Stage : Architecture

Page 1

Rapport de Stage

SĂŠbastien Billiet - LacambreHorta - Master 2 - 2016-2017



p. 5

INTRODUCTION

p. 6 - 15

PARTIE 0: DÉMARCHES PRÉALABLES Stage Petite anecdote l’Ordre des Architectes PARTIE 1: MAXIME ROUAUD ARCHITECTE Agence Paticularités en France A. Exemple de ZAC Réunions Contributions A . Théâtre de verdure B . Maison unifamiliale C . Rénovation d’un domaine D . Plage de Cannes PARTIE 2 : ATELIER VANWASSENHOVE Agence Particularités en Belgique Phases du projet Contributions CONCLUSION

8 10 12

16 18 19 24 28 30 34 38 46

p. 14 - 49

p. 50 - 67 52 54 56 60 p. 68 - 71

3



INTRODUCTION Ce stage a été selon moi, une expérience très instructive dans le sens où il m’a permis d’acquérir une vision globale du métier d’architecte. Il me donna la possibilité d’affiner de façon considérable mes connaissances en architecture à travers des activités pratiques telles que la confection de maquettes, de plans et de coupes. Mieux encore, ce stage m’a offert la possibilité de suivre concrètement le déroulement d’un projet architectural avec en amont, les premières réunions, puis en aval, les visites de chantiers. En effectuant ce stage, mon objectif était de tirer le plus d’informations possibles sur le métier d’architecte. Il me semblait important de découvrir quels sont les enjeux de la profession ainsi que les démarches nécessaires à la réalisation d’un projet. J’espérais entre autres en savoir plus sur la relation entretenue avec le client et/ou avec les entreprises impliquées dans un projet. En somme, cette expérience a été un moyen de mettre en pratique mes acquis et d’évaluer leur utilité au sein d’une agence tout en découvrant les différents domaines qu’englobent ce métier.

5



PARTIE 0 : DÉMARCHES PRÉALABLES Stage Petite Anecdote L’Ordre des Architectes

7


STAGE En tant qu’étudiants, nous savons pertinemment qu’un stage s’impose durant notre cursus académique. Il parait lointain,on y pense rarement et sans réellement considérer qu’il se rapproche au fil des années. Pourtant, nous y voilà enfin. On se rend alors compte que le milieu scolaire offre un certain confort, et que ce stage est une première occasion de s’immerger dans un milieu professionnel bien plus exigeant. Il est question de faire ses preuves, d’apporter une pierre à l’édifice qu’est un projet, une agence. Il s’agit d’une sensation qui se situe entre la peur et l’excitation. C’est aussi l’occasion qui s’offre à nous d’en découvrir un peu plus sur l’orientation que notre carrière pourrait prendre par la suite.

8


9


PETITE ANECDOTE Avant de débuter ma recherche de stage durant mon ERASMUS en France, j’ai été tout d’abord amené à m’interroger sur le type d’expérience qui me stimulerait le plus. Au premier abord, je souhaitais me diriger vers une grande agence afin d’intégrer une entreprise déjà bien organisée et établie dans le milieu. Mais à bien considérer les choses, l’idée d’explorer la profession dans un cadre plus intime m’attirait davantage. Après un certain temps de réflexion, mon choix s’est donc finalement porté sur des petites agences. Certes, les grands bureaux d’architectures présentent une structure plus élaborée mais il est fort probable qu’un stagiaire n’y soit sollicité que pour travailler sur une infime partie de l’organisme. La plupart du temps, on lui consacrera des petites tâches à compléter par-ci, par-là. A l’inverse, intégrer une jeune agence en tant que stagiaire confère, selon moi, un statut plus valorisant. Le fait de participer a une petite structure permet d’une part de connaître l’ensemble de l’équipe et d’avoir ainsi l’occasion de suivre plusieurs projets à la fois et/ou étapes de réalisation. D’autre part, ce cadre offre la possibilité d’avoir plus de responsabilités au sein de l’agence. C’est pourquoi mon choix s’est dirigé vers le petit ensemble. Étant enfin bien décidé à chercher une expérience en ERASMUS (à Montpellier), il me fallait maintenant envoyer une série de mails. S’il est certain qu’un CV bien rédigé et un 10


Portfolio présentable sont des atouts à ne pas négliger, il n’en reste pas moins vrai que l’entretien peut faire la différence. Dans mon cas, ces documents ont semblé jouer en ma faveur, me permettant ainsi d’obtenir plusieurs entrevues. Pourtant, il m’a été délicat de décrocher un stage. Ceci est dû à certaines exigences, qu’il m’était difficile de satisfaire en tant qu’étudiant belge. En France, les stages d’architecture se font en deux parties. Le premier stage se déroule en Bacheliers : il s’étale sur une période d’un mois durant laquelle l’étudiant acquiert des notions d’agence. Le second stage quant à lui s’effectue en Master sur une durée plus longue (deux mois ou plus), offrant ainsi à l’étudiant l’occasion de mieux s’investir dans le travail qui lui sera demandé. Le fait que ces stages se fassent en deux temps ouvre également la possibilité aux élèves de fin de cycle d’avoir une idée plus concrète sur leurs futures orientations professionnelles. En ce qui concerne les agences, celles-ci ont donc certaines attentes vis-à-vis de leur stagiaire, qu’elles modulent selon le cycle dans lequel l’étudiant se trouve. Par conséquent, le fait que je sois en Master sans avoir eu d’expérience de stage préalable sembla poser problème. Mais c’est par un bienheureux hasard que je fus pris en stage chez Mr. Rouaud, mon professeur d’atelier. Ayant pu évalué mon niveau tout au long de l’année, l’enseignant a gracieusement accepté de me prendre en stage dans son agence.

Cependant, l’ensemble des entrevues qui n’ont pas abouti m’a fait réaliser qu’il me fallait plus d’expérience. Il m’a paru clair qu’effectuer plusieurs stages seraient un atout majeur, notamment afin de mieux m’orienter par la suite. C’est pourquoi, une fois rentré en Belgique, je me suis mis à la recherche d’une deuxième expérience. J’ai ainsi eu la chance d’effectuer un court séjour dans l’atelier Vanwassenhove. Celui-ci m’accueillit temporairement afin de m’expliquer pas à pas le métier d’architecte en Belgique. On aborda ensemble les devoirs qu’impliquent la profession en tant qu’acteur social, ainsi que les différentes étapes d’élaborations d’un projet. En guise de remerciements pour le temps qu’il m’a consacré, j’ai proposé d’effectuer quelques réalisations de maquettes en plâtre à son compte. Le fait d’avoir pu accomplir deux stages, l’un en France et l’autre en Belgique, m’offrit l’occasion d’expérimenter le même métier sous différentes conditions. Il m’a semblé pertinent de mettre en parallèle ces deux pratiques du métier présentant une législation, une image de la profession et des contraintes distinctes. J’aimerai énumérer le contraste qui peut exister dans l’exercice de la profession à deux endroits différents. Je pourrais ainsi mettre en évidences l’impact que peut avoir une législation sur l’image de l’architecte dans un pays.

11


12


L’ODRE DES ARCHITECTES Afin de démarrer ma formation sur de bonnes bases, je décidais de me familiariser avec l’organisme qu’est l’Ordre des Architectes. D’années en années, nous en entendons parler sans savoir exactement quel est l’étendue de ses fonctions dans la profession. Il était donc primordial pour moi de me renseigner sur cette entité. Les Ordres des Architectes veillent à l’application de la pratique de la profession d’architecte. Ils ont pour fonction de définir et d’organiser la mission de l’architecte dans ses rapports avec l’intérêt public et les intérêts privés. Dans la plupart des pays industrialisés, le titre d’architecte est protégé, c’est-à-dire qu’il est restreint aux seuls membres de l’Ordre. L’accès à la profession est ainsi réglementé, codifié et astreint à une formation régie par les écoles d’architecture. Le droit de pratique n’est pas nécessairement ou automatiquement transférable entre les différents ordres. Chaque ordre est responsable de décréter l’équivalence nécessaire à l’accession au titre sur le territoire dont il régit la pratique de la profession. En Belgique

Ordre des Architectes/ Conseil francophone et germanophone Orde van Architecten/ Vlaamse Raad Fédération Royale des Sociétés d’Architectes de Belgique FAB

