Le bruit des ombres

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Une bande sonore a été créée, en parallèle de la fabrication des images, par Benoît Pelé (le Fabulophone) et le groupe de 14 détenus. Pour l’écouter, suivre le lien : www.vimeo.com/lefabulophone/lebruitdesombres ou scanner le code ci-dessous

mot de passe : corbas


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LE BRUIT DES OMBRES / Carnet de bord - 9 jours en détention

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1. Entrée compliquée, paperasses, déclarations de matériel, rien ne va comme sur des roulettes. On passe les portiques et les barrières, nous voilà finalement ”en détention”, direction le bâtiment socio-culturel qui sert entre autres pour le culte. Au premier étage, avec les détenus, on introduit ces ateliers, qu’est-ce qu’on fait, d’où on vient, ce qu’on fera ensemble là. Il est question de photomontage, d’ombres chinoises, de street art (beaucoup de Banksy), d’incrustations, de paysages divers. On écoute des musiques de bruits, des pianos préparés de John Cage, des tubes d’Amon Tobin. Ils ont l’air sincèrement étonnés qu’il existe des personnes pour écouter ces musiques, et encore plus pour acheter des disques. On attaque la pratique. Côté son : enregistrer avec deux micros différents le bruit d’une agrafeuse sans agrafe (on fait avec ce qu’on a) et écouter le rendu acoustique de chaque micro. Qu’est-ce que vous entendez ? Le son d’une agrafeuse sans agrafe, ça ressemble drôlement au son d’un “calibre” avec

chargeur vide. Ah bon ? Ensuite, sélectionner un fragment sonore et se familiariser avec le sampling. Au rez-de-chaussée, la photo : les détenus commencent rapidement à se photographier les uns les autres, plus ou moins inspirés quant aux postures à adopter (plutôt plus que moins). L’un mime les gestes d’une journée, l’autre imite un sportif (Usain Bolt par exemple), un autre rejoue une scène de duel dans un film de cowboy, un autre devient spiderman, un autre encore se transforme en boxeur. À deux, ils miment des scènes d’arrestation, des scènes de mendicité, braquage et autres violences qui les amusent beaucoup. Le plus turbulent de ces enfants de 30 ans est déconcertant de réalisme lorsqu’il manie le pied photo en le faisant passer pour une arme automatique. Les autres gloussent et disent « Il est ici pour braquage ». À trois, ils tiennent difficilement derrière l’écran (il y a de bonnes armoires à glace dans la bande), mais ils y vont, pendant qu’un quatrième les encourage, tel un photographe à l’enthousiasme démesuré dans un studio de mode parisien. À trois derrière l’écran, les top-models jouent les Dalton, et Averell demande, comme toujours, “Quand est-ce qu’on mange, Joe ? “ Ils s’en vont tous avant l’heure pour des histoires de cantine et de produits frais. 2. Encore des problèmes pour entrer ce matin. C’est comme ça. À l’étage du son, ce matin, Philippe a apporté trois objets de sa cellule : une boîte de chicorée contenant des pâtes


un jeu de cartes un rouleau de scotch. Avant d’attaquer des samples, des boucles, ils enregistrent encore quelques sons à partir de ce qu’ils ont, c’est-à-dire 3 fois rien : grincements de fenêtre, zip de veste de sport, briquet, interrupteurs. Dans la salle photo, ce matin, quatre détenus entre 25 et 49 ans, attentifs, pleins d’idées. Frappée de voir à quel point ils sont au courant de l’actualité, tournés vers l’extérieur. Ils me demandent par exemple si je suis allée à Dunkerque faire des photos des camps de réfugiés. Sur les photos de la Zinneke Parade que je leur montre, à Bruxelles, ils reconnaissent la Bourse, qu’ils ont vue à la télévision en mars dernier, lorsqu’y avaient été déposées des bougies et des fleurs en hommage aux victimes des attentats. Ils se rappellent qu’un groupe de fascistes était venu manifester au même endroit. Ils sont tous assez accrochés par le travail de Banksy, surtout ce qu’il a fait en Palestine. Prises de vues. Messieurs les participants sont doués pour se mettre en scène les uns les autres, voyant tout de suite ce qui fonctionne plus ou moins bien en termes d’ombres chinoises. “ Lève ton bras, écarte tes doigts, mets-toi plus de profil, colle-toi mieux au drap. “ On décharge les photos, on les regarde ensemble sur grand écran. On met des étiquettes rouges à leurs favorites. Sur chacune des images sélectionnées, ils me

