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Ce que nous apprennent les meilleurs parcours

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Goliath & Goliath

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Le coach national suisse, Graham Kaye, nous emmène à nouveau à la découverte des subtilités de l’architecture de golf, en se basant sur l’analyse du dessin de grands parcours. Dans cet article, ce sont les très différents mais surtout fantastiques golfs d’Augusta National et TPC de Sawgrass qu’il nous décrit.

La plupart des golfeurs auront certainement entendu parler des parcours mentionnés dans ces articles et particulièrement d’Augusta National et du TPC de Sawgrass ou du Old Course de St. Andrews. Les tournois qui s’y déroulent disposent d’une large couverture télévisée qui les rend familiers au plus large public. Le Masters d’Augusta se dispute chaque printemps et est diffusé à l’antenne depuis 1956. Considéré comme le cinquième majeur, The Players Championship à Sawgrass est l’un des principaux événements de la saison et profite lui aussi d’une large audience cathodique. Enfin, The Open revient tous les cinq ans à St. Andrews, sans oublier The Links Trophy, qui passionne les téléspectateurs du Tour européen tous les automnes. Que ce soit sur place ou à la télévision le fait de retrouver un parcours connu stimule l’intérêt du public.

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Cela permet de faire des comparaisons entre les éditions et les joueurs qui donnent des références historiques successives. Même lorsqu’un golf n’est pas choisi souvent, comme Winged Foot qui accueillera l’US Open 2006, beaucoup d’éléments historiques sont liés à ce choix – il a reçu son premier championnat en 1929 – et l’histoire ajoute à l’aspect mystique du parcours. Pourquoi certains terrains sont-ils choisis pour accueillir les principales compétition et comment acquièrentils une telle dimension? Cette série d’articles va expliquer comment ils ont été conçus et énumérer les mérites architecturaux de chacun. Pour les lecteurs qui auront le privilège de suivre ces tournois à la télévision, la compréhension de ce qu’ils verront prochainement à l’écran sera augmentée. Mais même sans le bénéfice de l’image TV, le but est d’offrir un éclairage sur les éléments qui forgent la réputation d’un parcours de golf et qui lui donnent une telle estime dans le monde entier.

Ancient et moderne

Augusta National et TPC Sawgrass

Le génie de ces deux fameux parcours réside dans leur concept d’originalité. Les deux architectes, Dr. Alistair Mackenzie (Augusta) et Pete Dye (TPC), avaient l’intention de créer quelque chose d’unique à leurs époques respectives. Ils ont conjointement puisé dans leur amour et leur expérience des links de golf écossais –ce qui justifie le titre de cet article. Même s’ils sont les deux bordés d’arbres, les deux parcours ne peuvent pas être plus différents l’un de l’autre au premier regard. Augusta dispose de grands fairways, de larges greens ondulés, de bunkers généreux et d’une absence relative de rough; le TPC a des greens plutôt mesurés, semble avoir des fairways étroits et il y a une abondance de vastes bunkers, mais aussi de «pot» bunkers, sans oublier l’eau qui est présente sur les 18 trous – même si elle n’est pas directement en jeu dans de nombreux cas. Chaque année, les deux parcours constituent un véritable test pour les meilleurs professionnels mondiaux, de manière différente certes, mais en exigeant toutes l’habileté du golfeur: sue le plan physique, technique et par-dessus tout, mental.

Au début des années 1860, les peintres qui se firent connaître sous le label des «impressionnistes» eurent généralement à subir les critiques provoquées par leur style différent, leur travail choquant la majorité bien pensante. Mais ces artistes, Manet, Renoir ou autre Monet étaient de grands visionnaires et donnèrent un présent au monde qui, selon certains, a transcendé l’art. En travaillant en extérieur, ils ont utilisé la lumière naturelle pour dépeindre ce qu’ils voyaient et pour transmettre la beauté de la nature d’une manière totalement spontanée. Ces «atmosphères» avaient bien entendu été capturées auparavant, notamment par les maîtres hollandais, mais le mouvement impressionniste combinait les couleurs, la lumière et le mouvement d’une manière totalement différente. Après les débuts très humbles qu’endurèrent les impressionnistes, leurs tableaux sont aujourd’hui considérés comme les œuvres les plus fines et les plus appréciées dans l’histoire de l’art. A travers les âges, les architectes de golf – du moins certains d’entre eux –peuvent être appelés les impressionnistes de leur art particulier. Vu sous l’aspect général de leur travail, un parallèle entre Mackenzie, Dye et Monet (pour prendre un impressionniste) peut être difficile à envisager, mais les trois peuvent être taxés de visionnaires, car ils ont réussi à aborder d’une «autre manière» leur carrière. Le résultat de leur génie combiné, parmi d’autres exemples, sont The Tournament Players’ Club at Sawgrass, Augusta National Golf Club et le tableau «Nénuphars et lilas». A peine plus de 100 ans séparent la conception des ces chefs d’œuvre, avec Augusta idéalement placé au milieu, démontrant que l’inspiration est plus riche que la science et l’avancées technologique.

