JMT 26- Journal de médecine du travail.

Page 1

PERTURBATEURS ENDOCRINIENS

Etat global des connaissances À propos d’un cas LA DYSPHONIE PROFESSIONNELLE

BULLETIN OFFICIEL DE LA SOCIÉTÉ ALGÉRIENNE DE MÉDECINE DU TRAVAIL - SAMT

VICTIME DU DEVOIR

Le Pr M’hand Zatout nous a quittés

«L'immense chagrin que vit le service de médecine du travail de Tizi Ouzou en perdant l'âme du service est indescriptible. Nous ne trouvons pas les mots pour exprimer notre peine. Nous garderons en mémoire l'homme exceptionnel qu'il était, plein de joie, de tendresse pour son équipe, attentionné et serviable. Il a donné à la médecine du travail de Tizi Ouzou toute sa noblesse de par son savoir, son dévouement, son implication sans limites et sans faille, son humilité et son humanisme. Allah yerhamek. A Dieu nous appartenons et à Dieu nous retournons» Tes élèves

Evaluation des lombalgies Cas des manutentionnaires d’une unité de commercialisation

Numéro 26 - octobre 2020

EXPOSITION AUX RAYONNEMENTS IONISANTS

Cas d’un radiologue intervenant sous radioscope

Allaitement et cancer du sein

Impact des RPS sur la santé Etude transversale chez le personnel paramédical d’un CHU

ISSN : 1112-2438


SOMMAIRE Éditorial Hommage au Pr Zatout Ahmed 1-Perturbateurs endocriniens : Etat global des connaissances (Endocrine disruptors: Global state of

J.M.T

Le Journal de la Médecine du Travail Bulletin Officiel de la Société Algérienne de la Médecine du Travail (SAMT) N° ISSN : 1112 – 2438 N°26 - Octobre 2020 Directeur de la Publication BENMESSAOUD Hayette Rédacteur en chef Meriem Ouaaz Membres du Comité de rédaction BBACHA Aichouche BELKHATIR Achouaq DAHMANI Lamia FERNANE Malika REZAK Amina Comité de Lecture HADDAR Mustapha IDDER LAIB Cherifa BENHASSINA Wissal DJAKRIR Larbi Conception - Réalisation: Administration SAMT Annaba Impression online: ISSUU Site Web: https://samtalgerie.com/ Email : secretaireadjoint@samtalgerie.com secretaire@samtalgerie.com

knowledge) Boukerma Z., Behlouli A-L (page 5 - 17) 2-Impact des facteurs psychosociaux liés au travail sur la santé perçue : Etude transversale chez le personnel paramédical d’un CHU (Impact of psychosocial work factors on perceived health: Cross-sectional study among paramedical staff of a university hospital center) Kibboua M., Nafai D. (page 18 - 28) 3-La survie et les facteurs pronostiques des carcinomes bronchiques non à petites cellules (CBNPC) Souilah S., Amrane R., Fissah A. (page 29 - 33) 4-État des connaissances en radioprotection chez le personnel pratiquant la radioscopie Mahdi A., Rezak A., Benmessaoud H.(page 34 - 42) 5-Evaluation des lombalgies chez les manutentionnaires d’une unité de commercialisation des engrais minéraux dans la région ouest d’Alger Laidi A., Rezak A., Benmessaoud H. (page 43-51) 6-Allaitement et cancer du sein Meziani Y, Ait-Arab M-R, Bendjebbar K (page 52-54) 7-La dysphonie professionnelle : à propos d’un cas Oukil M., Kaced-Benazzouz N., Ouaaz M., Haddar M (page 55-57) 8-Exposition aux rayonnements ionisants d’un radiologue intervenant sous radioscope Mahdi A., Rezak A., Benmessaoud H. (page 58- 63) Thèses soutenues en santé et sécurité au travail

Le journal de la médecine du travail - N°26 – Octobre 2020

1


Organes de la Société Algérienne de Médecine du Travail BUREAU DE LA SAMT 2018-2019 Président : Pr IDDER LAIB C. CHU Beni Messous Secrétaire Général : Pr. BENMESSAOUD H. CHU Bab El Oued Secrétaire Général adjoint : Dr OUAAZ M. - EPH Djamel Eddine Abed Rouiba Trésorier : Dr. KHEZZANE - CHU Annaba Trésorier adjoint : Dr. OUAGUADI A.- EPSP Touggourt Vice-président Région Ouest : Dr. DJAZOULI M.A. CHU Oran Vice-président Région Centre : Dr KORICHI S. EPH Jamel Eddine Abed Rouiba Vice-président Région Sud : Dr BABZIZ H.S. - Ouargla Vice-président Région Est : Pr NEZZAL A.M. CHU Annaba Président du Conseil Scientifique : Pr. HADDAR M EPH Rouiba Membre du conseil scientifique de la SAMT ARIB Amel , AKIF Nora , AZZOUG Malika , BAHLOULI Ahmed Lakhdar , BEGHDADLI Benali , BELABED Assia, BENHADJ Ahmed , BELHADJ Zoubida , BENHASSINE Wissal ,BENMES-SAOUD Hayette ,BOUCELMA Malika , BOUKERMA Ziadi , BOUHADIBA Fouzia , BOUKORTT Cherifa, CHACHOUR Hayet , CHAIB Samia , CHEMAA Farida , DJAKRIR Larbi , DJAZOULI Mohamed Amine , FRAGA Seid , GUEROUI Said , GHEZINI Younes , GHOMARI Othmane , HACHELAFI Hamid , HADDAD Mustapha , HADDAR Mustapha , HAMADOUCHE Mohamed, IDDER-LAIB Cherifa , KAMEN Faouzia , KANDOUCI Abdelkrim, KANDOUCI Chahrazed , KHATMI Slaiha , KHOUDOUR Zoubida , KORICHI Saied , LAMARA Mahamed, LIANI Nora , MEZIANE Zakia , NAFAI BOUTOUCHENT Dalila, NASRI Mustapha , NEZZAL Abdelmalek , OUAAZ Meriem , OUAREK Abdesslem, REZK-KALLAH Baghdad ,SELLAM Kamel , SEMID Abdelkader , SEKKAL Samira , TALEB Abdeslem , TIGHA Nadia , TOURAB Djamel. Administration SAMT

Tél. / Fax : +213 38405148

Email : secretaire@samtalgerie.com

Email : secretaireadjoint@samtalgerie.com


Éditorial

Le numéro 26 du Journal de la Médecine du Travail (JMT) a été conçu dans une période de crise sanitaire due à la pandémie de Covid-19 qui a entrainé la mobilisation de toutes les équipes de médecine du travail autour de la gestion de cette maladie. De ce fait, l’équipe rédactionnelle est à féliciter pour avoir trouvé le temps nécessaire, dans ces conditions, à la réalisation de ce nouveau numéro. Dans cette période, les médecins du travail participent activement, à l’instar de tous les professionnels de santé, à la stratégie de lutte contre cette pandémie mise en place par les pouvoirs publics. Les médecins du travail sont sollicités, notamment, pour statuer sur l’aptitude des travailleurs qui doivent exercer (dans les unités dédiées à la Covid-19) ou donner leur avis sur ceux qui sont éligibles aux congés exceptionnels. Les médecins du travail se prononcent également sur l’aptitude médicale à la reprise du travail après une période de confinement et ou de maladie liée au coronavirus «SARS-Cov-2». De ce fait, la médecine du travail fait partie intégrante du dispositif national de lutte contre la maladie Covid-19. Le gestionnaire de l’établissement de santé, impliquant rarement le médecin du travail sur des problématiques de santé au travail, confronté à la gestion de cette maladie insuffisamment maitrisée sur le plan de la connaissance scientifique, redécouvre toutes les vertus de la prévention durant cette pandémie. Le médecin du travail, conseiller technique de l’employeur et maitrisant bien le cadre législatif et réglementaire, se retrouve bien souvent au centre de la gestion de cette crise sanitaire. Notre spécialité est en train de vivre un véritable tournant lors de cette pandémie et c’est, peut-être, le moment pour tous les médecins du travail, quel que soit leur statut, de la défendre ardemment, et de mettre en valeur leurs travaux et les résultats de leur recherche opérationnelle, en utilisant les nouvelles techniques de communication. Le Journal de la médecine du travail peut, à travers la publication de ces travaux et les retours d’expérience, être ce lien entre les médecins du travail du terrain, les médecins du travail d’entreprise, les enseignants chercheurs et, également, tous les acteurs de la santé notamment les cliniciens, les épidémiologistes, les gestionnaires, les psychologues, les sociologues et tous les autres partenaires en santé au travail dans le cadre d’une approche pluridisciplinaire de la gestion de cette pandémie. Ce numéro 26 du JMT montre bien la diversité de la médecine du travail puisqu’on y retrouve des articles qui abordent plusieurs aspects, notamment sur un fait d’actualité

2


portant sur les perturbateurs endocriniens, la difficulté de prise en charge du personnel de santé et d’autres thématiques sur la radioprotection, l’impact des facteurs de risques psycho-sociaux sur la santé des paramédicaux, la dysphonie professionnelle chez les enseignants ainsi qu’un article sur les lombalgies chez les manutentionnaires qui montre que le risque physique est toujours présent dans les entreprises et nécessite une prise en charge adéquate. Le JMT s’ouvre aussi aux autres spécialités avec deux articles en rapport avec des pathologies qui sont de véritables problèmes de santé publique, le cancer du sein et le cancer bronchique. Dr Ouarek Abdesselam Hommage au Pr Zatout Ahmed

3


Hommage au Pr Zatout Ahmed Pr Haddar Mustapha

Ta disparition brutale liée à ce contexte sanitaire particulier, au cours de l’accomplissement de ta dernière mission de médecin au service des humbles, engagé dans la lutte contre la pandémie de la Covid 19, a beaucoup marqué ta famille professionnelle et a provoqué au sein de la corporation médicale, des médecins du travail, des résidents, des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires, de la consternation, de la tristesse et un sentiment d’incompréhension exprimés à travers tous les hommages qui t’ont été rendus sur tout le territoire national. Nous avons eu le privilège de partager avec toi des espaces de travail tout au long de ton parcours professionnel dans le cadre notamment du Comité Pédagogique Régional Centre de Spécialité en médecine du travail, de la Société Algérienne de Médecine du Travail et du Plan National Cancer 2015-2019. A cet effet, je peux témoigner qu’en toutes circonstances, tu as fait preuve d’engagement professionnel entier et désintéressé dans toutes tes activités avec le souci permanent de dévouement pour l’intérêt général. Nous gardons aussi de toi, la qualité de tes relations avec tes collègues et tes collaborateurs, empreinte de respect et d’humilité, tes qualités de formateur et de pédagogue dans l’enseignement et la pertinence de tes interventions lors de nos différentes séances de travail. Tu as toujours œuvré pour la promotion de notre discipline « la médecine du travail » à travers les différentes rencontres scientifiques que tu as organisées à l’échelle locale, régionale et nationale. « Ton nom restera inscrit à jamais dans les protocoles sur la prévention des cancers professionnels que tu as initiés avec nous » pour reprendre l’hommage du Pr H. Haouichet, chargée du groupe prévention dans le Plan National Cancer 2015 – 2019. Nous perdons en toi, un ami, un confrère, un collègue de travail et pour certains d’entre –nous un frère. A titre personnel, je te remercie pour m’avoir permis de partager avec toi quelques moments d’amitiés et de fraternité. Je t’exprime de nouveau au nom de tous les malades, souvent parmi les plus modestes, que je t’ai confiés et que tu as généreusement aidés dans leur parcours médical au CHU de Tizi-Ouzou, la reconnaissance que nous te devons pour cet humanisme qui t’a toujours caractérisé. Je suis persuadé que toutes ces valeurs justes que tu as semées autour de toi serviront d’héritage et de tremplin à tous ceux qui demain seront appelés à assurer la continuité de ta mission.

Repose en paix. Á Dieu nous appartenons et à Dieu nous retournerons.

4


Perturbateurs endocriniens : Etat global des connaissances (Endocrine disruptors: Global state of knowledge) BOUKERMA Ziadi.*, BEHLOULI Ahmed Lakhdar** *Université Farhat Abbas Sétif 1. Laboratoire Santé Environnement des hauts plateaux Sétifiens. Service de Médecine du Travail.

These numerous and diversified disruptors could interfere with the endocrine systems of wildlife and humans. This study aims to globally assess the state of scientific knowledge relating to environmental endocrine disruption. Key words: Endocrine disruptors, cancers, Paracelse paradigm, hormones.

**Université Farhat Abbas Sétif 1. Service de Médecine du Travail.

Résumé Depuis quelques années les perturbateurs endocriniens sont devenues la préoccupation mondiale la plus importante du fait de l’ampleur non seulement des effets négatifs potentiels pouvant résulter de ces produits chimiques, mais aussi de par le nombre d’organismes pouvant être en contact avec ces produits qui de plus en plus nombreux et diversifiées pourraient interférer avec les systèmes endocriniens de la faune et de l’homme. Cette étude vise à évaluer globalement l’état des connaissance scientifiques relative à la perturbation endocriniennes environnementale. Mots clés : perturbateurs endocriniens, cancers, paradigme de Paracelse, hormones.

Introduction Le système endocrinien est un des principaux systèmes de régulation de l’organisme. Il se compose de différentes glandes qui produisent plus de 50 hormones différentes. Travaillant en synergie avec le système nerveux, son action permet de coordonner et de diriger l’activité cellulaire dont dépend l’homéostasie. Son action se fait par l’intermédiaire d’hormones ou messagers chimiques qui transportés par le sang agissent sur des récepteurs cellulaires spécifiques. L’action hormonale dépend donc de l’activité de base de la cellule-cible. En effet en régulant les processus normaux des cellules-cibles elle assurent l’harmonie de nombreuses fonctions corporelles. En se fixant d’une manière réversibles sur les récepteurs spécifiques membranaire (hormones hydrosolubles) ou nucléaires (hormones liposolubles) , elles génèrent une série de réactions biochimiques qui permettent la régulation du métabolisme cellulaire et/ou la régulation de la transcription des gènes (1). En général chaque hormone a affinité sélective pour

Abstract In recent years endocrine disruptors, have become the most important global concern, because of the magnitude of the negative potential effects that may result from these chemicals products, and because of the number of organisms that may be in contact with these products.

5


un récepteur particulier. Mais certaines hormones se fixent sélectivement sur plusieurs récepteurs. A titre d’exemple le béta-œstradiol peut se lier sur les récepteurs alpha (utérus, hypophyse, épididyme) avec pour effet la stimulation de la prolifération cellulaire. Il se fixe aussi sur les récepteurs béta (ovaire et prostate) avec un effet inverse qui est l’inhibition de la prolifération cellulaire. De même certaines hormones stéroïdes sexuelles « mâles » tel que la testostérone et la dyhydrotestostérone agissent principalement au niveau des testicules mais aussi au niveau des ovaires et des surrénales. Quant aux hormones sexuelles « femelles », principalement produites par les ovaires, elles sont néanmoins aussi produites en petites quantité par les testicules, les tissus adipeux et les surrénales des deux sexes. Enfin du point de vue sensibilité, celle du système hormonal est telle qu’un changement aussi minime soit-il de l’activité hormonale peut avoir un impact plus ou moins important, selon le cas, sur des mécanismes homéostasiques très importants du corps humain.

endocriniennes, aussi bien chez les animaux que chez l’homme, dues à un grand nombre de substances chimiques naturelles ou produites par l’homme et disséminées dans l’environnement. Concept relativement récent apparu dans les années 1990, le terme « perturbateurs endocriniens » (PE) n’a pas encore de définition vraiment consensuelle. Pour la communauté européenne (5), un PE est une substance étrangère à l’organisme qui produit des effets délétères sur l’organisme ou sur sa descendance, à la suite d’une modification de la fonction hormonale. Aux Etats Unis l’agence Américaine de l’environnement (EPA), défini un PE comme étant un agent exogène qui interfère avec la production, la libération, le transport, le métabolisme, la liaison, l’action ou l’élimination des ligands naturels responsables du maintien de l’homéostasie et de la régulation du développement de l’organisme (6). On notera que cette définition ne fait pas référence aux effets trans-générationnels. A l’heure actuelle, la définition la plus communément admise est celle élaborée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 2002. « un perturbateur endocrinien (PE) désigne une substance (ou un mélange) exogène qui altère la (les) fonction(s) de l’appareil (du système) endocrinien et induit en conséquence des effets nocifs (adverses) sur la santé d’un organisme intact, ou de ses descendants, ou au sein de (sous-) populations »(7). Plus tard complétée par la notion de perturbateur endocrinien potentiel, la définition devient : « un perturbateur endocrinien potentiel est une substance (ou un mélange) exogène, possédant des propriétés susceptibles d’induire une perturbation endocrinienne dans un organisme intact, ou chez ses descendants ou au sein de (sous-)populations » (7). En effet les effets des PE ne sont pas forcément immédiats. Dans certains cas, les symptômes et/ou les pathologies ne se manifestent qu’à l’âge adulte, alors que dans d’autre cas ils ne se manifestent qu’après une ou plusieurs générations. L’un des exemples qui illustre le mieux ce phénomène est le cas du Distilbène. Cette capacité essentielle

Perturbateurs endocriniens. Historiquement les perturbations endocriniennes ont commencés à attirer l’attention des chercheurs dans les années 1950 suite à des observations dans le règne animal (2) et plus particulièrement chez les poissons (3) . Mais il a fallu attendre 1992 pour que certains composés chimiques soient qualifiés de perturbateurs endocriniens (4). En effet, et du point de vue historique le terme de perturbateur endocrinien (endocrine disruptor) est apparu aux Etats Unis en 1991 lors d’un colloque organisé dans le Wisconsin (4) où des scientifiques rapportaient la possibilité de perturbations 6


d’induction de perturbation hormonales chez les descendants pose le problème de l’incorporation des impacts environnementaux dans l’épigénome. Historiquement, au cours des dernières décennies, diverses études scientifiques ont mis en évidence une évolution de la fréquence de pathologies, touchant notamment les organes de la reproduction et/ou des altérations de la fertilité. Ainsi, de fortes préoccupations sont exprimées sur l’impact sanitaire potentiel de substances, présentes dans l’environnement ou dans des produits de consommation, sur le système hormonal. Actuellement la compréhension du rôle joué par ces PE, de par leurs modalités d’action, ainsi que de par l’impact de leurs effets dans l’accroissement de certaines pathologies, fait l’objet de controverses scientifiques et même sociétales. Il n’en demeure pas moins qu’au niveau de la faune sauvage, les effets rapportés par les différents auteurs sont essentiellement des malformations des organes génitaux, des anomalies du comportement sexuel, ainsi qu’une baisse de la fertilité pouvant conduire à la disparition de populations entières. Ces perturbations sont confirmées expérimentalement, tout au moins, en ce qui concerne l’exposition au Bisphénol A, de souris et de rats en période prénatale et néo-natale. En effet il a été constaté chez souris et rats des malformations génitales (6), une augmentation de la taille de la prostate (8), une diminution de la production du sperme (6, 9-11), une puberté précoce chez les femelles, une hyperactivité avec agressivité, des anomalies des noyaux gris centraux et une diminution de la dopamine ainsi que des cancers testiculaires (12).

avec les cellules cibles des hormones naturelles en se liant à leurs récepteurs, soit encore par perturbation de la production, du transport ou de la régulation de l’hormone elle-même ou de son récepteur. La particularité et la complexité de leurs actions rendent leurs études et l’établissement de valeurs seuils, sans danger, plus difficiles. En dehors de la controverse quant effets liées aux faibles doses d’une manière chronique, traditionnellement l’évaluation et la gestion des risques se basent sur la notion de risque acceptable lui-même basé sur le précepte de Paracelse, qui spécifie que « c’est la dose qui fait le poison ». Cette notion, qui sous-tend que le risque est d’autant plus réduit que la dose est faible, a l’intérêt primordial qui est de permettre la possibilité de définir des seuils de risques acceptables, et par-delà concilier l’utilisation de produits dangereux avec la prévention des risques. Mais cette approche traditionnelle, à la base de toute une réglementation existante, a été rendue obsolète par les travaux sur les perturbateurs endocriniens, tout au moins en ce qui concerne l’action de ces derniers sur les organismes. En effet, les effets adverses de ces PE ne suivent pas ce précepte mais dépendent de nombreux autres facteurs tels que les fenêtres d’exposition, les vulnérabilités individuelles, la durée d’exposition etc. . . Il est actuellement évident qu’avec les PE, un nouveau paradigme s’impose. En effet, entre autre conséquence de ce nouveau paradigme, et pour paraphraser Paracelse la citation devient : plutôt que la dose c’est la durée d’exposition qui fait le poison. Avec les PE, la question qui se pose actuellement n’est pas tant le changement de paradigme, mais l’éventualité de la coexistence de plusieurs paradigmes dans un même régime réglementaire. Mécanisme d’action et modes Les études sur les PE posent donc la question de l’exposition chronique à de faibles doses et de leurs d’action des PE. effets à long terme sur la santé et l’environnement. La conséquence est que ce nouveau précepte pose difLes PE dont le mécanisme, probablement complexe férents problèmes dont celui de l’origine des cancers, et encore mal connu, agissent soit par imitation de de la multiplication des allergies, de l’augmentation l’hormone naturelle et son remplacement dans les de la fréquence de certaines pathologies telles que le processus biologiques hormonaux, soit par interaction 7


Epigénétiques et PE

type 2 du diabète et d’une manière générale de toutes perturbations endocriniennes potentielle. Il faut dire que du point de vue dose-effet, dans certaines situations, l’exposition à des faibles doses pourrait avoir un impact plus important que l’exposition à des doses élevées. Cette particularité est due au fait que les relations dose-réponse sont en effet non-linéaires, et se présentent sous la forme d’une courbe en U ou en U inversé. Ainsi, le principe de Paracelse ne peut donc s’appliquer pour les PE. De plus du fait de la multiplicité des substances présentes en même temps (effet cocktail), l’anticipation des effets devient quasiment impossible surtout lorsque se superpose à cela l’effet « fenêtre d’exposition » ou « fenêtre de vulnérabilité ». Cette dernière est un élément important dont il faut tenir compte dans l’évaluation des effets des PE. En effet ces PE peuvent avoir des effets totalement différents selon les stades de vie des individus. A titre d’exemple, on sait depuis longtemps que les femmes enceintes, les fœtus (9), et les enfants sont particulièrement vulnérables aux perturbateurs endocriniens. Mais des études plus récentes ont même permis de mettre en évidence la survenue d’effets différés, sur la 1ère ou la 2e génération, à la suite d’expositions in utero (8, 12). Actuellement la définition du champ d’action des perturbateurs endocriniens tend à s’élargir. En effet les derniers travaux montrent que certains organes clés qui ne sont pas considéré comme des glandes endocrines, produisent des hormones et apparaissent donc comme des cibles potentielles des PE. Parmi ces nouvelles hormones nous citerons la leptine et l’IGF 1 (insuline-like growth factor). La leptine, secrétée par le tissu adipeux, agit par l’intermédiaire de différents récepteurs sur la satiété, l’équilibre énergétique et la thermorégulation (13) alors que et l’IGF 1 , majoritairement sécrétée par le foie, agirait comme facteur de croissance (14).

Le terme épigénétique désigne les processus moléculaires permettant de moduler l’expression des gènes, mais qui ne sont pas fondés sur des changements dans la séquence de l’ADN (15, 16). D’une manière synthétique, Les mécanismes épigénétiques, pas encore clairement élucidées, permettent à l’individu de transmettre certains caractères acquis à sa descendance. Ces dernières années, la découverte de la faculté de l’environnement de laisser sur l’épigénome des traces qui sont conservées longtemps après l’évènement voire même transmises aux générations suivantes et ce sans même que la séquence de l’ADN soit altérée (17) . Cette action sur l’épigénome est régie par un nouveau paradigme intitulé DOHaD, pour « Developpemental Origins of Health and Disease » traduit par « origines développementales de la santé et des maladies ». Ce paradigme remet en question la séparation entre l’inné et l’acquis, au profit d’une frontière fluctuante et virtuelle (17).