disent à quoi la pose fait penser, dans quel décor ça pourrait prendre tel ou tel sens. Le grand gaillard de 27 ans, Franklin (surnommé d’après le nom d’une tortue de cartoon) a posé en faisant un cœur avec ses mains. Ils demandent que j’ajoute du rouge dans le cœur, et qu’on voie d’autres cœurs s’envoler au-dessus. En réfléchissant à partir de sa silhouette avec un pied levé, un des anciens suggère un corps qui chute d’un immeuble, là où un autre voit une reprise de volée au football. Une autre silhouette leur fait penser à un sorcier qui préparerait une potion. Il faudrait que j’ajoute un chaudron et de la fumée. Une autre ombre semble être celle d’un aveugle qui joue du piano. Ptit Corbeau sourit à la fin en disant “Ça fait du bien d’avoir une chouette activité. Ça me met de bonne humeur.” Un peu étonnée : - Mais vous en avez tous les mois, non ? - On est 900, ici ! Deux activités par mois pour 10 personnes, merci ! Du sport une fois par semaine, et la bibliothèque fermée depuis le début de l’été, ça craint ! Quand le surveillant est venu me chercher ce matin, je mangeais mes chocapic. Je lui ai dit : “Attends je finis mes chocapic”. Il m’a dit « Non, c’est maintenant ou jamais.” - Du coup, tu vas retrouver tes chocapics tout mous ? - C’est pas grave, je m’en servirai un autre bol. Les sujets politiques reviennent, se mêlant aux sorcières, aux nuages de cœurs et aux statues de

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l’île de Pâques. Le mangeur de chocapic et Philippe, un détenu qu’il ne connaissait pas - bien qu’ils vivent dans le même bâtiment - choisissent d’incarner ensemble derrière l’écran un manipulateur de marionnette et sa créature, un soldat. Ils sont tous les deux d’accord pour dire qu’une grande partie de notre monde est peuplée de pantins dont les mouvements ne sont que les échos des mouvements de plus puissants, au-dessus d’eux.

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3. Pas de lézard pour l’entrée, tous les documents sont en ordre. Bizarre. En salle de bruits —> Le Fabulophone a maintenant en boîte : des pâtes qui font un son de maracas, une agrafeuse, un briquet, un interrupteur, une fenêtre qui miaule, une chasse d’eau, une poignée de porte, une grosse caisse en carton, et une soucoupe inox qui volerait presque. Chacun s’étonne que les sons, une fois enregistrés et décontextualisés, peuvent évoquer des objets très différents de ceux qui ont été captés. On crée un rythme à base de nouilles secouées et de cartes tournées, on accélère un peu le tempo… Tiens c’est comme une machine qui tourne ; Karim, dans un moment d’illumination, imite le sifflet d’un train à vapeur, et bingo, nous voilà partis plein pot sur une antique loco. En salle des ombres —> “ Ça évoque des trucs bizarres, ces images. Sur cette photo, on dirait qu’on regarde tous au même endroit, et le fait que je lève le pied, c’est comme s’il y avait

