_Ile_de_Re_Mag_2025

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po Rtfolio

FO rê Ts e T D u N es,

les T r É s O rs D ’u N e île

natu R e

l es F leurs D es D u N es,

F rag I les e T s O l ID es à la FOI s

histoi R e

Des TO mbes D e V I k IN gs sur l’île

D e rÉ

T err OI r

Des march É s p O ur VIV re l’île

a Rt de V i VR e

l es T r É s O rs D e la mar É e basse

V i VR e en R e

L’î L e aux L ivres

D e J O sch I e T sTÉ pha N e

l es gens d’ici

l e cO rre, u N e pass ION

Fam I l I ale...

L’ Au cœur D e l’île

île de Ré est bien sûr connue pour ses magnifiques plages, depuis la célèbre Conche des Baleines jusqu’aux landes de sable plus confidentielles, que l’on découvre souvent au hasard de pérégrinations pédestres ou cyclistes.

De nombreux autres paysages la composent, parfois méconnus, contribuant tout autant à son charme.

Ainsi en est-il des forêts et dunes, véritables trésors de beauté et de biodiversité.

Cette édition fait également la part belle à l’estran, cette partie du littoral qui se découvre à marée basse, et révèle alors la richesse de sa faune et de sa flore.

Nous vous entraînons dans une partie de pêche à pied, activité traditionnelle de l’île.

Façonnés par les activités humaines, les marais salants offrent une autre perspective de notre île. Une randonnée en stand up paddle dans leurs chenaux offre une expérience unique.

L’île du terroir, la quintessence de notre territoire, s’observe et s’admire, du lever au coucher de soleil, avant de se déguster. Elle vit au rythme du travail des sauniers, des ostréiculteurs, des vignerons et maraîchers, tous profondément attachés à ce petit bout de terre bordé des pertuis breton et d’Antioche.

Que serait notre territoire sans ses habitants ?

Les connaître, découvrir leurs passions et leurs modes de vie, permet de mieux l’appréhender.

Laissez-vous emporter, au fil de ces pages, pour une immersion au cœur de notre île.

[ nathalie Vauchez ]

Plages, dunes et forêts dessinent les contours de l’île.

Une Parenthèse Hors du Temps

Concept stores - Conseil et chantier de décoration

L’ATMOSPHÈR E d E LA b OUT iq UE RÉVE i LLE NOS ENV i ES…

« L’ADN » d’Une Parenthèse Hors du Temps, c’est :

- Proposer uniquement des produits de grande qualité, respectueux de l’environnement et des artisans, n’employant que des matières nobles, naturelles ou recyclées.

- Participer à une consommation responsable et durable, en proposant des produits s’affranchissant au maximum du temps et des clichés de son corolaire, la mode, pour prendre plus longtemps plaisir à les garder chez soi.

- Mettre régulièrement à l’honneur des artistes locaux.

Canapés

indoor et outdoor b érengère Leroy

Linge de maison b run de Vian-Tiran, Le Monde Sauvage, b ed & Philosophy, Lissoy...

Bijoux & accessoires

Claris Virot, Sharing...

Dressing

Transit par Such, Sugar, Fish Club, Humanoïd...

sommaire

7 PO rTFO l IO

Forêts et dunes, les trésors d’une île

15 NAT ure

16 - Les fleurs des dunes, fragiles et solides à la fois

19 - à travers bois et plages

21 h ISTOI re & PAT r IMOIN

e

22 - Des tombes de Vikings sur l’île de Ré ?

24 - Paysages de patrimoines autour des villages rétais

28 - L’âge d’or d’un grand port « international »

31 - Chapelles, les pépites du patrimoine rétais

35 T err OI r

36 - Des marchés pour vivre l’île de Ré

40 - La pomme de terre primeur AOP

41 - Les vignerons de l’île de Ré

42 - La ruée vers l’or blanc

Charte PEFC d'utilisation du logo Rochelaise, Imprimerie Planchenault,

45 A rT D e VIV re

Sur quel document puis-je apposer

46 - Une maison toute en transparence

50 - La déco selon les brocanteurs et antiquaires

52 - Les trésors de l’estran

Le logo ne doit être apposé que sur un document réception de commande. La version du logo contenant du papier recyclé ou du papier FSC.

55 VIV re e N r É

56 - Découvrir les marais rétais autrement

Si rien n'est indiqué sur le devis et l'AR de commande, Les différentes variantes du logo PEFC sont commande, elles sont exclusivement destinées

59 - L’île de Ré à marée basse

64 - L’île aux Livres de Joschi et Stéphane

Comment utiliser le logo et

65 le S G e NS D ’ I c I

Le logo peut être utilisé en blanc sur fond coloré,

66 - Régis Léau, éleveur passionné

69 - Famille Le Corre, une passion commune

74 - Louise Gravestock, au chevet des voiles rétaises

76 - Jana, une vie en Rose

78 r ÉP erTOI re

Me R ci à tous nos annonceu Rs

Le texte peut être positionné à droite du logo

î le de ré Mag’ est une publication annuelle gratuite éditée par r héa Marketing : 183 rue des Gros Peux - 17940 r ivedoux-Plage rhea@rheamarketing.fr 05 46 00 09 19 ilederemag.fr ce magazine vous est offert par les Annonceurs, nous les en remercions vivement. Il est mis à votre disposition par un réseau de commerçants et lieux professionnels que nous remercions / Edition 2025 / Editeur : rhéa Marketing / Directrice de publication : Nathalie Vauchez / Rédaction : c atherine Bréjat, Mathieu Delagarde, Nathalie Vauchez, Yann Werdefroy / Photographies : Yann Werdefroy, sauf mention contraire / Conception, graphisme, mise en page : Valérie l e l ouer / Régie publicitaire : r héa Marketing, Nathalie Vauchez, Frédéric Pallot-Dubois / Impression : Imprimerie r ochelaise / N° ISSN : 1964-5538 / Distribution : r héa Marketing. Votre magazine est imprimé sur du papier écologique sans chlore et issu de forêts gérées durablement, avec des encres végétales, les déchets sont recyclés. l e logo Imprim’Vert et la certification P e F c de notre imprimeur le garantissent. Écolo, le journal s’engage pour un avenir positif et durable sur notre île !

Nous mettons à disposition 3 versions différentes

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34 t Grande rue à La couarde Marché d‘ars de Pâques à la toussaint

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Samuel Brunet

PO rTFO l IO

[ photos : Yann Werdefroy ]

Forêts et dunes, les trésors d’une île

L’île de Ré, l’odeur des immortelles et des pins, les forêts, les grandes plages de sable fin et les dunes. Autant d’espaces naturels fragiles et méconnus qui font cependant partie de la mosaïque des paysages rétais. Les bois et forêts abritent une flore et une faune variées, une biodiversité et une vie sauvage précieuses pour le territoire insulaire. Les dunes sont un milieu sensible mais aussi un rempart contre l’océan et abritent une vie à part entière, comme une zone de transition entre la terre et la mer.

Pour avoir l’impression de flotter entre dune et plage, cette passerelle installée aux Gollandières au Bois-Plage est un endroit idéal.

Légende page précédente : L’océan, la plage, la dune et la forêt forment un ensemble à l’équilibre fragile.

A la belle saison, les fougères bordent les sentiers.

la plage et la dune des Gouillauds, un spot de surf réputé.

De nombreux sentiers permettent de découvrir les bois de l’île, ici entre rivedoux et la Flotte.

ce petit sentier serpente dans la forêt à la combe-à-l’eau à Ars-en-ré.

les ganivelles en bois permettent de canaliser les passages et de limiter l’érosion sur les accès aux plages.

l’Office national des forêts a fermé certains accès aux plages pour limiter le passage qui endommage les dunes. A certains endroits les sentiers étaient trop nombreux.

la forêt recèle une biodiversité qui s’exprime par les textures et les couleurs, comme la mousse courant l’écorce craquelée d’un chêne vert ou les jeux de lumière dans le feuillage.

Sur la côte entre Ars-en-ré et Saint-clément-des-Baleines, ce blockhaus tombé de la dune est un témoin de l’érosion. les dunes protègent l’île mais reculent devant l’océan.

Pour protéger les dunes il est important de suivre les chemins balisés. le passage crée une érosion importante.

De nombreuses plantes permettent de stabiliser les dunes et survivent dans ce milieu hostile, entre sable et embruns.

la forêt rétaise cache des trésors comme ce chêne vert aux ramifications très graphiques.

Il est possible de découvrir tout un univers en suivant les sentiers comme ici entre Sainte-Marie-de-ré et le Bois-Plage-en-ré.

2 place des Tilleuls - La Noue - 17740 Sainte-Marie-de-Ré hôtel restaurant hôtel restaurant

10 route d’Ars - Le Martray - 17590 Ars-en-Ré

05 46 29 40 04

www.hotel-le-martray.com contact@hotel-le-martray.com LeMartrayRestaurant hotel_le_martray

Hôtel Restaurant OYAT - Ile de Ré

05 46 37 44 87 www.oyat-re.fr Contact@oyat-re.fr

16 leS FleurS DeS DuNeS, FrAGIleS eT SOlIDeS à l A FOIS

19 A TrAVerS BOIS eT Pl AGeS

© Yann Werdefroy

Les fleurs des dunes, fragiles et solides à la fois

Avoir les pieds dans le sable, être baigné d’embruns et de soleil. Ce pourrait être le début d’un récit de vacances, alors qu’il s’agit tout simplement du quotidien de combattantes et de résistantes qui habitent les dunes. Les plantes dunaires se développent et s’adaptent dans des conditions très rudes et jouent un rôle essentiel pour retenir le sable et limiter l’érosion. Quand vient le printemps ou l’été, elles colorent les dunes de milliers de fleurs. Un spectacle formidable, un trésor pour la biodiversité.

liseron

Iou

l fut une époque où la cueillette des fleurs sauvages dans les dunes était à la mode, pour faire des bouquets de fleurs séchées. « Heureusement ce temps est révolu et la flore des dunes se reconstitue naturellement », souligne Dominique c hevillon, président de r é Nature e nvironnement et

Légende page précédente : Les giroflées des dunes poussent sur le haut des plages ou dans les arrière-dunes et sont couvertes de poils qui permettent de limiter le dessèchement causé par le vent.

des dunes pousse couché sur le sable, sa fleur rose est composée de cinq pétales bordés de blanc.

vice-président national de la l igue pour la protection des oiseaux. c e naturaliste passionné se réjouit de la présence d’espèces rares dans les dunes rétaises. « Le cynoglosse des dunes ou omphalode du littoral est protégé nationalement sur la liste rouge. Cette plante annuelle qui naît

avec les pluies d’automne et fleurit en mars-avril est présente dans l’île. Tout comme l’œillet des dunes, protégé nationalement sur la liste rouge ainsi que l’euphraise de Jaubert. Au total dans l’île de Ré, on compte cinq espèces protégées au niveau national, » poursuit Dominique c hevillon.

Le
soldanelle
liseron
[ Texte et photos : Yann Werdefroy ]

pour

Capter la moindre goutte d’eau pour survivre

« L’œillet des dunes avait presque disparu, il était beaucoup cueilli à La Couarde-sur-Mer où il était très courant. Parfois les promeneurs arrachaient aussi les plants pour les mettre dans leur jardin, cela a accéléré la régression de la plante. Désormais, les cueillettes ne sont plus à la mode, et c’est tant mieux pour les fleurs des dunes. »

c ontempler les fleurs des dunes est une satisfaction bien suffisante. c es plantes

L’association Ré Nature Environnement participe activement à l’inventaire botanique rétais en partenariat avec le Conservatoire national botanique du Sud-Atlantique et a également mis en ligne un site Internet très complet (plus de 800 plantes, 400 oiseaux, etc.) accessible à l’adresse : www.renatureenvironnement.fr

Pour aller plus loin, deux ouvrages incontournables : Guide des plantes sauvages des îles charentaises (Ré, Aix, Oléron), par Cécilia Saunier-Court avec Hervé Roques, Editions Sud Ouest

La Vie dans les dunes du Centre-Ouest, flore et faune, Bulletin de la Société botanique du Centre-Ouest

des dunes ont adapté des modes de vie qui sont ceux de plantes annuelles et

Le panicaut maritime, également appelé chardon des dunes est l’emblème du Conservatoire du Littoral, il est reconnaissable à ses reflets bleutés.

survivent dans un milieu très difficile. e n haut de plage, le cakilier et les giroflées vivent sur le sable presque nu. l a laisse de mer - autrement dit les algues déposées par la mer - les aide à croître.

Dans les milieux sableux la plante doit pouvoir capter la goutte d’eau de pluie quand elle passe, car elle ne fait que passer et traverse très rapidement le sable. Grâce à leurs racines très développées, les plantes fixent les dunes et permettent de lutter contre l’érosion, comme par exemple les oyats qui ont été plantés sous l’empire napoléonien pour stabiliser le sable et empêcher la dune d’envahir les plantations ou les villages.

S’il ne fallait retenir qu’une chose, c’est que la plupart des plantes qui vivent dans les dunes sont des espèces protégées voire très rares et qu’il ne faut pas les cueillir. Si certaines semblent abondantes dans l’île de r é, elles peuvent être rares en France d’une manière générale. e t quel spectacle de les voir refleurir chaque année !

Grâce à un système racinaire très profond, l’oyat est une plante pionnière des zones sableuses instables et a ainsi été employé
stabiliser le sable et les dunes dans le Sud-Ouest.

à travers bois et plages

L’île de Ré est idéale pour bien des activités sportives ou de plein air. Plusieurs itinéraires de randonnée y sont possibles. Suivez-nous entre la côte et les bois pour découvrir toute la pointe de l’île de Ré, comprise entre Sablanceaux, près du pont et le village de Rivedoux-Plage. Un itinéraire de deux heures pour environ huit kilomètres, balisé par la Fédération française de randonnée pédestre.

Un matin d’été, le rendez-vous est donné au pied du pont de l’île de r é, à la pointe de Sablanceaux. Il s’agit de la partie de l’île de ré la plus proche du continent, une langue de sable qui fait face au port de l a Pallice et aux falaises de la repentie.

en longeant la plage nord vers le village de rivedoux, le plaisir de marcher s’accompagne de sensations iodées. l’odeur de l’océan tout proche et le bruit du ressac. Plus l’on s’approche du rivage, plus le sable est ferme, très agréable pour marcher. Quelques goélands tournoient en poussant leur cri caractéristique,

tandis que dans l’anse, la marée commence à découvrir les parcs à huîtres où les ostréiculteurs ne tarderont pas à aller travailler. Au bout de la plage, en regagnant le village, on se plaît à s’imaginer enfant dans la cour de récréation de l’école de rivedoux, avec vue sur mer s’il vous plaît !

suite page 20

[ Texte et photos : Yann Werdefroy ]
Le trajet de cette randonnée, au départ de la pointe de Sablanceaux, emprunte la plage nord à l’aller puis la plage sud au retour.

