Cet automne, Ligne fait peau neuve. Visuel renouvelé, plateforme repensée. Même passion, plus d’audace. En kiosque et en ligne, dès le 20 novembre.
Dans ce numéro
ARCHITECTURE ET DESIGN
12 — 21
INSPIRATION
24 — 27
MONDE
30 — 35
SOCIÉTÉ
38 — 47
SANTÉ HOLISTIQUE
54 — 61
BIEN-ÊTRE AU TRAVAIL
64 — 67
CULTURE
68 — 69
À TABLE
72 — 77
Guillaume Lemoine
Président
Emilie Lefebvre-Morasse
Vice-présidente marketing et ventes, rédactrice en chef
Arianne Filion
Rédactrice en chef adjointe
Caroline Croteau
Directrice principale, marque et contenu
Sarah-Maude Dalcourt
Directrice production et marque
Rosalie Nadeau
Chargée de projets production et marque
Frédéric Cloutier
Directeur artistique
Sandrine Boudreau
Directrice artistique, sept24
Mathieu Trudeau
Designer graphique
La beauté en dormance, par Hugues Lefebvre-Morasse Apaiser l’esprit par le design, par Marouchka Franjulien
Viviane Audet, la lumineuse
Voyages au lent cours, par Franck Laboue, Voyageurs du Monde
Micro-féminisme : Dix gestes simples qui font toute la différence, par Anne Genest La résilience hivernale, par Daniel Chartier
Dépression saisonnière : Repenser l’hiver pour mieux le vivre, par Valérie Courchesne L’hypnose : Un outil inattendu contre la douleur et l’anxiété, Entretien avec David Ogez
Procrastination : Pourquoi est-ce si difficile de faire ce que l’on souhaite vraiment?, par Marie-Claude Poirier
Cinq œuvres et artistes bien en voix, par Nicolas Gendron
Recette : Fromage Le Fleurmier fondant, par Raphaël Podlasiewicz Le goût du moins, par Marie-Hélène Boisvert
Cynthia Dauphin
Designer graphique
Bianca Des Jardins Photographe
Carine Dumez
Rédactrice
Catherine Gaudet
Réviseure linguistique et traductrice
Gaëlle Meslin
Réviseure linguistique
Pierrette Brousseau
Réviseure linguistique et traductrice
SLRR Cabinet de traduction Traduction
Crédit page couverture
Photo : Bianca Des Jardins
Impression Imprimerie Solisco Inc. Ventes publicitaires Christine Mailloux magazine@stromspa.com
Pour collaborer Arianne Filion au contenu afilion@stromspa.com
Éditeur Strøm spa nordique 1001, boul. de la Forêt L’Île-des-Sœurs (Québec) H3E 1X9
Dépôt légal — ISSN 2369-5897 Bibliothèque et Archives Canada et Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Les opinions émises dans les articles du Magazine Strøm n’engagent que les auteurs. Les disponibilités, millésimes et prix mentionnés dans le magazine peuvent être modifiés sans préavis. Toute reproduction, en tout ou en partie, est interdite sans la permission de Strøm spa nordique. Tous droits réservés. Poste publication — 42293512
Le Magazine Strøm est imprimé au Québec sur du papier Husky Opaque 100 % recyclable.
Logo FSC
Depuis ses débuts, le Magazine Strøm a l’immense privilège de collaborer avec des experts de tous les horizons pour la rédaction des articles qui le composent. Avec grande générosité, ils nous livrent leur savoir et partagent leur point de vue, certains de saison en saison, d’autres de façon ponctuelle. C’est avec beaucoup de fierté que nous vous invitons à les découvrir juste ici.
MARIE-HÉLÈNE BOISVERT
Enseignante en sommellerie à l’École hôtelière de la Montérégie, Marie-Hélène anime depuis plusieurs années des ateliers et formations liés au vin dans divers contextes et évènements.
MAROUCHKA FRANJULIEN
Journaliste depuis plus de 10 ans, Marouchka est notamment rédactrice en chef d’ELLE Décoration Québec et Canada . Passionnée de design et d’architecture, elle aime mettre en lumière les talents d’ici.
FRANCK LABOUE Natif de Bretagne, Franck est un éternel curieux. Conseiller spécialiste chez Voyageurs du Monde, il a fini par poser ses valises au Québec. Il écrit pour le magazine depuis sept ans.
DANIEL CHARTIER Professeur à l’Université du Québec à Montréal, Daniel est aussi directeur du Laboratoire international de recherche sur l’imaginaire du Nord, de l’hiver et de l’Arctique.
NICOLAS GENDRON Journaliste culturel, entre autres pour la revue Ciné-Bulles , Nicolas écrit pour le Magazine Strøm depuis 2015. Il est aussi et surtout comédien, metteur en scène, auteur et directeur artistique.
HUGUES LEFEBVRE-MORASSE
Designer montréalais, Hugues se spécialise dans l’architecture et le design urbain. Fidèle collaborateur du Strøm spa nordique, il écrit également pour le magazine depuis de nombreuses années.
VALÉRIE COURCHESNE
Valérie est psychologue clinicienne et chercheuse postdoctorale. C’est son grand intérêt pour la vulgarisation scientifique qui l’a amenée à devenir une fidèle collaboratrice du Magazine Strøm.
ANNE GENEST Écrivaine et coureuse de trail , Anne aime les sentiers, l’odeur des feuilles et du papier. Ses romans, elle les écrit à la main dans un cahier.
MARIE-CLAUDE POIRIER
Psychologue clinicienne depuis 2004, Marie-Claude s’appuie principalement sur les approches humanistes et psychodynamiques, tout en intégrant diverses perspectives pour répondre de manière nuancée aux besoins de chaque client.
Depuis 15 ans, Strøm évolue dans un univers en constante transformation. Les tendances changent, les marchés s’adaptent, et les attentes des clients se redéfinissent. À travers ces remous, une chose demeure : l’intention. Celle de créer du sens, de la beauté et de la cohérence, même dans la complexité.
Le lancement d’AWŪ sanctuaire urbain, notre nouvelle marque sœur récemment dévoilée, n’est pas simplement une expansion d’affaires. C’est le prolongement naturel d’une réflexion sur la façon dont nous voulons croître : avec intention et résilience.
L’intention, c’est ce qui distingue la croissance du simple mouvement. C’est ce qui permet de bâtir sans se perdre. Chaque décision d’investissement, chaque ouverture, chaque partenariat s’inscrit dans une ligne claire : créer de la valeur durable – pour nos clients, pour nos équipes, pour nos communautés.
La résilience, quant à elle, n’est pas qu’une capacité à résister aux chocs. C’est la faculté d’adapter nos modèles d’affaires sans trahir notre ADN. Depuis la création du premier Strøm à l’Île-des-Sœurs, nous avons traversé des cycles économiques, des crises et des réinventions. Chaque fois, notre force a été de revenir à l’essentiel : l’expérience humaine.
AWŪ, qui ouvrira ses portes au début de 2026, naît de cette même posture. Celle d’une entreprise mature qui continue d’avancer avec curiosité, mais aussi avec la lucidité de l’expérience. En créant un concept bien-être urbain, accessible et énergisant, nous répondons à ce besoin de trouver des espaces où ralentir autrement, non pas en s’échappant du monde, mais en habitant pleinement le quotidien.
Dans le monde des affaires, la tentation est grande de confondre vitesse et direction. Au Groupe STROM, nous croyons au contraire que la vraie performance naît de l’intention : celle de construire lentement, mais sûrement; de miser sur la qualité avant la quantité; et d’innover sans perdre de vue ce qui nous relie aux autres.
Notre résilience n’est pas une réaction, c’est une discipline. Une manière de transformer l’incertitude en opportunité, le changement en sens, et la croissance en œuvre collective.
C’est avec cette même intention que nous écrivons la suite.
Guillaume Lemoine Président
Ce qui précède le mouvement
Il y a, au cœur de toute création, une impulsion. Un souffle discret, presque imperceptible, qui vient avant le geste. Celui qui donne sa direction au mouvement, sa couleur à la lumière, sa raison d’être à ce que nous bâtissons.
Dans un monde saturé de stimuli et d’instantanéité, vivre avec intention, c’est refuser le pilotage automatique. C’est choisir ses actions, ses pensées, ses rythmes.
Agir sans intention, c’est se laisser porter par le courant. Agir avec intention, c’est créer le sens du courant lui-même.
Dans ce numéro, plusieurs voix explorent à leur manière cette idée de redevenir maîtres de nos choix et de nos comportements. Le designer Hugues Lefebvre-Morasse nous parle de la beauté du temps qui passe, celle qui ne s’impose pas, mais s’inscrit. Viviane Audet nous rappelle que la lumière se trouve souvent dans le retour à soi, dans les racines qu’on redécouvre avec douceur. L’écrivaine Anne Genest, avec son article sur le micro-féminisme, nous montre quant à elle que les petites attentions peuvent aussi transformer le quotidien : un mot, un regard, un geste, pour rendre le monde un peu plus juste. Et Franck Laboue, de Voyageurs du Monde, nous raconte la Turquie comme si nous y étions, illustrant que la richesse d’un périple réside dans l’art de se laisser surprendre, au rythme des lieux et des secondes qui s’égrènent.
Toutes ces histoires ont un point commun : elles sont habitées d’une volonté. Celle de créer, d’agir, d’aimer avec présence.
C’est aussi dans cet esprit qu’est née AWŪ AWŪ, c’est un dessein devenu lieu. Une réponse douce à un monde qui court trop vite. Un rappel que le bien-être ne réside pas dans la fuite, mais dans la façon d’occuper chaque instant.
Créer, c’est toujours choisir. Et peut-être que l’art le plus essentiel, aujourd’hui, est celui de choisir avec intention; de faire du sens notre matière première.
Bonne lecture,
Emilie Lefebvre-Morasse et l’équipe éditoriale
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La beauté en dormance
Par Hugues Lefebvre-Morasse, designer de l’environnement
Il y a dans l’air du temps une injonction à la perfection, une quête incessante du nouveau qui nous laisse parfois essoufflés. Propulsé par le défilement infini des intérieurs impeccables sur nos écrans, un désir de perfection et d’uniformité s’installe. Cette course au « t out nouveau, tout propre » nous pousse à polir nos propres vies, nos propres espaces, jusqu’à en effacer toutes traces du temps qui passe. Dans ce tourbillon, nos intérieurs et nos villes risquent de perdre une partie de leur âme et de cette chaleur qui ne peut naître que de l’usure et des souvenirs. Face à cette pression, un besoin de lenteur se fait sentir; le besoin de retrouver des lieux qui nous autorisent à être entourés d’une beauté qui a eu, tout simplement, le temps de mûrir.
Le « bon goût », comme un grand balancier, oscille d’une décennie à l’autre. Ce qui était hier le comble du chic devient aujourd’hui désuet, avant de renaître, peut-être, sous l’étiquette de « v intage ». Cette danse des modes est naturelle, mais notre époque l’a accélérée à l’extrême. La peur d’être dépassé est devenue un puissant moteur de consommation qui se traduit, en architecture, par une frénésie de rénovations. On arrache les boiseries audacieuses et les céramiques texturées pour effacer le caractère d’une époque jugée « l aide ». Plus souvent qu’autrement, on envoie ainsi des matériaux nobles au dépotoir pour les remplacer par des matières plastiques et bon marché.
« Pourrions-nous ainsi éviter de regretter, une fois de plus, d’avoir effacé la richesse de notre propre histoire? »
Ce cycle n’est pas nouveau : au fonctionnalisme parfois froid du mouvement moderne a répondu l’exubérance ludique du post-modernisme des années 80. Puis, le balancier est reparti vers un néo-modernisme épuré. C’est dans ces va-et-vient, il y a une quarantaine d’années, alors que l’on démolissait les icônes modernes, que des mouvements tels que DOCOMOMO (Documentation et conservation du mouvement moderne) sont nés pour protéger ces bâtiments à l’histoire récente. Aujourd’hui, l’histoire se répète, ici comme à l’international, alors que le néo-modernisme montre des signes d’essoufflement et que ce sont les grands témoins du post-modernisme qui tombent sous les pics des démolisseurs. La question se pose : un « DOCOPOMO » verra-t-il le jour juste à temps pour que nous prenions conscience de la valeur de ce qui est en train de disparaître? Pourrionsnous ainsi éviter de regretter, une fois de plus, d’avoir effacé la richesse de notre propre histoire?
L’EXEMPLE DU MAC
Le Musée d’art contemporain de Montréal (MAC) était l’un de ces lieux à la personnalité forte, presque têtue. Pendant 30 ans, il s’est offert comme un condensé de paysage urbain au cœur du Quartier des spectacles. Tel un collage, ses volumes assemblaient les formes archétypales de la ville : des pignons de maison, une rotonde, une colonnade et des volumes quadrillés qui rappelleraient une skyline . Un motif carré omniprésent unifiait le tout, de la grille des façades jusqu’aux lanterneaux, dans des rythmes, des formes et des matériaux qui reprenaient la palette de la Place des Arts. Cet ensemble formait une toile de fond spectaculaire pour les grands festivals de la métropole, une sorte d’urbanité mise en scène. Culminant par l’œuvre lumineuse La Voie lactée de Geneviève Cadieux, qui reprend la forme d’un panneau publicitaire, les points de vue offerts sur le MAC ne craignaient pas d’être ludiques et expressifs.
Sa transformation actuelle, bien que nécessaire sur le plan technique, illustre ce désir de notre époque de lisser les aspérités. En démolissant des éléments aussi iconiques que la rotonde et les façades à pignons, on efface une grande partie
de ce qui donnait au MAC son originalité. On remplace ses textures par une élégance plus discrète, une superposition de prismes de verre lisse qui, bien que sobre, semble interrompre le dialogue qu’entretenait son prédécesseur. Si le MAC original avait su s’intégrer à son contexte malgré son style distinct, le nouveau projet paraît s’en détacher.
