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Du tatouage à la théorie
me Muggli vient d’admettre qu’elle envisage de se laisser tatouer quelque chose sur son avant-bras. Côté intérieur. Il ne s’agit évidemment pas d’un quelconque objet purement décoratif comme une rose, un papillon ou un écureuil … Non, elle penserait plutôt à quelque chose ayant du sens : peut-être un slogan pour le timing parfait du mouvement de golf, du style «Co-ca-Co-la», «Mis-sis-sip-pi» ou «Mu-rat-Ya-kin». De toute façon, elle ne serait pas la première golfeuse avec un tatouage sous la peau. Il y a déjà quelques ladies dans son club qui en portent. En prenant la douche, elle peut voir, même sans lunettes, avec une netteté remarquable ce qui ne l’est plus depuis longtemps : par exemple une elfe floue sur l’omoplate, une taupe sur un décolleté règle 25-1), une ramure au-dessus du coccyx ou encore un «détritus» bleu gris pâle sous forme d’une feuille de cannabis sur la fesse. Réflexion faite, la formule de golf légendaire d’Albert Einstein, E = mc18 (!), serait également un motif intéressant. Finalement, le golf n’est rien d’autre que l’application pratique de la théorie de la relativité, c’est-à-dire relativement relatif.
Par contre, les théories que les nouveaux venus doivent connaître par cœur pour obtenir l’attestation de libre parcours, sont tout sauf «Golf – it’s magic». Mme Muggli l’a constaté quand elle a bossé avec son beau-frère pour résoudre les énigmes du questionnaire, quasiment impossible pour un débutant. Elle trouvait par exemple complètement cinglée la question de l’attitude à adopter quand une balle qui se trouve dans un bunker couvert de feuilles est bougée lors de la recherche ou quand on la trouve. Elle doit souligner qu’a) en 15 ans cela ne lui est jamais arrivée et b) qu’elle ne jouerait même pas sur des parcours aussi mal entretenus! Mais mettons, c) elle ne bougerait pas la balle en piquant dans un tel tas de feuilles, cela serait un miracle et elle s’inscrirait immédiatement aux championnats du monde de Mikado.
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Jamais l’idée lui serait venue que d) (après avoir inscrit un coup de pénalité (règle 18-2)), elle devrait remettre la balle sous les feuilles de façon à ne plus en voir qu’un petit coin. Cette idée absolument grotesque ne lui serait même pas venue en rêvant. Peut-être de telles règles sont-elles judicieuses pour les professionnels, mais pour «nous autres» (ce disant elle tape avec son index sur son sternum non tatoué) de telles règles chicanières sont tout sauf ingénieuses. La composition bizarre des questions d’examen lui fait croire que les responsables n’ont que peu de connaissances de la réalité.
Vu la diminution de golfeurs actifs et du grand défi pour trouver de nouveaux passionnés pour un jeu qui est 1) trop difficile, 2) prend trop de temps et 3) est beaucoup trop cher, elle trouve qu’il s’agit, du point de vue marketing, d’un coup dans un obstacle (règle 19-2) si l’on rend l’accès à la pratique aux nouveaux golfeurs intéressés si difficile avec des indications théoriques complètement inutiles. Mais, à vrai dire, la théorie n’a encore jamais posé de problème au golf. Du moins pas à Mme Muggli. Il faut savoir, qu’en théorie, elle est imbattable!

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