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LE TOURNOI AVANT LES OMMES

En choisissant de tout miser sur la compétition plutôt que sur les participants, les organisateurs de l’Open de Suisse ont patiemment construit une manifestation qui supporte la concurrence des autres circuits, des autres tournois et qui se tient bien droit à l’heure où la crise économique a fait plier des acteurs plus arrogants.

Pour sa 76ème édition, la 64ème en Valais, l’Omega European Masters n’a pas annoncé de révolution, mais une évolution par touches subtiles, intégrées dans un programme de développement à long terme. Cette manière de fonctionner est certainement ce qui distingue l’Open de Suisse de nombreuses manifestations sportives, concurrentes ou non. «Depuis toutes ces années que l’Omega European Masters existe, la star, c’est le tournoi», s’exclame Yves Mittaz, directeur de la manifestation! «Nous sommes convaincus depuis longtemps qu’un gros plateau ne garantit pas le succès à long terme. Les éléments clés sont le public et la météo. Nous avons fait ce qu’il faut pour contenter le premier et nous avons eu de la chance concernant la seconde!»

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Ce choix quasiment philosophique n’empêche pas les organisateurs de soigner les joueurs, mais autrement qu’en leur mettant sous le nez d’épaisses enveloppes en papier kra . C’est au niveau de l’accueil, de l’animation, que l’équipe d’Yves Mittaz poursuit son e ort, créant une atmosphère de vacances pendant cette semaine de n d’été et stimulant ainsi les pros du circuit à monter en famille sur le Haut Plateau valaisan. Le capital sympathie de l’Omega European Masters est énorme, que ce soit chez les acteurs, mais également chez les observateurs, puisque la presse est extrêmement bien soignée, ainsi que le public et les téléspectateurs du monde entier. On rappelle en e et que la compétition est di usée en direct sur de nombreuses chaînes internationales, de l’Asie jusqu’aux Etats-Unis, sans oublier les «highlights», qui tournent ensuite chez de nombreux opérateurs TV. Le panorama enchanteur des Alpes valaisannes déboule ainsi dans des centaines de millions de foyers!

«LE CIRCUIT EST RAVI!»

A l’heure où de nombreux tournois ont réduit leur dotation, celle de l’Omega European Masters reste stable, à 2 millions d’euros: «la tendance actuelle est à la baisse», poursuit Yves Mittaz. «Nous sommes donc heureux de maintenir la nôtre, grâce au soutien de nos sponsors et partenaires. Et le PGA European Tour en est ravi également! Pour montrer à quel point la situation est délicate actuellement, je dirais qu’il su t d’observer l’Angleterre: à l’époque, il y avait au moins quatre tournois par saison dans ce pays, contre un seul désormais. C’est d’autant plus surprenant que dans un laps de temps relativement court, le nombre de joueurs britanniques dans le Top 10 mondial est passé de 1 à 5! C’est pareil en Allemagne, où il n’y a plus qu’un tournoi du PGA European Tour. Et l’on entend des rumeurs sur les problèmes des tournois des pays voisins. Il est certain aujourd’hui que le potentiel de développement se situe dans les Emirats et en Asie. Et là aussi, nous sommes bien positionnés…»

On rappellera en e et que l’Omega European Masters est le premier tournoi sur sol européen du PGA European Tour co-sanctionné avec l’Asian Tour! L’an dernier, pas moins de 30 joueurs asiatiques s’étaient déplacés en Valais, tout heureux d’être intégrés à une épreuve légendaire du PGA European Tour. Même si la fraîcheur matinale avait de quoi les surprendre, comme la faible densité de l’air et donc la portée anormalement longue de leurs coups, plusieurs d’entre eux avaient joué les premiers rôles. MAInSpOnSOR

Notamment le aïlandais ongchai Jaidee, qui avait terminé 5ème, mais qui n’en était pas à sa première visite à l’Open de Suisse. Plus que la performance des joueurs asiatiques, ce sont certainement les retombées médiatiques dans la zone Asie qui ont ravi les organisateurs et les sponsors. Pour Omega, dont la présence dans cette région du monde est très forte, c’est une véritable aubaine. Mais une aubaine bien orchestrée, puisque c’est la rme biennoise qui est à la base du rapprochement avec l’Asian Tour et de toute l’e ervescence médiatique qui a suivi!

UN HIVER PÉNALISANT

Sur le plan structurel, le parcours n’a pas subi de transformations notables. Les dégâts dus à l’hiver ont en revanche imposé aux organisateurs des travaux conséquents: «nous avons été obligés de plaquer des centaines de m2 de fairway en raison de la fusariose. Heureusement, les greens n’ont pas été fortement touchés. Mais c’est la première fois que nous devons encore plaquer des zones au mois de juillet. Le budget pour ce poste est donc plus élevé que prévu», admettait le directeur du tournoi!