Cette solution semble témoigner de l’épuisement d’un néo-modernisme devenu une réponse trop facile, telle une prolifération de « A pple stores » minimalistes. C’est une esthétique internationale, mal adaptée à notre climat et parfois indifférente à son environnement, qui a perdu son caractère innovant, à force de répétitions. Sans juger de la qualité finale du projet, qui est toujours en construction, on peut néanmoins ressentir une forme de nostalgie pour ce qui est lentement en train d’être rasé sous nos yeux : non pas un simple bâtiment, mais un fragment de notre mémoire collective.
Le coût de cet oubli est plus élevé qu’il n’y paraît, et le cas du MAC n’est pas isolé. En diagonale, la façade rythmée et colorée du Théâtre du Nouveau Monde, signée Dan Hanganu, a elle aussi cédé sa place à un cube plus générique et monochrome. La toiture-lanterne en forme de livre ouvert, qui recouvrait le restaurant du théâtre, s’est éteinte définitivement, et avec elle, une petite partie de ce qui donnait une ambiance de fête à ce quartier historique.
CULTIVER LA CURIOSITÉ
En uniformisant nos villes, en remplaçant systématiquement ce qui est démodé par un minimalisme passe-partout, nous appauvrissons nos environnements quotidiens. Ici comme ailleurs, nous sommes en train de perdre la diversité des styles qui rend une promenade en ville si stimulante et nous effaçons des strates de l’histoire de l’architecture. La question du patrimoine récent se pose alors avec acuité : à quel moment un bâtiment cesse-t-il d’être simplement démodé pour devenir un témoin à préserver ?
Cultiver un regard nouveau sur ce qui est aujourd’hui jugé « l aid » peut être confrontant, mais peut aussi nourrir de petites révolutions. Il s’agit d’apprendre à voir la beauté en dormance qui se cache dans ce qui nous entoure. C’est choisir de réparer plutôt que de remplacer, de redécouvrir plutôt que de rejeter. C’est une forme de curiosité bienveillante qui nous invite à ralentir et à apprécier la profondeur plutôt que la surface, car un lieu qui a une histoire nous aide à construire la nôtre. En prenant le temps de retomber en amour avec nos espaces, nous ne faisons pas que préserver le passé, nous nous offrons un présent plus riche et un avenir plus durable.
« Un lieu qui a une histoire nous aide à construire la nôtre. »
Sources
Chupin, J.-P. (2018, 17 avril). « Un modernisme élégant au secours d’un postmodernisme désuet. » Catalogue des concours canadiens. https://www.ccc.umontreal.ca/fiche_concours. php?lang=fr&cId=497
Hénault, O. et Vanlæthem, F. (1984). « Le concours du Musée d’art contemporain : un constat. » Section A , 2(2), 10 -17.
Mortice, Z. (2024, 20 mai). « Revisit: James R Thompson Center in Chicago, US » by Helmut Jahn. The Architectural Review. https://www.architectural-review.com/essays/revisit/ revisit-james-r-thompson-centre-in-chicago-us-by-helmut-jahn
Saraniero, N. (2024, 26 janvier). « New Yorkers Mourn the Loss of 60 Wall Street Atrium with a Funeral Procession Through Manhattan. » Untapped New York. https://www.untappedcities. com/60-wall-street-atrium-funeral/
Apaiser l’esprit par le design
Par Marouchka Franjulien, journaliste
Nous, Québécoises et Québécois de souche ou d’adoption, passons en moyenne 90 % de notre temps à l’intérieur, selon l’Institut national de santé publique du Québec. Par choix, peut-être; par contrainte, certainement. Ici, l’hiver est un moment en suspens. Il nous pousse à nous retrancher à l’abri des éléments, en attendant que le printemps dépose sa douceur sur le paysage gelé.
Dans cette parenthèse nivale, notre espace de vie devient une source de réconfort qui permet au corps et à l’esprit de ralentir et de s’apaiser. C’est un refuge où respirer, un sanctuaire où l’agitation du quotidien s’arrête temporairement sur le pas de la porte. Voilà, du moins, ce à quoi nous aspirons, car il arrive que l’harmonie lui fasse défaut. Un déséquilibre s’installe là où la tranquillité est attendue, sans qu’on parvienne à en cerner la cause. Face à ce chaos silencieux, différentes approches – comme la psychologie de l’espace, la neuroarchitecture, l’ergonomie environnementale ou le feng shui – nous viennent en aide pour retrouver une certaine sérénité.
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S’APPROPRIER L’ESPACE
Parmi ces différentes méthodes, la neuroarchitecture et le feng shui se distinguent particulièrement par leur démarche holistique, ainsi que par leurs outils concrets visant à rétablir un intérieur propice au bien-être physique et émotionnel. La première est un concept relativement nouveau, qui fait le lien entre architecture et épanouissement personnel en étudiant la façon dont l’habitat peut influencer notre cerveau, nos émotions et nos comportements; la seconde, un art ancestral chinois qui prône l’équilibre des énergies et leur bonne circulation dans l’espace pour améliorer notre qualité de vie. Le mobilier et les objets qui peuplent notre quotidien, de même que les sources de lumière, les couleurs, les formes, les sons et les matières qui rythment chaque pièce exercent de fait une influence considérable sur notre bien-être, notre humeur, notre énergie, voire notre sentiment de contrôle et de sécurité, sans forcément qu’on ne s’en rende compte. « C ’est ce qui rend le design si important dans nos vies : il agit pour nous aider à nous sentir bien », souligne Marie-Michelle De Lachevrotière, gestionnaire en design d’intérieur au Strøm spa nordique.
Lorsque le chaos règne, lorsqu’une pièce est encombrée ou mal rangée, l’esprit peine à retrouver la sérénité nécessaire pour s’apaiser. Au fil du temps, le décor a par ailleurs tendance à s’effacer, à devenir la trame secondaire de notre quotidien. On ne voit plus les souliers qui jonchent le paillasson, le vase ébréché sur la table basse ou ce tableau qui attend patiemment sur la commode d’être accroché. Les objets semblent figés à leur place, le mobilier s’enracine année après année. Pour briser le statu quo, il faut habiter le lieu, le vivre et le réapprivoiser pour prendre pleinement conscience de la place de chaque chose, en mesurer la portée et s’interroger sur sa raison d’être.
LE POUVOIR DE LA NATURE
Les études le prouvent : la nature – pilier central de la neuroarchitecture comme du feng shui – est un élément essentiel de notre bien-être, car elle permet d’atténuer le stress et de cultiver une atmosphère sereine. Elle pénètre notre habitat par le biais de la lumière naturelle, des plantes, d’une vue bucolique ou encore d’un papier peint panoramique. Opter pour des matériaux bruts permet également de l’intégrer, « en cohérence avec l’environnement naturel qui nous entoure », comme le suggère Florence Goulet-Pelletier, designer d’intérieur, conceptrice de projets et associée chez ISSASTUDIO, une firme montréalaise axée sur le design biophilique. Cette discipline, qui vise à reconnecter l’humain à la nature dans toute sa diversité, fait d’ailleurs partie des principes fondamentaux de la neuroarchitecture.
S’imprégner du vivant ainsi que faire l’éloge des forêts et des montagnes qui nous entourent de façon responsable et authentique en sélectionnant des matériaux nobles et chaleureux sont autant de moyens qui nous aident à nous recentrer et à trouver l’équilibre intérieur. Dans cette volonté de privilégier la nature à proximité, l’érable et le chêne s’imposent, notamment sur notre mobilier, tout comme la pierre naturelle, qui se rappelle au détour du granit, du quartz ou de la céramique.
UN DIALOGUE INTÉRIEUR
La lumière naturelle est un élément de prédilection, mais elle ne suffit pas selon le feng shui. L’art millénaire recommande d’avoir, dans chaque pièce, trois à cinq sources de lumière –douces et indirectes – par le biais de luminaires, de bougies ou d’un miroir, afin de créer une ambiance chaleureuse.
En matière de couleurs, le feng shui et la neuroarchitecture s’éloignent du blanc pour privilégier une palette plus nuancée, à l’image de cette richesse chromatique qu’on trouve dans la nature. Les tons délicats de vert et de bleu apaisent l’esprit, tout comme les teintes terreuses enveloppantes. « I l faut sélectionner et équilibrer les couleurs, les formes et les matières selon un espace donné, afin de lui apporter l’énergie souhaitée », ajoutent Aurore Dussaud et Margaux Hartpence, cofondatrices de Montréal Home Design, un studio de design d’intérieur qui s’appuie sur le feng shui pour concevoir des projets esthétiques, fonctionnels et harmonieux.
Dans cette quête constante d’unité, la philosophie chinoise s’appuie sur cinq éléments – le bois, le feu, la terre, le métal et l’eau – qui doivent être présents dans une pièce sans qu’aucun ne prenne le dessus sur les autres. Trouver le juste équilibre est complexe et demande de saisir profondément les nuances de chacun de ces éléments. Le bois, par exemple, peut être intégré par le biais d’un meuble ou d’une plante; le feu, par un luminaire et des couleurs chaudes. La terre, elle, valorise les nuances jaunes, ocre ou brunes, ainsi que les formes angulaires. À l’inverse, le métal privilégie les courbes, de même que le chrome, le blanc et le gris clair. Enfin, l’eau, symbole de sérénité, se manifeste notamment à travers les tons bleus et les miroirs. Une salle à manger, où les teintes chaudes, conviviales et gourmandes trouvent leur place, n’aura pas les mêmes exigences qu’un salon ou une chambre à coucher.
Plus que toute autre pièce, cette dernière se doit d’être un lieu bienveillant et réconfortant, qui appelle à la détente et au sommeil profond. Les matières naturelles, comme le lin et le bois, lui apportent calme et douceur, tandis que les formes arrondies favorisent une atmosphère protectrice.
Pour le reste, on se fait confiance, les yeux fermés. L’intuition, ici, doit jouer un rôle, tout comme nos désirs et nos besoins personnels doivent nous guider. « I l est essentiel de choisir des éléments qui nous représentent et qui correspondent à ce qu’on aime réellement, dit Marie-Michelle De Lachevrotière. Il ne faut pas suivre les modes ou se laisser emporter par les tendances, au risque de créer un espace impersonnel. Le design doit refléter notre identité et nos valeurs, afin que notre chez-soi devienne un véritable refuge. » Notre habitat se dessine comme un cocon, une chrysalide qui nous rassure et nous protège, une extension naturelle de notre corps et de notre esprit. Passé le pas de la porte, chaque détail compte pour faire de notre espace de vie un lieu serein, propice à l’équilibre et au bien-être.
Fiers concepteurs du projet d’agrandissement du Strøm Saint-Sauveur
Strøm dévoile AWŪ, sa nouvelle marque sœur
Un sanctuaire urbain où mouvement conscient, connexion et équilibre s’harmonisent.
AWŪ, c’est la nature qui glisse dans la ville, l’été qui se faufile dans l’hiver, l’escapade qui surgit sans prévenir. Un lieu de retrouvailles, un moment de connexion réel. Seuls, ensemble, dans un ailleurs où l’on fait comme chez soi.
Cycle thermal, massages et soins, studio de mouvement, espace nomade, évènements, café-restaurant ainsi qu’une boutique : tout y est pour vivre une expérience complète au cœur de la ville.
Les deux premiers sanctuaires ouvriront leurs portes au DIX30 et à Québec dès le début de 2026.
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DÉCOUVRIR
UN MONDE S’OUVRE DÉBUT 2026
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VIVIANE
AUDET
Viviane Audet, la lumineuse
Actrice, auteure-compositrice-interprète et depuis peu animatrice, Viviane Audet a autant de cordes à son arc que de touches sur son piano. En solo et auprès de son conjoint et complice musical, elle trace depuis près de deux décennies une florissante voie artistique, sans oublier sa Gaspésie natale où ses élans ont pris racine. Elle évoque ce chemin lumineux et les défis qu’il comporte, pour concilier vie personnelle et création. Rencontre avec une femme authentique et chaleureuse, restée fidèle à ses rêves d’enfant.
Bonjour, Viviane. Vous avez grandi à Maria, en Gaspésie. Votre destin artistique s’y est forgé très tôt…
« Da ns mon cahier de maternelle, où je devais noter mon futur métier, je me souviens avoir écrit : comédienne de théâtre ou vedette (rires). Je n’avais pas de famille ni de contacts dans le milieu des arts, mais j’étais habitée d’un élan profond. Je me suis arrangée pour faire mon propre chemin, avec l’aide d’adultes bienveillants qui voyaient que j’avais de l’ambition. J’ai eu de bonnes personnes autour de moi, très jeune.
J’ai commencé les cours de piano vers huit ans. Pour moi, le piano a toujours été un plan B, mais on m’y ramenait tout le temps, c’était le running gag. Jusqu’en secondaire 5 où j’avais pris l’option Art dramatique pour jouer dans la pièce de fin d’année. Lors de la distribution des rôles, l’enseignant m’a dit : “On a donné le personnage de Viviane à Catherine, toi tu vas faire le piano.” Le personnage s’appelait Viviane, à quel point il était pour moi (rires)! Déception totale, la plus grande de ma vie… Mais finalement non, parce que ça m’aura peut-être formée pour la suite. »
D’ailleurs, votre dernier album, Le piano et le torrent , vous ramène à Maria, dans vos racines. Qu’avez-vous appris sur vous-même dans ce processus de création, qui a été assez long?
