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Michelle Wie, de Hawaï à Crans
L’édition 2006 de l’Omega European Masters aura un parfum un peu spécial. En plus de l’élite du golf européen, une véritable star américaine fera le déplacement depuis Hawaï– Michelle Wie. Née en 1989, elle est pro depuis un an, mais ne peut jouer sur le circuit de la LPGA avant ses 18 ans. En attendant, ce talent exceptionnel se produit dans les tournois majeurs féminins et dans certaines épreuves du calendrier masculin pour lesquelles elle reçoit de nombreuses invitations. En acceptant de venir à Crans-Montana, grâce à une exemption du sponsor principal, elle va devenir la première femme à affronter les vedettes du PGA European Tour, avec pour objectif de passer le cut et d’empocher un chèque!

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Depuis quelque temps, Michelle Wie est considérée comme la Tiger Woods du golf féminin. Sur un plan physique et technique, elle dispose de tous les atouts. Car grâce à sa taille impressionnante, elle peut frapper la balle aussi fort que les meilleurs garçons, faisant en outre concurrence à Ernie Els sur le plan de l’élégance du swing. Observer l’impact de son swing sur le parcours Severiano Ballesteros de Crans sera un vrai moment de plaisir et de curiosité. On pense notamment à quelques trous qui constituent le test ultime en matière de «ball striking». Car grâce à la faible densité de l’air due à l’altitude, il est possible de frapper la balle très loin sur le Haut Plateau. Mais cela signifie aussi que la balle peut s’écarter énormément de la trajectoire si le swing n’est pas maîtrisé.
C’est particulièrement évident sur le trou No5, là où Sergio Garcia s’est distingué l’an dernier en plaçant directement sa balle sur le green avec son coup de départ. Rappelons qu’il s’agit d’un par 4! C’est un dogleg à droite qui implique de frapper un fade très haut afin de passer audessus des sapins si l’on espère atteindre le green. La bonne nouvelle c’est que le vent souffle généralement dans la bonne direction, c’est-à-dire dans le dos. Mais il faut quand même produire un carry (portée) de 300 mètres. Est-ce que Michelle Wie a une chance de produire un drive aussi monstrueux? Il est relativement raisonnable de penser qu’elle ne va pas tenter ce coup, car le risque est trop grand. Si le drive n’est pas assez long, la balle va se perdre à droite ou terminer hors limites, ce qui revient au même! Elle va donc certainement provoquer le birdie en plaçant son coup de départ sur le fairway et en attaquant le drapeau avec un wedge, comme le font tous les amateurs.

Un test sérieux dès le départ
Le parcours de Crans-Montana est très exigeant dès le départ et tous les amateurs suisses qui ont déjà joué dans la station valaisanne savent que l’on peut très bien être dans le par après 4 trous ou avoir déjà ruiné son parcours! Sur le trou No1, un par 5 encourageant, le green est facilement accessible en trois coups, voire même en deux pour les plus costauds. Mais l’attaque du green avec un long club est délicate et il est très difficile de faire tenir la balle. Les arbres autour du green sont très présents et il est donc impératif de bien évaluer la stratégie pour éviter le bogey, voire pire.
On enchaîne avec un long par 4 et un par 3 délicat, avec un green très étroit qui nécessite une précision d’horloger. Une grande confiance en soi et une stratégie lucide sont ici indispensables – et celui qui manque ses coups de départ aura beaucoup de mal à éviter les bogeys. Car il y a à Crans des positions autour du green depuis lesquelles il est quasiment impossible de placer la balle au drapeau avec un chip! D’un autre côté, comme nous les amateurs (!) et comme Sergio Garcia, Michelle Wie dispose d’un excellent jeu de fers. On peut donc très bien imaginer de nous retrouver tous sous le par après les 3 premiers trous… Mais il faut bien admettre que pour les amateurs, le trou No4 est très impressionnant et exigeant. Si nous ne plaçons pas un drive parfait, nous nous trouvons à plus de 200 mètres du green. Pour les pros et leur longueur phénoménale, l’attaque du drapeau se fait avec un fer moyen et le par est accessible.












