
6 minute read
Ce qui est urgent
A l’issue de l’Assemblée générale des délégués de l’ASG, Golf Suisse a posé quelques questions au président, le Zurichois Martin Kessler, à propos du délicat sujet de l’«intégration du golf public».
A la suite de votre élection en tant que président de l’ASG, en janvier 2005, vous avez défini trois buts principaux. L’un d’entre eux concerne l’intégration du golf public –autrement dit des joueurs qui ne sont pas membres d’un club ASG – dans le développement du golf suisse. A l’évidence, il y a un problème depuis une année. Est-ce que celui-ci s’est amplifié depuis?
Advertisement
Martin Kessler: Contribuer au développement harmonieux du sport de golf en Suisse est l’un des principaux objectifs statutaires de l’ASG. Après mon entrée en fonction, j’ai énergiquement fait remarquer que nous ne trouvions pas dans une situation confortable. La chose était délicate, mais le «problème» était connu depuis plus d’une année. Mais je n’ai pas encore atteint mon objectif, nous n’avons pas suffisamment avancé. Pourquoi est-ce que certains membres de l’ASG – donc des clubs – et aussi beaucoup de joueurs de club ont-ils tant de difficultés avec le golf public?
Martin Kessler: Il s’agit de la péréquation financière entre les joueurs de club, qui ont dépensé une somme considérable pour entrer dans un club et les golfeurs qui n’ont pas consenti un tel effort et qui, par exemple, sont membres de l’ASGI. En comparaison des conditions d’admission dans un club relativement hautes, il est possible désormais en Suisse de jouer sur pratiquement tous les parcours en achetant un greenfee à des conditions très avantageuses. La comparaison avec l’Allemagne est opportune: les coûts de production pour un tour de golf sont bien plus bas, notamment aussi parce que les parcours sont mieux exploités. Le droit d’entrée se situe environ au quart du niveau suisse, mais le prix moyen du greenfee correspond approximativement au nôtre.
Ne devrions-nous pas avoir un golf réglé par un marché libre de l’offre et de la demande?
Martin Kessler: Sur le fond, je suis tout à fait d’accord. L’ASG ne peut pas s’immiscer dans la réglementation des prix; nos membres – qui sont des personnes juridiques indépendantes –sont totalement libres. Et sur une optique du droit de concurrence, ce ne serait pas légal de leur donner des instructions. C’est un marché libre que l’on ne peut pas piloter. Ce qui ne nous empêche pas, en tant qu’association, d’avoir des obligations envers nos membres et de vouloir travailler dans de bonnes conditions cadre. Nous essayons ainsi de fournir aux clubs des informations de base et un soutien de calculation pour leur permettre de prendre des décisions.
Y a-t-il en Suisse une tendance de «pay and play», donc pour un golf vu comme un business par celui qui paye et qui va sur le parcours, avec ou sans AP?
Martin Kessler: Pas dans cet extrême. Comme je vois les choses, il faut distinguer trois groupes. Il y a d’abord les clubs privés, qui disposent d’une base solide de membres. Sur leurs parcours, on trouve d’abord les membres et ensuite les invités. Viennent ensuite les installations de golf qui opèrent sur un mode commercial; les meilleurs exemples sont les golf parcs de la Migros. Enfin, il y a les parcours des régions touristiques qui fonctionnent encore différemment: ils ont une saison courte, de grands frais de fonctionnement et beaucoup de restrictions en raison du tourisme. On peut notamment penser aux packages des hôtels de golf.
Vous voulez dire que les conditions au sein des membres de l’association sont différentes et qu’on ne peut pas tous les mettre dans le même moule?
Martin Kessler: Exactement. Cela nous a frappé avec la proposition formulée par l’association des clubs grisons. Si elle avait été adoptée par les délégués, l’ASGI aurait vraisemblablement couru à sa perte, ce que personne ne souhaite d’ailleurs. Je suis heureux qu’elle ait été retirée; cela laisse le champ libre pour de nouvelles discussions et pour une solution de négociation.
Dans les différentes commissions de l’association, est-ce que les acteurs sont au courant de tous les faits et aboutissants à la base, hors des parcours?
Martin Kessler: Certainement, car nous savons exactement de quoi nous parlons. Lors des deux, trois dernières années, on a enregistré un développement très rapide. Une bonne partie des clubs, peut-être les trois quarts, cherchent activement, ou ont même des difficultés à trouver des nouveaux membres. L’époque des longues listes d’attente est révolue. Parce que nous voulons être capables de maîtriser la question, nous avons intégré au comité Raphaël Weibel, le propriétaire du Golf d’Oberburg, qui est un expert en la matière.
