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What is feminism? Simply the belief that women should be as free as men, however nuts, dim, deluded, badly dressed, fat, receding, lazy and smug they might be.
CaitlinMoran















juin 2025 - numero 2
écrit par stenia

What is feminism? Simply the belief that women should be as free as men, however nuts, dim, deluded, badly dressed, fat, receding, lazy and smug they might be.
CaitlinMoran
juin 2025 - numero 2
écrit par stenia
Y’en a qui hurlent, y’en a qui posent, y’en a qui pètent tout. Et puis il y a Su Tissue.
Plantée là, figée, yeux dans le vide et voix venue d’ailleurs. Pas de jumps, pas de pogos, juste une présence lunaire qui te glace la nuque. Elle ne bouge pas, mais tu sens tout. Tu ne sais pas si elle est en transe ou juste ailleurs. Mais tu regardes. Et t’écoutes.
Fin des 70s, L.A. crache son punk dans tous les coins. Et au milieu du bordel surgit Suburban Lawns. Des sons désarticulés, des paroles à moitié claquées, moitié géniales, et Su, au micro, qui semble réciter un rêve flingué au Prozac. Leur morceau "Gidget Goes to Hell"?
Un ovni. Réalisation signée Jonathan Demme, s’il te plaît. Pas mal pour un groupe de freaks du quartier.
Leur seul album sort en 1981, et très vite, il devient culte. Mais ça n’est pas ça l’histoire. L’histoire, c’est elle.
Su Tissue. L’électron libre. La fille qui chante comme si elle t’envoyait un message depuis un caisson de décompression. Une outsider pure. Et après le split du groupe ? Plus rien. Silence radio.
Bon, pas rien-rien. Elle se tire à Berklee, joue du piano, sort un disque solo chelou et beau à la fois (Salon de Musique, 1984). Du minimalisme froid et précieux. Et puis? Plus de traces. Disparue. Volatilisée. Pas de réseaux, pas de come-back, pas de nostalgie. Une fuite en bonne et due forme. Et tu sais quoi? Tant mieux.
Su Tissue n’est pas faite pour les rééditions vinyle à 40 balles et les interviews en mode “remember the 80s”.
Elle est là où les autres ne vont pas. Elle est dans l’ombre. Une Sleeping Ugly, magnifique parce qu’illisible, touchante parce qu’inaccessible.
Su Tissue, n’est pas une rockstar. C’est une apparition. Et franchement, c’est beaucoup plus punk que tous les riffs de guitare.
égitime d’Otto Dix et de Siouxsie Sioux, Ella Guru envoie valser le réalisme poli pour mieux repeindre le monde à sa sauce punk. Formée aux États-Unis, elle rejoint le Londres queer des années 90 et cofonde le Stuckist Movement, gros doigt levé à l’art conceptuel.
Elle peint des freaks, des fétichistes, des emmes puissantes dans un style hyperréaliste, théâtral et délicieusement grotesque. Chaque toile, c’est du Lynch en talons de 20 cm, du John Waters avec un pinceau Renaissance. Entre féminisme trash, fétichisme tendre et lamour déglingué, Guru mixe Rubens et cabaret eer avec une intensité qui te fixe droit dans l s yeux.
Wanda, c’est le genre de film que tu regardes en te disant « C’est quoi ce bordel ? » et, en même temps, tu ne peux pas détacher tes yeux de l’écran. C’est une sorte de fuite en avant, une route sinueuse qui mène à rien d’autre qu’à la destruction. Barbara Loden, dans ce rôle, te fout une claque. Elle est le punk avant le punk, la révolte brute, sans filtre, sans compromis. Elle t’embarque dans le vide de l’existence, une vie qu’on pourrait qualifier de vulnérable, mais pas sans rage. C’est une femme qui se fout de tout, qui court après rien, parce qu’à la fin, c’est tout ce qui reste. Rien.
On parle de Wanda comme si elle était une héroïne. Mais Wanda, c’est une défaite ambulante. Elle se tape des hommes, elle fait des choix merdiques, elle se retrouve dans une situation de plus en plus merdique, et tu la regardes, et tu te dis: putain, mais pourquoi elle continue? C’est là que la magie opère.
Parce que Barbara Loden te montre qu’elle n’a pas d’autre option. Elle est coincée dans un monde qui l’a oubliée, dans un quotidien où la misère semble être son seul partenaire de danse.