Au gré des sentiers, la flore et la faune de l’île de Ré se livrent

Direction le port, un peu plus animé, où il fait bon flâner pour regarder le pertuis, le pont ou les falaises de la repentie face à l’île de ré. u ne fois le port traversé nous nous engageons dans l’étroite venelle du Bois-Fleury, qui serpente entre les maisons. c ela donne l’impression de découvrir un passage secret, bordé de roses trémières colorées.

u n peu plus loin, au bout de la rue de la lorieuse, changement de décor et d’ambiance sonore : le chemin continue dans les bois, sous les chênes verts et les pins. les fougères bordent le sentier et les cris des geais résonnent. De temps à autre au loin, on entend le bruit du bec d’un picépeiche frappant sur un tronc d’arbre. Aurons-nous la chance d’apercevoir un renard ? Pas cette fois-ci car ils sont assez farouches et ne se montrent qu’en fin de journée.

Après avoir suivi l’itinéraire balisé en jaune, nous atteignons une route. De ce point assez élevé (presque treize mètres, pas si mal pour une île qui culmine à dix-neuf mètres), on aperçoit la mer et les vignes vers le village de Sainte-Marie-de- r é.

Nous continuons notre marche à travers les sentiers et les bois pour finalement

atteindre la plage sud, qui borde l’autre côté du village de r ivedoux et de la pointe de Sablanceaux. e n haut du pas de la Fontaine, nous nous arrêtons pour contempler le pertuis ensoleillé. Sur la droite se dresse le phare de c hauveau,

l’ITINÉrAIre De l A rANDONNÉe

Le début de cet itinéraire consiste à suivre la plage nord sur environ un kilomètre en direction du village depuis le parking situé au pied du pont. Au bout de la plage, vers la salle des fêtes et l’école de Rivedoux, remontez pour suivre la rue du Moulin. Continuez alors vers le port et face à la jetée, traversez la chaussée puis engagez vous dans la venelle du Bois-Fleury. Continuez ensuite dans la rue du Bois-Fleury puis prenez la troisième à droite. Suivez la rue de La Lorieuse, passez les deux coudes formés dans la rue et continuez tout droit jusqu’au carrefour avec la rue de La Chapellerie. Là, prenez le chemin à gauche (le balisage jaune est visible sur les panneaux). Suivez le chemin, dans le sous-bois.

Prenez le premier embranchement à gauche, plus étroit et poursuivez jusqu’à la sortie du bois pour atteindre la route (D201-E4). Traversez prudemment pour suivre le sentier de l’autre côté de la route (il emprunte presque le même tracé qu’une ligne électrique). Après une nouvelle zone boisée, prenez

puis à l’arrière-plan l’île d’Oléron. e n face, une silhouette familière se découpe sur l’horizon : c’est le célèbre Fort Boyard.

Nous descendons sur la plage, la marée est un peu plus basse qu’au début du parcours. e n tournant vers la gauche, nous filons ensuite vers le port de la Pallice, au loin apparaissent les silhouettes de quelques cargos. Puisque la mer est basse, la randonnée se poursuit sur la grève jusqu’à la pointe de Sablanceaux. A marée haute, il aurait été prudent de remonter près de l’école de voile et de continuer par la rue de la Surveillance.

Après presque deux heures de marche, nous nous retrouvons à notre point de départ, avec un peu plus de sable dans les chaussures et en ayant profité de cette randonnée entre plage, bois, sentiers et village.

à droite, puis continuez à droite à l’intersection de quatre chemins. Vous atteindrez alors le chemin du fond des Malachats. Sur votre droite se trouve la départementale D201, mieux vaut s’en éloigner pour aller vers le bourg et les habitations.

Prenez la rue des Algues, puis la rue du Phare et traversez l’avenue des Dunes à la hauteur du Pas de la Fontaine (près de la cabane de plage Ré Glisse et du parking).

Descendez sur la plage et partez vers la gauche. Cette plage vous mène tout droit à la pointe de Sablanceaux, le point de départ de cette randonnée.

pouR alleR plus loin

vous pouvez commander le topo-guide Promenades et randonnées à pied dans l’île de Ré auprès du Comité départemental de la fédération française de randonnée pédestre de Charente-Maritime (CDrP17). informations sur le site : charente-maritime.ffrandonnee.fr

Une grande partie de la randonnée se fait dans les bois, entre chemins et sentiers.

PAYSAGeS De PATrIMOINeS

DeS VIll AGeS rÉTAIS

Des tombes de Vikings sur l’île de Ré ?

Les archéologues de l’Inrap viennent de mettre à jour, sur le terrain d’un particulier à La Flotte, des sépultures très anciennes de l’époque carolingienne ( VIIIe-Xe siècle). La découverte dans cinq tombes d’objets atypiques pourrait accréditer la piste d’une population originaire du nord de l’Europe.

est une découverte qui pourrait combler un grand vide dans la connaissance de l’histoire de l’île de ré. le 10 février dernier, l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) de Poitiers, a révélé avoir mis à jour une zone funéraire comprenant 48 sépultures d’une période comprise entre les VIII e et XV e siècle. c ’est dans le cadre de fouilles archéologiques préventives, prescrites en octobre 2024 sur un terrain à construire du centrebourg de l a Flotte 1 , que la découverte s’est produite. l e secteur, proche de l’école, était plus connu depuis les années 80 pour abriter des vestiges d’une villa gallo-romaine, d’où la surprise des archéologues qui ne s’attendaient pas à une telle trouvaille.

Moules à cloches

l es vestiges d’un bâtiment très ancien représentent la première découverte sur la parcelle de 900 m 2 les archéologues pensent immédiatement à un édifice religieux, d’autant que des textes anciens mentionnent l’existence d’un prieuré Sainte-eulalie sur la commune de la Flotte au XIV e siècle. l a mise à jour de trois fours à cloches du XIII e siècle est venue conforter cette hypothèse. l a découverte des « moules » ayant servi à couler les cloches est en soi une véritable satisfaction pour les archéologues « Pour la période médiévale, on n’en connait vraiment pas beaucoup », se félicite Annie Bolle, responsable des fouilles à l’Inrap. e n fouillant la zone funéraire, les archéologues, qui ont recensé un total de 48 sépultures, n’étaient pas au bout de leurs

Légende page précédente : La façade de la chapelle Saint-Sauveur à La Noue, un élément du petit patrimoine religieux rétais.

du début du XIIIe siècle.

surprises. l es plus anciennes tombes, au nombre de quinze, correspondent à l’époque carolingienne (XVIII e-X e siècle). Très vite, cinq sépultures suscitent la curiosité des archéologues par la présence de plusieurs objets. « C’est une première surprise car c’est excessivement rare de retrouver des objets personnels déposés dans des tombes de l’époque carolingienne », témoigne Annie Bolle.

Parmi ces objets, des parures comme ce collier (autour du cou d’une femme) composé de perles de verre, d’ambre et de bronze, ou cet homme portant un peigne en os ou bois de cervidé. une autre femme possède un peigne déposé sur sa poitrine, ainsi que des objets ferreux posés à côté d’elle, mais qui sont trop oxydés pour qu’on puisse immédiatement les

identifier. u ne aiguille en os ainsi qu’une petite boucle, servant potentiellement à fermer une lanière, ont été retrouvées près d’un autre corps. e nfin, le squelette d’une femme a été exhumé avec une magnifique ceinture autour de la taille, composée de quatre éléments de décor et d’un plaquage d’argent, d’agrafes à double crochet (pour attacher une robe ?) ainsi qu’un couteau muni d’un manche en bois.

Objets nordiques

l’analyse de ces objets a révélé une seconde surprise : leur origine n’est pas locale… « Nous avons compris là que nous étions face à une découverte exceptionnelle », confie Annie Bolle. la présence de

Sépultures installées dans le bâtiment, possible chapelle avec au centre des fours à cloche
[ Texte : Mathieu Delagarde Photos : clémence Pilorge, elsa ciesielski, Patrick ernaux, Annie Bolle - Inrap ]
© Clémence Pilorge, Inrap

perles d’ambre ou de verre ne fait aucun doute pour les archéologues : elles proviennent des rivages de la mer du Nord et en particulier des Frisons 2 , une région d’où étaient originaires les fameux Vikings ! « Dans l’Ouest de la France, c’est une découverte extrêmement rare. A ma connaissance, il n’y a pas d’équivalent », se félicite Annie Bolle. De tels objets ont déjà été retrouvés, notamment à Quentovic, port marchand du nord de la France important à cette époque, mais très rarement dans des tombes.

l a position atypique des cinq corps ajoute au mystère. u ne des femme, allongée sur le ventre, intrigue les archéologues mais pourrait s’expliquer par une bascule du corps suite à des mouvements de terrain. Par contre, le positionnement de deux corps la tête orientée vers le sud et de deux autres sur le côté, jambes et bras repliés, semblent accréditer la thèse de coutumes lointaines. « Dans les cimetières chrétiens, la tête est à l’Ouest et les jambes sont en extension », rappelle Annie Bolle

l a restauration des objets, confiée au laboratoire nantais Arc’Antique, devrait permettre de résoudre une partie de l’énigme. l’étude de la composition de la lame du couteau et du bois du manche, des traces de tissus (matière, technique de tissage), des perles et de l’ensemble des ornements devraient préciser l’origine géographique des objets. l’analyse isotopique des dents, pourrait révéler le régime alimentaire de ces individus et donc leur origine géographique. u ne analyse paléogénétique, à partir d’ADN prélevé sur les ossements, pourrait confirmer le sexe, les liens de parentés entre les individus et leur origine génétique.

Raids vikings

Quelles hypothèses peut-on avancer à ce stade ? c elle de r étais « un peu originaux, voire farfelus » qui auraient opté pour une inhumation atypique, avec des objets nordiques récupérés dans le cadre d’échanges commerciaux ? S’il s’agit en revanche de populations « étrangères », comment ne pas penser aux Vikings ? « Tout ça est documenté, on sait que les Vikings ont mené des raids à cette époque, notamment sur Saintes et Bordeaux, en remontant par les fleuves », admet l’archéologue. Mais d’autres peuples pouvaient circuler à cette époque pour des raisons plus com -

merciales que belliqueuses, et on ne peut exclure la présence sur l’île de visiteurs qui se serait intégrés harmonieusement à la population locale. c ette découverte est en tout cas une aubaine pour les historiens, puisqu’on connait très peu de choses sur l’ h istoire de l’île de ré entre le IVe et le XII e siècle 3 « Après l’occupation antique, il y a un grand vide, explique Annie Bolle. On ne connait pas grandchose, mais il est fort probable que l’île de Ré était occupée » r este à savoir par qui…

1 - un premier diagnostic, en 2023, avait établi la probable présence de sépultures carolingiennes, entrainant les fouilles plus poussées de fin 2024.

2 - région du nord de l’europe proche de l’actuel Danemark.

3 - L’installation des moines cisterciens sur l’île de ré, au 12ème siècle, va fournir les premiers écrits historiques. avant cette époque, seule la période gallo-romaine est relativement bien connue, grâce à la découverte de plusieurs villas et vestiges.

Prélèvement sur un peigne en os ou bois de cervidé.
Perles en verre et ambre.
Individu inhumé avec une aiguille en os près de l’épaule droite.
© Elsa Ciesielski, Inrap
© Patrick Ernaux, Inrap
© Annie Bolle, Inrap

PaysagEs DE PatRImoInEs autouR DEs VILLagEs RétaIs

Le label Pays d’art et d’histoire, attribué en 2012 par le ministère de la Culture à l’île de Ré et dont le renouvellement est prévu en 2025, témoigne de l’engagement de la Communauté de communes dans la valorisation de l’architecture, du cadre de vie et de ses patrimoines.

[ texte : Communauté de communes de l’île de Ré Photos : © sur photos ]

Ars-en-ré

Les moulins de la Boire

Au cœur de la plaine d’Ars-en-Ré, le patrimoine rétais se révèle dans un paysage où l’histoire se mêle à la nature. Les moulins de La Boire, vestiges précieux d’une époque où l’île en comptait plus d’une centaine, ponctuent le décor et rappellent la vie agricole des casserons et casseronnes. Sur cette terre où chaque parcelle était vouée au sel et à la vigne, ils servaient à moudre le blé importé du continent. Sentinelles du passé, ils murmurent des récits de labeur et conservent l’écho lointain d’une bataille entre les forces du roi

Louis XIII et des protestants.

Ces bâtiments d’exploitation se composaient généralement d’un moulin et de plusieurs bâtiments abritant logements et remises, entourés d’un mur en pierre sèche. Ayant fonctionnés jusqu’à la fin du XIX e siècle, ils ont depuis été remaniés pour devenir des logements.

Le Bois-pLAge-en-ré

Le naufrage du Cristina Rueda

Le naufrage débute le dimanche 22 février 1925, en Loire-Atlantique, où le navire est amarré. Il transporte 1850 tonnes de superphosphates et 19 marins espagnols en direction de l’Espagne. Malgré des conditions météorologiques déjà difficiles, le cargo prend la mer. Le lendemain, la tempête s’intensifie, mais le navire continue de lutter contre les éléments. À 20 heures, le gouvernail est arraché, et le bateau dérive avant de s’échouer face à la plage des Gollandières. Dans la nuit, un marin parvient à atteindre la plage et se rend au village du Bois chercher de l’aide. Les secours arrivent, mais la mer déchaînée rend l’opération impossible. Seuls quelques hommes seront sauvés. Aujourd’hui, l’une des ancres du Cristina Rueda est visible au Bois-Plage, avenue de La Plage.

LA CouArde-sur-Mer

La plage

Dès la seconde moitié du XIX e siècle, la plage de La Couarde-sur-Mer, prisée pour son sable fin, fait l’objet de projets d’aménagement pour accompagner la mode des bains de mer. Réputée sans danger, elle attire les baigneurs et inspire en 1899 la

demande de renommer la commune La Couarde-les-Bains, avant l’adoption définitive de La Couarde-sur-Mer en 1905. Villas et hôtels fleurissent, accueillant notamment Mistinguett. Dès les années 1920, la station balnéaire se structure avec un syndicat d’initiative et des festivités estivales. on pouvait même s’y rendre par le train qui parcourait alors les villages de l’île ! e n même temps que les hôtels apparaissent les cabanes de bain permettant de se changer sur place.

