I felt like a hand was at my throat when I first started writing. That if I was going to be a proper writer, I’d better be as polite as possible and as calm as possible and as un-angry as possible — and recently I’ve been thinking, you know, fuck that, basically.
ZadieSmith
Fury and the Beast
juillet 2025 - numero 3
écrit par stenia
3h17 du matin. La mouche s’est suicidée contre l’ampoule. Une minuscule ombre carbonisée. Je devrais balayer ça demain.
Je ne balaierai pas ça demain.
Le cendrier a débordé depuis longtemps. Les mégots forment une petite palissade croustillante, comme les restes d’une forteresse incendiée. Mes conquêtes.
La colère, tu vois, c’est comme un fil électrique dénudé. Tu peux essayer de l’isoler avec du scotch, le cacher sous un meuble, fais-moi confiance, un jour tu vas poser le pied dessus et tout le quartier va entendre ta gueule exploser.
"Trop folle, pas assez légitime." Comme la fille qui a craché dans le verre du type qui lui a pincé les fesses en riant. "T’exagères, c’était juste pour rigoler." Elle a dû s’excuser, bien sûr. Le juke-box jouait Walking on Sunshine. Je me demande combien de femmes ont serré leurs clés entre leurs doigts en rentrant la nuit, pas comme une arme, non, juste comme un rappel : "Je pourrais. Je ne le ferai pas. Mais je pourrais."
Mon Coca a maintenant le goût de ces allumettes qu’on léchait enfant pour se sentir dangereuses une seconde. Regarde-moi, je suis toxique. Regarde-moi, je suis inflammable.
L’écriture a les ongles noirs de cambouis. Elle sent le brûlé, l’overdose de caféine, les nuits à se prendre pour un phare alors qu’on n’est qu’une bougie qui "tiendra encore cinq minutes, putain".
Addison Rae en fond, parce qu’il faut bien un contrepoint absurde à la tragédie. Comme danser sur un glissement de terrain. C’est ça ou hurler. Je lève mon Diet Pepsi.
Kathy Change
une âme trop grande pour sa peau
1996. Kathy Change s’arrose d’essence devant l’université de Pennsylvanie, puis craque une allumette. Pas pour mourir, mais pour réveiller les morts. Les journaux ont parlé de déséquilibrée, les psychiatres, de dépression. Mais c’était avant tout un acte politique. Une déclaration de guerre. Une femme qui choisit de devenir flamme.
La dernière image est floue. Juste une tache de lumière qui pourrait être un briquet, une étoile, ou les phares d'une voiture qui ne s'arrêtera pas. On s’en fout, au final. C’est l’idée qui reste.
« Les médias ne captent que la violence. Alors j’ai dû devenir cette violence, la diriger contre moi-même. »
estep saigner à l'encre noir
Scène enfumée, la bière coule aussi librement que les mots. Elle est là, Maggie, pas tout à fait debout, pas tout à fait assise, comme si même sa posture disait "j’m’en fous".
Sa voix? Un mélange de whisky bas de gamme et de clope mal écrasée. Elle parle vite, comme si les mots vont lui brûler la langue si elle les garde trop longtemps. Pas de jolies métaphores, pas de fioritures, juste la vie, celle qui fait qu’on a pas envie de se lever le matin. Ce qui me frappe, c’est son rire. Un rire qui surgit au milieu des pires histoires, comme un doigt d’honneur à la douleur. Elle raconte les hommes, les mauvais plans, les nuits trop longues, avec cette façon de tout dire sans jamais demander pitié.
J’ai repensé à toutes les fois où j’avais ravalé ma colère, où j’avais souri alors que je voulais crier. Maggie, elle, elle crache tout.
Ses poèmes ressemblent à ces cicatrices qu’on montre sans fierté ni honte. Des trucs bruts, maladroits parfois, mais tellement vivants qu’on dirait qu’ils respirent encore sur la page. En l’écoutant, j’ai eu l’impression d’avoir avalé du verre pilé. Ca coupait, mais ça faisait du bien.
