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Course ManageMent

s’iMprégner du parcours

Pour se préparer de manière optimale pour un tournoi, les pros, mais aussi les amateurs internationaux ont une procédure précise. On peut d’ailleurs se préparer à affronter un parcours, même si on ne l’a pas joué des douzaines de fois. Le coach national Graham Kaye emmène les lecteurs de Golf Suisse derrière les coulisses…

«Pour bien scorer, il faut connaître parfaitement le parcours. Je le dis au sens littéral du terme: lorsque l’on veut produire un bon score sur un terrain, on doit savoir précisément où l’on veut placer la balle. Cela concerne beaucoup ses propres faiblesses et ses propres forces, mais aussi beaucoup le layout du parcours. Cela implique également que l’on ait une bonne compréhension du course design».

Graham Kaye a beaucoup d’exemples dans ce domaine; ce qui fonctionne d’ailleurs aussi pour les joueurs de son cadre. Il n’est pas rare que les meilleurs amateurs de Suisse participent à des rencontres internationales sur des parcours qu’ils ne connaissent pas. Il faut alors compter environ deux jours pour parfaitement repérer le terrain. C’est beaucoup, mais cela permet alors d’envisager tous les cas de figure et d’éviter les grosses surprises. Comme remarques préalables et pour l’introduction de ce sujet, les points les plus importants selon Graham Kaye concernent le dialogue avec ses joueurs, qui va être le même que celui que pourrait avoir un playing pro avec son caddy, le jour qui précède la compétition. Et c’est aussi logique, puisque nos meilleurs golfeurs souhaitent passer professionnels un jour…

WalKInG thE CourSE le fait de parcourir le terrain comme un promeneur plutôt que de faire un parcours d’entraînement a plusieurs avantages. Pour une fois, on peut en effet se concentrer sur le déroulement du parcours et pas sur sa propre balle (ou sur son swing); on remarque beaucoup plus de détails. lorsque l’on marche en remon- tant le parcours, on peut penser à chaque coup en ce qui concerne la zone de retombée. on peut très bien distinguer par exemple l’endroit où la balle doit tomber sur le green et celui où elle ne doit pas rouler. on relève mieux aussi les illusions d’optique que l’architecte a imaginées; on voit par exemple qu’un bunker n’est pas vraiment en jeu ou qu’un green a une grande zone à l’avant qui trompe et qui justifie que l’on compter en marchant ou de les mesurer avec une lunette laser. prenne un club de plus que ce que nos yeux suggèrent. on peut également se concentrer davantage sur les «scoring zone» à découvrir. Par exemple: un drive de 230 mètres termine sa course sur une surface plate, alors qu’un drive de 250 mètres arrive à l’endroit où le fairway se rétrécit et descend, ce qui va rendre l’approche plus délicate. Et pour finir, on est beaucoup plus rapide qu’en jouant une partie d’entraînement.

Graham Kaye aime raconter des anecdotes, comme celle où les coaches suédois avaient étalé une grande toile blanche sur le fairway, pour que leurs joueurs puissent s’entraîner à viser le bon côté du trou.

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Sur les pars 4 et les pars 5, la longueur du coup de départ est souvent décisive. on doit donc connaître la distance optimale d’un coup de départ. Par exemple la distance jusqu’au bunker de fairway ou jusqu’à l’eau, la distance jusqu’au bord de la forêt à droite (trou 4 à heidental…) ou jusqu’au coin du dogleg (trou 13 à niederbüren, trou 4 à ascona). Il ne faut pas frapper le drive sur un dogleg pour finir trop loin dans le rough (trou 6 à lausanne, trou 15 à Blumisberg). on peut souvent calculer ces distances avec le strokesaver, mais le plus efficace est de les

Si l’on connaît la bonne distance, on peut alors définir le club en fonction des conditions du jour: vent, pluie, température, conditions de roulement, confiance en soi et ainsi de suite. au contraire, sur les pars 3, il faut s’entraîner, afin de trouver le bon club, avant d’intégrer les conditions spécifiques.