un truc dégueulasse, par terre, qui nous dégoûte. Peut-être ce monde de merde. Peut-être que le fait que je lève le pied, ça veut dire que j’essaie de l’enjamber. “ La silhouette de S., armoire à glace d’origine corse, apparaît sur la photo avec deux codétenus. À côté d’eux, il a l’air immense. On rallume l’appareil photo, le projecteur, et maintenant, S. pose seul, comme s’il était assis sur un mur. En contrebas de ce mur, dans un photomontage à venir, un flic qui ne se rend compte de rien. Lui, il saupoudre le flic avec quelque chose, et seulement la légende de la photo dira ce que c’est. Au départ, S. disait qu’il n’aimait pas trop les légendes sur les photos. Et puis, après réflexion, il pense que c’est valable “s’il y a une légende qui étonne” : “Si dans un premier temps, tu penses un truc en voyant l’image, et dans la légende, on te dit un truc que tu n’aurais pas du tout pensé. “ La légende de la photo dira, en l’occurrence “ La poudre d’escampette. “ Je ne sais pas trop comment matérialiser la poudre d’escampette sur l’image. Je lui propose des petites étoiles noires. Il est d’accord. S. a été en cavale pendant un an avant d’être arrêté par la police. Chez lui, dans sa ville, on l’appelle Spielberg. Parce que sa vie, c’est un film. Mordu d’armes, pour continuer à tirer, avant d’être ici, il devait trouver une alternative aux salles de tir dont l’entrée lui est interdite (ainsi que le port d’arme, évidemment). Il roulait parfois jusqu’en République Tchèque. Il allait aussi de temps en temps tirer dans la montagne, mais, après il faut ramasser les douilles,


c’est la corvée. En dernier recours, il saisissait l’occasion d’un ball-trap. L’après-midi est beaucoup plus punk avec le groupe d’enfants très turbulents déjà évoqués plus haut. Les substances ingérées et fumées ne les rendent pas plus calmes (effet inverse, hélas). The Pekenio est le plus intenable d’entre eux. Je lui demande s’il a réfléchi au décor dans lequel il veut voir sa silhouette incrustée et qu’est-ce que ça signifie pour lui. Il veut apparaître dans une favela au Brésil, parce qu’une favela, c’est pour lui l’équivalent de la cité dans laquelle il a grandi (mais peut-être a-t-il grandi dans un lotissement). Il voudrait que j’écrive, à côté de sa silhouette, LA VIDA LOCA. Pour la vie avant la prison. Pour la vie d’après, il me demande d’écrire, LA DOLCE VITA. Et pour l’entre deux, le maintenant, il me demande d’écrire NADA. Il a fait un réel effort de concentration pour répondre sérieusement à ma question, et passé ces quelques minutes de sérieux, redevient le trublion qui parle fort et beaucoup. Droopy, son coloc de cellule, pourtant prompt à rire de ses blagues en début de séance, est lui-même fatigué de la volubilité du Pekenio. Il soupire : « S’il te plaît, Rozenn, mets-le derrière un arbre dans la neige à Méribel. » 4. Un nouveau participant ce matin à cette résidenceintervention-atelier. Nabil. Je lui demande, comme aux autres, qu’est-ce qui lui trotte dans la tête, lui occupe l’esprit, qu’est-ce qui l’inquiète, l’indigne, l’intéresse, l’amuse, le fait

vibrer ? Il pousse ses lunettes tout au bout de son nez et va poser derrière l’écran comme un ancien -qu’il n’est pas encore- qui raconte l’histoire d’Abraham/ Ibrahim à une bande de marmots imaginaires (j’ajouterai les enfants plus tard). Nabil, ce qui l’intéresse, ce sont les enfants. C’est la première réponse qui lui a traversé l’esprit. Quand ils étaient petits, ses enfants lui demandaient toujours qu’il raconte l’histoire du prophète. Nabil est né en France, est allé à l’école de la République, y a travaillé, vécu toute sa vie, n’a connu le bled que très occasionnellement. Et pourtant, il a le sentiment qu’une étiquette est toujours restée collée sur son front, adhésif superpuissant, étiquette inamovible, l’étiquette de l’Arabe, du Musulman. Il regrette qu’on mette toujours l’accent sur les pratiques de 10 extrémistes quand, à côté, 100 000 Musulmans ont une pratique religieuse s’inscrivant dans le respect. Il pense que le débat autour du burkini, comme celui autour du voile, est un effet de fumée qui permet de ne pas aborder les vrais problèmes d’une France raciste. Je lui parle d’un article du Monde Diplomatique intitulé “Burqa-bla-bla”, qui dit la même chose que lui. L’histoire de Nabil se finit ainsi : Abraham est jeté au feu, mais le feu ne le consume pas, car Dieu a ordonné de ne pas le consumer. Au chapitre de la consumation, des nouvelles fraîches du spécialiste en brûlure de chandelle par les deux bouts. Cet après-midi, il est plus calme, n’ayant avalé que bourbon et vodka. Il se plaint que mes questions le torturent, et essaie d’y répondre