Son cœur a lâché un matin de février. On dit qu’elle avait déjà frôlé la fin en 2012, mais elle avait continué à écrire comme on crache par terre – sans se retourner. New York a serré les dents en apprenant la nouvelle. Dans les bars où sa voix rauque résonnait encore, les verres ont trinqué plus fort ce soir-là. Sur son bureau, un écran éteint gardait les derniers mots d’un roman inachevé. Il reste ses livres (Diary of an Emotional Idiot, Hex), ses performances au Nuyorican, ce slam Hey Baby qui fait encore rougir YouTube. Des traces de doigts sur le miroir sale de la poésie.
ntozake shange broken english
for colored girls… n’obéit à personne: ni aux règles du théâtre, ni à la grammaire, encore moins aux attentes polies de la littérature. C’est du langage en lambeaux. Une syntaxe qui boite comme un boxeur au 12e round.
Shange écrivait comme on se bat: les jointures enflées, la bouche pleine de sang, refusant de tomber. Ses mots étaient des armes contondantes. "dark phrases of womanhood". Pas une métaphore, un constat. La critique a parlé de "révolution". Elle, elle parlait de survie.
En 1976, quand la pièce a explosé à Broadway, les spectatrices noires se sont reconnues dans cette langue brisée. Pas parce que c’était joli. Parce que c’était nécessaire.
Elle est morte en 2018. Dans les jours qui ont suivi, des vers isolés ont resurgi comme des slogans: sur des pancartes de manif, tagués sur des murs, murmurés entre deux gorgées de bière chaude. Sa poésie n’est pas un héritage. C’est une blessure qui refuse de cicatriser.
ANA MENDIETA
Elle ne faisait pas de l'art. Elle laissait des preuves.
Cuba l'a marquée en premier – pas avec amour, mais avec l'exil. À 12 ans, expédiée aux États-Unis comme un colis sans destinataire. Pas de racines, juste des terminaisons nerveuses à vif. Alors elle s'est imprimée dans la terre. A enfoncé son corps dans le sable humide, laissé la poudre à canon brûler sa silhouette dans l'herbe, rempli le vide avec du pigment rouge qui ressemblait trop à du sang.
New York, 1985. Une fenêtre au 34ème étage. Son mari, Carl Andre (célèbre minimaliste, avec ses cubes de métal froid), parle de suicide. La justice acquiesce. Le monde de l'art détourne le regard. Son corps heurte le trottoir comme un point final après une phrase que personne n'a pris la peine de lire.
Pendant des décennies, les manuels ont parlé de "chute". Mais les femmes savent: quand un corps dégringole, c'est qu'on l'a généralement poussé.
FITNESS PMS
BIKINI KILL – CANDY
DADDIE ISSUES – DOG YEARS
7 YEAR BITCH – MEN DON’T RAPE
DRESTROY BOYS – CRYBABY
DRAHLA – FORM OF LUXURY
HEAVENS TO BETSY – AXEMEN
HOLE – PLUMP
SLUTEVER – MAGGOT
SKINNY GIRL DIET – OKAY
GROW RICH – CAT FLAG
CHLOE LE FAY – HALF GIRL HALF RANT
CHILDBIRTH – I ONLY FUCKED YOU AS A JOKE
la cuisine du squat
Gratin Mansplainer au four
Ingrédients:
5 patates pas épluchées (la flemme est politique)
1 courgette qui traînait là
1 oignon haché comme ta patience
1 brique de crème (végétale ou non, selon ta haine du monde)
Fromage râpé à la louche (plus y en a, plus ça gratine, comme les nerfs)
Moutarde forte (genre TU ME LAISSES FINIR MA PHRASE)
1. Allume le four à 200°C. Comme ton sang quand un mec t’explique ce que tu sais déjà.
2. Coupe tout en tranches fines mais pas trop.
3. Balance l’oignon dans une poêle avec de l’huile. Fais-le revenir jusqu’à ce qu’il avoue tout.
4. Mixe la crème avec une cuillère de moutarde et des herbes. Ajoute du poivre jusqu’à ce que ça pique ta rage.
5. Dans le plat : une couche de patate
une couche de courgette un peu d’oignon un peu de crème et recommence jusqu’à épuisement (des légumes ou de ta foi en l’humanité)
6. Termine avec une tonne de fromage râpé. Qu’on étouffe les hommes sous une croûte dorée.
7. Enfourne pour 40 min. Regarde le gratin buller comme toi en réunion avec six types en chemise bleue.
Pourquoi les hommes n’ont-ils jamais de crise existentielle?
