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«Bossy» reste le meilleur


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Stefan Waldvogel
Même sans titre sur le Senior Tour, le bilan de la saison est tout à fait positif pour André Bossert. «En Finlande j’ai été à un point de la victoire et j’ai passé le cut lors des trois Majors chez les seniors», résume-t-il. Avec dix classements top 10 sur l’European Senior Tour, «Bossy» pointe au 15e rang à l’Ordre du mérite, avant la finale de décembre à l’île Maurice. Sur la base de ses gains d’environ 90 000 euros, le routinier zurichois reste le mieux payé des golfeurs suisses pour la quatrième année consécutive. La situation des «novices» est nettement plus dure. Marco Iten (Rheinblick), devenu pro à 26 ans, donc relativement tard, a réussi à poser assez rapidement ses marques au troisième niveau. Début février, il a gagné son premier tournoi sur le Pro Golf Tour, puis un autre au mois d’août, sans parler de ses cinq classements top 10. «En montant directement sur le Challenge Tour, j’ai heureusement atteint mon premier objectif de la saison», commentait le Zurichois. Début novembre, il s’est en outre qualifié pour la finale de la Q-School en avec sa première victoire sur le circuit professionnel.
Ci-dessus: André Bossert, en 2017 encore une fois le pro suisse le plus performant. Au centre: Marco Iten, Joel Girrbach, Mathias Eggenberger, Luca Galliano et l’amateur Jeremy Freiburghaus.
Ci-dessous: Albane Valenzuela, Elena Moosmann, l’espoir qui monte, et Caroline Rominger.
Espagne, où il se bat pour grappiller l’un des vingt-cinq tickets en jeu pour l’European Tour (voir encadré).
JoeL GIRRBACh: «pLUs vITe méCoNTeNT »
Marco Iten a joué vingt-quatre tournois cette saison, dont six sur le Challenge Tour. Seul Joel Girrbach (Lipperswil), 24 ans, a bénéficié cette année d’un droit de jeu complet à ce niveau. En remportant le Swiss Challenge au mois de juin, il a également gagné son premier titre en tant que pro. Mais il n’a plus affiché la même réussite durant la deuxième partie de la saison. «Je ne sais pas vraiment pourquoi mais quelque chose ne marche pas, il y avait sans cesse des hauts et des bas», disait Joel Girrbach après une série de cuts manqués cet automne. Il admet certes qu’après sa victoire, il était devenu plus difficile de gérer ses propres attentes: «On est plus vite insatisfait et, du coup, on joue avec moins de décontraction.» En juin, Joel Girrbach s’était de surcroît séparé de son caddie, et l’entente avec le successeur de celui-ci «n’était pas aussi harmonieuse que prévue».
Après la victoire au Golf Sempachersee, Joel Girrbach pointait un temps à la 5e place du classement annuel. Or à la fin de la saison, il a dû se contenter du 45e rang. «J’ai forcément voulu plus, mais ce 45e rang me donne quelques droits de jeu sur l’European Tour. Je peux donc me rendre à la finale de la Q-School en Espagne sans trop stresser», expliquait le Thurgovien peu de temps après le tournoi final du Challenge Tour, à Oman. La saison de Benjamin Rusch, de Lipperswil comme Joel Girrbach, était en revanche plutôt décevante. Il a participé à treize tournois du Challenge Tour et sa 12e place lors du Swiss Challenge était son meilleur résultat, en plus d’un 3e rang sur le Pro Golf Tour. La plupart des connaisseurs avaient également attendu davantage de Mathias Eggenberger (Bad Ragaz), le deuxième Suisse à être passé pro récemment. «Il a un immense potentiel et son attitude est très positive, mais il a probablement sous-estimé la difficulté du passage dans le camp professionnel», a déclaré le directeur du sport de l’ASG, Paolo Quirici. Un 4e rang sur le Pro Golf Tour était son meilleur résultat de la saison mais il a manqué le cut lors de la moitié des tournois. Luca Galliano, 31 ans, le Tessinois établi à Côme, fut le seul des six Suisses en lice à l’Omega European Masters de Crans-Montana à avoir réussi à se qualifier pour la finale. D’habitude, il alterne lui aussi entre le deuxième et le troisième Tour. Sur le Pro Golf Tour il a trois classements top 10 à son compte.
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Chez Les pRoeTTes
Le bilan est dégrisant chez les proettes suisses. Tant Fabienne In-Albon que Melanie Mätzler ont été éliminées du classement annuel du Ladies European Tour (LET). Toutes deux ont fait face à de gros problèmes de santé et ont souffert dans le même temps du nombre réduit de possibilités de
Q- school: g irr B ach et i ten en finale
pour la première fois depuis quatre ans, deux pros suisses ont la chance d’obtenir le sésame au niveau de l’european Tour: Joel Girrbach s’est qualifié directement pour la finale et marco Iten grâce à un bon 8e rang dans la «second stage».
Sur les trois cents pros et amateurs de la «second stage», un petit quart s’est qualifié pour la lutte décisive pour une carte du Tour 2018. Malgré un couac et une carte de 77 coups au quatrième tour, Marco Iten, 27 ans, a réussi à se maintenir au top 10. Avec un score total de deux coups sous le par, il avait finalement trois coups de réserve pour passer plus loin. «Je suis naturellement content d’avoir réussi à me qualifier pour la finale», estimait le néo-pro qui est déjà assuré de «monter» sur le Challenge Tour, grâce aux bons résultats obtenus sur le Pro Golf Tour. S’il parvenait à se classer au top 25 lors de la finale à Lumine, Marco Iten obtiendrait un droit de jeu (limité) sur l’European Tour.
Freiburghaus tout près L’amateur Jeremy Freiburghaus a, lui, été éliminé de justesse. Bien parti dans ce tournoi de la «second stage», le Grison de 21 ans a perdu beaucoup de terrain au deuxième tour avec une carte de 78 – comprenant un quadruple bogey au trou no 6 et des balles injouables à deux reprises. «J’ai mal joué stratégiquement en prenant trop de risques», résume-t-il sa mésaventure. Avec une carte de 69, le deuxième meilleur score du jour au dernier tour très venteux, Jeremy Freiburghaus a avancé de 23 places. A la fin, il est passé à côté de la finale pour deux petits points. jeu sur le LET. Athlète olympique, Fabienne In-Albon a annoncé son retrait pour la fin de la saison (voir interview p. 46).
L’élimination de Benjamin Rusch et de Mathias Eggenberger était en revanche sans appel. Le Thurgovien a partagé le 58e rang, notant dix coups de trop pour pouvoir passer plus loin. Mathias Eggenberger (Bad Ragaz) est resté au-dessus du par dans les quatre tours.
Suivez sur Golfsuisse.ch comment Marco Iten et Joel Girrbach se battent dans la finale au Golf Club Lumine.

