Santé GHI du 8 juillet 2021

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PUBLI - INFO

IL Y A TOUJOURS OCCLUSION SANITAIRE EN AMONT ET EN AVAL:

Encore des malades bloqués dans la nuit des temps affluence des patients au service des urgences augmente de plus en plus et la crise sanitaire n’a de loin pas arrangé cela.

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À Genève, il est encore possible de se rendre au Centre Médico-Chirurgical Vermont-GrandPré (rive droite) accueillant ses patients 7/7 24h/24. En ce qui concerne les soins d’urgence par exemple, RUG (réseau des urgences genevois) stipule dans les différentes rubriques de sa Charte, que le service rotation des médecins internes est assuré «24 heures sur 24, ou pendant les heures d’ouverture du centre». Nous sommes rassérénés de constater que les 24 heures sur 24 traduisent un non-stop de disponibilité et d’accueil, cependant un peu moins conciliant avec le reste du propos «ou pendant les heures d’ouverture du centre», nous laissant présager déjà, presque un contraire de l’à peine cité en début de sentence. Si la voix médiatisée des promesses diurnes, avec ses mille et un refrains d’organisation sanitaire, retentit sans cesse dans nos foyers, son écho résonne toujours autrement la nuit. Les urgences nocturnes augmentent de plus en plus et coûtent à

la santé, à l’instar d’une santé parfois menacée, emprunte à nous coûter la vie de la dernière nuit. Les places sont comptées en général, avec un effectif restreint de personnel, et les espaces d’accueil durant la nuit profonde se comptent sur un ou deux doigts de la main (Centre Médical Vermont-Grand-Pré). Pas de véritable partenariat, pas de vrai partage officiel comme on se l’attendrait face au manque et aux belles propositions. Où sont les valeurs conscientes ou pourquoi pas au final, même celles évanouies «moins j’ai, plus je partage. Mon humain est malade, il se contente même d’un petit morceau d’aide instinctif». Par ailleurs, l’angoisse génère l’angoisse et puis, l’urgence nocturne tout particulièrement, devient soudain comme orpheline de son corps. L’objectivité se noie entre le vacarme diurne et le quasi état de conscience modifié par la peur. Cette peur de l’absence de secours nocturne à proximité «Y a-t il quelqu’un juste pour me soulager si je suis trop mal, ou pour m’apaiser, me dire finalement que je ne suis pas tant en danger que ça?» On ne sait jamais vraiment …

Ce sentiment anxiogène est vécu non seulement par le patient, qui en arrive parfois même à se demander s’il doit aller consulter ou pas, mais désempare également, à l’exception du missionnaire passionné, le personnel soignant de garde. Une bien drôle de transe hypnotique inversée, plus malencontreuse que autre. Les grands plans A d’organisation du jour disparaissent, comme si en fin de compte, ils n’avaient jamais existé. Le plan B de la nuit ne possède même plus sa base algorithmique ou rythmique, il ne se passe presque plus rien. Le patient est maintenu en suspension durant l’interminable temps nocturne. Immuable, il attend sa prise en charge. Il attend, il coûte, mais que coûte-t-il exactement? Les bien dits du jour perdent leur sens et leurs valeurs et l’efficacité de l’action passée survit en silence, demeurant déjà un événement lointain, sur un champs de bataille en éternel mouvement. Le patient attend impatiemment une réponse, couché sur un matelas de souffrance onéreux de court-séjour. Le personnel tourmenté lui, affronte la lourdeur de la situation, moralement dévastatrice.

Pendant ce temps, les urgences ne cessent de s’accroître, atteignant le débordement, mais rien n’a changé sur la ligne du temps, bien au contraire… En sommes-nous arrivés au paroxysme d’un désordre présumable où vivons-nous déjà ce préambule? L’affluence des patients en urgence témoigne toujours d’une problématique, tout comme les coûts sanitaires en général, avec parfois des chiffres trompeurs sur une moindre et minuscule économie. Ces broutilles numériques à influence quasi hallucinatoire, ne règleront certainement pas le géant de l’affaire sanitaire, sociale, économique et politique. Dans un article paru dans la «Revue Médicale Suisse» (14 août 2019), les Professeurs Carron ( CHUV) et Sarasin ( HUG) soulignent que « le nombre de patients qui consultent le soir ou la nuit égale ou dépasse maintenant celui de la journée, en particulier dans les services d’urgence urbains (…)». Il y a occlusion en amont et en aval et encore des malades bloqués dans la nuit des temps. En définitive, heureux ceux qui ont encore une place et un espoir, durant l’interminable

attente du cauchemar nocturne des urgences. Heureux aussi leurs mentors, dans la même expectative. Ces gardiens de la nuit de blanc vêtus, prêts à secourir jusqu’aux débordements d’une médecine de premier recours un peu «oubliée». La matière se touche par l’observation profonde et minutieuse des particules et de leur fluide convergence. L’évolution est l’école de l’apprentissage et de son adaptation, une philosophie que nos politiques ne devraient jamais oublier. Il y a carte blanche sur l’urgence humaine mais un droit unique fusionnant avec une seule éthique. Vivre a un sens, la santé est son besoin!

Alexandra Spagnolo Centre Médico-Chirurgical de Vermont-Grand-Pré Rue de Vermont 9A 1202 Genève Tél. 022 734 51 50

E-Mail: info@cmvg.ch


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