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l gE E RAISOn
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Dans les années 80-90, on considérait généralement qu’un golfeur atteignait sa pleine maturité après 30 ans. Aujourd’hui, les meilleurs ont à peine le permis de conduire et le droit de voter qu’ils soulèvent des trophées! A quand la victoire d’un adolescent sur le circuit pro…?
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En fait, le «jeunisme» est plus vieux qu’on ne l’imagine! Dans le golf du moins. Il su t en e et de remonter aux balbutiements du golf professionnel pour remarquer que Young Tom Morris, le ls du légendaire Old Tom Morris, fut un champion plus que précoce. A 13 ans, en 1864, il faisait déjà parler de lui en suivant son père dans des tournois dont l’accès lui était refusé! Sur le links de Carnoustie, à l’âge de 16 ans, il t jeu égal avec Willie Park Snr – vainqueur de trois Open – avant de l’«écoeurer» pendant le play-o et de remporter cette compétition sans réelle importance. A sa troisième participation au British Open (1868),


Les
joueurs de la génération Ballesteros n’ont pas montré la même faculté à s’imposer rapidement sur le circuit… disputé sur le parcours écossais de Prestwick, il remporta le tournoi à l’âge de 17 ans, réalisant par ailleurs le premier hole-in-one de l’histoire de l’Open. Il allait remporter quatre British Open de suite, devenant en termes de popularité l’égal de son père, avant de mourir de chagrin à la suite du décès de son épouse, en 1875. Il n’avait que 24 ans et les exploits de ce jeune Ecossais de St. Andrews, ajoutés au romantisme de sa vie, en font l’un des golfeurs les plus mystérieux de ce sport.