Perturbateurs endocriniens milieu professionnel

en

En milieu professionnel et/ou environnemental, non seulement les sources d’exposition sont nombreuses mais les produits sont tout aussi nombreux et disparates. En effet la liste des molécules suspectes d’effets de perturbateurs, déjà importante, continue à s’enrichir de plusieurs centaines de produits par an. En milieu professionnel, très peu d’études ont étés faites. Il s’agit surtout d’études souvent rétrospectives de type cas-témoins qui ont, pour certaines, rapportés des effets sur les glandes endocrines. Il faut dire que les études, en milieu professionnel, sont d’interprétation assez délicates dans la mesure où les mécanismes d’action ne sont pas clairement 8


élucidés. En effet, du fait de la relation « dose-effet » particulière (en U inversé ou pas) et des mécanismes d’actions mises en cause, les cibles d’action à faible dose et à forte dose pourraient ne pas être les mêmes, d’où la difficulté d’interprétation des résultats et/ou de l’extrapolation à la population générale qui est quant à elle soumise à des doses relativement faibles. Toujours est-il qu’un certain nombre de produits ont étés étudiés.

tains travaux rapportent que l’utilisation de pesticides chlorés et du bromure de méthyle par les applicateurs de plus de 50 ans ont étés associés de façon significative avec le risque de cancer de la prostate (23) . Il est vrai qu’actuellement, le cancer de la prostate, en nette augmentation, est le cancer le plus fréquent chez l’homme. Ses facteurs de risque sont bien identifiés (âge, antécédents familiaux, origine ethnique), et bien que son étiologie reste largement méconnue, la participation de facteurs environnementaux est actuellement fortement suspectée. A ce sujet, divers travaux ont montré, de manière consistante, la présence d’un excès de risque de cancer de la prostate chez les populations agricoles par rapport à la population générale. Des études chez les applicateurs de plus de 50 ans montrent une association significative entre le cancer de la prostate et l’utilisation de pesticides chlorés et de bromure de méthyle (23, 24). D’autres études rapportent une liaison tout aussi significative entre l’utilisation des pesticides organochlorés et le cancer de la prostate (2527). Enfin d’autres auteurs ont soit rapporté un excès de risque non significatif de cancer de la prostate par rapport aux témoins (28) soit aucune association significative (29) entre l’utilisation de ces produits et le cancer de la prostate. En ce qui concerne le cancer du sein, les résultats sont tout aussi contradictoires. Si certains auteurs concluent à une liaison significative avec l’exposition aux pesticides (30, 31) en revanche la majorité des études (24) ne rapportent aucune liaison significative (24, 32-35). Enfin en ce qui concerne les autres types de cancer, dans une méta analyse Bassil et al (36) concluent à une association positive entre l’exposition aux pesticides et les lymphomes non hodgkiniens, les leucémies ainsi qu’avec les tumeurs du cerveau et de la prostate. Ces associations sont plus fréquentes lors d’expositions fortes et prolongées. D’autres actions perturbatrices des hormones ont étés attribués aux pesticides. Ces derniers semblent induire une obésité et un dia-

Pesticides. De nombreuses études ont étés faites sur les pesticides, chez les agriculteurs et plus particulièrement chez les épandeurs (18). Etudier les pesticides n’est pas une tâche aisée du fait de la grande diversité des familles chimiques et des matières actives. En effet près de 2 000 produits ont été mis sur le marché depuis la deuxième moitié du XXe siècle, et bien que l’on dénombre en 2004 sur Medline et Toxline plus de 45 000 articles scientifiques traitant des pesticides, dont 13 000 intéressent l’homme (19), les connaissances demeurent encore fragmentaires voire imprécises. Certains pesticides tels que les organochlorés sont dangereux pour la fonction de reproduction. Cette spécificité d’action est due au fait que ces derniers possèdent des propriétés oestrogéniques ou anti-androgéniques, alors que d’autres ont plutôt des effets anti-oestrogéniques (20). Les études réalisées auprès de populations de sexe masculin consultant pour infertilité montrent que l’exposition professionnelle aux pesticides est significativement associée à des caractéristiques du sperme situé en dessous du seuil de procréation adéquate.(21, 22). En matière de cancer, les populations exposées aux pesticides ont aussi fait l’objet de nombreuses études dont les résultats sont assez contradictoires. La majorité des travaux se sont focalisés sur la relation que peut avoir l’exposition aux pesticides sur la survenue du cancer de la prostate. En effet cer9


bète de type 2 chez l’homme (37). En effet d’après certains auteurs, le métabolisme du glucose et des lipides semble être le plus impacté par ces cocktails de polluants, renforçant l’hypothèse d’une action continue de certains pesticides (Organophosphorés et organochlorés) sur le diabète de type 2 (38) et l’obésité (39, 40) . De même les expériences in vivo ont permis de rapporter qu’un mélange de pesticides à faible dose induit une obésité et une intolérance au glucose (41).

Bisphénol A Composé chimique utilisé pour la synthèse des plastiques et des résines servant à la fabrication de nombreux produits de la vie quotidienne (alimentaires et non alimentaires), le bisphénol A (BPA) le composé chimique le plus produit dans le monde, avec plus de 2 millions tonnes en 2003 (42) . En constante évolution, sa demande mondiale est en augmentation annuelle de 6 à 10 % par an. Il a la capacité de migrer de ses contenants vers l’aliment ou la boisson qui est à son contact, pouvant ainsi être ingéré. C’est un oestromimétique (43, 44), qui a donc la capacité de se fixer sur les récepteurs alpha et béta des œstrogènes mais son action est environ 1 000 fois inférieure à celle de l’œstradiol (8). Son implication dans les troubles de la reproduction est donc fortement suspectée. Mais d’autres études expérimentales sur souris ont mis l’accent sur d’autres modes d’action. Il entrainerait des dommages au niveau du foie (44-46) , perturbe la fonction des cellules β pancréatiques (46, 47), et des hormones thyroïdiennes (46, 48) et favoriserait l’obésité (46, 49) ainsi que des cancers mammaires (50) et des cancers testiculaires. En effet des études ont rapportés que Le bisphénol A, à dose très faible, correspondant aux doses retrouvées dans le sang du cordon des nouveau-nés garçons (51) , c’est à dire de l’ordre du nanomolaire est capable de stimuler , in vitro, la prolifération des cellules séminomateuses (52). La courbe dose/réponse n’est pas linéaire mais en U renversé témoignant d’une double action du bisphénol A selon la dose et via les deux récepteurs totalement distincts (53).

Dioxines Terme générique regroupant deux hydrocarbures aromatiques polycycliques chlorés (HAPC) : les polychloro-dibenzo-para dioxines (PCDD) et les polychlorodibenzofuranes (PCDF), ce sont des composés aromatiques dérivés du benzène mis au-devant de la scène par la catastrophe de Seveso en 1976. Des études des conséquences à long terme de cette catastrophe ont montré un risque accrus de cancers des tissus hématopoïétiques et lymphatiques (54) ainsi que d’autres types de cancers (rectum chez les hommes et des voies biliaires chez les femmes)(55). Les résultats montrent également une modification du sexe ratio en faveur des filles en accord avec les modèles animaux (55). Parabènes Les parabènes sont des composés constitués d’un seul cycle aromatique avec un groupement OH et un groupement ester en position para. Utilisés comme conservateurs surtout dans le domaine de la cosmétique et des médicaments, on peut les retrouver à l’état naturel dans certains aliments tels que les fruits rouges les oignons. Médiatisés ces dernières années, ce sont aussi des additifs alimentaires identifiés sur les étiquettes par E214 jusqu’à E 219 qui ont une activité oestrogénique (56). Métaux. De nombreux métaux agissent sur le système endocrinien, en particulier le plomb, l’argent, le cadmium, le chrome et le manganèse. Les effets induits par le plomb, de par son ubiquité et son importance industrielle a suscité de nombreuses études. Le plomb minéral a de tout temps été considéré comme étant un toxique pur, régit par le paradigme de Paracelse, bien que dans le domaine endocrinien apparaissent des divergences dans les travaux de différents auteurs. Ces différences dans les résultats des travaux sont en général expliquées par la répartition tricompartimentale ainsi que par le caractère cumulatif de ce toxique. En ce qui nous concerne la première communication (57) nous a permis de suspecter, en 2001, l’éventualité d’une perturbation endocrinienne par le plomb minéral. Par la suite différents travaux (10, 11) nous ont permis de constater que l’exposition plus ou moins importante à ce toxique induisait différentes anomalies du spermogramme ainsi que des perturbations hormonales. 10


L’étude faite par Boukerma et al (10) sur 25 travailleurs montre des perturbations dans 48% des cas touchant avec approximativement la même fréquence l’ensemble des groupes d’âges. Ces anomalies sont représentées par 24% d’asthénospermie, 20% d’ hypospermie et de nécrospermie, 8% d’oligospermie, et 4% de tératospermie. Quant aux hormones, il a été noté une augmentation de la FSH, de la LH et de la prolactine dans respectivement 20%, 36% et 10% et une diminution de ces hormones dans respectivement 8%, 4% et 12% des cas. Ces perturbations apparaissent pour des plombémies relativement basses (entre 25µg/ml et 55 µg/ml. Une autre étude faite 4 années plus tard sur 30 autres travailleurs (11) qui a rapportés sensiblement les mêmes résultats. Ces perturbations du spermogramme (58-62) et des hormones ont aussi été rapportés par de nombreux auteurs (6365). Néanmoins ces perturbations sont différentes d’une étude à une autre. Par ailleurs le plomb entraine aussi une baisse de la libido chez l’homme (10, 64). D’autres travaux sur la perturbation des hormones thyroïdiennes ont étés faits. Certains auteurs rapportaient un effet perturbateur (66-69) d’autres pas (70) . Cependant cet effet perturbateur se fait sur certaines hormones thyroïdiennes et pas sur d’autres (10). De plus les hormones thyroïdiennes perturbées sont différentes d’un auteur à un autre. En ce qui nous concerne dans une étude cas témoin, les résultats montraient que les hormones thyroïdiennes sont significativement perturbées par rapport aux témoins. Les résultats montrent aussi que ces perturbations qui sont dans les limites de la normalité apparaissent après deux à trois mois d’exposition (71) . De plus l’étude des niveaux d’exposition montre que certaines perturbations apparaissent à de fortes doses et d’autres à des doses plus faibles, inférieures à 60 µg/dl (72). En ce qui concerne l’hypertension artérielle, les résultats sont mitigés et quelquefois même contradictoires, mais de nombreuses études (73-75) incriminent la responsabilité du plomb dans le développement de cette pathologie. Des études expérimentales montrent que le plomb peut modifier le métabolisme des catécholamines et des hormones contrôlées par l’axe hypothalamo-hypophysaire et ainsi affecter le système kallikréine-kinine (76, 77). Dans différentes expériences rapportées par Victery (78), il a été

observé des hypertensions à fortes doses, mais la néphrotoxicité du plomb pourrait avoir contribué à son développement, étant donné que dans d’autres expériences à forte dose aucune hypertension n’a été observée. En revanche, les expériences à dose plus faible ont systématiquement démontré un effet hypertenseur. L’auteur conclue que dans l’ensemble, les données suggèrent une réponse à la dose de type biphasique. Ce type de réponse tout au moins en ce qui concerne la pression artérielle systolique a été dans notre étude suggérant, entre autres actions possibles, une action perturbatrice endocrinienne (73). En ce qui concerne l’induction des cancers par le plomb, un groupe d’experts réunis en 1980 par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a conclu que le plomb et ses dérivés inorganiques étaient potentiellement cancérogènes pour l’homme (groupe 2B) (lARC, 1980). Ce jugement était principalement fondé sur la connaissance du pouvoir cancérogène des sels de plomb chez le rat et la souris (rein et gliomes). La plupart des études humaines étaient jugées insuffisamment documentées. mais certains auteurs rapportent des cancers du rein (79). Dans une méta analyse, Bofetta et al (80) concluent au fait qu’une forte exposition au plomb constitue une certaine preuve étayant l’hypothèse d’une association entre l’estomac et le cancer du poumon et l’exposition au plomb. Néanmoins cet auteur ajoute que la principale limitation est que les risques d’excès ne tiennent pas compte des facteurs de confusion potentiels tel que les autres expositions professionnelles, le tabagisme et les habitudes alimentaire (80). Pour notre part dans une étude faite en 2001 nous avions rapportés deux cas de cancer du rein chez deux travailleurs exposés au plomb au niveau de deux entreprises différentes de par le process d’utilisation de ce toxique, et un cancer du pancréas (81). Pour ce qui concerne le cancer du poumon, une étude sur une cohorte de 600 travailleurs d’une fabrique de batteries a montré un excès de mortalité par cancer en général, et par cancer du tractus respiratoire (82) . Une autre étude suédoise portant sur près de 4000 fondeurs de plomb a montré une incidence accrue de cancers pulmonaires, particulièrement parmi les ouvriers les plus intensément exposés (83). Cancers et perturbateurs endocriniens Il existe probablement un 11


lien entre l’augmentation depuis trente ans des cancers dits hormonodépendants (sein, prostate. . . ) et l’exposition à certains PE tel que le bisphénol A, les phtalates ou les parabènes. A ce propos, différentes études épidémiologiques ont montré, au cours des 50 dernières années, une augmentation de l’incidence des cancers du testicule(84, 85) au cours des cinquante dernières années. D’autres études ont aussi rapportés une augmentation significative des malformations congénitales de l’appareil reproducteur masculin (cryptorchidie et hypospadias) (84), associée à une détérioration probable de la production spermatique dans l’espèce humaine (10, 11). Les études sont assez limitées par la présence environnementale de nombreux perturbateurs endocriniens rendant quasiment impossible toute étude épidémiologique de type cas-témoin. Cette difficulté est accentuée par le fait que la cancérogenèse est un processus lent, multifactoriel où interviennent des facteurs environnementaux, professionnels et même de mode de vie ainsi que par le fait qu’il faille tenir compte des nouveaux mécanismes tels que les modifications épigénétiques qui permettent la possibilité d’induction transgénérationnelle après exposition des parents.

Conclusion Les perturbateurs endocriniens, substances ou mélange de différentes substances d’origine naturelle ou artificielle, de par leurs capacités d’interférer avec le système endocrinien peuvent avoir différents effets nocifs sur des fonctions essentielles des organismes humains et aussi animaux. Objets de préoccupations environnementales légitimes, leurs aspects professionnels ne doit pas pour autant être négligé.

Bibliographie 1. Ménager M-T, Goyffon M, Garnier-Laplace J. Toxicologie nucléaire environnementale et humaine. BIOFUTUR. 2009;295:1. 2. Carson R. Silent spring: Houghton Mifflin Harcourt; 2002.

3. Matthiessen P, Sumpter JP. Effects of estrogenic substances in the aquatic environment. Fish ecotoxicology: Springer; 1998. p. 319-35. 4. Colborn T, Clement C. Chemically-induced alterations in sexual and functional development: the wildlife/human connection: Princeton Scientific Pub. Co.; 1992. 5. European Workshop on the Impact of Endocrine Disrupters on Human Health and Wildlife W, Royaume-Uni, 1996, European Union Report EUR17459. 6. Kavlock RJ, Daston GP, DeRosa C, Fenner-Crisp P, Gray LE, Kaattari S, et al. Research needs for the risk assessment of health and environmental effects of endocrine disruptors: a report of the US EPAsponsored workshop. Environmental health perspectives. 1996;104(Suppl 4):715. 7. WHO U. State of the science of endocrine disrupting chemicals 2012: an assessment of the state of the science of endocrine disruptors prepared by a group of experts for the United Nations Environment Programme and World Health Organization. Geneva, WHO. 2013. 8. Cravedi J-P, Zalko D, Savouret J-F, Menuet A, Jégou B. Le concept de perturbation endocrinienne et la santé humaine. médecine/sciences. 2007;23(2):198204. 9. Vom Saal FS, Cooke PS, Buchanan DL, Palanza P, Thayer KA, Nagel SC, et al. A physiologically based approach to the study of bisphenol A and other estrogenic chemicals on the size of reproductive organs, daily sperm production, and behavior. Toxicology and Industrial Health. 1998;14(1-2):239-60. 10. Boukerma Z, Bouakaz M, Hassad S, Farah T. Fertility of the male workers and inorganic lead exposure. Tijdschrift voor toegepaste Arbowetenschap (TtA). 2004;2 (supplement):22. 11. Boukerma Z. Exposition chronique au plomb inorganique : action sur le système reproducteur de l’homme. Infotox. 2008(29):2. 12. Toppari J, Larsen JC, Christiansen P, Giwercman A, Grandjean P, Guillette Jr LJ, et al. Male reproductive health and environmental xenoestrogens.

12


Environmental health perspectives. 1996;104(Suppl 4):741. 13. Bruneau G, Vaisse C, Caraty A, Monget P. La leptine: une clef pour la reproduction. 1999. 14. Laron Z. Insulin-like growth factor 1 (IGF1): a growth hormone. Molecular Pathology. 2001;54(5):311. 15. Bird A. Perceptions of epigenetics. Nature. 2007;447(7143):396-8. 16. Gabory A, Attig L, Junien C. Developmental programming and epigenetics. The American journal of clinical nutrition. 2011;94(6 Suppl):1943s-52s. 17. Junien C, Panchenko P, Pirola L, Amarger V, Kaeffer B, Parnet P, et al. Le nouveau paradigme de l’origine développementale de la santé et des maladies (DOHaD)-Épigénétique, environnement: preuves et chaînons manquants. médecine/sciences. 2016;32(1):27-34. 18. Pillière F. Perturbateurs endocriniens et risques professionnels. EMC-Toxicologie-Pathologie. 2005;2(1):43-53. 19. Multigner L. Effets retardés des pesticides sur la santé humaine. Environnement, Risques & Santé. 2005;4(3):187-94. 20. Ayotte P, Dewailly É, Brisson J. L’exposition aux composés organochlorés estrogéniques et le cancer du sein. Bulletin d’information en santé environnementale. 1994;5(4):1-4. 21. Bigelow PL, Jarrell J, Young MR, Keefe TJ, Love EJ. Association of semen quality and occupational factors: comparison of case-control analysis and analysis of continuous variables. Fertility and sterility. 1998;69(1):11-8. 22. Oliva A, Spira A, Multigner L. Contribution of environmental factors to the risk of male infertility. Human Reproduction. 2001;16(8):1768-76. 23. Alavanja MC, Samanic C, Dosemeci M, Lubin J, Tarone R, Lynch CF, et al. Use of agricultural pesticides and prostate cancer risk in the Agricultural Health Study cohort. American journal of epidemiology. 2003;157(9):800-14. 24. Xu X, Dailey AB, Talbott EO, Ilacqua VA, Kearney G, Asal NR. Associations of serum concentra-

tions of organochlorine pesticides with breast cancer and prostate cancer in US adults. Environmental health perspectives. 2010;118(1):60. 25. Dich J, Wiklund K. Prostate cancer in pesticide applicators in Swedish agriculture. The Prostate. 1998;34(2):100-12. 26. Fleming LE, Bean JA, Rudolph M, Hamilton K. Cancer incidence in a cohort of licensed pesticide applicators in Florida. Journal of occupational and environmental medicine. 1999;41(4):279-88. 27. Ritchie JM, Vial SL, Fuortes LJ, Guo H, Reedy VE, Smith EM. Organochlorines and risk of prostate cancer. Journal of occupational and environmental medicine. 2003;45(7):692-702. 28. Buranatrevedh S, Roy D. Occupational exposure to endocrine-disrupting pesticides and the potential for developing hormonal cancers. Journal of Environmental Health. 2001;64(3):17. 29. Mozzachio AM, Rusiecki JA, Hoppin JA, Mahajan R, Patel R, Beane-Freeman L, et al. Chlorothalonil exposure and cancer incidence among pesticide applicator participants in the agricultural health study. Environmental research. 2008;108(3):400-3. 30. Charlier C, Albert A, Herman P, Hamoir E, Gaspard U, Meurisse M, et al. Breast cancer and serum organochlorine residues. Occup Environ Med. 2003;60(5):348-51. 31. Wolff MS, Toniolo PG, Lee EW, Rivera M, Dubin N. Blood levels of organochlorine residues and risk of breast cancer. Journal of the National Cancer Institute. 1993;85(8):648-52. 32. Ward EM, Schulte P, Grajewski B, Andersen A, Patterson DG, Jr., Turner W, et al. Serum organochlorine levels and breast cancer: a nested case-control study of Norwegian women. Cancer epidemiology, biomarkers & prevention : a publication of the American Association for Cancer Research, cosponsored by the American Society of Preventive Oncology. 2000;9(12):1357-67. 33. Wolff MS, Toniolo PG, Lee EW, Rivera M, Dubin N. Blood levels of organochlorine residues and risk of breast cancer. JNCI: Journal of the National Cancer

13


Institute. 1993;85(8):648-52. 34. Zheng T, Holford T, Tessari J, Mayne S, Zahm S, Owens P, et al. Oxychlordane and trans-nonachlor in breast adipose tissue and risk of female breast cancer. Journal of epidemiology and biostatistics. 2000;5(3):153-60. 35. Calle EE, Frumkin H, Henley SJ, Savitz DA, Thun MJ. Organochlorines and breast cancer risk. CA: a cancer journal for clinicians. 2002;52(5):301-9. 36. Bassil KL, Vakil C, Sanborn M, Cole D, Kaur JS, Kerr K. Cancer health effects of pesticides: systematic review. Canadian Family Physician. 2007;53(10):1704-11. 37. Garrigues J-C. Nouvelle approche métabolomique appliquée à la mesure de l’exposition aux faibles doses de contaminants chimiques: incidence des pesticides et POP sur l’obésité et le diabète de type 2. Bulletin de veille scientifique Santé Environnement Travail de l’ANSES. 2017(31):31-5. 38. Lee D-H, Lind PM, Jacobs DR, Salihovic S, Van Bavel B, Lind L. Polychlorinated biphenyls and organochlorine pesticides in plasma predict development of type 2 diabetes in the elderly: the prospective investigation of the vasculature in Uppsala Seniors (PIVUS) study. Diabetes care. 2011;34(8):1778-84. 39. Rosenbaum PF, Weinstock RS, Silverstone AE, Sjodin A, Pavuk M. Metabolic syndrome is associated with exposure to organochlorine pesticides in Anniston, AL, United States. Environ Int. 2017;108:11-21. 40. Lee D-H, Lind L, Jacobs Jr DR, Salihovic S, van Bavel B, Lind PM. Associations of persistent organic pollutants with abdominal obesity in the elderly: The Prospective Investigation of the Vasculature in Uppsala Seniors (PIVUS) study. Environment international. 2012;40:170-8. 41. Lukowicz C, Ellero-Simatos S, Mselli-Lakhal L, Régnier M, Lasserre F, Polizzi A, et al. L’exposition à un mélange de pesticides à faible dose induit obésité et intolérance au glucose in vivo. Diabetes & Metabolism. 2017;43(2):A91. 42. Burridge E. Bisphenol A: product profile. Eur Chem News. 2003;17:14-20. 43. Takeuchi T, Tsutsumi O, Ikezuki Y, Takai Y, 14