Paolo Quirici, qui avait espéré qu’elle tente de se qualifier pour les JO de Tokyo, accepte évidemment la décision de la joueuse. A son avis, le Ladies European Tour est en crise parce qu’il n’est pas en mesure d’offrir suffisamment de tournois aux joueuses. Ce fait a sans doute largement contribué à la décision de Fabienne In-Albon. La Tessinoise Anaïs Maggetti n’a joué que deux tournois sur le Ladies European Tour cette saison, de même que trois plus petits sur le LET Access. Ainsi, cette année encore Caroline Rominger fut la meilleure proette suisse avec un 17e rang au classement annuel du LET Access. «Cela me fait plaisir, car cette année de nombreuses joueuses du LET étaient également au départ», commente
Caroline Rominger. Reste que ses gains sont plus que modestes avec 9 500 euros pour une douzaine de tournois. La Grisonne, 34 ans, serait quand même qualifiée pour la finale de la Q-School au Maroc. Mais elle renonce à y aller, disant qu’on ne sait toujours pas quels tournois auront lieu à quel moment sur le LET.

Les AmATeUR es eN FoRCe
Aux yeux de Paolo Quirici, la situation est en revanche fort réjouissante chez les joueuses amateur: «Les excellentes performances d’Albane Valenzuela inspirent visiblement nos girls en Suisse.» La Genevoise de 19 ans a pointé par intermittence au 2e rang du classement mondial amateur cet automne. Actuellement, elle est la 3e meilleure joueuse amateur du monde. Lors du Championnat d’Europe de Lausanne et du
Championnat amateur américain – elle a gagné l’argent dans ces deux grands événements – elle a ressenti des douleurs à l’épaule et a dû renoncer à participer à l’Universiade organisée à Taiwan. Actuellement, Albane Valenzuela joue sa deuxième saison au sein de l’Université d’élite de Stanford, bénéficiant «des meilleures possibilités d’entraînement imaginables».
Les deus sœurs lausannoises, Kim et Morgane Métraux, sont à la même enseigne. Elles jouent dans l’équipe de la Florida State University, et leurs nombreux bons résultats leur ont permis d’intégrer le top 100 du classement amateur mondial féminin. En l’espace de deux ans, elles ont ainsi avancé de plus de deux cents places. Grâce, entre autres, à sa médaille de bronze lors du Championnat d’Europe de Lausanne, Morgane Métraux, deuxième meilleure Suis-