Parce qu’il faut une existence pour ça.
Combien de mecs cis faut-il pour changer une ampoule?
Un seul. Mais il faudra lui répéter dix fois que la pièce est dans le noir.
Pourquoi les hommes ne vont-ils jamais en thérapie?
Parce qu’ils préfèrent ruiner la vie de six femmes plutôt que d’en parler à une seule.
Comment reco
Il commence toujou h
Pourquoi les hommes s
C’est le seul truc sans l’
Combien de mecs faut-il pour laver une assiette?
On ne sait pas. Aucun n’a jamais essayé.
Qu’est-ce que les hommes ont en commun avec les réseaux sociaux?
Ils sont toxiques, addictifs, et vraiment comment s’en déba
DIY KIT DE RAGE
DIY: Ton Kit de Rage Pure & Raw 100% chaos
Un coffre à outils pour dézinguer le patriarcat en mode fuck off
Ce qu’il contient :
Un gros rouleau de scotch gris, noir ou camouflage, pour ligoter la frustration, fermer la gueule à ceux qui parlent trop, ou customiser à la sauvage ce qui doit l’être.
Un gros caillou rugueux ou un morceau de métal rouillé (ramassé dans la rue) pour une manif ou juste pour un excès de rage
Un tournevis à manche cassé, symbole de bricole ta propre rébellion, parce que la rage, ça se construit.
Un mini spray d’huile dégrippante, pour graisser les engrenages du système à casser.
Une boite d’allumettes, pour le barbecue ou brûler vos grands morts.
Une clé USB avec une playlist noise.
Un morceau de tissu crasseux ou déchiré (ton vieux t-shirt préféré par exemple) pour t’essuyer le sang ou faire un drapeau de guerre.
Une photo déchirée d’un symbole patriarcal ou d’un ex toxique, à brûler pour se détendre.
Un petit bloc de sel brut, pour jeter du sel sur les blessures, garder l’amertume bien vivante et aiguiser la rage.
TEST
Quel est ton seuil de tolérance aux mecs qui citent Bukowski?
Spoiler: t’en as pas.
1. Il cite Women quand tu lui dis que t’as tes règles.
Je lui fais avaler le PDF, page par page, avec de l’acide.
Je tamponne sa bouche avec ses sous-vêtements sales.
Je fais graver “Tu mérites un coup de pelle” sur son front par un tatoueur myope.
2. “Bukowski c’est un peu mon père spirituel”.
Je le défonce à coups de batte cloutée.
Je redirige son psy vers ma boîte vocale.
Je le rebaptise “Charles Boulkoski” et je le colle dans un squat sans sortie.
3. Il t’écrit un poème où il t’appelle “salope céleste”.
Je l’envoie à sa mère avec des fautes corrigées.
Je fais imprimer le poème sur du PQ et j’organise une expo.
Je le redéfonce à coups de batte cloutée si j’hésite encore à le ghoster.
4. Il te dit que t’es “mystérieuse, un peu trash, très Bukowski”.
Je lui pisse dans sa gourde d’escalade.
Je l’attache sur une aire d’autoroute et je l’abandonne.
Je brûle son appartement et je le dénonce à l’assurance.
5. “T’es pas comme les autres filles. T’as du vécu, comme dans les livres de Bukowski.”
Je le bloque, IRL, avec des meubles.
Je lui envoie une facture pour les minutes perdues de ma vie.
Je l’enferme avec un groupe de punks végans qui font des slogans en ASMR.
6. Il fait un podcast qui s’appelle La vérité crue des hommes sensibles.
Je peins sur sa porte d’entrée Sac à vomi mal gerbé.
Je laisse ses messages en vu jusqu’à l’Apocalypse.
Je tatoue sa quote sur un flingue et je le pose sur la table.
7. Il se décrit comme un “mec un peu border, mais très lucide”.
Je le pousse dans la frontière, sans papier, sans retour.
J’appelle la police pour “propos toxiques en milieu confiné”.
Je l’envoie en retraite spirituelle avec un groupe de lesbiennes radicales armées.
