
11 minute read
LE NOUVEAU PRODIGE AMéRICAIN
Justin Thomas est le joueur de l’année 2017. L’Américain a brillamment réussi à sortir de l’ombre de son ami Jordan Spieth.
Il y a un peu plus d’une année, il était un simple «figurant» – du moins en comparaison avec Jordan Spieth, dont l’ascension fulgurante à la tête du classement mondial avait fasciné la planète golf. Justin Thomas, voyant le succès de son copain, fixait prudemment ses propres objectifs: peut-être une deuxième victoire sur l’US PGA Tour et de bons résultats lors des Majors – puis avancer de toute façon dans sa carrière de pro. Sortir si possible de la grande masse des golfeurs professionnels qui ont remporté une seule victoire sur le circuit. Comme lui-même, puisque ses 70 départs sur l’US PGA Tour ne lui avaient valu qu’un unique titre. Or à la fin de la saison 2017, Justin Thomas, 24 ans, vit un rêve éveillé. Sa carrière a fait un grand bond en avant. Les succès se sont alignés à la vitesse grand V. Son destin a enclenché le turbo. En l’espace d’une année, Justin Thomas, ce pro pareil à tant d’autres, est devenu l’un des protagonistes les plus en vue du circuit professionnel. Début octobre, pour clore la saison, il a reçu le Jack Nicklaus Award qui revient au «PGA Tour Player of the Year». On ne gagne pas cette distinction dans une compétition, elle vous est décernée. Les membres de l’US PGA choisissent chaque année le professionnel qui a le plus marqué la saison. Dustin Johnson, Jordan Spieth et Hideki Matsuyama faisaient eux aussi partie du dernier carré. Mais le fait que la décision soit finalement tombée en faveur de Justin Thomas n’a surpris personne, étant donné les triomphes du jeune Américain. Il a mis cinq victoires dans son escarcelle, dont son premier titre majeur lors du PGA Championship. Au Sony Open de Hawaii, il a mené dès le premier tour avec le score de 59 et n’a plus cédé le leadership jusqu’à la fin. A cela s’ajoute la victoire à la FedEx Cup avec le fameux bonus de dix millions de dollars. Son
Advertisement

Tiger AnnonCe son CoM ebACk
Tiger Woods veut revenir à la compétition à l’occasion de son propre tournoi fin novembre. Un comeback qui crée la surprise.
Tiger Woods a dû faire l’impasse sur toute la saison 2016 pour cause de blessures au dos. Le retour du plus grand golfeur de tous les temps s’était fait attendre. Il a finalement repris la compétition lors de son propre tournoi, le Hero World Challenge, en décembre 2016. Un cut manqué plus tard, le tenant de quatorze titres majeurs, souffrant toujours de douleurs au dos, a été contraint à l’abandon au Dubai Desert Classic. En avril
2017, il a subi sa quatrième opération au dos depuis 2014. Personne n’était vraiment sûr à ce moment-là que le champion de 41 ans retrouve un jour le chemin du circuit professionnel – y compris lui-même. «Je ne sais pas ce que l’avenir me réserve», disait Tiger Woods encore à fin septembre, lors de la Presidents Cup. Il n’excluait même pas un scénario dans lequel il aurait définitivement abandonné le golf professionnel.
L’annonce de son retour, un mois plus tard, était donc plutôt surprenante. «Je suis ravi de reprendre la compétition à l’occasion du tour de 63 – neuf coups sous le par et un nouveau record de tournoi – lors de l’US Open à Erin Hillsma a également fait sensation. A ce jour, personne n’a réussi un score aussi bas à l’occasion de l’US Open.
Hero World Challenge», écrivait l’hôte de ce tournoi exclusif aux Bahamas, qui a lieu entre le 30 novembre et le 3 décembre. Tiger Woods a donc la possibilité de conclure une année difficile sur une note positive. Car en plus des problèmes de dos, le champion et père de deux enfants a du s’avouer coupable de conduite dangereuse au mois de mai. Le vainqueur de 79 tournois sur le PGA Tour devra non seulement s’acquitter d’une amende, mais aussi fournir du travail d’intérêt général et participer à des cours.