Loix

Le port de Loix

n iché au cœur des marais salants, le port de Loix est un témoin de l’histoire maritime locale. Sa construction remonte à 1850, à proximité du moulin à marée emblématique qui lui fait face. Durant la fin du XIX e et le début du XX e siècle, le port a prospéré grâce au commerce du sel, moteur économique de la commune. Il accueillait alors diverses activités : distillerie, four à chaux, raffineries à sel. Le chenal permettait aux

petites embarcations d’apporter les cargaisons vers la fosse de Loix. Aujourd’hui dévolu aux plaisanciers, il conserve le charme authentique d’un village artisanal riche de ces héritages multiples, entre mer et marais.

Les portes-en-ré

La maison-phare de trousse chemise

Bordant la forêt de trousse-Chemise immortalisée par Aznavour, elle est érigée en 1875 pour guider les navigateurs à l’entrée du Fier d’Ars, remplaçant des feux d’alignement peu visibles. Son phare, installé dans le belvédère de la demeure du gardien, fonctionne d’abord au pétrole avant d’être électrifié en 1955. L’automatisation en 1985 entraîne le départ du dernier gardien, et le site cessa son activité en 2006. Propriété du département, sa gestion est confiée à la commune des Portes où elle accueille des expositions liées à l’océan et au climat grâce à l’association A4P.

LA FLotte

Le fort La Prée

é rigé en 1625 sur ordre de toiras, le fort La Prée est le premier ouvrage militaire moderne de l’île de Ré. Conçu en bastions reliés par des courtines en demi-cercle, il abrite un port doté d’une écluse. Modifié au XVII e siècle, il demeure un poste défensif secondaire. o ccupé par les Allemands en 1940, il devient colonie de vacances en 1949. Il appartient aujourd’hui au Comité des Œuvres Sociales de l’Administration Pénitentiaire.

rivedoux-pLAge

L’église de Rivedoux-Plage é rigée entre 1963 et 1972, l’église n otreDame-de-Lourdes de Rivedoux-Plage est le seul témoignage d’architecture sacrée contemporaine sur l’île de Ré. Son édification, initiée par Louis Mouchard et soutenue par l’évêché de La Rochelle, fut ralentie par des difficultés financières. Son plan épuré, simple rectangle sans transept, privilégie la visibilité et la proximité des fidèles. Son clocher trapu évoque les églises de Loix ou des Portes-en-Ré, tandis que ses vitraux modernistes en pavés de verre et béton, signés Van Guy de tours, structurent l’espace par la couleur.

sAint-CLéMent-des-BALeines

La tour des Baleines érigée entre 1669 et 1682 sur ordre de Colbert, la Vieille tour des Baleines est le 2 e

plus ancien phare de France. Elle guidait les navires loin des récifs dangereux et protégeait Rochefort. Haute de 27 mètres, sa lanterne disparue abritait un feu alimenté à l’huile de poisson puis au charbon, amélioré au fil des siècles avant d’être jugé obsolète, ce qui entraina la construction de ses deux petits frères à partir de 1849 : le phare des Baleines et celui des Baleineaux. Au pied de la tour, l’ancien bâtiment de stockage du charbon accueille en 1949 une école de gardiens de phare, fermée en 1970. Depuis 2007, ses bâtiments rénovés abritent un espace muséographique.

sAinte-MArie-de-ré

L’église notre-Dame de l’Assomption

L’église notre-Dame de l’Assomption mêle

vestiges médiévaux et reconstruction du XIXe siècle. Fortifiée durant la Guerre de Cent Ans, elle servait de refuge aux habitants. Seuls une partie du mur droit et le clocher du XVe siècle, couronné de mâchicoulis ont été conservés. À l’instar d’Ars-en-Ré, elle était autrefois peinte en noir et blanc pour servir d’amer. e n 1853, l’architecte e rnest Massiou repense entièrement l’édifice en style néo-gothique, intégrant un chœur voûté et un mobilier remarquable. Aujourd’hui en restauration, l’église et son clocher accueilleront un nichoir pour chouettes effraies. Une campagne de dons est ouverte sur la fondation du Patrimoine.

sAint-MArtin-de-ré

La poudrière Saint-Louis

Cette poudrière, construite en 1685, répond aux principes de fortification de Vauban. Située derrière le cavalier Saint-Louis, elle permettait le stockage de 55 tonnes de poudre et était protégée par un mur aujourd’hui disparu. Conçue pour minimiser les risques d’explosion, elle possède des murs de 2,50 mètres d’épaisseur, une voûte en berceau et un toit à deux pans en tuiles plates. L’aération et l’évacuation de l’humidité garantissaient la conservation de la poudre. Les ferrures en bronze ou laiton évitaient les étincelles, tandis que les gardes veillaient à la sécurité. Un paratonnerre y fut ajouté au XIX e siècle. Restaurée en 2024, vous pourrez la découvrir sous son plus bel attrait à l’entrée de Saint-Martin

L’âge d’or d’un grand port « international »

Véritable carte-postale de l’île de Ré, le port de Saint-Martin, tourné aujourd’hui vers la plaisance, a connu ses heures de gloire du XVIe au XVIIIe siècle, lorsque le sel et le vin ont fait sa fortune. Découverte.

[ Texte : Mathieu Delagarde Photos : collection musée ernest cognacq, ville de Saint-Martin-de-ré - ch. carle - collection J. Boucard ]

Avant le XVe siècle, rien n’indique la présence d’un port « structuré » à Saint-Martin. Il faudra attendre plusieurs siècles avant que le port ne prenne son aspect actuel : à cette époque, les infrastructures sont sommaires, souvent composées de fascines pour retenir les berges. l’entrée du chenal se compose de deux flèches sableuses en forme de « pince de crabe », alors soumises aux caprices de la mer. « A cette époque, le passage du Martray est encore ouvert, entrainant de forts courants. D’après certains textes, on peut penser que le passage s’est fermé vers 1470, faisant de

Saint-Martin une baie désormais protégée », explique Jacques Boucard, historien local. cela permet à Saint-Martin, surtout après la guerre de cent ans (1453), de devenir une place forte du commerce.

« L’or blanc »

Saint-Martin tire sa principale richesse du commerce du sel, récolté sur l’île de ré depuis la création des premiers marais salants à la fin du XIIe siècle. le terme « d’or blanc » n’est pas usurpé : le sel, indispensable à la conservation des aliments, est exporté dans toute l’europe du Nord, essentiellement vers les rivages de la Mer

Baltique ou des Provinces unies 1. A partir de la fin du XVIe siècle, le boom de la pêche à la morue accroit encore la demande de sel de l’île de ré : avant de mettre le cap vers Terre-Neuve, les bateaux de pêche viennent charger leurs cales de sel, indispensable à la conservation du poisson.

l’île de ré bénéficie, face à la concurrence, de trois avantages de taille : la qualité de son sel, excellent pour la pêche, sa situation privilégiée au bord de l’Atlantique et… ses exemptions fiscales ! e n effet, depuis 1289, les rétais ont habillement négocié avec le pouvoir royal des privilèges, qui se maintiendront jusqu’à la fin de l’Ancien régime, et qui auront une influence décisive sur l’avenir de l’île et sa richesse matérielle. « A l’époque, on produit 25 000 tonnes de sel par an, contre 3000 aujourd’hui », souligne Jacques Boucard.

400 voiliers au large e n 1727, un document officiel indique de 300 à 400 bateaux mouillent régulièrement au large de Saint-Martin, attendant de charger la marchandise. « C’est un port international, qui accueille quatre fois plus de bateaux à cette époque que le port de La Rochelle », explique Jacques Boucard. c ela ne veut pas dire qu’il faut imaginer le port tel une fourmilière, avec des quais remplis de monde et des voiles à perte de vue… le port est toujours aménagé de façon sommaire, avec des quais encore en terre battue, et le trafic à l’intérieur du port est faible ! « Les bateaux à fort tonnage restent dans la rade. Ce sont des petits bateaux, comme les allèges, qui vont directement chercher le sel dans les marais salants en remontant les chenaux », précise Jacques Boucard. Dans le port, les bateaux légers viennent charger le reste des marchandises exportées vers l’europe du Nord -surtout à partir des années 1650- comme le vin, les eaux-de-vie ou le vinaigre.

Le port de Saint-Martin de Ré vu au-dessus du Grand Balay, dessiné par nicolas-Marie ozanne, ingénieur du roi, gravé par Yves-Marie Le Gouaz, 1786.
© Coll. musée Ernest Cognacq, ville de Saint-Martin-de-Ré

l e vin, produit en grande quantité sur l’île de ré après l’installation des moines cisterciens, contribue au rayonnement international de Saint-Martin. « Le vin n’est pas réputé de très bonne qualité, mais il est bon marché », confie Jacques Boucard. les eaux-de-vie, qui ne sont autres que du vin transformé en alcool par distillation, permettent aux négociants néerlandais de baisser les coûts du transport. « Cet alcool de vin, plus concentré, permet de transporter de plus grands volumes, quitte à le couper avec de l’eau en arrivant à destination », souligne l’historien. Quant au vinaigre, production longtemps restée dans l’ombre, il semble avoir joué un rôle commercial important, du moins jusqu’au début du XVIIIe siècle. Sa qualité est tellement reconnue que les vinaigreries d’Orléans, réputées pour leur excellence, s’approvisionneront quelques décennies plus tard en vinaigre de l’île de r é ! e n Baltique, il permet notamment de réaliser le fameux hareng mariné, très en vogue à cette époque.

« Subterfuges » rétais

Sur l’île de ré, les guerres de religion entre protestants et catholiques n’entraveront que provisoirement le florissant commerce du sel. Avec ces guerres, le lien qui unit déjà fortement l’île de ré à la rochelle, désormais capitale du protestantisme, se renforce encore. les rétais en partagent la prospérité lorsque la cité huguenote devient, à la fin du XVIe siècle, une place militaire, commerciale et financière de premier plan et l’une des principales villes du royaume2 la reprise du contrôle de la région par le pouvoir royal catholique a des conséquences limitées à une vingtaine d’années sur le commerce du sel, contrairement à la rochelle qui sort exsangue du conflit. Pendant que la capitale du protestantisme doit se relever du terrible siège de 1627-28 avant de trouver fortune dans le commerce transatlantique (avec les Antilles notamment), Saint-Martin continue de prospérer sur sa rente salicole.

certes, juste après le siège de la rochelle, les fortifications construites sur l’île de ré, et notamment la citadelle de Saint-Martin, sont rasées pour éviter toute reprise des hostilités. Par ailleurs, le pouvoir royal « punit » l’île de ré en mettant fin, en 1629, à presque quatre siècles d’exemption sur son sel. Pourtant, le commerce de l’or blanc ne se porte jamais aussi bien. la réputation du sel de ré et la position géographique de Saint-Martin ne peuvent expliquer cette incongruité. en comparant des documents officiels, Jacques Boucard a récemment

constaté un écart considérable entre les marchandises sortant du port de Saint-Martin et celles officiellement déclarées au péage de Sund, à l’entrée de la Mer Baltique 3 : la fraude pourrait atteindre d’après ses calculs entre 75 et 80 %. Accrochée depuis des siècles à ses privilèges, Saint-Martin a semble-t-il développé une culture du marché noir pour conserver son attractivité. Depuis toujours, les armateurs ne profitent-ils pas de l’absence de taxe pour y faire transiter de la marchandise, revendue ensuite sur le continent proche, un phénomène si courant que les historiens parlent de « l’entrepôt rétais » ?

Un port moderne

« Dessein de fortification. Pour la ville de St Martin de Ré » proposé par Mr de Vauban en décembre 1681.

Service Historique de la Défense, Vincennes, 1VH1524.

Au début du règne de louis XIV, la création de l’arsenal de rochefort en 1665-1666, dont il importe d’assurer la défense, redonne une réelle importance stratégique aux côtes charentaises et surtout aux îles. en 1681, s’appuyant sur les dessins de Vauban et de Ferry, l’ingénieur Augier commence la citadelle de Saint-Martin. les travaux rapidement menés sont en grande partie achevés en 1685. remparts tout autour de la ville, quais en pierre de taille, aménagements modernes : le port prend l’aspect qu’on lui connait aujourd’hui. l’entrée du chenal, trop exposée à la houle, nécessite par la suite la construction d’un éperon en « v », plusieurs fois remanié 4. Jusqu’au XVIII e siècle, Saint-Martin reste prospère, mais les mesures de libéralisation du commerce, voulues par les Anglo-Saxons au milieu du XVIIII e siècle, sonnent la fin de

l’exception rétaise. le développement du chemin de fer permet d’acheminer un sel de gemme moins cher avant que les technologies du froid n’offrent une alternative définitive à la conservation des aliments. l’horizon se réduit peu à peu et SaintMartin se recentre sur sa vocation régionale, voire locale. Il reste de cette période de l’or blanc ce décor de carte-postale, symbolisé par les riches maisons d’armateurs et de négociants bordant ses quais. et c’est désormais par le tourisme et la plaisance que Saint-Martin retrouve un peu de son rayonnement international d’antan…

1 - On importe en retour du bois nordique et du poisson séché.

2 - Cité par J. Boucard, ecrits d’Ouest n°27, page 14.

3 - L’historien Jacques Boucard a mis la main, il y a quelques années, sur les archives du péage du détroit de sund (étroit passage entre la suède et le Danemark) recensant tous les navires commerciaux soumis à des taxes d’entrée dans la Mer Baltique.

4 - après de nombreux « accidents », il faudra attendre la seconde moitié du 19ème siècle pour qu’à la demande des marins l’aile est de l’éperon soit – enfin – supprimée pour faciliter l’accès au havre (ecrits d’Ouest n°27, J. Boucard).

© J. Boucard
© J. Boucard
Au 20ème siècle, le port de Saint-Martin, loin de son lustre d’antan, possède toujours une activité de transport de marchandises et de passagers entre Ré et le continent.

Chapelles, les pépites du patrimoine rétais

Le petit patrimoine de l’île de Ré raconte son histoire religieuse mouvementée, mais aussi militaire, rappelant le rôle stratégique qu’elle a toujours joué dans la défense du littoral charentais.

La chapelle de la Redoute aux Portes-en-Ré a été rasée pendant la Seconde Guerre mondiale puis reconstruite à l’identique en 1986.

