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Nora, Flo, Fred
Il faut se souvenir des trois prénoms ci-dessus et du site www.ladieseuropeantour.com. Ainsi, Nora Angehrn (Zumikon), qui avait disputé l’an dernier une première saison sur le circuit européen féminin n’est plus seule. Par le biais de la Q-School du LET, le tournoi de qualification du circuit européen, Florence Lüscher (Vuissens) et Frédérique Seeholzer (Montreux) ont rejoint l’élite du vieux continent. Et comme le LET s’arrêtera cette année en mai à Losone, l’occasion est idéale pour les Suisses de venir encourager les trois jeunes proettes.
On le sait: le «golf des dames» ne peut concurrencer le niveau de celui des hommes. Pas en Europe bien sûr, mais pas aux Etats-Unis non plus. Cependant, il ne faut pas manquer d’enregistrer dans les «favoris» le site www.ladieseuropeantour.com. Car le site web du LET dispose d’une excellente fonction «live scoring» qui, pendant les tournois, permet d’obtenir les scores en direct des participantes. Et on va l’utiliser beaucoup en 2006!
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La saison de Nora (27 ans) ne s’est pas déroulée comme prévu. La Zurichoise n’a pas réussi beaucoup de cuts et a dû repasser par la Q-School en novembre dernier, pour obtenir sa carte du circuit européen. Certes, la première saison peut être considérée comme une année d’apprentissage. Sans compter les problèmes techniques qui ont découragé momentanément la joueuse suisses. Si bien qu’en fin d’année, elle s’est retrouvée à Merija, à l’ouest de Malaga, pour tenter de terminer dans les 30 premières à l’issue des quatre tours de qualification. Mission accomplie!


Pendant des semaines, avant cette QSchool, Nora a intensifié son entraî- nement des «fondamentaux» du swing. Grâce à des performances régulières et une bonne concentration, Nora réussi de justesse ce fameux examen en terminant à la 27ème place. La surprise est venue du fait qu’elle ne figurait qu’en troisième position du «classement suisse»!
La Bernoise Florence Lüscher (24 ans), dont la carrière en tant qu’amateur a été des plus discrètes, a décidé il y a trois ans de passer dans les rangs des professionnelles et de devenir teaching pro. Elle a trouvé un grand soutien à Vuissens, auprès des pros Christophe Bovet et Dimitri Bieri. Les deux anciens cracks du circuit ont aidé cette grande, mince et séduisante jeune femme à développer un swing puissant et esthétique, qui est devenu l’un des modèles du genre depuis deux ans (voir notamment Golf Suisse 5/05). Ses bons résultats en Suisse l’ont gentiment décidée à abandonner momentanément l’enseignement pour se consacrer au jeu. Un choix qui s’est concrétisé par une véritable performance en Espagne, où elle a démarré la Q-School par un magnifique 68, qui lui assurait la première place provisoire. Son 80 du deuxième tour n’a pas entamé son moral puisqu’elle a terminé à une superbe 11ème place, synonyme de carte européenne pour 2006. C’est un entraînement intensif au petit jeu qui est la cause principale de cette «petite surprise» et qui lui permet aujourd’hui d’affronter les meilleures joueuses européennes.
Préparation pour la saison
Les premiers tournois du LET se déroulent en mars en Europe, après quelques compétitions en Australie et en Afrique du Sud. Nora et Florence n’ont pas eu le temps de s’ennuyer pendant l’hiver. Non seulement il a fallu s’entraîner en conséquence, mais les impératifs d’une saison sur le circuit européen impliquent l’élaboration d’un budget, la planification des voyages, l’organisation administrative, les contacts, les discussions, les mains à serrer, sans oublier l’entraînement physique.
Nora a passé le mois de décembre en Suisse, en grande partie sur la neige, sans beaucoup toucher ses clubs de golf. En janvier, elle s’est envolée pour la Floride, s’installant pour plu- sieurs semaines dans la région de West Palm Beach, avant de rejoindre Ténériffe à la fin mars pour tenter, d’abord, de passer le cut de son premier tournoi 2006.