Peut-on dire que l’ASGI «capture» les membres des clubs? Et qu’ainsi son effectif continue de progresser?
Martin Kessler: C’est le reproche que l’on entend souvent du côté des clubs. Il y a à ce sujet de nombreuses statistiques. On peut notamment souligner qu’une grande partie des membres de l’ASGI n’est pas prête à devenir membre dans un club et pour différentes raisons. Je crois que ce reproche n’est pas vraiment justifié. Un nombre important de personnes deviendra membre d’un club, ou l’est déjà. Selon les statistiques de l’ASGI, près de 3000 golfeurs ont démissionné pour entrer dans un club ASG. Ça sonne un peu comme «pas de panique» et «tout est sous contrôle». Mais ce qui domine, c’est l’insatisfaction à propos de la situation de l’ASGI. Est-.ce que l’association a manqué une étape?
Martin Kessler: On ne peut pas dire cela non plus. Au contraire de la France ou l’Italie, où les golfeurs sans club sont des membres individuels de la Fédération, l’ASGI est une association indépendante en Suisse. Les pos- sibilités de contrôle sont donc plus étroites. On peut dire bien sûr, que les choses auraient été différentes si… Mais nous sommes aujourd’hui et pas hier. Je dois construire avec les pierres dont je dispose. Avec mon comité, je veux faire le maximum en fonction de la situation actuelle. Avez-vous une vision personnelle?
Martin Kessler: L’automne dernier, dans un courrier, le comité de l’ASG a envoyé une évaluation aux clubs. Je n’ai pas de nouvelle vision depuis. La réalité est qu’il y a en Suisse 12'000 golfeurs indépendants. Autre réalité, la nouvelle convention que nous avons avec l’ASGI, qui règle également le problème de la licence ASG pour ses membres. En ce qui concerne les greenfees, les clubs veulent être libres d’évoluer dans le marché. C’est aussi mon objectif de m’assurer que les moyens obtenus par les cotisations des membres de l’ASGI soient correctement répartis. Autrement dit, qu’ils soient attribués dans le sens d’un développement satisfaisant du golf en Suisse. Il me semble clair qu’une partie doit revenir aux clubs.
Qu’on le veuille ou non, on finit toujours par parler d’argent. Mais nous jouons pourtant pour le plaisir… Martin Kessler: Exactement. Et je dois dire que cela me fait très plaisir que, dans un tout autre domaine, le golf d’élite, les choses se passent généralement très bien. Le sport, donc le golf de compétition, est véritablement notre activité centrale. Nous sommes impliqués en première ligne. Cela m’apporte beaucoup de satisfactions, même si nous attendons de meilleurs résultats de la part des professionnels. Mais à l’heure actuelle, ma priorité va vers la recherche d’une solution aussi large que possible de la situation problématique de l’ASGI. C’est notre responsabilité visà-vis de nos membres, les clubs. Mais nous évoluons dans un marché que personne ne peut contrôler ou réglementer. Et nous devons peut-être admettre que nous devons le laisser suivre son chemin. Martin Kessler, merci pour vos intéressants développements
Interview: Urs Bretscher
- Avez-vous de bonnes connaissances golfiques?
- Parlez-vous couramment le schwytzerdütsch et avez d’excellentes connaissances en français? L’anglais serait un avantage
- Vous êtes âgé entre 25 et 40 ans
- En outre, vous aimez organiser, prendre des responsabilités et l’informatique n’a pas de secrets pour vous… alors vous êtes le (la)
Collaborateur (trice) à 80–100% que nous recherchons pour renforcer notre équipe à notre siège central d’Epalinges et à qui nous aimerions confier les tâches suivantes :

- Assister les différentes commissions dans leurs activités administratives et logistiques, notamment la Commission Juniors
- Prendre les procès-verbaux et rédiger la correspondance en français et en allemand, avec des déplacements occasionnels en Suisse
- Traductions et divers travaux de secrétariat
- Traitement des demandes de renseignements de nos membres
Nous offrons d’excellentes conditions d’emploi, un travail intéressant au sein d’une petite équipe dans des bureaux modernes avec possibilité de parking.
Date d’entrée: 1er avril 2006 ou à convenir
Si vous êtes intéressé, envoyez vos offres complètes avec photo à: Association Suisse de Golf, case postale 204, 1066 Epalinges.
La structure de l’ASGI est mobile et permet d’offrir une information de qualité au public.
En contact direct avec le public