Les chapelles individuelles de l’île auxquelles le public peut accéder sont aujourd’hui au nombre de quatre. e lles furent plus nombreuses par le passé. c es petits édifices à l’architecture protectrice étaient des lieux de prière voués au culte chrétien, qui permettaient également de rassembler les fidèles, sous l’œil d’un représentant du clergé ou d’un seigneur, pour mieux les encadrer. e lles étaient fréquemment dédiées à la Vierge qui apporte sa protection à tous ceux prenant la mer. l eur origine pouvait aussi être militaire car très tôt, l’île a occupé une position essentielle dans le système défensif des pertuis et

du port de l a r ochelle. c ’est le cas de la chapelle de l a r edoute, aux Portes.

La chapelle de La Redoute ou Notre Dame des Marins

Au nord de l’île, Vauban fera construire une redoute (1) en 1674, à l’emplacement d’un fort qui protégeait précédemment la côte du Banc du Bûcheron contre les attaques des Anglais. c et ouvrage défensif conçu sur le même principe que les autres redoutes de l’île, le Martray et la redoute de Sablanceaux, fut  construit  à un moment où SaintMartin n’était pas encore fortifié.  Armée

de canons et disposant, à compter de la révolution, d’un magasin de poudre que protégeaient des murs très épais, cette redoute eut un rôle actif tout au long du XVII e et d’une partie du XIX e siècle.

l es progrès de l’armement moderne font qu’elle est laissée à l’abandon à partir de 1854. c ependant, les habitants des Portes prennent l’habitude de s’y arrêter lors de la procession des r ogations, destinée à favoriser l’obtention de bonnes récoltes. l e bâtiment est alors reconnu comme chapelle et béni, mais jamais consacré à ce jour. Déjà en

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1875, les événements avaient œuvré en faveur de la transformation de cette r edoute en édifice religieux. u n troismâts prussien, l e Margareth, s’était échoué sur la côte rétaise. Secourus par les habitants du hameau de l a r ivière, ils offrirent une statue de la Vierge couronnée d’une hauteur d’1,65 m qui prit place sur le pignon de la porte poudrière. e n 1880, la jouissance de la chapelle est cédée à l’ e vêché, le bâtiment appartenant toujours à l’ e tat. l e nom de Notre Dame des Marins lui fut alors octroyé qui ne réussit pas à s’implanter auprès de la population.

lors de la Seconde Guerre mondiale, en 1941, les Allemands, trouvant que le bâtiment attirait trop l’attention et représentait un danger, le rasèrent. Il faudra attendre 1986 pour que Gilbert Michel, président de l’Association des amis de la chapelle et maire des Portes, la fasse reconstruire à l’identique donnant ainsi l’occasion à la Vierge de pierre de retrouver sa place. l a chapelle est ouverte au public en juillet et août, de 18h à 19h30, heure à laquelle un membre de l’association reçoit les visiteurs et leur conte volontiers l’histoire guerrière de cet endroit devenu un lieu de recueillement.

La Petite Chapelle d’Ars ou Chapelle des Sœurs de la Sagesse

e n descendant la rue du h avre en direction du port, on découvre à droite un porche conduisant à une délicieuse petite chapelle et des locaux ayant appartenu au XIX e siècle au couvent des Sœurs de la Sagesse. l eur mission, à partir de 1838, consistait à s’occuper d’enfants malades et d’instruire les filles et les garçons de la commune âgés de 2 à 7ans. l a chapelle dédiée à la Vierge, construite ultérieurement, fut bénie le 15 septembre 1863. Vingt ans plus tard, le couvent devenu la propriété d’une société immobilière, la chapelle se voit dotée de vitraux. e n 1895, le lieu est transformé en école dépendant de l’enseignement primaire public. Après guerre, la chapelle est vendue à une nouvelle société immobilière et quand l es Sœurs de la Sagesse quittent le couvent en 1997, la commune, s’étant portée acquéreur de l’ensemble, y fera aménager une salle de danse et des logements. Toujours consacrée, la chapelle accueille cependant des expositions de peinture ou d’artisanat et, possédant une excellente acoustique, reçoit également des chorales ou petits ensembles musicaux.

La chapelle Saint-Sauveur

Selon le Dr k emmerer, l’édification de la chapelle Saint-Sauveur à Sainte-Mariel a Noue est liée à l’histoire d’une noble dame espagnole qui, ayant survécu, en 596, au naufrage de son navire sur les rochers de Sainte-Marie, fit élever une chapelle au Sauveur des naufragés. c e récit apparaît après la r évolution, à un moment où l’ e glise c atholique mène une politique de reconquête des âmes et de l’espace public.

Dans les faits, la première mention d’un prieuré à Saint-Sauveur remonte à 1236. l e prieuré dépend de la congrégation de c luny et s’inscrit dans le grand mouvement de conquête des abbayes médiévales (2) . Installé en bordure de mer, le prieuré n’abritera jamais que quelques moines. e n 1575, il est détruit par les protestants et abandonné jusqu’en 1618, date à laquelle l’évêque de Saintes ordonne de faire reconstruire la chapelle sans qu’aucune suite ne soit donnée à son injonction. Il faut attendre

Cachée dans un passage, la chapelle des Sœurs de la Sagesse accueille des expositions à Ars-en-Ré.

1838 et une nouvelle dynamique de l’église, pour que la chapelle, reconstruite sur les anciennes fondations, soit consacrée.

Parallèlement, un ancien pèlerinage est réactivé, le 6 août, comportant notamment « la bénédiction de la mer », pèlerinage qui, au-delà de la foi rassemblant

des premières guerres de r eligion, elle est en ruines dès 1604. Partiellement remise en état, elle sera bénie le 2 juillet 1640. Pendant la r évolution de 1789, elle sera vendue comme bien national à Philippe Favreau-Bernard. c e dernier, craignant d’avoir l’air d’un profiteur de biens anciennement religieux, la fait détruire. Il en fera reconstruire une

les fidèles, est un excellent moyen de communication. Dans la continuité de cet événement la commune organise de nos jours, tous les 6 août, une fête pour honorer les marins perdus en mer. e n 1991, l’Association des Amis de l’église de Sainte-Marie a pris en charge la rénovation du bâtiment, faisant appel à de généreux donateurs. Désormais, un beau vitrail exécuté par Aramis Pentecôte, maître-verrier à l oix, la maquette d’un trois-mâts réalisée par h enri Goumard et un superbe retable, datant probablement du XVII e siècle, peuvent être admirés. Plus récemment, en 2020, la chapelle a retrouvé les deux statues qui ornaient jadis son fronton.

La chapelle du port Notre-Dame

De l’autre côté de Sainte-Marie, la chapelle du Port Notre-Dame, construite avant la r éforme, a connu une histoire mouvementée. Ayant subi les outrages

nouvelle qu’il offre aux habitants de Sainte-Marie en 1815 et qui est celle que l’on peut admirer aujourd’hui. e n 1992, l’Association des amis de l’église de Sainte-Marie s’intéresse également à cette chapelle et entreprend de la rénover. André c haigne, ancien maire de Sainte-Marie et président de l’association, raconte que des amis lui firent don de statues et d’objets religieux  et comment il les installa dans la chapelle : « Sur les murs, du côté gauche de l’autel, la Vierge, sur la droite de Saint-Joseph, et du même côté, après le vitrail signé par Van Guy, maître verrier de Tours, le Crucifix. Tout cet ensemble vient de mon ami Dufourd, ainsi que la petite Madone qui est sur l’autel. Une Jeanne d’Arc est à gauche et vient des époux Manguis ». On découvre aussi ici une maquette d’un bateau de pêche, le « l aissez-moi tranquille », construite par h enri Goumard.

Aucune visite régulière n’est programmée pour ces deux chapelles qui n’accueillent le public que lors d’occasion particulière.

1 - redoute : un petit ouvrage de fortification isolée.

2 - Comme l’indique Jacques Boucard, docteur en histoire et civilisations (eHess, Paris), dans une note informative que possède la mairie de sainte-Marie. On retrouve également des informations à propos des chapelles rétaises dans l’ Histoire de l’île de ré, des origines à nos jours, Le Croît vif –Ger 2016, dont les auteurs outre Jacques Boucard sont Mickaël augeron et Pascal even.

De dimensions très modestes, la chapelle de Port-notre-Dame n’est ouverte que lors d’occasions exceptionnelles comme les Journées du Patrimoine.

La chapelle Saint-Sauveur est ouverte quelques journées par an, notamment lors du pèlerinage du 6 août.
© Yann Werdefroy

Des marchés pour vivre l’île de Ré

Les marchés de saison sont un agréable moyen de découvrir l’île.

Tout en reflétant la richesse du terroir, le savoir-faire de ses producteurs, commerçants et artisans, ils associent l’essentiel et le superflu dans une superbe osmose.

C’est à la fois leur spécificité et ce qui fait leur succès.

Chaque marché de l’île possède une identité particulière, amenant habitants et vacanciers à en fréquenter plusieurs, visitant l’un pour son ambiance, l’autre pour les trouvailles que l’on peut y faire ou les distractions pour enfants. Tous sont formidablement achalandés avec de beaux bancs de fruits et légumes, de poisson tout frais, de charcuteries variées que l’on déguste avec délice à l’apéritif et de fromages de la région. Partout on s’y retrouve entre amis, discutant avec les commerçants et producteurs, véritables ambassadeurs du savoir-faire rétais. Faire les courses n’est plus un pensum, mais devient un agréable moment de convivialité, une grande balade joyeuse avant un déjeuner tardif.

Eclectisme

et qualité

Voilà plus de quarante ans que le marché d’Ars-en-ré migre, à partir de Pâques et jusqu’à la fin des vacances de la Toussaint, vers le port et son large parking, afin de pouvoir accueillir tous les exposants qui affluent en période estivale. Il se rapproche ainsi de la grande halle couverte hébergeant producteurs locaux, bouchers, charcutiers, fromagers et poissonniers. Sa localisation d’une part et les marchandises proposées par ailleurs en font le grand marché du nord de l’île. Il attire en effet, non seulement la clientèle locale, mais aussi les vacanciers des communes avoisinantes qui le rejoignent à vélo par les pistes cyclables traversant la réserve naturelle de lilleau des Niges, et les marais. c ’est un véritable but de promenade.

e nviron cent cinquante commerçants, dont une vingtaine sous la halle et cinq sous les auvents, sont installés dès tôt le matin pour offrir aux visiteurs tout ce qu’ils peuvent souhaiter de l’alimentaire aux accessoires de mode ! r estructuré depuis deux ans, il propose «un coin créateurs » et une amélioration de la circulation due aux allées extérieures le long desquelles se pressent des bancs variés : vaisselle, chaussures, sportswear, linge de maison, prêt à porter féminin de saison, accessoires de mode plus élégants les uns que les autres, artisanat local, vannerie traditionnelle et exotique, ravissants bijoux fantaisie… D’une manière générale, et c’est la caractéristique de ce marché, la qualité est présente sur tous les étals.

Des personnalités locales, telle Françoise caillaud, fille d’une longue lignée de pêcheurs, animent ce marché par leur dynamisme et leur verve. Jamais avares d’une plaisanterie, elles égayent leur clientèle d’un bon mot ou d’un conseil de cuisson. la star du marché reste Donin et son « manège enchanteur » où il interprète ses propres chansons pendant que les enfants tentent désespérément d’attraper le pompon. Vos achats terminés, prenez le temps d’un petit café dans les sympathiques troquets qui s’offrent à vous dès la sortie du marché. S‘il est tard, les terrasses longeant le port vous tendent les bras pour l’apéritif de midi ou un déjeuner gourmand.

Choix et convivialité

Au Bois-Plage, s’étend le grand marché du sud de l’île. Il occupe tout le centre piéton de la commune ainsi que l’esplanade jouxtant la halle couverte. une surface impressionnante ! Pratiquement au milieu de l’île, il fait venir à lui aussi bien une clientèle des villages du sud

[ Texte : catherine Bréjat Photos : Yann Werdefroy ]
Ars-en-Ré : Le grand marché du nord de l’île où qualité rime avec originalité.

que du nord. la halle réaménagée à plusieurs reprises, dont récemment pour être aux normes, doit encore subir des travaux d’assainissement qui se feront en douceur de manière à ne pas gêner le fonctionnement du marché qui draine énormément de monde. la grande halle est réservée à l’alimentaire. elle abrite actuellement vingt-six bancs proposant des fruits et légumes, un large espace consacré à la poissonnerie, aux huîtres et fruits de mer, de la boucherie, des fromagers proposant une infinité d’origines… des étals de charcuterie/traiteur qui donneront un nouvel éclat à vos apéritifs, avec livraisons de plateaux apéritifs dans des délais courts.

A l’extérieur, quatre-vingt-dix commerçants proposent absolument tout, depuis de nombreux étals de chaussures, vêtements, maroquinerie, vannerie, horlogerie, coutellerie jusqu’à des produits miracles multifonctions vantés par d’admirables bonimenteurs... ce marché, s’il reste plus populaire que celui d’Ars, a évolué ces dernières années. Sa fréquentation, déjà familiale, s’est accentuée et l’on constate une amélioration de la qualité dans le secteur du vêtement sans que pour autant les prix s’envolent. l’offre de la commune du Bois-Plage est riche car les rues encadrant le marché sont bordées de magasins de bouche, décoration, vêtement, bijoux, confitures. On est sûr de trouver ici tout ce que l’on cherche !

Si vous souhaitez faire une petite pause, boire un café ou un verre, les rues adjacentes offrent des haltes gourmandes et à la terrasse du Q Salé, position stratégique en plein cœur de l’esplanade, vous pourrez déguster un encas ou même déjeuner si vous avez la flemme de faire la cuisine, tout en surveillant vos enfants sur les manèges de la petite fête foraine présente dans le bas du marché.

Une nouvelle dynamique

le marché de la couarde s’est étoffé ces dernières années et investit désormais deux lieux : l’un au centre-ville près de l’église et l’autre sur le mail où il offre deux halles, une grande et une plus petite ou « halle d’été ». l a création de cet ensemble qui est ouvert 275 jours par an a fait souffler une nouvelle dynamique sur ce quartier de l a c ouarde. l a municipalité fêtera d’ailleurs le 14 juin les dix ans du marché ainsi que les deux fresques commandées à la Piktum 17 pour décorer les lieux. Moins important qu’Ars ou le Bois-Plage, ce marché accueille cependant en été de trente à cinquante camelots qui se pressent à l’extérieur des halles pendant qu’une petite vingtaine de commerçants assurent l’alimentaire à l’intérieur. c omme sur tous les marchés, on retrouve les étals des grandes familles rétaises produisant des légumes ainsi que des poissonniers, bouchers, charcutiers traiteurs, fromagers, des salaisons italiennes et deux cavistes.