« J ’ai appris que j’avais quelque chose à dire, justement, par rapport à cet attachement-là. Je savais que j’étais attachée à mon village natal, mais pas à ce point. C’est un album qui s’est créé de façon très casanière, en 2021, à raison d’une pièce par jour pendant un mois. J’ai laissé cuire ces pièces-là dans mon cœur, sans rien retoucher. Deux ans plus tard, je les ai ressorties et j’ai choisi mes 15 préférées. Ce sont celles qui figurent sur l’album.
À la période où j’ai composé, ma grand-mère était en soins palliatifs, mes parents étaient en train de se séparer. Ce n’était pas conscient, cette idée du déracinement. C’est après que j’ai voulu nommer les pièces de piano par des lieux évocateurs de Maria.
À présent, c’est un spectacle, car je suis en tournée. Ça me fait un bien fou, de juste partager et raconter. C’est vraiment tout un film narratif, qui est presque théâtral. Il n’y a pas de quatrième mur, je m’adresse aux gens, j’ai l’impression de les emmener en voyage dans mon village. »
Votre conjoint, Robin-Joël Cool, est en réalité beaucoup plus que ça. C’est un collaborateur, un co-musicien, un co-parent…
« A bsolument, un “co-toute” (rires)! J’ai rencontré Robin sur un plateau de tournage. On est tombés amoureux sur Belle-Baie, on jouait un couple dans l’émission avant de l’être dans la vraie vie. Ça a pris une semaine, je pense, et il est resté chez nous… Ça a vraiment été fulgurant.
Comme le travail est arrivé dans nos vies avant, la collaboration s’est dessinée naturellement. On a vite compris que la musique allait prendre une grande place, on a eu envie d’avoir un projet commun. Mentana, le groupe qu’on forme ensemble, est né il y a 15 ans. On dit tout le temps que c’est notre premier bébé…
On a une complicité dans le travail qui est difficile à expliquer. Avec le temps, on a un peu le même cerveau. Mais on n’est pas toujours d’accord sur tout, ce n’est pas tout le temps facile de travailler avec son chum. »
Oui, vous êtes constamment ensemble, à part quand vous êtes en tournée, en tournage, etc. Comment faites-vous, au quotidien, pour préserver l’équilibre entre vie artistique, vie familiale et de couple?
« O n règle des affaires à chaque seconde. Je sais qu’il y a des couples qui travaillent ensemble et qui se disent : “Nous, à partir de cinq heures, on n’en parle plus, ça n’existe plus, on passe à autre chose.” On n’est pas capables. C’est un enjeu parce que, évidemment, les téléphones ne sont jamais loin, tu as un courriel, tu as une question puis tu te dis : “Est-ce que je vais attendre neuf heures demain pour lui demander?”. Trouver l’équilibre n’est pas évident, mais les enfants nous ramènent à l’essentiel. Avec eux, c’est ici et maintenant, avec des préoccupations tellement concrètes! Parfois, on se pose des questions du genre “Ah la trompette je ne suis pas sûre, peut-être que le trombone serait mieux”, puis là mon petit Milan de cinq ans vient me dire qu’il a perdu sa mitaine, puis qu’il haït sa mitaine rouge parce qu’il voulait des bleues, et d’un coup le choix d’un instrument n’est plus si urgent. »
Vous avez deux jeunes enfants. Quel est votre rapport à la maternité et comment parvenez-vous à la concilier avec votre vie artistique?
« C ’est un rôle que j’aime beaucoup. Avant d’avoir des enfants, je n’étais pas très maternelle, ce n’était pas dans ma nature. Avec les enfants de mes amies, je ne savais pas comment entrer en contact, c’était “Oh mon Dieu, qu’est-ce que je leur dis?” (rires). Ça m’angoissait! Puis, à partir du moment où je suis devenue mère, j’ai l’impression que ça a réveillé l’enfant en moi… J’aime les faire rire, c’est vraiment mon but dans la vie, les faire rire puis que ce soit le fun. Je suis quand même plus stricte que mon chum, j’aime que les choses soient faites, j’aime la routine, mais on n’est pas très bons encore. Avec nos vies de fous, on essaye d’entretenir une routine dans des horaires qui sont un peu capotés, en veillant à ce que les enfants n’en souffrent pas trop, mais c’est un défi quotidien… Pour la routine du matin et la routine du soir, je n’ai pas encore trouvé mon cool tant que ça! »
Comment trouvez-vous du temps pour vous, dans ce contexte?
« L a course, depuis un an et demi. Je n’en fais pas une religion, je n’ai aucune ambition, je suis zéro performante, je ne cours pas vite. Je n’arrête pas de dire que je ne cours pas, je me sauve (rires)… Je ferme la porte, je mets mes écouteurs, je fais ma course, puis en revenant je m’arrête dans un petit café que j’adore. Donc c’est ça, la course, me vider la tête, m’essouffler un peu, prendre mon café, puis revenir chez nous… »
Que vous reste-t-il dans votre « p oche de rêves », lorsque vous pensez à votre carrière? Dans les 20, 30 prochaines années, qu’aimeriez-vous accomplir? « J ’aimerais faire des shows longtemps parce que j’ai réalisé ces dernières années que c’est ce qui m’allume le plus : la scène, le contact avec les gens, la communication… Ce contact-là, je le retrouve aussi dans Piano public , comme animatrice. Je pense que la communication est le dénominateur commun de tout ce que je fais, finalement. Sinon, dans les choses que je n’ai pas faites et dont je rêve, j’aimerais écrire un livre… Un essai, de la poésie, des fragments… Là, je fais du piano solo, sans mots, mais il y a un élan d’autrice qui est présent et que j’aurais envie de coucher sur papier de façon différente. Pas une chanson. Peut-être une forme courte, encore, mais dans un souffle plus long. Il y a quelque chose, là, qui est à explorer... »
Pour écouter l’entrevue complète animée par Evelyne Charuest, suivez notre balado Centré sur l’équilibre
Les draps se tordent, silencieux, tel un secret murmurant au matin. Aucun cri du réveil pour briser la douceur de cette zone grise entre le rêve et l’éveil. Un souffle d’air chaud glisse par la fenêtre qui, comme toujours, refuse de se fermer complètement. Il s’invite dans la pièce, apportant avec lui la mémoire humide du Bosphore. Dans l’aube qui s’étire, la rue Kemeralti s’éveille doucement, une cacophonie familière qui me prend aux tripes.
Je fronce les sourcils. Quelle heure est-il? Un sursaut. Le cadran me ramène à sa loi, comme un chien de berger. Je repousse la pression qui monte en moi. Encore une journée à remplir, des cases à cocher, des « rendez-vous » à honorer. Une course sans fin, jusqu’à l’épuisement. Mon regard se porte vers la gauche. Midi. Et je dis, un peu pour moi-même :
« J ’ai perdu la notion du temps, on devait aller à la mosquée bleue… bon, Istanbul nous attend, non? » Une voix m’interrompt, douce, assurée.
Celle qui a le pouvoir de remettre le monde à sa place, d’effacer les inquiétudes d’un simple souffle. Elle ignore les « quand », les « pourquoi », les « comment ». C’est une voix de ceux qui savent que tout finit par se poser, quand l’instant l’exige. « O ui, oui… mais elle peut bien attendre un peu… On est large...! »
Je me laisse porter, je lâche prise. L’horloge file, on se lève quand on veut, la chambre d’hôtel devient un cocon suspendu. Je pourrais faire venir un petit-déjeuner en chambre, juste pour prolonger l’instant. Dans cette semi-pénombre, accoudé à la fenêtre, la chaleur qui monte du lointain me saisit doucement. Les silhouettes des mosquées, des palais, flottent dans l’air comme des mirages, irréels, distordus par la lumière. Un sourire imperceptible traverse mon visage encore un peu endormi. Le « moi d’avant » aurait sûrement jugé absurde de revenir à Istanbul une troisième fois, d’y consacrer une semaine entière.
Oui, ce « moi d’avant », il aurait filé comme un fou à la conquête de la Corne d’Or, avalé par cette soif de tout voir, vite, toujours plus vite. Mais là, maintenant, c’est autre chose. Le corps comprend enfin qu’il est temps de ralentir. Mon subconscient me pousse, et je me laisse emporter. Il faut se glisser dans la ville, l’apprivoiser pas à pas, respirer au rythme de ses ruelles et de ses battements de cœur.
Kaléidoscope de « Turkish Delights » à la Corne d’Or
Maisons colorées sur les collines de Balat
ÇUKURCUMA : UNE ERRANCE ENTRE PASSÉ ET PRÉSENT
On part, à l’opposé de ce qu’on avait prévu. Un calme inattendu qui m’attrape sans que je l’aie vu venir. Nos pas s’allongent, mesurés, toujours plus au nord. La tour de Galata, elle, reste derrière, on la laisse s’éclipser sans regret. On s’en va errer sans but, guidés par rien d’autre que notre instinct, en se frayant un chemin entre les ruelles serrées. Le Bosphore, furtif, nous toise entre deux immeubles, comme un miroir d’eau éclaboussé par le ciel. Le vent chuchote des promesses, il fait tournoyer des portraits d’Atatürk dans un souffle absent, pendant que les vieilles voitures, immobiles, se chauffent au soleil, rappelant un autre temps. Les façades, mêlant art déco et tradition locale, éclatent sans gêne de contrastes. Les chats, eux, règnent partout. Indifférents, ils se fondent dans les recoins des librairies, s’allongent sur les chaises, ou s’étirent entre les barreaux des fenêtres, comme si la ville leur appartenait, et que nous n’étions là qu’en visiteurs provisoires.
Et puis, sans prévenir, Çukurcuma nous cueille. Le quartier ne s’annonce pas. Il ne s’exhibe pas. Il vous prend doucement par la manche, à un carrefour, à l’angle d’une vitrine trop poussiéreuse pour être vraiment commerciale. On ne l’a pas décidé. On s’y retrouve. C’est peut-être ça, le charme. On entre, un peu par hasard, chez un antiquaire – ou plutôt, on y glisse comme on glisserait dans une mémoire. La porte grince, la lumière est basse, dorée, oblique. Tout respire le bois ancien et les objets muets. Rien n’est étiqueté, comme si tout appartenait encore à quelqu’un. Les murs semblent retenir leur souffle. Un disque tourne sans musique dans un coin. Le propriétaire, silencieux, nous offre un sourire discret, un de ceux qu’on garde pour les gens qui ne posent pas trop de questions. On ressort, ralentis, comme si l’air lui-même avait épaissi, l’œil plus flou, le cœur apaisé.
Un peu plus bas, l’après-midi s’étire, baigné de cette lumière de fin d’été qui fait danser les façades. Une terrasse apparaît : Mayko. Des tables sous des pots de fleurs, rien d’imposant, mais une évidence tranquille, une halte naturelle. On s’installe là, sans se consulter, guidés par cette envie tacite de ne pas aller plus loin.
Halte au palais de Topkapi
Pause sucrée, tentations stambouliotes
Les mezzes arrivent lentement, un à un, sans hâte. Ici, tout prend son temps – les plats, les paroles, même la lumière. On échange quelques mots avec la propriétaire, une femme au rire facile et au regard direct. Elle connaît chaque passant. Ils la saluent d’un signe de tête, d’un mot, d’un clin d’œil. Dans l’air flotte une chaleur discrète, presque domestique, celle des lieux qu’on n’a pas encore quittés mais qu’on rêve déjà de retrouver. Les chats circulent sous les tables, chez eux – parce qu’ils le sont. Nous, pas encore. Mais on s’en approche.
On se dit, sans le dire, que ce sera notre quartier général. Que c’est bien ici. Que parfois, il ne faut pas plus qu’un peu de lumière sur une table, des mezzes tièdes et une voix amie pour sentir qu’on est exactement là où il faut. On reviendra. C’est certain. Peut-être même demain.
LE LUXE DE LA LENTEUR DANS LE TOURISME MODERNE
Dans un monde qui se précipite, où le voyage est souvent réduit à une course d’un point A à un point B, ralentir relève de l’exploit. Pourtant, c’est sans doute là le vrai luxe de notre époque : l’art de prendre son temps. Abandonner les itinéraires trop parfaits, les horaires serrés, l’urgence du « t oujours plus ». Car le voyage, libéré de l’obsession de la performance, se transforme en invitation à vivre autrement. À s’immerger, à respirer le monde au rythme de ses propres pas.
Le ralentourisme, loin des pratiques effrénées, redéfinit la notion même de voyage. Il ne s’agit plus de cocher des cases, mais d’accepter de se perdre, de laisser les lieux et les rencontres se dévoiler à leur rythme. Le voyage devient une relation intime, une rencontre avec l’âme d’un territoire, loin des clichés figés. C’est une recherche de l’authenticité, un goût pour l’inattendu, un retour à la lenteur, loin des circuits usés.
Mais la lenteur, ce n’est pas seulement ralentir pour soi. C’est aussi une manière plus douce de marcher sur cette Terre. En choisissant des trajets plus longs mais moins fréquentés, on fait le choix de réduire notre empreinte, d’offrir davantage de temps à la planète, aux communautés, aux expériences humaines. Le voyage devient alors un acte conscient, une réflexion collective sur notre manière de nous déplacer et d’interagir avec le monde.
Adopter cette philosophie, ce n’est pas un rejet du monde moderne, mais une invitation à le réinventer. Le voyage cesse d’être une fuite en avant, une quête de vitesse; il n’est finalement qu’immersion dans le présent. Il devient un moment suspendu, où la beauté du monde se mesure non pas à sa rapidité, mais à la façon dont il nous touche, nous transforme, nous lie.
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Effloressence : Et si l’on parlait enfin de perte de cheveux?