«Mauvais perdant»
Du pro lambda, Justin Thomas est devenu le numéro 4 mondial à la fin de la saison. Seuls Dustin Johnson, Jordan Spieth et Hideki Matsuyma pointent encore devant lui. Sur les vingt-cinq tournois joués cette saison, Justin Thomas a douze top 10 à son compte. Aucun autre joueur n’a gagné autant de prize money que lui en 2017, soit près de dix millions de dollars, sans compter le bonus FedEx, qui sera versé progressivement. Il existe d’ailleurs aussi une distinction pour le joueur ayant gagné le plus de prize money, l’Arnold Palmer Award, mais qui n’a de loin pas la même importance pour Justin Thomas que celle de «Player of the Year»: «C’est toujours un immense honneur de recevoir une distinction qui porte le nom de Jack Nicklaus. Elle a une signification énorme pour moi et je vais fêter cela pendant longtemps encore, disait-il dans son discours de remerciement, tout cela est assez fou, surtout pour quelqu’un qui avait des attentes comme moi. Je n’avais pas imaginé une seconde être capable d’obtenir cette distinction.»
Car au fond, Justin Thomas a toujours été avant tout le copain de Jordan Spieth. Depuis assez longtemps d’ailleurs. Jordan et Justin, ils se connaissent depuis leur adolescence. Spieth est Texan, Thomas vient de l’Alabama – tous deux ont des familles passionnées par le sport. Mais ce fut Justin Thomas qui a grandi dans un environnement classique de golfeurs.

Mike, son père, était teaching pro au Golf Club de Harmony Landing, pas loin de Louisville. Paul, son grand-père, avait déjà enseigné le golf et était lui-même un excellent joueur, ayant participé à l’U.S. Open d’Oakmont, en 1962. Enfant, Justin a passé une bonne partie de ses vacances à ramasser des balles sur le driving range de Harmony Landing, en attendant le match du soir contre son père. «Nous jouions toujours pour un dollar, se commandes :
Ce bijou original, créé par l’artisan-joaillier Michel h., est réalisable en or jaune, blanc ou rose, et disponible en bracelet ou en pendentif sur cordon à choix (noir, brun, blanc).

Tiger Woods à l’occasion du Presidents Cup.

Or jaune ou rose CHF 480.– Or blanc CHF 530.–prix TTC, frais de port en Suisse compris Livrable rapidement en recommandé dans une élégante pochette griffée Michel h.
Bijou en or massif 18 carats, ø 19,5 mm 032 420 76 66 | 079 439 95 21 | bijoux@michelh.ch souvient-il, c’était donc très sérieux. Je suis assez mauvais perdant, et chaque fois que je me suis mal comporté après une défaite, je devais payer un dollar.»
Lorsque Justin Thomas est entré à l’Université d’Alabama pour y rejoindre le «college team», tout le monde a vite compris que le nouveau venu était sacrément doué et pouvait livrer des scores très bas. Son physique n’est pourtant pas imposant, mais l’Américain fait malgré tout partie des gros frappeurs sur le Tour, grâce à sa dynamique exceptionnelle. Dans les statis- tiques de l’US PGA Tour, il figure cette saison avec une moyenne de 279 mètres, ce qui le classe dans le top 10 des «longhitters».

Jeu agressif
Son jeu est tout en puissance et agressivité. Il n’est pas adepte des approches tactiques et prudentes. «J’aime les scores bas. Je suis fan de birdies. Cela peut paraître fou, mais c’est surtout le mérite des parcours que nous avons joués pendant mes années de college en Alabama, explique-t-il, ils n’étaient pas particulièrement difficiles mais d’assez bonne qualité. On pouvait réaliser de bons scores et c’est exactement ce que notre coach Seawell nous a appris. Alors, si tu fais le saut et que tu vas affronter les pros sur le Tour, tu dois savoir comment réussir des birdies. Et tu dois savoir que faire lorsque tu es à -6 après neuf trous et que tu as une chance de faire 59. Tu n’as pas le droit de lâcher la bride ne serait-ce qu’un instant.» Etant donné son niveau de golf, Justin Thomas n’a tenu qu’une année à l’université. En 2012, il était le meilleur «college golfer» américain. Un an plus tard, il est passé pro. En 2014, il a joué
DAMes: Plus équilibré que JAMAis
Si vous cherchez une protagoniste ayant survolé le golf féminin cette année, vous serez déçu. Alors que la Néo-Zélandaise Lydia Ko était toute la saison à la recherche de sa forme naguère si irrésistible, et que la Thaïlandaise Ariya Jutanugarn n’a pas réussi elle non plus à renouer avec les succès de 2016, les grands titres ont été répartis de manière équitable. Cinq joueuses différentes ont remporté les cinq Majeurs 2017: Sung Hyun Park (US Women’s Open), Danielle Kang (KPMG Women’s PGA Championship), In Kyung Kim (Ricoh Women’s British Open), So Yeon Ryu (ANA Inspiration) et Anna Nordqvist (The Evian Championship) ont gagné ces titres prestigieux.