En France

Conseil National de l’Ordre des Architectes

13



PARTIE 1 : MAXIME ROUAUD ARCHITECTE

Agence Paticularités en France Réunions Contributions

15



L’AGENCE L’agence d’architecture Maxime Rouaud Architecte a été fondée en 2011. Il comporte actuellement quatre membres, Anna Panti, David Teboul, Richard Danquigny et Maxime Rouaud. Mr.Rouaud est un professeur à l’école supérieure d’architecture de Montpellier (ENSAM), dont il est lui même diplômé. Il a complété, par la suite, ses études à Barcelone. Il débute la pratique dans sa première agence Bosc et Rouaud Architecte en 2002. Richard Danquigny est un ancien collègue de Maxime qui suite à la séparation de Bosc et Rouaud Architecte a préféré suivre ce dernier dans son nouvel atelier. Anna Panti est jeune et dynamique. D’origine Italienne, elle obtient son diplôme d’architecte en 2011, celui-ci lui permet d’exercer sans soucis sa pratique en France, où elle s’est installé peu après ses études. David Teboul est un jeune diplômé de l’ENSAM en 2013. Il a effectué son ERASMUS en Belgique à LacambreHorta, ce qui nous a bien rapproché durant le stage. L’atelier travaille sur des projets diversifiés de maîtrise d’œuvre en bâtiments, en espaces publics ou sur des études urbaines pour une commande publique et privée. Les projets développés passent tous par une série de maquettes physiques et virtuelles ainsi que par une approche du dessin méthodique et précise. Ces étapes préalables permettent de traduire le projet de maîtrise d’œuvre de manière concrète et sans ambiguïté pour la maîtrise d’ouvrage. 17


LES PARTICULARITÉS EN FRANCE Il est question ici d’énumérer non pas toutes les particularités du métier en France, mais bien quelques points importants que j’ai pu rencontrer durant mon séjour à Montpellier. Tout d’abord, il est crucial de rappeler le rôle décisif de l’Ordre des Architectes. Comme il a déjà été énoncé, celuici consiste à épauler les architectes dans leur profession en leur donnant des directives, des conseils, des règles et même des formations continues. Les documentations sont accessibles via leur site internet, ainsi chaque architecte, étudiant, stagiaire, jeune débutant ou professeur est en mesure d’accéder directement aux nouvelles législations. L’une des premières particularités en France est le système de l’habilitation à la maîtrise d’œuvre en son nom propre (HMNOP). Ceci est une formation initiale qui permet d’obtenir une qualification professionnelle reconnue par la branche des entreprises d’architecture. La formation se compose de 150 heures de formation théorique en école d’architecture et nécessite une mise en situation professionnelle d’au minimum 6 mois au sein d’une agence d’architecture. Il existe deux types de formation : initiale et continue. La formation initiale consiste à effectuer ses heures d’HMNONP dans une école reconnue par l’ordre. La formation continue quant à elle ne passe pas par une école, mais sera effectuée durant l’activité professionnelle. L’entreprise s’engage à prendre en charge le coût de la formation et le temps passé en formation théorique par le salarié. Dans les deux cas, un examen sera jugé utile pour l’obtention du diplôme HMONP. 18

Deuxième particularité, l’appel à un architecte est facultatif en dessous de 170m2. En France il n’est pas nécessaire d’avoir recours à un architecte si la surface de plancher ne dépasse pas ce nombre. Cette réglementation permet ainsi à des personnes quelconques de construire pour ellesmêmes. A ce propos, notons bien qu’il s’agit aujourd’hui d’une question délicate : certains architectes voudraient faire baisser le nombre de m2 afin de revaloriser leur profession. En effet, beaucoup d’entre eux pensent que cette règle remet directement en question l’utilité d’un architecte. Le problème est d’une part économique, car ne pas faire appel à un architecte réduit considérablement les coûts; d’autre part, il témoigne d’une dimension sociale. Selon la plupart des professionnels, cette réglementation permet des abominations architecturales, faute de connaissances. Troisièmement, l’architecte est expert des règles d’accessibilité aux personnes handicapées depuis 2007. Ces règles sont très strictes et permettent rarement une dérogation, sauf pour des cas très particuliers. Dans la pratique, ces lois posent réellement problème lors de la conception de logements. Elles gèlent dans la plupart des cas la conception des ascenseurs et des salles de bain, ce qui explique la rigidité de certains projets en France. Pour conclure, je définirai les zones d’aménagement concerté. La ZAC (typique en France) est une opération publique d’aménagement de l’espace urbain conçu à partir de code de l’urbanisme. Elle a pour principal objet de faciliter la concertation entre les collectivités publiques et les promoteurs privés. Cette opération représente ainsi une alternative au lotissement : celui-ci est normalement d’initiative privée. alors que la ZAC nécessite une collectivité publique.


A. EXEMPLE DE ZAC, BOSQUET DE LA COMMUNE DE JUNAS

Une des particularités qui m’a semblé la plus remarquable en France est celle des Zones d’Aménagement Concerté. Pour cette raison, je souhaitais savoir plus précisément en quoi elles consistaient et quelles étaient les procédures à suivre afin de présenter une demande de ce type. Afin d’avoir un aperçu concret d’une demande de ZAC, j’ai été amené à consulter un exemple de dossier de prescription provenant de l’agence «Maxime Rouad Architecte». Sans toute fois rentrer dans les détails, j’aborderai quelques points importants composant ce dossier. La ZAC est une zone dans laquelle une collectivité publique ou un établissement public, décide d’intervenir pour réaliser ou faire réaliser l’aménagement ou l’équipement des terrains pour les céder ultérieurement à des utilisateurs publics, privés. Les ZAC ont pour objet l’aménagement et l’équipement de terrains bâtis ou non bâtis notamment en vue de la réalisation de constructions à usage d’habitations, d’industries, de services et/ou d’installations et d’équipements collectifs, publics ou privés. Il s’agit donc d’une opération d’aménagement et d’équipements publics ayant un intérêt général. Les étapes d’élaboration se font en trois temps. La première est l’Etude préalables et la concertation. L’étude préalable doit être réalisée par la collectivité à l’initiative du projet de ZAC. La concertation associe le public pendant toute la durée de l’élaboration du projet. Le bilan de la concertation est tiré par délibération avant la création de la ZAC. Cette concertation peut prendre différentes formes : réunions publiques, expositions de plans, maquettes, tenue d’un registre à la disposition d’un public.

La deuxième étape est la création de la ZAC. Un dossier de création doit être réalisé et contient plusieurs documents : un rapport de présentation, un plan de situation, le périmètre envisagé, une étude d’impact, l’indication du mode de réalisation, le régime de la zone au regard de la taxe d’équipement, l’indication du document d’urbanisme applicable dans la zone et du programme global de construction. La dernière étape est la réalisation. Elle se traduit par l’élaboration et l’approbation d’un dossier de réalisation qui définit : le projet de programme des équipements et le projet global des constructions à réaliser, les modalités prévisionnelles de financement de l’opération échelonnées dans le temps, le complément apporté à l’étude d’impact, le cahier des charges pour chaque cession. Globalement, le cahier de prescriptions architecturales, que j’ai consulté, se situe dans la deuxième phase. Il a pour objectif de préciser les règles de constructibilité des lots de la création de la ZAC, et dans notre cas, « du BOSQUET » sur la commune de Junas ; il s’applique à tous les lots à l’exception des lots réservés pour la construction de logements collectifs. Ces prescriptions doivent permettre par leurs limitations et leurs orientations une meilleure cohérence des constructions en harmonisant le bâti et les clôture. L’architecte coordinateur de la ZAC, dans notre cas, Maxime Rouaud Architecte se réserve le droit de regard et de validation de tout permis de construire sur la zone. Il en va de même pour les dossiers composés par d’autres bureaux d’architecture. 19


Plan de la ZAC du Bosquet

20

Type de clôture schématique


Table des matières du cahier de prescriptions architecturales de la ZAC du Bosquet. Ce cahier aborde exclusivement les logements individuels.

21


Schema d’aménagement parcellaire

Bande dédié aux constructions annexes

Type d’implantation possible

Schema du niveau fini / voirie

Schéma d’alignement de la piscine

Hauteur limitée à 7,00 mètres, à l’égout de la toiture ou à l’acrotère (R+1

1. Alignements et volumétries

2. L’implantation des constructions

Cette première partie aborde les questions globales d’alignements et de volumétries concernant la parcelle attribuée aux logements individuels.

Cette seconde partie se concentre sur les questions du rapport au sol et de la hauteur requise pour la construction.