Loden a réussi à transformer cette misère en art. Elle a pris la poussière des États-Unis des années 70 et en a fait un cri. Wanda, c’est l’essence même de l’aliénation, de la solitude. C’est un cri de rage dans un monde qui la rejette. Un cri d’une femme qui n’a pas de place, qui ne correspond pas aux attentes, et qui se retrouve à errer dans un monde de violence silencieuse. C’est ça le punk. Pas de bullshit, pas de fauxsemblants, juste la réalité brute. Le système t’écrase, mais tu résistes en silence, dans l’ombre, et tu continues à avancer, même si tu sais que tu vas perdre. C’est ça Wanda. C’est ça Barbara Loden.
Le cinéma, souvent, te vend des rêves. Des rêves de rédemption, des rêves d’héroïsme. Mais Wanda? Non. Wanda c’est l'échec incarné. Et c’est là sa beauté. Parce que l’échec, c’est aussi la vérité. Et la vérité, elle est moche. Wanda c’est le miroir de nos vies qui déraillent, qui ne suivent aucune règle, qui tombent et se relèvent, encore et encore, jusqu’à s’écraser sur le pavé. Mais au fond, ce pavé, c’est notre terrain de jeu. Le terrain du chaos. Et Barbara Loden, avec son regard perçant, nous y invite.
Les femmes comme Wanda ne sont pas là pour plaire. Elles sont là pour exister. Elles font un doigt d’honneur à la norme, à la société qui leur colle des étiquettes, à la culture qui ne les comprend pas. Elles avancent, solitaires et enragées, traînant derrière elles les restes d’un monde qui les a laissées tomber.
Et c’est ça, l’âme punk. C’est pas de la révolte bien rangée, c’est pas un mouvement clean. C’est la rage brute, le chaos à l’état pur. Et Wanda? Elle est tout ça. Elle est la crasse, la chute, la rébellion. Mais elle est aussi l’amour de ce qui ne se laisse pas dompter. Et ça, c’est ce qui nous fait vibrer.
MATÉRIEL:
Un carton géant ou une couette déprimée (celles qui sentent la clope froide et le refus d’exister).
Du scotch noir (ou ton ex, s’il est collant).
Trois zines déjà lus, pour en faire des oreillers à idées mortes.
Une playlist lo-fi de chants funéraires postcapitalistes.
De quoi écrire une épitaphe: “Je ne fais plus partie de vos deadlines.”
ÉTAPES:
1. Localise une zone neutre: un coin de squat, une salle d'attente, une manif qui s'étire... L'important, c’est qu’on ne t’attende plus nulle part.
2. Fabrique ton cercueil de confort: plie le carton comme une enveloppe pour ton corps. Tu n’es pas mort, tu es juste en veille prolongée.
→ Pro tip: ajoute un petit coussin brodé "J’ai quitté mon poste et mon poste m’a quitté".
Pour une Sieste Radicalisée:
Dors à contre-courant. Dors quand on attend que tu produises. Dors pendant les appels Zoom. Bonus: ronfler fort quand on mentionne “synergie” ou “benchmark”.
Éduque les passants: laisse à côté une petite pancarte
“En pause révolutionnaire. Merci de ne pas me réveiller avant l’effondrement.”
VARIANTES:
La version transportable: cercueil pliable façon sac à dos, pour dormir dans le métro avec style. La version sociale: crée un napping bloc dans les manifs. Rien ne fait plus flipper un CRS que 40 meufs allongées en pyjama à slogans.
La version luxe: ajoutes-y des lumières tamisées et un diffuseur d’huile essentielle de rage contenue.
On n’a pas choisi d’exister, mais on peut choisir d’être un meuble.
1. Tu ouvres les yeux. Ton premier réflexe?
A. Refermer les yeux. La lumière est une violence.
B. Te lever… pour t’asseoir ailleurs.
C. “Faut vraiment que je pense à mourir ou à faire du café.”
D. Scroll insta pour voir si quelqu’un est encore plus mal que toi.
2. Ton frigo est...
A. Un hommage au beige: pâtes, mayo, anxiété.
B. Le Sahara, mais avec une bière.
C. Une collection d’objets oubliés. (Est-ce un yaourt?
Est-ce une entité?)