8. Il te dit : “T’as un côté camée chic, très Bukowski girl.”
Je lui injecte du gel hydroalcoolique dans les yeux et les narines.
Je lui lance une hache en pleine tête
Je lui réponds : “T’as un côté euthanasie lente, très tumeur affective.”
9. Il pense que Bukowski “a compris les femmes”.
Je le réveille toutes les nuits en criant “Patriarcat!”
Je lui fais un sondage dans la rue : “ce type est-il un déchet culturel ?”
Je lui cloue les couilles.
Tolérance: Rancune à vif / Ironie au plafond
T’as déjà tout entendu. T’es passée par là, t’as daté un “poète maudit” en chemise sale. Tu sais flairer un bro-littéraire à deux kilomètres.
Aujourd’hui, tu mords dans le cliché comme dans un fruit pourri, tu recraches, tu passes à autre chose. Ton arme? Le sarcasme qui gifle.
Ta punchline: “Bukowski c’est pas un style, c’est une alibi pour pas faire la vaisselle.”
Tolérance: Plancher / Niveau de menace: Maximum
Tu ne fais plus semblant. Le mec qui dit “Bukowski c’est un peu mon modèle”, tu le démontes ligne par ligne, dictionnaire féministe à la main. Tu connais les classiques, mais tu préfères les dynamiter. Tu t’échauffes avec Virginie Despentes, tu t’endors avec Kathy Acker.
Ta punchline: “J’écris pas comme Bukowski, je nettoie les dégâts.”
Tolérance: Fuck autour de 6 / Charisme nucléaire
Tu les laisses parler, tu hausses un sourcil, tu les écrases par le silence. Tu préfères frapper après. En story, en fanzine, en punchlines. T’es une bombe littéraire habillée en punk de vide-grenier. Bukowski, tu le relis à voix haute en rajoutant des “MDR” à chaque strophe.
Ta punchline: “C’est pas moi qui déteste Bukowski.
C’est mon vagin.”
HOROSCOPE PUNK ÉTÉ 2024
COMPATIBILITÉ BAGARRE ENTRE SIGNES
parce que l'amour, c 'est surfait, mais une bonne baston, c 'est éternel
BÉLIER (Feu) vs. TAUREAU (Terre)
→ Le Bélier charge tête baissée, le Taureau encaisse et contre avec un coup de boule lent mais dévastateur.
Résultat: Mur contre béton. Verdict : Match nul, mais la salle est en ruine.
GÉMEAUX (Air) vs. CANCER (Eau)
→ Le Gémeaux insulte avec un flow de rap battle, le Cancer pleure et balance une bouteille à la mer (dans la gueule). Résultat: Combat émotionnellement sale. Verdict: Cancer gagne par trauma infligé.
LION (Feu) vs. VIERGE (Terre)
→ Le Lion rugit et frappe en spectacle, la Vierge lui rappelle toutes ses erreurs passées en 2 minutes chrono. Résultat: Le Lion s’effondre en crise existentielle. Verdict: KO technique par analyse impitoyable.
BALANCE (Air) vs. SCORPION (Eau)
→ La Balance veut arbitrer, le Scorpion sort un couteau et murmure « La vie est injuste ». Résultat: Meurtre stylé. Verdict: Scorpion gagne, mais personne ose le regarder en face après.
SAGITTAIRE (Feu) vs. CAPRICORNE (Terre)
→ Le Sagittaire part en courant pour "une meilleure bataille ailleurs", le Capricorne l’enferme dans un tableur Excel.
Résultat: Évasion + dette karmique. Verdict: Capricorne gagne par bureaucratie.
VERSEAU (Air) vs. POISSONS (Eau)
→ Le Verseau veut révolutionner le combat, les Poissons noient tout dans du LSD et des larmes.
Résultat: Trip bad où tout le monde perd. Verdict: Personne n’a compris, mais c’était artistique.
CLASSEMENT FINAL DE LA BASTON ESTIVALE : SCORPION (Trop vicieux, tout le monde a peur)
CAPRICORNE (Gagne sans se salir les mains)
CANCER (Pleure jusqu’à ce que l’adversaire abandonne)
Dernier conseil: Restez hydraté·e·s, et évitez les couteaux. Ou pas.