Ces prescriptions sont en quelque sorte des contraintes d’implantation. Une parcelle de terrain peut ainsi se retrouver divisée en zone avec au centre une aire dédiée à la construction du logement et autour, une bande consacrée aux constructions annexes, etc. Chaque zone a son propre dimensionnement à ne pas dépasser. Ces règles concernent également les formes que l’ensemble doit respecter. On exige par exemple un toit en pente pour les logements ou une toiture plate pour les constructions annexes, etc. 22

Afin d’illustrer ce qu’est un rapport au sol, on estime par exemple que la hauteur d’un plancher fini ne peut pas dépasser de +O,30m le terrain naturel à l’aplomb de la façade, et ce du côté de la voirie. Les hauteurs des constructions, par exemple, sont limitées à 7,00 mètres. Il s’agit d’une mesure allant du sol à l’égout de la couverture ou de l’acrotère, soit 1 étage au dessus du rez-de-chaussée, (R+1). Les constructions annexes en limite mitoyenne auront quant à elles une hauteur maximale de 3,50 mètres et les abris de jardin, une hauteur maximale de 2,50 mètres. Ces deux dernières mesures sont prises du sol à l’acrotère.


3. L’aspect extérieur des constructions

4. Les clôtures

Cette partie est l’une des plus délicates du dossier. On y aborde la question du choix des matériaux et de leur mise en œuvre. En effet, il se peut que certains matériaux ou équipements soient interdits dans les prescriptions. On détaille dans celles-ci jusqu’à les codes couleurs des menuiseries et des enduits afin de respecter la cohérence de la ZAC.

La dernière partie aborde la périphérie des parcelles, et notamment celles les clôtures.

Par exemple, les gardes corps seront obligatoirement métalliques à barreaux verticaux, non torsadés ou traités en ferronnerie. Les éléments en bois, en ciment moulé ou sculpté sont interdits et les débords de toitures sont réalisés avec des bandeaux présentant un débord d’au moins 30 cm.

Ce dossier m’a permis de constater qu’un cahier de prescriptions doit être à tout prix complet afin d’éviter tout malentendu durant la réalisation d’une ZAC. Paradoxalement, il doit aussi permettre une certaine liberté d’expression individuelle au futur logement. L’architecte se doit donc d’être très méticuleux dans ses prescriptions architecturales.

ll est non seulement possible de décrire les dimensions des clôtures et de la haie, mais l’architecte peut également prescrire le type de végétations qui seront plantés.

23



LES RÉUNIONS Le métier d’architecte connaît bon nombres d’obligations et de facettes. L’une d’entre elles sont les réunions. Durant mon séjour, j’ai eu l’occasion d’assister à la majorité des discussions. Tout d’abord, j’aimerai différencier les types d’entrevues auxquelles j’ai pu participer afin de mieux rendre compte de leurs rôles. D’après moi, il est possible de rencontrer dans tout bureaux d’architecture quatre modèles d’entretiens. Chacun d’eux a son propre code de représentation accompagné de son vocabulaire spécifique. Ils permettent par complémentarité un bon déroulement du projet. Le premier entretien fait est bien évidemment celui avec le client. Lors de celui-ci, il est important d’utiliser un langage simple et compréhensible. Les documents présentés sont souvent des croquis, des plans pochés, des photomontages et/ou des maquettes (physique/virtuelle). Le but étant ici de communiquer de la manière la plus précise et simple les intentions du projet, tout en prenant en compte que le client n’a pas forcément des notions en architecture.

Un deuxième type de réunion est celui de la rencontre avec les entreprises (voir photo 1 et 2). Deux situations peuvent alors se présenter. Dans un premier cas, l’architecte fait appel à des entreprises pour déterminer laquelle sera choisie pour le projet. Dans ce cas-ci, on lui envoie des documents détaillés (annotation, échelle, détails techniques, etc.) suivi de quelques précisions concernant les finitions, la manière de pose, etc. Une rencontre est alors nécessaire afin de discuter de la mise en œuvre, de la méthode de pose et souvent les prix de l’ensemble du lot. Le deuxième cas de figure survient lorsque les fournisseurs se dirigent vers les agences afin de proposer leurs produits. Ce genre de rencontre se résume souvent par une petite démonstration de la marchandise et un résumé des caractéristiques de celle-ci (pose, couleur, mis en œuvre, modèle, prix, etc.). En fin d’entretien, l’agent commercial laisse un petit livret et sa carte de visite.

25


1

3

4

5

26

2

6

1. Discussion détails de châssis 2. Fournisseur de Casque réalité augmentée 3. et 4. Réunion de chantier à Lattes 5. Ma Première réunion d’équipe 6. Ma dernière réunion d’équipe


Le troisième genre de discussion est la forme la plus connue et la plus importante du métier, c’est la réunion de chantier. (Voir photo 3 et 4). Ce type d’entretien peut prendre différentes formes et varie souvent en fonction du thème à aborder suivant la phase dans laquelle la réalisation se situe. Ces rendez-vous se font souvent avant et pendant le chantier. Elles regroupent plusieurs corps de métier (maçon, électricien, menuisier, plombier, entrepreneur, etc.) afin qu’ils discutent du déroulement du chantier entre-deux. L’architecte est ici le coordinateur principal par défaut. Il se peut qu’il y ait un superviseur de chantier dans certains cas, mais l’architecte reste le seul à bénéficier du dernier mot avant toute exécution de tâches. C’est à l’aide du dossier d’exécution qu’on discute de la mise en oeuvre. Celui-ci contient les plans techniques, comme le plan d’électricité ou celui du raccordement d’eau et de gaz, les plans pour l’ingénieur, les décentes de charges, chaque type d’appareils utilisés etc. Il est important que ce dossier soit le plus lisible possible car il sert a la bonne compréhension du projet. Il suffit d’un document à moitié fait et/ou illisible pour considérablement

retarder le chantier ou pire, devoir le recommencer partiellement. De plus, face à la diversité d’acteurs qui rentre en collaboration sur un même projet, l’architecte est tenu d’adapter son vocabulaire face à chaque corps de métier qu’il rencontre. Enfin, la réunion d’équipe qui est selon moi, le lieu de discussion le plus enrichissant (Voir photo 5 et 6). Mr Rouaud abordait ses réunions comme une correction d’atelier; chaque membre montrait l’évolution de son projet et les éventuels problèmes rencontrés. Ensuite, nous abordions ensemble les solutions. Ici, il est important de produire un maximum de documents (coupe, élévation, maquette, dessins) afin d’ouvrir toutes les pistes permettant au projet d’accéder à sa prochaine phase de réalisation. C’était aussi un moment de découverte que j’ai fortement apprécié puisque tout les projets en cours y sont présentés. Il était donc possible d’assister aux différentes étapes de leurs réalisations au fil des réunions.

27



MES CONTRIBUTIONS Malgré mon court séjour dans l’agence «Maxime Rouaud Architecte», il m’a été possible d’assister à la majorité des projets en cours. En plus d’avoir eu l’occasion de voir les différents chantiers, j’ai également pu participer aux diverses étapes de leurs élaborations. En effet, mon maître de stage considérait que varier mes activités au sein de l’équipe m’offrirait une immersion plus approfondie dans la profession. En contre partie, il espérait que je puisse apporter un regard inédit sur les réalisations en cours. La particularité de cette agence est qu’elle travaille globalement en maquette. Chaque intervention en plan, coupes ou 3D sont automatiquement vérifiées en maquette puis redessinées à l’ordinateur. L’importance qu’accorde Mr. Rouaud au dessin (à la main) et à la maquette, est sans équivoque. « Pour savoir ce que tu es en train de créer, tu dois savoir le construire, le toucher, le voir et le ressentir. Seule la maquette te donnera une idée physique de ta création. Sans elle, tu passeras à côté de beaucoup de choses. » Selon mon Maître, il est plus avisé de consacrer plus de temps sur une maquette d’étude que sur un plan où une 3D à l’ordinateur. Si la maquette exprime bien la problématique du projet, il sera plus facile d’y répondre en intervenant directement dessus. A l’inverse, les logiciels d’ordinateur demandent davantage de temps afin de redessiner chaque proposition soumise à une correction. Il s’agit d’une action qui se relève d’autant plus difficile si l’on ne maitrise pas correctement l’outil. 29



