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Un seul
Il est totalement faux d'affirmer que n’importe qui peut s'accommoder, dans quelque domaine que ce soit, d'un modèle unique, que tout peut se couler dans le même moule. Il en va du swing de golf comme des vêtements, où il n'y a guère que pour les chaussettes sans talon que l'on peut se satisfaire d'une seule taille. Pour tout le reste, c’est l'adaptation personnelle qu’il faut privilégier, déclinée en des milliers de formats, de tailles, de grandeurs, de pointures et de rythmes. Vous avez bien dit rythmes? Oui, car c’est une des manières d’aborder le swing. Et là non plus, il n'y en a pas qu'un qui soit juste et susceptible de convenir à tout le monde; le swing existe en des millions de variantes.
Le plus beau swing qui soit ne vaut rien si le joueur met constamment sa balle à coté de la cible; et aucun gourou n'osera durablement chipoter sur le swing le plus laid s’il permet à son auteur de gagner des millions. En golf, comme dans n'importe quel autre sport, il n'y a pas qu'une seule technique. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder deux des professeurs actuels les plus éminents: David Leadbetter, chez qui une leçon coûte 5000 dollars, est un grand mince, tandis que Butch Harmon, qui s’occupait de Tiger Woods il y a deux ans encore, est du genre petit gros; sans d’ailleurs être meilleur marché pour autant! Tous deux pratiquent naturellement un excellent golf, même s'ils ne font pas leur pelote à coups de prize monney, mais d'heures d'enseignement.
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Les golfeurs d'aujourd'hui ne se différencient plus des athlètes pratiquant d'autres disciplines. Pour réaliser des performances de pointe, il faut avoir des dispositions physiologiques au-dessus de la moyenne. Ces dispositions, la plupart des joueurs dits «normaux» ne les ont pas, mais cela ne les empêche cependant pas d’acquérir un bon jeu. Les voies par lesquelles on parvient à bien scorer sont nombreuses; la technique seule, si bonne soit-elle, ne suffit pas. La Swiss PGA, l'organisation représentative des pros helvétiques, met tout en œuvre pour que soit pris en considération non seulement le golf des joueurs d'élite, mais aussi celui des «sans grade» dans ses diverses variantes. Dans les clubs, les pros doivent être en mesure de s'adapter à toutes sortes de personnalités. C'est bien plus compliqué que ce que fait, par exemple, Butch Harmon. Ce dernier a, en effet, affaire à un athlète surentraîné, tandis que le pro de club se trouve confronté à un citoyen moyen mal préparé et aux aptitudes physiques souvent insuffisantes. La difficulté se corse encore par le fait que ce client-là s’attend, pour les 80 francs