Mais Young Tom Morris fut pendant longtemps l’exception qui con rme la règle. Les cracks se distinguaient plus par leur longévité et leur capacité à remporter des tournois après 40 ans qu’à décrocher des lauriers avant 20 ans. Jack Nicklaus surprit les observateurs lorsqu’en 1960, à 20 ans à peine, il termina second de l’US Open derrière Arnold Palmer, prémices d’un duel qui allait se poursuivre pendant deux décennies.
L’Ours blond ne dut pas attendre bien longtemps pour ouvrir son compteur de majeurs, puisque ce même US Open lui revint en 1962. Précoce, Nicklaus fut aussi endurant. Ses 18 majeurs sont étalés sur une période de 24 ans, ce qui est extrêmement long. Et c’est à 46 ans, en 1986, qu’il a remporté son dernier tournoi du Grand Chelem avec une sixième veste verte.
L’OURAGAN BALLESTEROS
Alors que Nicklaus n’avait pas encore tiré ses dernières cartouches, un jeune Espagnol étourdissait le public par ses formidables
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«recoveries». D’origine modeste, le plus jeune d’une lignée de quatre garçons qui allaient tous devenir golfeurs professionnels n’attendait pas ses 17 ans pour quitter les rangs des amateurs et se lancer sur le circuit. Et il ouvrait immédiatement son palmarès en remportant le Championnat espagnol des moins de 25 ans en 1974. Sa première victoire européenne était l’Open de Hollande en 1976 (19 ans) et trois ans plus tard, le British Open s’o rait à lui sur les greens du Royal Lytham & St Annes. A 22 ans à peine, le ténébreux et er Espagnol devenait l’idole de l’Europe continentale; il allait largement participer au développement du circuit européen, à la renommée de la Ryder Cup et provoquer quelques remous sur le circuit américain. Ballesteros t beaucoup pour ses pairs et les Européens qui ont fait carrière des deux côtés de l’Atlantique ont parfois oublié ce qu’ils lui doivent.
Les joueurs de la génération Ballesteros n’ont pas montré la même faculté à s’imposer rapidement sur le circuit. Ils n’avaient certes pas son talent et surtout, les structures de l’époque n’étaient pas aussi performantes qu’aujourd’hui. Les amateurs étaient souvent livrés à eux-mêmes ou intégrés dans des équipes qui ne comprenaient généralement qu’un capitaine, sans suivi technique, physique, mental ou diététique. Nick Faldo a su rapidement tenir compte de tous les éléments qui allaient le propulser au sommet du golf mondial, mais il n’était déjà plus un gamin. Celui qui allait s’imposer comme la plus jeune star de ce sport est encore No1 mondial aujourd’hui! Tiger Woods a été «façonné» par son père. Il était déjà une vedette à l’âge de 2 ans lorsqu’il swinguait devant les caméras d’une grande chaîne américaine. Son développement a été régulier, mais extrêmement rapide. Et les records sont tombés, non seulement en termes de précocité, mais surtout en nombre de victoires signi catives: trois US Junior Amateur Championships de suite (1991-1993), trois US Amateur Championships de suite (1994-1996), un dernier tour bouclé en… 58 (-12)! A 21 ans, l’Irlandais du Nord, Rory McIlroy, est le plus jeune membre du top10 mondial. Il a eu un début de carrière fulgurant, manquant de s’imposer lors de sa première saison complète sur le circuit, à l’Omega European Masters, avant de décrocher l’an dernier un magni que titre sur les greens «européens» de Dubaï, pour franchir une nouvelle étape en mai dernier, lors du Quail Hollow Championship. Sur cette épreuve relevée de l’US PGA Tour – et sur un parcours délicat –après avoir tout juste passé le cut, Rory a joué -16 le week-end, avec le record du parcours (62, -10) à la clé le dimanche et une victoire «blu ante». Comme on le voit, les talents précoces ne manquent pas sur le devant de la scène mondiale et il va falloir s’habituer à suivre le week-end des jeunes gens de plus en plus jeunes. C’est d’ailleurs aussi le cas chez les femmes, puisqu’on rappelle que Michelle Wie a perturbé la planète golf en venant dès 13 ans bousculer les leaders du circuit américain! Et même si elle a pris son temps pour s’imposer, elle est désormais une joueuse «d’expérience», qui n’a que 20 ans! Que dire alors de Matteo Manassero? Passé pro à 17 ans, comme un certain Ballesteros, après une carrière amateur impressionnante et des performances qui ne le furent pas moins lors du British Open 2009 ou de l’US Masters 2010, le jeune Italien subjugue les observateurs pas sa maturité et son aisance, à un âge où la plupart première victoire sur le PGA Tour lors du Las Vegas Invitational (son 5ème tournoi en tant que pro…), premier majeur à l’US Masters 1997, à l’âge de 21 ans, avec 12 coups d’avance sur le second, etc, etc. On connaît la suite, mais certainement pas la n! Et surtout, alors que sa carrière se poursuit, de nouveaux phénomènes apparaissent, aussi jeunes que brillants.
TOUT, TOUT DE SUITE!
En 2009, le Néo Zélandais Danny Lee était encore amateur lorsqu’il est devenu le plus jeune vainqueur du circuit européen à l’âge de 18 ans et 213 jours, lors du Johnny Walker Classic. Mais il fait presque gure de «vieux» face à Ryo Ishikawa, qui s’est imposé dès 2008 à l’âge de 17 ans sur le circuit japonais, sur lequel il a accumulé depuis pas moins de 7 victoires. Dont la dernière, en mai 2010, lors du Crowns, avec des jeunes ne pensent qu’à se vieillir pour pouvoir «sortir en boîte» et boire leur première bière! En pro tant de multiples invitations alors qu’il n’a pas encore de «carte» du circuit européen, le joueur de Vérone accumule les places «payées» et pourrait ainsi éviter le piège de la Qualifying school en novembre. Il sera à Crans-Montana en septembre et constituera assurément l’une des attractions du tournoi. Si tous ces «gosses» ne vont pas forcément con rmer les espoirs placés en eux, ils représentent une véritable aubaine pour les organisateurs de tournois et les sponsors, dans un sport qui, après des années de stagnation, connaît un rajeunissement salvateur. Cerise sur le gâteau, ils ont tous un swing d’une beauté et d’une e cacité qui ravissent le public!

Jacques Houriet