D. Une boîte cryogénique pour rêves morts et surimis solitaires.
3. Ton concept de “chez toi”, c’est plutôt…
A. Une zone de guerre molle.
B. Une grotte pour ours bipolaire.
C. Une installation d’art contemporain appelée “déni”.
D. Un sanctuaire du laisser-aller sponsorisé par les miettes.
4. Face à l'effondrement du monde, tu choisis…
A. La sieste militante.
B. De t’enrouler dans une couverture et grogner.
C. D’allumer une bougie et attendre que ça crame.
D. D’écrire un haïku nihiliste puis pleurer dans tes chaussettes.
5. On te dit “faut rebondir”, tu réponds?
A. Ai-je l’air d’un trampoline?
B. Laissez-moi trouver d’abord une position où exister fait moins mal.
C. Rebondir? Même ma connexion refuse.
D. Est-ce que je peux plutôt fondre en silence?
6. Ton look préféré?
A. Le pyjama devenu entité spirituelle.
B. Le jogging qui a vu des choses.
C. Le t-shirt acheté à un festival du fromage en Suisse.
D. Un plaid. Rien que le plaid. T’es une légende laineuse.
7. Ton cri de guerre:
A. J’vais rien faire et j’vais bien le faire.
B. Laissez-moi mourir tranquille, merci.
C. Non.
D. Un soupir long comme un mois de novembre.
8. Quelle odeur te représente le mieux?
A. Chips froides & névrose tiède.
B. Transpi douce, ambiance défaite.
C. Café, tabac, regrets et déo d’avant-hier.
D. Tu sens le canapé. Littéralement.
RÉSULTATS – Ton âme version meuble IKEA (posteffondrement total):
Majorité A – KLIPPAN le divan désabusé
T’as été doux, maintenant t’es juste plat. Tu accueilles les culs fatigués, les drames sentimentaux, et les miettes de chips comme un martyr molletonné. Rien ne t’étonne. Même pas la fin du monde.
Majorité B – FROSTA le tabouret suicidaire
Petit. Bancal. T’as tout vu, t’as tout supporté, et pourtant, on s’assoit encore sur toi. Le punk absolu. T’existes que pour qu’on t’ignore. Mais t’es là, et t’es solide. Un peu. Parfois. Quand ça va pas trop mal.
Majorité C – MALM le lit-coquille
Tu vis couché·e. Ton âme a des tiroirs secrets remplis de larmes séchées et de t-shirts tachés.
Tu rêves de fusion avec ta couette et d’être oublié·e dans un coin d’univers parallèle où plus rien ne sonne.
Majorité D – BILLY, la bibliothèque du néant
Tu tiens debout uniquement par flemme de tomber. Tu contiens tout et rien : les bouquins non lus, les DVD de 2008, les remords bien rangés. Tu observes le chaos du salon. Stoïque. Légèrement penché·e. Discret mais létal.
Le Sandwich de l'Existence (a.k.a. “Le Rien”)
Ingrédients pour 2 personnes (ou 1, si t’es vraiment à bout)
2 tranches de pain (le plus bas de gamme possible, idéalement un vieux pain de mie ou un bout de baguette qui sent la défaite)
1 pincée de dégoût pour la vie
1 épaisse couche de flemme (aucune quantité précise, ça dépend de combien de fois tu t’es demandé si tu avais un but dans la vie)
1 sauce de ton choix (ketchup, mayo, la mort)
1 canette de bière
Préparation:
1. Ouvre un œil, puis referme-le immédiate tranches de pain et lance-les sur ton p
2. Pose les tranches l’une sur l’autre. Y’
Pas besoin. Ce n’est pas un sandwich, c attitude.
3. Souffle fort entre les tranches, comme à expulser toute la flemme du monde. Le saveur ici.
4. Si tu veux vraiment faire un effort, ét de sauce au hasard, comme si ça allait chose. La sauce représente l'illusion.
5. Sors une poele et dépose le pain dedans sandwich brûler un peu. Comme ton moral
6. Une fois "préparé", regarde-le. Sers-to de bière pour te rappeler qu’il n’y a p plus de projets, juste toi face à on pr sandwich, donc).
Astuce squat:
Tu peux ajouter une tranche de fromage, mais pas trop, ça pourrait être fatiguant. La flemme, c’est un instinct de survie.
I'm a Loser – The Beatles (reprise par Marianne Faithfull)
When I'm With You – Best Coast
In My Feelings – Lana Del Rey
Dreams – Fleetwood Mac
The Killing Moon – Echo & The Bunnymen (reprise par Nouvelle Vague)
I'm In Love With A German Film Star – The Passions
Seasick, Yet Still Docked – Morrissey
Givin' It to You – Slacker
Merry Christmas, Please Don't Call – Bleachers
Heroes – David Bowie
g i r l c u l t u r e
Avant que Kurt braille ses états d’âme en chemise bûcheron, Tina Bell hurlait déjà sur scène avec Bam Bam, combo proto-grunge de Seattle qu’on a soigneusement oublié de graver dans la légende. Pourquoi? Peut-être parce qu’elle était noire, frontwoman, furieusement brillante et qu’elle bottait le cul du boys club blanc et triste de Sub Pop.
