Stage : BoiDéco

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Rapport de Stage 2014-2015

SĂŠbastien Billiet - LacambreHorta - Bachelier 3 - 2014-2015



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INTRODUCTION PARTIE 0: DÉMARCHES PRÉALABLES

Menuisier et ébéniste Petite anecdote L’artisanat en Belgique

PARTIE 1: F. VANDERSLYEN

p. 6 - 15

8 10 12 p. 16 - 31

Histoire Atelier Machines Réalisations

18 22 26 30

PARTIE 2 : N. FAHTI Entreprise Atelier Machines Réalisations

p. 32 - 42 34 36 38 42

PARTIE 3 : STAGE Escaliers Portes Parquet PARTIE 4 : FOURNISSEURS L’entrepôt SCHMIDT CONCLUSION

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p. 44 - 91

p. 92 - 99 94 p. 100 - 103

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INTRODUCTION

Ce stage a été selon moi, une expérience très instructive dans le sens où elle me permit d’élargir de façon notable mes connaissances sur les matériaux. Elle me donna également l’occasion d’améliorer mon utilisation de ces derniers à travers des activités pratiques sur des chantiers ou sur des projets moins imposants. Cela a été pour moi un moyen de découvrir l’évolution qu’a subie progressivement la matière travaillée, dans son élaboration et dans son façonnage. Mon objectif en le débutant était de tirer le plus de savoir et de technique sur le travail que demande chaque matériau que j’aurai à rencontrer durant ces trois semaines. Ce stage a donc été un lieu d’étude, d’observation et d’apprentissage autant pratique que théorique. En ce qui concerne le choix de la matière, il s’est porté vers l’univers du bois, et plus précieusement sur celui des menuisiers et des ébénistes. Il m’a paru intéressant d’en savoir davantage sur cette matière première des plus appréciées.

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PARTIE 0 : DÉMARCHES PRÉALABLES Menuisier et ébéniste Petite anecdote L’artisanat en Belgique

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MENUISIER ET ÉBÉNISTE

Le menuisier fabrique les carcasses ou les fûts des éléments de mobiliers (escaliers, chaises, canapés, fauteuils…).Il réalise les croquis et les plans, découpe et façonne les éléments et les assemble en utilisant tenons et mortaises. Le métier d’ébéniste quant à lui consiste à concevoir et à réaliser des meubles de style ou de création. Il fabrique des pièces en bois massif ou plaqué, à l’unité ou en petit nombre. Les finitions sont parfois confiées à un artisan spécialisé : marqueteur, monteur en bronze, sculpteur sur bois, doreur ou vernisseur.

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PETITE ANECDOTE

En recherchant mon stage, j’ai été amené à rencontrer, en premier lieu, monsieur Francis Vanderslyen. Il s’agit d’un artisan et antiquaire spécialisé dans la restauration, la reproduction et la réalisation de meubles rustiques. L’homme tient une boutique d’antiquités située à Saint-Gilles, « Les Ateliers Vanderslyen ». Fondée en 1880, les Ateliers exercent des activités aussi diverses que la marqueterie, la fabrication et la restauration de mobilier ou encore la réalisation d’escaliers en tous genres. Étant désormais retraité, Il me fit savoir lors dès notre premier entretien qu’il ne serait pas en mesure de devenir mon maître de stage. Cette rencontre me donna néanmoins l’occasion d’assimiler quelques notions théoriques sur cette matière noble qu’est le bois, et sur le monde artisanal qui l’accompagne. De plus, il me mit en contact avec un ancien élève pour lequel il avait été membre du jury, lors de la présentation de son TFE.

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Il s’agit de monsieur N.Fahti, qui tient aujourd’hui une petite entreprise dont les activités portent principalement sur la menuiserie et l’ébénisterie, « Boideco ». Ce jeune menuisier élabore naturellement ses œuvres dans un style plus contemporain que monsieur F.Vanderslyen. Il est spécialiste dans la conception d’escaliers, dans le placement de portes, de parquets, ou encore dans l’installation de cuisines équipées. Suite à un appel téléphonique, nous nous fixons un premier entretien qui me permit, entre autres, de découvrir le lieu de travail de monsieur N.Fahti. Il accepta alors de devenir mon maître de stage. Il m’a semblé pertinent de mettre en parallèle ces deux spécialistes du bois présentant un style artistique, un esthétisme et des techniques de travail distincts mais guidés par la même passion. Je voudrais comparer leurs méthodes de travail ainsi que leurs réalisations afin de rendre compte de l’évolution du travail du bois au cours du temps, des divergences et des apports que la modernité a progressivement introduit à l’artisanat du bois.

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L’ARTISANAT EN BELGIQUE Je commencerai par vous brièvement le métier qu’est celui

présenter d’artisan.

Il existe en Belgique une A.S.B.L, « l’Union des Artisans du Patrimoine », (UAP) créée en 2007 à l’initiative de fabricants issus de différents métiers artisanaux. Son objectif est de préserver les savoirs accumulés au fil des générations, de défendre et de promouvoir le statut de l’Artisan, de son savoir-faire et de son ingéniosité. Elle dispose d’une charte d’adhésion dont les conditions répondent à celles fixées par la loi belge afin d’être reconnu comme un artisan ou une entreprise artisanale. Il faudrait pour acquérir ce statut : 1. Exercer, à titre principal, un métier manuel qui nécessite une maîtrise et dans lequel il peut être considéré comme spécialiste. 2. Transformer, dans le cadre de son travail, la matière première pour produire un objet fini, tout en maîtrisant toutes les étapes. 3. Personnaliser sa production et apporter une dimension humaine aux produits qu’il crée. 4.

Être

indépendant

à

titre

principal.