On sait depuis quelque temps que le driving range va être complètement transformé. Mais la première partie modi ée n’est pas encore utilisable, puisque le bâtiment était toujours en construction. La zone de frappe sera refaite intégralement après l’édition 2010 de l’Omega European Masters. C’est une nouvelle fois la météo qui a ralenti les travaux, car l’hiver a été plus long que prévu et 6 semaines ont été perdues! Le budget total pour le driving range est xé à 4,5 millions de francs. Quant au «Village» de l’Open, aucun changement à souligner. «Nos partenaires sont dèles, ce sont les mêmes qu’en 2009. Le sponsoring marche d’ailleurs bien en comparaison d’autres sports et d’autres pays. Omega a signé jusqu’en 2012, tout comme le Credit Suisse. Pour l’avenir, nous sommes con ants. Non seulement parce que la santé du tournoi est bonne, mais parce que notre partenaire principal est largement engagé dans le golf en Asie et dans les Jeux Olympiques. Et comme le golf sera au programme des JO de 2016 au Brésil, la cohérence de l’engagement d’Omega dans ces deux domaines est totale!»

«Pour un sponsor, il y a trois raisons qui peuvent le pousser à interrompre son engagement: parce

OOS uI En SO RI IS

Vainqueur surprise du British Open à St. Andrews en juillet dernier, Louis Oosthuizen sera présent à l’Omega European Masters!

Le Sud Africain faisait partie des outsiders il y a quelques mois à peine. Aujourd’hui, il a rejoint les rangs des favoris. Et de quelle manière! En remportant son premier tournoi du circuit européen en mars 2010, il n’imaginait certainement pas s’imposer avec 7 coups d’avance sur Lee Westwood sur le Old Course! Ce grand talent de 27 ans a donc passé la vitesse supérieure en quelques mois, s’appuyant sur un swing aussi puissant que celui d’Ernie Els et sur un petit jeu aussi habile que celui de Gary Player, les deux compatriotes qui ont toujours cru en lui. Discret, souriant, au gabarit modeste, Oosthuizen a en n laissé éclater au grand jour l’immense talent que tout le circuit lui reconnaissait. Ce déclic pourrait bien lui permettre d’être plus régulièrement un adversaire dangereux pour les meilleurs joueurs du monde. Et sa venue lors de l’Omega European Masters 2010 est une aubaine pour le public suisse, car il serait fort surprenant qu’il reste en Europe à l’avenir, alors que le circuit américain lui tend désormais les bras… que la manifestation est trop chère, parce qu’elle ne correspond pas à sa stratégie, parce que la qualité n’est pas au niveau désiré. J’ai la prétention de croire que nous sommes bons dans tous les domaines et j’ai donc l’espoir que nos partenaires vont nous rester dèles», ajoute Yves Mittaz.

DU BEAU LINGE!

Qui allons-nous croiser dans la station valaisanne? Tout ce que la Suisse compte de golfeurs, évidemment, mais également quelques vedettes du circuit européen, à commencer par le No1, Lee Westwood. Très performant depuis quelques saisons, au point d’être No3 mondial à l’heure où nous écrivons ces lignes, l’Anglais au swing puissant et au putting d’artiste a déjà gagné à Crans-Montana en 1999. Dans l’optique de conserver sa couronne européenne en n de saison, nul doute qu’une victoire à l’Omega

European Masters serait la bienvenue. Mais Miguel Angel Jimenez ne l’entendra certainement pas de cette oreille, lui qui n’a jamais gagné en Suisse et qui rêve de décrocher la timbale sur un parcours revu et corrigé par son idole de compatriote, Severiano Ballesteros. On peut penser que le joueur d’Andalousie sera un réel candidat à la victoire, puisqu’il vient de s’imposer dans l’Open de France, une épreuve très relevée, sur un parcours qui exige les mêmes qualités qu’à Crans-Montana: précision et petit jeu a ûté!

Darren Clarke viendra animer de son charisme légendaire une épreuve haute en couleurs. Second du Scottish Open il y a quelques semaines, l’Irlandais du Nord a retrouvé la vista d’avant la perte de sa femme. Il pourra conseiller le jeune Italien Matteo Manassero, qui, à 17 ans, manque cruellement d’expérience sur le circuit européen, mais en tous les cas pas de talent. Vainqueur du British Amateur en 2009, brillant la même année au British Open, plus jeune joueur à passer le cut lors du dernier US Masters, il a depuis passé le cut des six tournois auxquels il a été invité sur le PGA European Tour. Si sa n de saison est aussi brillante, il n’aura même pas besoin de se présenter en novembre aux «cartes européennes» pour assurer sa place sur le PGA European Tour 2011!

AVEC GREG NORMAN?

Après avoir fait faux bond en 1994, puis avoir été très médiocre l’année suivante, au point de ne pas passer le cut, voilà que le Grand Requin Blanc pourrait faire son retour sur le Haut Plateau valaisan! Greg Norman a 55 ans, mais il reste un formidable compétiteur, que la jeune génération des golfeurs suisses pourrait avoir la

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