Taketani Y. Positive relationship between androgen and the endocrine disruptor, bisphenol A, in normal women and women with ovarian dysfunction. Endocrine journal. 2004;51(2):165-9. 44. Elsby R, Maggs JL, Ashby J, Park BK. Comparison of the modulatory effects of human and rat liver microsomal metabolism on the estrogenicity of bisphenol A: implications for extrapolation to humans. The Journal of pharmacology and experimental therapeutics. 2001;297(1):103-13. 45. Nakagawa Y, Tayama S. Metabolism and cytotoxicity of bisphenol A and other bisphenols in isolated rat hepatocytes. Archives of toxicology. 2000;74(2):99-105. 46. Lang IA, Galloway TS, Scarlett A, Henley WE, Depledge M, Wallace RB, et al. Association of urinary bisphenol A concentration with medical disorders and laboratory abnormalities in adults. Jama. 2008;300(11):1303-10. 47. Ropero AB, Alonso-Magdalena P, Garcia-Garcia E, Ripoll C, Fuentes E, Nadal A. Bisphenol-A disruption of the endocrine pancreas and blood glucose homeostasis. International journal of andrology. 2008;31(2):194-200. 48. Moriyama K, Tagami T, Akamizu T, Usui T, Saijo M, Kanamoto N, et al. Thyroid hormone action is disrupted by bisphenol A as an antagonist. The Journal of clinical endocrinology and metabolism. 2002;87(11):5185-90. 49. Newbold RR, Padilla-Banks E, Jefferson WN, Heindel JJ. Effects of endocrine disruptors on obesity. International journal of andrology. 2008;31(2):201-8. 50. Jenkins S, Raghuraman N, Eltoum I, Carpenter M, Russo J, Lamartiniere CA. Oral Exposure to Bisphenol A Increases DimethylbenzanthraceneInduced Mammary Cancer in Rats. Environmental Health Perspectives. 2009;117(6):910-5. 51. Fenichel P, Dechaux H, Harthe C, Gal J, Ferrari P, Pacini P, et al. Unconjugated bisphenol A cord blood levels in boys with descended or undescended testes. Human reproduction. 2012;27(4):983-90. 52. Fénichel P, Brucker-Davis F. Perturbateurs endocriniens environnementaux et cancer du sein:


de nouveaux facteurs de risque? Gynécologie Obstétrique & Fertilité. 2008;36(10):969-77. 53. Bouskine A, Nebout M, Brücker-Davis F, Benahmed M, Fenichel P. Low doses of bisphenol A promote human seminoma cell proliferation by activating PKA and PKG via a membrane G-protein– coupled estrogen receptor. Environmental health perspectives. 2009;117(7):1053. 54. Pesatori AC, Consonni D, Rubagotti M, Grillo P, Bertazzi PA. Cancer incidence in the population exposed to dioxin after the "Seveso accident": twenty years of follow-up. Environmental Health. 2009;8(1):39. 55. Pesatori AC, Consonni D, Bachetti S, Zocchetti C, Bonzini M, Baccarelli A, et al. Short-and longterm morbidity and mortality in the population exposed to dioxin after the “Seveso accident”. Industrial health. 2003;41(3):127-38. 56. Byford J, Shaw L, Drew M, Pope G, Sauer M, Darbre P. Oestrogenic activity of parabens in MCF7 human breast cancer cells. The Journal of steroid biochemistry and molecular biology. 2002;80(1):49-60. 57. Boukerma Z, Bouakaz M. . Action du plomb minéral sur la fertilité des travailleurs exposés VIèmes Journées Médicochirurgicales de Sétif 24-25 octobre 2001. 58. Sallmen M. Exposure to lead nd male fertility. IJOMEH 2001;14,No. 3:219-22. 59. Robins TG, Bornman M, Ehrlich RI, Cantrell AC, Pienaar E, Vallabh J, et al. Semen quality and fertility of men employed in a South African lead acid battery plant. 1997. 60. Queiroz EKRd, Waissmann W. Occupational exposure and effects on the male reproductive system. Cadernos de Saúde Pública. 2006;22(3):485-93. 61. Queiroz EKRd, Waissmann W. Exposição ocupacional e efeitos sobre o sistema reprodutor masculino (Occupational exposure and effects on the male reproductive system). Cad Saúde Pública 2006;22(3):485-93. 62. NJ A, M E-H, M G, R M, M. M. Sperm chromatin structure, semen quality and lead in blood and seminal fluid of infertile men. Int J Occup Environ

15

Med. 2011 2(1):27-36. 63. T.P N, H.H G, Y.L N, H.Y O, C.N O, K.S C, et al. Male endocrine functions in workers with moderate exposure to lead. Br J Ind Med. 1991;48(7):485-91. 64. Braunstein G, Dahlgren J, Loriaux DL. Hypogonadism in chronically lead-poisoned men. Infertility. 1978;1(1):33-51. 65. Rodamilans M, Osaba MJM, To-Figueras J, Fillat FR, Marques JM, Perez P, et al. Lead toxicity on endocrine testicular function in an occupationally exposed population. Human toxicology. 1988;7(2):1258. 66. Bledsoe ML, Pinkerton LE, Silver S, Deddens JA, Biagini RE. Thyroxine and free thyroxine levels in workers occupationally exposed to inorganic lead. Environmental health insights. 2011;5:EHI. S7193. 67. Tuppurainen M, Wägar G, Kurppa K, Sakari W, Wambugu A, Fröseth B, et al. Thyroid function as assessed by routine laboratory tests of workers with long-term lead exposure. Scandinavian journal of work, environment & health. 1988:175-80. 68. Dundar B, Öktem F, Arslan MK, Delibas N, Baykal B, Arslan Ç, et al. The effect of long-term low-dose lead exposure on thyroid function in adolescents. Environmental research. 2006;101(1):140-5. 69. Singh B, Chandran V, Bandhu HK, Mittal BR, Bhattacharya A, Jindal SK, et al. Impact of lead exposure on pituitary-thyroid axis in humans. Biometals. 2000;13(2):187-92. 70. Erfurth EM, Gerhardsson L, Nilsson A, Rylander L, Schütz A, Skerfving S, et al. Effects of lead on the endocrine system in lead smelter workers. Archives of Environmental Health: An International Journal. 2001;56(5):449-55. 71. Boukerma Z, Behlouli A-L, Djabi F. Effect of inorganic lead on thyroid function of exposed workers. Italian Journal of Occupational and Environmental Hygiene. 2014;5(3&4). 72. Schumacher C, Brodkin CA, Alexander B, Cullen M, Rainey PM, Van Netten C, et al. Thyroid function in lead smelter workers: absence of subacute or cumulative effects with moderate lead burdens. International archives of occupational and environmental


health. 1998;71(7):453-8. 73. Boukerma Z, Rahmani N, Berrah N. Relationship between blood pressure and occupational exposure to lead in a manufacturing company of accumulators. Ital J Occup Environ Hyg. 2012;3(4):190 - 5. 74. Alghasham AA, Meki ARMA, Ismail HAS. Association of Blood Lead level with elevated Blood Pressure in Hypertensive Patients. Int J Health Sci (Qassim). 2011;5(1):17-27. 75. Telisman S, Pizent A, Jurasović J, Cvitković P. Lead effect on blood pressure in moderately lead-exposed male workers. Am J Ind Med 2004;45(5):446-54. 76. Boscolo P, Carmignani M. Neurohumoral blood pressure regulation in lead exposure. Environ Health Perspect. 1988;78:101-6. 77. Staessen JA, Roels H, Lauwerys R, Amery A. Lowlevel lead exposure and blood pressure. 1995. 78. Victery W. Evidence for effects of chronic lead exposure on blood pressure in experimental animals: an overview. Environ Health Perspect. 1988;78:71-6. 79. Baker EL, Goyer RA, Fowler BA, Khettry U, Bernard DB, Adler S, et al. Occupational lead exposure, nephropathy, and renal cancer. American journal of industrial medicine. 1980;1(2):139-48. 80. Fu H, Boffetta P. Cancer and occupational exposure to inorganic lead compounds: a meta-analysis of published data. Occupational and Environmental Medicine. 1995;52(2):73-81. 81. Boukerma Z, Benhaddad K, Hassad S, Abbassene S. Exposition aux produits cancérigènes : enquête au niveau de deux entreprises et résultats de surveillance de 15 années. le Journal de la Médecine du Travail (jmt). 2001(5):13-6. 82. Gerhardsson L, Nordberg GF. Lung cancer in smelter workers—interactions of metals as indicated by tissue levels. Scandinavian journal of work, environment & health. 1993:90-4. 83. Lundström N-G, Nordberg G, Englyst V, Gerhardsson L, Hagmar L, Jin T, et al. Cumulative lead exposure in relation to mortality and lung cancer morbidity in a cohort of primary smelter workers. Scandinavian journal of work, environment & health. 1997:24-30.

16

84. Mauduit C, Florin A, Amara S, Bozec A, Siddeek B, Cunha S, et al. Effets à long terme des perturbateurs endocriniens environnementaux sur la fertilité masculine. Gynécologie obstétrique & fertilité. 2006;34(10):978-84. 85. Jouannet P. Le cancer du testicule: facteurs de risque génétiques et environnementaux. Basic and Clinical Andrology. 2012;22(1):10. Figure 1 : Effet, dose-réponse, des perturbateurs endocriniens

Figure 2 : Pression artérielle systolique en fonction de la plombémie moyenne. Tirée de : Boukerma Z, Rahmani N, Berrah N. Relationship between blood pressure and occupational exposure to lead in a manufacturing company of accumulators. Ital J Occup Environ Hyg. 2012;3(4):190 -


Tableau 1: Exemples de familles de molécules à effet perturbateur endocrinien et leur sources potentielles.

17


Impact des facteurs psychosociaux liés au travail sur la santé perçue: étude transversale chez le personnel paramédicale d'un CHU. M.KIBBOUA1, 2, D.NAFAI 3 (1) Service de Médecine du Travail / CHU Blida, (2) Faculté de Médecine, Université de Blida 1, (3) Service de Médecine du Travail , CHU Mustapha Pacha, Alger.

Résumé

Résultats Les résultats de notre enquête montrent que le déséquilibre efforts-récompenses, la violence psychologique, les jours de travail asociaux et les difficultés de conciliation vie professionnelle-vie familiale sont associés à une mauvaise santé perçue.

Conclusion

Notre étude fait ressortir le rôle des facteurs psychosociaux au travail comme facteurs de risque d’une mauvaise santé perçue en milieu de soins. EstomEtudier les liens entre facteurs psychosociaux liés au per les pressions de ces contraintes psychosociales et travail d’une part et la santé perçue d’autre part chez organisationnelles nous paraît indispensable afin de le personnel paramédical d’un CHU. promouvoir la santé de ces soignants. Mots clés : santé perçue, facteurs psychosociaux, personnel paramédical.

Objectif

Matériels et méthodes Il s’agit d’une étude transversale descriptive et analytique par questionnaire qui a concerné un échantillon représentatif de 239 agents paramédicaux. 23 Services ont été identifiés et regroupés par spécialité en services médicaux, services chirurgicaux, plateau technique, et urgences (UMC). L’état de santé perçue a été évalué selon les recommandations de l’OMS par une question unique et traité sous la forme d’une variable binaire. Les facteurs psychosociaux au travail comprenaient des facteurs relatifs aux modèles classiques de KARASEK et de SIEGRIST, aux violences au travail, aux horaires de travail, aux exigences émotionnelles et aux conflits de valeurs. L’association entre facteurs psychosociaux au travail et santé perçue a été étudiée à l’aide de régressions logistique binaire.

Abstract Objective Study the links between psychosocial factors related to work on the one hand and perceived health on the other hand among paramedical staff of a university hospital center.

Materials and methods This is a descriptive and analytical cross-sectional study using a questionnaire which involved a representative sample of 239 paramedics. 23 Services 18


have been identified and grouped by specialty in medical services, surgical services, technical platform, and emergencies (UMC). The perceived health status was assessed according to WHO recommendations by a single question and treated as a binary variable. Psychosocial factors at work included factors relating to the classic KARASEK and SIEGRIST models, violence at work, working hours, emotional demands and value conflicts. The association between psychosocial factors at work and perceived health was studied using binary logistic regressions.

Results The results of our survey show that effort-reward imbalance, psychological abuse, a social working days and difficulties in reconciling work and family life are associated with perceived poor health.

Conclusion Our study emphasizes the role of psychosocial factors at work as risk factors for perceived poor health in the healthcare setting. Fading the pressures of these psychosocial and organizational constraints seems essential to promote the health of these caregivers. Key words: perceived health, psychosocial factors, paramedical staff.

Introduction. Parmi les instruments de mesure de l’état de santé d’une population , l’indice de « santé perçue » ( c.à.d. la perception qu’a une personne de sa santé générale et qui se réfère non seulement à l’absence de maladie ou de blessure, mais à un bien-être physique, mental et social ) est l’un des indicateurs de santé le plus recommandé par l’organisation mondiale de la santé (OMS) pour le suivi de la santé des individus. Malgré le fait qu’il s’agit d’une information de nature «subjective», la santé perçue présente de nombreux avantages par rapport aux autres indicateurs de santé[1].

Cet indicateur est facile à recueillir et surtout très pertinent. Les recherches ont en effet démontré la robustesse des liens entre l’auto-évaluation de la santé et, d’une part, des indicateurs de santé physique tels que les maladies chroniques [2] et les limitations fonctionnelles [3], et d’autre part, la santé mentale [4] ou encore la mortalité [5, 6, 7, 8]. Les études ont rapporté également que les facteurs de risque psychosociaux (FPS) liés travail étaient des facteurs de risque avérés pour la santé perçue [9]. Les FPS menacent de plus en plus le personnel nos établissements de soins. Pour FANELLO rapporté par LARAQUI[10], les contraintes psychosociales et organisationnelles du travail affectent tout particulièrement le milieu des soins à cause de la spécificité de la profession, de l’augmentation de la charge du travail, des mauvaises conditions du travail, de l’insatisfaction au travail et des difficultés socioéconomiques du personnel de santé, et plus particulièrement, de celui du personnel paramédical, engendrant davantage de difficultés dans l’exercice de leur profession. Toutefois, les recherches concernant l’impact des FPS au travail, comme facteurs de risque d’une mauvaise santé perçue chez le personnel paramédical, sont rares. Ces travaux ont concerné seulement le corps des infirmiers et n’ont abordé que quelques facteurs de l’environnement psychosocial à partir des modèles de KARASEK, de SIEGRIST, de la violence psychologique et du travail posté comme rapportés par MALINAUSKIENE et Coll. [11], qui précisent qu’ une forte demande psychologique, une faible latitude décisionnelle, un faible soutien social ainsi que la violence psychologique sont associés à une mauvaise santé perçue chez des infirmières lituaniennes. GRIEP et coll. [12]abondent dans le même sens et déclarent que « les dimensions des modèles de KARASEK et SIEGRIST sont associées à une mauvaise santé perçue chez des infirmières exerçant dans trois hôpitaux publics au Brésil » alors qu’en ce qui concerne le travail posté, les études ont trouvé qu’il n’y avait pas d’association significative avec la santé

19


perçue [13]. Le métier d’agent paramédical semble constituer un groupe de travailleurs particulier, qui peut être exposé à de nombreux FPS, d’où l’intérêt dans ce travail d’utiliser un large éventail de FPS au travail aussi bien issus de modèles théoriques bien connus ( il s’agit du modèle de KARASEK et du modèle de SIEGRIST) que des concepts émergents, tel que rapportés dans le rapport du Collège français d’expertise sur les risques psychosociaux au travail, comme les violences au travail, les horaires de travail difficiles, les exigences émotionnelles, et les conflits de valeurs [14]. L’objectif de cette étude est d’étudier les liens entre les FPS liés au travail et la santé perçue chez ce personnel.

Critères d’éligibilité Les critères d’inclusion Sont inclus dans notre étude les agents paramédicaux répondant aux critères suivants : • être diplômé de l’école de formation paramédicale et après réforme (Décret exécutif n° 11-92 du 21 Rabie El Aouel 1432 correspondant au 24 février 2011 érigeant des écoles de formation paramédicale en instituts nationaux de formation supérieure paramédicale) de l’institut national de formation paramédicale, • appartenant aux corps cités précédemment, • actifs au poste au moment de l’enquête, • avoir une ancienneté d’au moins une année (pour une bonne intégration au milieu professionnel).

Matériels et méthodes Type d’enquête

Les critères d’exclusion Sont exclus de notre étude, le personnel paramédical :

Il s’agit d’une étude transversale descriptive et analytique par auto-questionnaire.

Population d’étude La population étudiée dans cette enquête est constituée du personnel paramédical d’un CHU situé dans le centre Algérien et appartenant à différents corps : Les auxiliaires médicaux en anesthésie réanimation (AMAR), les sages-femmes, les aides-soignants de santé publique, les infirmiers de santé publique (ISP), les auxiliaires de puériculture de santé publique, les kinésithérapeutes de santé publique, les manipulateurs en imagerie médicale de santé publique et laborantins de santé publique. 23 Services ont été identifiés et regroupés par spécialité en services médicaux, services chirurgicaux, plateau technique, et urgences (UMC).

• occupant un poste administratif. • appartenant à la filière médico-sociale : assistants sociaux de santé publique, assistant médicaux de santé publique.

Mode d’échantillonnage Selon l’étude de BENMESSAOUD [15] : « Syndrome d’épuisement professionnel "burn out" chez le personnel infirmier de deux établissements hospitaliers : le centre hospitalo-universitaire d’Alger et le Centre Pierre et Marie Curie », la prévalence de la mauvaise santé perçue était de 26,4%. Nous avons utilisé ce taux avec une précision de 5% et un intervalle de confiance à 95%. L’effectif total de la population cible était de 1190 et la taille de notre échantillon est de ce fait égale à 239 personnes (l’échantillon représentatif a été calculé à l’aide du logiciel Open-Epi) Chaque infirmier a répondu à un questionnaire qui comprend 3 parties : 20


Partie I : caractéristiques socioprofessionnelles du répondant : qui comprend les renseignements généraux du répondant : l’âge, le sexe, La situation familiale, nombre d’enfants à charge, le type du service, le corps professionnel ; le grade, et l’ancienneté à l’hôpital. Partie II : Les facteurs psychosociaux au travail : Les facteurs psychosociaux classiques ont été évalués à l’aide de deux instruments : le modèle du job-strain de KARASEK [16]et le modèle du déséquilibre efforts récompenses de SIEGRIST [17]. Quant aux FPS émergents, ils ont été évalués à l’aide de questions supplémentaires en relation avec les violences au travail, les horaires de travail difficiles, les exigences émotionnelles et les conflits de valeur.

A l’aide des variables binaires des 03 principales dimensions de ce modèle, sont calculés, d’une part, le « job-strain » qui est la combinaison d’une forte demande psychologique et d’une faible latitude décisionnelle, et d’autre part, l’« iso-strain » qui est la combinaison du job-strain et d’un soutien social faible. • Le modèle de SIEGRIST

La version utilisée du questionnaire de SIEGRIST est la version française traduite et validée en 2000 puis modifiée en 2004 selon les recommandations de SIEGRIST lui-même [17, 18]. Ce questionnaire repose sur le concept de déséquilibre entre les efforts consentis par le salarié et les récompenses obtenues en retour. • Modèle de KARASEK Il se compose de 23 items représentant 03 dimenLa version utilisée du questionnaire de KARASEK sions : est la version française validée par NIEDHAMMER et coll. (enquête SUMER 2003) [9]. Celle-ci est 1. Les efforts extrinsèques (6 items), composée de 26 questions permettant d’évaluer trois 2. Les récompenses (11 items) avec l’estime (5 principales dimensions de l’environnement psychosoitems), la sécurité d’emploi (2 items) et les cial au travail : perspectives de promotion (4 item). 1. La demande psychologique en 9 items 3. Les efforts intrinsèques sont représentés par 6 items. Les scores des trois dimensions princi2. La latitude décisionnelle en 9 items qui compales ont été calculés à partir des recommandaporte 2 sous dimensions, l’utilisation des comtions de SIEGRIST. Le facteur « récompenses pétences en 6 items et l’autonomie décision» a été dichotomisé à la médiane de la distribunelle en 3 items. tion créant ainsi une variable qualitative binaire : 3. Le soutien social en 8 items qui comprend 2 manque de récompenses (en Oui / Non). sous dimensions, le soutien social en proveSelon les dernières recommandations de calcul, nance des supérieurs (4 items) et des colle déséquilibre efforts-récompenses (DER) a été lègues (4 items). mesuré par le ratio pondéré entre les deux dimensions [17, 18] selon la formule suivante : Chaque réponse est présentée à l’aide d’une échelle de LIKERT : « pas du tout d’accord », « pas d’accord », « d’accord » et « tout à fait d’accord » cotée de 1 à 4. Les scores des trois principales dimensions ont été calculés à partir des recommandations de KARASEK [16]. Les scores obtenus sont ensuite dichotomisés à la médiane de la distribution de telle sorte que la dimension soit qualifiée de faible ou de forte : demande psychologique (faible/forte), latitude décisionnelle (faible/forte), soutien social (faible / fort).

Ratio = 11/6 × Score des efforts / (66-Score des récompenses)

Un ratio proche de zéro est en faveur de récompenses supérieures aux efforts. Quand il est supérieur à 1, il témoignerait d’un déséquilibre entre les efforts fournis et les récompenses attendus. Les scores des efforts intrinsèques sont dichotomisés au tercile supérieur de 21


l’échantillon d’étude constituant ainsi une nouvelle variable binaire dite du surinvestissement au travail. L’association d’un surinvestissement à un déséquilibre efforts/récompenses (DER) constitue le déséquilibre grave (DER grave).

7. la conciliation vie professionnelle-vie familiale.

En complément de ces deux questionnaires, d’autres FPS émergents ont été explorés : 1-Violences au travail : Cinq facteurs liés à la violence ont été explorés : Les violences physiques (internes et externes), les violences verbales (internes et externes), et les violences psychologiques.

• Indice « santé perçue » :

3- Les exigences émotionnelles Ces exigences ont été appréciées par 02 questions relatives à la confrontation à la souffrance d’autrui et à la maitrise des émotions face à cette souffrance. 4-Les conflits de valeurs Ils ont été appréciés par • Autres Facteurs psychosociaux au travail une question relative au travail contraire à l’éthique. émergents Partie III : La santé perçue

• les violences physiques / Les violences verbales : regroupent quatre questions relatives aux violences ( physiques / verbales) provenant de personnes appartenant au lieu de travail et aux violences provenant de personnes n’appartenant pas au lieu de travail (patients , parents des patients. . . ) • la violence psychologique est mesurée à l’aide d’une question dérivée du questionnaire de LEYMANN (LIPT) sur la violence psychologique au travail [19]. 2- Les horaires de travail difficiles Sept variables ont été étudiées : 1. temps de travail prolongé : Nombre d’heures de travail supérieur à 45heures [20].

Dans cette étude, l’état de santé perçue a été évalué selon les recommandations de l’OMS à l’aide de la question suivante : « Comment est votre état de santé général ? » [21] Les modalités de réponses ont été cotées sur une échelle de Likert : très bon, bon, moyen, mauvais, très mauvais. Pour plus de compatibilité avec les autres études ; il a été décidé de fusionner les réponses « moyen ou mauvais et très mauvais » afin de ne former qu’une modalité « moyen ou mauvais », de la même manière les catégories » très bon et « bon ». La variable Santé perçue sera donc étudiée comme une variable binaire après dichotomisation en « bonne » et « mauvaise » santé. [22] • Facteurs de risque individuels de la santé perçue : Afin d’explorer plus largement la sphère de la santé perçue, des variables complémentaires ont également été pris en compte : 1. L’indice de masse corporelle (L’IMC ).

