RAVEL T l es classiques

Les réservations sont très bonnes pour l’Afrique du Sud, entre autres. A l’image, le Fancourt Links Course.

En général, les golfeurs réservent leurs vacances à partir d’août et voyagent surtout en hiver. Pour eux aussi la sécurité est un sujet devenu dernièrement essentiel. Et ce sont actuellement les destinations classiques, comme les Îles Canaries ou le Portugal, qui ont la cote.

«En principe l’été est calme, mais cette année nous recevons sans cesse des réservations ou des demandes intéressantes», explique Karin Hassler, propriétaire de Golfbutler. Au début de l’année, les gens réservaient encore à très court terme, mais aujourd’hui cette professionnelle du tourisme a déjà vendu des voyages pour avril 2017, que ce soit l’Afrique du Sud, la Thaïlande, la Nouvelle-Zélande ou le Costa Rica. «Les bonnes destinations outre-mer marchent vraiment bien dernièrement», remarque la cheffe de ce prestataire de niche. Même son de cloche du côté des grandes agences de voyage qui se sont spécialisées dans les vacances golfiques.

«En Afrique du Sud, il devient déjà difficile de trouver de bons hôtels et de bonnes heures de départs pour la haute saison qui correspond à l’hiver suisse», explique Roly Petermann de Green Golf, à Lucerne. Beaucoup de Suisses pensaient qu’il restaient encore de la place dans les établissements 5 étoiles en Afrique du Sud. Mais on constate qu’après la crise provoquée par Ebola, le tourisme international repart de plus belle, en raison, entre autres, de la faiblesse du rand. «Certaines destinations, comme l’Egypte, la Tunisie et le Maroc ayant pratiquement disparu, la demande se concentre naturellement sur d’autres endroits. Et l’Afrique du Sud en fait partie actuellement», explique Roly Petermann.

sécur Ité et pol It Ique

La sécurité est le sujet sur toutes les lèvres en ce moment. Ces dernières années, la Turquie et notamment Belek étaient la destination par excellence des Suisses et des golfeurs internationaux. De beaux parcours, de bonnes offres «all inclusive» et le beau temps garanti étaient tout ce qu’il fallait pour organiser un voyage individuel ou en groupe. Qu’en est-il de l’état actuel des réservations pour cette ancienne destination favorite? Les commentaires des voyagistes vont de «très mauvais» à «pratiquement mort». Selon Ergül Altinova, chef de l’agence de voyages allemande golf.extra, il n’y a pas que la sécurité qui joue un rôle en ce qui concerne la Turquie. «De nombreux clients nous font comprendre qu’ils ne veulent plus soutenir la politique du gouvernement turc et renoncent donc à se rendre dans ce pays», explique cet ancien professionnel de golf aux racines turques.

Abu Dhabi ou Dubaï sont en revanche nettement moins touchés. «Ces deux destinations passent pour être très sûres», explique Thomas Bächler, de Golf&Travel, et elles n’ont jusqu’à présent presque pas subi de pertes. A la question des résultats, Thomas Bächler répond que «dans l’ensemble, cette année aussi le pourcentage du chiffre d’affaires progresse considérablement». Avec les nombreux voyages que l’agence propose et de solides partenaires comme l’ASGI, Golf&Travel est largement capable de compenser les pertes au niveau de diverses destinations.

Chez golf.extra aussi, fortement présent sur le marché suisse depuis quelques années, on se montre satisfait des affaires actuelles. «Nous avons une croissance à deux chiffres et, grâce aux voyages lointains, nous restons très optimistes», déclare Ergül Altinova. Même son de cloche chez Alpha Golf Tours: «Nous observons plus de réservations effectuées plus tôt sur les voyages exclusifs comme les croisières de golf, les Caraïbes et les voyages liant golf et culture», explique Monika Steuer, directrice de l’agence.

ImpossIble de compenser toutes les pertes

Il n’est évidemment pas facile pour les agences de voyage de récupérer des clients «perdus» en Turquie et en Egypte. La branche est unanime à ce sujet. «En raison de la situation politique, les destinations classiques comme le continent espagnol avec Majorque, les Îles Canaries et le Portugal enregistrent une demande croissante», note Monika Steuer. Et ce sont des destinations que de nombreux golfeurs réservent eux-mêmes. Au risque toutefois de se confronter à des hôtels presque complets et de constater que les meilleurs créneaux d’heures de départ ont déjà été réservés depuis longtemps.

Impossible de compenser toutes les perts pense en revanche Peter Knecht de Columbus Tours Golfreisen. «L’Egypte, avec Soma Bay et El Gouna, marchait bien il y a quelque temps, mais tous le monde ne veut pas voler aussi loin, et l’on voit que les affaires se concentrent sur l’Espagne et le Portugal», ajoute-t-il. Le plus «jeune» spécialiste du golf sur le marché partage le même avis. Kenny Prevost est responsable du golf Chez Knecht Reisen, dont le luxueux magazine «Golf Dreams», publié pour la seconde fois, présente bien plus que des hôtels et des parcours. «Grâce à ce magazine nous avons une approche un peu différente», explique Kenny Prevost qui mise entre autres sur le business avec les agences de voyage. On ne vend que ce qu’on a testé, précise-t-il. Chez Knecht Reisen, les tendances sont les mêmes que chez les autres prestataires implantés depuis longtemps sur le marché golfique: «L’Espagne et l’Afrique du Sud. Ce qui marche également très bien: l’Amérique du Nord, où que ce soit.»

Bentour, spécialiste des voyages en Turquie, annonce une baisse modérée à deux chiffres du nombre de vacanciers balnéaires. Pour ce qui est des voyages de golf, il est trop tôt de tirer un bilan. Christian Hauk, chef du marketing, explique pourquoi Bentour continue de miser sur Belek comme destination golfique. c omment se présentent les réservations pour l’automne et l’hiver prochain?

Il est trop tôt de se prononcer. Les catalogues ont été livrés seulement en juillet et les clients se préoccupent pour l’instant des vacances d’été. Beaucoup d’entre eux attendent de voir l’évolution de la situation. de grands voyagistes de golf disent que les affaires sont au point mort avec la turquie. quelque 1300 hôtels auraient déposé le bilan. c omment jugez-vous la situation en ce moment?

La situation est mauvaise en ce qui concerne les vacances balnéaires en famille, encore que nos chiffres soient plus positifs que chez certains concurrents. En tant que spécialistes, nous disposons d’une clientèle fidèle, et nous gardons la foi en la Turquie comme destination. Au contraire d’autres voyagistes, nous faisons une promotion active. De plus, les prix ont baissé d’environ 25% par rapport à l’année dernière. peu après les attentats d’Istanbul il y a eu la tentative de putsch militaire. quelle est l’influence des événements politiques sur le tourisme?

Cela varie de cas en cas, il y a des gens qui ne se rendent pas aux Etats-Unis par principe. Mais je peux vous donner les chiffres précis du weekend du putsch: samedi nous avions quelque 3000 clients en Turquie, la moitié provenant de Suisse. Une seule personne a désiré rentrer. Huit familles ont annulé leur voyage. Mais il est évident que nous souhaiterions tous davantage de stabilité politique.

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