A. PROJET THÉÂTRE DE VERDURE, LIAUSSON

Liausson est une commune française située dans le département de l’Hérault en région Occitanie. Elle a émis une proposition au bureau d’architecture visant à transformer un ancien parking ouvert en amphithéâtre extérieur. L’objectif était qu’il puisse être en capacité d’accueillir de temps à autres des représentations extérieures. Le maire désirait absolument que l’on y installe un garage servant de loge et de zone de stockage, des toilettes publiques et des nouvelles poubelles. L’agence est partie sur l’idée d’enfouir les bancs de l’amphithéâtre le long du talus existant. En partant du même principe, elle a cherché à rendre le local de stockage le moins visible possible et a opté pour des poubelles enterrées. La série de maquette effectuée ici (voir pages suivantes), avait pour but de vérifier l’enfouissement du garage et l’emplacement des conteneurs afin de ne pas les voir durant une représentation. Le travail s’est axé sur le dimensionnement minimal du local, l’accès aux toilettes publiques, le positionnement des poubelles et la pente maximale que peut subir le talus. Pour ce projet, il m’a été demandé de trouver des informations

complémentaires sur les poubelles enterrées : quelles sont les normes et les contraintes à respecter afin de les rendre fonctionnelles ? Au-delà du travail de recherche, cet exercice fût fort instructif car il me permit de comprendre que chaque choix architectural demande une certaine connaissance et notion de l’objet choisi. Dans ce cas-ci, par exemple, il a fallu prévoir une distance de minimum 2m entre les poubelles enterrées et la voirie, afin qu’une mini-grue puisse décharger leur contenu. Le dimensionnement des conteneurs sont standardisés suivant les entreprises et la profondeur peut varier de 3 à 5 mètres. Un autre exemple concerne le choix du matériau pour les bancs. L’agence a opté pour de la pierre, car elle estimait que ses caractéristiques particulières étaient adaptées au programme extérieur (esthétique, inertie, entretien, résistance à l’usure, etc.). Durant ce projet, j’ai également pu rencontrer des entreprises. Ces entretiens m’ont permis de mieux comprendre le contenu d’un devis. On y aborde des questions telles que le type de pierres conseillées, leur provenance, les modalités d’installation, le prix, etc. C’est sur base de ces entretiens que l’architecte et le maître d’ouvrage choisissent quelle entreprise sera en charge du chantier.

31


On remarque sur les plans ci-dessous que le local proposé avant la maquette, était perpendiculaire à la rampe d’accès. La maquette nous a amené au désaxement du local. Ce geste nous a permis de masquer l’entrée du garage et les conteneurs. L’étape d’après consista à le redessiner sur AutoCAD afin de perfectionner le dimensionnement et vérifier la proposition.

Vue d’ensemble

État actuel

Espace public et Parking à Liausson

Intervention Maquette

MAITRISE D'OUVRAGE Commune de Liausson tél : e-mail :

MAITRISE D'OEUVRE 32

SAS Maxime ROUAUD Les bureaux du polygone 7éme étage 265, avenue des états du languedoc

Coupe longitudinale


Ech. 1/1OO

33



B. PROJET MAISON UNIFAMILIALE, CLERMONT L’HÉRAULT

Clermont-l’Hérault est une commune française située dans le département de l’Hérault en région Occitanie. La demande provenait du propriètaire d’une maison unifamiliale située en hauteur et affichant ainsi une magnifique vue sur les alentours. Forts d’un bon contact avec le client, les architectes ont eu la possibilité de s’exprimer librement sur le projet. L’idée principale de l’équipe était de construire en hauteur afin que l’édifice profite pleinement de la vue. Bien que le concept général n’ait jamais changé, la maison quant à elle a subi bien des modifications depuis son esquisse. Au début, l’agence s’était concentrée sur une maison traditionnelle. On entend par «traditionnel», une bâtisse ayant une enveloppe générale dans laquelle la distribution des pièces se fait par un couloir central. Par la suite, l’évolution du projet s’est progressivement fragmenté en plusieurs blocs. Chacun de ses morceaux représente une pièce de la maison. Cette fragmentation a entraîné, d’une part, la disparition du couloir de distribution. D’autre part, elle a offert la faculté à chaque espace de profiter d’un cadrage unique sur le paysage.

Un autre point important de ce projet, était l’envie de faire ressentir l’aspect monolithique des blocs. On remarquera sur la photo ci-contre que les linteaux sont continus au niveau des ouvertures. Ce geste permet la lecture d’une masse dans laquelle on est venu extruder de la matière. Le chantier étant déjà en cours, il fallait néanmoins encore répondre à quelques détails techniques; notamment au niveau de la séquence d’entrée. Il m’a alors été demandé de réaliser en maquette une section de l’édifice afin de déterminer la porte principale et la séquence d’entrée de la maison (voir pages suivantes). Plusieurs modèles ont été élaborés et analysés. Ils ont ensuite été exposé au client. La maquette permet au maître d’ouvrage de mieux comprendre l’intervention architecturale; Contrairement à sa fonction première en milieu scolaire, il ne s’agit plus d’uniquement présenter l’aspect esthétique du futur édifice . C’est avec un grand enthousiasme que le propriétaire des lieux a choisi un modèle qui lui convenait. Petite remarque, le client est allé montrer le modèle aux ouvriers en leur expliquant l’idée géniale que l’agence avait eue. Cette anecdote m’a énormèment fait plaisir.

35


Vue B

Vue A

Entrée

Vue A

Vue B

Entrée

Vue du projet dans son contexte

36


Proposition 1

Proposition 2

Proposition finale

Ech. 1/50

Ce modèle fût sélectionné car le prolongement d’un petit muret permettait, d’une part, de souligner l’entrée et d’autre part d’accompagner le mouvement vers l’extérieur.

37



C. PROJET RÉNOVATION DU DOMAINE SAINT DOMINIQUE, ANIANE

Le domaine Saint Dominique est un vignoble situé à Aniane, une commune dans le département du Hérault, en France. Ce domaine appartenait à Danielle Vialard, une descendante de la prestigieuse famille de (Louis) Vialard, notamment connue pour sa production de vins français. Suite à son décès en 2012, la maison fût vendue à Boris Leclercq. Celui-ci entame alors de grandes rénovations. Le domaine est composé de trois bâtiments anciens construits en pierre. L’idée de Mr. Leclercq était de transformer le premier édifice en piscine avec une extension couverte (1). Il voulait que la deuxième construction soit principalement dédiée à des mariages. On y retrouverait un restaurant au rez-dechaussée et des chambres d’hôtel à l’étage (2). Le troisième élément serait rénové afin d’y faire sa maison de vacances (3). Lors de mon stage à l’agence, j’ai pu assister à la finalisation de la piscine ainsi qu’à la transformation de la maison personnelle. Des analyses de faisabilité ont pu déterminer l’état de ces édifices, ce qui les a exemptés d’une démolition complète. Des petites interventions de rénovations y ont alors été effectuées.

A l’inverse, le bâtiment central quant à lui fût complètement détruit. La décision de l’agence pour la reconstruction du bâtiment central s’est faite après plusieurs analyses. L’une des principales raisons justifiant ce choix a été le prix en fonction de la demande. Plutôt qu’entamer une procédure de rénovation, il revenait moins cher au client de reconstruire le bâtiment entièrement. Afin de mieux concevoir cet édifice, il m’a fallu réaliser une maquette à l’échelle 1/50ème. Ce modèle nous a servi à mieux visualiser quelques détails de composition. Par exemple, la position de certaines ouvertures ou encore la jonction de la toiture entre les édifices (1&2). L’agence m’a également proposé de réfléchir à des solutions pour la séparation des terrasses des chambres d’hôtel (voir ci-après). Dans un deuxième temps, il m’a été demandé de revoir l’esquisse d’une nouvelle partie du domaine (4). Cette dernière intervention devait accueillir la cave à vins, un atelier de production, un sous-sol pour des voitures et une partie dédiée à la maison du concierge. Ma contribution fût une série de maquette volumétrique et des propositions de plans. (voir ci-après). J’expliquerai par la suite les difficultés rencontrées lors de ces projets.

39


2

3 4

1

40


Rénovation du bâtiment avec la véranda

Rénovation des châssis et vues des alentours de la maison de vacances

41


La première utilité de la maquette fût la détermination des ouvertures. Visibles sur ces photos, plusieurs retouches ont été effectuées directement sur la maquette. Pour aller plus vite, l’agence n’hésite pas à coller directement du papier sur le modèle afin de vérifier rapidement une idée. Une fois que les ouvertures sont déterminées, on passe à l’ordinateur et on refait la façade proprement.