Stress de la vie moderne, bouleversements hormonaux liés à la ménopause ou au postpartum, ou simplement l’impression que sa chevelure perd en densité avec le temps… La perte de cheveux est plus répandue qu’on ne le croit. Elle touche une part croissante de nos amis, collègues ou proches, à commencer parfois par soi-même, mais reste pourtant un sujet tabou. Discrète, progressive ou marquée, elle ébranle sans distinction la confiance en soi et le bien-être de ceux et celles qui en souffrent.
UNE APPROCHE INNOVANTE POUR RÉPONDRE À CE BESOIN
C’est pour répondre à cet enjeu grandissant qu’est née Effloressence, une clinique spécialisée qui a choisi d’aborder la santé capillaire autrement. Fondée au début de 2023 par Marie-Claude De Blois et sa fille Naomi Va, cette entreprise québécoise mise sur une approche respectueuse, éducative et axée sur des solutions concrètes, dont la technologie Alma TED, reconnue pour stimuler la repousse et renforcer la chevelure. Ensemble, Marie-Claude et Naomi ont pour objectif d’offrir un accompagnement intègre et humain, qui aide chacune et chacun à retrouver des cheveux plus forts, et surtout, à se sentir mieux dans sa peau.
Avant/après d’un traitement réalisé chez Effloressence
Effloressence se distingue par l’utilisation de la technologie TED (Trans Epidermal Delivery), développée par Alma Lasers. Cette méthode non invasive représente une avancée majeure par rapport à d’autres techniques existantes sur le marché. Elle repose sur un protocole standardisé et contrôlé, pour des résultats constants et prévisibles.
Grâce à des ultrasons de basse fréquence combinés à une pression d’air, le système TED permet de livrer un sérum – enrichi en peptides, nutriments essentiels et facteurs de croissance – directement aux follicules pileux. Ce procédé stimule la circulation sanguine et favorise ainsi la repousse capillaire. Convenant aux hommes aussi bien qu’aux femmes, il est totalement indolore, n’a recours à aucune aiguille, et ne nécessite aucune période de récupération.
UNE CLIENTÈLE DIVERSIFIÉE, DES RÉSULTATS PROMETTEURS
Il n’y a pas d’âge ni de stade idéal pour prendre soin de ses cheveux. Qu’il s’agisse d’agir dès les premiers signes de perte ou de stimuler une chevelure déjà clairsemée, la technologie TED permet de travailler sur les follicules encore présents afin d’optimiser leur vitalité.
Plus l’intervention se fait tôt, plus le potentiel de densification est important, mais même dans les situations plus avancées, le traitement peut contribuer à renforcer les cheveux existants et à améliorer leur apparence globale. Chaque parcours est unique : l’essentiel est de savoir qu’il existe des solutions adaptées pour soutenir la santé capillaire de chacun.
UN PLAN DE TRAITEMENT PERSONNALISÉ
ET PROGRESSIF
La prise en charge par Effloressence débute par une consultation initiale, suivie de l’élaboration d’un plan de traitement sur mesure et personnalisé. Vient ensuite une « cure intensive » qui comprend généralement de trois à quatre séances, chacune à un mois d’intervalle. Après la cure initiale, un traitement d’entretien annuel est recommandé pour maintenir les résultats obtenus.
Les effets se manifestent progressivement, mais mentionnons qu’à l’intérieur des deux premiers rendez-vous, un ralentissement de la perte de cheveux devrait déjà pouvoir être observé.
UNE EXPERTISE LOCALE ACCESSIBLE À MONTRÉAL, À LAVAL ET À BLAINVILLE
Les services d’Effloressence sont actuellement offerts dans trois salons de coiffure de la grande région métropolitaine : à Montréal, à Laval et à Blainville. À la croisée de l’esthétique et du bienêtre, Effloressence incarne la dernière avancée en matière de restauration capillaire. Une solution performante, pensée pour répondre avec justesse aux réalités d’aujourd’hui.
Balayez le code pour en savoir plus sur Effloressence et voir d’autres photos avant-après.
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Micro-féminisme : Dix gestes simples qui font toute la différence
Par Anne Genest, écrivaine
Le micro-féminisme, c’est cela : de petites initiatives concrètes qui rééquilibrent délicatement les rapports entre les genres. Cette tendance, popularisée sur les réseaux sociaux, met en lumière des pratiques du quotidien – comme laisser volontairement la place à une collègue en retrait afin qu’elle puisse être entendue, ou encore choisir des vêtements proposés dans la section dite « masculine » pour rappeler que le genre ne devrait pas dicter les goûts.
Pour brosser ce portrait, je me suis tournée vers mes proches qui m’ont fait part d’habitudes simples cultivées au quotidien, et qui changent tout.
(1) PRATIQUER LA SORORITÉ
Un simple sourire. C’est ainsi qu’Annabelle Irakiza a choisi d’incarner le micro-féminisme.
« L orsque je rencontre une femme dans une salle d’attente, lors d’un entretien ou dans un milieu qu’elle connaît moins, je lui souris toujours. C’est ma façon de dire : je suis avec toi. » Annabelle choisit également des compliments qui ne portent pas sur le corps, mais sur la personnalité, le style, l’humour. Dans son entourage, elle consacre son énergie à des femmes plus effacées, notamment racisées, en amplifiant leur voix. Elle cultive un climat de solidarité fait de minuscules attentions, qui devient une résistance au quotidien.
(2) SEMER LA CONFIANCE
À la maison, Annabelle s’impose une règle : ne jamais critiquer son corps devant ses sœurs ou de jeunes filles. « B eaucoup d’entre nous ont grandi en entendant nos mères se dénigrer. Ça laisse des traces profondes », confie-t-elle. Plutôt que de dire « je me trouve grosse », elle choisit des formules neutres comme « je ne me sens pas confortable dans cette robe ». C’est une manière de rompre la chaîne des insécurités corporelles héritées de génération en génération. Un détail dans la parole, mais un immense cadeau transmis aux plus jeunes.
(3) RÉÉQUILIBRER LE LANGAGE
Aux yeux de Josiane Stratis, les mots n’ont rien d’anodin. « Je suis toujours mal à l’aise de voir que le masculin l’emporte en français », expliquet-elle. Dans ses infolettres comme sur ses réseaux sociaux, elle choisit donc de féminiser ses phrases et d’utiliser l’épicène au travail. Un choix qui pourrait sembler symbolique, mais qui a un impact réel : il habitue les femmes à se sentir directement interpellées et décentre les hommes de leur statut de norme. Un accord, un mot, c’est déjà une manière de rééquilibrer le langage.
(4) DÉJOUER LES STÉRÉOTYPES
En classe, Emilie Sauriol veille à ce que ses exemples reflètent une diversité de genres. « I l est doux. Elle est colérique. Une chirurgienne. Un éducateur de garderie. » De simples phrases qui, pour ses élèves du secondaire, ouvrent pourtant un imaginaire plus large. L’idée est claire : éviter de reproduire les stéréotypes en montrant que toutes les émotions et professions appartiennent à tous les genres. Par ce choix d’enseignement, Emilie fait du micro-féminisme un outil pédagogique : invisible pour certains, mais fondateur pour la prochaine génération qui grandit avec d’autres repères.
(5) FAIRE SA PART
« Faire sa part, pour de vrai » , résume Félix
Cauchy-Charest, père de famille. Pour lui, le micro-féminisme passe par le partage équitable de la charge mentale : penser aux rendez-vous, préparer les repas, s’impliquer à l’école, prendre congé quand les enfants sont malades. En contexte de séparation, il choisit aussi de rétablir l’équité financière. « C omme je gagne plus, je veux que mon ex puisse garder la maison à un prix raisonnable. » Être féministe au quotidien, pour Félix, c’est être un allié, et réduire les inégalités par des choix concrets.
(6) DONNER LE CRÉDIT
Dans le tumulte des réunions, les bonnes idées se perdent parfois. Et plus souvent encore lorsqu’elles viennent d’une femme. « Q uand une idée passe inaperçue, je souligne que c’est du solide » , explique l’animatrice, chroniqueuse, autrice et scénariste Rose-Aimée Automne T. Morin. Ce simple geste, presque anodin, redonne à la parole féminine sa légitimité et empêche qu’elle soit récupérée par d’autres. Reconnaître publiquement une idée est une manière simple et efficace d’équilibrer les rapports dans le milieu professionnel.
(7) CHOISIR LE VÉGÉTAL
Pour Élise Desaulniers, autrice et chercheuse indépendante, l’alimentation devient un terrain d’engagement féministe. « Ê tre végane, c’est refuser les hiérarchies qui classent certaines vies comme supérieures aux autres. Cela correspond à une perspective féministe, car on observe des similitudes entre l’exploitation animale et la domination des femmes : contrôle du corps, réduction à la fonction reproductive, invisibilisation du soin. »
« Elle cultive un climat de solidarité fait de minuscules attentions, qui devient une résistance au quotidien. »
Elle précise que ce choix devient féministe lorsqu’il est guidé par des considérations éthiques plutôt que par la santé ou la mode. En refusant ces logiques de pouvoir, le véganisme devient une pratique politique, quotidienne et concrète, qui favorise une plus grande équité et une plus grande égalité.
(8) DÉJOUER LES STÉRÉOTYPES DE CONSOMMATION
Quand Sarah-Maude Forget magasine avec ses filles, elle les emmène parfois dans la section « ga rçons ». « L e genre ne devrait pas limiter les couleurs, les coupes ou les imprimés. » C’est pour elle une façon de leur apprendre qu’elles peuvent choisir ce qui leur plaît, sans se laisser enfermer par des étiquettes. Refuser les codes genrés lors d’un simple achat de vêtement, c’est semer l’idée que chacune et chacun peut tracer sa voie. Une démarche banale en apparence, mais qui ouvre l’horizon dès l’enfance.
(9) RÉHABILITER LES CORPS ET LES VOIX
Charlotte Levasseur Paquin est une physiothérapeute spécialisée en rééducation périnéale. Elle considère son métier comme un engagement féministe : « L a santé pelvienne et obstétricale a été trop longtemps minimisée. Pourtant, tant de personnes sont concernées. » Elle refuse également de se taire lorsque ses clientes critiquent leur corps. Elle les écoute, puis elle leur rappelle leur force et leur dignité. Son geste se prolonge ailleurs : elle choisit de lire et d’écouter davantage d’artistes femmes et LGBTQ+. Elle raconte aussi ses aventures en solo en plein air pour inspirer d’autres femmes. Charlotte replace ainsi les corps et les voix trop souvent invisibilisés au cœur des préoccupations.
(10) BRISER LE TABOU DES RÈGLES
Sur les sentiers d’ultramarathon comme dans son métier d’ingénieure, Geneviève Asselin-Demers évolue dans un milieu largement masculin. Quand elle entend « E h les gars », elle rectifie aussitôt : « ... les gars et la fille ». Mais son intervention la plus marquante reste de parler ouvertement de ses règles. « E n course, il est rare que nos hormones nous laissent tout contrôler. » Elle rappelle que les femmes doivent souvent gérer leur cycle en pleine épreuve : changer de tampon dans la nature entre deux ravitaillements, ou gérer des symptômes parfois invisibles pour les autres. En nommant ces réalités, elle brise un tabou et rend le sport plus vrai, plus humain.
Un sourire, un mot, un choix : ces habitudes minuscules n’ont rien de spectaculaire, mais leur persistance révolue le quotidien. Comme l’eau qui s’infiltre, elles redessinent peu à peu le paysage. Le micro-féminisme rappelle que l’égalité n’est pas seulement une affaire de grandes luttes, mais aussi de petites actions, répétées dans l’ordinaire. Un compliment qui éclaire, un repas partagé, une parole mise en évidence : autant de fils qui tissent la toile d’un nouvel horizon. C’est un mouvement qui se diffuse sans bruit, mais qui n’en est pas moins transformateur. Et si le prochain geste venait de vous?
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La résilience hivernale
Par Daniel Chartier, Professeur, Université du Québec à Montréal
« Nous ne partirons pas. »
Jacques Brault
Chaque année, au Québec comme dans les autres territoires nordiques, l’hiver revient, avec ses froids mordants, ses journées raccourcies, ses rues glissantes et ses silences enneigés. Et même s’il s’inscrit dans un cycle naturel, il est rarement accueilli avec indifférence. Car au-delà du simple changement de température ou de décor, l’hiver agit sur nous en profondeur. Il dérange nos habitudes, ralentit nos rythmes, bouleverse notre rapport au temps, à l’espace, aux autres, et surtout à soi.
Pendant quelques semaines, parfois quelques mois, les grandes villes – Montréal, New York, Berlin – se couvrent d’un blanc qui efface les lignes droites, les repères visuels, les horaires bien réglés. Tout ce qui allait de soi devient soudain incertain : les transports prennent du retard, les trottoirs deviennent impraticables, les parcs sont fermés. En 1971, le poète québécois Jacques Brault écrivait dans La poésie ce matin ce vers simple, mais puissant, qui résume bien l’épreuve fondatrice de l’hiver et du froid : « nous ne partirons pas [1] ». Ainsi, en dépit du gel, des contraintes, du vent, de la noirceur et de l’isolement saisonnier, nous pouvons tirer de l’hiver une puissance tranquille, mais forte : malgré, grâce à l’hiver, « nous ne partirons pas »
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Pourtant, si les représentations culturelles de l’hiver renvoient presque exclusivement aux paysages extérieurs, c’est durant cette saison qu’on passe le plus de temps à l’intérieur : on découvre la première neige par la fenêtre, un matin de décembre; on change notre alimentation, nos habitudes, notre heure de réveil et de coucher, nos activités sportives et même nos relations sociales. Parfois, certains profitent aussi du froid et de l’hiver pour pratiquer des activités à l’extérieur. Mais comparé aux autres saisons, l’hiver est d’abord et avant tout une saison qui se vit à l’intérieur, d’où l’importance qu’accordent les peuples nordiques à l’aménagement de la maison, de son éclairage, de son ouverture vers les paysages bleus, blancs et violets recréés par les effets de neige.