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sincèrement. Je pose des questions très candides sur leur fascination pour les armes, les voitures et l’argent. Ils ne me croient pas quand j’affirme ne pas posséder de voiture. - Mais on ne peut pas vivre sans voiture ! - Ben si, regarde. C’est l’heure de trancher sur le choix du futur décor dans lequel s’insèrera la dernière image produite aujourd’hui. The Pekenio a finalement décidé que sa dolce vita se passerait aux côtés d’un éléphant, car c’est son animal préféré. Il a aussi proposé un panda, ce que je trouve très mignon, cinq minutes après avoir entendu de cette même bouche une apologie de la mitraillette.

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5. Momo. Il a fui l’atelier photo jusqu’ici, et seulement participé au son. J’insiste pour qu’il vienne dans ma salle, il insiste pour ne pas être photographié au motif qu’il est noir et qu’on ne le verra pas sur la photo. Tous les autres, ou presque, ont trouvé une idée qui leur ressemble, qui parle d’eux, de ce qu’ils ont en tête. On cherche ensemble, avec Nabil, Titi, Franklin, et JR, qu’est-ce qui, pour lui, pourrait faire l’affaire. Il va derrière la toile, joue un peu. Au bout d’un moment, les plaisanteries habituelles sur les femmes, le sexe et les joints ayant été écumées, il décide qu’il veut une photo de lui « réfléchissant à l’avenir ». Ma première réaction est de lui dire que la réflexion, ce n’est pas très photogénique, surtout en ombre chinoise. Peu importe, il veut faire une photo où il

réfléchit. À l’avenir. Ses camarades n’arrivent pas à le prendre en photo, ça ne marche pas. Je lui fais d’autres propositions mais il ne veut rien entendre. Les autres lui crient dessus en lui disant de m’écouter. Il les insulte avec tendresse et continue à essayer de trouver la pose parfaite. Il n’a qu’une idée en tête : il réfléchit à l’avenir, voilà. Ça l’énerve qu’on n’arrive pas à saisir dans sa silhouette l’intensité de sa réflexion. Il essaie de se rappeler comment font les statues grecques. Ça ne vient pas. Il doit s’en aller pour un parloir. Il faudra que nous reprenions cette séance photo demain. Demain, il n’est pas là. Bon. Lundi, alors. En tout cas, il voudra que j’ajoute une hirondelle. - Ah, pourquoi une hirondelle ? - Une hirondelle. Ne me demande pas. Et le soleil. Tu écriras sur le côté : “ Le soleil brille pour tout le monde.” 6. Mohamed (un autre Mohamed). Je lui demande depuis plusieurs jours ce qui lui trotte dans la tête, à chaque fois il répond, rien. J’ai rien à dire. À chaque fois, je lui réponds, vous avez tous quelque chose à dire. - “Non, non. J’ai rien à dire. - Je ne te crois pas ! Demain, peut-être, tu me diras ce qui te trotte dans la tête.” Nous en sommes au troisième demain. On revient sur les photos de Mohamed. Il y en a une qui lui fait penser à une reprise de volée au foot. Soit. On garde cette photo. Et pour le reste ? Regardons cette photo de toi où tu as le pied levé. Est-ce qu’on