2. travail de nuit,

2. Le tabagisme actuel.

3. travail posté,

3. La consommation d’alcool.

4. les jours de travail asociaux : travailler le weekend ou les jours fériés,

4. L’activité physique de loisir.

5. la prévisibilité des horaires de travail,

5. Les événements de vie marquants au cours des 12 derniers mois.

6. l’extension de la disponibilité en dehors des horaires de travail,

6. Les maladies chroniques au cours des 12 derniers mois. 22


Analyse statistique des données Plus de 75% des soignants paramédicaux de notre - Les données ont été saisies et analysées au moyen population d’étude ne pratiquent pas une activité sportive de loisirs et 40,2 % de notre échantillon du logiciel SPSS version 20. présentent un surpoids (IMC > 25). - L’analyse statistique a comporté : Par ailleurs, 67,4% des agents inclus dans notre échantillon souffrent au moins d’une pathologie • Une étude descriptive de l’échantillon pour chronique au cours des 12 derniers mois. toutes les variables utilisées dans notre enquête. Sur un total de 315 pathologies chroniques déclarées, • La recherche d’une association entre les variables les pathologies ostéo-articulaires sont les plus indépendantes et la variable dépendante a été fréquentes chez 36,8% des cas. réalisée par des méthodes statistiques bivariées Enfin, La survenue d’au moins un événement maret multivariées. Pour l’analyse bivariée, la com- quant au cours des 12 derniers mois a concerné 66,5% paraison des pourcentages a été réalisée avec le des sujets. Parmi les 274 événements marquants test de khi 2 ou le test de Fisher avec un seuil de déclarés : le décès d’un proche est le plus fréquent significativité fixé à 0,05.Quand à l’analyse mul- chez 37,7% des salariés. tivariée réalisée par régression logistique binaire, Prévalence de la mauvaise santé perçue on a utilisé la procédure de pas à pas descen51,5% des paramédicaux interrogés (l’équivalent de dante. 123 personnes) évaluent leur propre état de santé comme mauvaise. Les prévalences de l’exposition aux différents Résultats FPS Nos résultats ont montré l’existence, à des proporDescription de l’échantillon L’échantillon d’étude se compose de 66,5% de femmes tions variables, de facteurs psychosociaux liés au traet de 33,5% hommes. Le sexe ratio est de 0,50. vail en milieu de soins. Ces résultats sont fournit par D’autre part, 31,8% de nos agents sont âgés entre 40 le tableau 1 (ci-dessous)

ans et 49 ans avec une moyenne d’âge de 38,27±9,20 ans. Plus de 70% d’entre eux sont mariés et plus de la moitié de l’échantillon (67,8 %) ont un enfant ou plus à charge. La répartition par catégorie de service retrouve une prédominance des agents affectés dans les services de chirurgie (49,8%) et 58,6% de la population d’étude sont constitués d’agents paramédicaux appartenant au corps des ISP. La répartition par grade montre une prédominance du paramédical de santé publique (36 %) et du paramédical spécialisé en santé publique (34,7%). Aussi, 38,5% des agents disposent d’une ancienneté de moins de 10 ans à l’établissement. Concernant les facteurs de risque individuels de la santé perçue : seuls 21 soignants (8,8%) sont tabagiques alors que la consommation d’alcool demeure nulle.

23


Tableau 1: Prévalence de l’exposition aux différents FPS Facteur N % FPS liés au modèle de KARASEK Faible latitude 143 59,8 décisionnelle Forte demande 108 45,2 psychologique Faible soutien social 122 51,0 Job-stain 44 18,4 Iso-strain 26 10,9 FPS liés au modèle de SIEGRIST Manque de récompenses 140 58.6 DER 71 29.7 Surinvestissement 56 23.4 DER grave 27 11.3 LES VIOLANCES AU TRAVAIL Violence verbale interne 96 40,2 Violence verbaleexterne 125 52,3 Violence physique interne 21 8,8 Violence physique externe 51 21,3 Violences psychologique 68 28,5 Les horaires de travail difficiles Jours de travail asociaux 177 74,1 Travail posté 169 70,7 Travail de nuit 73 30,5 Difficultés de conciliation 66 27,6 vie professionnelle-vie familiale Extension de la 40 16,7 disponibilité en dehors des horaires de travail Faible prévisibilité des 36 15,1 horaires de travail Temps de travail prolongé 14 5,9 Les exigences émotionnelles La confrontation à la 169 70,7 souffrance d’autrui La maitrise des émotions 159 66,5 Le travail contraire à 25 10.5 l’éthique

Identification des facteurs associés à une mauvaise santé perçue Le modèle explicatif retenu comporte 07 facteurs significativement liés à une mauvaise santé perçue : le sexe, la classe d’âge, la pratique d’une activité sportive, les jours de travail asociaux, les difficultés de conciliation vie professionnelle-vie familiale, le DER et la violence psychologique (Tableau 2). Tableau 2: Variables indépendantes liées à une mauvaise santé perçue en analyse par régression logistique VARIABLE OR ajusté IC à 95% EXPLICATIVE Sexe Masculin 1 Féminin 2.56 1,13 - 5,77 Classes d’âge (ans) 20-29 1,51 0,32-6,95 30-39 1,85 0,49-6,98 40-49 3,52 1,16- 10,70 Plus de 50 1 Jours de travail 2,28 1,11-4,71 asociaux Difficultés de 2,33 1,12-4,83 conciliation vie professionnellevie familiale DER 2,11 1,03-4,29 Violence 3,16 1,58-6,33 psychologique Activité sportive 7,15 3,1-16,32 Job strain 2,037 0,88-4,68

Discussion Cette recherche nous a permis de révéler l’existence d’une association significative entre certains FPS liés au travail et la santé perçue chez le personnel paramédical d’un CHU situé dans le centre Algérien. 24

P 0.023

0,594 0,364 0,026 0,025 0,023

0,039 0,001 <0,00 10,093


Concernant le modèle du job-strain de KARASEK, les cinq facteurs issus de ce modèle tels que la demande psychologique, la latitude dimensionnelle, le soutien social, le job-strain et l’iso-strain, ne sont pas liés à la santé perçue chez nos soignants. Toutefois, plusieurs études ont souligné l’importance de ce modèle ainsi que ces différentes dimensions comme facteur de risque d’une mauvaise santé perçue [22]. Dans une étude réalisée chez des infirmières lithuaniennes, V. MALINAUSKIENE et coll. [11], ont rapporté que la demande psychologique, la latitude dimensionnelle, ainsi que le soutien social étaient associés à une mauvaise santé perçue. Pour GRIEP et coll. [12], les trois dimensions du modèle de KARASEK, le job-strain et l’iso-strain étaient associées à une mauvaise santé perçue chez des infirmières exerçant dans trois hôpitaux publique au Brésil. Les différences observées avec nos résultats seraient probablement liées à : • la composition de l’échantillon (la population d’étude dans les deux études était composée exclusivement d’infirmières) • la méthode utilisée : Selon l’étude de GRIEP et coll. [12], les scores des dimensions des deux modèles de KARASEK et SIGRIEST ont été dichotomisés au tercile et non pas à la médiane. Cela pourrait donner des prévalences différentes de nos résultats. • La nature des covariables utilisées (englobant les FPS et les facteurs de confusions potentiels) dans les deux études suscitées sont différentes que ceux utilisées dans notre étude. Cela engendrerait aussi une différence dans les résultats obtenus. Concernant le modèle du déséquilibre effortrécompenses de SIGRIEST, parmi les quatre facteurs issus de ce modèle et inclus dans notre étude, seul le DER est lié à la santé perçue, alors que les autres facteurs comme le manque de récompenses, le surinvestissement et le DER grave ne sont pas liés significativement à la santé perçue.

Néanmoins, Pour GRIEP et coll. [12], les efforts extrinsèques importants, le manque de récompenses, le surinvestissement le DER et le DER grave étaient associés à une mauvaise santé perçue. Les différences observées avec nos résultats seraient probablement en rapport avec les mêmes raisons suscitées pour le modèle de KARASEK. En ce qui concerne les facteurs liés à la violence au travail, seules les violences psychologiques ont un lien avec la santé perçue. Ce résultat a également été noté dans l’étude de V. MALINAUSKIENE et coll. [11]. Cependant, les autres facteurs telles les violences verbales (internes / externes), les violences physiques (internes / externes) ne sont pas liés significativement à la santé perçue dans notre étude. Dans leur recherche sur les FPS et la santé perçue dans l’enquête SUMER 2010 qui a intéressé la population salariée française, T. LESUFFLEUR et coll. [22] ont rapporté que les violences psychologiques et verbales étaient associées à la santé perçue. Dans notre étude, parmi les sept variables portant sur les horaires atypiques au travail, seuls les deux facteurs « les jours de travail asociaux » et « les difficultés de conciliation vie professionnelle-vie familiale » sont liés à la santé perçue alors que les autres facteurs tels le temps de travail prolongé, le travail de nuit, le travail posté, la prévisibilité des horaires de travail, et l’extension de la disponibilité en dehors des horaires de travail ne sont pas liés significativement à la santé perçue. Pour le travail posté, ce résultat est en accord avec l’étude de PAPPAS et coll.[13] Néanmoins, T. LESUFFLEUR et coll. [22]ont rapporté, dans le cadre de l’enquête SUMER 2010 citée précédemment, que les variables, temps de travail prolongé, travail de nuit, travail posté, les jours de travail asociaux et la prévisibilité des horaires n’étaient pas associée avec la santé perçue. Concernant les jours de travail asociaux, une étude intéressant une population salariée âgée de plus de 15 ans et résidant dans 27 pays européens, a décelé une association significative entre le fait de travailler le week-end et la perception de mauvaise santé perçue 25


[23]. Enfin, à notre connaissance, aucune recherche ne s’est penchée sur l’association de la santé perçue avec les deux variables telles l’extension de la disponibilité en dehors des horaires de travail et la conciliation vie professionnelle-vie familiale. Théoriquement, On pense qu’un salarié qui travaille en horaire posté ou bien la nuit risque de percevoir une santé de moins bonne qualité alors que nos résultats indiquent le contraire. Deux facteurs peuvent expliquer cette divergence entre nos résultats et les données de la littérature : le premier étant l’existence d’un aménagement du temps de travail qui a permis de diminuer le nombre d’heures de travail hebdomadaire tout en conservant le même nombre de jours de repos. En effet l’équipe du jour, en accord avec l’équipe de nuit travaille 10h / jour au lieu de 12h ce qui leur fait 40 heures de travail par semaine au lieu de 48 heures et avec 3 jours de repos par semaine. Le 2iéme facteur réside dans le choix de la rotation « travail de nuit ». Pour la majorité des soignants concernés par notre étude, le travail de nuit était un choix car ils considèrent que les avantages ne sont pas négligeables. On a ainsi une disponibilité familiale, un environnement de travail moins stressant, une possibilité de trouver un autre travail dans la journée. . . Le fait de choisir soi-même le travail de nuit semble être bénéfique pour la santé de nos agents. En effet, SCHOENENBERGER et coll. [24] rapportent dans leur étude qu’au-delà des horaires de travail, le fait, pour une personne, de choisir son rythme de travail semble être protecteur pour la santé. BARTON [25], indique également que les infirmières de nuit qui choisissent cet horaire ont un burn-out plus faible que celles qui n’ont pas choisi cet horaire. Les deux facteurs liés aux exigences émotionnelles inclus dans notre étude, tels la confrontation avec la souffrance d’autrui et devoir cacher ses émotions face à la souffrance, ainsi que le travail contraire à l’éthique ne sont pas liés à la santé perçue. A notre connaissance, aucune recherche n’a étudié l’association de ces 03 facteurs avec la santé perçue

en milieu hospitalier.

Conclusion Au terme de cette étude effectuée dans le but de rechercher l’impact d’un ensemble de facteurs psychosociaux liés au travail –aussi bien issus de modèles théoriques bien connus que des concepts émergentssur la santé perçue du personnel soignant d’un CHU situé dans le centre Algérien, nos résultats : • Renforcent les données de la littérature en confirmant le rôle de certains FPS au travail comme facteurs de risque d’une mauvaise santé perçue chez le soignant paramédical : Il s’agit du déséquilibre efforts-récompenses, et de la violence psychologique. • Contribuent à enrichir la littérature puisque nous rapportons l’impact de certains FPS liés aux horaires de travail, tels que les jours de travail asociaux et les difficultés de conciliation vie professionnelle-vie familiale, sur la perception d’une mauvaise santé perçue. L’association de ces facteurs avec la santé perçue, chez le personnel paramédical, n’a pas été explorée dans des études antérieures du fait de leur nature émergente. • Montrent l’accumulation de ces facteurs de risque chez cette famille professionnelle qui pourrait avoir un effet encore plus nocif sur la santé de nos agents paramédicaux. Estomper les pressions de ces contraintes psychosociales et organisationnelles nous paraît indispensable afin de promouvoir la santé de ces soignants, tout en ciblant les mesures préventives prioritaires. Enfin, plus de recherches semblent essentielles pour approfondir le rôle de certains FPS émergents, comme facteur de risque de mauvaise santé perçue, et dont la majorité sont spécifiques au métier d’agent paramédical, comme les horaires atypiques, les violences au travail, les exigences émotionnelles, et les conflits éthiques. Pour cela, des études étiologiques seraient utiles. 26


References

Karasek en France : étude méthodologique à l’aide de l’enquête nationale Sumer, Travailler. 2007 ,vol.1, 17, pp. 47-70.

[1] 1- Deboosere P, Gadeyne S. Santé perçue. Atlas de la santé et du social de bruxelles-capitale. [10] 10- Laraqui O, Laraqui S, Tripodi D, Caubet [En ligne]. https://bit.ly/3zxXIxY. Consulté le A, Verger C, Laraqui CH. Évaluation du stress 25.01.2016 chez le personnel de santé au Maroc : à propos d’une étude multicentrique. Archives des Mal[2] 2- Ferraro KF, et coll. Health trajectories: longadies Professionnelles et de l’Environnement. 1 term dynamics among black and white adults. J déc 2008 ;69(5) :672-82. Health Soc Behav. 1997, Vol.38, pp.38–54 [3] 3- Idler EL, et coll. Survival, functional limita- [11] 11- Malinauskiene V, Leisyte P, Romualdas M, Kirtiklyte K. Associations between self-rated tions, and self-rated health in the NHANES I health and psychosocial conditions, lifestyle Epidemiologic Follow-up Study, 1992. First Nafactors and health resources among hospitional Health and Nutrition Examination Surtal nurses in Lithuania. J Adv Nurs. Nov vey. Am J Epidemiol.2000 , Vol. 152, 9, pp.8742011;67(11):2383-93. 83. [12] 12- Griep RH, Rotenberg L, Landsbergis P, [4] 4- Schnittker J. When Mental Health Becomes Vasconcellos-Silva PR. Combined use of job Health: Age and the Shifting Meaning of Selfstress models and self-rated health in nursing. Evaluations of General Health. The Milbank Rev Saude Publica. Févr 2011;45(1):145-52. Quarterly. 2005, Vol. 83, 3, pp. 397-423. [13] 13- Pappas NA, Alamanos Y, Dimoliatis ID. [5] 5- Kaplan GA, Goldberg DE, Everson SA, CoSelf-rated health, work characteristics and hen RD, Salonen R, Tuomilehto J, et al. Perhealth related behaviours among nurses in ceived health status and morbidity and mortalGreece: a cross sectional study. BMC Nurs. 20 ity: evidence from the Kuopio ischaemic heart déc 2005;4:8. disease risk factor study. Int J Epidemiol. Avr [14] 14- Gollac M. Mesurer les facteurs psychoso1996;25(2):259-65. ciaux de risque au travail pour les maîtriser. [6] 6- DeSalvo KB, Bloser N, Reynolds K, He J, Rapport du Collège d’expertise sur le suivi Muntner P. Mortality Prediction with a Single des risques psychosociaux au travail, faisant General Self-Rated Health Question. J Gen Insuite à la demande du Ministre du tratern Med. Mars 2006;21(3):267-75. vail, de l’emploi et de la santé [en ligne]. http://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/ [7] 7- Idler EL, Benyamini Y. Self-rated health rapport_SRPST_definitif_rectifie_11_05_ and mortality: a review of twenty-seven com10.pdf.consultéele11.05.2016. munity studies. J Health Soc Behav. Mars [15] 15- Benmessaoud H. Syndrome d’épuisement 1997;38(1):21-37. professionnel « Burn out »Chez le personnel [8] 8- Mavaddat N, Parker RA, Sanderson S, Mant infirmier de deux établissements hospitaliers : le J, Kinmonth AL. Relationship of self-rated CHU d’Alger et le CPMC. Thèse de Doctorat health with fatal and non-fatal outcomes in caren Sciences Médicales. Option : Médecine du diovascular disease: a systematic review and Travail. Alger : Faculté de Médecine d’Alger, meta-analysis. PloS ONE. 2014;9(7):e103509. 2008,245p. [9] 9- Niedhammer I, et coll. Exposition aux fac- [16] 16- Karasek R, Brisson C, Kawakami N, Houtteurs psychosociaux au travail du modèle de man I, Bongers P, Amick B. The Job Content 27


Questionnaire (JCQ): an instrument for internationally comparative assessments of psychosocial job characteristics. J Occup Health Psychol. Oct 1998;3(4):322-55. [17] 17- Siegrist J, Starke D, Chandola T, Godin I, Marmot M, Niedhammer I, et al. The measurement of effort-reward imbalance at work: European comparisons. Soc Sci Med. Avr 2004 ;58(8) :1483-99. [18] 18- Niedhammer I, Siegrist J, Landre M.F, Goldberg M, Leclerc A.étude des qualités psychométriques de la version française du modèle du Déséquilibre Efforts/Récompenses. Rev. Epidem. Et santé Publ. Masson. 2000, Vol(48) : 419-37. [19] 19- Niedhammer I, David S Degioanni S, 143 médecins du travail. La version française du questionnaire de Leymann sur la violence psychologique au travail : le « LeymannInventory of PsychologicalTerror » (LIPT). Arch Mal Prof Env 2007 ; 68 : 136-152. [20] 20- INRS : Evaluer les facteurs de risque psychosociaux : l’outil RPS-DU. ED 6140, février 2013. [21] 21- Caselli G, et coll. Démographie : analyse et synthèse Volume III : les déterminant de la mortalité. Paris : Institut national d’études démographiques, 2002, 465p. [22] 22- Lesuffleur T, et coll. Facteurs psychosociaux au travail et santé perçue dans l’enquête nationale SUMER. Santé publique.2015, Vol. 27, 2, pp.177-186. [23] 23- Bambra C, Lunau T, Van der Wel KA, Eikemo TA, Dragano N. Work,health, and welfare: the association between working conditions, welfare states, and self-reported general health in Europe. Int Jhealth Serv Plan Adm Eval. 2014;44(1):113-36. [24] 24- Schoenenberger S, et coll. Impact du rythme de travail ( 5 quarts de 8h par semaine vs 3 quarts de 12h par semaine sur la santé perçue 28

des soignanats et les demandes psychologiques au travail. Psychologie du travail et des organisation 21 (2015) 149-169. [25] 25- Barton J, (1994). Choosing to work at night: a moderating influence on individual tolerance to shift work. Journal of Applied psychology, 79 (3): 449-454.


La survie et les facteurs pronostiques des carcinomes bronchiques non à petites cellules (CBNPC) Souilah S, Amrane R, Fissah A Service de pneumologie CHU Bab El Oued

Introduction

Matériels et méthodes Étude prospective, transversale, descriptive d’une cohorte de 180 patients atteints de CBNPC éligibles à une chimiothérapie, recrutés de la RCP de janvier 2011 à juin 2013 Critères d’inclusion : CBNPC histologiquement prouvé avec PS ≤ 2. Critères de non inclusion : Cancers bronchiques à petites cellules, patients relevant d’un traitement symptomatique ou refusant la chimiothérapie. Critères d’évaluation : Survie : méthode Kaplan-Meier Réponse tumorale : critères RECIST Toxicité : critères OMS et EORTC Analyse statistique : Logiciel utilisé : IBM SPSS Statistics 20. Comparaison univariée : Chi2 ou test de Fisher, significativité établie pour un p ≤ 0,05

Le cancer bronchique primitif se caractérise par un mauvais pronostic. La survie à cinq ans, tous stades et tous types confondus, est très faible, estimée à 10% en Europe [1]. Ces chiffres ne seraient pas seulement liés à un diagnostic tardif à des stades avancés, ou à une efficacité insuffisante des traitements actuels pour les tumeurs non résécables puisque de grandes différences de survie sont observées pour des patients de même stade et recevant le même traitement. Plusieurs paramètres semblent influencer la survie des CBNPC et la valeur pronostique potentielle de nombreux facteurs chez ces patients a été rapportée dans une abondante littérature. Ces facteurs peuvent être groupés en fonction de Analyse multivariée : par le modèle de Cox pour leurs caractéristiques : démographiques, cliniques, les variables avec un p < 0,25. anatomiques, histologiques et biologiques.

Objectif principal Analyser le statut vital d’une cohorte de patients at- Résultats teints de CBNPC et définir l’impact des différents facteurs cliniques, biologiques et histologiques sur la survie. Caractéristiques des patients 29


Age et sexe

Femmes : 5,5 adénocarcinomes pour un carcinome épidermoïde Hommes : 2,8 adénocarcinomes pour un carcinome épidermoïde Age

Médiane :

ans ≥ 70

60

ans : 20%

< 40 ans :

Caractéristiques biologiques

7,3% Sexe

Hommes :

Bilan biologique avant traitement (106 patients (58,9%) avaient au moins une anomalie)

Femmes :

166 (92%)

14 (8%)

Non-

Fumeurs :

Anomalie biologique Tabagisme

fumeurs :

48%

16%

Leucocytose > 104

fumeurs :

86

47,8%

HTA

29

33,7%

comorbidités

BPCO

28

32,5%

Diabète

17

Non-

Fumeurs :

Ex-

fumeurs :

48%

fumeurs :

16%

78

% 43,3

/mm3

36%

Patients avec

Tabagisme

Nombre

Ex-

Homme : Hb < 13g/dl 58

32,2

Femme : Hb < 12g/dl

19,8 %

Natrémie <135mmol/L

24

13.3

Albuminémie <32g/L

22

12.2

LDH > 450 UI/l

19

10.5

Calcémie > 10,4 mg/dl

16

8.9

36%

Examen

Normal :

Anormal :

clinique

67,8%

32,2%

Stades TNM

I-II : 9%

III : 28%

IV : 63%

Histologie

ADC :

epidermoïde

NOS :

72,8%

: 25%

2,2%

Survie globale

ADC : adénocarcinome, NOS : CBNPC non spécifique

Caractéristiques des tumeurs Stade TNM Médiane : 13,99 mois. Taux de survie à 1 an : 56,7%.