L’hiver – et ses deux composantes essentielles, soit le froid et la noirceur – agit aussi à un autre niveau, plus subtil : il nous confronte à l’immobilité, au repli, au silence. Il nous force à ralentir, parfois à nous arrêter. Dans nos sociétés marquées par l’urgence, l’efficacité, la performance, cette suspension est souvent perçue comme un désordre, voire une forme de menace. L’hiver vient ainsi déranger un ordre établi, celui de l’horaire et du rendement. Ce dérangement est pourtant porteur d’autre chose : d’un temps différent, d’une sensation d’intériorité, d’une forme de dépouillement propice à la réflexion, à la création, à l’écoute. C’est ce que ressentent beaucoup de gens à la première neige : un vertige doux, un retour à l’enfance, comme si le monde, brusquement, s’accordait une pause.
Ce sentiment, pourtant, ne dure pas. Car l’hiver, lorsqu’il s’étire, devient lourd à porter. Il peut assombrir les humeurs, générer une fatigue diffuse, une perte de motivation. Le manque de lumière joue sur notre biologie; le froid nous pousse à rester plus longtemps à l’intérieur, ce qui conduit parfois à l’isolement. La ville, une fois passée la magie des premiers flocons, se recouvre de gris, de neige mouillée, de dangers. Il devient plus difficile de sortir, de se voir, de garder l’élan. Pour les personnes vivant seules ou en situation de fragilité, ce repli forcé peut se traduire par une profonde solitude. C’est aussi ce que véhicule le mot « h ivernité », forgé par le géographe Louis-Edmond Hamelin : un état, une ambiance, une manière d’habiter l’hiver qui façonne les comportements, les rapports sociaux, les émotions.
Pourtant, cette épreuve, certaines cultures en ont fait une force. Les peuples nordiques (y compris les Québécois) ont, depuis longtemps, développé des stratégies pour apprivoiser cette saison. En Scandinavie, par exemple, la lumière devient un art; la convivialité intérieure, une forme de résistance douce à la noirceur extérieure. On allume des bougies, on ralentit les horaires, on accepte de vivre autrement. L’hiver n’est plus une saison contre laquelle il faut se battre, mais un temps qu’il faut apprendre à traverser – et même, parfois, à aimer.
Reste que ce n’est pas un parcours simple. L’hiver est une épreuve existentielle. Il nous ramène à notre finitude, à notre besoin de chaleur, de proximité, de réconfort. Il nous oblige à nous organiser différemment, à admettre nos limites, à composer avec ce qui ne se plie pas à notre volonté. Et pourtant, il peut aussi être fondateur. Ceux et celles qui « passent l’hiver », qui choisissent de ne pas fuir vers des climats plus doux, finissent par développer une forme de fierté, une solidité intérieure. Cette expérience est existentielle, et conduit à un profond enracinement. Avec humour, l’auteur Dany Laferrière écrivait en 1994 : « L a plus grande énigme, c’est le fait que les gens acceptent de passer toute leur vie sous ce climat, quand l’équateur n’est pas si loin[2] » I l est vrai que le fait de rester dans un pays froid, malgré les difficultés qu’en inflige le climat, finit par conduire à une surprenante fierté – celle de résister – qui marque et définit profondément l’identité québécoise. L’hiver, avec ses contraintes, ses silences, ses lenteurs, finit par creuser en nous un espace d’ancrage, de calme et, parfois, de résilience.
LE FROID COMME EXIGENCE PHYSIQUE
Le froid n’est pas seulement une donnée météorologique : l’hiver, il est une contrainte quotidienne. Lorsque les températures chutent, le corps humain entre en mode de protection. Le simple fait de sortir nécessite une planification. Cette vigilance permanente, souvent invisible, peut devenir épuisante, surtout lorsqu’elle s’étend sur plusieurs mois.
Dans certaines cultures nordiques, on affirme qu’il n’y a pas de mauvais temps, seulement de mauvais vêtements. Mais au-delà de cette maxime, il faut aussi reconnaître que tout le monde n’a pas les mêmes ressources pour faire face au froid. L’hiver accentue les inégalités : il isole, rend visibles les fragilités, met en lumière l’inconfort ou l’insécurité dans l’habitat, la mobilité, les liens sociaux.
Finalement, le froid nous confronte à notre vulnérabilité. Il nous rappelle que le confort n’est jamais acquis, que notre corps a des limites, et que pour vivre en harmonie avec un environnement hivernal, il faut à la fois s’adapter physiquement, mais aussi mentalement et émotionnellement.
LA NOIRCEUR COMME NOUVELLE ÉPREUVE
Dans les régions nordiques et notamment en Scandinavie, l’obscurité hivernale peut durer des semaines, voire des mois, avec un ensoleillement limité à quelques heures par jour, ou parfois inexistant. Si la variation de la lumière est plus nuancée au Québec en raison de sa situation géographique plus au sud, la noirceur demeure pour plusieurs l’une des caractéristiques dominantes de l’hiver. Cette obscurité prolongée n’est pas sans effet sur le corps et l’esprit. De nombreuses études ont démontré qu’un manque de lumière naturelle peut affecter l’humeur, la concentration, le sommeil et même la santé physique. Des troubles comme la dépression saisonnière touchent un nombre important de personnes, en particulier entre novembre et février. Le rythme circadien, qui régule les cycles veille-sommeil, est profondément perturbé par l’absence de repère
lumineux. Il devient alors plus difficile de se lever le matin, de maintenir un niveau d’énergie constant et de conserver une motivation stable au quotidien. Ce ralentissement est d’ailleurs parfois mal perçu dans des sociétés qui valorisent l’efficacité, le mouvement et la productivité. Il peut mener à une forme de culpabilité : se sentir « moins fonctionnel » en hiver, alors qu’en réalité, le corps et l’esprit doivent simplement s’adapter à des conditions exigeantes.
Les sociétés nordiques ont développé différentes stratégies pour s’ajuster à cette réalité. L’usage de la luminothérapie, par exemple, est courant dans les foyers et milieux de travail. L’importance accordée à l’éclairage intérieur est également révélatrice : on privilégie une lumière douce, chaleureuse, souvent indirecte, pour créer un sentiment de confort et de bien-être. La vie sociale s’ajuste aussi : on valorise les moments calmes, les activités en intérieur, la lecture, la cuisine, les rencontres en petit groupe. Certaines personnes vont même jusqu’à redéfinir leur emploi du temps en hiver, favorisant le repos, la lecture ou la contemplation.
L’HIVER COMME UNE ÉPREUVE LUMINEUSE
L’hiver est certes une saison exigeante, et ceux et celles qui le vivent chaque année savent à quel point il met à l’épreuve le corps, l’esprit et l’organisation du quotidien. Et pourtant, c’est au cœur de cette saison que se tissent aussi des formes de résilience, de solidarité et de lenteur choisie.
Plutôt que d’en faire la guerre ou une fuite, passer l’hiver peut devenir un apprentissage, une manière de s’ancrer dans un environnement et de le respecter. Une manière d’habiter le temps différemment et de mieux s’écouter, tout simplement.
[1] Brault, J. (1973). La poésie ce matin (p. 29). Parti pris.
[2] Laferrière, D. (1994). Chronique de la dérive douce (p. 110). VLB éditeur.
POUR EN SAVOIR DAVANTAGE
Borm, J. et Chartier, D. (2018). Le froid. Adaptation, production, effets, représentations. Presses de l’Université du Québec.
Chartier, D., Lund, K. A. et Jóhannesson, G. T. (2021). Darkness. The Dynamics of Darkness in the North. Presses de l’Université du Québec, Imaginaire | Nord et University of Iceland.
De la Soudière, M. (2016). Quartiers d’hiver. Ethnologie d’une saison. Créaphis.
Hamelin, L.-E., Chartier, D. et Désy, J. (2014). La nordicité du Québec : Entretiens avec LouisEdmond Hamelin. Presses de l’Université du Québec.
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NOUVEAUTÉ
Un rituel hivernal inspiré par la nature
Cet hiver, procurez-vous une trousse parfaite pour prendre soin de votre épiderme lorsque le mercure chute.
Pensée pour les peaux déshydratées, elle réunit quatre essentiels pour une routine hivernale douce et régénérante. Elle aide à restaurer l’équilibre, la souplesse et l’éclat de la peau, tout en l’enveloppant d’un confort inégalé. Contenu de la trousse :
1. CRÈME HYDRATANTE
Peau déshydratée
Crème hydratante idéale pour raffermir et protéger la peau du visage et du cou. Sa formule enrichie en ingrédients hydratants et émollients aide à régénérer la barrière d’hydratation cutanée. Elle protège la peau du dessèchement tout en l’adoucissant, favorisant son élasticité. Riche en vitamines antioxydantes et apaisantes, sa formule aide à revitaliser l’épiderme, à lisser les rides, à protéger la peau contre les agressions extérieures et à prévenir les signes du vieillissement.
Ingrédients actifs clés
Aloe vera • Oméga-3
3. HUILE RITUEL VISAGE, CORPS ET CHEVEUX
Huile précieuse à la texture soyeuse, idéale pour nourrir, protéger et sublimer l’ensemble du corps, du visage et des cheveux. Véritable élixir d’huiles végétales biologiques enrichies en composés antioxydants, vitamines et acides gras essentiels, cette huile régénère la barrière d’hydratation cutanée, favorise l’élasticité de la peau, minimise les imperfections et uniformise le teint. Voile léger, satiné et non gras qui protège la peau et les cheveux contre les agressions extérieures, pour un fini soyeux et d’apparence saine.
Ingrédients actifs clés
Jojoba • Argan • Vitamine E
2. LAIT DÉMAQUILLANT
Tous types de peau
Sa formule à base de tensioactifs doux et d’aloe vera hydratant nettoie et démaquille en douceur sans dessécher l’épiderme. Ses ingrédients purifiants et astringents permettent d’éliminer toute trace de maquillage et les cellules mortes à la surface de la peau. Ses ingrédients apaisants et antioxydants permettent d’offrir confort et protection à la peau dès la première utilisation. Parfum naturel frais et boisé pour une sensation de fraîcheur et d’apaisement.
Ingrédients actifs clés
Aloe vera • Vitamine E • Épinette noire du Québec
4. MASQUE HYDRATANT
Peau sensible
Diminuant les rougeurs et conférant un aspect lumineux et souple à la peau, ce masque riche hydrate intensément et apaise les peaux les plus sensibles tout en réparant la barrière cutanée.
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Dépression saisonnière : Repenser l’hiver pour mieux le vivre
Par Valérie Courchesne, Ph. D. Psychologue
À mesure que les journées raccourcissent et que le froid s’installe, il n’est pas rare de ressentir une baisse d’énergie ou un léger blues. Mais pour certaines personnes, cette période de l’année s’accompagne de symptômes plus profonds et persistants, qui affectent leur bien-être au quotidien. C’est ce qu’on appelle la dépression saisonnière, un trouble encore méconnu, mais bien réel. Pourtant, en comprenant ses mécanismes et en adoptant quelques stratégies simples, il est possible de traverser cette période avec plus de douceur, voire d’y trouver du réconfort.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il ne s’agit pas simplement d’un ralentissement hivernal, d’une humeur plus fluctuante ou d’une réaction de tristesse à un évènement comme une rupture ou un deuil. Il est tout à fait normal de se sentir moins énergique, d’avoir des variations d’appétit ou de sommeil à l’arrivée de l’hiver, tant que cela ne dure pas trop longtemps ni n’affecte significativement le quotidien. Environ un Canadien sur cinq ressentirait ce « blues hivernal ».
La dépression saisonnière, aussi appelée trouble affectif saisonnier, est beaucoup plus sévère. Elle toucherait environ 2 à 3 % de la population canadienne. Les symptômes sont similaires à ceux d’un épisode dépressif classique : tristesse persistante (ou irritabilité), fatigue, perte d’intérêt, troubles du sommeil, variations de l’appétit, difficultés de concentration, pensées négatives ou suicidaires.
Les femmes et les personnes issues des minorités de genre sont particulièrement vulnérables, tout comme les personnes vivant avec des troubles de l’humeur comme la bipolarité, où les épisodes dépressifs peuvent suivre un cycle saisonnier.
UN TROUBLE BIEN RÉEL?
Un débat persiste : s’agit-il d’un trouble distinct, ou simplement d’une forme de dépression cyclique qui revient chaque année à la même période? Un épisode de dépression majeure non traité dure en moyenne de six à neuf mois, ce qui correspond à la durée de l’hiver dans plusieurs pays nordiques, dont le Canada.
L’hypothèse principale : la diminution de la lumière naturelle aurait un effet direct sur l’humeur. Certaines études établissent un lien entre la latitude (la distance par rapport à l’équateur) et la prévalence du trouble affectif saisonnier, mais les résultats ne sont pas unanimes.
Il y a d’autres facteurs en jeu, car l’hiver modifie aussi notre mode de vie :
• Moins d’activités extérieures (donc moins de lumière naturelle);
• Moins de vitamine D (en raison du manque de soleil et des vêtements chauds qui couvrent la peau et l’empêche donc d’y être directement exposée);
• Moins de contacts sociaux spontanés;
• Moins d’évènements stimulants à court terme (vacances, sorties, etc.).
COMMENT PRÉVENIR ET TRAITER?
Les traitements sont similaires à ceux de la dépression classique, avec quelques ajustements saisonniers.
Pour contrer le manque de lumière
LUMINOTHÉRAPIE : un traitement efficace, relativement peu coûteux et ayant très peu d’effets secondaires. Attention toutefois : il y a tout un éventail de lampes sur le marché, mais elles ne sont pas toutes égales ni recommandées pour tout le monde. Consultez un pharmacien ou autre professionnel de la santé avant d’en faire l’achat. En général, on recommande de s’exposer 30 minutes par jour (idéalement en avant-midi), devant une lampe de 10 0 00 lux à lumière blanche.
