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ANNA KRISTINA ET MAThIAS EggENb ERgER
Lui veut rejoindre le circuit pro, pour elle, le golf doit rester un hobby. Lui joue au sein de l’équipe nationale ASG, elle est la cheffe de file de l’équipe féminine du Liechtenstein:
Mathias et Anna Kristina
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Eggenberger, de Schaan. Les bonnes fées ont déposé le talent dans leur berceau, mais seul le grand frère mise à fond sur la carte du sport.
MIRJa M faSSold
Comment un talentueux et ambitieux golfeur amateur peut-il exploiter une pause due à une blessure juste avant de passer pro? Mathias Eggenberger, 24 ans, qui a terminé au printemps ses études à l’Université de Stirling, en Ecosse, et qui a contracté une inflammation à l’épaule au début du mois de juillet, a fait le caddie à deux reprises à fin juillet. D’abord au tournoi de bienfaisance de la Fondation Sergio Garcia à Bad Ragaz. Le double national de la Suisse et du Liechtenstein a porté le sac de l’hôte et en a profité pour observer de tout près le jeu de son futur collègue espagnol. Six jours plus tard, lors de la finale du championnat de club à Bad Ragaz, il a fait le caddie pour sa sœur, Anna Kristina Eggenberger, 22 ans, lui indiquant «pour de vrai» où et comment elle devait frapper sa balle. Avec succès, puisque la petite sœur a gagné le titre – même si elle aurait pu faire mieux que 74 ce jour-là. Mathias comme caddie aux côtés d’Anna Kristina: ce duo avait déjà fait ses preuves lors du Liechtenstein Open l’année dernière. Car n’étant rentré que le samedi soir de l’étranger, le joueur de l’équipe nationale n’avait pas pu participer au Championnat liechtensteinois. Ce qui ne l’a pas empêché d’accompagner sa sœur le lendemain sur le chemin de la victoire. C’est ainsi qu’il décrit l’histoire. Elle rit – et puis les deux se rappellent les meilleurs coups de ce tour final.
L’IMPOrtanCE DU r Ir E
La fratrie Eggenberger – unis pour le meilleur et pour le pire? On le dirait en voyant ce frère et cette sœur, élancés et beaux. Ils rient beaucoup ensemble et ont l’air de s’entendre à merveille. En regardant bien, on aperçoit les lueurs d’espièglerie au fond de leurs yeux quand ils communiquent. Et l’on comprend que l’affec-
Anna Kristina
Naissance: le 19 décembre 1993
Domicile: Lausanne (études), Zurich (stage), Schaan/FL
Formation: Ecole hôtelière de Lausanne
Handicap: 1,3
Equipe nationale: Liechtenstein (GVL)
Coach: Mario Caligari
Hobbies: manger, golf, CrossFit, ski
Modèle: mon frère (rires)
MAThIAS
Naissance: le 13 décembre 1991
Domicile: Schaan/FL
Formation: Bachelor Marketing and Business Administration à l’Université de Stirling (Ecosse)
Handicap: +3,8
Equipe nationale: Suisse (ASG)
Coach: Dean Robertson (Stirling/technique), Simon Hilton (technique), Dr Johannes Disch (mental)
Hobbies: manger, ski, randonnée, tennis et les stages lui laissent peu de temps, dit Anna Kristina qui maintient alors sa forme physique de préférence avec CrossFit. Récemment, par inadvertance, elle en avait même fait trop: «Je ne pouvais plus tendre mes bras.»
Modèle: dans chaque aspect du jeu, je m’inspire de la technique des meilleurs. Autrefois j’admirais évidemment Tiger Woods – il a apporté davantage au golf que n’importe qui d’autre.

FItn ESS Et SIEStE Mathias connaît lui aussi les courbatures après l’entraînement de fitness. Depuis qu’il a remis son travail de diplôme pour le bachelor, le sport est au centre de sa vie. Il se prépare avec minutie au passage chez les pros: «Si je ne joue pas de tournoi, je me retrouve tous les matins à huit heures et demie au Fitness-Center de Balzers pour m’entraîner pendant deux heures avec l’équipe Rotor du Liechtenstein.» Et il s’y dépense au point de devoir faire la sieste après le déjeuner pris chez sa maman, Monika Eggenberger. «L’après-midi, je me rends au golf, pas tant sur le practice, parce que je travaille moins la technique et beaucoup plus les sensations. Vingt minutes d’échauffement, puis sur le parcours, avec deux balles, essayant des coups différents – hauts, bas, plats…», explique Mathias Eggenberger. L’entraînement au golf dure environ trois heures par jour, y compris le petit jeu: «Sergio Garcia passe deux heures et demie par jour au putting green. Très peu pour moi – ce n’est pas bon pour le dos et chaque putt raté affecte le mental.» Sa technique de putting est au point, assure-t-il, et il a confiance dans ses coups.
«J’étais loin de la maison pendant dix ans, d’abord au gymnase sportif de Davos, puis à l’uni en Ecosse. Nous avions donc peu d’occasions de jouer ensemble», dit Mathias. Ce n’est que pour les parties familiales à quatre qu’ils se sont retrouvés sur le parcours. Mais si Mathias a relativement tôt attrapé le virus et s’est décidé en faveur du golf comme sport de compétition – en écartant le le tennis et l’athlétisme – Anna Kristina a mis du temps pour apprécier le golf en compétition. «A 17 ans, je voulais quand même encore jouer le Credit Suisse Junior Tour – c’était la dernière occasion», se souvient-elle en rigolant. Mais ensuite, le sujet était clos. Il y a un point sur lequel les deux Eggenberger sont complètement d’accord. A la question de savoir quels sont leurs hobbies, ils répondent à l’unisson: «Manger!» Sans doute parce que l’entraînement donne faim…
Caddie et fier de l’être: Mathias avec Sergio García.

Toujours prêts pour une blague: Mathias et Anna Kristina Eggenberger tion entre Anna Kristina et Mathias fonctionne selon le principe «on s’aime donc on se taquine». «L’entraînement de golf, cela signifie pour toi participer à des tournois – championnat du club ou nationaux, Interclub, European Team Shield Championship, pas vrai», lance Mathias avec un clin d’œil. La sœur rigole et approuve de la tête: «On ne peut pas dire que je passe beaucoup de temps au practice, et je ne joue pas si souvent. Dans ces conditions, mon handicap n’est pas vraiment mérité.» Les études
Au plan mental, le futur néo-pro est fort. «Quand je participe à un tournoi, je veux gagner. Je ne vais jamais aux tournois pour faire une nouvelle expérience», dit Mathias Eggenberger qui ne regarde jamais les retransmissions de golf à la télévision. Il préfère jouer plutôt que regarder. Exactement comme sa sœur Anna Kristina. «Je ne jouerai jamais sur le tour féminin, mais lorsque j’accompagne Mathias lors de la Palmer Cup ou que je regarde la Ryder Cup, l’envie me prend de jouer ces parcours fantastiques et bien entretenus», admet-elle en souriant.
L E PL a ISIr DE M angE r
De temps en temps, elle était sur place lorsque son frère jouait des tournois importants. Mais ils n’ont jamais vraiment été inséparables, ni tapé des balles ou joué au golf ensemble.