42

La deuxième question à résoudre fût la jonction entre la maison de vacances et la nouvelle construction. L’équipe hésitait à prolonger les toitures en pente ou marquer la connexion par une toiture plate. Le choix s’est finalement porté sur la toiture plate qui a permis à l’architecte d’effectuer un léger retrait entre les deux édifices; A hauteur humaine, on remarque une subtile connexion entre ceux-ci.


La troisième problématique fût la façade arrière, qui donne sur un talus. Ce dernier nécessitait une remise à niveau afin de créer des terrasses pour les chambres d’hôtel. La question ici portait sur la séparation des terrasses. Après de nombreuses propositions, l’une d’entre-elles fût retenue. Il a été décidé qu’on épaissirait le mur tout en venant sculpter la masse sur une profondeur de 80cm (balcon bruxellois) afin d’y créer des ouvertures.

L’idée est de ne pas séparer les chambres de manière définitive. Contrairement aux autres tentatives, on obtient ici, une séparation plus suggérée. Cette légère distance facilite une lecture progressive entre l’intérieur et extérieur. La masse de ce mur servira non seulement à incruster les colonnes d’évacuation mais aussi à garantir une certaine harmonie dans la composition avec la cheminée.

43


Sur le chantier, j’ai pu assister au placement des pieux de fondation de l’édifice. Tout d’abord,nous avons vérifié leurs positionnements à l’aide du plan et d’un mètre. La mesure doit être précise, car la marge d’erreur tolérable entre leur emplacement est seulement de 5 cm d’écart. Ensuite, les trous ont été forés à l’aide d’une machine qui coule le béton en même temps. Ces pieux ont une profondeur qui varie entre 15 et 20m.

44


PRESSOIR HYDRAULIQUE PRESSOIR VERTICAL HYDRAULIQUE VERTICAL

N N

dégustation dégustation 44 m² 44 m²

PORTAIL 3x3m PORTAIL 3x3m

5 CUVES 5 CUVES BOIS BOIS

STOCK MATIÈRES SÈCHES VEILLE MEBSÈCHES VEILLE STOCK MATIÈRES MEB

CHAI DE VINIFICATION S=153 / HSP 5m CHAI DE m2 VINIFICATION S=153 m2 / HSP 5m

wc 4.0m²

PORTAIL 1.8x3m PORTAIL 1.8x3m

ÉLÉVATEUR DE ÉLÉVATEUR CHARGE DE 1,5T CHARGE 1,5T

wc 4.0m²

stock stock 75 m² 75 m² séjour séjour cuisine cuisine 34.9m² 34.9m²

PORTAIL PORTAIL 2x3m 2x3m

stock stock produits produits 14.4 m² 14.4 m²

débarras débarras 12.1 m² 12.1 m²

J.D. J.D.

9 CUVES 9 CUVES INOX INOX DEDE MACÉRATION MACÉRATION ø1m80 ø1m80

J.D. J.D.

PORTAIL PORTAIL 3x3m 3x3m

+0.00 +0.00

2% 2%

DALLE DE TRAVAIL / MISE EN DALLE DE TRAVAIL / MISE EN BOUTEILLES / RÉCEPTION VENDANGE BOUTEILLES / RÉCEPTION S=76 m2 VENDANGE S=76 m2

+0.00 +0.00

bureau bureau mezzanine mezzanine 21 m² 21 m²

wc 2.3 wc m²

wc 8.1m² wc 8.1m²

ZONE TECHNIQUE GROUPE DE FROID + CLIM CHAIS ZONE(VINIFICATION TECHNIQUE GROUPE DE + CLIM MAGASIN) FROID (VINIFICATION + CLIM CHAIS + CLIM MAGASIN) VENTILATION / ÉVACUATION CONDENSATS VENTILATION / ÉVACUATION 24 M2 CONDENSATS 24 M2

2.3 m²

chambre 1 14.5 m²1 chambre 14.5 m² chambre 2 19.0 m² chambre 2 19.0 m²

VENTELLES VENTELLES

+0.00

2%

PRESSOIR HYDRAULIQUE VERTICAL

N

dégustation 44 m²

PORTAIL 3x3m

5 CUVES BOIS

9 CUVES INOX DE MACÉRATION ø1m80

DALLE DE TRAVAIL / MISE EN BOUTEILLES / RÉCEPTION VENDANGE S=76 m2

J.D.

PORTAIL 3x3m

PORTAIL PORTAIL 2x3m 2x3m

CHAI DE VINIFICATION S=153 / HSP 5m CHAI DE m2 VINIFICATION S=153 m2 / HSP 5m

+2.5+2.5

+3m00 +3m00

PRESSOIR HYDRAULIQUE PRESSOIR VERTICAL HYDRAULIQUE VERTICAL

+2.88 +2.88

9 CUVES 9 CUVES INOX INOX DEDE MACÉRATION MACÉRATION ø1m80 ø1m80

N N 0m00 0m00

PORTAIL PORTAIL 3x3m 3x3m

5 CUVES 5 CUVES BOIS BOIS PORTAIL 1.8x3m PORTAIL 1.8x3m

2% 2%

STOCK MATIÈRES SÈCHES VEILLE MEB

CHAI DE VINIFICATION S=153 m2 / HSP 5m

wc 3.3m²

PORTAIL 1.8x3m

ÉLÉVATEUR DE CHARGE 1,5T

stock 75 m²

séjour cuisine 29.8m² débarras 10.6 m²

PORTAIL 3x3m

J.D.

PORTAIL 2x3m

stock produits 14.4 m²

Ci-dessus, une partie du travail que j’ai été en mesure d’accomplir. Il était impératif de trouver un aménagement adéquat pour la maison du concierge, tout en sachant que le trou du sous-sol était déjà creusé. N

PRESSOIR HYDRAULIQUE VERTICAL

bureau mezzanine 19.1 m²

+2.88

9 CUVES INOX DE MACÉRATION ø1m80

+0.00

+3m00

PORTAIL 1.8x3m

2%

CHAI DE VINIFICATION S=153 m2 / HSP 5m

Finalement, il m’a été demandé d’approfondir la recherche du quatrième édifice. Cette exercice n’est malheureusement resté qu’au stade d’esquisse.

chambre 1 15.2 m²

wc 2.1 m²

chambre 2 16.2 m²

+2.5

PORTAIL 2x3m

0m00

wc 7.3m²

ZONE TECHNIQUE GROUPE DE FROID (VINIFICATION + CLIM CHAIS + CLIM MAGASIN) VENTILATION / ÉVACUATION CONDENSATS 24 M2 VENTELLES

L’agence voulait absolument perfectionner le bâtiment avant le début des travaux. Même si le permis était déjà déposé, l’équipe était persuadée qu’elle pouvait proposer mieux tant que rien n’était construit. 45



D. PROJET LA PLAGE DE CANNES

« Dans le cadre du renouvellement des concessions de plage du boulevard de la Croisée à Cannes au 31 décembre 2017, dont les différents lots dépendent, la Ville de Cannes a souhaité lancer la réalisation d’une mission préalable. Cette mission comprend : - un diagnostic des installations existantes et des prescriptions vis-à-vis de la solidité et des aménagements intérieurs, - des prescriptions vis-à-vis du risque généré par les effets de la houle. -un cahier des prescriptions architecturales et paysagères. Ces orientations devront être respectées par les futurs attributaires des lots de plages. La mission doit être réalisée en cohérence avec les différentes réglementations applicables au Domaine Public Maritime (CGPPP), de la ville de Cannes et notamment le Plan Local d’Urbanisme ainsi que toutes les règles de construction appliqués aux bâtiments recevant du public et en concertation avec l’Architecte des Bâtiments de France, la Direction Départementale des Territoires et de la Mer et la Direction Départementale des Finances Publiques.»

L’agence a été appelé pour aménager les rives de Cannes en côte d’Azur. Ci-contre, vous pouvez voir à quoi ressemble une demande publique. Il est important de souligner la présence d’un bon nombres d’acteurs. On remarque ainsi qu’un architecte n’est jamais seul dans un projet public. Il se doit de rester cohérent et dans le respect de bon nombres de règles. Cependant, il est toujours possible de disposer d’une dérogation à condition que l’idée proposée apporte un requestionnement des règles en question. C’est pourquoi la documentation et la communication sont des atouts primordiaux pour les architectes. La demande se déroule comme un cahier de prescription d’une ZAC, presenté précédemment. Dans une première phase, le bureau d’architecture va analyser le lieu sous tout ses angles (circulation, flux, percement visuel, accès, emplacement des équipements publics etc.) afin d’établir un diagnostic. Ses diverses observations permettent de reconsidérer certaines réglementations afin d’en établir de nouvelles. Dans une seconde phase, l’agence propose un aménagement schématique des rives. Ici, je tiens à souligner qu’il s’agit de principes de construction. Il se pourrait donc qu’un autre bureau d’architecture se voit attribuer un projet sur la plage; par conséquent il devra respecter les contraintes du cahier de prescription préétablies par l’agence responsable.