Tina, c’était une voix de gorge, du feu dans la poitrine, du maquillage qui bave et des riffs qui te griffent. Une gueule d’ange punk et un cri qui fendait l’Amérique raciste à coups de reverb crade. Son fils jouera plus tard avec les Foo Fighters.
Elle, on l’a laissée mourir dans l’ombre, ignorée par les archivistes du rock.
Tina Bell, c’était le grunge avant le grunge. Mais ça, l’histoire officielle n’aime pas trop l’entendre.
Judy Nylon, c’est le chaînon manquant entre Patti Smith et Brian Eno. Une voix qui parle plus qu’elle ne chante, et des idées qui grincent sous des talons arty. Américaine exilée à Londres, elle dégaine son accent comme une arme, traîne avec les punks, les plasticiens, les freaks cultivés. Avec Snatch, elle balance du spoken word crade sur des beats proto-punk; avec Eno, elle fabrique un des disques fondateurs de l’ambient en clope au bec. Mais Judy, c’est pas qu’un nom dans les crédits: c’est une tête. Une punk intellectuelle qui cite Burroughs et coupe ses mots au scalpel. Pas là pour plaire. Pas là pour durer. Juste là pour laisser des traces, comme un rouge à lèvres sur un miroir fendu.
Écritdansunecaveavecuneclopemouillée etuncouteaudanslapochearrière. Cemois-ci,lesplanètess’enbattentlarace. Ettoiaussi.
Bélier
Monte un groupe avec trois casseroles, un tuyau en cuivre et une rage floue contre le mois d’avril. Crie dans ton oreiller tous les mercredis à 3h42 du matin, ça rééquilibre ton karma tellurique.
Taureau
Roule-toi dans du gazon synthétique pour sentir que t’existes. Remplace tous tes meubles par des piles de journaux de 1993. Parle à tes plantes, mais uniquement en morse. Ce mois-ci, tu trouves l’amour derrière une benne à compost, ou pas. Et alors ?
Gémeaux
Double ration de café tiède et de décisions absurdes: adopte un pigeon, renomme-le Bernard, et laisse-le te guider. Refuse trois invitations d'affilée juste pour le frisson. Ta mission astrale: apprendre la clarinette à un enfant imaginaire.
Cancer
Fais-toi un collier avec les clés de tes ex. Chaque fois que tu pleures, lance un glaçon dans une fontaine en criant “JUSTICE !”. Change ton fond d’écran tous les jours pour éviter les malédictions digitales. Le 13 juin, ne dis que des mots qui commencent par “V”.
Lion
Achète-toi une couronne faite en vieux bouchons de liège et exige qu’on t’appelle "Roi du Rien". Lis à voix haute les étiquettes de shampooing dans le métro. Ce mois-ci, ton charisme est illégal dans 4 départements. Fuis la Sarthe.
Vierge
Classe tes erreurs par ordre alphabétique et encadre-les. Répare quelque chose qui n’a jamais été cassé. Demande-toi tous les matins : “Et si j’étais une poule de l’espace ?” ça remet les priorités en place. Ce mois-ci, ton destin tient dans une boîte d’allumettes vide.
T’as hésité entre l’ennui et le chaos : t’as pris les deux. Fabrique une balance avec deux tupperwares et juge tes pensées les plus moches. Va à une manif juste pour la sono. Le 21, mange un fruit inconnu et fais confiance au hasard.
Enterre un secret dans un pot de confiture vide. Change de nom pendant 48h : réponds uniquement à “Mystère Fromage”. Si quelqu’un te déçoit, réponds-lui avec un poème en gothique allemand. Ce mois-ci, ton aura pique.
Trace une carte au sol avec de la sauce barbecue, suis-la. Crée une secte de trois personnes et un chien. Ton mantra du mois : “J’avance, même en moonwalk.” Si on te cherche, sois introuvable. Ou en haut d’un toboggan, au choix.
Pose une RTT cosmique. Râle contre l’Univers, mais poliment. Repeins ton ambition avec du yaourt à la cerise. Ce mois-ci, tes projets avancent comme un tricycle sur du gravier, mais t’as une cloche, alors fais-la sonner. Fort
Verseau
Crée une pétition pour interdire les lundis. Invente un langage fait de grimaces et de grognements. Rappelle-toi que l’absurde est un style de vie, pas un accident. Le 8, fais une sieste sous une table. Pas de raison, juste fais-le.
Dis des choses vraies dans des situations absurdes. Plonge dans une baignoire vide pour méditer sur l’illusion de l’eau. Ce mois-ci, laisse-toi porter par le courant, même si c’est un torrent de slime émotionnel. C’est beau, le bordel, quand on l’assume.
La fin, c ’est toujours toi qui l’écris. Même en ruines. Surtout en ruines.