peut imaginer par exemple quelque chose que j’incrusterai sous ton pied ? - “Non, je vois pas. - Est-ce qu’il y a quelque chose que tu aurais envie d’écrabouiller ? En d’autres termes, qu’est-ce qui te fait fondamentalement chier ? - La prison. La manière dont on nous traite en prison. - Ok. - Tu peux mettre une prison miniature sous mon pied ? - Oui je peux. - Alors tu mets une prison miniature. - Bien. Maintenant il faut qu’on trouve le titre de cette photo. “ J’invite le reste du groupe à l’aider à chercher un titre. Après quelques minutes de brainstorming collectif, Philippe suggère, pour la photo de Mohamed, le titre “ UN PETIT PAS POUR L’HOMME, … “ 7. Une nouvelle tête, I. Il débarque tout sourire à défaut de pouvoir danser. Il était inscrit à l’atelier danse mais il a mal au genou. Il vient voir ce qu’on fait. De super bonne humeur, il pose derrière la toile, nous offrant un mélange entre du Qi Gong et du flamenco au ralenti. Il est ravi, veut bien le refaire 10 fois si on lui demande. Pendant ce temps, il parle aussi d’Hitchcock, des corbeaux et de Norman Bates. Après nous avoir montré ses tatouages, il vient s’assoir devant l’écran et on regarde les photos des autres. On s’arrête devant celle de Mohamed qui tombe. Mohamed pense à

La Haine, et propose comme légende “ Jusqu’ici, tout va bien. Ce qui compte, c’est pas la chute, c’est l’atterrissage. “ De son côté, I. conclut, après avoir observé attentivement l’image : “ ça, c’est moi. » Il parle de « chute vertigineuse “, je suis étonnée qu’il choisisse ce mot. Il dit qu’il fait une chute vertigineuse, qui a commencé quand il avait 14 ans : son premier séjour en prison, pour cause de cambriolage. Je lui demande quel âge il a. - “ 54. - Quoi ?! Ça fait 40 ans que tu tombes ? - C’est ça. Je chute depuis 1976.” Je reste scotchée que 40 ans de chute n’entament pas davantage sa bonne humeur. (“Jusqu’ici, tout va bien.”) 8. Ma chouchou du jour : PS et The Pekenio ont posé comme des frères jumeaux, des êtres symétriques. Leurs deux corps se rejoignent par le bout de leur index. PS lui a choisi pour légende : “L’union fait la force”. Il m’a demandé d’ajouter une explosion entre sa silhouette et celle de The Pekenio et d’ajouter aussi, si possible, un tigre et une panthère noire pour signifier la force. Perrine, à qui je viens de montrer des photos, pense que ces images disent à la fois “Je suis personne, et je suis quelqu’un.” Je suis assez d’accord avec ça.

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9. Et voilà. Notre cuisine image et son s’est terminée aujourd’hui, avec une projection (photos et son ensemble), des bilans, des feedbacks et une pâtisserie party. Les gâteaux ont tous été engloutis en 8 minutes top chrono. Ptit Corbeau a demandé que la dernière image du livre soit celle de sa silhouette à la fin d’un spectacle. Ce photomontage est pour lui sous-tendu par l’idée suivante : même si on a commencé par une vie merdique, on peut espérer une belle vie.

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Un peu d’amour dans un monde de brutes


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Quand est-ce qu’on mange, Joe ?


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Le père d’Abraham croit aux statuettes. Abraham, lui, n’y croit pas. Un jour, Abraham casse les petites statuettes et ne laisse que la grande. Quand son père voit ses idoles brisées, il demande : - Pourquoi les statues sont-elles détruites? Abraham nargue son père. - Elles se sont battues entre elles. La grande a cassé les petites. - Mais ne sais-tu pas, fils stupide, que les idoles que je vends sont absolument inertes? réplique le père. Abraham est jeté au feu, mais le feu ne le consume pas, car Dieu a ordonné de ne pas le consumer.


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L’union fait la force.


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Jusqu’ici, tout va bien.


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Un petit pas pour l’homme, ...


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La vida loca


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La dolce vita


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La poudre d’escampette


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Mais où avais-je la tête ? Réfléchir à l’avenir. Le soleil brille pour tout le monde.


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Photographies réalisées par Rozenn Quéré (Studio Rozijn) et 14 détenus lors d’une résidence / intervention à la maison d’arrêt de Lyon-Corbas (17 > 31 août 2016) Avec

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Droopy Franklin JR Karim Mike Mohamed Momo Nabil Philippe M PS Ptit Corbeau Spilberg The Pekenio Titi En partenariat avec Stimultania. Un projet soutenu par la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, la Région AuvergneRhône-Alpes, le SPIP du Rhône-Maison d’arrêt Lyon-Corbas.


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