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De nombreux métiers tout aussi divers les uns que les autres répondent néanmoins à ses critères. Parmi eux, l’artisan du bois, un professionnel qui crée, construit, façonne et répare à partir de cette matière vivante. Les métiers d’artisans en relation avec le bois sont variés : on y retrouve le charpentier, le sculpteur sur bois ou encore le luthier. La menuiserie, domaine que je compte étudier, est un art et métier. Il s’agit d’un ensemble de techniques mises en œuvre pour construire des ouvrages de taille relativement petite (par opposition aux ouvrages de charpente) par la mise en forme et l’assemblage de menues pièces de bois. Ces assemblages se font en largeur, en longueur ou en angle. Les meubles de menuiserie sont exécutés en bois massif, constitués d’un bâti assemblé recevant des panneaux en rainure. Toutes les pièces restent apparentes. Éventuellement, il peut inclure un décor sculpté, bien qu’en principe celui-ci soit confié à un sculpteur sur bois. Les meubles d’ébénisterie, eux, sont composés d’un bâti en menuiserie et sur lequel sont appliquées des feuilles de bois précieux ou toutes autres matières décorées ou sculptées qui dissimulent entièrement le bâti ordinaire.

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PARTIE 1 : F. VANDERSLYEN

Histoire Atelier Machines Réalisations

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HISTOIRE Dans la famille Vanderslyen, cette passion pour le bois se voit transmise de père en fils depuis deux générations. D’après l’homme retraité, la profession d’artisan du bois a connu un essor en Belgique durant les années ‘40. Lors de la Seconde Guerre mondiale, une quantité impressionnante de meubles, notamment français, sont expédiés par train vers la Belgique afin d’y être préservés. On les appelle alors « les meubles de wagons ». Ces derniers nécessitaient nécessairement un entretien, ou du moins certaines réparations. C’est ainsi que le grand père de F.Vanderslyen se mit à récupérer des meubles en mauvais état, qu’il restaurait et puis revendait. Petit à petit, il fonda son premier atelier de restauration de meubles en se spécialisant dans le style « Louis XIV », particulièrement apprécié à l’époque. Ce style tient ses caractéristiques du mouvement artistique baroque qui atteint sa pleine maturité entre 1685 et 1690 et dont les oeuvres sont reconnues pour et par leur surcharge décorative, les effets dramatiques, la tension, l’exubérance et la grandeur parfois pompeuse. Petit à petit, la demande de meubles rustiques se fit croissante, ce qui permit par la même occasion de développer une certaine clientèle, fidèle et captive. Le commerce devint bénéfique, fructifiant. Le père Vanderslyen se mit donc à reproduire des meubles anciens à la chaîne. Ce dernier transmit sa passion à son fils, Francis Vanderslyen. 19


Aujourd’hui, monsieur F.Vanderslyen se concentre uniquement sur ses activités d’antiquaire. Il a également été professeur et jury à l’institut Diderot. Malheureusement, le commerce de l’artisan risque la fermeture s’il n’est pas repris dans les prochaines années.

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L’ATELIER La boutique de F. Vanderslyen se situe au 64, Rue de l’Hôtel des Monnaies à Saint-Gilles. Au sous-sol se trouve l’atelier de l’artisan où, au temps de sa vie active, trois personnes travaillèrent sur des réalisations de plus au moins petites tailles. Avant son départ en retraite, F.Vanderslyen appliquait un modèle de productions qui pourrait s’apparenter à du fordisme. Les meubles étaient généralement réalisés à partir de différentes pièces détachées, produites séparément puis assemblées à la chaîne. Ceci permettait d’éviter de perdre du temps, et de l’énergie à ajuster trop souvent le réglage des machines. Une fois les parties conçues, l’ensemble se montait soit dans l’atelier, soit dans un entrepôt pour les œuvres de plus grande dimension. L’artisan se doit d’avoir un esprit innovant, flexible. En effet, il doit s’adapter aux attentes du client, et faire en sorte que les modalités de productions et les moyens qu’il a à sa disposition pour y répondent convenablement. Ainsi, il est intéressant de noter que F.Vanderslyen a parfois eu à créer ses propres outils, notamment des têtes de toupies afin de réaliser les moulures de son choix. 23


Têtes de Toupie

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Collection de serre-joint

Collection d’anciennes et nouvelles visses

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LES MACHINES

A l’époque, travailler le bois

les étaient

machines faites en

pour fonte.

Aujourd’hui, la majorité de ses appareils au coût assez élevés, sont améliorés en puissance, en efficacité. Ces machines d’un autre temps sont néanmoins encore utilisées par certains artisans. L’atelier de Francis en comprend d’ailleurs une dizaine, dont les principales sont la scie circulaire et à ruban, la tenonneuse, la raboteuse, la mortaiseuse, la toupie. La scie circulaire permet de couper les grandes planches de bois. Deux cales métrées sur roulette peuvent servir de règles et permettent également de faire des découpes perpendiculaires tandis que la scie à ruban est utilisée pour les découpes grossières. La raboteuse quant à elle sert à amener une pièce de bois à l’épaisseur et à la largeur désirées par enlèvements successifs de matière.

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Scie Ă Rubans

Scie circulaire

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Toupie

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Mortaiseuse


Une tenonneuse, est une machine-outil utilisée dans le façonnage de tenons dans les pièces de bois, un tenon étant la partie mâle d’une pièce de construction destinée à être enfoncée dans la partie femelle d’une autre pièce et qui tient les deux par emboîtement. La partie femelle est appelée la mortaise. La mortaiseuse est utilisée pour la réalisation de mortaises ; une mortaise étant un trou pratiqué dans une pièce de bois ou de métal, pour recevoir le tenon correspondant d’une autre pièce à assembler avec la première. Une toupie est une machine-outil d’usinage du bois. Elle sert à profiler des sections de bois ou y faire des entailles. La profondeur et l’épaisseur des entailles peuvent être réglées. La toupie est généralement utilisée pour faire des moulures dans les meubles rustiques. On peut appeler ces profils des moulures, qui sont dans le domaine des beaux-arts et de la décoration, des éléments d’ornementation allongés en saillie et en creux placé sur le nu d’une surface. La moulure a un rôle à la fois fonctionnel et décoratif, elle peut être taillée à même le matériau de base, ou constituée d’un élément rapporté, en bois, tôle, plâtre ou en matière plastique. La toupie est l’une des machines les plus dangereuses de la profession, c’est aussi la raison pour laquelle elle fût retirée de l’enseignement. Aujourd’hui, seul un chef d’entreprise peut en faire usage, mais encore faut-il qu’il l’ait appris de façon autodidacte. 29