Même ambition pour Florence Lüscher, qui aura passé deux mois studieux en Afrique du Sud dans le but de peaufiner son swing. Un entraînement intensif qui suivait un mois de décembre consacré à la glisse, à Flims. Mais pour la première fois depuis des années, elle a laissé de côté son rôle de professeur de snowboard!
Mais qu’en est-il de Frédérique Seeholzer?
A 24 ans, Frédérique est une charmante jeune femme pleine de bon sens et de détermination. Elle connaît le sport en général et les exigences du golf de compétition en particulier: «enfant, j’étais d’abord une skieuse. J’ai joué assez vite au golf, mais c’était surtout pour faire plaisir à mon père, qui pratique ce sport depuis 30 ans. C’était du reste incontournable dans ma famille, puisque mon parrain est Pie Bagnoud, le père de Jacky, pro à Montreux!» Mais à 15 ans, elle délaisse les pistes de son village de Villars pour privilégier les greens de Montreux: «j’ai intégré le mouvement junior et j’ai trouvé une nouvelle motivation grâce aux amis. Avec Jacky Bagnoud, j’ai fait des pro- grès rapides et j’ai pu rejoindre le cadre B, puis A de l’ASG. J’ai joué régulièrement pour l’équipe nationale depuis 1999.»
Frédérique ne néglige pas ses études pour autant et elle passe un bac français en 2000, avant de rejoindre le Rollins College à Orlando. Elle en sortira en mai 2004 avec un «Bachelor of Arts» en psychologie et un autre en business! «J’avais un peu peur au début de mon installation aux Etats-Unis et la première année ne fut pas vraiment facile. Mais j’ai acquis un peu de maturité et ce fut ensuite une magnifique expérience de vie. J’ai pu jouer un maximum de tournois universitaires, dans une ambiance de team très populaire là-bas. En parallèle, j’ai disputé de nombreuses compétitions internationales pour l’ASG, comme le British Amateur ou les Championnats d’Europe.»
Au sein de l’ASG, la joueuse de Montreux se félicite de son travail avec Régine Lautens: «Je suis enchantée de la qualité du contact avec Régine.
Elle regarde, elle conseille, elle soutient, elle motive, son expérience est énorme et tout est très positif. Sur un plan plus personnel, j’ai demandé à quelques proches de me secouer lorsqu’ils voient que je n’en fais pas assez.
C’est arrivé en été 2005 et je crois que cela m’a fait du bien…» Frédérique Seeholzer consulte en outre Corinne Soulès, ancienne joueuse du Ladies
European Tour désormais installée au Golf du Gouverneur, près de Lyon. Proette depuis le début de l’année, elle confirme l’intérêt du golf suisse pour ce nouveau challenge: «avec Nora et Florence, nous avons senti un véritable enthousiasme des gens pour notre résultat à la Qualifying school.
Le soutien moral est aussi important que l’aide financière et cela va m’aider à atteindre mon premier objectif: conserver la carte du circuit pour l’année prochaine.»
Cette année, Frédérique va disputer l’intégralité des épreuves du circuit –une vingtaine – à l’exception de l’Evian Masters et du British Open, où elle tentera toutefois de se qualifier. Sa saison va démarrer en avril, après une période d’entraînement hivernal intensif, dont les détails n’étaient pas fixés à l’heure où nous écrivions ces lignes.
La proette devait encore régler passablement de détails techniques, avec notamment la mise en place d’une structure administrative pour gérer tout ce qui ne concerne pas le jeu proprement dit. Motivée, enthousiaste, mais néanmoins réaliste face aux inconnues de cette nouvelle carrière, elle est particulièrement impatiente d’entrer dans le vif du sujet!
■ Jacques Houriet
Célébration de l’exploit des trois filles lors d’un événement de la Swiss PGAen novembre dernier à Wylihof:André Bossert, Frédérique Seeholzer, Alex Chopard, Nora Angehrn, Marc Chatelain, Florence Lüscher, Raphael de Sousa et Julien Clément.