Peggy luton arrêtant son activité de pâtisserie, c’est Amaury lafonta, champion du Monde de la Pâtisserie 2023, qui a repris son banc. c ela mérite d’être souligné ! Notre Terroir et sa savoureuse charcuterie fait partie des nouveaux

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La Couarde-sur-Mer : Un marché en plein développement où il fait bon faire ses courses et farnienter au Bistrot du marché.
Le Bois-Plage : Un marché populaire dans le bon sens du terme où l’on trouve absolument tout.

La Cailletière La Cailletière

7/7 j. en haute saison

Rôtisserie Fromages Charcuterie Vins

Place des Tilleuls - 1, rue de la Cailletière

SAINTE-MARIE DE R é

05 46 41 60 53

Ouvert de 9h/13h - 17h/19h - Fermé le lundi hors saison

RESTAURANT

La Cabine de Bain

33 Grande rue 17670

La Couarde sur Mer 05 46 29 84 26 lacabinedebain

arrivés. l’extérieur regorge de camelots en saison proposant du prêt à porter féminin, des cosmétiques, bijoux, articles de décoration et un jeune confiturier de talent, Bastien, dont la marque «  l’îlot confitures » est à découvrir. Fleurs, minéraux, linge de maison, vannerie font également partie des articles disponibles. Toujours à l’extérieur, sous les auvents, pour épicer votre quotidien un traiteur indien et une petite restauration autour du poisson.

le bistrot du marché, sa grande terrasse et ses tables hautes où l’on peut s’installer pour savourer les encas achetés à l’intérieur sont un véritable pôle d’attraction. Fin juillet ou début août, ne ratez pas le grand spectacle avec pique-nique local organisé par la municipalité en fin d’après midi et en soirée sur l’aire du marché. les enfants ne sont pas oubliés et un manège les attend au Mail et près de l’église.

Le marché le plus célèbre de l’île

A quelques pas du charmant petit port de la Flotte, se trouve le marché médiéval

encastré entre le cours Félix Faure et le centre piétonnier. c réé en 1804, il doit son nom de «  carré médiéval » à son architecture d’inspiration moyenâgeuse, avec des étals en bois et au sol des pavés anciens renforçant l’authenticité du décor. Prenez le temps de visiter ce lieu, savoureux mélange de tradition et de modernité, où les commerçants rivalisent d’ingéniosité et d’innovation pour satisfaire leur clientèle. Ouvert à longueur d’année, c’est un marché ancien, profondément ancré dans les habitudes des rétais, où tout le monde se connaît. Sous les auvents répartis le long des murs sont abrités des commerces traditionnels essentiellement consacrés à l’alimentaire : charcuteries artisanales, traiteurs, coquillages, poissonneries, fromages, épices… Parmi les produits phares, les huîtres figurent en bonne place et les traiteurs sont inventifs. les étals regorgent de magnifiques fruits et légumes dont les excellentes tomates Bio de Médéric hurtaud, un producteur haut en couleurs ! ce « carré médiéval », héberge quarante-cinq commerçants et s’agrandit en saison en empiétant, pour le non alimentaire, sur le square du 11

novembre qui le jouxte et où s’installent une vingtaine de commerçants.

un autre marché, non alimentaire, a été créé, pour répondre aux besoins d’une clientèle toujours plus nombreuse, sur le cours Félix Faure où une quarantaine de commerçants sont présents les mercredis et samedis matins. De plus, un marché nocturne se tient tous les soirs de début juillet à fin août qui rassemble près de quarante camelots. enfin, cette année encore, des braderies professionnelles seront organisées le jeudi 24 juillet 2025 et le jeudi 21 août 2025. Pour votre petit café du matin ou une pause bien méritée, le coffee truck de la famille Vuillemin vous attend ainsi que la terrasse du Pas Sage où vous pourrez prendre un petit-déjeuner complet ou l’apéritif selon l’heure !

c hacun des dix villages de l’île de r é propose un charmant marché. Du nord au sud, les marchés quotidiens accompagnent vos vacances. Ils vous offrent le meilleur de leurs produits et en les fréquentant vous n’en saisirez que mieux l’âme de l’île !

La Flotte : Un marché plein de charme, au décor historique et proposant une qualité typiquement rétaise.

contrôlé par un jury de dégustation officiel et encadré par l’Institut national des appellations d’origine et de qualité.

Pour conserver leur caractère de primeur, les pommes de terre seront récoltées avant le 31 juillet et possèdent deux variétés précoces. La première Alcmaria arrive sur les marchés dès la mi-avril. Sa chair est fondante et elle est exquise à la vapeur tant elle est goûteuse. Puis, la Charlotte est présente de mi-mai à la fin juin. Une chair jaune et ferme lui permet d’être cuisinée de façons variées et elle convient parfaitement aux raclettes. Très fragile, la belle doit être conservée à l’abri de la lumière pour conserver ses qualités gustatives.

> LES MARAÎCHERS DE L’ÎLE DE RÉ - SCA UNIRÉ

05 46 09 71 61

Route de Sainte-Marie 17580 Le Bois-Plage en Ré www.ilederepommedeterre.com

La PRImEuR RétaIsE aoP,

staR DE Vos REPas

Une chair délicate au goût raffiné très spécifique, un territoire balayé par les embruns et à l’exceptionnel ensoleillement, un climat doux et une appellation AOP, tels sont les atouts de la pomme de terre rétaise.

[ texte et photos : Uniré - outdoo - Yoshi ]

lades en 2024, cette année 2025 verra des apéros Régalades au printemps (18 au 25 avril, 2 et 9 mai de 17h à 20h).

primeur rétaise, de vos repas d’été

L’histoire de cette pomme de terre, bénéficiant d’une appellation protégée depuis 1998, la première décernée à une pomme de terre, est aussi une histoire d’hommes, celle d’une douzaine de producteurs passionnés, travaillant près de cent hectares en rotation sur les neuf cents hectares délimités en Ao P, pour produire selon les années entre 1500 à 2000 tonnes du précieux tubercule.

Aop et respeCtueuse de L’environneMent

délicate au goût raffiné très spécifique, un balayé par les embruns et à l’exceptionnel un climat doux et une appellation AOP, atouts de la pomme de terre rétaise.

Photos Uniré et Outdoo ]

goût raffiné très balayé par les embruns ensoleillement, un climat AOP, telles sont les terre rétaise. de terre, bénéficiant protégée depuis 1998, la pomme de terre, d’hommes, celle de 22 travaillant 120 ha en délimités en AOP pour de 2 000 tonnes à 2 tubercule. Tous les ans, célèbrent durant un la pomme de terre gourmandes et des découverte des producteurs. alors régulièrement dégustation officiel et national des appellations

Aujourd’hui, de nouvelles démarches ont lieu pour que tous les producteurs soient labellisés Haute Valeur e nvironnementale niveau 4 (HV e 4) en 2026. Après le retour de la journée des R éga -

Ceux-ci permettront de célébrer l’arrivée de la pomme de terre primeur.

Son goût inimitable sera alors régulièrement contrôlé par un jury de dégustation officiel et encadré par l’Institut national des appellations d’origine et de qualité.

ALCMAriA et ChArLotte, deux vAriétés préCoCes

Pour conserver leur caractère de primeur, les pommes de terre seront récoltées avant le 31 juillet et concernent cette année deux variétés précoces. La première Alcmaria arrive sur les marchés dès la

Les experts lui trouvent de douces senteurs de légumes printaniers, de beurre, de fruits secs, avec des notes sucrées, parfois salées et une extraordinaire texture fondante. De plus, elle est riche en glucides, minéraux et vitamines. Il n’est donc pas étonnant que les grands Chefs créent des recettes originales pour ce produit emblématique que l’on retrouve sur toutes les tables gastronomiques de la région et même de Paris.

« Saveurs en Ré » organisé conjointement chaque année avec la Communauté de Communes de l’île de Ré, célèbrera le 13 mai 2017 la pomme de terre AOP ainsi que tous les produits du terroir. Cette journée d’animations et de dégustation sera suivie par la Fête de la pomme de Terre, le soir même, proposée par le Comité des Fêtes du Bois-Plage en Ré. Deux belles occasions d’apprécier à sa juste valeur la pomme de terre AOP de l’île de Ré !

mi-avril. Sa chair est fondante et elle est exquise à la vapeur tant elle est goûteuse. La Charlotte est présente au mois de juin. Une chair jaune et ferme lui permet d’être cuisinée de façons variées et elles conviennent parfaitement pour des cuissons au four ou à la poêle. très fragile, la belle doit être conservée à l’abri de la lumière pour conserver ses qualités gustatives. Les experts lui trouvent de douces senteurs de légumes printaniers, de beurre, de fruits secs, avec des notes sucrées, parfois salées et une extraordinaire texture fondante. De plus, elle est riche en glucides, minéraux et vitamines. Il n’est donc pas étonnant que les grands Chefs créent des recettes originales pour ce produit emblématique que l’on retrouve sur toutes les tables gastronomiques de la région et même de Paris.

> LeS MARAîCHeRS

De L’îLe De Ré - SCA UnIRé

Route de Sainte-Marie 17580 Le Bois-Plage-en-Ré 05 46 09 71 61 www.ilederepommedeterre.com

LEs VIgnERons unIRé : saVEuRs

LoCaLEs Et PaysagEs PRésERVés

De la vigne à la bouteille, les vins rétais sont élaborés dans le respect de l’environnement.

Les Vignerons de l’île de Ré vous accueillent dans leur cellier entièrement dédié aux vins, Pineau et Cognac de l’île de Ré.

[ texte et photos : Uniré - outdoo - Yoshi ]

La vigne fait partie de l’histoire de l’île de Ré, elle date de l’arrivée des moines cisterciens. Si avec le phylloxéra, les Rétais se tournent vers de nouvelles activités maraichères, notamment la pomme de terre, ils n’en oublient pas pour autant de replanter de la vigne. Au début des années 80, une partie du vignoble fut développée en vins de pays Charentais, avec plantation de différents cépages qualitatifs : Chardonnay, Sauvignon, Merlot & Cabernet. Les Vignerons de l’île de Ré cultivent 520 ha, dont la moitié plantée en Ugni blanc pour le Cognac et le Pineau des Charentes. La coopérative s’est lancée dans une réflexion sur ses méthodes agricoles dès le début des années 2000.

des vins éLABorés dAns Le respeCt de L’environneMent rétAis

De la vigne à la bouteille, tous les vins sont élaborés dans le respect de l’environnement, afin de préserver la biodiversité et le caractère de nos terroirs. L’ensemble du vignoble rétais est nettement moins traité depuis de nombreuses années maintenant (2010) grâce à la méthode dite de la « confusion sexuelle » sur laquelle les Vignerons de l’Île de Ré furent précurseurs. Souhaitant aller au-delà, plusieurs vignerons ont engagé leur exploitation dans une conversion bio partielle ou totale. et tous les vignerons adhérents se sont progressivement engagés dans une démarche Haute Valeur e nvironnementale, accompagnés par la cave coopérative, qui vise la labellisation HV e pour 2026.

L’Azuré, Le preMier vin BioLogique CertiFié AB de L’îLe de ré

Les Vignerons de l’île de Ré ont lancé il y a neuf ans leur première cuvée rosée issue de vignobles inscrits dans un processus de conversion vers l’agriculture biologique. Aujourd’hui la gamme « L’Azuré » est certifiée biologique depuis 2019 pour son vin rosé, 2020 pour son vin rouge et 2021 pour le blanc.

La coopérative produit bien sûr ses fameux Pineau des Charentes rouge et blanc sous la marque Ilrhéa. Uniré est la seule entreprise du littoral rochelais à produire du Cognac de A à Z, du raisin à la bouteille, qu’elle commercialise sous le nom de Cognac Isle de Ré, un Cognac permettant de découvrir les VS, VSoP et Xo à des prix raisonnables.

des ACtivités oenotouristiques

Avec l’ouverture de leur nouveau cellier de 350 m2, Les Vignerons de l’île de Ré ont fait le choix de promouvoir au mieux leur métier, leurs produits, leur mode de travail et l’histoire rétaise liée à la vigne depuis des siècles. Pour vraiment connaître tous les secrets de fabrication des deux spiritueux charentais que sont le Cognac et le Pineau des Charentes, une visite s’impose. Celle-ci s’oriente autour de la distillerie, des chais de vieillissement du Cognac et du Pineau des Charentes. Vous y découvrirez leurs secrets d’élaboration, avant un instant dégustation ! Une découverte du vignoble à vélo ou à cheval est aussi possible...

Pour plus de renseignements : https://www.vigneronsiledere. com/visites-degustations-vinsile-de-re.html

> LeS VIGneRonS De L’îLe De Ré - SCA UnIRé

Route de Sainte-Marie

17580 Le Bois-Plage-en-Ré Réservations : 05 46 09 23 09 vigneronsiledere

La ruée vers l’or blanc

Principale ressource de l’île pendant des siècles, la culture du sel a joué un rôle considérable dans le développement de Ré, modifiant ses paysages et sa géographie. Après la crise du 20ème siècle, la filière connait un souffle nouveau grâce à l’installation de jeunes et l’obtention en 2023 d’une Indication géographique protégée.

[ Texte : Mathieu Delagarde Photos : louis Merlin - collection Musée ernest- cognacq, ville de Saint-Martin-de-ré ]

La saliculture a profondément modifié la physionomie et les paysages du nord de « Ré la Blanche », surnommée ainsi par les monticules de sel entassés sur les bosses des marais.

Et si la culture du sel sur l’île de ré remontait à presque un millénaire ? e n tout cas, lorsque les religieux de l’abbaye de SaintMichel-en-l’ h erm (Vendée) deviennent seigneurs de la partie nord de l’île de ré à partir de 1030, ils ont sans doute cherché à mettre en valeur leurs nouvelles terres. l a présence de marais salants à Saint-Michel-en-l’ h erm, dès le 9 ème siècle, indique qu’ils maitrisaient les techniques de la saliculture et qu’ils les ont probablement mises en œuvre 1 sur l’île dès le 11 ou 12 ème c ette hypothèse est en tout cas compatible avec la géologie : la fermeture définitive du petit bras de mer entre Saint- c lément et les Portes se produit à cette époque, créant une petite baie intérieure idoine pour y implanter les premiers marais salants.