RÉALISATIONS DE F. VANDERSLYEN

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PARTIE 2 : N. FAHTI, BOIDÉCO

L’entreprise Atelier Machines Réalisations

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L’ENTREPRISE L’entreprise de menuiserie et d’ébénisterie de N.Fahti a été créée par le dénommé en 2006. Elle est située au 99, rue de l’Agriculture, à Bruxelles. Elle présente ses services comme étant liées au mode de vie d’aujourd’hui, actuelles, « la passion du bois dans l’air du temps » étant son slogan. Il s’agit d’un commerce actif qui rencontre une clientèle régulière et qui assure une qualité maximale dans ses réalisations. La philosophie de l’entreprise est basée sur une confiance mutuelle entre l’artisan et le client qui se justifie, par exemple par l’écoute scrupuleuse et le respect des volontés de ce dernier. On peut citer d’autres points sur lesquels « Boideco » accordent de l’importance, à savoir l’esprit de créativité et de l’innovation, ou encore la précision et le souci du détail. L’objectif de ce jeune entrepreneur est de développer une activité offrant des services de qualité supérieure, réalisant des productions commodes et esthétiques tout en respectant les délais impartis. L’entreprise propose tout type de service « sur mesure » dans le domaine de l’ébénisterie et de la menuiserie et s’adresse tant aux particuliers qu’aux entreprises. Elle réalise l’aménagement de jardins, la pose de planchers et de parquets (neuf ou rénovation), la restauration de meubles anciens, ou encore la réalisation, restauration et l’emplacement de portes et de fenêtres. 34


Le site officiel de cette entreprise est http://www.boideco.com/.


L’ATELIER L’atelier ancien

se situe à Laeken, garage spacieux et

dans un réaménagé.

Il m’a paru cependant étrange de ne voir aucune machine installée dans l’atelier. Mon maître de stage me clarifia vite la situation : les technologies actuelles permettent la création d’outils portatifs de petite taille, tout aussi performants que les anciennes machines. Ces instruments modernes, évolués, permettent donc un rangement rapide, efficace afin de tenir l’atelier propre et dégagé. Ils sont néanmoins, certaines fois moins précis que les anciennes machines en fonte bien qu’ils supportent la même charge de travail. On ne retrouve donc pas dans cet atelier de machines à pieds, qu’elles soient vieilles ou modernisées. Mon maître de stage à décider d’investir dans ces petits outils, afin de conserver son espace. Selon N.Fahti, ces machines « industrielles » sont au final trop coûteuses et non rentables à long terme pour un jeune entrepreneur et artisan. 36


Contrairement à l’atelier des Vanderslyen, on retrouve donc ici un atelier étendu et pratique. Pour cette raison, il y est plus facile de réaliser des œuvres de grande envergure, longue à créer, mais qui ne perturbe alors pas le reste des activités. Travailler sur plusieurs projets à la fois devient plus aisé. L’artisan a également l’opportunité, grâce à la configuration de son atelier de pré-assembler les commandes au dépôt afin de vérifier l’ensemble de l’ouvrage, puis de démonter les parties et de les réassembler une fois sur le chantier. De mauvaises surprises, pouvant froisser la clientèle, sont ainsi évitées. De plus, le dépôt permet une organisation et un stockage plus consciencieux des matériaux. Il est à noter que la découpe des matériaux peut se révéler certaine fois compliquée à faire. Il est alors toujours possible d’aller chez un fournisseur, chose que mon maître de stage fait. On y passe une commande sur mesure, que le commerçant réalise à l’aide d’appareils numériques plus performants. 37


LES MACHINES

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Ponceuse

Fraiseuse

Fusil à clou

Visseuse


Scie portative

Table de sciage

DĂŠfonceuse

Machine oscillante

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Comme il a été dit précédemment, la plupart des menuisiers et des ébénistes contemporains utilisent des machines portatives. En effet, celles-ci permettent un travail plus rapide sur le chantier : aucune installation de matériels n’est nécessaire, ou très peu, et elles sont légères, démontables donc peu encombrantes. Ces outils sont petits, pratiques et faciles à transporter jusqu’au lieu du travail. Ces quelques photos présentées ci-dessus sont des versions miniatures des anciennes machines retrouvées à l’atelier Vanderslyen. Elles se trouvent dans l’atelier de N.Fahti. D’après mon maître de stage, elles ne permettent pas toujours d’obtenir les mêmes résultats que leurs « ancêtres », et ce à quelques différences près. Pour des questions de maniabilité, ces anciennes machines que l’on utilisait avec deux mains forcent à une plus grande précision, et à une plus grande rigueur dans l’acte. En effet, les machines à pieds offrent à l’artisan une plus grande stabilité dans la découpe de longs éléments, à l’opposé des portatives, qui sont limitées à des découpes de petite taille. Pour de jeunes entrepreneurs, ces outils restent néanmoins beaucoup plus accessibles financièrement parlant. De plus, ils affichent de bonnes performances pour remplir des tâches mêmes compliquées, que l’on soit en atelier ou sur le chantier.

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Dans le métier, il n’est cependant pas négligeable qu’un menuisier apprenne et sache correctement manier des grandes machines. Bien qu’elles demeurent rarement utiliser dans les ateliers, la formation d’artisan du bois implique l’apprentissage et la maîtrise des différentes fonctions de la machine à pieds, ainsi que l’application des règles de sécurité. N’oublions pas qu’il sera toujours possible de demander à un fournisseur de réaliser certaines pièces sur commande. N.B. : Il est important de toujours avoir ces outils bien rangés sur chantier pour ne pas perdre du temps à les chercher et éviter un accident.

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RÉALISATIONS BOIDECO

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PARTIE 3 : STAGE A. Escalier B. Portes C. Parquet

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A. ESCALIERS L’escalier constituée permettant niveau à

est une construction architecturale d’une suite régulière de marches, d’accéder à un étage, de passer d’un un autre en montant et descendant.