Histologie

Dans le suivi de nos patients, nous ne déplorons aucun perdu de vue. A la date d’arrêt des évaluations, 131 patients étaient décédés et la médiane de survie globale était de 13,9 mois avec un taux de survie à un an de 56,7%. Analyse des facteurs pronostiques et prédictifs 30


Facteurs cliniques

Médiane

Analyse univariée

Analyse multivariée

Amaigrissement ≥

Amaigrissement (HR : 11,1-

10%

P : 0,001)

Anémie

Anémie (HR : 3,7 – P :

P

0,003)

(mois) Hyperleucocytose > Femme

19,6

Homme

13,8

Sexe

104 /mm3

0,249

<60 ans

15,8

> 60 ans

13

PS 1

13,8

PS 0

18

Fumeurs

13

Ex-

15.6

Age

Hyponatrémie < 135 mEq/l

0,126

PS

Albumine ≤ 32g/l LDH > 450 UI/l

0,435

Tabagisme

ERCC1 positif EGFR négatif 0,341

Stade TNM avancé

fumeurs Non-

14.3

fumeurs Score

≤ 2

14

Charlson

>2

14.2

<10%

15,5

≥ 10%

8,3

0,492

Amaigrissement

Discussion

0,000

Facteurs tumoraux

Médiane

P

(mois) Adénocarcinome

14,2

C. épidermoïde

14

Histologie

Stade

0,436

TNM

I-II

III

15.8

IV

11.4

< 3

14,3

3 < T ≤ 7

15,6

> 7

11.1

N0

14,3

N2

13,8

N3

12

- 0,0001

Taille 0,064

tumorale (cm)

Extension ganglionnaire

Analyses uni et multivariée

0,082

Différentes études menées les 30 dernières années concluent à une amélioration de la survie du cancer bronchique primitif, avec un gain de 3 à 4 mois coïncidant avec l’arrivée des nouvelles thérapeutiques. Nos résultats illustrent cette réalité avec une médiane de survie globale de 13,9 mois et un taux de survie à un an de 56,7%. Dans notre série, l’analyse univariée a permis de mettre en évidence des facteurs associés à une survie prolongée : un amaigrissement inférieur à 10% au moment du diagnostic, un petit stade TNM, l’absence d’hyperleucocytose, d’anémie, d’hyponatrémie, d’hypo albuminémie et un taux bas de LDH. Nos résultats concordent, pour certains facteurs, avec les données de la littérature qui est très riche dans ce domaine. L’âge, le sexe, le performance status, le stade sont des facteurs pronostiques bien connus. Dans notre série, l’âge n’influence pas le pronostic, ce qui se rapproche des données de la littérature où son rôle est discuté [2]. En revanche, le sexe des patients, classiquement décrit comme ayant un impact sur le pronostic, 31


n’apparaissait pas comme un facteur discriminant lors de nos analyses univariées, les femmes ayant selon la littérature un meilleur taux de survie que les hommes. La proportion de femmes dans notre échantillon (14 femmes) était faible, rendant nos conclusions non significatives comparées à certaines études où l’influence du sexe a été bien établie, dans ces populations d’étude, les proportions de femmes étaient importantes (FLEX 335 et l’étude japonaise de T. Kawaguchi 1432 femmes) [2, 3]. Être fumeur actif au diagnostic est un facteur pronostique péjoratif dans le cancer bronchique. L’influence du tabagisme a été établie dans certaines études [2, 4] mais dans notre série, cette variable était jugée non significative, les médianes et les taux de survie chez les non-fumeurs, fumeurs et les ex-fumeurs étaient similaires. Le rôle des carcinogènes professionnels n’apparait pas dans nos résultats du fait que l’exposition professionnelle n’est pas identifiée et recherché avec pertinence à l’interrogatoire, dans notre série, elle n’a été retrouvée que chez deux patients un soudeur à l’arc et un peintre. Nos résultats confirment les données de la littérature où le rôle des comorbidités sur la survie des cancers bronchiques de stades IIIB-IV apparaît discuté. Ces stades sont de mauvais pronostic et l’impact des comorbidités apparaît non significatif sur la survie [5] Le stade TNM est un facteur pronostique retrouvé dans toutes les études sur le pronostic et un stade avancé est corrélé à une courte survie, c’est ce qui a été démontré dans l’étude ayant conduit au changement de la classification faite sur un nombre important de patients [6] ; nos résultats confirment ces données pour le stade mais pour la taille de la tumeur l’envahissement ganglionnaire, aucune différence n’est retrouvée Histologie : la valeur pronostique est discutée selon les articles pour certains [6]un carcinome épidermoïde de stade précoce aurait un meilleur pronostic qu’un adénocarcinome de stade équivalent pour d’autres [2] le type histologique épidermoïde est corrélé à un mauvais pronostic. Dans notre travail, le type histologique n’influençait

pas le pronostic. L’analyse de la survie en fonction des résultats de la biologie, fait avant traitement, a permis comme dans différentes études internationales [6], de mettre en évidence des facteurs associés à une survie prolongée : l’absence d’hyperleucocytose, d’anémie, d’hyponatrémie, d’hypo albuminémie et un taux bas de LDH. Par contre, nous n’avons pas pu confirmer le rôle pronostique de l’hypercalcémie [6]. Conclusion Au vu des constats faits, qui devraient être enrichis par d’autres études, les principaux facteurs pronostiques péjoratifs identifiés chez nos patients en analyse univariée sont l’amaigrissement de plus de 10%, un stade TNM avancé et les perturbations biologiques suivantes découvertes au diagnostic : une anémie, un taux de leucocytes > 104 /mm3, une albuminémie ≤ 32g/l, une natrémie < 135 Meq/l et un taux de LDH > à 450 UI/l. Seuls l’amaigrissement et l’anémie sont retenus en analyse multivariée.

References [1] Coleman, M.P., et al., EUROCARE-3 summary: cancer survival in Europe at the end of the 20th century. Ann Oncol, 2003. 14 Suppl 5: p. v128-49. [2] Pirker, R., et al., Prognostic factors in patients with advanced non-small cell lung cancer : data from the phase III FLEX study. Lung Cancer, 2012. 77(2): p. 376-82. [3] Kawaguchi, T.M.D., et al., Gender, Histology, and Time of Diagnosis Are Important Factors for Prognosis: Analysis of 1499 Never-Smokers with Advanced Non-small Cell Lung Cancer in Japan. Journal of Thoracic Oncology, 2010. 5(7): p. 1011-1017. [4] Kogure, Y., et al., Histology and smoking status predict survival of patients with advanced nonsmall-cell lung cancer. Results of West Japan Oncology Group (WJOG) Study 3906L. J Thorac Oncol, 2013. 8(6): p. 753-8. 32


[5] Read, W.L., et al., Differential prognostic impact of comorbidity. J Clin Oncol, 2004. 22(15): p. 3099-103. [6] Sculier, J.P., et al., The impact of additional prognostic factors on survival and their relationship with the anatomical extent of disease expressed by the 6th Edition of the TNM Classification of Malignant Tumors and the proposals for the 7th Edition. Journal of thoracic oncology : official publication of the International Association for the Study of Lung Cancer, 2008. 3(5): p. 457-66.

33


État des connaissances en radioprotection chez le personnel pratiquant la radioscopie A. Mahdi1 , A. Rezak1,2 , H. Benmessaoud1,2 1 : Service de médecine du travail C.H.U. de Bab El de 39 ans avec une ancienneté à l’hôpital de moins de Oued, Alger 2: Faculté de Médecine d’Alger cinq ans pour 38 % et de plus de quinze ans pour 34 %. Trente-sept pour cent des sujets interrogés, déclarent connaitre les principes de radioprotection mais seulement 20 % en connaissaient les trois principes ; 14 % connaissaient la dose limite annuelle à ne pas dépasser Résumé lors de l’exposition aux rayonnements ionisants ; 11 % savaient que la distance minimale entre l’opérateur Objectifs et la source de rayonnements ionisants où les rayons le non-respect voire la méconnaissance des principes X deviennent suffisamment faibles est de 2 m et 48 et des règles de la radioprotection constatés au cours % pensaient que le dosimètre se porte au-dessus de de la réalisation des examens de la radiologie inter- la blouse plombée. ventionnelle en utilisant le radioscope, ont motivé cette enquête avec comme objectifs d’apprécier l’état des connaissances du personnel de la radiologie inter- Conclusion: ventionnelle en matière de radioprotection, et cibler Cette étude, a permis d’apprécier l’étendue des inles insuffisances par des sessions de formation en rasuffisances en formation et information en radioprodioprotection et des campagnes de sensibilisation. tection du personnel qui pratique la radioscopie. Un programme de formation adapté, doit être mis Méthodes et matériels: en place, avec le concours du service de médecine du travail. Il s’agit d’une enquête transversale, menée en 2017, Mots clés : Radioprotection, radiologie intervenréalisée à l’aide d’un auto-questionnaire. tionnelle, radioscopie. Elle a ciblé 124 sujets qui pratiquent la radioscopie, au niveau d’un Centre Hospitalo-Universitaire (C.H.U.) d’Alger.

Introduction

La radiologie interventionnelle recouvre un ensemble de techniques radiologiques, encore méconnu et en un taux de réponse de 66,13 % (82/ 124) a été enreg- plein expansion. istré. La définition retenue par la Société Française de RaLa population d’étude était composée de 55 % diologie (SFR) et la Fédération de Radiologie Interd’hommes et de 71 % de médecins. L’âge moyen était ventionnelle (FRI) est la suivante : « La radiologie in-

Résultats:

34


terventionnelle comprend l’ensemble des actes médicaux invasifs ayant pour but le diagnostic et/ou le traitement d’une pathologie et réalisés sous guidage et sous contrôle d’un moyen d’imagerie (RX, ultrasons, IRM) » [1]. Les actes guidés par radioscope se sont largement développés depuis une vingtaine d’année. Cette pratique est susceptible de provoquer des expositions importantes aux rayonnements ionisants pour les opérateurs, risquant d’entrainer l’apparition d’effets déterministes (cutané, oculaire. . . )[2]. L’application des principes de justification et d’optimisation de la radioprotection est à la base d’une radioprotection efficace [2]. En effet, dans notre pratique quotidienne, nous avons constaté le non-respect voire la méconnaissance des principes et des règles de la radioprotection au cours de la réalisation des examens de la radiologie interventionnelle en utilisant le radioscope. Ce constat a motivé une enquête avec comme objectifs d’apprécier l’état des connaissances du personnel de la radiologie interventionnelle en matière de radioprotection, et cibler les insuffisances par des sessions de formation en radioprotection et des campagnes de sensibilisation.

Deuxième partie : Vingt-trois questions relatives aux connaissances sur la radioprotection dont les principaux : • L’existence et la reconnaissance de la signalisation visuelle à l’accès du local où se trouve le radioscope ; • La nature du rayonnement émis par le radioscope avec le degré d’exposition et l’impact de l’exposition aux rayons X sur la santé ; • Les principes de la radioprotection et la limite de la dose annuelle pour le travailleur ; • Les moyens de protection contre l’exposition aux rayons X et les moyens de surveillance de l’exposition aux rayons X ; • Le suivi d’un programme de formation en radioprotection pour le personnel ; • Personnes et autorités responsables de la radioprotection et la réglementation algérienne en matière de la radioprotection.

Matériels Lieu et population de l’étude

Méthodes et Matériels

Notre étude a été effectuée au niveau d’un C.H.U. d’Alger, du mois de décembre 2016 au mois d’aout 2017. Méthodes Cette étude a concerné le personnel médical Nous avons élaboré un auto-questionnaire, à partir et paramédical (infirmier, auxiliaire médical en des données et questionnaires disponibles dans la lit- anesthésie-réanimation, technicien en radiologie) potérature [3, 4]. tentiellement exposé aux rayonnements ionisants lors Les questions posées ont ciblé les principaux items du de l’utilisation du radioscope, soit un effectif de 124 travailleurs réparti comme suit : risque radiologique et de la radioprotection. Ce questionnaire comporte deux parties : • Radiologie centrale (unité de radiologie interventionnelle) : 17 Première partie :

• Bloc opératoire commun (orthopédie et neurochirurgie) : 93

Cinq questions relatives aux données socioprofessionnelles : la profession, le sexe, l’âge, l’ancienneté à l’hôpital, les horaires de travail.

• Salle d’endoscopie entérologie : 14 35

du

service

de

gastro-


Traitement et analyse des données du questionnaire La saisie et l’analyse des données du questionnaire ont été effectuées à l’aide du logiciel Excel 2013.

Résultats Analyse des résultats du questionnaire Caractéristiques socio-professionnelles de la population d’étude

Tableau n°1 : Caractéristiques socio-professionnelles de la population d’étude

Parmi les 124 travailleurs concernés par notre étude, 82 ont répondu aux questionnaires, soit un taux de réponse de 66,13 %. La population d’étude était composée de 55 % d’hommes et de 71 % de médecins. L’âge moyen était de 39 ans avec une ancienneté à l’hôpital de moins de cinq ans pour 38 % et de plus de quinze ans pour 34 % (tableau n°1).

Profession

n

Médical

58

71

Paramédical

21

26

Technicien en

2

2

1

1

radiologie Physicienne médicale

Sexe

Principaux résultats sur les connaissances en radioprotection L’étude des connaissances du personnel intervenant en radiologie interventionnelle dans les trois services sus cités, a mis en évidence certaines insuffisances :

Age (ans)

• Formation du personnel en radioprotection et l’intérêt de suivre cette formation

Ancienneté à l’hôpital

Nous avons constaté que 72 personnes parmi les 82 travailleurs (88 %) n’ont pas reçu un programme de formation en radioprotection et que 57 personnes parmi ces 82 travailleurs (70 %) sont prêtes à la suivre.

Total

82

100

Masculin

45

55

Féminin

37

45

Total

82

100

[25-35[

34

42

[35-45[

23

28

[45-55[

23

28

[55-65[

2

2

Total

82

100

≺ 5 ans

31

38

5-10 ans

16

19

10-15 ans

7

9

15 ans

28

34

82

100

Total

• Identification de la signalisation visuelle de rayonnements ionisants à l’accès de la salle de la radiologie interventionnelle Parmi les 82 travailleurs concernés par notre étude, 65 personnes (79 %) déclaraient connaitre la signalisation visuelle des rayonnements ionisants, alors que 36


réellement 51 personnes (78 %) d’entre eux ont pu l’identifier sur les quatre symboles proposés. Notons cependant, que 9 personnes (14 %) pensaient qu’il existe différents types de symbole pour cette signalisation visuelle.

plombée et que 25 personnes (30 %) ne portaient pas le dosimètre lors de l’intervention sous radioscope. Parmi ceux qui ne le portent pas, 8 personnes (32 %) ont justifié cette attitude par la négligence ou l’oubli.

• Connaissances sur les mesures de prévention en radioprotection

• La connaissance des acteurs, des autorités impliquées dans la radioprotection et la réglementation Algérienne en radioprotection

Parmi les 82 travailleurs concernés par notre étude, 30 personnes (37 %) estimaient connaitre les principes de radioprotection, dont 6 personnes (20 %) connaissaient les trois principes. Nous avons constaté que seulement 11 personnes parmi les 82 travailleurs (14 %) connaissaient la dose limite annuelle à ne pas dépasser chez le travailleur lors de l’exposition aux rayonnements ionisants.

Il faut savoir que plusieurs acteurs et autorités interviennent dans la radioprotection mais 46 personnes parmi les 82 travailleurs (56 %) ne connaissaient pas ces acteurs et autorités. Et bien que, la réglementation en matière de radio• Connaissance des mesures de réduction protection en Algérie ait débuté depuis 1982, nous pour la protection contre l’exposition exavons constaté que 79 personnes (96 %) ne la conterne aux rayonnements ionisants naissaient pas.

Nous avons constaté que parmi les 82 travailleurs, 74 personnes (90 %) estimaient que la dose du rayonnement ionisant augmente avec la durée de la scopie. Et que seulement 9 personnes des 82 travailleurs (11 %) savaient que la distance minimale entre l’opérateur et la source de rayonnements ionisants où les Rayons X deviennent suffisamment faibles est de 2 m. Concernant les moyens de prévention contre l’exposition externe aux rayonnements ionisants, 38 personnes (46 %) considéraient que le plomb est la meilleure barrière contre les rayons X et 39 personnes (48 %) connaissaient plus de deux moyens de protection individuelle. • La surveillance médicale en médecine du travail et l’évaluation périodique de l’exposition (suivi dosimétrique) Seulement 32 personnes (39 %) se présentaient à la surveillance médicale, le suivi était irrégulier pour 17 personnes (53 %). Nous avons constaté que 39 personnes (48 %) pensaient que le dosimètre se porte au-dessus de la blouse

Discussion Approche méthodologique Afin de répondre à notre problématique qui était d’apprécier l’état des connaissances du personnel de la radiologie interventionnelle en matière de radioprotection, nous avons établi un auto-questionnaire à partir des données de la littérature [3, 4]. Jusqu’à ce jour, il n’y a pas encore de questionnaire de références sur les connaissances en radioprotection qui soit validé. Ce type de questionnaire « un auto-questionnaire », lorsqu’il est utilisé dans une étude, risque de surestimer le niveau de connaissance, puisque les sujets concernés ont le temps de consulter des référentiels ou d’interroger une autre personne ce qui représente ainsi une limite pour notre travail. 37


Analyse des résultats du questionnaire l’exploitation des questionnaires. Caractéristiques socio-professionnelles de la population de l’étude Quatre-vingt-deux travailleurs ont répondu aux questionnaires parmi les cent vingt-quatre, soit un taux de réponse de 66,13 %. Ce taux peut être expliqué par la non disponibilité du personnel médical et paramédical, souvent occupé, ce qui rendait la récupération des questionnaires difficile parfois même le remplacement du questionnaire déjà donné car il était perdu.

Evaluation des connaissances en radioprotection Nous avons constaté que, la majorité de notre population d’étude (96 %) ne connaissaient pas la réglementation algérienne en radioprotection. Bien que cette réglementation en Algérie, ait débuté depuis 1982, et que cette réglementation oblige l’employeur à prendre toutes les mesures nécessaires pour informer et instruire les travailleurs manipulant des sources de rayonnements ionisants sur : les risques d’exposition ou de contamination, les précautions à prendre pour éviter ces risques, les méthodes de travail offrant les meilleures garanties de sécurité et l’obligation de se conformer aux consignes de sécurité et aux prescriptions médicales. L’employeur doit dispenser une formation pratique et théorique au personnel d’intervention en matière d’urgence radiologique [5]. Le bénéfice de cette formation a été démontré dans plusieurs études [6, 7]. Malgré cette obligation, nous avons constaté que presque la majorité de notre population d’étude (88 %) n’a pas reçu un programme de formation en radioprotection. Le fait que la majorité de cette population d’étude ne connaissait pas la réglementation algérienne en radioprotection et n’a pas été formé en radioprotection, pouvait expliquer les résultats constatés lors de

Il faut savoir qu’il existe une signalisation visuelle des rayonnements ionisants à l’accès de la salle de la radiologie interventionnelle régie par voie réglementaire. Dans notre étude, plus de deux tiers de la population (79 %) estimaient connaitre cette signalisation, alors que réellement 78 % d’entre eux, seulement ont pu l’identifier sur les quatre symboles proposés. Concernant les mesures de prévention en radioprotection, il y a les trois principes de radioprotection où plus de la moitié de notre population d’étude (63 %) ne les connaissait pas. Ce sont [8] : La justification des activités comportant un risque d’exposition à des rayonnements ionisants ; L’optimisation des expositions à ces rayonnements au niveau le plus faible possible (principe « ALARA » pour « As Low As Reasonably Achievable », aussi bas que raisonnablement possible) ; La limitation des doses d’exposition individuelle à ces rayonnements de façon que ni la dose efficace totale, ni la dose équivalente totale aux organes ou tissus concernés, ne dépassent la limite de la dose applicable [5]. Pour ce dernier principe, nous avons constatés que seulement 14 % de la population d’étude connaissaient la dose limite annuelle à ne pas dépasser chez le travailleur, lors de l’exposition aux rayonnements ionisants, qui est de 20 mSv/an en moyenne sur cinq années consécutives [5]. Nous avons testé les connaissances du personnel de la radiologie interventionnelle sur les mesures de réduction pour la protection contre l’exposition externe aux rayonnements ionisants. Il s’agissait de la relation entre la dose du rayonnement ionisant et la durée de la scopie, de la relation entre la distance et la réduction de dose et des moyens de prévention contre l’exposition externe aux rayonnements ionisants. Nous avons constaté que la majorité de notre population d’étude (90 %) estimaient que la dose du rayonnement ionisant augmente avec la durée de la scopiece qui concorde avec les données de la 38


littérature. Selon Gauron et Derock. , dans leur article : « La technique de la radiologie interventionnelle et l’exposition des professionnels », ils considèrent que l’image en radioscopie est beaucoup moins irradiante qu’une radiographie, compte tenu d’une plus grande intensité dans le tube à rayons X pour les radiographies ; mais du fait de la durée parfois prolongée des radioscopies, qui entrainent des expositions aux Rayons X les plus importantes des opérateurs et du patient [1]. Pour la relation entre la distance et la réduction de dose seulement 11 % de cette population d’étude savaient que la distance minimale entre l’opérateur et la source de rayonnements ionisants où les rayons X deviennent suffisamment faibles est de deux mètres. Cette distance a été mise en évidence par Alonso, qui a considéré qu’il y a une réduction considérable de l’irradiation du personnel à deux mètres et qu’audelà de cette distance, la dose reçue par le personnel du bloc opératoire est inférieure à 1 micro Sievert par procédure [9]. Concernant les moyens de prévention contre l’exposition externe aux rayonnements ionisants; la moitié de la population d’étude (46 %) considérait que le plomb est la meilleure barrière contre les rayons X. Ce qui concorde avec les données de la littérature qui considère qu’aucune barrière ne peut arrêter complètement le faisceau de rayons X. Le but est de réduire l’exposition à des valeurs suffisamment faibles pour être considérées sans danger. Le matériel le plus utilisé est le plomb [10]. La moitié de la population d’étude (48 %) connaissait plus de deux moyens de protection individuelle, parmi ces moyens de protection individuelle, on retrouve : Le tablier plombé qui se présente en 3 épaisseurs de Pb : 0,25, 0,35 et 0,5 mm Le pourcentage de rayonnements X arrêtés est fonction de l’épaisseur du tablier plombé et de l’énergie du rayonnement utilisé lors des scopies (kilovolt)[11].

Les autres moyens de protection individuelle sont le protège thyroïde plombé qui existe en 2 épaisseurs sur le marché : 0,35 et 0,5 mm Pb, les gants plombés et les lunettes plombées. Concernant les gants plombés : Une étude faite par Joël GUERSEN et al. , portant sur l’apport des gants radio atténuateurs plombés en radiologie interventionnelle, a mis en évidence que le port des gants plombés dans le faisceau direct de rayons X, entraîne une augmentation de la dose délivrée au patient, liée à l’augmentation des paramètres (kV et mA) [12]. La faible atténuation, de la dose reçue par les mains, uniquement dans le rayonnement diffusé, fait douter de l’utilité des gants. La bonne pratique professionnelle pour limiter cette dose de rayons X reçue par les mains, est de ne pas les positionner dans le faisceau direct de rayons X. Mais si c’est indispensable de les positionner, dans ce cas-là, l’utilisation de pagne plombé ceinturant le patient réduit le rayonnement diffusé que subit l’opérateur [12]. Les lunettes de protection plombées qui ont des épaisseurs équivalentes en Pb de 0,5 mm ou de 0,75 mm apportent une atténuation d’au moins 90 % [13]. Il faut savoir que la réglementation Algérienne en radioprotection, oblige l’employeur de protéger les travailleurs contre les rayonnements ionisants, en mettant à leur disposition les moyens de protection individuelle, avec obligation de les porter. La surveillance médicale en médecine du travail et la surveillance dosimétrique : Bien que la surveillance médicale du personnel exposé aux rayonnements ionisants, soit une obligation selon la réglementation Algérienne avec au moins deux visites annuelles [15], seulement 39 % de notre population d’étude se présentaient à la visite médicale en médecine du travail et seulement la moitié d’entre eux (53 %) se présentait d’une façon irrégulière. Par rapport à la dosimétrie, nous avons constaté que la moitié de la population (48 %) considérait que le dosimètre se porte au-dessus de la blouse plombée. Contrairement aux recommandations qui obligent le travailleur à porter son dosimètre à hauteur de la 39


poitrine ou, en cas d’impossibilité, à la ceinture, sous les équipements de protection individuelle [14]. Le tiers de cette population d’étude (30 %) ne portait pas le dosimètre lors de l’intervention sous radioscope. La réglementation Algérienne en radioprotection, oblige l’employeur à faire une évaluation périodique des doses reçues par les travailleurs affectés à titre permanent ou temporaire à une zone contrôlée au moyen de dosimètres individuels appropriés fournis et analysés par les services techniques du commissariat à l’énergie atomique ou par des services agréés par ce dernier [5]. Les dosimètres sont disponibles, mais leur port n’est pas systématique au cours des interventions sous rayonnements ionisants. Il faut savoir que plusieurs acteurs et autorités interviennent dans la radioprotection, mais plus de la moitié de notre population d’étude (56 %) ne les connaissait pas. Les acteurs sont représentées principalement pas le directeur de l’établissement de santé, le chef de service utilisant des appareils émettant des rayonnements ionisants, le médecin du travail, la personne compétente en radioprotection et la personne spécialisée en radio-physique médicale [16]. Et pour les autorités en Algérie, c’est principalement le Commissariat à l’Energie Atomique (COMENA) [17] et le Centre de Recherche Nucléaire d’Alger (CRNA) [18].

Un programme de formation: sur la radioprotection, qui doit cibler le personnel exposé aux rayonnements ionisants, dès le début de l’activité professionnelle. Ce programme de formation doit être étalé sur plusieurs séances et doit comporter : • Un rappel sur les Rayons X, mode d’exposition, principales grandeurs et unités en radioprotection ; • Les effets pathologiques des RI sur la santé ; • Notions sur les installations radiologiques utilisées ; • La radioprotection : la définition, les acteurs et les autorités responsables sur le plan national et internationale, l’organisation et la réglementation algérienne (classification des travailleurs, limites d’exposition et le zonage) ; • Les mesures de prévention : collectives, individuelles, dosimétrie, surveillance médicale.