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C’est très difficile! nombreux sont les joueurs qui ne savent pas à quelle distance ils frappent chaque club – ils se surestiment en permanence. Ils connaissent la longueur de leur coup lorsque celui-ci est touché à la perfection et ils s’imaginent pouvoir frapper comme un champion du monde en permanence. Si bien qu’en règle générale, ils sont beaucoup trop courts; et une balle trop courte signifie qu’elle va tomber dans l’eau, le bunker, mais en tous les cas pas sur le green.

la distance totale est une chose, mais la distance de vol – le carry - en est une autre, beaucoup plus importante. C’est quelque chose que l’on ne peut tester sur le driving range: les balles de practice volent moins loin que les balles normales, sans compter que les panneaux de distance ne sont pas toujours précisément installés. les équipes nationales aSG utilisent pour cela le trackman Swing analyzer, dont le radar mesure précisément la trajectoire de balle. les joueurs doivent frapper dix balles avec un club; la moyenne sera ensuite calculée. Sur le parcours, un range-finder – un appareil de mesure de distance laser – peut être très utile.

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on parle ici de pourcentage de succès pour chaque coup spécifique. Celui qui ne met que

10% de ses drives sur le fairway et qui voit tous les autres terminer soit dans l’eau, soit dans la forêt, va finir par remarquer qu’il est préférable de choisir un autre club au départ! C’est une statistique que l’on peut faire pour chaque club. Et c’est sur cette base que l’on va vraiment pouvoir planifier son parcours; on réalise en effet les meilleurs scores lorsque l’on ne doit pas marquer de pénalité sur la carte de score. mais évidemment, la situation dans laquelle on se trouve joue un rôle. Pendant un tour de strokeplay, on ne jouera jamais assez prudemment; en revanche, si on se trouve 3 down dans un matchplay avec quatre trous à jouer, c’est le moment de jouer son va-tout et de tenter un drive de champion du monde!

Jouer une partie amicale avec ses collègues ou avec sa compagne ou son compagnon est quelque chose de très différent d’une partie en compétition. Ce qui fonctionne lorsque l’on est détendu, lorsqu’il n’y a pas d’enjeu, ne correspond pas du tout au même coup à effectuer lorsque l’on dispute le championnat du club. Cela dit, il faut saisir chaque chance qui s’offre à nous de tenter un coup inhabituel. Par exemple, celui qui a la chance de jouer le West Course de les amateurs ont souvent un sac mal composé, estime le coach. Kaye considère qu’un bois 3 est plus difficile à jouer qu’un driver, car il n’a pas beaucoup plus de loft, mais dispose en revanche d’une tête beaucoup plus petite. «Pour les joueurs de club, un ou deux hybrides sont les compléments idéaux au driver, alors que je déconseille vivement le lob wedge». En ce qui concerne le wedge, Graham trouve que le bounce est plus important que le loft, car le bounce influence de manière plutôt conséquente le jeu avec le wedge. même les amateurs doivent posséder plusieurs wedges; lorsque le sol est mou, on prend un wedge avec beaucoup de bounce, alors qu’on diminue celui-ci lorsque le sol est dur. Il faut de toute façon beaucoup s’entraîner avec le wedge, même en dehors des bunkers. un nouveau sandwedge (56°) n’a jamais transformé un mauvais joueur de bunker. Kaye est adepte d’une technique qui permet de réaliser quatre coups différents, en modifiant

Wentworth, avec ses fameux et splendides pars 5 du retour (trous 12, 17 et 18) et qui réussit à atteindre le fairway avec son drive, doit absolument attaquer le green avec son second coup. Car c’est là qu’un eagle ou au moins un birdie pourrait tomber!

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Graham Kaye attend de ses joueurs qu’ils voyagent avec au moins 18 à 20 clubs dans leur sac. En fonction des tâches qui vont devoir être effectuées pendant un tour de golf, il va falloir définir quelle combinaison de 14 clubs ont met dans le sac. le temps, le type de parcours, l’herbe, les conditions de sol et le vent jouent un rôle déterminant.

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