Un escalier peut être en pierre, en bois, en métal, en béton, en verre ou en plâtre. Sa structure est soit intégrée au mur qui le supporte, soit indépendant du reste du gros œuvre formant ainsi un assemblage autoporteur Les bois sélectionnés afin de réaliser un escalier en bois doivent être des essences de bois réputées pour leurs qualités tant physiques (résistance, densité, stabilité) qu’esthétiques (veine, couleur). Il est préférable d’utiliser des essences de bois certifiées même si un contrôle qualité rigoureux doit être effectué avant chaque usinage. Les essences qui peuvent être retenues sont le frêne blanc, le chêne, le hêtre ou le sapin du Jura. Le séchage du bois a une incidence sur sa couleur. Un bois séché à l’air a une couleur homogène alors qu’un bois séché en séchoir, donc plus rapidement, peut avoir tendance à blanchir. En tant qu’artisan, il est primordial de porter attention à la qualité du matériau que l’on va travailler. 47


A.1 VOCABULAIRE

L’escalier est composé de marches et de contremarches. La marche est composée d’un tenon (mâle) qui s’encastre dans une mortaise (femelle) creusée dans le limon. La marche est une pièce horizontale sur laquelle on pose le pied. Elle se définit dimensionnellement par son emmarchement, son giron et sa hauteur. La contremarche est la face verticale d’une marche. Les limons sont les parties latérales d’un escalier. On différencie le « limon mur » qui se situe contre le mur, du « limon jour », libre et à l’opposé du mur. Un limon est une pièce d’appui, il s’agit d’une poutre qui permet de tenir les marches d’escalier. Cette pièce se trouve parallèle au mur. Lorsqu’il est en bois, les marches et contremarches sont encastrées dans sa pleine masse. Pour finir les limons possèdent non seulement un rôle de soutien mais également un rôle esthétique.

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Le de

giron est la nez de marche

distance horizontale à nez de marche.

Le nez de marche désigne en fait la tranche généralement arrondie de la marche qui dépasse légèrement au-dessus de la contremarche. Le chanfrein est une moulure située aux extrémité du limon et des marches afin d’éviter d’abîmer le bois. La mortaise est un trou pratiqué dans une pièce de bois ou de métal, pour recevoir le tenon correspondant d’une autre pièce à assembler avec la première. La marche palière est le dernier élément de l’escalier qui le relie au palier. Elle doit être située exactement au même niveau que celui-ci. La hauteur de marche est la distance verticale entre deux marches. Cette distance peut varier entre les différents types d’escaliers de 13cm pour les escaliers d’honneur à 19cm pour les escaliers intérieurs. Pour un escalier classique on retiendra la valeur de 17 cm.

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La hauteur d’escalier est la distance verticale entre les niveaux des sols finis du départ et de l’arrivée. On parle d’escaliers « balancés », lorsqu’un escalier présente une partie droite et une partie tournante, il est classique de balancer les marches, c’est-à-dire de rendre progressivement obliques plusieurs marches de la partie droite. Dans la pratique, on balance légèrement les marches suivantes afin d’assurer le confort de l’escalier. Mais faudrait t-il encore que cela soit bien fait ! Pour cela, des logiciels spécialisés sont utilisés afin d’effectuer le « calcul » d’un escalier. On peut par exemple citer « Metalcad » qui crée des outils automatiques de conception d’escaliers. De nombreuses configurations d’escaliers sont incluses dans le logiciel (droits, balancés, hélicoïdaux) ainsi que différentes formes de limons. Ainsi, des moyens modernes et inventifs sont mis à disposition des artisans contemporains afin de répondre à leur besoin. Le style le plus répandu est l’escalier droit. Son calcul se fait généralement de façon manuelle. Il a pour point fort, une réalisation facile et une préfabrication aisée. L’escalier droit est constitué d’une seule volée dont toutes les marches sont de forme rectangulaire. En revanche l’encombrement au sol est plus important et il a besoin de paliers de repos. 52


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A.2 CALCUL D’UN ESCALIER DROIT En 1675, François Blondel (1618 - 1686) se penche sur la question du calcul de l’escalier. Il mesure le pas et constate qu’à chaque fois qu’on s’élève d’un pouce, la valeur de la partie horizontale se trouve réduite de deux pouces et que la somme de la hauteur doublée de la marche et de son giron doit demeurer constante et être de deux pieds. La formule, dite « formule de Blondel » est née : M = 2h + g, où M est le module et vaut 2 pieds (63 cm), h la hauteur de la marche et g son giron. Un escalier droit est déterminé par son nombre de marche, la hauteur constante de chacune de ses marches et la valeur du giron. La hauteur d’une marche d’un escalier doit être comprise entre 16 et 20 cm. Une hauteur idéale étant 17 cm, plus la hauteur de la marche sera importante plus l’escalier sera «raide». Le giron doit lui être supérieur à 24 cm pour assurer le confort de l’escalier sans excéder 35 cm. 1. On calcule hauteur (H) du

l’étendue limon de

(e) notre

et la escalier.

2. On détermine une distance entre le début du limon et la première marche. On effectue la même action pour la fin du limon et le début de la marche palière. 3. On détermine un nombre de marches, dans ce cas-ci 6, et une marche palière. Le total est donc 7. 55


4. On calcule le giron. La formule est: e-x=G. Où e est l’étendue et x, la distance avant le début des marches. Le résultat nous donne donc la distance totale des girons, G Ce résultat est ensuite divisé par le nombre de marches sans la marche palière, soit : G/6 (nombre de marches sans la palière) = g (distance d’un giron). 5. On calcule ensuite la hauteur entre chaque marche. Cette hauteur est alors divisée par la totalité des marches, y compris la marche palière, soit : H (hauteur mesuré en cm) /7 (nombres de marches au total) = h (hauteur de marche) Dans l’idéal, le confort devrait se situer entre 18 et 20 cm de hauteur. En cas d’erreur, il est toujours possible de corriger le tir en réduisant d’une marche. Cela permet d’ajuster « proprement » la hauteur. En pratique, lorsque nous empruntons un escalier, nous ressentons moins une marche qui se réduit qu’une marche qui augmente en hauteur. Dans notre cas, le résultat a été laissé tel quel. L’escalier calculé ici ne peut être modifié ni en hauteur, ni en largueur car celui-ci doit s’adapter au condition de la commande. N.B. : Le giron peut légèrement être réduit dans le cas d’un escalier sans contremarches.

