OBJETS INTELLIGENTS IOT
#FOKUSIT
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Capter plus, agir mieux Des smartphones aux montres connectĂ©es, en passant par toute la technologie disponible pour les habitations, chacun possĂšde des exemples dâInternet des Objets (IOT) dans son quotidien. Pourtant leurs usages dans les secteurs du territoire intelligent ou de lâentreprise sont moins connus.
«U
n endroit oĂč on ne sâattend pas Ă en trouver, câest dans les poubelles ou dans les Ă©gouts » explique StĂ©phane Deketelaere, Chef de dĂ©partement Signal & SystĂšmes embarquĂ©s chez Multitel. Des capteurs Ă ces endroits permettent de savoir quand relever la poubelle ou quand dĂ©boucher les Ă©gouts. Et câest lĂ lâun des intĂ©rĂȘts des objets connectĂ©s. Pour Paul Navez, Consultant en dĂ©veloppement de territoire intelligent, Founder de de la sociĂ©tĂ© Poull, il y a parfois mĂ©prise sur ce que peuvent ĂȘtre les IOT. « Il nây a pas besoin de rĂ©inventer la roue. Il faut partir de ce qui existe dĂ©jĂ pour le rendre plus intelligent et quâil communique ses donnĂ©es par internet. » Lâexpert de Multitel en parle, lui, comme « du 3e Ćil de lâhumain », celui qui perçoit le problĂšme, avant quâil nâapparaisse, avec un potentiel infini pour les entreprises. « Un exemple trĂšs prĂ©sent, câest la maintenance prĂ©dictive. Dans lâindustrie, lorsquâune machine casse, cela a un impact trĂšs lourd. La chaĂźne de production est plus ou moins interrompue et la rĂ©paration ou le remplacement sont trĂšs chers. Avec des capteurs, on peut mesurer de nombreux paramĂštres pour lâĂ©viter. » Câest aussi un moyen efficace et fiable de contrĂŽler le dĂ©roulement des processus, et tous les secteurs peuvent ĂȘtre intĂ©ressĂ©s, du pharmaceutique Ă lâagriculture. « On est capable de fabriquer des IOT de la taille dâune graine, quâon sĂšme avec les vraies graines, pour avoir un suivi continu du taux dâhumiditĂ© du champ par exemple. » Outre lâaspect de la rentabilitĂ©, les IOT peuvent aussi servir la sĂ©curitĂ© ou le bien-ĂȘtre des individus. La maĂźtrise de la tempĂ©rature dâun bĂątiment ou de ses
dĂ©perditions dâĂ©nergie sont devenus des exemples classiques de territoire intelligent. Et ces usages classiques, prĂ©cieux mais invisibles sont nombreux selon Paul Navez. « Un exemple concret et quotidien dâIOT sur notre territoire, ce sont les applications de transports en commun, qui permettent de savoir en
temps rĂ©el quand passera le prochain tram ou bus, grĂące Ă un tracking GPS. » Le prix de ces IOT (et notamment des capteurs quâils renferment) sâest largement dĂ©mocratisĂ© ces derniĂšres annĂ©es. Une Ă©volution du marchĂ© nĂ©cessaire pour le consultant en territoire intelligent. « Quand
Il nây a pas besoin de rĂ©inventer la roue. Il faut partir de ce qui existe dĂ©jĂ pour le rendre plus intelligent. â PAUL NAVEZ, POULL
nous avons commencĂ©, câĂ©tait un service rĂ©servĂ© aux grosses agglomĂ©rations. » Câest pour cela selon lui quâAnvers est la reine belge du territoire intelligent. « La commune Ă©tait un prĂ©curseur, mais elle avait surtout un gros budget. Aujourdâhui, les petites communes peuvent aussi se le permettre. » Pour les entreprises aussi, le coĂ»t peut faire peur explique le chef du dĂ©partement de recherche de Multitel. « Câest un investissement de dĂ©part. Il y a toujours ce calcul: je capte plus dâinformations, mais quâest-ce que je gagne en retour? » Si les petites et moyennes entreprises se posent particuliĂšrement la question, la bonne exploitation des donnĂ©es captĂ©es peut faire leur diffĂ©rence sur le marchĂ©, face Ă des sociĂ©tĂ©s de plus grosses tailles. « PossĂ©der leur propre IOT leur permet dâavoir une information que les concurrents nâont pas. » Et depuis quelques annĂ©es, non seulement StĂ©phane Deketelaere voit la demande augmenter, mais Ă©galement lâoptique changer. « Les entreprises qui viennent nous trouver semblent prĂ©fĂ©rer dĂ©velopper des capteurs un peu plus chers, mais aussi plus intelligents, qui permettent dâextraire plus dâinformations. ConnaĂźtre quelque chose permet de prĂ©voir et de mieux sâorganiser. » Mais qui dit nouvelle technologie dit aussi formation des travailleurs. Et la difficultĂ© nâest pas celle Ă laquelle on sâattend, pour Paul Navez. « Les formations sont plus focalisĂ©e sur lâhumain que sur la technologie. En fait, lâoutil automatisĂ© se gĂšre assez facilement avec quelques bases dâinformatique. En revanche, le plus dur, câĂ©tait de changer les habitudes. » TEXTE JULIE GARRIGUE