« Prises » sur la mer

Grâce à l’action des marais, les terres argileuses, appelées le « bri », connaissent une sédimentation progressive, dont les h ommes vont tirer partie. c omme ces

L’ancienne raffinerie de sel, dont la cheminée semblait défier le célèbre clocher d’Ars, a disparu du paysage en 1977.

terres basses du nord de l’île sont situées en dessous du niveau des hautes eaux, des digues sont érigées face à la mer, puis les salines sont creusées en amont. composé de trois grands ensembles de bassins de taille et de profondeur différentes, le marais salant est un subtil système de vases communicants. l’eau de mer circule lentement du vasais au champ de marais en passant par les métières. l’action combinée du vent et du soleil lui permet de s’évaporer jusqu’à sa cristallisation dans les aires saunantes 2

Au fil des siècles, ces « prises » gagnées sur la mer se propagent à tout le Fier d’Ars, modifiant très largement les paysages… et la surface terrestre du nord de ré. Au 18 ème siècle, les endiguements successifs ont permis de quasiment doubler la surface terrestre de la partie nord de l’île, ce qui correspond à 1500 hectares ! Sa physionomie s’en trouve également bouleversée : ce travail acharné des hommes a notamment permis de regrouper les trois îles qui existaient à l’origine et d’en faire la jonction. loix est la dernière « île » qui sera rattachée physiquement au

reste du territoire au 18 ème siècle, ce qui correspond aux derniers marais salants 3 installés sur ré…

Ré la Blanche

le terme « d’or blanc » n’est pas exagéré : le sel, indispensable à la conservation des aliments, est exporté dans toute l’europe du Nord, essentiellement vers les rivages de la Mer Baltique ou des Provinces u nies. Au 19 ème siècle, l’île de ré produit jusqu’à 30 000 tonnes les meilleures années, ce qui participe à l’expansion des villages du nord. c es montagnes de sel, entassées sur les bosses des marais, ne donnent-elles pas à l’île son surnom de « r é la Blanche » ? Pourtant, les petits sauniers, aux conditions de travail souvent précaires, exploitent les marais pour le compte de grands propriétaires et doivent même cumuler plusieurs activités agricoles pour vivre.

Au début du 20 ème siècle, les nuages s’amoncellent. l e sel de l’île de r é est concurrencé par les sels du Midi et ceux

des mines de l’est de la France, qui inondent le marché grâce au développement du chemin de fer, entrainant une chute des prix. Bientôt, les nouvelles technologies du froid (réfrigérateurs et congélateurs) offrent une alternative à la traditionnelle conservation des aliments par le sel. e n une génération, on passe de 300 à une centaine de sauniers, tandis que la moitié des salines disparaît ! Malgré la création de la coopérative des sauniers en 1942, qui permet de stabiliser les prix, le déclin semble inéluctable. l a célèbre cheminée de la raffinerie à sel d’Ars, qui dominait le village, est détruite en février 1977.

Mais à partir des années 80, plusieurs phénomènes vont contribuer à relancer la filière.

Renouveau et défi climatique

la création de la Maison du marais salant à loix permet de valoriser ce patrimoine en voie de disparition tandis que la récolte de la fleur de sel, qui se vend dix fois plus cher que le sel, permet d’améliorer

les revenus des sauniers. l es élus du Syndicat intercommunal à vocation multiple (SIVOM) comprennent tout l’intérêt de miser sur une filière patrimoniale, surtout au moment de l’ouverture du pont en 1988 et sa manne touristique. Formés à Guérande, plusieurs dizaines de jeunes sauniers redonnent vie aux marais à l’abandon : ils sont aujourd’hui une centaine à produire, sur près de 550 hectares de marais, 2500 tonnes de sel en moyenne.

lA rÉcOMPeNSe D’uN Sel uNIQue

La production de sel nécessite beaucoup de soleil, de vent et, bien entendu, d’eau salée. La saunaison dure environ quatre mois, entre juin et septembre. Après s’être formé au fond des marais sur une couche d’argile grise, le sel est récupéré à la main par les saunières et sauniers. La double Indication géographique protégée (IGP) pour le sel de l’île de Ré et la fleur de sel de l’île de Ré ne concerne pas que la récolte, mais également l’architecture des marais, la structure des sols et le climat. Sculptés par les sauniers à l’aide d’une boguette (une grosse pelle en bois), les marais salants de l’île de Ré possèdent une architecture propre, faite de grands rectangles et de petits carreaux géométriques. Les sols argileux mais compacts donnent au sel un taux de blancheur supérieur à ce qu’on peut trouver à Guérande ou Noirmoutier, tout comme le climat local qui offre un taux d’ensoleillement supérieur. Par ailleurs, la récolte a lieu tous les deux jours, contrairement à d’autres IGP où elle est quotidienne. Enfin, le sel est récolté avec des outils spécifiques : le simoussi pour récolter le gros sel puis le souvron qui permet de remonter le sel sur le bord des marais. Quant à la lousse à fleur, c’est une sorte d’écumoire qui permet de récolter, à la surface de l’eau, la fameuse fleur de sel. « C’est un point d’ancrage essentiel du cahier des charges de l’IGP qui différencie notre fleur de sel de celle récoltée de façon plus industrielle », explique Louis Merlin.

e n 2023, l’obtention d’une double Indication géographique protégée (IGP) pour le sel et la fleur de sel consacre l’excellence des sauniers rétais (voir encadré), qui perpétuent un savoir-faire multiséculaire. « Le cœur de l’IGP, c’est le lien entre une tradition, un terroir et un produit qu’il s’agit de labelliser et de protéger », explique louis Merlin, président de l’Association des producteurs de sel de l’île de ré. Malgré cette reconnaissance, les défis restent nombreux, à commencer par le réchauffement climatique. Situés sur la mer et météo-dépendants, les marais sont particulièrement sensibles aux aléas climatiques : montée du niveau de la mer, acidification des océans, tempêtes plus violentes 4. Mais comme ils l’ont fait depuis presque mille ans, nul doute que les sauniers sauront trouver les solutions pour s’adapter.

1 - ré à la Hune n°245, interview de Jacques Boucard par M.Delagarde (à retrouver sur www.realahune.fr)

2 - source : Coopérative des sauniers de l’île de ré.

3 - ré à la Hune n°245, interview de Benoit Poitevin par M.Delagarde (à retrouver sur www.realahune.fr)

4 - a contrario, des canicules plus fréquentes l’été pourraient favoriser l’évaporation de l’eau de mer et donc la production de sel.

Une centaine de sauniers, formés aux techniques ancestrales, perpétue aujourd’hui un savoir-faire multiséculaire.

ArT De VIVre

© Yann Werdefroy

ArT D e VIV re

Jeux de transparence

Dans le charmant village de Loix, cette maison joue la carte des perspectives et des couleurs naturelles. Baies vitrées s’ouvrant face à face, portes vitrées, foyer jouant le rôle d’une séparation le salon et la salle à manger : autant de façons d’écrire la transparence en architecture.

[ Texte et photos : Yann Werdefroy - Architecte : ré Team Design ]

elégante et intemporelle, cette porte joue la carte de la transparence.

Légende page précédente : Reflets, perspective et jeux de transparence rythment cette villa rétaise.

QLa lumière traverse la maison de part en part et les grandes perspectives donnent une belle impression d’espace.

u’elle vienne du nord ou du sud, la lumière s’invite dans cette villa loidaise conçue par l’agence ré Team Design. Dès l’entrée, de grands placards jaunes créent une ambiance ensoleillée. une porte en bois vitrée laisse entr’apercevoir la vaste pièce de vie, un premier jeu de transparence qui caractérise les lieux.

S’ouvrant au sud sur une terrasse et une piscine et au nord sur un grand terrain arboré avec une perspective à perte de vue, la demeure est traversante. Des baies vitrées permettent de voir d’un côté à l’autre sans entrave. A l’extérieur, le bassin est entouré de bois exotique, du bois que l’on retrouve également sur une partie des murs sous forme d’un bardage noir, tandis que d’autres murs sont rehaussés de pierres, dans une composition très naturelle et contemporaine.

jardin s’ouvre à

de vue vers une zone naturelle. Le bardage en bois noir apporte une touche de modernité et d’élégance.

Le
perte
Pierre, bois, eau et végétaux sont les éléments angulaires de cet espace.

Dans le salon, un mur en bardage de bois est peint d’un vert doux et naturel. u n foyer traversant permet de chauffer à la fois ce côté de la pièce principale mais aussi la salle à manger. l a cheminée est pensée comme une séparation qui isole les deux espaces, tout en créant une circulation et là aussi un jeu de transparence et de perspective. A l’autre bout de cette grande pièce de vie, la cuisine est close par un comptoir revêtu de bois portant le même vert tendre que le mur opposé.

Le graphisme ordonné des vitrages et du bardage s’équilibre avec les formes plus libres de la végétation.

La cheminée centrale dont le foyer donne des deux côtés permet de séparer les espaces et crée une circulation naturelle.

u ne première chambre est habillée d’un bardage couleur caramel, une couleur naturellement chaude qui reçoit la lumière provenant de la baie vitrée donnant accès au jardin. l’accès à une deuxième chambre se fait à travers un couloir pensé comme un sas, avec des rangements de part et d’autre, soulignés par un bandeau lumineux. u ne porte coulissante en bois vitrée avec du verre opalin laisse passer la lumière tout en préservant l’intimité. Dans cette chambre, la salle d’eau est séparée par un système de lames en bois pivotantes, permettant là aussi de jouer la carte de la discrétion ou de la transparence.

Avec les baies placées dans le même axe, la perspective traverse littéralement toute la maison.
Le brise-vue orientable permet de jouer la carte de la transparence et laisse passer la lumière.

La déco selon les brocanteurs et antiquaires

Dans un territoire en perpétuelle amélioration de ses prestations, les brocanteurs et antiquaires n’échappent pas à la règle. Vous en découvrirez quelques uns ci-dessous qui au fil des années sont devenus incontournables.

La Brocante du Port

A Ars-en- r é, cette brocante, l’une des plus anciennes de l‘île, est aussi un endroit où trouver des articles de très belle qualité. Silvia Parisot, issue d’une famille de brocanteurs, connaît bien son métier, aime les objets qu’elle achète et cela se sent. Sa boutique occupant une partie d’un hangar à bateau, est coincée contre un mur sur le parking faisant face au marché d’été du village et difficile d’accès. Il est impératif de persévérer et une fois sur place de ne pas hésiter à fouiner, car le lieu est encombré, mais riche de trouvailles à faire. c ôté art de la table, Silvia possède un large choix de vaisselle, verres et argenterie de très grandes maisons et en particulier de superbes verres de couleur signés de la cristallerie Saint- louis. e lle propose, un peu comme toutes les brocantes de l’île, de jolies maquettes de bateau et de très

beaux cadres anciens. lors de notre passage, elle exposait un modèle rare d’un lustre Murano. u ne beauté !

Côté Jardin

Installés de longue date dans l’île, Françoise et Serge Madec sont non seulement brocanteurs, mais aussi décorateurs. On trouve dans leur magasin, longeant le marché d’été d’Ars, un mobilier vintage de qualité et des objets uniques chinés avec goût par le couple. l e choix des deux esthètes est sûr et tous les meubles exposés possèdent cette inestimable qualité d’être élégants dans leur simplicité brute. De très beaux objets de décoration choisis avec les mêmes critères esthétiques que le mobilier : simplicité et élégance. Avec une tendance marquée pour le brut patiné pour les meubles. Des terres cuites et de superbes jarres au diapason du reste.

La Brocante Insolite

Dernière à s’être installée à Ars, l a Brocante Insolite s’expose de manière spectaculaire de chaque côté de la route de la Prée à Ars, car cette brocante est double tout en restant unique. u n vaste espace consacré au mobilier de jardin et décoré d’un exceptionnel choix de terres cuites, jarres et poteries anciennes ou modernes, accueille le visiteur. Du côté brocante traditionnelle, Jonathan Bonnaud règne sur le grand showroom situé juste à côté. Peintre à ses heures, il s’intéresse aux artistes rétais des XIX e et XX e siècles dont les créations ornent ses murs. u n beau miroir Napoléon III, un autre art nouveau encadrent un mobilier varié : armoires, bibliothèque, buffet plus ou moins ancien sous des luminaires orig inaux. Au centre de belles tables en bois brut ou plus sophistiqué, des sièges, un ravissant ensemble de fauteuils déco, de beaux objets de décoration, des pièces d’art africain datant, ce qui est assez rare, du XIX e u n peu de mobilier industriel complète le choix de cette brocante.

De l’autre côté de la rue, dans une surface moindre, on découvre c assiopée Bonnaud, épouse de Jonathan, cousant d’adorables vêtements pour bébés et enfants jusqu’à 10 ans. e lle a créé sa marque « c assiopée île de r é » qui propose des créations éco-responsables n’utilisant que tissus naturels comme la gaze de coton et le coton. Pour ne pas déroger à la passion familiale, elle travaille au milieu d’articles de brocantes, de tableaux et sculptures d’artistes rétais, de porcelaine, de verrerie et de vases originaux.

Un large choix de poteries, terres cuites, jarres et jardinières à l’entrée de la Brocante Insolite d’Ars-en-Ré.

Le Magasin de la République c ’est au pied de la Porte des c ampani, à Saint-Martin, que les parents de Vincent Bas avaient installé leur Magasin de la r épublique, autrefois dénommé Magasin du roi. e t ce nom de république n’est pas anodin pour Vincent qui a repris ce lieu depuis 2016 et l’a marqué de sa personnalité sensible et ouverte aux autres comme aux cultures. c ’est une brocante comme on les aime, pleine de charme et de surprises qu’il faut savoir dénicher, appartenant à des époques et provenant d’endroits très différents. les objets font vivre l’endroit, ravivant des souvenirs personnels tout en vous faisant pénétrer dans un univers à la fois vintage et design.

Des enfilades scandinaves aux lignes pures côtoient une superbe commode XVIII e et des buffets des années 60. Des meubles de métier supportent de très belles maquettes de bateau et des suspensions industrielles ainsi que des abat-jours au crochet éclairent un vaste volume. De la vaisselle ancienne, des verres gravés, des chandeliers en céramique évoquant le Vallauris de la grande époque, de beaux objets de décoration,

des tapis… Des fauteuils stylés et curieusement des vêtements en coton bio neufs et d’occasion. ce concept store qui associe brocante et art africain propose des pièces de qualité en statues africaines, masques et petit mobilier coutumier, de même que des poteries berbères. l’assortiment en nouveautés étant régulier, c’est un magasin à visiter fréquemment.

Barbotine

l es découvertes de Barbotine animent depuis de nombreuses années cette partie du quai c lémenceau à Saint-Martin. le lieu propose un large choix de pièces anciennes et de grande marque en art de la table avec pour les amateurs de belles carafes à décanter. De nombreux luminaires de toutes formes et des lustres d’inspirations diverses, des compositions poétiques, des tableaux, des miroirs et des sculptures contemporaines

et plus anciennes, pour embellir votre intérieur. un élégant mobilier vintage et de jolies maquettes de voilier complètent l’offre de ce magasin incontournable.