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A.3 RÉALISATION ESCALIER LAMELLÉ-COLLÉ La réalisation d’un escalier balancé ou droit peut paraître simple, mais toute la difficulté réside dans le fait qu’il ne faut absolument pas se tromper dans les étapes et dans les mesures. Il faut de la patience et de la méticulosité. Pour débuter, il est indispensable d’avoir, d’une part, un plan sur lequel on trace chaque marche, de son nez à la contremarche. Pour tracer un escalier droit, on doit mesurer avec précision l’espace qui existe entre le sol et le niveau à desservir. Mais il faut porter attention à ne pas se tromper car ce n’est pas la hauteur sous plafond qui compte mais c’est surtout la distance de « parquet à parquet » ou de « sol inférieur à sol supérieur ». D’autre part, Il faut établir ensuite la trémie, qui est un terme employé pour désigner l’espace qui va permettre d’accueillir un escalier. Pour un escalier droit, la trémie rectangulaire permettra une bonne mise en place. Il faut mesurer précautionneusement cet espace. Par conséquent, l’artisan se rendra au préalable au lieu où le projet se réalisera. La largeur d’une marche est alors mesurée d’une mortaise à l’autre. Une ébauche de l’œuvre est faite. 59


Par la suite, il est toujours conseiller de retravailler ce premier jet d’idées, notamment au niveau de son aspect esthétique et artistique. La créativité prend alors place. Une fois cela fait, on dresse un plan d’attaque. Par quelle partie commencer ? Comment ensuite les agencer ? Les marches sont d’abord établies une à une. On découpe toujours le nez de la marche dans le sens du bois lamellé-collé, ceci pour des raisons d’esthétisme. Les marches sont ensuite rabotées à leurs extrémités afin de créer un arasement. L’arasement est la place où vient se joindre le battant, à l’endroit de l’assemblage. On appelle battant une pièce de bois placée perpendiculairement, et dans laquelle on fait des mortaises où viennent s’assembler les tenons. Dans le cas d’un escalier, le battant est synonyme pour le limon. 60


L’assemblage quant à lui est un mot désignant toute menuiserie composée de plusieurs pièces assemblées à tenons et mortaises. Chaque marche est alors poncée, puis à l’aide d’une défonceuse, les chanfreins sont placés afin d’assurer la protection de l’ouvrage. Pendant ce temps, nous découpons les limons dans lesquels ont été creusé des mortaises. Les limons sont réalisés généralement en deux parties. Les pièces de bois sont découper, rabotées, puis assemblées et pressées. Selon mon maître de stage, il est important de toujours laisser un jeu de 5mm environ dans les mortaises afin d’ajuster la marche à l’assemblage. Une fois assemblage

tout cela accompli, un préde l’œuvre s’organise dans l’atelier. 61


Il est impératif de débuter par la marche palière, afin d’effectuer des corrections au cas où une erreur de calcul a eue lieu. L’erreur est humaine et l’arrivée est bien plus importante que le début selon N.Fahti. Afin de faire des marches droites, les angles de celles-ci sont mesurés à l’aide d’une équerre. Celleci permet de vérifier la perpendicularité entre chaque marche car cela est nécessaire afin d’assurer une sécurité et le confort en empruntant l’escalier. Ensuite, nous ajustons le nez de marche et le giron. Grâce au jeu laissé précédemment dans la mortaise, les corrections faites sur ces éléments de l’escalier sont rendues possibles. La réalisation est tout d’abord assemblée, puis la face où se situe le limon est pré-vissée au mur. Le limon jour (situé du côté opposé au mur) est ensuite installé à l’aide de serre-joints. Lorsque tout est monté, ajusté et poncé, une inspection est faite. L’équipe avec laquelle je travaille discute, débat, propose des améliorations puis les effectuent si un accord commun est trouvé. N.Fahti prend néanmoins la dernière décision. Une fois la dernière vérification opérée, les parties de l’escalier sont démontées, les outils sont pris puis tous sont transportés vers le chantier. 62


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A.4 LA POSE La pose est un moment crucial, très délicat dans le sens où la moindre maladresse peut causer de terribles répercussions sur l’ouvrage final. Une grande partie du travail est déjà faite, à savoir la réalisation de l’escalier : faire preuve de dextérité et d’une capacité à s’adapter, en cas d’imprévu, font alors partie des qualités que l’artisan doit posséder. Une pose peut parfois se dérouler très vite, mais elle peut également prendre des heures. Cela dépend, notamment, du chantier sur lequel le travail est disposé, celui-ci pouvant rendre plus au moins complexe l’installation. Celle à rencontrer

laquelle

j’ai assistée quelques

va d’ailleurs complications.

Dans un premier temps, nous nous sommes assurés que l’ancien escalier soit démonté, puis évacué. 64


Une fois l’emplacement dégagé et nettoyé, les parties récemment conçues de l’escalier sont disposées sur le lieu de la pose. La première difficulté qui se présente alors à nous se porte sur le choix de l’endroit, assez spacieux, où il serait possible de monter l’escalier. Il faudrait si possible, que ce lieu soit proche de celui où sera effectuée la pose, afin d’éviter des déplacement risqués une fois l’ouvrage assemblée. On peut aussi monter l’escalier directement sur son emplacement et y opérer par la suite des réglages. Le moment de la pose demande la participation de 3 à 6 ouvriers. Cette installation présente parfois un danger car on se retrouve durant celleci, comme « perché » au-dessus du vide. Il est important de rester prudent et délicat dans ses gestes. La deuxième difficulté consiste à mettre l’escalier à niveau. Cette phase est généralement rapide, mais dans le cas d’un escalier balancé et composé en deux parties, il est important de d’abord régler la partie balancée puis de l’ajuster avec la partie droite. Enfin, on fixe le tout dans le mur à l’aide d’une visse double. Une fois l’ensemble fixé, on installe des étançons pour stabiliser l’escalier le temps de la finition. L’étançon est une grosse pièce de métal qu’on met sous un mur, sous une charpente, sous un navire en construction, sous des terres minées, pour les soutenir. 65




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A.5 LES FINISSIONS Les trous l’aide de

de visses bouchons

sont faits

ensuite réglés à du même bois.

