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un CAS Ing E R E pOuR un fIlM SuSpEnSE même si les quadragénaires et les quinquagénaires (Vijay Singh, Kenny Perry, Fred Funk, Fred Couples par exemple) ont récemment prouvé que leur niveau de performances restait excellent, on sent bien que le plus gros capital se trouve aujourd’hui chez les «gamins».

Voilà donc le «peloton» de joueurs qui, à notre humble avis, a les qualités pour dominer le golf mondial dans les saisons à venir. Mais qui a aussi le charme, le style et ce brin de folie qui plaisent tellement au public et aux sponsors:

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ALVARO QUIROS

(27 ANS, 39ème MONDIAL)

La «gueule»! De jolies rou aquettes, un sourire carnassier, une élégance naturelle, une silhouette élancée, Alvaro attire le regard des spectatrices, jeunes et moins jeunes. Ce qui ne gâche rien, c’est que le swing est parfaitement accordé au look: un tempo rapide, une grande amplitude et une vitesse de mains incroyable en font le plus gros frappeur de tous les circuits confondus. Son petit jeu, digne de la fameuse école espagnole est très correct et c’est peut-être au niveau du putting qu’on trouve le plus gros potentiel de progrès chez le joyeux Espagnol. Il y a du Ballesteros en lui, l’arrogance en moins!

DUSTIN JOHNSON

(26 ANS, 28ème MONDIAL)

Le «premier de la classe»! Propre sur lui et bien poli, l’Américain n’a pas un charisme phénoménal. Mais lorsqu’il empoigne ses clubs, il change de registre. Il devient un véritable «tueur» sur le parcours, overdrivant ses adversaires d’une cinquantaine de mètres lorsque cela est nécessaire! Sa technique n’est pas exemplaire, avec notamment une exion du poignet gauche au sommet du swing qui est très inhabituelle, mais sa maîtrise est stupé ante. S’il a craqué lors du dernier tour de l’US Open qu’il avait entamé largement en tête, Dustin l’a fait avec classe, sans larme ni rage. Une expérience qui lui servira certainement à l’avenir.

Tiger Woods en danger, les jeunes loups du circuit sont prêts à fondre sur cette proie inattendue. Au lieu d’avoir encore quelques années pour terminer leur apprentissage, les errances du numéro 1 mondial les poussent à brûler les étapes. Ce qu’ils font avec un bonheur et une aisance évidents!

Les sportifs aiment faire des pronostics! Il y a donc une légitimité à s’interroger sur l’identité de celui qui détrônera Tiger Woods. Le favori le plus évident est bien entendu Phil Mickelson, qui le talonne au classement mondial et qui aurait même pu prendre cette place convoitée s’il avait remporté l’US Open. Du reste, à l’heure où vous lirez ces lignes, le British Open se sera déroulé et l’hégémonie de Woods sera peut-être terminée. En fait, ce n’est pas vraiment sur la seule base du classement mondial qu’il est intéressant de débattre du successeur du numéro 1 mondial, c’est également sur le potentiel de durée et de popularité. A 40 ans, Mickelson peut considérer que l’essentiel de sa carrière est derrière lui et

MATTEO MANASSERO (17 ANS, 349ème MONDIAL)

Le «prodige»! A 17 ans, on pourrait penser que Matteo a déjà eu deux vies avec tout ce qu’il a accompli! Des résultats exceptionnels chez les amateurs, couronnés par une victoire lors du British Amateur 2009 le propulsent sur le devant de la scène l’an dernier. Il dispute dans la foulée le British Open, jouant notamment les deux premiers tours avec Tom Watson, qui ne tarit pas d’éloges sur le gamin de Vérone. En avril dernier, il devient le plus jeune golfeur à passer le cut de l’US Masters. Le lendemain, il devient pro et il passe les cuts des 5 tournois auxquels il est immédiatement invité! Précoce, il n’a pas en revanche un swing rapide, ni très puissant. Mais son petit jeu est fabuleux, comme sa maîtrise des fers. C’est un artiste, un diamant brut qui va se polir au fur et à mesure que sa musculature se développera. Un potentiel sans limites.