La communication: avec les différents chefs de services et l’employeur afin de mettre à la disposition du personnel les moyens de protection collective et individuelle, de mettre en place le symbole de signalisation à l’accès du local et d’assurer des contrôles réguliers des moyens de protection et de l’installation radiologique ;

Des affiches:

Recommandations tives

et

Perspec-

placées sur les portes des salles, sur les tableaux d’affichage, utilisées comme moyen de sensibilisation destiné à transmettre des informations aux travailleurs et aux publics.

Vu les insuffisances des informations en matière des rayonnements ionisants et de la radioprotection constatées lors de notre étude, l’introduction de la cul- Conclusion ture de radioprotection dans les services de radiologie interventionnelle, devient une nécessité. Cette étude, a permis d’apprécier l’étendue des inPour cela, on recommande : suffisances en formation et information en radiopro40


tection du personnel qui pratique la radioscopie. Un programme de formation adapté, doit être mis en place, avec le concours du service de médecine du travail, des chefs de services concernés et du chef de l’établissement. Ce programme doit intéresser tous le personnel exposé, et ce, préférentiellement dès le début de leur activité professionnelle.

[7] Zewdneh D, Dellie ST, Ayele T.A study of knowledge & awareness of medical doctors towards radiation exposure risk at Tikur Anbessa specialized referral and teaching hospital, Addis Ababa, Ethiopia. J Pharma Bio Sci 2012 ; 2:1-5. [8] Autorité de sureté nucléaire ASN. Les principes de radioprotection. Fiche d’information ASN. 2004 JAN ; (2) : 1-6. [9] Alonso JA, Shaw DL, Maxwell A, McGill GP, Hart GC. Scattered radiation during fixation of hip fractures: is distance alone enough protection?. The journal of bone and joint surgery. Bradford Royal Infirmary, England.2001 AUG; 83-B (6): 815-818.

Références [1] Joffre F. Présentation de la radiologie interventionnelle en France en 2010. Journal de radiologie. Toulouse. 2011 ; (92) : 623-631.

[2] Gauron C, Derock C. La technique de la radiolo- [10] Kieffer J-P. Radioprotection: Protection against ionising radiations. EMC-Vétérinaire. 2004 gie interventionnelle et l’exposition des profesAUG ; 1:125–137. sionnels. Département études et assistance médicales. Ref en santé au travail. 2013 MAR ; (133) [11] Véra Pirlet. Equipements de protection indi:19-28. viduelle des utilisateurs de rayons X en milieu médical : Protections plombées. Université de [3] Mami H. Sante et connaissances en radioproliège. Belgique. 1-11. tection du personnel hospitalier exposé directement aux rayonnements ionisants [Mémoire]. [12] Guersen J, Donadille L, Charvais A, Zaknoune Médecine du travail : Oran ; 2015. 131 p. R, Cassagnes L, Chabrot P, et al. Apports des

gants radio atténuateurs plombés en radiolo[4] Kamoun H, Abbes D, Kamoun KA, Attia gie interventionnelle. CHU Clermont Ferrand N, Hammou A. Connaissances du personDRPH - IRSN Paris. 2010 DEC 10. 1-28. nel en radioprotection-étude multicentrique en chirurgie orthopédique sur le grand Tunis. Arch [13] Institut de radioprotection et de sureté nucléaire Ma Prof. 2015 : 1-10. IRSN. Recommandations sur les bonnes pratiques en matière de radioprotection des tra[5] Le Président de la République Algérienne. vailleurs dans la perspective de l’abaissement de Décret présidentiel n° 05-117 du 2 Rabie El la limite réglementaire de dose équivalente pour Aouel 1426 correspondant au 11 avril 2005 rele cristallin. Rapport PRP-HOM/2013-00010. 1latif aux mesures de protection contre les rayon27. nements ionisants. Journal officiel, n°27, 13 avril 2005, 32p. [14] Le ministre de la santé, de la population et de la réforme hospitalière, le ministre du travail, de [6] Dauer LT, Kelvin JF, Horan CL, Germain ST. l’emploi et de la sécurité sociale. Arrêté interEvaluating the effectiveness of a radiation safety ministériel du 15 Safar 1432 correspondant au training intervention for oncology nurses: a 20 janvier 2011 fixant les conditions d’utilisation pretest-intervention-posttest study. BMC Med des dosimètres individuels. Journal officiel, n°17, Educ. 2006 JUN 8; 6: 32. 25 mars 2012, 2p. 41


[15] Le ministre de la santé, de la population et de la réforme hospitalière. Arrêté du 27 Moharram 1437 correspondant au 10 novembre 2015 relatif à la surveillance médicale des travailleurs exposés aux rayonnements ionisants. Journal officiel, n°24, 24 avril 2016, 5p. [16] Le ministre de la santé, de la population et de la réforme hospitalière. Instruction ministérielle N°6 du 05 DEC 2013 relative à la protection contre les rayonnements ionisants dans les établissements de santé. 4p. [17] H. BENMESSAOUD. Les rayonnements ionisants risques et prévention : radioprotection. Cour du cycle post graduation. 2017.1-79. [18] Boudena B. Introduction à la radioprotection. Centre de Recherche Nucléaire d’Alger (CRNA). 20p.

42


Evaluation des lombalgies chez les manutentionnaires d’une unité de commercialisation des engrais minéraux dans la région ouest d’Alger Laidi A1 , Rezak A1,2 , Benmessaoud H1,2 1- Service de médecine du travail, Centre Hospitalo-Universitaire Bab EL Oued 2- Faculté de médecine d’Alger

Matériels et Méthodes :

Résumé

L’évaluation des efforts de manutention est réalisée par l’équation du National Institute for Occupational Safety and Health (NIOSH) révisée. Les indicateurs de santé sont recueillis à partir des dossiers médicaux complétés par un questionnaire issu du «questionnaire Nordique» sur les TMS.

Introduction/objectifs

Résultats :

La manutention manuelle de charges reste fréquente dans l’activité professionnelle et ce, dans de nombreux secteurs. Dans une unité de commercialisation des engrais minéraux que nous prenons en charge, nous constatons que les accidents de travail et les lombalgies liés à la manutention représentent les deux principaux défis sécuritaires. Il apparait important de mener une analyse des facteurs de risque de lombalgies en ciblant le poste de manutentionnaire, nous nous sommes fixés les objectifs suivants:

Le taux de réponse au questionnaire est de 100%. La moyenne d’âge de notre population est de 43,19 ans, l’ancienneté moyenne au poste de 08,5 ans. Plus de 70% des manutentionnaires sont sous contrat de travail à durée déterminée. L’évaluation de la manutention par l’équation du NIOSH conclue que toutes les situations de travail de déchargement présentent un risque de lombalgie inacceptable et la tâche de manutention est considérée comme potentiellement à risque de lombalgies avec un indice de lever des charges (ILC) supérieur à 3. • Identifier les situations de travail de manuten- Pour les symptômes rencontrés : le bas du dos, la nuque et l’épaule sont les zones les plus touchées tions à risque de lombalgie; avec respectivement 54,83%, 58,06 % et 48,06 % des • Evaluer la fréquence des lombalgies chez les plaintes enregistrées. manutentionnaires; • Proposer des recommandations pour prévenir Discussion/ Conclusion : l’apparition de nouveaux cas de lombalgies et de prévenir le passage à la chronicité des cas déjà Nous constatant dans notre étude que plus de la existants moitié de notre population souffre du mal du bas du 43


dos. Les lombalgies sont un problème réel dans cette unité de distribution et de commercialisation des engrais minéraux. Des recommandations sont formulées. Mots clés : lombalgies, manutention manuelle, équation de NIOSH.

The average age of our population is 43.19 years, the average seniority at the position is 08.5 years. More than 70% of the handlers are on fixed-term contracts. The NIOSH Equation Handling Assessment concludes that all unloading work situations pose an unacceptable risk of low back pain, and the handling task is considered potentially at risk for low back pain with a Load Index (CLI) greater than 3. For the symptoms encountered: The lower back, the neck and the shoulder are the most affected areas Abstract with respectively 54.83%, 58.06% and 48.06% of complaints registered, more than half (55%) Handlers Purpose of the study: have had low back pain in the last 12 months. Manual handling of loads remains frequent in the pro- The results of the evaluation of the risks of physifessional activity and this, in many sectors. cal overload show that one is in a situation of highly In a mineral fertilizer marketing unit that we take increased load, a rearrangement of workstation is reccare of, we found that work-related accidents and low ommended. back pain related to handling are the two main security challenges. Conclusion: It seemed important to carry out an analysis of risk factors for low back pain by targeting the position of This study found that low back pain is a real problem handler, we set ourselves the following objectives: in this unit of distribution and marketing of mineral • Identify the work situations of handlings at risk fertilizers. Recommendations have been made. of low back pain; Key words: low back pain, manual handling, • Evaluate the frequency of low back pain among NIOSH equation. handlers; • Propose recommendations to prevent the emergence of new cases of low back pain and prevent the transition to chronicity of existing cases;

Methods: The evaluation of handling efforts was performed using the revised National Institute for Occupational Safety and Health (NIOSH) equation. The health indicators were collected from the medical files supplemented by a questionnaire from the "Nordic questionnaire" on MSDs.

Results: The response rate to the questionnaire is 100%.

Introduction L’activité humaine s’est accompagnée de tout temps de la nécessité de soulever et de transporter des charges. Cette opération a été progressivement mécanisée, cependant la manutention manuelle de charges reste fréquente dans l’activité professionnelle et ce, dans de nombreux secteurs. En France, selon l’enquête SUMER2003 [1]; près de quatre salariés sur dix manipulent au moins épisodiquement (2 heures par semaine ou plus) des charges dans le cadre de leur travail et 7,5 % très régulièrement (pendant plus de 20 heures par semaine, soit en moyenne 4 heures par jour) [1]. 44


En France, parmi les affections résultant de l’exposition habituelle à des manipulations de charges, les pathologies rachidiennes sont les plus fréquentes, elles représentent à elles seules 50 % des accidents du travail [2]. La littérature scientifique et les statistiques d’accidents identifient les magasins-entrepôt comme étant à risque, principalement pour les maux de dos associés aux tâches de manutention [3]. Dans le cadre des activités de notre service, nous prenons en charge une unité de commercialisation des engrais minéraux. Les accidents de travail et les lombalgies liés à la manutention représentent les deux principaux défis sécuritaires de cette unité. Il apparaissait important de mener une analyse des facteurs de risque de lombalgies en ciblant le poste de manutentionnaire, pour mieux comprendre le travail, les risques qui en découlent et les pistes de solutions possibles. Nous avons fixés les objectifs suivants:

L’étude s’est déroulée en deux parties :

L’évaluation des efforts de manutention par l’équation du NIOSH : Cette équation permet de rechercher un risque de survenue de lombalgies par l’analyse de l’activité et le calcul de l’indice de lever des charges ILC [4]. ILC = poids de l’objet (en Kg) / la charge maximale admissible (CMA) La Charge Maximale Admissible CMA est mesurée en 4 situations extrêmes, en utilisant 7 facteurs intervenants dans la manutention manuelle, à savoir : le poids de la charge (FP) en Kg, les distances horizontales (FH) en cm, verticale (FV) en cm et de déplacement de la charge (FD) en cm, la fréquence de soulèvement (FF) en min, l’angle de rotation du dos (FA) en degrés (°) et l’interface main-objet (FI) qualifiée de bonne, acceptable et médiocre. CMA (Kg) = FP x FH x FV x FD x FF x FA x FI

• Identifier les situations de travail de manutentions à risque de lombalgie; • Evaluer la fréquence des lombalgies chez les manutentionnaires; • Proposer des recommandations pour prévenir l’apparition de nouveaux cas de lombalgies et de prévenir le passage à la chronicité des cas déjà existants.

Méthodes et matériels Notre étude a été réalisée au sein de l’unité de commercialisation (stockage et distribution) des engrais minéraux d’une entreprise de l’Est d’Alger, elle s’est déroulée sur une période de 08 mois durant l’année 2016. La population d’étude est constituée par l’ensemble des salariés assurant la manutention manuelle au niveau de cette unité, elle est représentée par 31 manutentionnaires. 45


Tableau 1 : tableau récapitulatif des facteurs de l’équation de NIOSH et leurs caractéristiques Facteur

Caractéristique

FP le poids de la

basé sur le fait que 99% des hommes

charge (kg) :

et 75% des femmes peuvent soulever

constant est fixé

une charge de 23 kg dans la posture

à 23 kg

de référence sans risque lombaire augmenté.

FH : facteur multiplicateur horizontal (cm) = 25/ H,

H est la distance en centimètres (cm) qui sépare le milieu du segment virtuel qui lie les chevilles à la

L’interprétation des résultats obtenus : si l’ILC est inférieur à 1, la tâche de manutention manuelle doit être considérée comme faible et si l’ILC supérieur à 1, la tâche de manutention manuelle est considérée comme potentiellement à risque de lombalgies, surtout si ILC est supérieur à 3. Dans notre étude, l’évaluation de la manutention par l’équation du NIOSH a été appliquée lors de l’activité de déchargement de la marchandise, des sacs de 50kg, du camion vers la palette, cette activité se fait par la manutention manuelle avec quatre situations de travail :

projection des mains sur le sol au

• Situation S1 : début de palette et les sachets sont les plus hauts et du coté du manutentionnaire.

début du geste. FV : facteur multiplicateur vertical (cm)= 1

V est la distance en centimètres (cm) qui sépare le sol des mains au début

• Situation S2 : fin de palette et les sachets sont les plus bas et côté du manutentionnaire.

de la prise de la charge.

– 0,003 ( V – 75 ) FD : facteur

D représente le déplacement vertical

multiplicateur

en centimètres (cm) d’un objet entre

de déplacement

le début et la fin de la manutention,

de la charge

• Situation S3 : début de palette et les sachets sont les plus haut et se trouvent de l’autre côté de la palette par rapport au manutentionnaire.

le plus souvent un soulèvement.

• Situation S4 : fin de palette et les sachets sont les plus bas et se trouvent de l’autre côté de la palette par rapport au manutentionnaire.

(cm)= 0,82 + (4,5 / D) (FD) FA : facteur multiplicateur

 est l’angle en degré entre le plan sagittal et le plan d’asymétrie.

d’asymétrie (°) =1 – (0,0032Â). FF : facteur multiplicateur de fréquence de soulèvement (min) FI : facteur multiplicateur d’interface

FF est obtenu selon un tableau de

Evaluation de la santé des manutentionnaires

référence qui intègre 3 informations : la fréquence de soulèvement, la posture du sujet et la durée continue de la manutention L’interface main-objet influence la CMA. Ainsi, la forme de l’objet manutentionné, la présence ou l’absence de poignées vont modifier FI.

Elle s’est faite par une étude sur dossier médicaux et un questionnaire. L’étude sur dossiers médicaux a permis de recueillir les indicateurs de santé des manutentionnaires (accidents de travail et maladies professionnelles) ainsi que les motifs d’aménagement de poste. L’administration d’un Questionnaire TMS adressé aux travailleurs complété par un examen clinique lors des visites médicales périodiques. Le questionnaire utilisé est adapté à partir du questionnaire scandinave souvent appelé «questionnaire Nordique»[5]. Il est composé de trois parties : 46


• Première partie : Informations générales sur le Tableau n°1 : résultats de la mesure de CMA et ILC (Situation: S) répondant, par exemple : l’ancienneté, l’âge, Facteurs S1 S2 S3 l’horaire de travail. FP 23 23 23 • Deuxième partie : Sommaire de la santé FH 0,69 0,78 0,40 musculo-squelettique pour l’ensemble du corps, FV 0,95 01,12 0,95 les questions de cette partie portent sur les probFD 05,32 0,94 05,32 lèmes musculo-squelettiques qui se sont maniFF 0,15 0,45 0,18 festés au cours des 12 derniers mois et au cours FA 0,71 0,71 0,71 des 7 derniers jours pour chaque région du corps FI 01 01 01 (épaules, coudes, poignets/mains, nuque, haut CMA(Kg) 08,54 06,03 05,94 du dos, bas du dos, hanches/cuisses, genoux, Poids du sac (Kg) 50 50 50 chevilles/pieds). ILC 5,85 8,29 8,41 • Troisième partie : Informations spécifiques pour la région corporelle du bas du dos. Pour les aménagements de poste de travail: Les données recueillies ont été saisies et traitées par Un tiers de la population d’étude soit 10 ont bénéficié le logiciel EXCEL version 2007. d’un aménagement de poste de travail. Le motif le plus fréquent de l’aménagement de poste Résultats est la hernie discale et avec comme contre indication : le port de charges lourdes et du maintient prolongé Evaluation de la manutention par de la posture debout ou assise. La durée de l’aménagement varie de trois mois l’équation du NIOSH jusqu’à l’aménagement de poste définitif. Toutes les situations de travail de déchargement pour le stockage des produits présentent un risque de lomAnalyse des données des questionbalgie inacceptable. La tâche de manutention est considérée comme naires potentiellement à risque de lombalgies (ILC>3) Le taux de réponse au questionnaire est de 100% soit (tableau n°1). la totalité des manutentionnaires qui est de 31. • Caractéristiques socioprofessionnelles des manutentionnaires : Tous les manutentionnaires sont de sexe masculin. La classe d’âge la plus représentée est celle des 40-49 ans qui regroupe 42% des manutentionnaires avec une moyenne d’âge de 43,19 ans.

Données médicales sur la santé des manutentionnaires Plus de 87% de la population d’étude soit 27 manutentionnaire présentent une maladie chronique. Les affections ostéo-articulaires (lombalgies exclues) (41,93%) et ophtalmologiques (51,61%) sont les plus fréquentes. Treize cas d’accidents de travail avec arrêt de travail ont été déclarés, dont 11 cas pour lombalgies aigues. Un cas de dermite chronique eczématiforme due au contact avec le phosphore a été déclaré en maladie professionnelle au titre du tableau n° 05.

L’ancienneté moyenne au poste de manutentionnaire est de 08,5 ans et l’ancienneté moyenne au poste et à l’entreprise est presque la même (Graphe n°1). Presque la moitié des lombalgiques ont une ancienneté à l’entreprise de [0-5ans[ et de [10-15ans[. Tous les salariés travaillent à temps plein et à horaire 47

S4 23 0,62 01,15 0,88 0,45 0,71 01 04,61 50 10,84


Tableau n°2: Répartition des problèmes musculo-squelettiques par région corporelle

Figure n°1 : répartition de la population selon l’ancienneté au poste et à l’entreprise

J’ai eu au cours

J’ai eu au cours des 7

des 12 derniers

derniers jours des douleurs,

mois des douleurs,

courbatures ou gênes

courbatures ou gênes Nombre

Pourcentage

Nombre de

de répon-

répondants

dants

[oui]

Pourcentage

[oui]

fixe pendant la journée avec une durée moyenne de 40 heures sur 05 jours par semaine. L’IMC moyen est de 26.21 Kg/m2. Plus d’un tiers de la population d’étude est en excès de poids et la majorité des travailleurs soit 90% sont droitiers. Plus des 3/4 de la population d’étude consomment ou ont consommé du tabac.

Bas du dos

17

54,83 %

12

38,70 %

Haut du dos

02

06,45 %

02

06,45 %

Genoux

05

16,12 %

01

03,22 %

Nuque

08

58,06 %

03

09,67 %

Épaules

08

48,06 %

02

06,45 %

Poignets/mains

00

00 %

00

00 %

Chevilles/pieds

02

06,45 %

02

06,45 %

Hanches/cuisses

00

00 %

00

00 %

Coudes

01

03,22 %

00

00 %

Au moins une

29

93, 54

/

/

région du corps

• Portrait général des problèmes musculosquelettiques

La région du bas du dos, la nuque et l’épaule sont les zones les plus touchées par les douleurs, courbatures ou gênes lors des mouvements (Tableau n°2). Plus de la moitié (55%) des manutentionnaires ont eu au cours des 12 derniers mois des lombalgies et presque la moitié (44%) d’entre eux signale que ces lombalgies les ont empêchés d’effectuer leur travail habituel (Tableau n°3). 48


Tableau n°3 : Indice de gravité des problèmes au bas du dos. J’ai eu au cours

Ce problème m’a

des 12 derniers

empêché dans les 12

mois des

derniers mois d’effectuer

douleurs,

mon travail habituel

Discussion

courbatures ou gênes Nombre

% par

Nombre

% par

% par

de

rapport

de

rapport

rapport

à

répon-

au

dants

nombre

répondants «oui»

l’ensemble

à l’ensemble

des

qui ont

de

des

répon-

répondu

répon-

répon-

dants au

«oui»

dants

dants au

ques-

ayant eu

ques-

tion-

des

tion-

naire

prob-

naire

lèmes au cours des 12 derniers mois Bas

17

54,83 %

11

44 %

35,5 %

du dos

Deux tiers des lombalgiques indiquent que leur problème de lombalgie est survenu suite à un accident du travail. Plus d’un 1/4 a eu des problèmes pour une durée de plus de 30 j mais pas tous les jours et presque un 1/4 n’a pas pu effectuer leurs activités habituelles à cause des lombalgies. Enfin, presque la moitié des lombalgiques a consulté un spécialiste dans les 12 derniers mois pour lombalgie (Tableau n°4). Tableau n°4: Répartition de la population d’étude selon la consultation d’un spécialiste pour lombalgies Consultation d’un Nombre Pourcentage spécialiste Oui 07 46,66 % Non 10 53.33%

Il s’agit d’une étude descriptive qui peut constituer le temps T0 d’une étude longitudinale ou de cohorte si l’employeur consent à intervenir par des actions préventives visant à améliorer l’état de santé physique de ses manutentionnaires. Nous avons constaté que pour l’étude du travail de manutention; le recours à des mesures instrumentées, comme des mesures biomécaniques et physiques en plus l’observation directe est d’une aide précieuse pour évaluer les facteurs de risque mécaniques et physiques. Lors du déchargement : Un risque dorsolombaire à partir d’un poids du sac (CMA : Charge maximale admissible) de 8,54 kg et 6,03 kg respectivement dans les situations les plus favorables (S1 et S2) et 5,94 kg et 4,61 kg respectivement dans les situations les plus défavorables (S3 et S4), alors que le poids des sacs est de 50 kg, donc le poids maximum proposé par la législation algérienne, ne peut protéger ces manutentionnaires des lombalgies dans les conditions actuelles d’exercice de leur métier [6]. L’analyse du questionnaire a rapporté qu’au cours des 12 derniers mois, le mal de dos a fait souffrir 17 manutentionnaires soit 54,80% de notre population d’étude (n=31). Dans moins des 2/3 des cas (10 soit 58,82%), le mal du dos n’est pas isolé mais s’associe à d’autres TMS, à au moins une autre articulation en plus du dos. Les manutentionnaires qui rapportent la notion d’antécédents d’accident du dos avec documentation (déclaration AT) sont au nombre de 10 (58,82 %). Les autres ne peuvent attribuer une cause ou une date exacte à leurs lombalgies, l’usure ou l’hyper sollicitation sur les structures anatomiques peuvent être la cause. Au cours des 7 derniers jours, le bas du dos reste en tête de liste des TMS bien loin avant les autres articulations, avec plus d’un tiers de la population (38.70%) qui en souffre. La douleur grave, entrainant une réduction des activités, affecte 15 manutentionnaires soit la majorité des lombalgiques (88,23%). La consultation de praticiens est un paramètre qui signe aussi la gravité de la 49


douleur, Ainsi, parmi les (17) lombalgiques, presque la moitié (8 soit 47,05%) ont dû consulter un spécialiste. Un autre indice de gravité, qui est l’un des principales conséquences du mal du dos sur le travail, c’ est l’octroi d’un aménagement de poste de travail pour motif de lombalgies; 08 manutentionnaires soit 47,05% des lombalgiques ont bénéficié d’une prescription d’aménagement de poste. Malheureusement les postes proposés par l’entreprise pour ces travailleurs ne sont pas adaptés au reclassement professionnel des malades du dos : nous retrouvons ces manutentionnaires reclassés dans des postes d’aide contrôleur de poids (manutention des charges lourdes) ou bien à l’hygiène générale des lieux de travail (position penchée en avant soutenue) ou bien l’arrangement et le déplacement des palettes. Comme nous avons constaté dans notre étude, plus de la moitié de notre population souffre du mal du bas du dos. Plusieurs études ont trouvé des résultats similaires aux nôtres. Dans un rapport de recherche sur les principaux déterminants de l’activité de manutention dans un magasin-entrepôt de grande surface [3], dont la population d’étude est constituée par les placeurs de marchandises, les résultats montrent que les symptômes musculosquelettiques sont fréquents dans la population d’étude et que par ordre d’importance ce sont les symptômes au bas du dos qui sont les plus fréquents et mentionnés comme ceux ayant causé les pires problèmes. C’est pour les symptômes du bas du dos que s’associe le plus souvent une réduction des activités habituelles et les travailleurs perçoivent un lien entre les symptômes ressentis et le travail. Plus d’une fois sur deux, les symptômes ont entraîné une absence.

ce facteur qu’il faut agir pour réduire de manière efficace les contraintes physiques liées à ce type de manutention. Réduire le poids des sacs de 50 kg à 25 kg. selon les recommandations de la norme Française NF X35-109 [AFNOR] [6] relative à l’ergonomie dans la manutention manuelle de charges, qui est de 30 kg pour l’homme et 15 kg pour les femmes pour une manutention occasionnelle. Quand celle-ci est répétitive les charges sont allégées selon la fréquence et la distance de déplacement. • En ce qui concerne la force initiale déployée par le manutentionnaire pour tirer le sac et le mettre en mouvement de glissement qui peut être trop importante notamment pour les stocks anciens, nous recommandons de partager cette force sur deux manutentionnaires si le positionnement du sac le permet. Par exemple, lorsque le sac est déposé en haut, en début de palette et du coté des manutentionnaires, deux manutentionnaires peuvent le tirer et le font glisser. • Surélever les palettes du sol pour que les sacs à soulever soient toujours entre le niveau des genoux et des épaules du manutentionnaire ou installer des tables élévatrices au niveau des zones de déplacement des sacs des palettes vers la gerbeuse. • Le déchargement des engrais en vrac des transpalettes sur la gerbeuse pour les mettre en stocke doit être effectué par deux manutentionnaires pour limiter la distance de préhension horizontale (réduire le facteur distance). • Respecter le temps nécessaire de récupération qui présente un facteur important en réduisant la fréquence de manutention manuelle des sacs. Notamment pour la manutention verticale. Et répartir la tâche sur toute la journée de travail.

