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Rendez-vous à Turnberry

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Bois ou plastique?

Bois ou plastique?

Le troisième et dernier volet de notre reportage consacré aux parcours du British Open coïncide avec la présentation… du British Open 2009! Qui est la troisième levée du Grand Chelem, comme le veut le calendrier du circuit, point d’orgue de la saison professionnelle et seule épreuve européenne à faire partie de ce somptueux quatuor.

Du 16 au 19 juillet prochain, l’élite du golf professionnel – avec quelques amateurs – se retrouvera sur le parcours de Turnberry pour disputer la 138ème édition de The Open, plus vieux et plus prestigieux tournoi du Grand Chelem. Ils seront 156 au départ et le seul fait d’être présent sur le tee du No1 sera déjà une consécration. Tee No1 où, pour l’anecdote, Ivor Robson, célèbre starter depuis 1975, annoncera de sa voix de stentor les noms et provenances des joueurs, pour chaque partie, quatre jours d’affilée!

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Les critères de qualification pour The Open sont en effet très élevés et n’entre pas qui veut dans le champ des joueurs. Cette année, ils étaient près de 2500 à s’inscrire dans les différentes épreuves qualificatives pour obtenir un ticket. Pour les plus modestes d’entre eux, le chemin de croix passe d’abord par une qualification régionale dans l’un des 16 clubs britanniques retenus par le Royal and Ancient. Les meilleurs se retrouvant quelques jours avant le British Open, sur l’un des trois golfs de la «Local Final Qualifying» – Gailes Links, Kilmarnock (Barassie) et Western Gailes, à proximité de Turnberry – où chaque fois 96 joueurs se battront pour… 4 places seulement! Mais depuis 2004, cinq qualifications internationales ont été ajoutées au mode de qualification du British Open: elles ont lieu sur les cinq continents. Les joueurs qui peuvent s’inscrire à ces qualifications sont soit des anciens vainqueurs du British Open, des participants à la précédente édition ou des pros suffisamment bien placés à l’Official World

Golf Ranking (OWGR). Ces épreuves se sont déroulées pour la région Afrique (3 qualifiés), en février au Royal Durban Golf Club (AfS), en février également pour l’Australasie (3 qualifiés), au Kingston Heath Golf Club à Melbourne (Aus), en mars pour l’Asie (4 qualifiés), au Sentosa Golf Club à Singapour, en mai pour l’Amérique (8 qualifiés) au Gleneagles Country Club de Plano au Texas et finalement en juin pour l’Europe (10 qualifiés), au Sunningdale Golf Club de Surrey (Eng). Au total, ce sont donc 40 joueurs qui auront survécu aux tourments de cette véritable loterie et rejoint les qualifiés d’office, retenus grâce aux qualités suivantes: Top 50 de l’OWGR, Top 20 du Tour européen, Top 20 de l’US PGA Tour, tous les anciens vainqueurs de l’Open âgés de 65 ans ou moins, tous les joueurs qui ont gagné l’un des trois autres majeurs ces 5 dernières années, les dix premiers joueurs de l’édition 2008 du British Open et les vainqueurs actuels de l’Open du Canada et du Japon. Chez les amateurs, le vainqueur du British Amateur 2009, le vainqueur de l’US Amateur 2008 et le vainqueur de l’International European Amateur Championship sont également conviés. Paradoxalement, alors qu’il est le tournoi le plus prestigieux et souvent le plus convoité, le British Open ne dispose pas du champ de joueurs le plus fort. Simplement parce que quelques joueurs américains n’apprécient pas les spécificités des links sur lesquels se déroule l’épreuve et font l’impasse sur cette levée du Grand Chelem. Une atti- tude qui étonne, qui déçoit et qui agace, car tout le monde s’accorde à dire que lorsque l’on a le privilège d’être invité à disputer The Open, on ne peut pas avoir l’arrogance et l’impudence de refuser! vacances golfiques attrayantes cours de golf

Pour cette édition 2009, c’est un parcours endurci qui attend les joueurs. Certainement différent de celui qui était préparé pour la première venue de The Open à Turberry (1977) et des suivantes (1986 et 1994). En revanche, il faudrait que le suspense soit identique à ces trois éditions! Le «duel au soleil» entre Watson et Nicklaus est l’un des plus vibrants souvenirs du tournoi. Tout comme la première victoire – écrasante – de Greg Norman dans une épreuve du Grand Chelem. A l’époque, on imaginait que le Grand Requin Blanc avait le talent nécessaire pour rejoindre Jack Nicklaus en haut des tabelles des tournois majeurs. Enfin, en 1994, le Zimbabwéen Nick Price avait produit un finish exceptionnel pour dépasser d’un coup le Suédois Jesper Parnevik.