Rivantic

Dominique Bellamy tire le maximum de la petite surface de sa boutique de r ivedoux. Spécialisé dans les lampes, luminaires, plafonniers, appliques, suspensions, il s’intéresse par ailleurs à l’art déco et propose des petits meubles, tables et secrétaires aux formes épurées et motifs géométriques. Beaucoup de bibelots, de lithographies et de toiles, une petite statuaire XIX e et quelques pièces comme ce grand miroir doré XIXe en parfait état et malheureusement séparé de son frère jumeau et ou ce bar ovale des années 60-70 au comptoir en marbre vert qui vous accueille dès l’entrée.

La Brocante du Port - Prise des s alines - a rs-en- ré 06 84 52 61 73

Côté Jardin - 15 bis rue Mouillebarbe - a rs-en- ré 06 15 88 63 67

La Brocante Insolite - 1 rue des Gâtines - a rs-en- ré 06 71 12 31 22

Le Magasin de la République - 30 rue a ristide Briand s aint-Martin de ré 05 46 09 40 97

Barbotine - 19 quai Georges Clemenceaus aint-Martin de ré 05 46 09 21 82

Rivantic - 33 rue a lbert s arraut - r ivedoux-Plage 06 222 553 00

Vincent Bas installant de beaux objets de décoration dans son univers très personnel du Magasin de la République à Saint-Martin de Ré.
Des arts de la table raffinés, des lampes classiques, des petits meubles élégants et de charmants bibelots chez Barbotine à Saint-Martin de Ré.

Les trésors de l’estran

La pêche à pied était pour les Rétais un complément aux activités de production agricole, un moyen de subsistance. Cette forme de cueillette se pratique à marée basse, quand l’estran se découvre. Coquillages et crustacés peuvent alors être pêchés selon des gestes traditionnels.

Àchaque grande marée, la mer en se retirant permet l’accès à certains coquillages ou crustacés très prisés des amateurs. la pêche à pied est une activité traditionnelle de l’île. Sur la côte, les pêcheurs peuvent ramasser des coquillages (palourdes, coques, huîtres, bigorneaux) et des crustacés (crabes, crevettes, araignées de mer). l a pêche à pied est réglementée (taille des coquillages ou crustacés, poids total de la pêche) et les écogardes de la c ommunauté de c ommunes de l’île de r é veillent au respect des règles tout en menant une campagne de sensibilisation. Il s’agit là de préserver les ressources pour éviter le pillage de l’estran et s’assurer que la pêche à pied puisse exister encore à l’avenir.

Avant d’être un loisir, cette pratique était un réel moyen de subsistance. les rétais se nourrissaient ainsi de coquillages et de crustacés. Sur une grande partie de la côte, des écluses à poissons permettent également de pêcher à marée

basse. e lles sont faites de pierres entassées, sans béton ni ciment. c e sont les huîtres qui se collent naturellement sur les pierres qui tiennent les constructions. c e patrimoine rare et parfois

uN e MATINÉ e D e P êche AV ec T r OIS

Nous avons suivi le temps d’une marée Daniel Massé, célèbre chef cuisinier rétais, Lionel Quillet, président de la Communauté de Communes et passionné de pêche à pied, ainsi que son fils Olivier. Le rendez-vous était donné à Loix, un froid matin d’hiver. Car la météo n’arrête pas les amateurs de cette pratique. Scrutant les flaques, observant l’écoulement de la mer descendante, nos guides de pêche d’un jour étaient concentrés, pour saisir les crabes en train de se cacher prestement ou pour repérer les coquillages cachés dans les rochers. Munis de sabres pour soulever les pierres (mais sans les retourner et en les reposant au même endroit) et de paniers traditionnels, nos trois spécia-

PASSIONNÉS

listes étaient satisfaits de leur pêche en remontant vers la côte. Et surtout ils ont respecté la taille minimale des coquillages et crustacés. Il s’agit d’éviter de pêcher des animaux trop juvéniles et garantir ainsi la reproduction ainsi que la pérennité des espèces. Hors de question également de pratiquer une pêche trop intense : il ne faut prélever que des quantités raisonnables que l’on va consommer pour éviter de nuire à la ressource naturelle. Au passage, cette sortie de pêche s’est aussi transformée en une matinée de découverte, avec la possibilité d’observer des étoiles de mer. Elles ne se pêchent pas mais sont le signe d’une eau de bonne qualité et sont passionnantes à regarder.

méconnu remonte au Moyen â ge. Dans les années 1970, il restait soixante-dix

L’étrille est un crabe très prisé par les Rétais.

Une écluse à poissons, pêcherie traditionnelle qui permet de piéger les poissons lorsque la mer descend.

A rT D e VIV re

leS OBJeTS TrADITIONNelS De l A Pêche

Le panier traditionnel du pêcheur à pied est fait en osier. Baptisé « gourbeuille » en patois rétais, il se porte en bandoulière sur le dos. Aujourd’hui, quelques insulaires fabriquent encore des gourbeuilles qui servent parfois plus pour la décoration que pour aller à la pêche.

Les pêcheurs utilisent un sabre qui permet d’assommer le poisson ou de soulever les pierres pour déloger les crabes. Pour la pêche à l’écluse, en plus de la gourbeuille et du sabre, les pêcheurs utilisent le treillas, un filet tendu entre deux baguettes de bois.

Pour en savoir plus : la Maison du Magayant à Sainte-Marie-de-Ré (La Noue), écomusée qui permet de découvrir les écluses à poissons et la pêche à pied à travers des visites et animations.

Des visites guidées sur l’estran ont également lieu à marée basse, détails sur le site de l’office de tourisme www.iledere.com

olivier et Lionel Quillet ainsi que Daniel Massé sont des amis passionnés de pêche.

écluses en état sur l’île de r é, contre une douzaine aujourd’hui. c es « murs dans l’océan » permettent de retenir les poissons à la marée descendante, grâce à des ouvertures laissant s’écouler l’eau. l a pêche dans les écluses n’est autorisée qu’à certaines personnes. Pendant des lustres, ces pêcheries ont nourri les r étais, mais évidemment de nos jours, il existe d’autres moyens plus

simples pour trouver du poisson. c e qui n’empêche pas des passionnés de perpétuer la tradition et surtout de réparer les écluses à poissons après les tempêtes hivernales.

La pêche à pied se pratique souvent entre amis ou en famille car c’est aussi un travail d’équipe pour soulever les pierres et repérer les poissons et crabes.

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Découvrir les marais rétais autrement

Quitter le tumulte estival, parcourir un univers presque inconnu, se laisser glisser et observer le milieu naturel en écoutant le vent. Voilà une proposition très tentante, et qui devient réalité grâce à des passionnés de sport et de nature, qui organisent des randonnées en stand up paddle dans les marais. Une autre manière de découvrir l’île de Ré, les chenaux qui serpentent dans les marais, une expérience unique.

[ Texte et photos : Yann Werdefroy ]

De nombreux canaux et chenaux serpentent dans les marais de l’île de ré et permettent de découvrir cet univers naturel d’une autre manière. e n glissant sur l’eau, à la force de la rame, vous vous déplacerez sans

Légende page précédente : L’île de Ré peut se découvrir de bien des manières, en faisant corps avec la nature.

bruit. Ou presque car quand certains membres du groupe tombent à l’eau, les rires fusent !

l e stand up paddle (ou S u P) est le moyen de locomotion idéal pour suivre les chenaux qui amènent l’eau de mer dans les marais salants. les balades gui-

dées sont accessibles à tous, même aux débutants, et peuvent se vivre en famille ou en groupe. c ’est une véritable expérience pour s’évader et atteindre des lieux accessibles uniquement de cette manière. Debout sur la planche, rame en main, on en prend plein les yeux.

Glisser paisiblement dans le labyrinthe des chenaux qui dessinent les marais rétais, une expérience unique.

Observer le patrimoine naturel de l’île de Ré, la faune et la flore

les balades sont une véritable immersion qui commencent par une découverte du stand up paddle. c omment embarquer, comment ramer, trouver la bonne position pour tenir la rame. u ne fois les conseils dispensés par votre guide, respirez, observez et glissez en toute sérénité. Aigrettes, goélands, sternes et hérons seront vos voisins le

temps de la balade. les marais sont un écosystème unique, qui vit au rythme du vent et des marées. e t selon la météo ou la marée, le point de rendez-vous peut changer pour que les conditions de découverte soient optimales.

e n suivant le tracé sinueux des chenaux, les participants découvrent le patrimoine naturel de l’île de ré, les oiseaux migrateurs, les fleurs qui envahissent les marais en été dans une explosion de couleurs. c ette activité permet aussi de se déplacer en respectant l’environnement, sans bruit, à la force des bras. l’idéal pour admirer la beauté de r é en douceur, pour vivre une expérience unique qui fait appel aux cinq sens.

Sup Evasion, école installée sur la plage des Prises à La Couarde-sur-Mer, propose des randonnées découverte depuis 2011. Les randonnées se font sur réservation.

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Les balades sont accessibles à tous les niveaux et un guide professionnel vous accompagne.
Découvrir le patrimoine naturel de l’île de Ré au rythme de la nature.

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L’île de Ré à marée basse

Le chef d’orchestre de la vie rétaise, celui qui donne le tempo, est sans conteste l’océan. Marées hautes et marées basses rythment la journée, la vie des habitants de l’île de Ré ou des estivants. Quand la mer se retire, pour quelques heures, l’estran révèle alors ses secrets et ses trésors. L’occasion de découvrir un univers fabuleux, en famille, grâce à des spécialistes locaux qui partagent leur passion.

[ Texte et photos : Yann Werdefroy ]

Un safari à marée basse h ervé roques, auteur de nombreux ouvrages dont l’incontournable Dictionnaire de l’île de r é, est un naturaliste, grand connaisseur de l’île de ré. Il propose des découvertes de l’estran - cette zone de la côte qui se découvre à marée

basse. une véritable aventure pour petits et grands, testée et recommandée !

u n beau matin d’été, le rendez-vous était donné près du phare des Baleines, à la pointe de l’île. Accueilli par h ervé r oques, le groupe de curieux a pu découvrir l’estran et le paysage et vivre une

expérience. Après quelques explications, direction les rochers et les flaques pour observer la faune et la flore qui se révèlent à marée basse. le moindre galet, le moindre trou dans une pierre abrite de la vie. Évidemment à marée haute,

suite page 60

Vivez un safari sur l’estran à la découverte de la faune et de la flore.

tout ceci est difficile d’accès, mais quand l’océan se retire, il est possible d’accéder à un territoire surprenant. Groupés autour d’une flaque, accroupis, les enfants découvrent les petits poissons et crustacés, présentés par leur guide d’un jour. l es parents ne sont pas en reste et tout le monde reste bouche bée lorsque vient le moment de nourrir une anémone de mer. c ’est une jungle miniature qu’ h ervé décrypte : balanes, bigorneaux, crabes, crevettes, oursins, étoiles de mer et algues. c e matin-là, nous avons même croisé le dernier gardien du phare des Baleines qui partait à la pêche à pied.

Ces sorties sont l’occasion de voir des espèces difficiles à observer comme les oursins.

découverts par la mer, c’est le moment où les ostréiculteurs peuvent alors travailler, avant que la mer ne remonte.

Pour participer au safari à marée basse avec Hervé Roques (6 à 10 € par personne) :

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Bottes ou chaussures adaptées recommandées. Durée : environ 2h.

Visiter les parcs à huîtres

Très appréciées, les huîtres de l’île de ré sont élevées dans l’océan. l ors des marées basses, les parcs à huîtres sont

Mais savez-vous comment « pousse » une huître ? les ostréiculteurs rétais de la cabane Dealer d’Iode ont été les premiers à lancer des visites de parcs à huîtres il y a quelques années. e t ces visites remportent un franc succès auprès des grands et des petits. Nous avons également testé pour vous cette découverte étonnante, à r ivedoux-Plage. l e rendez-vous est donné sur le port du village, près du restaurant l a c haloupe, et c’est dans la remorque du tracteur que les participants prennent place. l’aventure commence ainsi, les enfants adorent. u ne fois dans les parcs à huîtres, les ostréiculteurs expliquent le cycle de crois -

étoile de mer a été placée dans un seau d’eau de mer afin que le public puisse la voir, avant d’être remise en liberté sans la blesser.

sance de l’huître, leur métier souvent méconnu et bien sûr tout ceci s’achève dans la convivialité avec une dégustation d’huîtres toutes fraîches, accompagnées d’un rafraîchissement ou d’un verre de vin blanc. l’occasion de découvrir une production locale et traditionnelle de l’île de ré.

La visite coûte 20 € pour les 5-14 ans (gratuit pour les plus jeunes) et 35 € pour les adultes.

@ www.dealerdiode.com/visite-des-parcs (réservation en ligne)

Bottes ou chaussures adaptées recommandées. Durée de la visite : 2h.

Sortie nature avec les écogardes

e n juillet et août, les écogardes de la communauté de communes de l’île de ré organisent des sorties nature, notamment sur l’estran à marée basse. l’occasion de découvrir la biodiversité, les espèces qui peuplent les flaques. Nous avons également participé à l’une de ces sorties, un moment très vivant, une véritable interaction avec la nature. les enfants ont adoré la découverte qui commence dès la plage pour se poursuivre vers les rochers. l es écogardes distribuent des seaux et des épuisettes puis chaque famille part explorer l’estran à la découverte d’espèces inconnues. c rabes verts, oursins, étoiles de mer, lièvres de mer et poissons ont Arrivée dans les parcs à huîtres en tracteur et en remorque pour découvrir le métier des ostréiculteurs.

Cette

ensuite été passés en revue et décrits par les écogardes. Bien entendu, toutes ces créatures marines ont été relâchées et remises dans leur milieu naturel après avoir été présentées à l’assemblée. Parents et enfants sont repartis ravis d’avoir pu vivre cette aventure et de faire le plein de connaissances.

Ces sorties sont accessibles à tous et gratuites, il faut pour cela s’inscrire sur i nternet (en juillet-août) sur : @ www.cdciledere.fr - www.iledere.com

Ce groupe réuni pour découvrir les secrets de la marée basse semble bien petit dans cet estran immense.