Recommandations

• Utilisation de la gerbeuse électrique au cours de la mise en stock pour réduire la distance parcourue par les manutentionnaires avec des sacs sur le dos.

• Le facteur principal conditionnant les efforts de tirer/lever et déposer est le poids des sacs à déplacer. C’est donc, dans un premier temps, sur 50


• Assurer une formation à la manutention avant References toute prise de fonction et régulièrement pour les manutentionnaires déjà en fonction (décret n°02- [1] Arnaudo B, Magaud-Camus I, Sandret N, 427du 07 décembre 2002, relatif aux conditions Coutrot T, et al. Exposition aux risques et aux d’organisation de l’instruction de l’information pénibilités du travail de 1994 à 2003. Premiers et de la formation des travailleurs dans le dorésultats de l’enquête SUMER 2003. Prem Inf. maine de la prévention des risques professionPrem Synth. 2004 DEC; 52.1 :1-8 nels) [7]. Elle doit être renouvelée et orientée en fonction des facteurs de risque individualisés à [2] Société française de Médecine du travail. Recommandations de Bonne Pratique Surveillance travers cette étude. médico-professionnelle du risque lombaire pour les travailleurs exposés à des manipulations • La surveillance médicale, la visite médicale de charges Argumentaire scientifique. Septembre d’embauche préalable à l’affectation au poste 2013, 295 p. avec examen clinique complet et examens complémentaires. Les visites périodiques qui doivent [3] St-Vincent M, Laberge M, Denis D, Richard M.C, Imbeau D, Delisle A, Dufour B. Les principaux être effectuées au moins deux fois par an avec un déterminants de l’activité de manutention dans examen clinique orienté à la recherche de signes un magasin-entrepôt de grande surface : Rapport d’atteinte articulaire. Une fois réalisées, les acde recherche. IRSST, 2004 ; 64p. tions devront être maintenues, réévaluées, adaptées, ce qui nécessite un suivi et une pérennisa- [4] Waters T.R., Putz-AndersonV., Garg A. Application de la démarche. tions manual for the revised NIOSH lifting equation. Springfield, NTIS Editors, 1994, 119p.

[5] Forcier L et al. L’ABC de l’utilisation d’un questionnaire sur la santé musculo-squelettique: de la planification à la diffusion de résultats. Québec : Institut de Recherche Robert-Suave en santé et Cette étude nous a permis de constater que les en sécurité au Travail, novembre 2004, 270p. lombalgies sont un problème réel dans cette unité de distribution et de commercialisation des engrais [6] Décret exécutif n° 91-05 du 19 janvier 1991 relatif minéraux. aux prescriptions générales de protection applicaLes principaux facteurs de risque de lombalgies inbles en matière d’hygiène et de sécurité en milieu dividualisés sont le poids des sacs, la cadence trop de travail. Journal officiel, n° 04, 23 janvier 1991, rapide du travail et les postures contraignantes au 8p. poste de manutentionnaire. [7] AFNOR. Ergonomie - Manutention manuelle de Les résultats de cette étude devraient contribuer à charge pour soulever, déplacer et pousser/tirer. réduire l’apparition de nouveaux cas de lombalgies et Méthodologie d’analyse et valeurs seuils. NF X35le passage à la chronicité des cas déjà existants. 109, 2011. Des recommandations ont été formulées afin de réduire la survenue de nouveaux cas de lombalgies tout en insistant sur la nécessité de compléter la prévention par la formation du personnel à la manutention, gestes et postures. Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflit d’intérêt en relation avec cet article.

Conclusion

51


Allaitement et cancer du sein Meziani Y, Ait-Arab M-R, Bendjebbar K

Centre Anti Cancéreux, Blida.

Résumé L’allaitement maternel est primordial pour le nourrisson aussi bien sur son rôle nourricier indéniable que relationnel. Le cancer du sein est le premier cancer féminin, et nous voulons établir le lien qui existe entre l’allaitement et le risque de cancer du sein, ainsi que la possibilité ou non de l’allaitement chez les femmes traitées pour cancer du sein. Secondairement, nous essayerons de répondre si une femme atteinte d’un cancer peut allaiter ? Abstract Breastfedding is essential for the baby, both in terms of its nourishing and relational role. Breast cancer is the first feamle cancer and we want to etablish the link between breastfedding and this cancer. Secondly, we will try to aswer if a women with breast cancer can breastfeed

Introduction L’allaitement maternel est la référence en matière de nutrition du nouveau-né car le lait maternel n’est jamais reproductible mais surtout qu’il crée des liens psychoaffectifs indéniables. Des organismes s’intéressent de façon continue à l’allaitement maternel. WASA (world Alliance for Breastfeeding Action) organise la semaine de l’allaitement, cette manifestation se tient la 3ème semaine d’octobre. La semaine de l’allaitement est soutenue par l’ UNICEF et l’OMS Dans un souci d’intérêt de cette

relation mère-enfant, nous nous sommes intéressés à la relation allaitement maternel et cancer du sein. Le cancer du sein constitue un problème de santé publique avec : • Une incidence : >80/100000 personne /an et une augmentation de 5% par an ces 20 dernières années • Un taux de 1.4 million de nouveaux cas • Et une mortalité de 460 000 décès/an En Algérie : 40000 nouveaux cas de cancer du sein sont diagnostiqués chaque année avec 25 000 décès. Quand bien même cette incidence et cette mortalité ont diminués dans les pays développés grâce à un dépistage de masse, elles restent élevées dans les autres pays. Selon l’incidence de chaque pays, environ 1 femme sur 9 développera un cancer du sein. L’objectif de ce travail est de rapporter les données de la littérature concernant l’existence ou non d’une éventuelle relation entre l’allaitement et le cancer. Rappel physiologique de la glande mammaire : La glande mammaire est présente dès la 4ème semaine de vie intra-utérine à partir de l’ébauche ectodermique au niveau de la crête neurale puis migre dans le mésoderme et son développement n’est définitif qu’après la première lactation. La connaissance de cette embryologie nous permet de déduire trois points essentiels : 1. L’origine ectodermique et la migration dans le mésoderme explique la relation sein, peau : le sein est une glande sous-cutanée ;

52


2. L’originalité de la plaque aréolo-mamelonnaire Notre analyse rapporte les résultats sur l’allaitement : où existent des ébauches cutanées, musculaires Les deux groupes étaient comparables avec respecet canalaires ; tivement : • Parité : 2.2 versus 2.6

3. La crête mammaire axillo fémorale expliquant la topographie des seins et mamelons surnuméraires. Lors de la grossesse, le sein passe par plusieurs transformations (Augmentation de volume, saillie du mamelon qui prend un aspect grenu, pigmentation de l’aréole, CVC importante, extension des galactophores les 6 premiers mois et enfin différenciation des acini les trois derniers mois Après l’accouchement, la sécrétion mammaire est fluide et jaunâtre: c’est le colostrum. Au 3ème jour, la sécrétion graisseuse augmente et le colostrum devient lait. A ce stade, les acini sont parfaitement différenciés : c’est la fin du développement mammaire. A la fin de lactation : la glande diminue de volume, le sein peut changer de forme. Après la première grossesse, sans allaitement, le volume du sein ne se modifie pas, il n’y a pas aboutissement du développement naturel de la glande mammaire. A partir de ces connaissances, peut-on dire que l’allaitement est prometteur ? Peut-on autoriser l’allaitement après un cancer du sein ? Pour le nourrisson, la réponse est affirmative et sans hésitation, et pour le cancer du sein, c’est ce que nous allons développer. La seconde question que l’on pourrait se poser est la suivante : peut-on allaiter après un cancer du sein ? L’allaitement maternel est-il protecteur du cancer du sein ? Une métanalyse réalisée par la Leche league et publiée dans The Lancet [1] : L’analyse ayant retenu 47 études dans 30 pays et concernant 50302 femmes avec cancer sein / 96973 femmes sans cancer du sein L’étude des facteurs de risque de cancer a concerné la parité, l’allaitement, la durée de l’allaitement (0-6 mois, 7-18 mois, 19 à 30 mois. . . ), l’âge à la première grossesse, l’âge à la ménopause etc.

• Nullipares : 16% versus 14% • 71% allaitement contre 79% • 9.8% mois d’allaitement contre 15.6% Les conclusions de l’étude étaient que chaque naissance vivante permettait de diminuer de façon significative le risque de cancer de 7%, sans allaitement (p<0.0001) et que l’allaitement maternel est un facteur protecteur du cancer du sein, indépendant de la parité, avec une diminution du risque de 3.8% par enfant allaité plus de 12 mois (p=0.001). Ainsi, nous pouvons répondre aisément à notre première question : l’allaitement est un facteur protecteur du cancer du sein, surtout s’il est prolongé et ce, même chez les femmes porteuses de mutation BRAC1[2]. Les mécanismes physiologiques invoqués de cette conclusion sont rapportés dans l’étude de C.Freund : • Diminution du cycle ovulatoire ; • Différenciation de l’épithélium mammaire pendant la lactation ; • Excrétion d’agents carcinogènes par le lait. Selon cette même métanalyse, il n’existe pas d’effet délétère de l’allaitement chez une femme qui a été traitée pour cancer du sein et qui est en rémission, il est donc conseillé d’encourager ces femmes à allaiter leurs enfants. Conclusion Le cancer du sein est un problème de santé publique de cause multifactorielle et dont la mortalité reste importante, notamment en Algérie. L’allaitement semble être un facteur protecteur, cependant, nous ne pouvons pas répondre de manière tranchée quand à l’intérêt réel et à la durée de l’allaitement maternel, vu le mode de vie actuel. 53


Actuellement, un allaitement maternel de six mois est conseillé aux mères pour une alimentation idéale du nourrisson ; quant à la protection de la femme, des études randomisées devraient étudier des allaitements plus étalés dans le temps et leur impact réel sur le risque de cancer du sein.

References [1] Breast cancer and fedding : collaborative reanalysis of individual dat from47 epidemiological studies in 30 countries, including 50302 women with breast cancer and 96973 women witout the disease. collaborative group on hormonal factors in breast cancer. Lancet 2002 ;360 : 187-95 [2] Breast feeling and breast cancer. Gynécologie Obstétrique et Fertilité. volume 33, issue 10, octobre 2005. Pages 739-744

54


La dysphonie professionnelle : à propos d’un cas Oukil.M, Kaced-benazzouz.N, Ouaaz.M, Haddar.M Service de médecine du travail EPH de Rouiba

Les dysphonies sont classées en 2 grandes catégories non exclusives : • les dysphonies fonctionnelles (ou dysfonctionnelles) • les dysphonies lésionnelles aves lésions congénitales ou acquises[3].

Résumé La prévalence élevée des troubles de la voix chez les enseignants, nous a motivé à rapporter le cas d’une dysphonie professionnelle chez une enseignante du cycle primaire dont le diagnostic a été posé devant des troubles de la voix avec absence de lésions organiques évoquant une dysphonie lésionnelle, ce qui est en faveur de la dysphonie fonctionnelle qui touche essentiellement les professionnels de la voix. La déclaration en maladie professionnelle a été faite au titre du tableau N° 85 qui répare la dysphonie professionnelle chez les enseignants. Mots clés Dysphonie professionnelle. Dysphonie fonctionnelle. Enseignante. Forçage vocal.

Introduction Une étude descriptive transversale faite par Ghomari et coll en 2010 pour estimer la prévalence des troubles de la voix chez 707 enseignants du cycle primaire d’une ville de l’ouest algérien a montré que la prévalence des troubles de la voix était de 47% essentiellement chez les femmes, elle augmentait avec l’âge et 1’ancienneté pour l’ensemble des enseignants [1]. La dysphonie est un trouble momentané ou durable de la fonction vocale ressenti comme tel par le sujet lui-même ou son entourage [2].

La dysphonie fonctionnelle est une altération des qualités de la voix avec absence de perturbation anatomo-pathologique permanente primaire, et présence d’un trouble de la tonicité musculaire au niveau de l’appareil phonatoire [4]. Elles touchent essentiellement les professionnels de la voix (enseignants), la plupart féminins [5]. Une fatigabilité vocale est notable et le malmenage vocal est constamment retrouvé [5].

Observation Il s’agit d’une patiente âgée de 44 ans enseignante du cycle primaire depuis 24 ans, aux antécédents médicaux de cirrhose auto-immune compliquée par des varices œsophagiennes, de névrite optique autoimmune et de maladie de Biermer, qui a consulté à notre niveau pour des troubles chroniques de la voix. Le début de sa symptomatologie remonte à 06 ans (l’année 2012) marqué par des troubles de la voix surtout lors de l’hyper-sollicitation des cordes vocales (enseignement) avec une nette amélioration lors des congés. La patiente a consulté un spécialiste ORL qui a posé le diagnostic de dysphonie chronique avec une fente glottique nécessitant un repos vocal et une rééducation fonctionnelle orthophonique. 55


génitales, ni acquises notamment la dysphonie auto-immune évoquée devant les antécédents de maladie auto-immune (cirrhose autoimmune et névrite auto-immune) et éliminée devant l’absence de lésions caractéristiques à la nasofibroscopie (Les bamboo nodes sont des lésions très caractéristiques).

Figure 1: Fig 1 : kissing nodules à la naso-fibroscopie (Art voix et dysphonie publié par Braccini F)

Un autre avis ORL a été demandé avec une naso-fibroscopie en insistant sur l’existence ou non d’épaississement des muqueuses, de kissing nodules et d’une bascule de l’aryténoïde (lésions exigées par le tableau 85 de maladies professionnelles pour qu’une dysphonie soit reconnue comme étant professionnelle). La patiente a été revue dans notre consultation avec la réponse de l’ORL qui precise qu’elle présente une dysphonie chronique avec une laryngite chronique entretenue par un malmenage vocal. La naso-fibroscopie montre un épaississement et un œdème des cordes vocales, un début de kissing nodules avec fente glottique antérieure et postérieure. En tenant compte de toutes ces données, notre conduite à tenir a été la suivante : • déclarer la patiente au titre du tableau de maladie professionnelle N° 85 qui répare la dysphonie chez les enseignants. • délivrer un certificat de réorientation professionnelle contre indiquant l’hypersollicitation des cordes vocales.

Discussion Le diagnostic de dysphonie chronique a été posé devant les troubles de la voix et l’enrouement d’installation progressive et persistante depuis des années. Concernant le diagnostic étiologique : • la dysphonie lésionnelle (organique) a été éliminée devant l’examen ORL et la nasofibroscopie qui n’ont pas objectivé de lésions, ni con-

Ce sont des lésions qui doivent être recherchées systématiquement en cas de dysphonie dans le contexte d’une maladie auto-immune. Elles sont constituées de dépôts sous-muqueux au niveau des cordes vocales, dont l’aspect rappelle les nœuds du bambou. Le diagnostic se fait par laryngoscopie [6]). Le diagnostic de dysphonie fonctionnelle est retenu devant l’absence de lésions organiques. Une dysphonie dysfonctionnelle traduit acoustiquement ou subjectivement seulement, le malmenage vocal. Si celui-ci est négligé, s’il perdure, la muqueuse des cordes vocales va s’épaissir pour se protéger des microtraumatismes engendrés par le geste phonatoire inadapté. Les nodules viennent compliquer logiquement les dysphonies dysfonctionnelles [2] ; ce qui veut dire que la présence d’épaississement de la muqueuse et de « kissing nodules » n’élimine pas le diagnostic de dysphonie fonctionnelle. Les affections O.R.L. en particulier récidivantes et chroniques jouent sans conteste un rôle favorisant ou déclenchant des dysphonies dysfonctionnelles [2] ; ce qui explique que l’objectivation d’une laryngite chronique à la nasofibroscopie chez notre patiente n’est pas contradictoire avec le diagnostic de dysphonie fonctionnelle. Le diagnostic de l’origine professionnelle a été retenu devant une dysphonie fonctionnelle chez un enseignant dont l’hypersollicitation de la voix a causé un malmenage et un surmenage vocal ce qui a favorisé le forçage vocal. Il y’a d’autres facteurs qui favorisent l’apparition et l’aggravation d’une dysphonie chez l’enseignant comme les poussières et les polluants notamment la 56


poussière de la craie et l’exposition continuelle au bruit qui conduit au forçage vocal. La déclaration de la dysphonie chez les enseignants comme étant une maladie professionnelle est possible au titre du tableau de maladie professionnelle N°85 qui répare les dysphonies chroniques à condition de réaliser une laryngoscopie indirecte, une naso-fibroscopie ou une laryngoscopie directe pour apprécier l’aspect des cordes vocales notamment l’épaississement de la muqueuse, de kissing nodules et de bascule de l’aryténoïde. Ces lésions citées par le tableau sont des complications de la dysphonie professionnelle qui est une dysphonie fonctionnelle ; ce qui veut dire que la réparation n’est possible qu’au stade de complications.

Conclusion

[4] Boulanger S. Place et rôle du mouvement dans la rééducation orthophonique des dysphonies dysfonctionnelles chez l’adulte [Mémoire]. Département d’orthophonie : lorraine ; 2015.109p. [5] Reyt E. Diagnostic d’une dysphonie (337). Corpus Médical– Faculté de Médecine de Grenoble.2003 ; 15p. [6] Todic J, Leuchter I, Schweizer V. Bamboo nodes des cordes vocales : description d’un cas clinique et revue de la littérature. Rev Med Suisse 2014; 10: 1811-1815. [7] Van Houtte E, Claeys S, Wuyts F, Van Lierde K. The Impact of Voice Disorders Among Teachers: Vocal Complaints, Treatment-Seeking Behavior, Knowledge of Vocal Care, and VoiceRelated Absenteeism [résumé]. Journal of voice (ELSEVIER). Sept 2011 ; (25): 570-575.

Les troubles de la voix ont un impact sur la [8] Troubles de la voix chez l’enseignant. CESI. 2017 ; vie personnelle et professionnelle des enseignants 3p. et représentent un fardeau financier majeur pour la société [7] ; pour cela des mesures préventives s’imposent notamment une bonne sensibilisation du corps enseignant à cette problématique. Il serait intéressant de réaliser des campagnes d’information [8] et d’agir aussi sur l’organisation du travail.

References [1] Ghomari O, Merad S, Beghdadli B, Kandouci AB, Tanguy M, Fanello S. Prévalence des troubles de la voix chez les enseignants du cycle primaire d’une ville de l’ouest algérien. J Int Santé Trav, 2010 ; 2:7-15. [2] La dysphonie dysfonctionnelle.10 avr 2012. Disponible à l’URL : http://www.Fichier-pdf.fr/2012/04/10/ladysphonie-dysfonctionnelle/ [3] Eluard PF. Troubles de la voix chez les enseignants. DMT INRS N° 98. 2eme trimestre 2004 ; p221-238. 57


Exposition aux rayonnements ionisants d’un radiologue intervenant sous radioscope A. Mahdi1 , A. Rezak1,2 , H.Benmessaoud1,2 1: Service de médecine du travail C.H.U. de Bab El Oued, Alger 2: Faculté de Médecine d’Alger

Résumé Objectifs : l’analyse des résultats dosimétriques a retrouvé une surexposition chez un médecin radiologue pratiquant en radiologie interventionnelle avec un radioscope. Une analyse des conditions d’exposition au poste de travail a été réalisée avec pour objectif d’identifier les manquements aux bonnes pratiques en radioprotection qui expliqueraient cette surexposition.

Méthodes et matériels : la méthode utilisée était celle de l’observation directe ; qui a permis de faire une analyse détaillée des déterminants de la situation de travail du médecin radiologue et poser un diagnostic des dysfonctionnements techniques ou manquement aux pratiques de radioprotection. L’étude s’est déroulée durant l’année 2017.

mètres par rapport au radioscope (distance minimale recommandée pour réduire l’exposition du personnel aux rayonnements ionisants), il portait un tablier plombé et protège thyroïde de 0,5 mm Pb ainsi que des lunettes plombées comportant des protections latérales. La présence d’un indicateur ou signal lumineux lors de l’émission des rayons X permettait au personnel, non indispensable à l’intervention de connaitre le moment où il devait s’éloigner de la source de rayonnements ionisants.

Conclusion : L’évaluation dosimétrique a mis en évidence une surexposition ; bien que le médecin radiologue ait utilisé des moyens de protection collective et individuelle adaptés. L’utilisation fréquente du radioscope, ne permet pas d’éviter les conséquences de l’exposition aux rayonnements ionisants. Il faut faire vérifier la conformité des installations et des équipements par le CRNA, et réduire le temps d’exposition sur l’année (réduire le nombre des interventions sous radioscope) pour ne pas dépasser la limite de dose efficace de 50 mSv par année chez les médecins radiologues. Mots clés : Radioprotection, radiologie interventionnelle, radioscopie.

Résultats : le médecin radiologue réalise trois interventions en Introduction moyenne par jour, quatre jours par semaine. Durant l’acte interventionnel, le médecin radiologue Les actes guidés par radioscope se sont largement s’est positionné à une distance de moins de 2 développés depuis une vingtaine d’année. 58


Cette pratique est susceptible de provoquer des expositions importantes aux rayonnements ionisants pour les opérateurs, risquant d’entrainer l’apparition d’effets déterministes (cutané, oculaire. . . ) [1, 2]. Notre étude a concerné la technique de la chimioembolisation hépatique (un traitement contre le cancer hépatique), réalisé à l’aide d’un radioscope, manipulé par un médecin radiologue. Cette technique consiste à faire une injection de la chimiothérapie dans l’artère hépatique qui alimente la tumeur, sous contrôle radiologique. Ce traitement va emboliser la circulation sanguine vers la tumeur. L’action de la chimio-embolisation sur le cancer est double : premièrement, elle libère une dose très concentrée de chimiothérapie directement dans la tumeur, sans exposer le reste du corps aux effets de ces médicaments et deuxièmement, l’intervention bloque l’apport de sang à la tumeur, la privant d’oxygène et de nutriments. Ce blocage retient également les médicaments au niveau de la tumeur, ce qui augmente leur efficacité [3]. Nous avons constaté une surexposition chez ce médecin radiologue lors de l’analyse dosimétrique, du personnel de la radiologie interventionnelle. Après une surveillance médicale, une étude de poste de travail a été réalisée avec comme objectif d’identifier les manquements aux bonnes pratiques en radioprotection qui expliqueraient cette surexposition.