EXPOSITION À LA LUMIÈRE NATURELLE : ouvrir les rideaux, s’installer près des fenêtres, sortir à l’heure du midi, par exemple.
SUPPLÉMENTS DE VITAMINE D : consulter un professionnel pour le dosage.
Pour favoriser le bien-être général
ACTIVITÉ PHYSIQUE RÉGULIÈRE : même modérée, elle stimule les endorphines, un antidépresseur naturel!
FAIRE DES ACTIVITÉS SOCIALES : connecter avec l’entourage (par téléphone ou visio, ça compte aussi), passer du temps de qualité avec ses proches.
ACTIVATION : se motiver à faire des activités plaisantes, même si l’envie n’est pas au rendez-vous.
BIENVEILLANCE ENVERS SOI-MÊME : accepter une baisse de productivité, réduire ses attentes, faire preuve de compassion.
S’INSPIRER DES PAYS NORDIQUES
Curieusement, comme mentionné ci-haut, ce n’est pas tous les pays nordiques qui sont également touchés par la dépression saisonnière. Plusieurs pays comme la Suède, la Norvège ou la Finlande auraient trouvé des remèdes pour cultiver le bonheur malgré les heures d’ensoleillement limitées et les températures froides. S’en inspirer pourrait nous aider à changer notre perception de l’hiver et ainsi alléger nos symptômes dépressifs à cette période. Pour plusieurs habitants de ces pays, hiver rime avec confort à la maison, feux de foyer, boissons chaudes, couvertures, bougies, soirées entre amis, temps en famille, et cuisine réconfortante. On apprécie alors cette période de l’année plutôt que de la voir comme une saison à « traverser ».
LES DANOIS parlent ainsi de « hygge », une recherche de confort et de bien-être à travers la création d’une atmosphère chaleureuse et invitante.
LES NORVÉGIENS parlent plutôt de « koslig », une sensation de confort et de convivialité associée à des moments agréables tout simples comme être avec des amis à la maison ou admirer un paysage hivernal, par exemple.
LES SUÉDOIS ont le « mysig », qui fait référence à des moments de cocooning, et le « fredagsmys » (ou « vendredi cocooning ») est partie intégrante de la culture hivernale suédoise.
EN CONCLUSION
Et si l’hiver devenait une saison de mieuxêtre? En adoptant les bonnes habitudes, il est possible d’en faire une période de ralentissement bénéfique et de reconnexion à soi. Les stratégies proposées peuvent aider à prévenir ou à atténuer les symptômes de la dépression saisonnière, mais elles ne remplacent pas l’accompagnement par un professionnel. Si vous ou un proche en souffrez, n’hésitez pas à demander de l’aide. Bon hiver!
L’hypnose : Un outil inattendu contre la douleur et l’anxiété
Entretien avec David Ogez, professeur adjoint
Souvent associée aux spectacles scéniques qui l’ont popularisée, l’hypnose fascine et peut encore pâtir de représentations biaisées. Dans ses applications thérapeutiques, elle s’avère un outil efficace pour traiter une diversité de maux. Combinée à d’autres approches, l’hypnose clinique permet l’obtention de résultats significatifs et durables et favorise un meilleur équilibre chez les patients, en les rendant autonomes dans la gestion de leurs symptômes. Le professeur adjoint David Ogez, psychologue et président de la Société québécoise d’hypnose, démystifie cette pratique et nous expose ses bienfaits.
DAVID OGEZ
Bonjour, David. L’hypnose est au cœur de l’accompagnement que vous prodiguez à vos patients. Quel est le chemin qui vous y a mené?
« E n Belgique, d’où je viens, j’ai longtemps travaillé en oncologie avec des patients atteints de cancer. En voulant aider mes patients, j’ai été confronté aux limites de l’approche psychanalytique que j’avais apprise et j’ai cherché d’autres pistes, comme les thérapies comportementales. J’ai ainsi rencontré une anesthésiste qui faisait de l’hypnose dans la gestion de ses opérations, notamment en cancérologie. Cela m’a fasciné et j’y ai vu un outil pour aider mes patients dans leurs souffrances psychologiques comme l’anxiété, mais aussi pour traiter les symptômes secondaires des chimiothérapies. Je me suis donc formé à l’hypnose, dont j’ai découvert qu’elle permettait plus que de la gestion de symptômes. Toute une approche psychothérapeutique était également possible. »
Les applications de l’hypnose sont multiples… Pouvez-vous nous en parler?
« L’hypnose n’est pas une thérapie en soi, c’est un adjuvant à une thérapie ou à une approche, elle est complémentaire. On peut l’utiliser en dentisterie, en anesthésie, voire en soins infirmiers. Une majorité des recherches démontrent son efficacité dans le traitement de la douleur aiguë, la douleur procédurale et l’anesthésie. Grâce à l’hypnose, on peut endormir des bouches pour les dentistes ou des bras pour les piqûres des enfants par exemple, ou mettre le corps en catatonie. En anesthésie, on utilise le curare[1] pour endormir les corps et ça, on peut le faire en hypnose, ce qui évite le recours aux médicaments. Elle ouvre également des possibilités intéressantes dans le domaine des dépendances, des phobies, des troubles anxieux généralisés. Plusieurs protocoles existent, qui peuvent vraiment aider.
Dans le cas des dépendances, il faut une attention particulière en raison des sevrages, notamment pour l’alcool ou des drogues plus dures, mais on peut travailler avec ces outils-là. Puis en thérapie, on peut vraiment proposer d’autres manières de voir les situations. L’exemple le plus flagrant est la phobie. En thérapie cognitive comportementale, on fait de l’exposition phobique, qui consiste à mettre la personne face à son anxiété. Avec l’hypnose, on gagne en amplitude : dans les mêmes circonstances anxiogènes, le corps du patient devient tellement détendu qu’il se dissocie de l’anxiété.
Enfin, on s’intéresse beaucoup aux douleurs chroniques, qui nécessitent d’apprendre aux patients l’autohypnose, pour qu’ils puissent utiliser eux-mêmes ces techniques et retrouver un contrôle du corps. »
Que se passe-t-il dans le cerveau lorsqu’on est sous hypnose?
« I maginons que je vous demande de vous souvenir, sous hypnose, d’un moment de vacances que vous avez aimé. Votre cerveau va réagir comme si vous y étiez. Vous pourriez sentir la crème solaire, peut-être même entendre le bruit des vagues. Ce ne sont pas des hallucinations, mais véritablement une expérience. Le cerveau, on l’a prouvé en recherche, réagit comme si l’on était exposé. Des signes physiques témoignent d’un état de transe hypnotique : un peu comme une statue, la personne bouge moins, ses traits peuvent devenir rigides, mais le mouvement des yeux demeure, comme dans le sommeil. La déglutition, la respiration et le rythme cardiaque sont ralentis… »
Certaines personnes semblent plus réceptives que d’autres à l’hypnose. Comment l’expliquer?
« Dans une population, 15 % des gens vont être hautement suggestifs, 15 % le seront faiblement et 70 % le seront moyennement, avec une certaine variance. L’hypnose de spectacle, plus connue du grand public, sélectionne les 15 % hautement suggestifs, sur la base d’une série de tests. Parmi ces 15 %, seul un petit 5 % va rester sur scène parce qu’il faut aussi accepter de jouer le jeu et faire confiance, vouloir “faire le show”. Pour nous qui pratiquons en milieu médical, même les 15 % moyennement suggestifs peuvent bien répondre à l’hypnose, parce qu’en situation de souffrance, on veut aller mieux. Souvent, les gens viennent nous voir en disant “j’ai tout essayé”. Il ne reste plus que nous ou la prière, comme dit mon collègue! Ainsi, ils arrivent super motivés et c’est un élément majeur dans la thérapie. Donc même en étant faiblement hypnotisable, on peut bien répondre à la suggestion. »
Comment se déroule une séance?
« Avant toute chose, on rencontre la personne en consultation pour évaluer sa demande, tenter de comprendre ce qu’elle recherche. L’hypnose n’est pas magique : pour un fonctionnement optimal, il faut une motivation préalable. On a tout un plan d’évaluation, avec une anamnèse[2] classique. À partir de là, on identifie des stratégies. Prenons l’exemple d’une personne qui souhaite arrêter de fumer. Dans ce cas, je propose une séance d’hypnose où l’on va confronter la personne à son intérêt d’arrêter de fumer, mais aussi aux avantages qu’elle retire de sa consommation de tabac. On expose l’individu à ce choix-là, puis on le laisse décider. Plutôt que de tout miser sur l’arrêt du tabac, on vient soutenir la motivation du patient à arrêter de fumer. »
En lisant la liste fournie des bienfaits procurés par l’hypnose – arrêter la procrastination, apaiser l’anxiété, se défaire des dépendances, traiter une phobie, se remettre d’un traumatisme, etc. – on pourrait presque la voir comme un remède miracle. Est-ce le cas?
« C e n’est pas un miracle, parce qu’on a aussi des échecs. Si la personne que l’on accompagne n’est pas mobilisée, ça ne marchera pas. Il faut vraiment utiliser les habiletés du patient. Par exemple, une de mes patientes avait des troubles du sommeil depuis très longtemps. On n’a pas réglé ça en une séance. On y est arrivés, mais cela a pris du temps, parce que derrière le sommeil se cachaient d’autres problématiques que l’on a dû traiter. C’est pourquoi je disais que l’hypnose est un adjuvant ou un complément à une thérapie, ça s’inscrit dans un travail plus complexe. On peut avoir des phobies qui sont liées à des traumas. Dès lors, on va travailler le trauma plus que la phobie. Bref, la liste des bienfaits est vraie, mais elle l’est aussi pour d’autres courants thérapeutiques. »
Si on veut expérimenter l’hypnose auprès de professionnels, comment s’y prendre pour choisir un praticien?
« R echerchez un spécialiste reconnu par un ordre professionnel, et qui pratique dans le contexte de soins que vous visez. Le site de la Société québécoise d’hypnose recense les personnes qui sont formées et qui sont toutes obligatoirement affiliées à un ordre professionnel, alors vous n’aurez pas de mal à trouver. »
[1] NDLR : Les curares empêchent la transmission des impulsions nerveuses motrices aux muscles squelettiques (blocage neuromusculaire), ce qui provoque une relaxation musculaire.
[2] NDLR : Une anamnèse est l’ensemble des renseignements recueillis par le médecin auprès d’un patient au sujet de ses antécédents médicaux et de l’histoire de la maladie pour laquelle il consulte.
Pour écouter l’entrevue complète animée par Evelyne Charuest, suivez notre balado Centré sur l’équilibre
Procrastination : Pourquoi est-ce si difficile de faire ce que l’on souhaite vraiment?
Par Marie-Claude Poirier, psychologue
Au quotidien, il nous arrive tous de remettre certaines tâches à plus tard. Ce comportement, souvent qualifié de procrastination, est généralement interprété comme un simple manque de volonté. On se dit qu’il suffirait de se motiver un peu plus, de se « s ecouer », pour que l’action suive. Pourtant, cette approche ne fonctionne pas toujours. Et parfois, plus on se met de pression, moins on parvient à se mobiliser.
Et si la procrastination était plus complexe que ce que l’on croit? Et si, au lieu de la juger, nous apprenions à l’écouter?
UN COMPORTEMENT UNIVERSEL AUX IMPACTS
VARIABLES
La procrastination peut se manifester dans toutes les sphères de notre vie : au travail, lorsqu’on tarde à répondre à un courriel ou à préparer une présentation; dans nos tâches personnelles, comme faire le ménage, déclarer nos impôts ou renouveler un passeport; et même dans nos relations, en évitant un appel ou une conversation importante.
Dans certains cas, remettre une tâche à plus tard peut être bénéfique : cela permet de prendre du recul, de recharger ses batteries ou de clarifier ses idées. Mais lorsque l’évitement devient fréquent et qu’il nuit à nos objectifs, à nos relations ou à notre estime personnelle, il peut engendrer une réelle souffrance. Et paradoxalement, plus on tente de convaincre quelqu’un de passer à l’action, plus il peut résister. Le changement ne survient que lorsque la personne ressent elle-même une forme d’inconfort ou de tension face à son comportement.
TROIS CLÉS POUR MIEUX COMPRENDRE LA PROCRASTINATION
Pour explorer les racines de la procrastination, il est utile de considérer trois grands facteurs :
(1) Les caractéristiques de la tâche;
(2) Les peurs sous-jacentes;
(3) Le sentiment de pouvoir personnel.
(1) LES CARACTÉRISTIQUES DE LA TÂCHE
Il est naturel d’éviter les tâches désagréables. Mais ce n’est pas la seule raison. Une tâche mal définie, sans structure claire, ou qui s’inscrit dans un projet à long terme augmente les risques de procrastination. Pensons à un étudiant qui rédige sa thèse, à un auteur qui souhaite écrire un livre, ou à un employé chargé de produire un rapport complexe. Ne pas savoir par où commencer peut donner l’impression d’être face à une montagne insurmontable.
Lorsque la tâche semble trop difficile, elle peut générer un stress négatif. Ce stress active nos réflexes de survie : fuir (remettre à plus tard) ou figer (rester paralysé devant la tâche). Ce ne sont pas des signes de paresse, mais des réponses humaines à une surcharge émotionnelle.
(2) LES PEURS SOUS-JACENTES
Quand l’élan d’action ne vient pas, il peut être pertinent d’explorer les peurs qui se cachent derrière. Les plus fréquentes sont la peur de l’échec, la peur du jugement et la peur de l’imperfection.