47


Voici quelques extraits de l’analyse effectuée par l’agence. Elle porte principalement son attention sur le prolongement de la rue vers la plage se trouvant plus bas. Aujourd’hui, des restaurants sous un encorbellement en béton datant de 1960 se situent entre la rue et la plage . L’idée du bureau consistait à réaménager le dessus des structures en béton en zone de promenade. Il a été également proposé que soient installés de nouveaux restaurants amovibles le long de la plage, créant ainsi une meilleure subdivision de celle-ci. 48


Ici, on retrouve en vert les restaurants à rénover et en rouge les nouveaux restaurants. Il s’agit de la dernière maquette que j’ai réalisée avant mon départ.

49



PARTIE 2 : ATELIER VANWASSENHOVE

Agence Particularités en Belgique Phases du projet Contributions

51



L’AGENCE L’Atelier van Wassenhove est une agence d’architecture installée depuis 2013 à Bruxelles. L’équipe est composée d’Eugénie Frémiot, Charles Détilleux et Guillaume van Wassenhove. Guillaume van Wassenhove (1981) est diplômé de l’Ecole Spéciale d’Architecture de Paris. Il quitte alors l’Europe pour aller s’installer aux Etats-Unis. En 2011, il intègre l’agence Lewis & Shoeplin Architectes à Los Angeles durant 2 ans, avant de revenir dans son pays natal pour fondé son atelier. Eugénie Frémiot (1983) est diplômée de l’Ecole Spéciale d’Architecture de Paris. Elle démarre sa pratique à Paris auprès de Claude Vasconi Architectes associés. Progressivement son intérêt se porte vers l’Architecture d’Intérieurs et l’aménagement du mobilier. Elle rejoint l’atelier Van Wassenhove en 2013. Charles Detilleux (1983) est diplômé de l’Ecole Spéciale d’Architecture de Paris. Il participe à des projets de développement ruraux en Inde, avant de rejoindre à Paris l’atelier de l’architecte Fabienne Bulle. Il possède une réelle passion pour le bois, ce qui l’a amené à suivre plusieurs formations sur le sujet. En 2014, il a travaillé au sein du Studio Mumbai, avant de rejoindre l’atelier Van Wassenhove en 2015. L’agence est jeune, dynamique et passionnée. Elle travaille principalement sur des projets de rénovation de petits édifices, des commerces ou des maisons. Qu’importe la taille de la commande, l’agence n’hésitera pas à produire les documents nécessaires à la bonne compréhension du projet. Au travers d’une démarche très artistique, l’atelier parvient toujours à conçevoir des espaces uniques, souvent boisés et à l’ambiance chaleureuse.

53


LES PARTICULARITÉS EN BELGIQUE D’une manière générale, il est question ici d’énumérer certains aspects du métier en Belgique. J’aborderai quelques notions que j’ai pu acquérir durant mon expérience à l’Atelier Vanwassenhove. Notons que c’est dans une démarche d’apprentissage que je me suis porté volontaire au sein de l’atelier. Durant cette deuxième formation, j’ai pu approfondir mes connaissances à propos des démarches administratives et des responsabilités civiles de la profession. Avant même de débuter les obligations d’un architecte, il me fallait tout d’abord apprendre en quoi consistait mon rôle. La profession d’architecte est une profession protégée et reconnue, elle se doit d’être soumise à un règlement de déontologie. De plus, les architectes ont une mission d’intérêt public à savoir qu’ils s’engagent à créer des œuvres qui enrichissent le paysage et sauvegardent le patrimoine culturel. En Belgique on distincte trois statuts d’architecte. L’architecte auteur est un architecte inscrit et reconnu par l’ordre des architectes. Cela implique qu’il détient les connaissances nécessaires afin d’aboutir un projet dans son ensemble. Il peut légalement déposer un permis de construire et exercer sa profession en tant qu’indépendant.

54

L’architecte collaborateur (ou appointé = salarié) est un architecte inscrit à l’ordre. Le collaborateur est souvent associé à un architecte auteur. Il ne dépose généralement pas un permis de construire à son nom. Ceci ne l’empêchera pas de poursuivre un projet personnel au sein de l’agence. Cependant, les décisions principales en cas de désaccords restent entre les mains de l’architecte auteur, car celui-ci est responsable du permis définitif. L’architecte stagiaire est un jeune diplômé qui se lance dans le monde du travail. Il est également inscrit à l’ordre, mais ne peut pas déposer un permis de construire à son nom. Il est généralement accompagné durant toute sa formation d’un architecte auteur et/ou d’un architecte collaborateur. En Belgique, contrairement en France, il est demandé aux architectes débutants d’effectuer un minimum de deux ans de stage chez un architecte (auteur) reconnu par l’ordre. Celui-ci s’engage à veiller personnellement à la formation du stagiaire dans toute la mesure de ses possibilités. L’ordre effectuera alors régulièrement des contrôles et mettra à jour le suivi du stage. Une fois les deux ans établis, il sera demandé au maître de stage si l’apprenti est enfin apte à s’exercer à son compte. Le certificat de fin de stage sera alors délivré par le conseil sur base de l’avis motivé de la Commission de stage.


Une autre particularité en Belgique est la performance énergétique des bâtiments (PEB). Pour répondre au défi énergétique actuel, la Région de Bruxelles-Capitale a, entre autres, adopté une ordonnance qui vise à diminuer la consommation d’énergie primaire et les émissions de CO2 liées à l’exploitation des bâtiments, tout en garantissant le confort de leurs occupants : la réglementation PEB est appliquée depuis 2008. Cette réglementation découle d’une obligation européenne. En Belgique, les Régions Flamande et Wallonne ont donc également développé des réglementations PEB qui poursuivent un même objectif mais dont l’application peut être différente. Pour la Région bruxelloise, il s’agit d’un outil majeur pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de CO2 dans la mesure où la consommation des bâtiments y représente 70 % des consommations énergétiques globales.

Les travaux et stratégies d’amélioration de la performance énergétique peuvent prendre place au moment de la construction, d’opérations de réhabilitation/transformation/ réaffectation ou de reconstruction. Ils concernent l’échelle d’un bâtiment, de quartier voir de l’urbanisme. Il existe des bureaux d’études spécialisés dans la PEB. Il faudrait faire appel à eux afin de certifier toutes nouvelles constructions. Le certificat PEB a un but informatif. Il présente aux candidats acheteurs ou locataires la performance énergétique du bien sur une échelle allant du A (très économe) au G (très énergivore). Cette performance énergétique est établie sur base des caractéristiques énergétiques du bien (superficies de déperditions, isolation, type de chaudière, système de ventilation, éclairage, eau chaude, etc.).

55


Le contrôle de l’exécution des travaux

Mission légale

La conception

Le client

Projet Contrat

L’architecte

L’esquisse

Avant Projet Sommaire (APS) Avant Projet Détaillé (APD) Le permis d’urbanisme Le dossier d’exécution

