La bonne saison des meilleurs Suisses

Depuis des années, «nous, les Suisses» (disons plutôt: nous, les golfeurs suisses) nous plaignons que nos meilleurs joueurs ne se distinguent plus sur le plan international. Il y a pourtant parfois des «oasis dans le désert» – comme les bons résultats de l’équipe nationale amateur aux Championnats du Monde ou d’Europe en 2004 et 2005 ou le troisième rang de Julien Clément au dernier Omega European Masters. Mais depuis le retrait de Paolo Quirici il y a une dizaine d’années, aucun crack ne s’est réellement distingué en s’installant solidement sur le Tour européen; sans parler de jouer vraiment les premiers rôles. A côté des nations prestigieuses du golf, comme l’Angleterre, l’Ecosse, la Suède, l’Espagne, la France ou l’Allemagne, des pays plus modestes comme le Danemark, l’Italie, la Finlande, l’Islande ou l’Autriche ont réussi à placer un ou plusieurs joueurs dans la «première ligue» européenne, qui réalisent de temps à autre des résultats dans le Top 10. Mais ne noircissons pas le tableau; par exemple, dans cette première partie de saison, quelques joueurs ont réalisé d’excellentes performances, qui méritent qu’on les mentionne, même si elles n’ont pas toujours eu pour cadre le PGA European Tour.

mois de juillet se déroule le Credit Suisse Challenge à Wylihof et Julien sera présent!

Julien Clément semble avoir gardé en 2009 le rythme qui était le sien en septembre de l’année dernière. Lors de ses trois participations à des épreuves du circuit principal, obtenues grâce à des invitations, il a passé trois fois le cut et amassé quelque 34'000 euros. Ce qui ne lui permet pas encore de gagner sa carte pour le circuit; mais qui sait ce qui va se passer maintenant? C’est en tous les cas une excellente situation de départ. Par ailleurs, il a joué trois fois sur le Challenge Tour, a passé les trois cuts, sans pour autant terminer en haut du classement. Clément semble actuellement jouer un golf solide – sur le Challenge Tour, il n’y a guère que les 12 premiers d’un tournoi qui encaissent des prix intéressants, alors que les autres ne gagnent pas suffisamment d’euros pour faire un saut significatif au classement. Wait and see – au début du

•Le Zurichois Ken Benz, de Bubikon, s’est distingué à plusieurs reprises. Il a commencé par gagner un tournoi amateur important en Australie, avant d’enchaîner en Suisse avec des victoires au Championnat du Tessin et au Championnat suisse de matchplay. A mi-mai, il a ensuite réalisé un véritable exploit en parvenant en finale des «Internationaux de France Match-Play», ne perdant que contre le jeune (17 ans) Thomas Elissalde, de Biarritz. Un joueur dont le coach national Graham Kaye dit qu’il est le plus gros talent en Europe depuis Sergio Garcia…

Mais n’oublions pas Nicolas Sulzer. Après quelques saisons mitigées, il occupe aujourd’hui une excellente position sur l’Alps Tour. Il s’est régulièrement classé dans le Top 10 des tournois qu’il a disputés et il semble parfaitement contrôler son jeu, sa technique et sa motivation. On attend désormais de lui de bons scores et de bons classements. On sait depuis longtemps que Nicolas dispose d’un vrai talent: il est athlétique, avec un jeu varié et parvient souvent à scorer sous le par. Peut-être qu’il ne lui a manqué jusqu’à aujourd’hui qu’un peu de réussite?

Voilà de bonnes nouvelles en provenance du front! En tous les cas une excellente base pour espérer, que, «nous, les Suisses», puissions retrouver une place au soleil, quelque part entre le Danemark et l’Autriche!

■ Urs Bretscher, rédacteur en chef

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