Le trou vraiment stimulant est le No7; un par 4 connu sur toute la planète golf, à l’extrémité du Haut Plateau, qui donne un point de vue unique sur le Valais central et le
Rhône. C’est ici que Michelle Wie va devoir se concentrer particulièrement et ne pas se perdre dans ce panorama magnifique. Atteindre le green de ce par 4 semble facile et c’est devenu un must pour les pros que de le tenter avec un driver ou un bois 3. Mais tous n’y parviennent pas bien sûr. Tous les amateurs tentent l’aventure et, pour certains, touchent au bonheur suprême. Mais nombreux sont ceux qui doivent faire un chip difficile ou, beaucoup plus grave, une sortie de bunker à moyenne distance, en direction d’un green très ondulé et bombé. Pour Sergio, c’est avec le bois 5 que ce trou est attaqué… On peut être sûr que Michelle Wie va prendre sa chance et tenter de se placer sur le green pour un eagle. Des centaines, voire des mil- liers de spectateurs aiment à s’installer sur ce trou et ils découvriront alors avec quelle facilité on peut franchir la distance qui sépare le tee du green. Et dire que cette fille n’a que 17 ans!


Le test suivant arrive. Après un par 3 relativement court et pas trop compliqué – sauf pour nous les amateurs! – on plante son tee sur le départ pro du No9, qui est 50 mètres en arrière des boules jaunes. Il s’agit donc d’un par 5 extrêmement long, avec un fairway assez large, qui permet de «lâcher les chevaux» au drive. Il y a quelques années, personne n’imaginait que l’on pouvait dompter ce monstre en deux coups. Pour nous, les joueurs de club, il faut réaliser trois excellentes frappes pour atteindre le green

(par exemple un drive, un bois 5 et un fer 6). Mais pour Sergio, comme pour Ernie, il suffit de produire au second coup une distance de 250 mètres pour se laisser une chance de putter pour eagle. Ils font tomber la balle à 10 mètres du green et la laissent rouler dessus, comme on a pu le voir à l’Omega European Masters 2005! Michelle Wie y parviendra-t-elle? C’est l’une des surprises qui nous attendent lors de la prochaine édition de l’Open. Après la buvette à proximité du green – que l’on appelle communément dans la langue de Shakespeare «Halfway House» – se trouve le tee du No10, début du retour dont le caractère est très différent de l’aller.

Des greens plus délicats
Bien entendu, pendant l’Open, la buvette est également ouverte. Et c’est là que l’on rencontre passablement de spectateurs à l’apéro, ainsi que des collègues qui prennent des forces avant d’attaquer la marche sur les derniers 9 trous. L’ambiance est détendue et toutes les dix minutes, on voit avancer un groupe de golfeurs de classe mondiale en direction du départ du 10. Ce trou ne paraît pas vraiment compliqué. En tant qu’amateur, on se trouve devant un large fairway en descente, avec un grand bunker sur la gauche, qui n’est pas vraiment en jeu pour les sliceurs. Ce sont plutôt les arbres et le rough épais qui sont menaçants sur la droite du trou. La subtilité du 10 réside dans le second coup, qui doit être extrêmement précis sur la direction, mais surtout sur la longueur, parce qu’il y a une forte pente derrière le green, rendant le troisième coup très délicat, voire périlleux. Le green va aussi faire réfléchir Michelle Wie; putter est une affaire de routine – pour une adolescente, il n’est pas toujours simple de reconnaître les breaks infimes d’un green. Et ce n’est pas sur le prochain trou que l’on peut se reposer! Ce long par 3 est difficile à toucher. On peut très bien se trouver dans un bunker et faire l’aller-retour avec celui d’en face! Alors que les premiers 9 trous exigent courage et stratégie, les derniers font plutôt appel à une extrême précision, afin d’atteindre des greens petits et torturés et particulièrement difficiles à négocier aux approches. Celui qui putte ou qui approche depuis le «mauvais» côté du trou est confronté à un véritable défi au petit jeu… C’est bien pourquoi les scores les plus bas sont généralement atteints sur les trous de l’aller et celui qui peut tenir son score sur le retour est bien placé à la fin du parcours. Les trous 14 et 15 changent un petit peu, avec deux pars 5 que l’on peut atteindre – difficilement – en 2 coups. On a donc de bonnes chances de réaliser des birdies, voire mieux, même si les risques sont grands, notamment au 14, avec l’obstacle d’eau en jeu sur le second coup. Des trous qui sont difficiles à boucler dans le par pour l’amateur. Il sera aussi intéressant de voir la stratégie de la jeune joueuse sur ces trous, avec son incroyable longueur. On peut parier que si son drive est bien placé, elle va tenter le green au second coup.
Plus le parcours progresse et plus il est difficile, pour nous les amateurs, de tenir la pression. Bien entendu, si l’on est précis au drive, si l’on touche les greens et que l’on ne prend pas plus de 2 putts, il n’y a pas de problème! Mais il faut se rappeler que le parcours se trouve à 1500 mètres d’altitude, et même si ce golf redessiné par Severiano Ballesteros se trouve sur un plateau, il y a passablement de pentes qui corsent l’affaire. On en perd sa respiration lorsque l’on n’a pas de caddy. Et c’est là qu’il faut réaliser un départ parfait au trou No16… Il s’agit d’un long par 3 pour les professionnels, mais un court par 4 pour nous, bien protégé par des arbres. On peut donc se trouver dans différentes positions, notamment sur les côtés dans le rough, pour attaquer le green, alors qu’un coup extrêmement droit à de bonnes chances de se retrouver… injouable derrière un sapin trop haut pour être survoler avec le sandwedge! Les courts pars 4 sont les trous les plus stimulants et le 16 de Crans-Montana n’est pas autrement. Les pros doivent franchir 220 mètres avec un long fer ou un hybride pour atteindre le green de ce par 3. C’est dire que ce trou est pour eux l’un des plus difficiles du parcours. Michelle Wie ne va pas arriver fatiguée au départ du 16, car elle a une liste longue comme le bras de spécialistes qui souhaiteraient faire caddy pour elle!