Le choix des entrepreneurs Le Suivi de chantier La réception provisoire

La réception définitive La responsabilité décennale

La commune


LES PHASES DU PROJET

Pour mes maîtres de stage, il était important que je sache les nombreuses étapes recouvrant l’élaboration d’un projet d’architecture. Ainsi, ils m’ont enseigné les types de documents professionnels requis et l’ordre dans lequel ils doivent être presentés. Grâce à leur apprentissage, j’ai pu mieux visualiser le déroulement chronologique d’un projet architectural, de la rencontre avec le client jusqu’à la réception définitive du projet. Les étapes cités ci-dessous sont dans le cadre d’une commande privée de rénovation. On attaque généralement le projet par la demande, aussi communément appelée la commande. Le client vient voir un architecte afin de lui soumettre une idée de projet; ensemble, ils mettent en œuvre un contrat dans lequel on retrouve toutes les conditions de travail de l’architecte. (L’honoraire, modalités de paiement, lieu, programme, type de construction, etc.). Les deux parties signent alors le contrat, s’accordant ainsi sur la mission. Le projet début réellement par l’esquisse. Dans cette phase l’architecte détermine le plan d’action: qu’est ce qui est possible de faire et comment le réalise-t-on ? C’est

principalement une étude de faisabilités. Elle comporte une recherche assez large permettant ainsi d’éclaircir le plus possible les pistes que le projet pourrait prendre. L’approche s’exprime avec des documents au 1/500ème et/ ou au 1/200ème. On y retrouve si possible déjà une première approche budgétaire dont la marge d’erreur peut varier de 25% environs. En deuxième lieu survient l’avant projet sommaire (APS). Il s’agit de la première représentation du projet de construction. Les recherches élaborées durant l’esquisse permettent entre autres, à l’architecte de résoudre un bon nombre de question concernant la faisabilité. Ainsi, elles offrent par la même occasion la liberté au concepteur de proposer des plans concrets de l’intervention. La documentation passera à une échelle plus précise ; 1/100ème et/ou 1/50ème. On peut déjà y aborder les différentes entreprises qui rentreront en jeu. La majorité des questions telles que : comment tient le bâtiment ? comment chauffe-t-on l’édifice? comment sera construit l’ensemble, etc.? seront en grande partie élucider et le budget sera plus aiguisé à ce stade (20% de marge).

57


La troisième phase est l’avant projet détaillé (APD). Elle contient à présent, l’ensemble du projet de construction : plans, budget concret (10% de marge), intervention, matériaux, etc. C’est donc un moment crucial dans le projet, car les décisions prises lors de cette étape seront déterminantes pour l’avenir du chantier. L’architecte peut et se doit de proposer plusieurs versions successives de l’avant-projet afin de mieux épauler le maître d’ouvrage dans sa décision. Il faut insister sur le fait qu’il s’agit, à ce stade, d’aborder la vérification des choix préétablis. Concrètement, l’APD se présente sous la forme d’un document graphique établissant de manière claire la conception du bâtiment. Certains documents peuvent déjà avoir une échelle conséquente (1/20 ème pour les détails techniques, par exemple). La quatrième phase sera l’obtention d’un permis d’urbanisme (PU). Sur base de l’avant-projet retenu, l’architecte élaborera ce dossier qui sera déposé auprès de la commune concernée. Le dossier reprend en détail tous les éléments techniques de construction. Cette étape est capitale : toute modification du projet qui serait ultérieure au dépôt de la demande sera problématique. Il est également essentiel à ce stade que l’adéquation entre l’estimation de l’architecte et le budget soit correcte. En dernier lieu, le dossier d’exécution. Il comprend : les plans de réalisation, les dessins détaillés du projet 1/20ème ou 1/10ème), le cahier des charges et de préférence un métré. Plus le dossier d’exécution sera précis, plus les devis seront précis.

58

Je tiens à préciser que ces étapes restent très théoriques. Dans la pratique, les architectes peuvent encore changer le projet après l’introduction du permis. Dans la majorité des cas, le permis reste flexible à condition que le budget fixé ne varie pas (trop); dans un cas contraire, il sera refusé.

Le cahier des charges est composé de deux parties : 1. La partie administrative décrit les obligations de l’entrepreneur et du maître d’ouvrage. Il contient l’ensemble des lots détaillés. (Prix, le délai de résiliation, les conditions de mise en œuvre, les responsabilités des entreprises etc.) 2. La partie technique, quant à elle, décrit toutes les particularités du bâtiment, les matériaux choisis et la mise en œuvre, etc. (Souvent combiner avec le métré.) Le métré est un document non obligatoire mais fortement recommandé car il détermine avec précision les quantités de tous les matériaux utilisés. C’est, en effet, sur cette base du dossier que les entrepreneurs contactés pourront établir des offres de prix précises et détaillées. Une fois la partie plus administrative finie, vient alors une série d’étapes concernant le bon déroulement du chantier. On commencera par faire un appel d’offre, afin de déterminer quelle entreprise sera en charge du chantier. C’est à l’aide du dossier d’exécution qu’une entreprise peut estimer les travaux en temps d’exécution, main d’œuvre, commande des matériaux, etc. Dans la pratique, on notera que la question des entreprises sera déjà abordée durant l’APS et l’APD en parallèle avec le permis d’urbanisme. Ceci afin de mieux estimer le budget final. N’oublions pas que le permis prendra un certain temps avant d’être admis, ce qui laisse une marge aux architectes pour préparer le chantier en amont et/ou effectuer certaines modifications au projet. La comparaison des offres et le choix des entrepreneurs n’appartiennent pas à l’architecte, mais bien au maître d’ouvrage. L’architecte se doit de conseiller le client. C’est pourquoi il mentionnera chaque offre de chaque entreprise au maître d’ouvrage, afin que celui-ci prenne une décision.


Le travail de l’architecte ne s’arrête pas après le choix des entreprises. Il se doit d’être présent régulièrement sur le chantier pour contrôler l’exécution des travaux (Suivie de chantier) : faire la visite des travaux avec l’entrepreneur, lister les correctifs nécessaires, vérifier la qualité des matériaux, surveiller également le respect du calendrier des travaux, etc. Le contrôle de l’exécution des travaux est une des obligations légales de l’architecte. A chaque visite, il rédige un rapport daté décrivant l’état d’avancement du chantier, commentant les travaux réalisés, indiquant éventuellement les conditions climatiques ou autres circonstances ayant pu les retarder ainsi que toutes les décisions prises sur le chantier. C’est ce que l’on appelle un PV de chantier. Un fois le chantier terminé, on parlera de la réception provisoire et définitive. La réception provisoire doit être demandée par l’entrepreneur dès que le bien est considéré comme habitable. Le client visite de manière approfondie le bâtiment afin de vérifier si tous les travaux ont bien été réalisés dans les conditions de qualité requises. Cette visite fait l’objet d’un procès-verbal signé par l’entrepreneur et le maître d’ouvrage.

Un médecin peut enterrer ses erreurs, mais un architecte ne peut que conseiller à ses clients de planter de la vigne vierge. Frank Lloyd Wright

La responsabilité de l’architecte ne s’arrête toujours pas à ce stade. En général, un an après la réception provisoire, il y a lieu de procéder à la réception définitive qui sera accordée si les éventuelles réserves émises lors de la réception provisoire sont devenues sans objet et si aucun vice caché n’est apparu dans l’intervalle. Dès que la réception définitive est accordée, l’architecte et l’entrepreneur sont tenus pour responsables des vices graves pendant dix ans. C’est ce qu’on appelle la responsabilité décennale. 59



MES CONTRIBUTIONS Le séjour à l’atelier Van Wassenhove m’a également permis d’acquérir plus d’expérience vis-à-vis de la conception des documents requis dans le cadre d’un projet. Mes maîtres de stage aiment représenter de la meilleure des manières le projet sur lequel ils travaillent. Pour ce faire ,ils n’hésiteront pas à insister sur les détails, que ceux-ci portent sur l’épaisseur des lignes, l’échelle, les calques, le cartouche, etc. « Un bon document est un document sur lequel on y passe le temps nécéssaire à sa réalisation, il doit être clair et précis du premier coup d’oeil. » Ces exigences permettent d’une part, de mieux apprivoiser le projet dès son esquisse. D’autre part, elles témoignent aussi d’un certain respect envers le client et envers le travail fourni. Bien que cela soit une méthode qui demandera de la rigueur et de l’autodiscipline au début, elle portera vite ses fruits par la suite. Je citerai deux phrases qui m’ont marqué venant de mes maitres de stages : « Il faut prendre l’habitude de bien faire les choses pour qu’elle devienne des automatismes, comme ça tu pourras te libérer du temps pour penser à autre chose. » « Le temps investit à faire des bonnes choses, ne sera jamais du temps perdu. Par contre faire les choses à moitié ne te feront, généralement, jamais gagner du temps. » 61


62

1

2

3

4

5

6


L’une de mes principales contributions fût une série de maquette en plâtre. Ce choix de matériau permet de ressentir la massivité d’un projet et paradoxalement et par la même occasion, le vide créer par cette masse.

Par expérience, il est conseiller d’appliquer la colle au séchage complet du plâtre. Par contre, la méthode plâtre sur plâtre marche particulièrement bien si les morceaux sont encore légèrement humides.

Ce fût un plaisir, pour moi, de découvrir ce matériau ; ses caractéristiques, sa mise en œuvre, ses défauts et ses qualités, etc.

