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«De préférence hier», est le souhait de paolo Quirici, directeur sportif de l’AsG, à propos du nouveau centre de performance suisse. mais le projet est complexe, les exigences élevées et, pour diverses raisons, difficiles à satisfaire.
La sixième formation continue pour les douze coaches Elite ASG s’est tenue à Losone en octobre. La première journée a été consacrée à l’entraînement mental, avec une conférence du Prof. Bruno Demichelis, venu d’Italie, qui a travaillé entre autres durant vingt ans avec l’AC Milan. Des master coaches confirmés ont ensuite donné des impulsions aux entraîneurs et aux joueurs dans leur domaine de prédilection, comme par exemple le Prof. Dr. Rob Neal dans le domaine de la biomécanique et du développement technique, ou Viktor Gustavsson dans le petit jeu. Les juniors ont ensuite disputé pendant deux jours des match plays individuels et en foursome pour leurs régions.
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«Ces journées étaient à la fois une formation continue pour les coaches et une occasion idéale pour travailler l’esprit d’équipe», résume Marcel Meier, responsable de la formation pour l’ASG. Cette manifestation a lieu deux fois par année. Comme toujours, on est très bien accueilli au Tessin mais, pour une telle formation, un «National Performance Center» propre à l’ASG serait «encore mieux, naturellement». Marcel Meier se souvient qu’on parlait déjà d’un tel «home of golf» avant son entrée en fonction il y a sept ans. Mais il relativise aussitôt: «L’Association suisse de tennis a attendu une bonne dizaine d’années avant que le centre de Bienne soit opérationnel.»
Une position centrale Depuis qu’il occupe le poste de directeur sportif de l’ASG, Paolo Quirici, ancien playing professional à la brillante carrière, a investi une part considérable de son travail dans le concept pour un centre national de performance et de compétence. Il y a un an environ, Paolo Quirici en décrivait les points forts (voir GOLFSUISSE 6/2016). Aujourd’hui, il s’agit de le concrétiser dans une évaluation complète. L’une des exigences fondamentales, pour ce centre comme pour Paolo Quirici, est un accès facile des quatre coins du pays. Les personnes qui travaillent, évaluent ou se forment à cet endroit ne doivent pas être obligées de passer la nuit sur place, avant ou après leur journée au centre. Au contraire, il doit être possible de venir et de repartir à la maison le jour même. «Une situation centrale est donc indispensable pour le projet», estime le directeur sportif de l’ASG. «Le mot clé est l’excellence», poursuit-il. Cela ne veut bien entendu pas dire un projet de luxe. Paolo Quirici parle d’une solution pratique et acceptable dans les conditions existantes. Et donc de la meilleure solution possible, tout en tenant compte des contraintes inévitables. Selon lui, un centre d’entraînement qui fonctionne de façon intensive ne peut pas se situer dans un club doté d’un parcours 9 ou 18 trous, ceci dans l’intérêt des membres, dont les possibilités de jeu doivent être entravées le moins possible. Il faudrait donc trouver une installation avec 27 ou 36 trous, située à un endroit raisonnablement central, ce qui ne n’est pas monnaie courante en Suisse. A cela s’ajoutent d’autres réalités. Il faudrait par exemple pouvoir utiliser entièrement le driving range. Cela pourrait entraîner une surcharge à certains moments. De grandes zones d’entraînement pour le petit jeu sont nécessaires.
L’utilisation intensive des installations causerait continuellement des dégâts, par exemple en raison des nombreux divots, des dégâts dont on ne pourrait pas assumer la responsabilité. Ce point, qui peut sembler plutôt accessoire à certains, est, selon Paolo Quirici, important dans le choix d’un centre de performance. «Il y a toute une liste de critères qui doivent être remplis pour trouver finalement la bonne solution», dit-il.
Le retard a un avantage Paolo Quirici ne cache pas qu’en Suisse il y a beaucoup à rattraper au niveau du développement des joueurs de talent. «Nous en sommes sesse, pointe désormais au 33e rang du classement amateur mondial. Quant à la Valaisanne Azelia Meichtry, elle fut éliminée du top 100 en raison d’une blessure fastidieuse. Mais un nouveau nom suisse y est apparu en revanche: Elena Moosmann, 15 ans, un talent d’exception. La junior de Zoug ne joue au golf que depuis cinq ans, mais a pratiquement gagné tout ce qu’il y avait à gagner cette saison en Suisse. Sans oublier, entre autres, son sensationnel 3e rang lors du Girl’s British Open. Elena Moosmann a logiquement fait un gigantesque bond en avant cette année: de la 2659e joueuse elle est devenue la numéro 81 mondiale – à seulement 15 ans. La Luzerner Zeitung a consacré une page entière à «l’espoir de l’année». Qui dévoile, entre autres choses, son objectif à long terme, à savoir les JO de Tokyo 2020. Paolo Quirici, directeur sportif de l’ASG, estime qu’elle en est parfaitement capable: «Elle a un immense talent et d’ores et déjà une grande force mentale. Elle sait se concentrer.» A l’occasion de son premier tournoi sur le circuit professionnel, le VP Bank Ladies Open de Gams, Elena Moosmann a montré qu’en matière de longueurs elle est tout à fait dans le coup. Mais elle y a compris dans le même temps qu’elle doit «améliorer son petit jeu».