Au préalable, il faut effectuer l’équerrage des murs, c’est à dire la mesure des angles qu’ils forment. Si le mur n’est pas complètement droit, il faut s’ajuster. On tapisse alors l’écart d’une mousse expansible que l’on recouvre d’une latte en bois afin de le « lisser ». J’ai eu le plaisir de participer à deux placements d’escaliers. Tout deux se sont déroulés différemment. Cela m’a permis de vivre deux expériences comparables sans pour autant être identiques. La première installation s’est faite assez simplement. L’escalier a été placé en très peu de temps. Contrairement à qui ne passait

l’escalier pas le faux

ci-contre, plafond.

Il a fallu placer dans un premier temps la partie droite, puis la surélever afin d’y insérer le quart tournant. Les escaliers droits et quart tournant permettent un accès classique et facile à étage tout en laissant de la place en dessous. Une fois les deux pièces assemblées, il a été possible d’ajuster les niveaux et de les fixer au mur. 69



B. PORTES En architecture et construction, une porte est une baie, une structure (en bois ou métallique), dans un mur permettant d’entrer, ou de sortir, d’un domaine, d’un édifice ou pour circuler dans ses pièces. Dans le langage familier le mot porte désigne seulement l’huis, qui est la menuiserie mobile permettant de fermer ce passage, et soutenu par le chambranle. On entend par « baies », toute ouverture qu’on pratique dans une cloison pour faire une porte ou une fenêtre. Bois massif, panneaux et cadres en bois résineux ou en bois feuillus : la plupart des portes intérieures se composent complètement ou partiellement de bois. En fonction de leur utilisation, de multiples réalisations sont possibles. Dans un établissement, la fonction qu’occupe une porte est primordiale, et ce bien que l’on n’y porte peu d’attention. La fonction d’organisation du passage d’une pièce à l’autre à l’intérieur d’un édifice avec confort et aisance de reconnaissance de la porte à pousser est déterminante dans la disposition et la forme prise des portes. On distingue les portes anciennes (huis, pertuis et portière) des portes plus modernes que l’on différencie selon leur mode d’ouverture, leur dimension, leur fonction, leur emplacement. Parmi ces dernières, la porteaccordéon qui se replie ou encore la porte coulissante. 71


B.1 VOCABULAIRE

La

porte

est

en

général

composée

:

• d’un bâti fixe : le dormant à feuillure (rainure creuse) est composé en général de deux montants et d’une traverse haute en bois. En menuiserie, le « dormant » désigne tout ouvrage qui n’est pas mobile; C’est le bâti d’une porte, d’une fenêtre. Cette porte peut alors comportée une imposte vitrée, un chambranle décoratif etc. • d’une partie ouvrante: l’ouvrant qui est composé en général pour les portes classiques, de traverses sur lesquelles s’ajustent des tables, ou d’un seul panneau de fibres de bois agglomérées pour les portes pleines dont la surface peut reprendre celle des portes menuisées moulurées ou encore de feuilles de contre-plaqués. Un chambranle est un encadrement de bois qui borde une porte, une fenêtre ou une cheminée et qui se situe dans le plan du mur ou légèrement en saillie. Il joue un rôle de finition et de raccord entre l’ébrasement et la surface du mur.

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Une embrasure est une ouverture dans un mur faite pour recevoir une porte ou une fenêtre. Le battant de la plupart des portes intérieures est suspendu au cadre intérieur à l’aide de charnières Les serrures et poignées servent à manipuler une porte, l’ouvrir ou la fermer, la condamner à l’aide d’une clé. La serrure permet de maintenir la porte fermée et de la verrouiller grâce à la clé ou au cylindre. Elle est toujours accompagnée d’une plaquette qui est entaillée dans l’ébrasement et qui reçoit le penne et la gâche. De nombreux modèles sont réversibles. La poignée (ou béquille) actionne le mécanisme et entraine la porte. Elle joue aussi un rôle esthétique. La serrure 3 points assure un renfort de protection pour une porte d’entrée. Cette serrure ferme en même temps trois emplacements de verrouillage. Les verrouillages en bas, au milieu Les en

latéraux se situent : et en haut de la porte,

verrouillages verticaux bas et en haut

se de

situent : la porte

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B.2 ASSEMBLAGE D’UNE PORTE PRÉFABRIQUÉ Il est bon à savoir qu’un menuisier n’est pas toujours appelé pour concevoir des portes. Outre sa compétence à les réaliser, ses connaissances lui permettent d’occuper toutes autres sortes d’activités. Ceux-ci sont par exemple : le remplacement d’une serrure, l’assemblage d’une porte préfabriqué, le démontage de portes etc. La première commande à laquelle nous avons dû répondre était le placement de 6 portes. En raison de son importance dans un habitat, autant au niveau de sa présence que de sa fonction, la porte offre une certaine commodité. Les commandes se font très souvent par lots de plusieurs.

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Pour notre client, ces portes devaient être prédécoupées et prêtes à l’assemblage avant d’accéder au lieu de travail. Cela est déjà arrivé que l’acheteur demande à installer par lui-même les éléments, mais cela reste rare.


Si lui

ce

cas sont

se présente, les alors simplement

matériaux livrés.

Pour commencer, on retire les anciennes portes. Ensuite nous plaçons les charnières et les serrures sur les nouvelles. Une fois les portes prêtes, on clou les embrasures à l’aide du fusil à pression. Le fusil à pression permet un assemblage quasi invisible. Le dormant et la porte sont ensuite assemblés et placés dans la baie. Deux vérifications sont à faire; on contrôle tout d’abord si la porte et le cadre sont à niveau. Par la suite, on s’assure que la porte ne touche pas le sol lors de son ouverture. Ces soucis sont réglés à l’aide de cales. Une fois l’ensemble à niveau, on étend de la mousse expansive autour du cadre afin de le stabiliser au mur. Quand la mousse aura séché, on vient enlever les cales et placer le chambranle tout autour de la porte.