9 hôtels de golf

2 parcours de golf sur place, 8 autres parcours à proximité concours tournoi d’hôtes les 20/21 juillet à Klosters/Davos plus d’informations: www.golfaround.ch

Tom Watson a annoncé qu’il reviendrait cette année à Turnberry et le public aura donc la chance de suivre le quintuple vainqueur (1975, 1977, 1980, 19822 et 1983) de cette épreuve, qui aura suffisamment prouvé que même en ayant appris le golf aux Etats-Unis, on peut venir à bout des parcours écossais… Peut-être que Greg Norman l’imitera, lui qui avait failli l’an dernier remporter l’épreuve disputée au Royal Birkdale, alors qu’il était en voyage de noces et pas du tout entraîné. A 54 ans, l’Australien reste un formidable compétiteur et le fait de revenir sur le lieu de son premier titre majeur devrait être une motivation supplémentaire. Quant à Nick Price, acteur épisodique du circuit senior américain, il serait surprenant qu’il franchisse l’Atlantique à l’heure où le golf ne semble plus être pour lui une priorité.

Cela dit, le nom du vainqueur se trouvera plus certainement dans la liste actuelle du Top 20 mondial. Le favori logique est l’Irlandais Padraig Harrington, qui a remporté les deux dernières éditions, à Carnoustie et à Birkdale, en affichant une autorité digne de Tiger Woods. Le numéro 1 mondial sera d’ailleurs un adversaire de poids, lui qui est de retour sur le circuit après sa blessure au genou et qui voudrait bien continuer de faire tourner le compteur de ses victoires majeures, fixé à 14 depuis l’US Open 2008. Sergio Garcia, souvent brillant à l’Open, toujours vierge d’une victoire en Grand Chelem et amoureux de cette épreuve ne doit pas être écarté des pronostics, pas plus que des garçons du calibre de Phil Mickelson, Geoff Ogilvy, Henrik Stenson – qui vient de remporter The Players Championship -, Paul Casey ou même Rory McIlroy. Une victoire du jeune Irlandais à Turnberry serait en effet un «boost» formidable pour le golf européen. Quoi qu’il en soit, ceux qui ont la chance de pouvoir suivre les retransmissions de The Open sur la BBC vont vivre de grands moments de golf. Et certainement avoir envie de découvrir l’un des parcours mythiques de cette épreuve, dont l’énumération prend fin avec ce troisième et dernier volet.

Carnoustie: le plus difficile

Les non-initiés connaissent St. Andrews et, paradoxalement, Carnoustie. Car des drames se sont joués sur ce parcours dont les origines remontent au 16ème siècle, à une époque où l’on ne pratiquait pas encore le golf à St. Andrews, qui ne se trouve qu’à une quarantaine de kilomètres. Situé dans une région assez morne, à proximité de la ville sans âme de Dundee, Carnoustie est un bijou, ou plutôt un diamant brut, sur lequel les meilleurs se sont cassés les dents. Demandez un peu à Tiger Woods, Sergio Garcia ou surtout Jean Van de Velde… Old Tom Morris fut l’architecte qui porta le parcours à 18 trous, avant que James Braid ne lui apporte quelques modifications, lui donnant la subtilité et la dureté qui l’ont rendu légendaire. La première édition du British Open disputée à Carnoustie remonte à 1931. Il y est revenu souvent ensuite, jusqu’en 1975. Mais le manque d’infrastructures hôtelières l’empêcha de postuler pour une nouvelle organisation. L’hôtel construit à la fin des années 90 replaça Carnoustie dans le «tournus» , pour la plus grande joie du public et des joueurs, conscients de la valeur technique et historique de ce parcours. On se rappelle en effet que Ben Hogan y triompha en 1953, pour sa seule victoire dans le British Open. L’édition de 1999 a été la plus intense, avec la catastrophe de Van de Velde dans le Barry Burn du 18, alors qu’il avait trois coups d’avance sur ce dernier trou. Et en 2007 (7ème édition de l’Open à Carnoustie), Padraig Harrington et Sergio Garcia ont vécu un enfer similaire, avant que l’Irlandais ne s’impose en play-off. Réduire Carnoustie à son 18ème trou est une hérésie, puisque tous les greens ont du caractère et exigent de la stratégie, du courage, bref, du panache. C’est un monstre qui se visite facilement et qui propose des caddies dont on dit qu’ils sont les meilleurs du monde! Ce par 70 de 6247 mètres se nomme Championship et ne doit pas être confondu avec le voisin Burnside. Le greenfee se monte à 125 en haute saison. La référence suprême. Indubitablement mon links préféré. www.carnoustiegolflinks.co.uk

Prince’s: le vilain petit canard…

Dans ce panel prestigieux, Prince’s fait figure de parent pauvre. Et je suis gentil! Difficile de comprendre ce qui poussa le Royal and Ancient à donner l’organisation du plus grand tournoi de golf à ce club situé à proximité du Royal St George’s. La seule édition qui s’y disputa fut celle de 1932 et la victoire du légendaire Gene Sarazen ne rendit pas le terrain plus majestueux. Pire, le tracé original de Campbell et Morrisson a été modifié après la guerre et le golf se présente désormais en trois boucles de 9 trous. Les fairways se sont élargis, en même temps que les greens rapetissaient, que les bunkers se ratatinaient. Il s’agit quand même d’un links qui se défend lorsque le vent souffle, mais l’atmosphère est quelconque, comme le club-house dont l’aspect contemporain enlève encore un peu de la magie typique des parcours dignes de cette liste. Par 71 de 5860 mètres, ce parcours ne vaut que par cette «erreur» du R&A et fait pâle figure face à ses voisins de Prince’s

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