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Chez les amateurs, c’est également un joueur de 15 ans, Nicola Gerhardsen, qui a fait le plus grand saut au classement mondial. En l’espace de douze mois, le junior du Golf Club Rheinblick a progressé de plus de 3500 (!) rangs. Et il n’avait même pas reçu de points supplémentaires pour la promotion lors du Championnat d’Europe par équipe chez les boys. D’autres joueurs ont également fait preuve de progrès énormes. Michael Weppernig et Alessandro Noseda, par exemple, qui ont survolé un millier de places en une année.




Après le passage chez les pros de Marco Iten et Mathias Eggenberger, c’est le Grison Jeremy Freiburghaus, 21 ans, qui est l’amateur suisse le mieux classé. Au mois de mars, il a gagné son premier tournoi en Afrique du Sud, le Northern Amateur Open de Johannesburg. Avec les autres résultats canon obtenus cette saison, Jeremy Freiburghaus a remonté quatre cents places au classement amateur mondial. Il fut aussi le seul amateur suisse à se qualifier pour la «second stage» de la Q-School pour l’European Tour.
Contrôle indispensable
tous conscients. Nous sommes en retard par rapport à d’autres pays. Mais le retard a aussi un avantage. Nous avons ainsi la possibilité d’observer, et de reprendre certaines idées.» Et d’ajouter: «Nous voulons améliorer la situation actuelle, nous y travaillons chaque jour. Le soutien de la commission sportive et du comité de l’ASG ces trois dernières années a été, à mes yeux, extraordinaire. L’ASG a apporté des améliorations significatives. Mais tant que nous ne pourrons pas installer un toit adapté sur les fondations et construire des murs solides, la maison ne sera pas terminée. Nous devons maintenant trouver le meilleur toit possible.»
Les pays, respectivement les associations analysés par Paolo Quirici, sont proches: l’Italie, l’Allemagne, la France et l’Espagne. Les associations concernées disposent de centres de compétences nationaux, parfois depuis plus de quinze ans. A cet égard, le nom de Dietmar Hopp, entrepreneur allemand, milliardaire et grand promoteur du sport, revient inévitablement. Les installations de St. Leon-Rot, près d’Heidelberg, sont l’oeuvre et la propriété de Dietmar Hopp, tout comme Terre Blanche dans le sud de la France, aujourd’hui le deuxième centre de performance national après celui de Paris. En Italie et en Espagne, les centres se trouvent dans les capitales, Rome et Madrid. Dans chaque pays, la visite régulière du centre,
Les joueurs ne viendront pas seulement s’entraîner un jour dans le centre suisse avant de repartir à la maison. Un point important sera le contrôle minutieux des prestations et des progrès. Un jeune de 14 ans, par exemple, sera évalué et jugé durant sa visite au centre. Ses capacités seront analysées. Son entraîneur et lui-même recevront ensuite des directives concrètes basées sur l’état de son développement. On pourrait presque parler de devoirs à domicile. De cette manière, les jeunes recevront non seulement des conseils sur lesquels ils devront s’appuyer lors de l’entraînement, mais ils pourront également suivre leurs progrès. Lorsqu’on demande à Paolo Quirici quand il au moins une fois par année, est obligatoire pour les golfeurs qui profitent de ce soutien. Cela sera aussi le cas dans le futur centre suisse. Le directeur sportif de l’ASG prévoit que les joueurs de la relève U14 se réuniront une fois par an pour une journée. Pour les 15/16 ans, deux jours sont prévus, et pour les plus âgés des jours supplémentaires. Enfin, le centre devra devenir une seconde maison pour les professionnels. aimerait voir se réaliser le centre de compétence, il répond par une jolie pirouette: «Si possible hier.» Mais il reste beaucoup à accomplir. La direction de l’ASG devra notamment donner sa bénédiction, afin que le financement de l’ensemble du projet reste dans un cadre supportable.