C’est tout droit
«Coming down the stretch» disent les Américains lorsqu’ils pensent aux athlètes qui se précipitent vers la ligne d’arrivée ou aux golfeurs qui remontent le 18ème fairway vers un green entouré d’un nombreux public. Mais avant de célébrer la victoire à Crans-Montana, il reste à franchir une dernière épreuve. La partie à droite du green du 17 est une petite butte naturelle, sur laquelle s’installent, lors des derniers tours, des centaines de spectateurs. Ils ont une vue imprenable sur les trous 12 et 13, tout en voyant l’intégralité du trou 17, là où la victoire dans le tournoi peut encore se jouer. Grâce au foehn qui souffle dans le dos des joueurs, les plus longs drives ne sont pas loin d’atteindre le green de l’avant-dernier trou, comme Angel Cabrera l’avait démontré en 2004. En revanche, en cas de vent d’ouest, le trou devient plus long et il convient d’attraper absolument le fairway, pour tenter, à l’approche, de «planter» le drapeau qui est souvent placé sur la gauche du green. Un backspin mal contrôlé et l’on se retrouve vite dans le rough. Aucun joueur n’est donc à l’abri, ce que le public a bien compris – Sergio et Michelle apporteront leur contribution au spectacle, à n’en pas douter. Bien entendu, les spectateurs connaissent pour la plupart ce trou pour l’avoir joué eux-mêmes et savent combien il est difficile de réaliser le par. En manquant le fairway sur le coup de départ, le joueur a bien peu de chances de faire tenir sa balle sur le green, même s’il contrôle parfaitement la longueur de son approche.
Lors du dernier tour, le leader devra toujours se méfier du 18ème trou. Tout peut arriver. Dans les faits, ce trou final est un excellent exemple de ce qu’il faut faire pour éviter les malheurs: deux coups parfaits! Le mieux étant de faire un draw ou un hook au départ, pour contrer la pente en devers (de gauche à droite) du fairway. Seve Ballesteros sa-
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Le joueur de club sera simplement ébloui par les coups des pros qui utiliseront un bois de parcours et un wedge pour atteindre ce green, avant de s’en aller soulever le trophée du vainqueur. Nous aussi, les amateurs, ressentons une impression particulière en franchissant les cent derniers mètres du parcours, avant de putter sur ce green aujourd’hui célèbre dans le monde entier. Un putt pour birdie est la récompense d’un parcours bien géré. Nous pouvons même nous imaginer les applaudissements du public massé autour du green. Et à l’Open, ils sont des milliers à féliciter les meilleurs.

Qui sera donc le dernier joueur à putter en septembre prochain, pour s’adjuger la victoire dans l’Omega European Masters? Est-ce que Sergio ou Michelle vont se donner cette chance?
