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L’habit ne fait pas le moine...

En juillet, il y avait de la couleur. Les fleurs sur les parcours rivalisaient difficilement avec les tenues des proettes de l’Evian Masters et des pros du British Open. Il faut dire que la mode du golf est devenue très gaie et moderne, avec des teintes et des coupes extrêmement… estivales! En voyant la jupe de Michelle W ie, on pouvait même se demander si sa mère ne l’avait pas lavée à 90 degrés pour qu’elle soit si courte! Le fait est que le sex appeal des jeunes joueuses du circuit est quasiment une directive. Les responsables du Ladies European Tour et de la LPGA militent en effet depuis des années pour que ces dames soignent leur côté glamour, afin de séduire public et sponsors. Non sans succès d’ailleurs! Chez les hommes, c’est la tendance metrosexuel qui est nouvelle. Il s’agit pour les plus beaux de jouer sur le style sain, fit, tendance androgyne, mais hétéro affirmé. C’est un peu compliqué, mais pour donner un exemple, on peut souligner que David Beckam est l’icône de cette nouvelle catégorie d’hommes, à laquelle les pros David Poulter ou Johan Edfors s’apparentent. Sur le circuit masculin, ceintures et chaussures blanches ne sont donc plus réservées à l’excentrique Jasper Parnevik!

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Le problème est que ces tenues, fort séduisantes au demeurant, ne sont pas toujours du goût des managers de nos bons clubs suisses. Et même si elles sont en vente dans le pro-shop… Sans parler du jeans, toujours banni des parcours. L’histoire du jeans est du reste très symbolique de l’attitude conservatrice du golf vis-à-vis de la tenue du golfeur. A l’époque où ce sport était réservé à une élite, l’interdire suivait une logique: celle de ne pas être confronté aux habits des prolétaires que l’on ne souhaitait pas fréquenter. Aujourd’hui, le jeans est un habit de mode qui peut être très esthétique, très sophistiqué et très cher comme celui de Victoria Beckam (décidément, ils sont incontournables…). Et la mentalité a changé puisque la démocratisation du golf fait que de nombreux clubs tentent désormais d’attirer sur les parcours ces fameux prolétaires! Qui, c’est un comble, n’ont plus les moyens d’acheter des jeans!

Dans cette mouvance compliquée, on regrette que de nombreux clubs s’acharnent sur l’étiquette vestimentaire et démissionnent dans leur rôle de garant de l’étiquette sportive. Il semble beaucoup plus facile d’imposer aux joueurs de mettre leur polo dans leur short – même si le designer ne l’avait pas prévu et que la chaleur est accablante – que de les discipliner à replacer leurs divots, relever leurs pitches et jouer vite. Pour moi, Etiquette rime avec Elégance: qui est d’abord une attitude, tenant autant de l’éducation que des goûts vestimentaires.

Le respect des traditions ne doit pas être un frein au développement et surtout pas ce carcan dont le golf peine à se débarrasser. Le jeu a changé, le golfeur aussi. Et si cela convient au Royal and Ancient of St. Andrews, ce n’est certainement pas à nous d’en contester l’intérêt. Si les femmes ont un jour brûlé leur soutien-gorge, les golfeurs pourraient faire de même avec leur pantalon à carreaux…

■ Jacques Houriet

36 e édition de la Ryder Cup: Tom Lehman pour les Etats-Unis et Ian Woosnam pour l’Europe. Deux capitaines, deux continents, un seul et même objectif: remporter l’un des trophées les plus convoités dans le monde du golf. Après trois jours de compétition, une seule équipe remportera la coupe et pourra savourer la victoire pendant deux ans. 36 E ÉDITION DE LA RYDER

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