Dans la course pour la distinction Rolex Player of the Year, l’Américaine Lexi Thompson a également rejoint ce quintette. Cette distinction n’est attribuée qu’après le dernier tournoi de l’année, le CME Group Tour Championship, qui a eu lieu à la mi-novembre en Floride.
Un miracle de constance
Ce qui reste est la domination des SudCoréennes: elles représentent la moitié du top 10 au classement Rolex. Sur les cent meilleures joueuses, exactement 41 viennent de ce pays asiatique, fou de golf. Avant les derniers tournois, So Yeon Ryo, 27 ans, était en tête du classement mondial pendant dix-huit semaines parce qu’elle a grappillé des points avec une régularité de métronome. La Sud-Coréenne, qui a remporté son deuxième Majeur cet été avec l’ANA Inspiration, ne passe pas pour une gagnante en série sur le LPGA Tour américain, mais plutôt comme un miracle de constance. Celle qui, en 2011, n’avait pas seulement gagné son premier titre LPGA en remportant l’US Women’s Open, mais aussi assuré son droit de jeu sur le Tour américain avec ce titre majeur, se classe depuis des années parmi les premières. En 2012, elle avait gagné le Louise Sugg Rookie of the Year Award. Depuis, elle a empoché près de neuf millions de dollars en prize money. Et pourtant, So Yeon Ryu s’était au second niveau sur le Web.com Tour, avant de débuter sur l’US PGA Tour. «La différence entre cette époque et aujourd’hui n’est au fond que l’expérience, constate-t-il, il faut choisir les bons points, c’est ce que j’ai appris. La plus grande différence dans mon jeu est probablement que je sais mieux quand je peux être agressif et quand mon jeu est suffisamment bon pour mettre le paquet.» A côté du parcours, Justin Thomas est un gars calme et réfléchi, il n’a rien d’un type déjanté. Au contraire: l’Américain en a étonné plus d’un quand ses parents étaient en permanence à ses côtés pendant sa première année de pro. Sa mère participait même aux dîners avec les copains de son fiston. Le succès de celui-ci n’y a pas changé grand-chose. L’influence de ses parents reste grande et même depuis qu’il est titulaire de Major, le jeune homme continue de suivre leurs conseils.


Cette année, il a dépassé son ami Jordan Spieth. Le duo a déjà fait de nombreux voyages ensemble. Il y a plus de dix ans, les deux ados ont représenté les USA lors de l’Evian Junior Masters sur les hauteurs du Léman. «Nous prenons rarement le temps de nous demander ce que nous avons déjà accompli, racontait Justin Thomas à la revue Golf Digest en 2014, mais je le fais probablement plus souvent que Jordan. C’est trop cool.» Comme il se doit, Justin Thomas s’est installé, lui aussi, sur la très chic Jupiter Island, en Floride, où il s’entraîne en compagnie de Tiger Woods, Jordan Spieth ou Rickie Fowler. Lorsque l’ouragan Irma s’est approché de l’île, Justin Thomas a mis la précieuse Wanamaker Trophy, gagnée lors de l’US PGA Championship, en sécurité dans le coffre-fort de Rickie Fowler. On se donne des coups de main entre voisins.
déJà victorieux dans la nouvelle saison
Ces champions partent aussi en voyage ensemble. Chaque année, Justin Thomas fait une petite virée dans les Caraïbes en compagnie de Rickie Fowler, Jordan Spieth et Smylie Kaufman. A cette occasion, le groupe, qui se nomme «spring boys», passionne les fans avec des snapchats déjantés de leurs parties de golf privées et leur allure légèrement débraillée. Mais l’Américain reste néanmoins concentré sur ses objectifs. 2018, il le sait bien, sera une année dure. Déjà parce qu’il sera difficile de surpasser les succès de l’année précédente. «Je vais essayer de passer beaucoup de temps avec Tiger, et je vais aussi parler avec Jordan. Ces deux sont de bons amis qui ont réussi quelque chose de semblable, voire beaucoup plus que moi, disait-il en interview avec la chaîne sportive ESPN, je dois simplement comprendre comment adapter mes objectifs et comment gérer cette situation.» mise au golf plus ou moins par hasard. Comme beaucoup d’autres jeunes filles asiatiques, elle était destinée à une carrière de violoniste. Mais en découvrant le golf à l’occasion d’un cours d’initiation en deuxième primaire, elle a relégué la musique au statut de hobby. sang chaud
Le fait est que Justin Thomas est, à côté de Tiger Woods, Jordan Spieth et Jack Nicklaus, le seul joueur à avoir gagné, depuis 1960, cinq tournois sur l’US PGA Tour en une seule saison, avec un Major en guise de supplément. La barre est donc placée très haut pour la saison 2017/18. Mais le premier obstacle est d’ores et déjà franchi: fin octobre, Justin Thomas a gagné pour la troisième fois consécutive le CIMB Classic en Malaisie. Il est désormais numéro 3 mondial. Rien ne semble pouvoir arrêter la nouvelle «shooting star».