Augusta fut ouvert en 1933. Bobby Jones, le meilleur golfeur de son temps, collabora étroitement avec Mackenzie dans la conception et la réalisation du parcours, qui profitait de l’espace et la variété d’une ancienne «garden nursery». Le concept était plutôt une approche minimaliste sur le plan du design, puisqu’il était prévu au départ de ne placer que 29 bunkers; il y en eut finalement 45 lors de l’ouverture, ce qui n’était que la moitié en comparaison des parcours habituellement construits à l’époque!

Avec les encouragements de Jones, Mackenzie créa des greens larges et mouvementés, nécessitant un placement correct du coup de départ afin de disposer d’une bonne ouverture pour approcher des positions de drapeau très sévères. Alors que le génie de Mackenzie était son habileté à «voir» la ligne idéale du trou et à créer la continuité et le rythme du parcours, Jones apporta son propre génie du jeu à la table de design. Une fois que le tracé et la configuration de base furent planifiés et dessinés, c’est Jones qui passa le plus de temps sur les détails techniques et stratégiques du design. Les deux hommes partageaient la même vision d’Augusta National et les deux avaient un amour et un respect total et durable pour le Old Course de St. Andrews. Alors que l’objectif était de créer un chef d’œuvre qui réunisse tous les éléments des grands parcours que Jones avaient joués dans sa carrière, les deux génies voulaient aussi construire un golf qui soit apprécié par tous les niveaux de jeu – du compétiteur jusqu’au pire «maladroit». La plupart des golfeurs qui regardent le Masters peuvent imaginer qu’un seul de ces deux objectifs a été atteint, tellement la préparation pour ce tournoi est difficile. Mais grâce à des fairways plus larges que la normale, à de très grands greens (qui sont notablement plus lents pour les membres) et à l’absence de rough, le concept original a été atteint.

Les trous 10, 12 (page de gauche) et 13 (au-dessus) sont le cadre de drames insoutenables après le turn. On rappelle que les trous 11, 12 et 13 sont appelés «Amen Corner» et que c’est là que beaucoup de joueurs ont perdu toutes leurs illusions de remporter l’USMasters. Le Rae’s Creek passe devant le green du 12, avant de longer le 13 et d’en protéger le green.

Les trous 18, 13 et 16 se trouvent à proximité du trou le plus connu de Sawgrass, le fameux green en île du 17.

Dans son livre «The Spirit of St. Andrews», Alistair Mackenzie explique pourquoi il considère le Old Course comme l’exemple parfait de ce que devrait être un parcours de golf; les mérites de son caractère stratégique seront abordés dans un prochain article. Et c’est bien parce que Mackenzie et Jones étaient tellement influencés par les anciens links qu’Augusta a hérité de cet «esprit». Le terrain sur lequel il s’étend est très vallonné, pour ne pas dire abrupte. Le point le plus bas du golf se trouve autour du court No12 et du par 5 No13, où coule le redouté Rae’s Creek. Il y a très peu de lies plats sur le terrain, même sur le 13, grâce à la préférence des co-architectes pour le «mouvement» sur les fairways. La pente réalisée sur le fairway de ce court par 5 peut aider ou contrarier le golfeur, en fonction de la manière dont il joue son coup de départ. Un peu trop à droite, avec un manque de draw, et le coup suivant nécessitera un long fer avec une position de balle au-dessus des pieds, en direction d’un green protégé par un ruisseau. Le green en lui-même est tellement ondulé que deux putts ne sont jamais garantis, impliquant un bon contrôle de la longueur et de la trajectoire lors de l’approche. En raison de la longueur relativement réduite du trou, les participants au Masters savent que des birdies et des eagles vont être réalisés sur ce trou si bien que le fait de renoncer à l’attaquer en deux est considéré comme une option trop passive. Il est difficile d’imaginer un meilleur trou pour le dernier tour d’un tournoi majeur; d’ailleurs Mackenzie l’avait déjà façonné dans son esprit lorsqu’il avait visité la propriété la première fois! Les mouvements de terre ont été conséquents autour des greens. Mackenzie avait reçu carte blanche pour défricher et transformer à sa convenance et il ne s’en est pas privé. Aune époque où les outils n’étaient pas vraiment étudiés pour réaliser de tels travaux, le modelage de l’ensemble fut unique. Bobby Jones passa des heures lors de la construction à frapper des balles de différents endroits pour déterminer comment il voulait qu’un trou soit joué et quelle valeur était attribuée à chaque coup individuellement. Il ne le fit pas seulement pour choisir le coup idéal en compétition de haut niveau, mais également pour donner du plaisir au joueur de club pour lequel il avait énormément de respect. Stratégiquement, Augusta comporte tous les éléments que Jones et Mackenzie considéraient comme essentiels pour un parcours intéressant et stimulant. Le No13 n’est qu’un exemple parmi d’autres à Augusta, mais aux yeux des observa- teurs, il est peut-être le plus représentatif. On dit que pour bien jouer au Masters, un golfeur doit avoir l’expérience de plusieurs éditions avant de pouvoir prétendre maîtriser le parcours. Bien que cela ait été infirmé en plusieurs occasions, les résultats des dernières éditions montrent les exigences d’une habileté tactique et de la maîtrise de soi pour arriver à s’imposer à Augusta. Jones disposait de ces deus qualités, sans oublier une régularité impressionnante au long jeu et un excellent petit jeu. Il était également l’un des meilleurs putters de l’histoire et les greens sont bien le témoignage de son talent. Au fil des années, la science du gazon a tellement progressé qu’aujourd’hui la vitesse des greens est largement plus élevée qu’il y a 40 ou 50 ans. Les pentes innombrables peuvent parfois donner l’impression que les greens sont à la limite du correct pendant l’US Masters. Mais même là, nous pouvons dessiner un parallèle entre le concept original et le jeu moderne. Les progrès technologiques, principalement dans la balle, impliquent que les golfeurs frappent notablement plus loin et plus droit désormais. Et même si le parcours a été rallongé et endurcit en déplaçant et en ajoutant des bunkers, il parvient toujours à se défendre et à ne pas être dénaturé.