ANTHONY KIM (25 ANS, 11ème MONDIAL)

Le «rebelle»! Une allure de dilettante, un sourire narquois, une voix étonnamment grave, l’Américain d’origine coréenne a un parcours atypique. Installé seul en Californie par ses parents qui continuaient de travailler à l’étranger, Anthony est devenu très vite indépendant, sans pour autant montrer une grande maturité. Son manque de passion pour l’entraînement, son assurance et son dilettantisme n’avaient d’égaux que son immense talent. Perçu comme arrogant par ses pairs, il a béné cié des conseils de Mark O’Meara, qui a longtemps servi de mentor à Tiger Woods. Depuis cette sévère «remontée de bretelles», Kim a multiplié les bons résultats, retrouvé le chemin du practice et con rmé son statut de numéro 1 potentiel. Son swing très sobre est facilement reconnaissable par la qualité de son plan et par la prise du club, qui laisse toujours largement dépasser le bout du sha .

RYO ISHIKAWA (18 ANS, 51ème MONDIAL)

La «vedette»! On connaît mal l’individu – c’est normal, il sort à peine de l’adolescence! – mais le joueur est d’ores et déjà une star planétaire. On le repère à son look très recherché, souvent aux couleurs du drapeau suisse, qui sont dans le cas présent celles du drapeau japonais! Sa chevelure noire épaisse est sa erté, largement exploitée dans l’énorme merchandising qui a été orchestré

RICKIE FOWLER

(21 ANS, 37ème MONDIAL)

Le «charmeur»! On croirait la vie de Rickie écrite par un mauvais scénariste hollywoodien, tellement elle est symptomatique du rêve l’instant la timbale. Mais il gure d’ores et déjà parmi les 40 meilleurs joueurs du monde et ça, c’est un signe qui ne trompe pas.

RORY MCILROY (21 ANS, 9ème MONDIAL) au Japon autour de Ryo. Le coach Butch Harmon se plaisait à souligner qu’il avait déjà vu des pros jouer avec une balle à leur nom (Tiger notamment), mais encore jamais à leur e gie… Mais si Ishikawa fait le show en dehors du parcours, il n’est pas pour autant un tigre de papier. Sept victoires sur le circuit japonais en trois saisons, une carte de 58 (-12) pour gagner son dernier tournoi et des résultats convaincants en majeurs! Petit gabarit, mais doté d’un swing très puissant, il n’a aucune faiblesse dans son jeu et il a démontré qu’il pouvait scorer bas, très bas… américain; un cliché en quelque sorte. Réussite à tous les étages, look irréprochable, physique de rêve, valeurs familiales: le Californien quitte le golf dans un 4x4 conduit par sa mère, caresse le labrador en arrivant à la maison, monte sur sa moto et parcours le désert avec son «crossman» de père. La petite maison dans la prairie version 2010! Mais Fowler, c’est plus que ça. C’est d’abord un swing très naturel, à la grande vélocité, au plan extrêmement plat et à l’insouciance de la jeunesse. Pour sa première saison complète chez les pros, il accumule les accessits sans décrocher pour

Le «phénomène»! Il faut vraisemblablement remonter à Tiger Woods pour trouver un amateur au handicap o ciel de +6! C’est celui qu’a chait Rory lorsqu’il a décidé de quitter Holywood – c’est comme Hollywood, mais en Irlande du Nord… – et de se lancer sur les routes du circuit pro, en 2007, à l’âge de 18 ans. Sa démarche nonchalante, sa tignasse qui dépasse de son éternelle casquette Titleist, son physique banal et son style vestimentaire sans classe se font oublier lorsque le club de Rory fend l’air comme une hélice d’avion de chasse! La pureté, la perfection, la simplicité, la sobriété. Quand il a gagné le Quail Hollow Championship sur le PGA Tour en mai dernier, les commentateurs des télévisions américaines et anglaises ne trouvaient plus de quali catifs pour décrire leurs émotions. Sa carte de 62 sur ce parcours si di cile est un monument du golf contemporain, une œuvre d’art que les enseignants devraient montrer à leurs élèves. Et l’artiste n’a pas ni de créer!

Jacques Houriet

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