Résultats Etude de poste de travail en radiologie interventionnelle vasculaire périphérique Nous avons procédé à une étude de poste d’un médecin radiologue pratiquant en radiologie interventionnelle avec un radioscope, chez qui nous avons retrouvé une surexposition (tableau n°1). Tableau n°1 : Résultats dosimétriques Doses périodique mSv Retard Dose (Hp 10) Dose (Hp 007) / 1,40 2,54 7 mois 8,46 12,06 7 mois 0,61 0,58 1 mois

Le médecin radiologue procédait à une chimioembolisation hépatique, en se guidant grâce aux rayons X. Le médecin radiologue insérait un cathéter dans l’artère au niveau de l’aine. L’extrémité du cathéter est insérée dans l’artère hépatique qui alimente la tumeur et il injectait une chimiothérapie mélangée à des particules qui embolisent la circulation sanguine vers la tumeur. Organisation du travail • Effectif : trois personnes : un médecin radiologue, un technicien en radiologie, une auxiliaire médicale en anesthésie-réanimation (AMAR). • Horaire de travail : de 08 h à 16 h (04 jours/ semaine) ; avec trois interventions /jour en moyenne.

Méthodes et Matériels L’étude s’est déroulée durant l’année 2017. Nous avons utilisé la méthode de l’observation directe pour une analyse détaillée des déterminants de la situation de travail du médecin radiologue afin d’identifier les dysfonctionnements techniques et/ou les manquements aux pratiques de radioprotection.

Période / T3 2015 T3 2016 T4 2017

Description du local et de l’installation La salle de la radiologie interventionnelle est d’une superficie de 14 m2, divisée en deux compartiments (figure 01) : 59


• Un pour la préparation des patients : compor- manière verticale (le tube à rayons X est sous la tatant trois lits. ble radiologique) (figure 03). • Un pour l’examen où le geste radioguidé est réalisé. L’accès de cette salle comporte une signalisation visuelle selon la réglementation en vigueur (figure 02). Cette salle est équipée d’un radioscope fixe, d’une armoire pour les produits pharmaceutiques (cathéters, sondes, produits anesthésiants. . . ) et d’une petite salle de contrôle. Le radioscope, est composé d’un arceau fixé au sol, équipé d’un tube à rayons X et d’un détecteur plat. Le fonctionnement du système se fait à l’aide d’un écran tactile fixé à la table radiologique et d’une commande type pédale. Ce dispositif fonctionne à haute fréquence. Il peut délivrer une haute tension maximale de 125 kV.

Durant l’étude de poste, l’anesthésiste procédait à une anesthésie locale sur le patient, qui est allongé sur la table radiologique, en décubitus dorsal. L’anesthésiste s’est placé après, dans la salle de contrôle et surveillait le patient de loin. Le médecin radiologue et le technicien en radiologie se sont positionnés accolés à la table, en face des écrans de visualisation, ces derniers sont équipé d’un signal lumineux lors de l’émission des rayons X (figure 04).

Le médecin radiologue introduisait le cathéter au niveau de l’artère fémorale (ces mains étaient proches du faisceau primaire), puis il le guidait dans sa proDescription de l’activité gression, toute en le visualisant à l’aide d’images instantanées sur les écrans. • Le déroulement de l’examen radiologique Ces dernières sont obtenues après que le médecin ait Cet examen est réalisé par le médecin radiologue as- appuyé sur la pédale de commande du radioscope. sisté d’un technicien en radiologie et d’une anesthé- Le médecin retirait le cathéter et effectuait une comsiste, tout en utilisant un radioscope, orienté d’une pression au niveau de la porte d’entrée afin d’assurer 60


l’hémostase. Le technicien en radiologie réglait les paramètres du radioscope : la tension, le temps écoulé et le nombre d’images prises. Le temps de scopie totale était de 04 minutes et 06 secondes et une tension totale allant de 65 à 73,8 Kv, au cours de cette intervention. Durant ce temps-là, le médecin radiologue et le technicien ont utilisé des moyens de protection collective à type d’un écran plombé type plafonnier et jupe plombée ou bas-volet (figure 05).

Discussion Analyse de l’étude de poste

Le médecin radiologue réalise trois interventions en moyenne par jour, quatre jours par semaine. Durant l’intervention le médecin radiologue et le technicien en radiologie se sont positionnés à une distance de moins de deux mètres par rapport au radioscope, par nécessité du geste. Alors que, les données de la littérature recommandent une distance de deux mètres entre l’opérateur et la source de rayons X. cette distance réduit considérablement l’irradiation du personnel, et qu’au-delà de deux mètres, la dose reçue par le personnel du bloc opératoire est inférieure à 1 micro Sievert par procédure [11]. La tension totale utilisée durant le geste est entre 65 à 73,8 kV et le médecin portait un tablier plombé et un protège thyroïde de 0,5 mm Pb, donc il y a moins de 1 % de rayons X qui passe à travers un tablier plombé de 0,5 mm Pb [13]. La distance de moins de deux mètres entre le médecin et la source des rayons X avec la fréquence d’exposition (03 interventions / jour en moyenne à raison de 04 jours/ semaine), explique les résultats Ils ont porté aussi des moyens de protection individu- de surexposition retrouvés chez lui. Une signalisaelle à type d’un tablier plombé et protège thyroïde de tion visuelle existe à l’accès de la salle de l’examen selon la réglementation en vigueur. 0,5 mm Pb (figure 06). Seul le médecin radiologue portait des lunettes plom- La présence d’un indicateur ou signal lumineux lors de l’émission des rayons X permettant au personnel bées (figure 06). de connaitre le moment où ils doivent s’éloigner de la source de rayonnements ionisants. Le médecin radiologue utilisait des lunettes plombées personnelles comportant des protections latérales selon les recommandations de l’Institut de radioprotection et de sureté nucléaire (IRSN) qui privilégie ce type de lunettes [15].

Conclusion L’évaluation dosimétrique a mis en évidence une surexposition bien que le médecin radiologue ait util61


isé des moyens de protection collective et individuelle adaptés. L’utilisation fréquente du radioscope, ne permet pas d’éviter les conséquences de l’exposition aux rayonnements ionisants. Il faut faire vérifier les installations et les équipements par le CRNA, et réduire le temps d’exposition sur l’année (réduire le nombre des interventions sous radioscope) pour ne pas dépasser la limite de dose efficace de 50 mSv par année chez les médecins radiologues.

Aouel 1426 correspondant au 11 avril 2005 relatif aux mesures de protection contre les rayonnements ionisants. Journal officiel, n°27, 13 avril 2005, 32p. [8] Dauer LT, Kelvin JF, Horan CL, Germain ST. Evaluating the effectiveness of a radiation safety training intervention for oncology nurses: a pretest-intervention-posttest study. BMC Med Educ. 2006 JUN 8; 6: 32. [9] Zewdneh D, Dellie ST, Ayele T.A study of knowledge & awareness of medical doctors towards radiation exposure risk at Tikur Anbessa specialized referral and teaching hospital, Addis Ababa, Ethiopia. J Pharma Bio Sci 2012 ; 2:1-5.

References

[1] Gauron C, Derock C. La technique de la radiologie interventionnelle et l’exposition des profes- [10] Autorité de sureté nucléaire ASN. Les principes de radioprotection. Fiche d’information ASN. sionnels. Département études et assistance médi2004 JAN ; (2) : 1-6. cales. Ref en santé au travail. 2013 MAR ; (133) :19-28. [11] Alonso JA, Shaw DL, Maxwell A, McGill GP, Hart GC. Scattered radiation during fixation of [2] Joffre F. Présentation de la radiologie intervenhip fractures: is distance alone enough protectionnelle en France en 2010. Journal de radiolotion?. The journal of bone and joint surgery. gie. Toulouse. 2011 ; (92) : 623-631. Bradford Royal Infirmary, England.2001 AUG; [3] Centre de santé et de services sociaux Alphonse 83-B (6): 815-818. Desjardins. CHIMIO-EMBOLISATION. Centre hospitalier affilié universitaire de Lévis. Révision [12] Kieffer J-P. Radioprotection: Protection against décembre 2014 : 1-4. ionising radiations. EMC-Vétérinaire. 2004 AUG ; 1:125–137. [4] Mami H. Sante et connaissances en radioprotection du personnel hospitalier exposé directe- [13] Véra Pirlet. Equipements de protection indiment aux rayonnements ionisants [Mémoire]. viduelle des utilisateurs de rayons X en milieu Médecine du travail : Oran ; 2015. 131 p. médical : Protections plombées. Université de liège. Belgique. 1-11. [5] Kamoun H, Abbes D, Kamoun KA, Attia N, Hammou A. Connaissances du person[14] Guersen J, Donadille L, Charvais A, Zaknoune nel en radioprotection-étude multicentrique en R, Cassagnes L, Chabrot P, et al. Apports des chirurgie orthopédique sur le grand Tunis. Arch gants radio atténuateurs plombés en radioloMa Prof. 2015 : 1-10. gie interventionnelle. CHU Clermont Ferrand DRPH - IRSN Paris. 2010 DEC 10. 1-28. [6] Chimio-embolisation hépatique [En ligne]. Service de radiodiagnostic et radiologie interventionnelle. CHUV, 2013 AOU. Disponible à [15] Institut de radioprotection et de sureté nucléaire IRSN. Recommandations sur les bonnes pral’URL : https://bit.ly/2TGOwab tiques en matière de radioprotection des tra[7] Le Président de la République Algérienne. vailleurs dans la perspective de l’abaissement de Décret présidentiel n° 05-117 du 2 Rabie El la limite réglementaire de dose équivalente pour 62


le cristallin. Rapport PRP-HOM/2013-00010. 127. [16] Le ministre de la santé, de la population et de la réforme hospitalière, le ministre du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale. Arrêté interministériel du 15 Safar 1432 correspondant au 20 janvier 2011 fixant les conditions d’utilisation des dosimètres individuels. Journal officiel, n°17, 25 mars 2012, 2p. [17] Le ministre de la santé, de la population et de la réforme hospitalière. Arrêté du 27 Moharram 1437 correspondant au 10 novembre 2015 relatif à la surveillance médicale des travailleurs exposés aux rayonnements ionisants. Journal officiel, n°24, 24 avril 2016, 5p. [18] Le ministre de la santé, de la population et de la réforme hospitalière. Instruction ministérielle N°6 du 05 DEC 2013 relative à la protection contre les rayonnements ionisants dans les établissements de santé. 4p. [19] H. BENMESSAOUD. Les rayonnements ionisants risques et prévention : radioprotection. Cour du cycle post graduation. 2017.1-79. [20] Boudena B. Introduction à la radioprotection. Centre de Recherche Nucléaire d’Alger (CRNA). 20p.

63


THESES SOUTENUES EN SANTÉ ET SECURITE AU TRAVAIL N°

01

02

Thésards

Keddari née

Intitulé

Evaluation des risques professionnels dans une

Année de

thèse

1982

Pr Lakhdar

Manamani Naciba

structure hospitalo-universitaire à Alger

Mohammed

Toxicité du plomb en milieu professionnel

1984

Pr Robert

Mokhtari

Dermatologie professionnelle

1985

Pr Jean marie la

Merah née

Considérations sur les accidents de trajet dans

1985

Pr Djameleddine

Hadj-Salah Fatiha

le cadre de la législation relative aux accidents

Brahim Brahim 03

Fyad

Lauwerys

Abderahmane 04

Directeur de

soutenance

Chappelle

Abed

du travail 05

Semid abdelkader

Identification des maladies d’origine

1986

professionnelle observées en Algérie et

Pr Djameleddine Abed

perspectives d’évolution des tableaux des maladies professionnelles 06

Nezzal Abdelmalek

Anthropométrie de l’adulte Algérien en milieu

1987

de travail – Application pour l’étude de

Pr Abdelhamid Aberkane

l’adaptation au poste de conducteur dans la région d’Annaba 07

08

Lamara Mahamed

Étude des lombalgies chroniques chez les

Amer

exécutants dans l’entreprise portuaire d’Alger

Abdennour

Aspects épidémiologiques et cliniques des

Djameleddine

leptospiroses dans des populations de l’est

1987

Pr Djameleddine

1987

Pr Mohamed

Abed

Benderrahmane

algeriens 09

Mokhtari Radia

Solvants et problèmes hématologiques

1987

Pr Rose Marie

1987

Pr Jean Champex

1988

Pr Lakhdar

professionnels 10

Saad Malika née Azzoug

Risque professionnel lié à l’utilisation

Hamladji

d’amiante et des effets pathologiques chez les travailleurs exposés : Mesures souhaitables de prévention et de réparation

11

Kandouci

Intérêt des tests cycloergométrique et des

Abdelkrim

enregistrements continus des fréquences

Mokhtari

cardiaques en médecine du travail 12

Tourab Djamel

Épidémiologie de la brucellose professionnelle

1988

Pr Ahmed Aouati

1990

Pr Abdelhamid

1993

Pr Lakhdar

1996

Pr Abdelhamid

dans la région d’Annaba 13

Haddad Mustapha

Affections respiratoires chroniques liées aux polluants en milieu industriel

14

Boukerma Ziadi

Étude sero-épidémiologique de l’hépatite virale

15

Gueroui Said

Handicapés du travail : approche préventive et

Aberkane

B en milieu médical à Sétif

Mokhtari

de prise en charge dans une unité industrielle

Aberkane

de Annaba 16

Rezk-kallah

Aspects épidémiologiques et ergonomiques de

Baghdad

la lombalgie en milieu de travail

64

1999

Pr Brahim Mohamed Brahim


THESES SOUTENUES EN SANTÉ ET SECURITE AU TRAVAIL N°

Thésards

Intitulé

17

Taleb Abdelslam

Exposition au bruit, stress, hypertension

18

Bouhadiba-Kamen

Étude de la neurotoxicité des solvants chez des

Faouzia

populations professionnellement exposés

Année de

thèse

2000

Pr Mohammed

artérielle en milieu professionnel

19

Haddar Mustapha

Asthme (l’) professionnel : aspects

Directeur de

soutenance

Brahim Brahim 2000

Pr Brahim Mohamed Brahim

2001

Pr Rabea Alloua

2003

Pr Abdelkader

épidémiologiques, cliniques et évolutifs à travers une enquête réalisée dans les unités industrielles de la wilaya de Boumerdes 20

Nafai Dalila ép

Absentéisme (l’) médical en milieu hospitalier

Boutouchent

dans une circonscription urbaine du

Semid

gouvernorat du grand Alger année 2000 21

Idder ép Laïb

Connaissance, reconnaissance du travail des

Cherifa

cadres et stratégie d’action en phase de

2005

Pr El Hadj El Bachir Tebboune

Transition économique et sociale en Algérie 22

Akif Nora

Étude des hépatites virales sériques B et C

2008

d’origine professionnelle répertoriées par la

Pr Ameur Lamara Mahamed

caisse nationale des assurances sociales (C.N.A.S) de 1986 à 2002 23

Benmessaoud

Syndrome d’épuisement professionnel "burn

Hayette

out" chez le personnel infirmier de deux

2008

Pr Ameur Lamara Mahamed

établissements hospitaliers : le centre hospitalo-universitaire d’Alger et le Centre Pierre et Marie Curie 24

Liani ép Taieb

Manipulation des cytostatiques et leurs effets à

Nora

travers la pratique oncologique dans cinq

2008

Pr Ameur Lamara Mahamed

établissements hospitaliers 25

Chemaa Farida

Identification et analyse des facteurs de stress

2008

Pr Haddad

2008

Pr Bouziiane

professionnel chez le personnel soignant 26

Boudinar

Evaluation de l’états de santé buccodentaire

Lahouaria

chez les travailleurs exposés aux vapeurs de

Mustapha

Djamila

mercure métal 27

Ghomari Othmane

Les troubles musculo-squelettiques du membre

2009

supérieur en milieu industrie

Pr Badredine Abdelkrim Kandouci

28

Beghdadli Benali

Les déchets hospitaliers : Mise en place d’un

2009

Pr Badredine

système de gestion durable des déchets

Abdelkrim

produits par les activités de soins au niveau du

Kandouci

CHU de Sidi Bel-Abbes 29

Chaib Samia

Troubles musculosquelettiques en milieu professionnel

65

2009

Pr Nezzal Abdelmalek


THESES SOUTENUES EN SANTÉ ET SECURITE AU TRAVAIL N°

30

Thésards

Belhadj Zoubida

Intitulé

Surdité d’origine professionnelle due à la co-

Année de

Directeur de

soutenance

thèse

2010

Pr Badredine

exposition au bruit et aux agents ototoxiques

Abdelkrim Kandouci

31

Ghezini Younes

Les cancérogènes, les mutagènes et les

2010

reprotoxiques en milieu de travail. 32

Belabed Assia

Pathologie pulmonaire et nasosinusiénne liée à

2010

l’exposition professionnelle aux poussières de

Chachoua Hayet

Accidents d’exposition au sang chez le

34

Sekkal-Baghdadi

Troubles respiratoires et exposition

Samira

professionnelle aux solvants

Kandouci 2011

personnel de soins : stratégie et prévention

35

Benhassine Wissal

Lombalgie et facteurs psychosociaux liés au

Pr Badredine Abdelkrim

bois chez les menuisiers et les ébénistes 33

Pr Fyad Abderrahmane

Pr Haddad Mustapha

2011

Pr Taleb Abdesselam

2011

travail chez le personnel Soignant de la wilaya

Pr nezzal Abdelmalek

de Batna 36

Kandouci

Exposition au stress psychocial en milieu

Chahrazed

professionnel 2010

2011

Pr Badredine Abdelkrim Kandouci

37

Djafer Rachid

Évaluation de l’exposition professionnelle au

2011

Pr Azzouz

2012

Pr Ameur Lamara

benzène à Annaba 38

Zatout Mohand

Étude des accidents du travail et des maladies

Mohamed

professionnelles dans les entreprises de

Mahamed

l’électroménager, du bois, du bâtiment et travaux publiques (BTP) et de l’établissement de santé (CHU TO) de la wilaya de Tizi-Ouzou de l’année 2005 à 2007 39

Ouaaz Meriem

Les systèmes de management de la santé et de

2012

la sécurité au travail : Évaluation des mises en

Pr Mustapha Haddar

œuvre dans trois entreprises de la région d’Alger (2009- 2010) 40

Djazouli Med

Risque Cardio-métabolique en Milieu du travail

2013

Amine

Pr El Hadj El Bachir Tebboune

41

Khatmi Saliha

Le handicap en milieu hospitalier

2013

42

Arib Amel

Étude des surdités professionnelles chez les

2013

travailleurs des entreprises nationales de

Pr Gueroui Said Pr Lamara Mahamed Ameur

l’électroménager « ENIEM » et de transformation du bois « LEADER MEUBLE » dans la wilaya de Tizi- Ouzou de 2009 à 2011 43

Naceri Mustapha

Identification des facteurs d’absentéisme chez le personnel hospitalier

66

2013

Pr Haddad Mustapha


THESES SOUTENUES EN SANTÉ ET SECURITE AU TRAVAIL N°

44

Thésards

Intitulé

Hamadouche

Étude de l’effet de l’exposition professionnelle

Mohamed

au plomb sur la fertilité et les hormones

Behlouli Ahmed

Impact des facteurs de risque professionnels

Lakhdar

sur le risque cardiovasculaire global

Djakrir Larbi

Travail sur écran astreintes contraintes et

Année de

Directeur de

soutenance

thèse

2014

Pr Ziadi Boukerma

2014

Pr Ziadi Boukerma

2014

Pr Naciba

sexuelles 45

46

répercussions sur la santé

KeddariManamani

47

Korichi Saied

Les eczémas de contact allergiques

2014

professionnels (aspects épidémiologiques,

Pr Mustapha Haddar

médicaux-légaux et préventifs) : enquête dans des unités industrielles à risque de la région Est d’Alger 48

Benyahia Samia

Les marqueurs biochemiques des lésions rénales

2014

précoces chez les travailleurs exposés au

Pr Benharkat sadek

mercure 49

50

Tigha Nadia ép.

Risques liés à l’exposition aux cytostatiques

Bouaziz

chez le personnel de santé

bouzbid sabiha

les cancers professionnels dans la région

2015

2015

d’Annaba 51

Fraga Seid

Cancers de la vessie et risques professionnels

Pr Djamel Tourab

Pr Nezzal Abdelmalek

2015

Enquête dans deux régions du Centre (2011-

Pr Mustapha Haddar

2014) 52

Khoudour Zoubida

Étude de la précarité au travail en rapport

2016

avec les contrats à durée déterminée au niveau

Pr Lamara Mahamed Ameur

du métro d’Alger 53

Chekirine Mansour

Allergie au latex naturel en milieu

2016

Pr Malika Azzoug

2016

Pr Abdelkader

2016

Pr Badredine

professionnel. Épidémiologie. Formes cliniques et aspects réglementaires dans la région Ouest d’Alger 54

Boukortt Cherifa

Violence exogène à l’hôpital et effets sur le personnel de santé

55

Hachelafi Hamid

Harcèlements et clinique du travail

Semid

Abdelkrim Kandouci 56

Meziane Lobyed

Les allergies respiratoires et/ou cutanées chez

Zakia

le personnel des établissements de soins de la

2016

Pr Abdesslem Taleb

ville de Tlemcen : Prévalence et facteurs de risque. 57

Benhadj Ahmed

Syndrome des batiments mals sains chez le personnel hospitalier : épidémiologie, ergonomie et stratégie de prévention

67

2018

Pr Tebboune


THESES SOUTENUES EN SANTÉ ET SECURITE AU TRAVAIL N°

58

Thésards

Intitulé

Kaced-Benazzouz

Etude de la broncho-pneumopathie chronique

Nadia

obstructive en milieu professionnel dans des

Année de

Directeur de

soutenance

thèse

2018

Pr Haddar Mustapha

unités industrielles de la Région Centre 59

Abbassene Samia

Impact d’épuisement professionnel

2018

(BURNOUT) étude descriptive auprès des

Pr Semaoune Boualem

médecins généralistes de la wilaya de Sétif 60

Boumendjel

Etude des Variations des Constantes

Allaoua

Biologiques et des Perturbations Cliniques liées

2018

Pr Haddad Mustapha

au Travail de Nuit 61

Derradj

Intérêt de l’electrocardiogramme dans

Boulanouar

l’aptitude au poste de conducteur professionnel

2019

Pr Haddad Mustapha

de véhicule automobile toutes categories confondues et des engins de travaux publics". 62

Boukraa Aissa

L’insuffisance veineuse chronique d’origine

2019

professionnelle chez les salariés du secteur

Pr LAMARA Mahamed Amer

d’hôtellerie-restauration dans la région de Sétif durant la période 2016- 2018 63

Terra Ammar

Relation entre l’exposition professionnelle au

2019

plomb l’uricemie et la pression artérielle dans

Pr IDDER LAIB Cherifa

une entreprise du secteur industriel à Satif dans l’est de l’Algérie (2016-2019). 64

Kibboua Mounia

Facteurs psychosociaux liés aux travail et santé

2019

perçue chez le personnel paramédical du CHU Blida 65

Mejane Rabia

Evaluation des effets sur la santé liés à la

Pr NAFAI BOUTOUCHENT Dalila

2020

Pr

polyexposition professionnelle aux métaux

REZK-KALLAH

lourds. Exemple de la sidérurgie.

Baghdad

68


Abonnements et tirés à part contactez nous: samt@samtalgerie.com

Le journal de la médecine du travail - N°26 • octobre 2020


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.