3.&4. La prochaine étape de l’expérience était de chercher la manière dont on pourrait pigmenter le matériau. On a découvert qu’avec très peu de terre de sienne, on pouvait reproduire de belles couleurs. Cette recherche sur la pigmentation est un vrai travail de chimiste. Il m’a fallu noter toutes les démarches et les calculs des dosages dans un carnet, afin de ne pas perdre mes découvertes. Ainsi par volume d’eau/plâtre on peut facilement retrouver le volume nécessaire de pigment afin d’obtenir la couleur recherchée.

1. Pour bien commencer, une série de tests a été effectuée afin de se familiariser avec le plâtre et ainsi déterminer le dosage idéal et la durée de prise du matériau. (La prise est la solidification par procédé exothermique, l’eau s’évapore et le plâtre se durci.). 2. Une fois le procédé connu, il faut alors élucider les questions d’assemblage et rectification des objets conçus. (Les baies sont sculptées à l’aide d’une lime métallique, par exemple.) Pour l’assemblage, il nous a fallu tester plusieurs colles, époxyde-bicomposante (résine), la colle ni clou ni vis et même du plâtre sur du plâtre. Il est très difficile d’utiliser de la résine ou de la colle sur des surfaces lisses. En effet, celles-ci n’adhèrent pas et finissent par créer un joint fragile entre les morceaux. Il fallait donc créer des pores pour que la colle s’introduise dans le matériau et fixe l’ensemble.

5.& 6.Une fois que les phases de recherches ont abouti a des résultats plutôt satisfaisants, il m’a été demandé de réaliser une maquette concrète. La particularité d’un modèle coulé est qu’on réalise l’inverse d’une maquette classique. Le plein devient la partie coulée et le vide devient la maquette. C’est pourquoi on ne parle pas d’une maquette, mais plutôt d’un moule dans lequel la maquette sera coulée. Il est important que le moule soit étanche, afin de laisser le plâtre se solidifier. Dans notre cas, on a utilisé des plaques de polyuréthane, idéales pour créer des moules étanches.

63


64


65


66


67


CONCLUSION En fin de compte, j’estime que ces deux stages ont été des expériences solides et très enrichissantes puisqu’ils m’ont permis de mieux visualiser les rouages de la profession.

se résume ni à un rôle de conseiller ni à la simple réalisation d’une demande. Diverses considérations techniques et plus génériques sont à prendre en compte.

Jusqu’à présent, ce métier ne m’inspirait que de vagues notions théoriques. Une zone d’ombre subsistait, notamment en ce qui concerne le fonctionnement propre d’une agence. Fort de ces deux périodes d’apprentissage, il m’est possible aujourd’hui de qu’est un architecte.

En somme, la concrétisation d’un projet met en exergue un bon nombre d’enjeux, qu’ils soient d’ordre politique, économique ou social. Ainsi, l’architecte conscientisé sera toujours subtilement confronté à ces sphères d’influence.

Bien plus qu’un dessinateur de plans, l’architecte ne se contente pas non plus de simplement coordonner les travaux. De par mon expérience, j’ai pu constater que cette profession demande un investissement allant au delà du domaine architectural. En effet, l’exercice de la profession ne

D’entrée, l’aspect politique du métier se retrouve au travers de son libéralisme toute fois réglementée et soumis de ce fait au contrôle d’instances professionnelles. Une certaine legislation en découle, retranscrite par des règles de déontologie que l’on se doit de respecter. Elles nous dictent une certaine conduite à tenir vis-à-vis de la société dans laquelle on exerce. De plus, un certain engagement personnel et presque citoyen est nécessaire selon moi. Il est impératif de créer des œuvres qui enrichissent le paysage et sauvegardent le patrimoine culturel. C’est pourquoi, il faut vouloir offrir par notre geste architectural un artéfact de qualité, rendant service et qui s’inscrit dans le temps. Sur un second plan, il est évident qu’un architecte sera confronté tôt ou tard à la question du budget durant sa carrière. Il est donc nécessaire d’aborder l’aspect économique d’un projet. Durant mon stage, j’ai pu observer qu’il arrive que cette dimension prenne le dessus sur certains choix architecturaux, et ce malgré leur pertinence. Afin de réduire le budget, le client n’hésitera pas à prendre des mesures drastiques allant certaines fois à l’encontre du processus créatif de l’architecte. Il faut d’après moi souligner ce point sombre qui touche cette profession.


Enfin, la relation qu’entretient l’architecte avec son client nous renvoie directement à l’aspect social du métier. Il s’agit d’un pan de la profession que j’ai pleinement ressenti lors de mes deux stages. Pour cause, cette dimension peut à elle seule influencer l’entièreté d’un projet, d’où son importance. Ainsi, il est impératif que l’architecte instaure une certaine confiance avec le client pour qui il construit. Au plus il comprend la commande et les enjeux de celle-ci, au mieux il exécutera sa tâche. Cette relation peut également offrir une certaine flexibilité au niveau des accords. En parallèle, une bonne relation avec les entreprises et les divers artisans impliqués dans un projet est tout aussi primordiale. L’architecte ne peut pas à lui seul construire un édifice, il ne sait pas tout. Il laisse alors la place aux autres collaborateurs afin de l’épauler dans la pertinence de ses propos. C’est pourquoi, il est nécessaire qu’il s’entoure de personnes de confiance et d’entreprises fiables. Ce travail d’équipe fait appel à certaines qualités que l’architecte se doit de developper: sa capacité d’écoute, de négociation, de communication. Il est, rappelons-le, garant du bon déroulement du projet; un fait rendu possible que s’il existe une certaine cohésion entre tout les acteurs impliqués. Bien que les bureaux d’architectures que j’ai intégrés aient une déontologie et des méthodes de travail différentes, j’ai pu néanmoins souligner quelques similarités. Les deux agences ont pour point commun l’amour de l’architecture. Moteur de leurs créations, toutes deux m’ont communiqué cette passion pour un métier qu’ils estiment être un art à part entière. Ils le vivent comme une réelle

vocation, ce qui les motive à se surpasser et à toujours aller au-delà de ce qui est demandé. Par exemple, ils n’hésiteront pas à produire énormément de documents afin de mieux visualiser leurs idées. Cette production, contrairement à ce que je pensais, n’est pas là pour « plaire » au client. Elle permet à l’architecte de mieux comprendre son acte, son geste. Ainsi, chaque document est un pas de plus vers la concrétisation de l’idée. De plus, le métier demande une certaine organisation et autodiscipline, même si les charrettes sont parfois inévitables. L’architecte se doit néanmoins d’anticiper les étapes en amont et les éventuelles complications. C’est pourquoi on parlera de passion en non plus de métier, car cela fait longtemps que ces agences ne comptent plus les heures de travail supplémentaires. En conclusion, la profession d’architecte est multidimensionnelle, constamment en mouvement et en harmonie avec son temps. L’architecte est, par conséquent, jamais le même. Il relève tout les jours de nouveaux défis et se doit de suivre les évolutions technologiques, économiques et politiques de la société. Chronophage, le métier peut avoir l’air effrayant au premier abord mais le temps parait peu cher payé face à des monuments tels que le Panthéon. Les architectes font d’un imaginaire illimité, une réalité tangible. Ils sont acteurs de l’histoire, qu’ils marquent par leurs idées, leurs envies. Ils laissent après leur passage des témoins culturels qui réinventent ce monde, et le subliment. Il s’agit d’un métier, d’une vocation qui depuis ces expériences de stage, m’inspire énormément de respect et d’envie. 69



Petite note personnelle ; Bien que je ne sache pas encore quoi faire après mon diplôme, je constate déjà que ce métier révèle de nombreuses qualités. J’ai eu la formidable chance de pouvoir vivre au sein d’une équipe extraordinaire. Elle savait quand être sérieux au travail et quand il était temps de relâcher la pression. Le métier peut être stressant, mais il existe toujours un moyen de prendre plaisir à ce que l’on fait. Cette agence m’a permis de voir le cadre de travail agréable que j’aimerai retrouver dans le futur. Il est important, selon moi, que l’endroit ou l’on décide de passer la majorité de son temps, soit convivial.

71



Je tiens à remercier mes maîtres de stage, ainsi que toutes les personnes que j’ai rencontrées durant cette expérience. Je vous suis reconnaissant pour le temps que vous m’avez consacré afin de me faire part de votre passion pour vos métiers. Sébastien Billiet.


SĂŠbastien Billiet


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.