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Plus que des kilts et des cornemuses

L’ÉCOSSE

Un petit groupe est parti en Écosse en septembre. Un désistement de dernière minute nous a permis à mon compagnon et moi (actuellement stagiaire à l’ASP) d’être aussi du voyage.

Silvana Hegglin

Avant même de quitter la Suisse, nous étions déjà très nerveux. Au guichet d’enregistrement de l’aéroport de Bâle, deux des sept membres du groupe avaient oublié leur passeport à la maison. Espérant obtenir un passeport d’urgence, ils se sont adressés au bureau de demande qui les a rassurés. Apparemment, une nouvelle réglementation permet d’entrer en Écosse avec une simple carte d’identité. Tout s’est ensuite déroulé sans problème et c’est avec soulagement que nous avons passé le contrôle de sécurité. À Édimbourg, le personnel des douanes a contrôlé nos passeports. Un douanier a tiqué en voyant les cartes d’identité. Pas question pour lui de laisser entrer des touristes muni·e·s de ce seul document. La responsable du groupe est intervenue et a réussi à faire changer d’avis le fonctionnaire. Deuxième soulagement de la journée, nous avions enfin le sol écossais sous les roues!

Le monstre du Loch Ness

Brian, notre guide, est venu nous chercher à l’aéroport. Nous sommes alors parti·e·s pour Inverness en bus adapté aux fauteuils roulants. Les quatre heures de trajet nous ont permis de nous imprégner des paysages époustouflants des Highlands écossais. Le soir, notre groupe de voyageurs et voyageuses s’est retrouvé à table dans notre logement. Malgré les différences d’âge, nous nous sommes bien entendu·e·s. Durant les trois journées passées à Inverness, nous avons cherché le monstre marin dans le mystérieux Loch Ness. Mais hélas, en vain. Sur le site archéologique de Clava Clairns, nous avons fait un bref retour à l’âge de bronze. Dans la distillerie Glenmorangie, où nous avons découvert la fabrication du whisky, les effluves du noble

breuvage ne nous ont pas autant fait tourner la tête que les rapaces de la fauconnerie locale.

Délicieusement estomaquée

La tête remplie d’images, nous sommes reparti·e·s vers le sud, pour Glasgow, à travers les magnifiques Highlands aux couleurs pourpres. En route vers les Lowlands, nous avons fait une halte à différentes écluses de bateaux et visité des attractions touristiques. Brain nous a donné, dans un allemand parfait, de très nombreuses informations sur la culture et les lieux que nous avons parcourus. Une fois arrivé·e·s à Glasgow, nous avons constaté avec joie que le Motel One était parfaitement accessible en fauteuil roulant.

Le soir, nous avons dégusté la cuisine locale au pub. Dès la première soirée, certains membres du groupe ont goûté au haggis, le plat national écossais. Il est vrai que j’étais un peu sceptique en entendant les ingrédients de ce mets: estomac de mouton farci d’abats, farine d’avoine et oignons. Mais étonnamment, c’est plutôt bon. Le lendemain, nous sommes allé·e·s à la distillerie Auchentoshan. Grâce à la visite guidée, nous connaissons désormais tous les secrets de la distillation d’un bon whisky. La dégustation finale a été une révélation pour certain·e·s d’entre nous.

Panne d’ascenseur

À Glasgow, nous avons visité le Riverside Museum. Ce musée des transports primé présente toutes sortes de moyens de locomotion, du skateboard aux fauteuils roulants, en passant par les locomotives, les calèches et les voitures. Une demi-heure avant le départ, mon copain et moi voulions faire un tour à l’étage supérieur. Mais alors que nous étions dans l’ascenseur, celui-ci s’est soudainement arrêté. Pas de doute: nous étions coincé·e·s. Nous avons appuyé sur le bouton d’appel d’urgence, mais le gentil monsieur au bout du fil a répondu que l’ascenseur fonctionnait et a raccroché. Une seule barre de réseau s’affichait sur nos portables. Nous avons nerveusement tenté d’appeler un membre du groupe. Par chance, malgré le peu de réseau, l’appel a abouti et notre correspondant a réussi à nous comprendre malgré les gré-

Cornemuseurs en costume traditionnel

sillements sur la ligne. Le guide et la responsable du groupe ont agi rapidement et ont pu nous sortir de cette situation angoissante. Plus tard, on nous a dit que les écrans de l’ascenseur devaient être remplacés, raison pour laquelle il avait été mis hors service. Dommage qu’avant d’éteindre, le technicien n’ait pas vérifié que l’ascenseur était bien vide. L’émotion provoquée par cet incident a été vite oubliée grâce à la visite touristique de Glasgow qui était ensuite au programme.

Pipes and drums

Le point d’orgue du voyage était prévu pour le vendredi soir: le Military Tattoo sur l’esplanade du château d’Édimbourg, qui trône au-dessus de la ville et offre un décor impressionnant à ce qui est réputé être la parade militaire la plus spectaculaire de la planète. Nous avons regardé avec fascination les formations venues du monde entier et écouté les performances musicales. L’ensemble de notre groupe était profondément impressionné et je sais désormais pourquoi ce spectacle attire un tel public international à Édimbourg ou devant la télévision. Ce show vaut vraiment la peine d’être vu.

L’art de l’ingénierie

L’avant-dernier jour, nous avons pris la direction de Sterling. Tout près se trouvent les Scottish Canals avec la Falkirk Wheel. Cette roue est une invention géniale et inédite permettant la circulation fluviale sur deux canaux de hauteur différente. Unique au monde, ce premier ascenseur à bateaux rotatif a été inauguré en 2002. La roue de Falkirk mesure 35 mètres de haut, l’équivalent de huit bus à deux étages. De plus, elle ne consomme que très peu d’énergie pour charger les embarcations. Lors d’une promenade en bateau, nous avons pu voir le mécanisme tourner et nous faire passer d’un niveau à l’autre.

Sur la route du retour, notre groupe s’est arrêté devant les Kelpies, ces êtres aquatiques mythiques vivant dans les rivières et les lochs. Dans le parc de Falkirk, ils sont représentés par deux sculptures de chevaux en acier mesurant 30 m de haut. Que l’on croie ou non aux légendes, ils sont très beaux à voir.

Lever de rideau

Nous avons passé la dernière soirée à Glasgow dans un joli pub. Après le repas, il s’est avéré que nous avions atterri dans un bar karaoké. Les gens du cru voulaient montrer leur talent de chanteurs et chanteuses, même si parfois les voix déraillaient et s’apparentaient plutôt à des cris. Mais cela n’a dérangé personne. Tout le monde s’est bien amusé. Aucun membre de notre groupe n’a toutefois osé prendre le micro, nous sommes resté·e·s discrètement en retrait et avons savouré les performances.

Malheureusement, le lendemain, fallait rentrer à la maison. Il était visiblement difficile pour chacun et chacune de dire au revoir à ce pays impressionnant, mais aussi à ce formidable groupe de voyage.

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