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B.3 PLACEMENT D’UNE SERRURE À 3 POINTS

Pour cette commande, il nous été demandé de remplacer une serrure classique, par une serrure à trois points. Cette dernière assure une sécurité horizontale. Nous devions également ajouter une sécurité verticale, à l’aide d’une barre métallique qui se fixe en bas de porte. Afin de réaliser tout cela, on commence par démonter la porte afin d’en retirer l’ancienne serrure. On l’allonge ensuite sur son flanc à l’aide d’un pied stabilisant. La porte est maintenant prête à subir son opération. Tout d’abord, nous rabattons de quelques millimètres l’emplacement des futures gâches. Ceci est fait à l’aide d’une défonceuse. L’étape qui suit consiste à dégager la mortaise, qui accueillera le nouveau coffre de la serrure. Il se peut qu’il faille légèrement l’élargir à l’aide d’un ciseau à bois. Nous pouvons enfin visser la nouvelles serrure à trois points. Une fois la porte replacée, il nous faut maintenant dégager des mortaises opposées afin d’accueillir les trois verrous. Ceci se fait également grâce à la défonceuse. Enfin, vient

on place un verrou spécial se fixer verticalement dans le

qui sol.

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C. PARQUET Le parquet est un revêtement de sol de type bois, plus ou moins résistant et présentant des teintes variées. Il est souvent utilisé pour des usages domestiques, commerciaux et industriels légers. Il existe deux types de parquets. Les lames de parquets en bois massif : elles sont très appréciées pour leur robustesse et leur esthétique naturelle. Leur pose demande un peu plus de dextérité que celle des lames et panneaux contrecollés, mais leur solidité et leur plastique sont sans égal. Les lames et les panneaux contrecollés : Ce type de parquet rencontre un franc succès pour sa facilité de pose sur différents supports et le charme naturel du bois. Il existe trois types de pose. La plus traditionnelle et la plus connu est la pose clouée. Elle est la plupart du temps réservée au parquet massif. Elle doit être confiée, de préférence, à un professionnel pour éviter les bruits de grincements. Plus moderne et spécifique, la pose collée. Elle convient aux assemblages délicats et à certains emplois spécifiques : salles de bains, chauffage par le sol basse température (inférieure à 28 °C). La pose flottante. C’est de loin la plus répandue, en neuf comme en rénovation. C’est une pose facile, grâce aux systèmes d’assemblage sans colle (clips et snaps). Démontable, le parquet flottant peut être emporté en cas de déménagement. 83


C.1 VOCABULAIRE

Lambourde : pièce de bois qui est fixée sur les solives afin de poser un plancher de type « parquet ». Solive : pièce de la charpente qui est installée horizontalement. Elle permet l’installation du plancher. Hygrométrie : sert à mesurer la proportion en vapeur d’eau contenue dans l’air. L’hygrométrie permettra donc d’analyser l’humidité relative de l’air. Cette notion est importante, car elle renseigne sur la résistance à l’humidité («putrescibilité») de l’essence à choisir, comme sur le type de pose, souvent collée lors d’usages spécifiques (cuisine, salle d’eau, pièce équipée d’un chauffage au sol...). Isolation phonique/acoustique : consiste à réduire la propagation du bruit dans le but d’améliorer le confort de vie au sein des logements. Elle permet notamment de diminuer les bruits d’impact. Le Balatum est un matériau de revêtement de sol solide et décoratif constitué de carton enduit d’asphalte. On lui donne souvent différents effets comme le bois (parquets), le béton ou bien le carrelage.

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Les plinthes sont à installer à la base des murs, une fois le parquet posé. Elles vont masquer les bords du parquet qui ont été découpés. En effet, la largeur et la longueur des lames de parquet ne correspondant jamais parfaitement à celles des pièces dans lesquelles les lames sont installées, il faut donc découper le parquet, ce qui laisse apparaître des bords qui ne sont pas droits et pas esthétiques. La plinthe va les cacher. Elles correspondent généralement à la nature du parquet. Si le parquet est massif, les plinthes le seront naturellement, si le parquet est teinté, la plinthe va aussi l’être, idem si le parquet est huilé. Les plinthes en PVC ou contrecollées sont moins chères mais quand on achète du parquet, il est vraiment important de pouvoir acheter les plinthes qui correspondent exactement au parquet. Sinon, le contraste saute aux yeux et fait douter de l’intelligence d’installer des plinthes. Certaines plinthes sont arrondies ou moulurées, comme le quart de rond, suivant le style de la maison. Elles s’installent facilement, en se collant ou en se pointant. Il faut souvent découper les plinthes et il est donc important de prévoir un peu de matériau en plus.

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C.3 RÉALISATION PARQUET CLIPSÉ Pour conclure mon stage j’ai pu assister à une pose de parquet flottant. Ce type de pose peut s’effectuer par-dessus un parquet traditionnel.

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Pour commencer, il fallait tout d’abord enlever le balatum, pour accéder au parquet initiale. Il n’est pas rare que le parquet traditionnelle grince. Le grincement est un bruit très nuisant pour les habitants. Celui-ci est souvent dû au fait que le parquet cloué finit petit à petit par découler de ses solives, provoquant ainsi ces sons désagréables. Arrivé sur les lieux des travaux, mon maître fait une inspection préalable et rectifie l’ancien plancher. Il est vivement conseiller de le faire, avant de procéder au placement du nouveau. Pour ce faire,il suffit de retrouver la gîte de bois sur laquelle repose la planche spécifique qui grince. Une fois trouvée, on place une visse au niveau d’une solive afin de stabiliser le plancher. On peut facilement retrouver les solives, et ce grâce aux emplacements des clous.


Une fois le plancher stabilisé, nous plaçons une souscouche acoustique (en vert sur la photo ci-dessus) pour augmenter l’isolation aux bruits d’impacts. L’assemblage du parquet-clipsé peut enfin commencer. Il est primordial de toujours débuter la pose de façon parallèle au mur. On débute la pose de préférence à l’opposé de l’entrée principale. Ceci est selon mon maître de stage, un choix judicieux afin d’atténuer l’effet de perspective en entrant dans une pièce. Dans le cas où le parquet serait débuté à l’entrée même de la pièce, il serait plus probable d’apercevoir les légers décalages des dernières planches. La réalisation du parquet se poursuit de cette manière: on clipse les lattes, on découpe la dernière de la rangée, et ainsi de suite, jusqu’à ce que le plancher soit terminé. Par la suite, on examine, on inspecte puis on attaque les finissions. Celles-ci consistent à placer des plinthes, découper le bas de portes de l’épaisseur de l’isolant et du parquet, et de placer des quart de rond autour de la cheminée pour des raisons esthétiques.