Quelqu’un, peut-être Jones luimême, dit un jour – «le golf n’a jamais été prévu pour être ‘fair’ et il ne le sera jamais tant qu’il représentera un test pour le caractère du joueur et sa capacité à créer des coups». A cet égard, Augusta est un exemple retentissant. Chaque printemps lors du Masters, chacun se rappelle ces valeurs et idéaux partagés par Bobby Jones et Alistair Mackenzie, qui, par leur visions combinées et leur amour du jeu, nous permettent de les partager également.

Lorsque Pete Dye a visité l’Ecosse en 1963, il a passé le plus clair de son temps à découvrir les grands parcours de bord de mer. Ce voyage, véritablement initiatique, le poussa à expérimenter l’introduction de certains aspects classiques des links dans son propre design. Lorsqu’il construisit le TPC à Ponte Vedra en Floride, son goût pour les «pot bunkers», les petits greens, les traverses de chemin de fer et les mouvements de terre pour ciseler le parcours était déjà bien connu. Mais pour le TPC, il incorpora chaque élément de son «style» dans un seul parcours. Dire que c’était innovant était peut-être en dessous de la réalité. Les greens sont petits et fermes et impliquent donc un angle d’attaque précis pour bien les approcher. Ce golf est essentiellement un parcours de cible (target golf), tout en incorporant les nombreux éléments de camouflage que Mackenzie avait apportés à la profession plus de 50 ans auparavant. De grands bunkers et des obstacles d’eau sont des éléments caractéristiques du TPC et qui ajoutent à la qualité esthétique du design, tout en imposant une grande réflexion stratégique. C’est d’une manière subtile que Dye incorpore l’emploi des obstacles d’eau et de sable pour pousser le golfeur à faire une erreur «mentale» plutôt que technique. Le rapport risque/bénéfice sur de nombreux trous est le facteur qui donne au parcours sa grandeur, symbolisée notamment par le par 5 du 16.

No16, 495 yards: un par 5 atteignable en 2 coups qui implique un draw sur le teeshot en direction d’un large fairway. Le «lay-up» (le choix de ne pas attaquer) nécessite bien plus qu’un simple coup en avant. Il y a un grand arbre sur la gauche du green qui entre en jeu si le golfeur joue trop prudemment pour éviter l’eau. La position idéale pour approcher le green est la partie droite du fairway. Attaquer le green en deux est profitable surtout lors du dernier tour du Players’ Championship, lorsque le drapeau se trouve à l’arrière et à droite du green. Si la longue approche parvient à tomber dans la pente de gauche à droite du green, la balle risque bien de finir très près du trou.

Le 17 est certainement devenu le trou le plus pénalisant du circuit américain – celui que craignent tous les joueurs bien avant de se trouver sur le tee. A un certain niveau, le 17 est peut-être considéré comme manquant de caractère par rapport au reste du golf, mais il faut rappeler qu’il a été créé pour le spectacle lors du Players’ Championship. Malheureusement, il a été trop souvent copié, souvent au détriment de parcours qui offrent un green en île!

Les mouvements de terre mentionnés plus haut sont un aspect significatif de nombreux trous du TPC. Autour des greens, ces monticules posent des problèmes de chipping, notamment parce qu’ils ont une épaisseur de rough qui les couvre. Dans un sens, Dye a voulu simuler les difficultés trouvées sur les links de bord de mer – des lies en pente et des positions inconfortables. Les véritables buttes sur les côtés de certains trous servent de gradins pour le Players’ Championship, et rappellent les dunes de sable si fréquentes sur de nombreux parcours britanniques. Depuis qu’il a ouvert, le TPC a été en perpétuelle évolution, avec de petits touches apportées au fil du temps – un aspect qu’il a en commun avec Augusta. Plusieurs des greens originaux étaient trop sévères et ont été modifiés pour les rendre plus accessibles. Toutes ces transformations ont été réalisées en accord avec la majorité des joueurs du tour professionnel, qui voit ce parcours comme l’une des plus fabuleuses étapes du circuit mondial. Mais les bases du design principal sont respectées, comme elles le sont à Augusta. Et jouer un tour sur ce parcours est une expérience vraiment particulière.

■ Graham Kaye

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