Fait intéressant : les personnes qui procrastinent beaucoup sont souvent très intelligentes. Leur capacité à résoudre rapidement des problèmes leur a permis, dans le passé, de s’en sortir à la dernière minute. Mais avec le temps, les défis deviennent plus complexes, et cette stratégie montre ses limites.
Ces individus sont aussi souvent très exigeants envers eux-mêmes. Ce n’est donc pas un manque de volonté, mais plutôt des attentes trop élevées qui les paralysent. La peur de ne pas être à la hauteur devient un frein à l’action.
Parfois, c’est la peur des conséquences de la réussite qui stoppe l’élan. Réussir peut impliquer des changements dans notre environnement, des attentes plus élevées ou une transformation de notre rôle au sein d’un groupe. Certaines personnes anticipent ces conséquences et, inconsciemment, freinent leur propre élan.
La peur de l’inconnu joue également un rôle important. Il est parfois plus rassurant de rester dans une situation familière, même inconfortable, que de s’aventurer vers une nouveauté incertaine. De plus, certaines personnes craignent de ne pas atteindre les résultats espérés, ce qui les amène à abandonner des projets avant leur terme.
Enfin, une faible tolérance à la frustration peut intensifier la procrastination. Choisir de faire une tâche moins agréable, comme le ménage, plutôt que de se détendre devant une émission demande une capacité à tolérer un inconfort temporaire.
(3) LE SENTIMENT DE POUVOIR PERSONNEL
La procrastination peut parfois être une forme de résistance inconsciente, une manière détournée de s’affirmer face à une pression interne ou externe. Ce phénomène est particulièrement fréquent chez les personnes ayant évolué dans des environnements très exigeants, mais peu encadrants, où les attentes étaient élevées sans l’accompagnement ajusté.
Imaginez un dialogue intérieur entre deux parties de soi : un coach et un élève. Si le coach intérieur est trop rigide – par exemple, en exigeant de travailler tout le week-end sans pause – l’élève risque de ressentir un stress négatif. Si cette dynamique se répète sur une longue période, une troisième voix peut émerger : celle du rebelle. Ce rebelle intérieur agit comme un mécanisme de protection, s’opposant à une autorité interne perçue comme trop sévère.
Ce processus, bien que souvent inconscient, reflète un besoin fondamental de retrouver un sentiment de contrôle et de respect de soi. Il souligne l’importance d’un équilibre entre exigence et bienveillance dans notre dialogue intérieur.
ET MAINTENANT?
La première étape consiste à s’interroger sur les raisons qui nous poussent à éviter une tâche en particulier. Est-ce lié aux caractéristiques de la tâche elle-même? Est-elle trop complexe, peu stimulante, mal définie… ou un mélange de tout cela?
Est-ce que certaines peurs sous-jacentes influencent notre comportement? La peur de l’échec, de la critique, ou encore de décevoir? Ou bien est-ce une forme de résistance liée à une frustration? Le sentiment de perdre sa liberté ou de subir une obligation?
Identifier la source du problème permet de mieux cibler les stratégies à adopter. Il est important de noter que plusieurs facteurs peuvent coexister. Par exemple, on peut à la fois craindre de ne pas réussir, ne pas savoir par où commencer, et ressentir une forme de contrariété face à la tâche.
DES PISTES DE SOLUTION
Lorsque la tâche semble peu attrayante, il peut être utile de la rendre plus agréable. Écouter un balado en faisant le ménage ou s’offrir une récompense après avoir terminé sont des moyens simples, mais efficaces. Un discours intérieur bienveillant, exempt de jugement, favorise également l’action. Structurer la tâche en établissant un plan de travail, incluant des pauses, peut aider à la rendre plus accessible.
Si la tâche paraît trop difficile, il peut être pertinent de demander du soutien ou de la découper en étapes plus petites. Parfois, la difficulté perçue est davantage liée à nos attentes. Il est alors utile de les explorer et de les ajuster pour qu’elles soient réalistes et centrées sur notre pouvoir d’action. Par exemple : Je ne peux pas contrôler la réaction des autres à ma présentation, mais je peux m’assurer d’être bien préparé. Il est donc plus aidant de viser une bonne préparation que de chercher à faire bonne impression.
Face aux peurs, le premier pas est de les accueillir sans jugement. Les nommer, en parler, chercher du soutien et identifier ce qui peut nous rassurer sont des démarches essentielles.
Par exemple, une personne craignant l’échec peut se sentir apaisée en pensant à ses proches, convaincue que leur regard sur elle ne dépend pas de sa performance. Ces figures de soutien deviennent alors un filet de sécurité.
En cas de frustration face à une obligation, le défi est de retrouver un sentiment de pouvoir et de sens. Cela peut passer par une réflexion sur l’utilité de la tâche : Je n’ai pas envie de lire ce rapport, mais cela me permettra de mieux contribuer à la réunion et de me sentir plus impliqué dans les décisions.
Rappelons que la véritable liberté réside parfois dans le choix d’agir, même lorsque l’action est imposée. Apprendre à nommer ses besoins et à s’affirmer peut aussi renforcer le sentiment d’engagement. Il est bénéfique d’évoluer dans des environnements et des relations qui valorisent cette affirmation et la considération mutuelle.
Parfois, nous nous piégeons nous-mêmes avec des horaires trop chargés. Être occupé ne signifie pas nécessairement être efficace. Se donner un temps de réflexion avant de dire oui, prioriser ses engagements et accepter que tout ne peut être accompli en une semaine sont des moyens concrets pour mieux gérer son énergie.
EN RÉSUMÉ
La procrastination touche la majorité des gens, mais son impact varie d’une personne à l’autre. Pour certains, elle peut nuire considérablement aux relations, aux objectifs professionnels et à l’estime de soi. Ce n’est pas une question de paresse, mais souvent le reflet de dynamiques internes complexes, parfois inconscientes.
La clé réside dans la bienveillance. Sachez adopter des attentes réalistes, privilégier le renforcement positif plutôt que la punition, et reconnaître que la peur des conséquences n’est pas un moteur durable du changement.
Sources
Cloutier, G., Leblanc, P. et Poirier, M. (2011). Atelier Méthodes de travail intellectuel : Planifier son temps pour avoir plus de temps! Service de psychologie et d’orientation, Université de Sherbrooke.
Emmett, R. (2001). Ces gens qui remettent tout à demain : Conseils pour vaincre la procrastination. Les Éditions de l’Homme.
Finch, H. (2021). The Psychology of Procrastination: Understand Your Habits, Find Motivation, and Get Things Done. Callisto Publishing.
Koeltz, B. (2006). Comment ne pas tout remettre au lendemain. Les Éditions Odile Jacob. Linteau, M.-A. (1998, septembre). « La procrastination ou la folie de la dernière minute. » Vies à Vies, 11(1).
Roy, M. (2001). L’université : Une fois entré, comment bien s’en sortir! Services à la vie étudiante, Université de Sherbrooke.
Sirois, F. M. (2022). Procrastination: What It Is, Why It’s a Problem, and What You Can Do About It. APA LifeTools.
Steel, P. (2010). Procrastination : Pourquoi remet-on à demain ce qu’on peut faire aujourd’hui ? Les Éditions Privé.
Il y a celle, comme le chante Catherine Major, « [qui] parcourt les chemins / comme vivent les bohèmes / [qui] trébuche au matin / dans un poème / le soleil la fait luire / comme une porcelaine / elle éclate de rire / la voix humaine ». Il y a celle qui compte, dans l’urne ou au pouvoir. Il y a celle qu’il faut assumer, pour l’avoir « au chapitre ». Celles qui subsistent même quand on veut les faire taire. Et celle qui émerge du souffle des artistes, telle une petite flamme qui en allume d’autres sur son passage. Pour illustrer tout le potentiel de la voix, voici cinq échos qui la font retentir sans l’enrouer.
LIVRES
Gaza écrit Gaza , collectif sous la direction de Refaat Alareer (Mémoire d’encrier, 2025)
Au moment où vous lirez ces lignes, il est difficile d’imaginer ce qu’il advient du cessez-le-feu à Gaza, après deux ans de génocide du peuple palestinien. Parce que l’impuissance fut immense et qu’il faut bien entendre les voix d’une jeunesse troublée, il importe de se souvenir et de ne pas oublier – puisque ce n’est pas la même chose. Sous l’impulsion du regretté professeur et poète Refaat Alareer, des jeunes Palestinien(ne)s, repéré(e)s pour leurs prises de parole sur les réseaux sociaux ou les blogues, ont été invité(e)s à basculer vers l’écriture de fiction, afin de témoigner de la guerre, de l’occupation et de la résistance. Parue en anglais en 2014 sous le titre Gaza Writes Back , l’anthologie est traduite pour la première fois en français par 25 auteurs de la francophonie, portée entre autres par l’éditrice montréalaise d’origine palestinienne Yara El-Ghadban. Dans ces témoignages bouleversants d’une humanité à la résilience incandescente s’éveillent les cicatrices du corps comme de l’Histoire, se dresse le Mur et se creuse le tunnel, se déploient le déracinement humain comme celui de 189 oliviers, s’endurent le mal de dents comme le mal du pays. Un incontournable livre-mémoire.
Entends-tu? Un essai sur le silence , de Vincent Fortier (Del Busso Éditeur, 2024)
Pour que la voix s’éveille, il faut qu’il y ait silence. Mais celui-ci « n’est pas supérieur à la parole, il n’a pas à prendre sa place. L’un et l’autre coexistent ». L’écrivain Vincent Fortier, obsédé par un personnage introverti qu’il tentait de coucher sur papier, s’est imprégné de ce sujet jusqu’à délaisser son roman au profit de l’essai. Habité par maints ouvrages sur la question, de discussions avec ses proches et de la moelle de plusieurs expériences personnelles, l’auteur recense en de courts textes la multitude des possibles du silence. Dans un style tantôt introspectif ou analytique, tantôt confession ou respiration graphique, sont ainsi disséqués en douceur les contrastes silencieux de la solitude et de la communauté, de la ville et de la nature, du trauma et du soin, de la fête et de l’ennui, de l’art et de l’amour. Cet objet méditatif se déguste à petites lampées et nous convie à « réfléchir à ce que le silence nous permet de faire entendre », en nous et autour de nous. Et c’est déjà beaucoup.
BALADO
Décrochage politique (Les radios à roulettes, 2025)
Journaliste émérite ayant longtemps arpenté la scène politique, Jocelyne Richer faisait paraître en 2024 l’ouvrage Le sexe du pouvoir. Politique au féminin : Élues et ex-élues brisent le silence (Éditions La Presse); et l’ancienne candidate Élisabeth Labelle renchérissait en 2025 avec l’essai Quand la politique fait fuir les femmes : Un système à réinventer (Québec Amérique). Creusant ces mêmes sillons, mais en approfondissant les parcours individuels de six politiciennes ayant pris leur retraite, le balado Décrochage politique tend le micro à celles qu’on a trop souvent voulu mettre en boîte ou encarcaner dans des stéréotypes de genre. Nouvel animateur de la matinale Première heure, à Radio-Canada Québec, Alexandre Duval aborde de front avec elles plusieurs enjeux névralgiques, de l’épuisement professionnel (Isabelle Lessard – qui fut la plus jeune mairesse du Québec) aux crises internes d’un parti (Catherine Dorion et Émilise Lessard-Therrien), en passant par la tourmente médiatique (Marie-Chantal Chassé). Sans compter la pugnacité des éloquentes Liza Frulla et Agnès Maltais, qui ont vu neiger… et voter, et débattre! Une éclairante offrande en cinq épisodes disponibles sur YouTube, Spotify et Apple Podcasts.
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S’il y a bien une voix singulière et texturée à laquelle prêter l’oreille parmi la chanson québécoise des dernières années, c’est bien l’interprète de « Dis-moi dis-moi dis-moi », cet air obsédant qui, dans son incipit, raconte déjà mille histoires : « Au cinéma lever les yeux / pour la première fois… » Après le succès du projet collectif Le Roy, la Rose et le Lou[p], qu’elle menait avec ses complices de longue date Ariane Roy et Thierry Larose, Lou-Adriane Cassidy a connu une dernière année rien de moins qu’étincelante, décrochant une nomination au prestigieux prix pancanadien Polaris et dominant le récent gala de l’ADISQ avec 12 statuettes sur 13 citations. À moins de quatre mois d’intervalle, elle faisait paraître le culotté et atmosphérique Journal d’un loup-garou , puis l’album surprise Triste animal, qui plane tout en éclectisme par « [sa] force de dire non, [son] effort de dire oui ». Et croyez-moi, il faut la voir en spectacle pour mesurer la vastitude de son univers intérieur et de sa quête constante de chanter de tout son être.
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TÉLÉVISION
Florence Longpré ( Empathie, 2025)
De Mémoires vives aux Pays d’en haut, en passant par sa célèbre Gaby Gravel dans Like-moi et Vitrerie Joyal, la nouvelle série de Martin Matte attendue en 2026, Florence Longpré célèbre cette année ses 15 ans de carrière en tant que comédienne. Mais c’est son talent de scénariste qui est applaudi avec faste dernièrement, alors que sa première série écrite en solo, Empathie, fracasse les records sur la plateforme Crave dès son lancement au printemps, forte du Grand prix du public au festival français Séries Mania. Campée dans l’aile psychiatrique d’un hôpital, l’histoire suit une ancienne criminologue (Longpré elle-même) qui, marquée par les coups du destin, quitte la police pour la psychiatrie. Ses collègues et ses patients exsudent la riche complexité de l’âme humaine, et tout ce qu’il en faut pour la comprendre et la soigner, ce qui donne lieu à un jeu renversant. Le titre de la série condense à lui seul la démarche d’écriture de Longpré ( M’entends-tu?, Audrey est revenue, Le temps des framboises) : que surgisse et s’inscrive en chacun de nous ce sentiment d’unicité qui, paradoxalement, nous rappelle à l’Autre.
