et Alcadeisa Links le sont.
