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Comment faire de l’enfant un golfeur

Le sport est aujourd’hui, et depuis longtemps, une science. On pourrait donc s’attendre à ce que les connaissances sûres dont on dispose permettent de fabriquer facilement des «Tigres». Et pourtant... L’expérience montre que, malgré tout, il n’y a qu’un Tiger (Woods), même si des dizaines de milliers de garçons sont soignés dès leur plus jeune âge au «baume du tigre» par des parents passionnés de golf. Derrière cette introduction imagée, il y a de vraies questions. Golf Suisse s’en est entretenu avec Rolf Altorfer, dont le métier (à l’Office fédéral du sport à Macolin) est précisément de s’occuper d’enfants, de jeunes gens et de sport. Bon golfeur lui-même, il participe activement à la promotion de la relève de l’ASG.

Les enfants sont des machines à mouvements: ils courent de gauche à droite, grimpent, lancent tout ce qui leur tombe sous la main, font des culbutes et sont constamment sous haute tension. Ils ne réfléchissent pas, ne se ménagent pas, se cognent la tête et – ce qu’on ne leur souhaite naturellement pas – se brisent les os. Les processus naturels d’apprentissage – ils sont essentiels – suivent leur cours pour leur faciliter plus tard la vie, voire la survie. Dans le sport, selon le spécialiste, ces mêmes processus doivent se dérouler de manière identique. Si on veut faire d’un jeune homme un bon sportif, il faut d’abord que le sujet réalise par lui-même ce qu’est le sport. Car cela, on ne peut pas le lui apprendre. Pour les petits enfants, la compétition est plutôt vécue comme un combat, une manière de s’affirmer eux-mêmes. On peut penser ici aux chamailleries ludiques et aux luttes des jeunes animaux, où chacun se mesure à chacun et développe ainsi une technique de survie. Chez les hommes, la faculté d’abstraction s’est peu à peu développée au cours de l’évolution et elle fait office de filtre. La survie s’entend aujourd’hui en termes économiques; il s’agit d’être performant, de réussir dans son métier. Le seul domaine dans lequel nous nous affrontons encore physiquement, mais de manière pacifique, c’est le sport: en boxe avec les poings, en athlétisme léger par le biais de la vitesse et en golf, notamment, par la longueur des coups de départ.

Essayer, se tromper

On ne peut rien changer à cette réalité. Un comportement agressif, interdit dans la vie courante, est essentiel en sport. C’est un facteur de succès. Il n’est pas rare que l’on note cette agressivité «sportive» chez les parents qui souhaitent faire de leur rejeton un Roger, une Martina, un Didier ou un Tiger. Rolf Altorfer: «lorsque les enfants grandissent et cherchent leur propre personnalité, on ne peut pas savoir s’ils deviendront de bons sportifs ou non. Il faut d’abord que leur talent se révèle. Si on exige quelque chose d’eux, ils le refusent fréquemment. Je pense donc qu’il vaut mieux les laisser faire. On leur montre un chemin, on place quelques repères et à partir de là ils se testeront eux-mêmes, quitte à aller parfois au-delà des limites. Ces limites, il faut d’ailleurs les fixer de telle manière que l’enfant se sente poussé intérieurement à les dépasser. Leur indépendance en sera stimulée. Dans cette phase, l’aspect ludique devrait dominer aussi longtemps que possible. La compétition viendra toujours assez tôt.»

C’est la fascination pour le sport qu’il s’agit de susciter chez les enfants. Ils doivent se sentir eux-mêmes motivés à faire cela et pas autre chose. Telle est la base pour réussir une carrière sportive. Mais celle-ci nécessite en outre, bien entendu, des années d’entraînement, sans que l’on ait cependant la garantie d’un succès à la clé!

L’exemple joue ici un rôle central. Les enfants de parents sportifs sont le plus souvent sportifs également. Et dans de petits villages où il n’y a qu’un club sportif – gymnastique, lutte, tennis, tir, football ou autre – on voit aussi émerger des talents. Cela a fonctionné de la même manière en golf. Les écoliers allaient tout naturellement gagner quelques francs comme caddies pour les membres le week-end. Le lundi, ils n’avaient de cesse d’essayer de faire eux-mêmes ce qu’ils avaient vu le dimanche.

Des frères et sœurs plus âgés, des enseignants, des dirigeants de club, mais aussi des héros nationaux ou internationaux peuvent également être des exemples marquants. Mais comment savoir si notre enfant est vraiment un talent? Les hasards, ici, peuvent jouer un rôle important. Le fils d’Ami Tartempion deviendra-til forcément un golfeur scratch parce que son père le souhaite, lui qui est arrivé péniblement lui-même à un handicap de 22? Peut-être Junior aurait-il mieux réussi en haltérophilie ou dans le marathon, là où les capacités motrices fines jouent un moins grand rôle...

Tout pour le plaisir

Ami Tartempion (handicap 22, donc) serait bien inspiré d’observer son junior avec suffisamment de recul critique: est-il un futur Tiger ou non? A quoi prend-il plaisir? Est-il porté à une activité en équipe ou est-il plutôt solitaire? Est-il volontaire ou têtu? Est-il agile, souple, vif argent, ou plutôt de constitution lourde, de type enveloppé? Mais ce qu’il faut se demander avant tout, c’est: qu’est-ce qui lui fait plaisir?

Les enfants trouveront d’autant mieux leur voie qu’on leur aura laissé faire des activités aussi nombreuses et aussi variées que possible. En Suisse, comme dans la plupart des pays désormais, il n’y a plus de détection de talents comme on le faisait en République démocratique allemande. La meilleure manière de procéder est de laisser l’enfant tout essayer en espérant que notre propre exemple fasse son effet. C’est ainsi qu’il pourra, peutêtre, «crocher» au golf!