Non, ce jeune homme ne ressemble pas à un sportif percutant: au premier abord, John Rahm a plutôt une allure un peu pataude et maladroite, aux antipodes de l’athlète-né. Mais le bilan de sa saison a vite fait de rectifier cette impression: en l’espace de douze mois, l’Espagnol a muté du statut d’amateur à celui d’un des dix meilleurs joueurs mondiaux. Il a gagné deux tournois et fait la une des journaux, surtout en Europe.
Après tout, John Rahm, 23 ans, est Espagnol de naissance, ce qui fait naître l’espoir de le voir suivre les traces d’un Severiano Ballesteros, José Maria Olazábal ou Sergio García. Sauf que John Rahm est certes Espagnol mais qu’il a, au contraire de ses compatriotes, suivi la filière typique du «college golf» américain. Ce fut à l’Arizona State University, reconnaît-il, qu’on a fait de lui le pro de niveau mondial qu’il est devenu aujourd’hui. «Mon coach n’était pas sûr que j’y arriverais, se souvient-il, mais il a simplement misé sur moi.» Etant donné que John Rahm ne parlait pas l’anglais il y a six ans et qu’il n’avait jamais été aux Etats-Unis auparavant, c’était plutôt risqué. Mais Tim Mickelson, frère de Phil et coach de l’équipe masculine de l’Arizona State University, croyait en ce type au sang chaud qui semblait, déjà à cette époque, doté d’une confiance en soi surdimensionnée. «C’est primordial, répond-il en balayant les critiques, si l’on ne croit pas en soi-même, personne d’autre ne le fera.» ascension rapide chez les pros
Le nombre de ceux qui sont convaincus par John Rahm a massivement augmenté au fil des années. Après tout, cet Espagnol était, pendant ses années universitaires, le premier golfeur à rester en tête du classement mondial amateur pendant soixante semaines, à contribuer à onze victoires au niveau du «college golf» pour Arizona State et qui était aussi le meilleur amateur lors de l’US Open 2016.
Après avoir passé dans le camp professionnel, rien n’arrêtait l’ascension de l’Espagnol: lors de son premier tournoi pro, le Quicken Loan National, il était en tête pendant les deux premiers tours et a terminé 3e. Au premier tournoi du World Golf Championship de la saison 2017 il était également 3e, puis lors du tournoi de match play qui a suivi, il ne s’est incliné qu’en finale contre Dustin Johnson. Et en gagnant au début de l’été le Dubai Duty Free Irish Open, il a intégré le top 10 mondial. Il semble évident que John Rahm fera partie de l’équipe européenne de Ryder Cup 2018. «Il sera un formidable plus, assure le champion olympique Justin Rose, je pense que John Rahm deviendra une superstar ces prochaines années.» Un avis que partage visiblement aussi Tim Mickelson, puisqu’il a démissionné de son job de coach à l’Arizona State University pour devenir le manager du nouvel espoir au firmament golfique. Mais Tim Mickelson n’est pas le seul à savoir que John Rahm peut parfois être lui-même son propre obstacle majeur. L’Espagnol est en proie aux accès de rage et aux émotions. Au début de sa carrière de pro, il se mettait souvent en colère pour un rien sur le parcours. Tim Mickelson le fait suivre depuis quelque temps déjà par un coach mental, Joseba del Carmen, chargé depuis 2014 de brider le tempérament de l’Espagnol, a d’ailleurs eu à faire à des problèmes bien plus explosifs au cours de sa carrière, puisqu’il gagnait autrefois sa vie en désamorçant des bombes.
