Journal de médecine du travail 18

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Résumés – Communications Affichées Exposition professionnelle au dichlorométhane au niveau des laboratoires pharmaceutiques. Boudemagh K., Atailia A., Djafer R. Service de Toxicologie, CHU-Ibn Sina, Annaba. Le travail en laboratoire pharmaceutique demande la manipulation des produits dangereux. Alors que l’exécution de ce travail peut donc être à l'origine d'accidents ou d'intoxications graves dont les effets sont aigue ou chronique. Le dichlorométhane produit chimique appartient aux hydrocarbures aliphatiques halogénés, utilisé au milieu pharmaceutique comme solvant d’extraction et intermédiaire de synthèse pharmaceutique. Après inhalation importante, Le dichlorométhane entraîne une action narcotique comparable à celle des dérivés chlorés de l'éthylène. En raison de la formation de carboxyhémoglobine de l'ordre de 10 %, des manifestations coronariennes peuvent survenir chez les sujets à coronaires pathologiques. Le dichorométhane est responsable également de brûlures cutanées en cas de contact prolongé ainsi que d'une d'irritation des yeux. Après ingestion, peuvent survenir des troubles digestifs (nausées, vomissements, diarrhées) ainsi que des troubles respiratoires liés au passage trachéo-bronchique du solvant. L'utilisation prolongée de dichlorométhane peut provoquer (comme pour la plupart des solvants organiques) un syndrome psycho-organique avec une altération progressive des fonctions supérieures et des troubles de l'équilibre, et le plus important des troubles de reproduction, oligospermie associé à des anomalies morphologiques des organes génitaux chez les hommes et avortement spontané chez les femmes exposées à ce produit. Sur le plan de la cancérogénicité, il est classé dans la catégorie 3 par l'union européenne et dans la catégorie 2B par le CIRC. La surveillance en médecine de travail repose sur l’évaluation de l’exposition par calcul de la valeur limite d’exposition, et la valeur moyenne. 3 3) Pour dichlorométhane (VME = 50 ppm, soit 180 mg/m d’exposition VLE = 100 ppm, soit 350 mg/m . Examen biologique est reposé sur dosage de carboxyhémoglobine, dosage dichlorométhane sanguin (VN=0,8mg/L) et dans l’air expiré (VN=35ppm).

Polyneuropathie périphérique chez deux travailleurs exposés au styrène. 1 2 Kaid Slimane F. , Ameille J. (1)Service de Médecine du Travail, EPSP de Béchar. (2)Groupe Hospitalier Raymond Poincaré, Paris. Nous rapportons deux cas de travailleurs exposés au styrène pendant environ quatre ans, sans moyens de protection adéquats dans un atelier de résine ; qui ont développé une polyneuropathie périphérique des membres supérieurs avec anesthésie en gants. Les deux cas rapportés concernent deux parmi dix travailleurs de l’atelier résine d’une usine de conception des traverses de la voie ferroviaire. L'Atelier résine comprend un grand malaxeur électrique de résine (41% de styrène). Les cas de polyneuropathies rapportés concernent deux jeunes travailleurs (29 et 36 ans) sans antécédents personnels ou familiaux, fortement exposés au styrène, qui présentent une polyneuropathie périphérique sensitivomotrice d’apparition récente. L’enquête professionnelle révèle l’absence de moyens de protection individuelle (ni gants, ni masque) ou collective et des pratiques inadaptées. Le styrène comme la majorité des solvants peut causer une atteinte du système nerveux central se traduisant par des céphalées, vertiges, somnolence, troubles de la coordination, asthénie. Pour des concentrations plus fortes, un coma peut survenir. L’existence de signes d’irritation marquée des muqueuses ORL chez tous les travailleurs de l’atelier, l’observation des conditions de travail et les conditions climatiques particulières dans le Sahara (la chaleur peut atteindre les 50°C en période estivale), sont en faveur de très fortes concentration de styrène sur les lieux de travail. Bien que les dosages toxicologiques n'aient pas pu être effectués, le contact cutané et l'exposition quotidienne, l'absence d'une étiologie héréditaire, la topographie des lésions et des signes fonctionnels, l'apparition des signes cliniques et leur coïncidence avec l'augmentation de la charge de travail et les données électrophysiologiques; sont en faveur d'une polyneuropathie périphérique de cause toxique fort probablement due au styrène. Ces deux cas viennent renforcer la littérature rarissime sur l’atteinte du système nerveux périphérique due au styrène.

XVIIIèmes Journées Nationales de Médecine du Travail, Oran 14-16 décembre 2012


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