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Dans un monde où les objets deviennent toujours plus éphémères, nos bijoux se veulent intemporels — porteurs d’une signification profonde, enracinés dans une continuité culturelle et spirituelle. En privilégiant des métaux vibrants et renouvelables, chaque création incarne une connexion aux traditions anciennes et une authenticité inscrite dans le temps.
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La Journée déconnexion
un jour de congé + l’entrée à l’expérience thermale offerts par votre employeur
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Chutney de courge, poire rôtie, crumble salé aux noisettes et au cheddar vieilli
Quand l’hiver s’installe et que le froid se fait mordant, ce plat réchauffe autant le cœur que les sens. Le Fleurmier, un fromage de Charlevoix, libère une onctuosité généreuse et enveloppante lorsque passé au four. Autour de lui, la poire caramélisée révèle sa douceur naturelle, la courge en chutney apporte une chaleur épicée subtile, tandis que le miel vient lier le tout dans une harmonie délicate. Le crumble salé aux noisettes et au cheddar vieilli ajoute une touche croustillante et rustique, comme un écho aux saveurs de saison. Bonne dégustation!
Rendement
4 personnes (à partager)
Chutney de courge
Ingrédients
Préparation 30 minutes Cuisson 60 minutes
3 échalotes françaises finement ciselées
2 c. à soupe d’huile de tournesol
1 tasse de miel
1 tasse de vinaigre de cidre
1 bouquet garni composé de 8 brins de thym et d’une tige de romarin frais
1 courge butternut pelée et coupée en dés de 1 cm
Préparation
Dans une casserole évasée, faire suer les échalotes dans l’huile.
Ajouter le miel, le vinaigre de cidre et le bouquet garni, puis cuire à feu moyen jusqu’à réduction de moitié.
Ajouter les dés de courge, puis cuire à feu doux jusqu’à ce qu’ils soient tendres, sans plus.
Retirer le bouquet garni. Prélever le quart du mélange puis le réduire en purée dans un mélangeur.
Incorporer la purée aux dés de courge cuits pour créer le chutney.
Poire rôtie
Ingrédients
1 poire, épépinée et coupée en 8 quartiers
2 c. à soupe d’huile de tournesol
2 c. à soupe de miel
2 brins de thym frais, effeuillés ½ tige de romarin frais, effeuillée
Sel et poivre du moulin
Préparation
Préchauffer le four à 450 °F.
Sur une plaque, étaler les quartiers de poire.
Arroser les quartiers d’un filet d’huile et de miel. Ajouter les herbes, saler et poivrer.
Faire cuire au four de 12 à 15 minutes, ou jusqu’à ce que les quartiers de poire soient colorés.
Crumble salé aux noisettes et au cheddar vieilli
Ingrédients
125 g de cheddar vieilli râpé
125 g de poudre de noisettes
125 g de chapelure de pain brioché
1 botte de thym frais effeuillée et hachée
5 tiges de romarin frais effeuillées et hachées
125 g de beurre, froid et coupé en cubes
Fleur de sel
Poivre du moulin
Préparation
Préchauffer le four à 350 °F.
Dans un grand cul de poule, mélanger le cheddar vieilli, la poudre de noisettes, la chapelure de pain brioché, le thym et le romarin.
Ajouter le beurre froid et mélanger du bout des doigts pour amalgamer.
Étaler le mélange sur une plaque recouverte de papier parchemin, puis assaisonner de fleur de sel et de poivre du moulin.
Cuire au four de 15 à 20 minutes, en remuant à mi-cuisson.
Montage
Dans une petite casserole en fonte, étaler
4 c. à soupe de chutney de courge, puis poser
Le Fleurmier par-dessus. Enfourner à 425 °F pendant 8 à 10 minutes.
À la sortie du four, disposer les quartiers de poire sur le fromage, puis arroser d’un filet de miel. Parsemer de crumble salé et terminer par une pincée de fleur de sel. Accompagner de six tranches de pain de campagne légèrement grillé.
Le goût du moins
Par Marie-Hélène Boisvert, enseignante en sommellerie
Lever son verre, un geste rituel qui traverse les cultures et les époques. Un symbole de partage, de joie et de connexion aux autres. Mais si l’importance du geste demeure, le contenu du verre, lui, évolue. Aujourd’hui, l’essentiel n’est plus tant ce que l’on boit que le moment partagé et le bien-être préservé. Dans ce contexte, les boissons à faible teneur en alcool s’imposent comme de nouvelles alliées du plaisir conscient. On ne parle plus d’une option marginale, mais d’un style de vie qui séduit autant les amateurs de gastronomie que les adeptes d’équilibre et de santé... et même les amateurs de bons vins!
Réduire sa consommation d’alcool favorise souvent un meilleur sommeil, une énergie plus stable et une récupération plus rapide. Pour beaucoup, boire moins – ou différemment – s’intègre à une approche plus consciente de leur santé : on surveille son alimentation, on bouge davantage, on médite… et on souhaite que nos verres reflètent aussi ce mode de vie. Cette quête de bien-être peut s’articuler de différentes façons. Plutôt que de s’imposer l’abstinence, de plus en plus de gens adoptent une approche flexible : boire moins, mais mieux. On parle parfois de mouvement sober curious , où l’on explore la sobriété par curiosité ou par phase, sans nécessairement renoncer définitivement à l’alcool. C’est une façon de reprendre le contrôle, tout en gardant l’aspect plaisir. Les boissons faibles en alcool ou sans alcool ouvrent alors la porte à une convivialité sans compromis. Elles permettent à ceux et celles qui veulent simplement rester clairs d’esprit de participer pleinement aux rituels sociaux. Plus besoin de se sentir à l’écart lors d’un souper festif ou d’un brunch dominical : tout le monde peut lever son verre.
UNE TENDANCE MONDIALE ET LOCALE
Au Québec, la tendance à réduire sa consommation d’alcool ne cesse de croître.
Les dry months – ces périodes où l’on choisit de s’abstenir de consommer de l’alcool, comme le populaire Dry January – rencontrent un succès remarquable. Selon plusieurs études, une majorité de Québécoises et Québécois rapportent qu’ils essaient de boire moins ou de choisir des alternatives plus légères. Des programmes sont également en vigueur dans certains bars de la province afin d’offrir des versions réduites en alcool des cocktails préférés de leurs clients.
DES OCCASIONS DE CONSOMMATION… DIFFÉRENTES
Ce qui distingue cette tendance, c’est son adaptabilité. Là où l’alcool semblait autrefois incontournable, de nouvelles options s’imposent aujourd’hui dans tous les contextes. Au moment du 5 à 7, après une journée de travail, un verre désalcoolisé permet de décompresser sans alourdir la soirée. Pour les grandes occasions –mariages, anniversaires, célébrations – offrir une alternative sans alcool témoigne d’une hospitalité inclusive. Et dans un contexte de bien-être, après un massage ou une séance thermale, trinquer avec un verre désalcoolisé s’accorde parfaitement à l’esprit de détente et de pleine conscience.
La baisse de consommation se reflète également dans les achats. Les ventes de boissons faibles en alcool ou sans alcool augmentent régulièrement, et de plus en plus de restaurants et de bars offrent désormais des options sophistiquées, loin des simples sodas ou jus. La palette des choix s’est enrichie, pour que l’expérience reste festive et gourmande, au grand bonheur des amateurs épicuriens.
Il y a quelques années, les produits sans alcool souffraient d’une réputation peu flatteuse : boissons trop sucrées, manquant de complexité, avec un goût « plat » qui décevait les amateurs. Cette époque est révolue.
LES VINS DÉSALCOOLISÉS
Grâce aux innovations techniques, on obtient aujourd’hui des vins qui conservent une grande partie de leur identité aromatique. Un chardonnay désalcoolisé peut offrir ses notes d’agrumes et de pomme verte, tandis qu’un cabernet sauvignon garde sa structure et ses tanins, même avec moins de 0,5 % d’alcool.
LES BIÈRES
SANS ALCOOL
Les brasseurs artisanaux se sont emparés de ce segment avec créativité. IPA houblonnées, lagers désaltérantes, bières de blé fruitées : la diversité est au rendez-vous. Certaines sont si réussies qu’il devient difficile de les distinguer de leur version classique.
LES COCKTAILS PRÊTS-À-BOIRE
Les propositions raffinées explosent sur le marché : spritz sans alcool, gin tonique botanique, cocktails sans alcool aux herbes et aux épices. L’accent est mis sur les saveurs complexes, le design élégant et l’expérience sensorielle. Pour élever le tout, on mise sur une belle sélection de sirops, d’amers et d’aromates, faciles à trouver en ligne ou dans les boutiques spécialisées. Ce sont eux qui permettent de briser l’uniformité et apportent le « punch » et la profondeur qui transforment un simple mélange sans alcool en véritable cocktail d’émotions. Misez aussi sur la texture pour un cocktail équilibré. Ici, les sours sont très réussis, par exemple.
LES SPIRITUEUX ALTERNATIFS
On voit aussi émerger des distillats sans alcool : des boissons créées à base de plantes, d’agrumes ou d’épices, qui permettent de recréer l’expérience des spiritueux dans des cocktails sophistiqués.
COMMENT ENLÈVE-T-ON L’ALCOOL?
La désalcoolisation intrigue, mais le principe est assez simple. On commence par élaborer un vin ou une bière de manière traditionnelle, puis on retire l’alcool grâce à des méthodes douces. Le défi est de maintenir la complexité aromatique et l’équilibre en bouche. C’est là que l’expertise des producteurs entre en jeu, et les techniques ne cessent de s’améliorer.
LA DISTILLATION SOUS VIDE : en diminuant la pression, l’alcool s’évapore à plus basse température, ce qui permet de préserver les arômes.
LA FILTRATION PAR MEMBRANES : on sépare l’alcool de la matrice liquide, en conservant la partie aromatique.
L’ÉVAPORATION CONTRÔLÉE : chauffée doucement, la boisson perd son alcool, mais garde une bonne partie de sa structure.
ET LE SUCRE DANS TOUT ÇA?
On reproche parfois aux produits sans alcool d’être plus sucrés. C’est vrai que l’alcool agit comme un vecteur d’équilibre dans un vin ou une bière : lorsqu’il est retiré, il faut compenser autrement, et ce n’est pas toujours un exercice facile. Cependant, les versions modernes tendent à mieux maîtriser cet aspect. Dans les vins désalcoolisés, l’acidité naturelle vient contrebalancer la rondeur du sucre résiduel. Dans les bières, l’amertume du houblon joue le rôle de balancier. Et dans les cocktails, l’ajout d’herbes fraîches, d’épices ou d’agrumes apporte une fraîcheur qui empêche toute lourdeur. En somme, le sucre n’est pas un défaut en soi : lorsqu’il est bien intégré, il contribue à la gourmandise et à l’équilibre global.
BOIRE MIEUX, VIVRE MIEUX
Adopter les boissons faibles en alcool ou sans alcool, ce n’est pas seulement une question de santé; c’est un choix de rythme, d’équilibre et de plaisir. C’est aussi une façon de ritualiser le quotidien : un verre désalcoolisé lors d’un souper de semaine peut transformer un repas ordinaire en petite célébration, sans les effets secondaires de l’alcool. Au fond, cette tendance s’inscrit dans une envie plus large de prendre soin de soi, de ralentir et de savourer.
Les produits faibles en alcool ou sans alcool ne sont plus des options secondaires. Ils deviennent des choix affirmés, portés par un désir de cohérence entre plaisir, santé et convivialité. Leur montée en popularité traduit une évolution culturelle, celle d’une société qui valorise la modération, sans renoncer au plaisir. À travers eux, on découvre une nouvelle manière de lever son verre : plus consciente, plus inclusive, mais tout aussi festive. Voici trois suggestions pour trinquer autrement, sans compromis.
1. Romeo’s Gin Sour — Amaretto Tangerine
1 5438566 — 11,80 $ P OUR 4 CANETTES
Prêt-à-boire qui appelle l’automne, cette version faible en alcool du célèbre amaretto sour sera parfaite. L’ajout de tangerine accentue l’impression d’acidité et apporte du « punch » au sour.
BALADO LIVE IT UP
UNE SÉRIE DE CONVERSATIONS SUR LA VIE EN NATURE AVEC CEUX QUI LA VIVENT LE MIEUX.
2. Zero Fumées Blanches Sauvignon blanc
1 5416746 — 13,70 $
Si vous connaissez la version alcoolisée de ce vin blanc, vous serez heureux de pouvoir déguster son pendant sans alcool. Vous y retrouverez les mêmes arômes vivifiants de pamplemousse et de fruit de la passion.
3. Distillerie Appalaches Alphonse
1 4718478 — 29,95 $
Le gin tonique représente, à mon avis, le cocktail le plus réussi avec des spiritueux sans alcool. Élaboré avec le gin Alphonse de la Distillerie des Appalaches, le résultat est savoureux et bluffant.
L’hiver redessine nos lieux. Il les rend plus bruts, plus vrais, plus essentiels. À travers cinq stations thermales bien ancrées dans leur territoire, ce reportage visuel propose une traversée de la saison froide sous un autre angle : celui du calme, du choix, de la présence. Une invitation à ralentir, à ressentir, à s’approprier les mois qui viennent avec lucidité et intention, sans jamais perdre de vue ce qui nous fait du bien.
Le site au crépuscule.
La vapeur du bassin chaud se fait enveloppante lors des froides journées.
Le bain vapeur, véritable cocon de modernité.
La neige et le soleil d’hiver confèrent une ambiance feutrée à l’endroit.
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