20 Jahre Quality Golf-Unterricht

Nach unserem Motto: We don’t just teach a swing -

Cette «formation de base polysportive», comme l’appelle Rolf Altorfer, est aussi affaire de patience. On parle ici des années qui vont du jardin d’enfant ou des premières classes au début de la puberté. C’est lentement que se révèlent les inclinations et les aptitudes. Chaque enfant a tendance à privilégier l’activité dans laquelle il est bon. L’homme en général, par nature, n’engage pas massivement son énergie pour surmonter ses faiblesses. Il a tendance au contraire à les mettre de côté et à s’adonner de préférence à ce qu’il maîtrise le mieux.

Et c’est ainsi que, lentement, du plaisir, on passe au sérieux. Pour devenir encore meilleur, on s’entraîne, la plupart du temps en groupe. On apprend ainsi que c’est en procédant systématiquement que le succès peut arriver. Ce n’est qu’avec le temps que l’on se focalisera sur une spécialité et que l’on deviendra, peutêtre, un Tiger.

Laisser le swing de côté

Mais d’autres écueils parsèment encore le chemin qui conduit vers les sommets. En golf, précisément, la technique est très importante. Il s’agit d’abord de réussir à mettre une balle en jeu, longue et droite, avant de songer au score. Ami Tartempion pense avoir toutes les raisons de croire que son junior de huit ans a les moyens de devenir un long frappeur, puisqu’il a bien grandi et qu’il sait déjà distinguer un driver d’un putter. Chez les enfants cependant, souligne Rolf Altorfer, tout – ou presque – est différent. La taille et la force ne croissent pas à la même vitesse, ne conservent pas le même rapport et ne suivent pas une progression linéaire. Jusqu’à ce que garçon réapprenne à bouger convenablement après avoir franchi un palier de croissance, il peut se passer des semaines, voire des mois. Durant cette période, ses swings seront plutôt spasmodiques et il pourra lui être difficile de tenir fermement le club. La motivation et la volonté entrent en jeu. Ce n’est précisément pas le moment de mettre le junior sous pression. Les facultés motrices, l’adresse et la coordination we show you how to play on the golf course!

Exklusiv im Golf Club Patriziale Ascona, Tessin/Schweiz

Maximal 6 Teilnehmer pro Academy Kurs

Täglich 5 Std. Unterricht (Mittwoch 3)

Montag, Dienstag, Donnerstag, Freitag

Driving Range + 9 Löcher auf dem Platz

Exklusiv reserviertes Gras Teaching Areal

6 überdachte Abschlagplätze bei Regen

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Montag - Mittwoch / CHF 990,–

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Samstag - Mittwoch / CHF 1.490,–

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Chez les enfants, le club n’est propulsé que par le swing luimême. Il leur manque encore la force pour booster le tout. Ils ne peuvent pas conduire la balle, ils ne peuvent que laisser pivoter le club. Mais c’est précisément ce que nous devrions tous faire!

Dans cette phase – peut-être entre 10 et 13 ans – il n’y a pas que les capacités physiques qui se développent, mais aussi les aptitudes mentales. Elles font partie intégrante des conditions de base qui déterminent le talent. Monsieur et Madame Tartempion se verront peut-être confrontés pour la première fois au fait que leur Junior, question talent sportif, n’a pas été doté par la nature du «programme complet», comme le sont un Tiger ou un Roger. Rolf Altorfer pense que «ces deux –là auraient sans doute atteint le sommet mondial dans beaucoup de sports. La plupart des êtres humains ont moins de talent, ce qui ne signifie de loin pas qu’ils n’arriveront à rien. Nous devons tous apprendre à vivre avec ce que nous avons et il est particulièrement important d’utiliser ses points forts! Malheureusement, en Suisse, l’ambiance est plutôt à l’égalisation: celui qui a des capacités extraordinaires se sent mal à l’aise. Le sport suisse n’a que très peu d’athlètes d’exception. Lorsque l’on pense que la Suède n’a que deux millions d’habitants de plus que la Suisse…»

Jouer, jouer, jouer

Rolf Altorfer aime se référer à des choses concrètes et facilement applicables: «le golf est un jeu et l’on apprend d’autant mieux qu’on le fait en jouant. Et avec un peu d’imagination, on peut facilement varier les plaisirs. Mais l’ASG a aussi fait un travail préparatoire. Il existe un manuel d’entraînement pour les enfants, qui contient de nombreux exercices. Ceux-ci peuvent être pratiqués en groupe au sein du club, mais aussi en famille. Ces jeux peuvent se transformer en duels, en concours entre deux ou plusieurs participants, les enfants entre eux ou parents contre enfants. Il est bon aussi de se fixer des défis. Du genre: es-tu capable d’entrer dix putts d’affilée d’une distance de un mètre?»

Altorfer plaide pour qu’on impose le moins de contraintes possibles, pour un maximum de variété, de liberté aussi pour développer son style personnel, sa propre technique. «Pourquoi ne pas emmener une fois son fils en forêt avec le sandwedge et une balle. Et là, chiper et pitcher à loisir par-dessus les branches, les buissons et les rochers, dans des situations difficiles où il faut, par exemple, que la balle monte à la verticale. Simplement tout essayer: c’est ainsi que les enfants apprennent le plus vite, prennent du plaisir avant de devenir, au bout du compte, peut-être, de vrais talents».

Mais est-ce qu’on naît talentueux? «Il y a certes le don, mais beaucoup de ce que l’on appelle le talent est le résultat de l’entraînement, d’un entraînement bien conçu. Et même l’individu le plus talentueux doit beaucoup s’entraîner, sinon adieu les lauriers!»

Pour le manuel d’entraînement de l’ASG, voir le site www.asg.ch/Junioren/Ausbildung

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