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PARTIE 4 : FOURNISSEURS L’entrepôt SCHMIDT

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L’ENTREPÔT SCHMIDT Un fournisseur est une personne ou une entreprise qui soit fabrique, transforme, emballe, ou installe des produits contrôlés, soit exerce des activités d’importation ou de vente de ces produits. De nos jours, les fournisseurs, tels que l’entreprise SCHMIDT, possèdent des machines beaucoup plus performantes que la plupart des artisans. Elles coûtent souvent très chères et ne sont pas rentables à long terme pour les petites sociétés. Cependant il est toujours possible de passer des commandes chez eux. Que cela soit pour un type de bois, une planche de format spéciale ou bien un meuble sur mesure. Ils le feront sans soucis à l’aide d’appareils numériques assurant une grande précision. De plus, ils possèdent déjà des éléments standards prêts à l’assemblage. On y retrouve des portes, des parquets prédécoupés, des châssis préfabriqués et/ou assemblés. Ainsi, passer par un fournisseur se révèle certaine fois indispensable, notamment afin de gagner du temps. Cependant, le fait de posséder un atelier reste un atout non négligeable pour un artisan, surtout s’il compte réaliser des œuvres complexes. N.B. : Hélas, je n’ai pas pu assister à la création d’un meuble plus complexe que ceux présentés dans ce rapport de stage. Pour ce type de commandes, plus rare, N.Fahti loue spécialement l’atelier d’un ami, où il a alors accès à toutes sortes de grosses machines contemporaines.

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CONCLUSION La profession d’artisan du bois, dans le domaine de la menuiserie et de l’ébénisterie, a connu bien des changements durant ces dernières décennies. Il s’agit d’un art dichotomique, aussi vieux que moderne. Il suit le cours du temps, il s’y adapte. Il est intemporel, pourtant il évolue, constamment. On peut clairement mettre en évidence les avancées technologiques et techniques présentes dans le métier, à travers la création de nouvelles machines, de nouveaux arts. Les limites sont repoussées, toujours, et les commandes croient puisque les réponses à la demande se font plus précises, plus justes. Le progrès s’infiltre dans le monde artisanal. On remarque néanmoins que cette demande s’est déplacée, au fur et à mesure. Les meubles rustiques, comme en produisait à la chaine la famille Vanderslyen ne sont plus à la mode. Un monde, son art et les techniques qui l’accompagnent risque de disparaitre progressivement. De nos jours, les clients préfèrent investir dans du bois moins cher (MDF), contreplaqué d’un effet bois massif ou bien décoré de manière rustique. Cette tendance pousse les jeunes artisans à ne plus investir dans de grands ateliers pourvus de machines à pieds. L’utilisation d’outils portatifs suffit amplement à la réalisation de la majorité des commandes. Ceci dit, l’artisan contemporain pourra toujours passer chez un fournisseur pour des découpes plus spécifiques. 101


Il est clair que procéder à un tel recours est devenu indispensable, ne fût-ce que pour une commande d’essence de bois mais il semblerait que cela soit la solution la plus rentable. Nous noterons également que le jeune artisan rencontre quelques obstacles dans sa vie professionnelle, liés notamment au progrès technologique. En effet, la création et la distribution en grande surface d’éléments préfabriqués incitent la clientèle à ne plus opter pour des œuvres complexes. Le « fait chez soi » ou « home made » est un phénomène social qui touche quasiment tous les pans de l’économie. En plus du prix de la main d’œuvre, il n’est pas rare que les délais proposés par l’artisan posent problème à la clientèle. Nous vivons de plus en plus dans un monde ou la réponse, rapide, mais efficace aux besoins est privilégiée sur l’aspect esthétique, décoratif du produit proposé. La tendance semble donc basculer vers des œuvres prédécoupées et/ou assemblées par des machines. Aujourd’hui, on fait le plus souvent appel à un menuisier pour quelque restaurations et/ ou l’installation de ses meubles préfabriqués. Ce n’est cependant pas une raison pour exclure l’apprentissage de certaines techniques « dépassées » durant le cursus d’un menuisier. Ceci assure une génération d’artisans consciente de l’histoire du métier qu’elle occupe mais qui s’adapte aux exigences de son époque, tout en ayant suffisamment de connaissances pour réaliser n’importe quel type de commande. 102


Certes, certains obstacles économiques et financiers entravent le métier de menuisiers ou d’ébénistes, mais il ne risque en aucun cas de disparaitre. Comme l’a si bien dit mon maître de stage : « Le bois est un matériau avec lequel tout est possible, et c’est pourquoi il y aura toujours un défi à relever pour les passionner. » Pour conclure, l’artisanat du bois est un art à part entière, une passion, et même un loisir pour certains. Cette profession fait appel à la créativité, à la flexibilité, à l’innovation, à l’inventivité et à beaucoup de patience, de dextérité. Mais il s’agit également d’un métier commercial. Avant de réaliser une œuvre, l’artisan se posera toujours ses questions : quelle est la demande ? et comment y répondre, rapidement et avec efficacité ? Il faut posséder un réel esprit d’entrepreneur. C’est pourquoi, je tiens à préciser que le métier de menuisier est selon moi, une profession épanouissante. Chaque commande est un nouveau défi, et chaque client satisfait est une nouvelle fierté. Suite à ce stage, je ferai en sorte de saisir ma chance si je rencontre de nouveau la moindre opportunité d’en apprendre plus sur ce beau et noble matériau qui est le bois.

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Je tiens à remercier mon maître de stage N.Fahti, ainsi que toutes les personnes que j’ai rencontrées durant mon stage, de m’avoir consacré du temps afin de me faire part de votre passion pour le bois. Sébastien Billiet.

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SĂŠbastien Billiet


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