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L’île aux livres de Joschi et stéphane

L’un a grandi dans un environnement européen, tandis que son compère a toujours eu pour cadre de vie les paysages rétais. Tous deux se sont rejoints autour de leur passion du livre et de l’île de Ré, qui les a conduits à y créer en 2007 le Salon du Livre, devenu un incontournable pour les auteurs qui s’y pressent au cœur de l’été.

Deux parcours qui se rejoignent au cœur de l’île

Ayant grandi au luxembourg et suivi sa scolarité en école européenne, maîtrisant trois langues, Joschi Guitton a toujours été passionné par les livres. l ecture et écriture - les deux vont souvent de pairseront dès lors centrales dans ses vies professionnelle et personnelle. Après une quinzaine d’années d’expérience au sein de belles maisons d’édition parisiennes telles Sabine Wespieser et Albin Michel, Joschi quitte la trop stressante capitale, direction Arles et sa maison d’édition Actes Sud, où il officiera durant trois années. Puis après un petit

séjour à l’étranger, les hasards de la vie mènent Joschi sur le chemin de l’île de ré. Il y officie quelque temps au sein du journal local, travaille à distance pour des éditeurs, avant de suivre plus récemment une formation de traducteur professionnel Allemand/Français - sa mère est Allemande, son père Français. Tout récemment reconnu comme traducteur assermenté, il compte désormais parmi ses clients la c our d’Appel de Poitiers.

Stéphane Guillot est ce que l’on appelle ici un «  r étais de souche », autrement dit sa famille est installée sur l’île depuis des siècles. c e Boitais du côté maternel, c ouardais par son père, a opté pou r

la voie des études professionnelles en pâtisserie et débute son parcours sur l’île voisine d’Oléron pendant trois ans, avant de réintégrer son île natale, auprès de boulangers-pâtissiers du BoisPlage et de Saint-Martin. A l’heure de s’installer à son compte, le poids des investissements à réaliser le freine et c’est... naturellement - il est passionné par les plantes et les arbres mais aussi les animaux - qu’il crée en 1996 son entreprise de pépiniériste-paysagisteaprès avoir suivi une formation - puis au fil du temps centre ses activités sur la création et l’entretien de jardins, lui permettant de mieux gérer son emploi du temps.

[ Texte : Nathalie Vauchez Photos : Nathalie Vauchez, Dr ]
Joschi Guitton et Stéphane Guillot ont lancé le Salon « L’île aux Livres » il y a dix-huit ans.
© Nathalie
Vauchez

LA rencontre décisive

Stéphane compte parmi ses clients du nord de l’île une certaine Madeleine c hapsal qui un jour vient aux pépinières avec à la main un ouvrage sur les plantes, dont elle est auteure, qu’elle propose à Stéphane d’échanger contre son petit ouvrage « Les plantes de l’île de Ré », dans lequel il recense les plantes qui l’entourent quotidiennement. Quand Stéphane s’apprête à éditer son deu -

xième livre, elle accepte volontiers d’en rédiger la préface. c’est dans son jardin, dont il assure l’entretien, que Stéphane rencontre David Servan-Schreiber qui, de fil en aiguille, lui propose d’organiser une conférence-débat autour de la prévention du cancer suivie d’une séance de dédicaces des livres des trois comparses. c et évènement organisé à l’été 2006 au BoisPlage rencontre un beau succès.

l’idée d’un salon du livre germe dans la tête de Joschi, puisque la première édition aura lieu en août 2007, avec pour marraine Madeleine chapsal et un invité d’honneur qui n’est autre que David Servan-Schreiber... h ormis une suspension de deux années en pleine crise sanitaire, le Salon baptisé L’Île aux Livres bat son plein chaque début du mois d’août, attirant plus de dix mille visiteurs sur deux jours et demi.

Un Salon éclectique et convivial

Il regroupe à chaque fois une centaine d’auteurs, de tous horizons, mêlant intelligemment et dans une ambiance bon enfant aussi bien des plumes mondialement connues, que des romanciers auto-édités, en passant par les écrivains régionaux de l’étape et des « people », attirant un public aussi hétéroclite que ravi de faire dédicacer ses ouvrages et d’échanger quelques mots avec ses auteurs préférés.

les tables-rondes et conférences-débats qui se succèdent tout au long du festival font souvent le plein, aussi bien auprès d’habitants de l’île que de vacanciers. Tout comme les ateliers créatifs animés bénévolement par les auteurs pour la jeunesse.

Joschi et Stéphane savent dynamiser leur évènement en y insufflant régulièrement des nouveautés et en suivant l’air du temps. Ainsi, les auteurs de mangas ont-ils rencontré un beau succès en 2024, notamment auprès d’un public jeune et familial.

Mais le Salon du livre ne saurait exister sans les près de soixante-dix bénévoles qui préparent, organisent, véhiculent les auteurs, accueillent, transportent les six à sept mille livres mis à disposition durant l’évènement auxquels Joschi et Stéphane sont profondément reconnaissants. Sans les soutiens sans faille aussi, depuis l’origine, de la commune du Bois-Plage et de la c ommunauté de c ommunes de l’île de ré.

Festival du livre de l’île de Ré 8, 9 et 10 août 2025 @ www.ile-aux-livres.fr

Se tenant généralement début août sur deux jours et demi, le Salon du Livre offre un bel espace de rencontres entre auteurs et visiteurs.
L’espace mangas fait partie des récentes innovations du Salon, avec ici l’auteur Loui, qui a rencontré un franc succès en 2024.
Inauguration de l’édition 2024 du Salon, en présence de l’invité d’honneur, le célèbre auteur de polars Bernard Minier et des élus du territoire.
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LA bonnE ADrESSE pour miEux mAngEr

leS GeNS D’IcI

Une famille d’ostréiculteurs, un éleveur de baudets, deux femmes entrepreneuses, nous vous proposons ces quatre portraits qui reflètent l’authenticité et le dynamisme des « gens d’ici »

Régis Léau éleveur passionné

D’adorables animaux peuplent les remparts de Saint-Martin-de-Ré, des générations d’enfants ont réclamé chaque année un tour au parc de la Barbette avec les vedettes en pantalons à carreaux. Il s’agit bien entendu des ânes de l’île de Ré, dont la silhouette est reconnaissable entre toutes. S’ils sont présents dans l’île c’est grâce à une famille de passionnés, celle de Régis Léau, éleveur de baudets du Poitou, réputé bien au-delà des frontières rétaises et françaises.

Régis Léau devant le phare de la Barbette à Saint-Martin-de-Ré, tout près du point de départ des balades à dos d’ânes en culottes.

Régis l éau, éleveur d’ânes a grandi dans l’île. Ses parents sont arrivés de Vendée pour s’installer à ré en 1963. « Mon père tenait l’épicerie du BoisPlage et avait un camion itinérant pour vendre de village en village. Mon père André a élevé des ânes par passion. Il a commencé a habiller ses premiers ânes dans l’île de Ré en 1985. Il a ainsi fait revivre la tradition, à l’occasion d’une kermesse de l’école du Bois-Plage-en-Ré, » explique régis léau.

Sur l’île de r é, les ânes portaient autrefois des culottes, qui permettaient de protéger leurs pattes des piqûres des moustiques dans les marais salants. l es animaux servaient alors pour les travaux agricoles, pour transporter le sel et faisaient partie du quotidien de l’île. l a tradition s’était perdue jusque dans les années 1980 quand André léau a relancé la coutume.

« Tout de suite cela a beaucoup plu et dès 1989 avec l’accord de la mairie de Saint-Martin-de-Ré, il a lancé les balades à dos d’âne. Quand j’étais jeune, j’ai fait des études en micro-économie, puis j’ai été disquaire dans l’île de Ré. Un petit peu par défaut j’ai pris la suite de mon père quand j’ai eu une trentaine d’années. Je me suis accroché et j’ai appris le métier, en découvrant que l’élevage c’est tous les jours, y compris les week-ends. C’est un métier qui apporte des joies intenses, comme les naissances. Cela n’a pas toujours été facile, mais j’ai été beaucoup soutenu. Le cheptel familial a augmenté, nous avions même une centaine d’ânes quand nous travaillions ensemble. En 1998, j’ai pris la suite de l’entreprise familiale, en 2000 j’ai acheté mon premier reproducteur de la race baudet du Poitou. »

« Ce n’est pas moi qui suis connu, ce sont mes animaux »

race d’ânes à longs poils, qui était sur le déclin. Jusqu’à être sacré meilleur élevage au monde en 2013, une consécration méritée. l’éleveur rétais a largement contribué à la sauvegarde des baudets du Poitou, avec environ deux cents naissances dans son élevage. u n chiffre qui est d’autant plus impressionnant si l’on considère que le cheptel mondial de baudets du Poitou s’élève à trois cents individus.

r égis l éau participe alors activement à la relance et à la sauvegarde de cette

Désormais, l’activité de régis l éau est composée de plusieurs éléments différents : l’élevage de baudets du Poitou d’une part, d’autre part les balades à dos d’âne en culotte (qui ne sont pas tous des baudets). l es cabanes en bois de l’élevage familial des années 1990 ont été remplacées récemment par une asinerie moderne construite à partir de 2022. e t bien sûr le troupeau est toujours présent dans les remparts de Saint-Martin-de- r é.

[ Texte et photos : Yann Werdefroy ]
Régis Léau dans son élevage de Baudets du Poitou, reconnaissables à leurs longs poils. L’asinerie est située au Bois-Plage-en-Ré.

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Famille Le Corre une passion commune

Installés à La Flotte, les Le Corre sont ostréiculteurs depuis 1966. L’histoire a commencé avec les grands-parents, Solange et Jean, s’est poursuivie avec leur fils Hubert puis désormais avec les petits-fils Eric et depuis peu Sylvain. Leur passion commune est leur métier, leur trait de caractère partagé est la bonne humeur.

eric Le Corre dans les parcs à huîtres familiaux.
© Yann Werdefroy

[ Texte : Yann Werdefroy Photos : Yann Werdefroy et Famille le corre ]

Dans la cabane ostréicole au Praud, à la Flotte, le tapis de tri est en fonctionnement et rythme l’atelier de son bruit mécanique. l es mains entraînées choisissent les huîtres presque instinctivement, la cadence est rapide, il faut trier les huîtres par taille, retirer les coquilles vides. les grands-parents d’eric le corre ont sans doute fait les mêmes gestes, dans leur premier atelier dans le village. les outils ont changé mais le but reste le même.

Dans son bureau à l’étage de la cabane, e ric l e c orre raconte les débuts de l’histoire familiale. « Mes grands-parents Solange et Jean habitaient près de l’église de La Flotte, dans une impasse. Mon grand-père était marin pêcheur, il embarquait pour des campagnes puis il a eu deux petits chalutiers dans le port de La Flotte. Ensuite, avec ma grand-mère, ils ont commencé à faire des huîtres en 1966, dans le garage. A l’époque, il n’y avait pas de zones ostréicoles avec des grandes cabanes comme aujourd’hui, chacun travaillait un peu chez lui. Un peu plus tard, vers 1975, ils ont acheté les bâtiments de la Compagnie Rhétaise sur le port de La Flotte, cette entreprise assurait les traversées Ile de Ré-continent avant la guerre.

Dans ce local plus grand, mes grands-parents ont eu plus de place pour trier les huîtres et les vendre sur place. »

DR

Ce métier, c’est ma vie

Sur le port de l a Flotte, nous avons rencontré Solange, la grandmère d’ e ric, toujours présente sur le lieu de vente. « Ce métier, c’est ma vie. J’aime le contact avec les clients, j’ai tissé des liens amicaux avec les habitués qui viennent acheter leurs huîtres ici sur le port. En tant que fille de commerçante, cela me convient parfaitement. Ici, c’est mon décor depuis les années 1970 et je ne m’en lasse pas. La vue sur le port, le pertuis, chaque jour c’est différent et c’est un plaisir. La boutique était autrefois notre atelier de production mais aujourd’hui nous ne pourrions plus passer sur le port avec les chargements d’huîtres sur les tracteurs. »

e ric le c orre a rejoint l’affaire familiale en 2004, à

l’âge de 21 ans, après des études d’électro-technique. « Mais ça n’était pas ma voie, alors mon père m’a emmené faire les premières marées. J’ai aussi travaillé avec mon grand-père à l’époque. Depuis 2016, je suis gérant, associé avec Hubert. »

Notre entreprise s’est développée mais reste familiale.

De retour à la cabane, hubert l e c orre arrive à son tour et revient lui aussi sur l’histoire familiale. « Mon père a commencé sa carrière à 14 ans sur les chalutiers. Quelques années plus tard, ma mère en a eu assez de le voir partir des semaines à la pêche, ils ne se voyaient pas beaucoup. Alors il a fait construire son premier bateau de pêche, le Jean-Hubert. Ainsi il pêchait dans le pertuis et partait moins longtemps. L’hiver la pêche étant moins bonne, il s’est ainsi lancé dans l’ostréiculture pour pallier le manque de travail. A l’époque tout le monde travaillait dans son garage, ça n’était pas l’ostréiculture de maintenant. En sortant de l’école, on venait donner un coup de main avec mon frère. »

Hubert le fils, eric le petit-fils et Jean Le Corre, fondateur de l’entreprise.
toujours fidèle au poste, Solange Le Corre reçoit les clients dans le local situé sur le port de La Flotte.

Dans les années 1980, la production s’installe sur le site actuel du Praud. « Petit à petit le site s’est développé. Notre cabane s’est agrandie, celles de nos voisins aussi, poursuit Hubert. Ici nous assurons la production ostréicole, le tri, le conditionnement, ainsi que la dégustation. Le local sur le port de La Flotte est toujours dédié à la vente. Quand nous sommes arrivés ici, il n’y avait que deux petites cabanes à huîtres qui existent toujours aujourd’hui à l’emplacement de notre dégustation Les Copains Bâbord. » u n lieu créé en 2008, après plusieurs années de mortalité des huîtres. « En 1971 nous avions déjà tout perdu quand les huîtres portugaises ont été décimées par un virus, puis remplacées par des huîtres japonaises, celles que nous produisons désormais. Et en 2008 c’est la création de cette cabane de dégustation qui nous a sauvés. »

le métier d’ostréiculteur a énormément changé depuis les années 1960. les outils se sont modernisés, les techniques d’élevage des huîtres aussi. « Aujourd’hui, notre entreprise s’est développée mais reste familiale, souligne Eric Le Corre. Notre effectif va de dix à vingt-cinq personnes selon la saison. Il y a un an, mon frère Sylvain, chef-cuisinier de métier, a rejoint l’entreprise familiale. L’hiver il travaille à la cabane et en saison, il rejoint la partie dégustation. » l a famille l e c orre fournit plusieurs restaurateurs qui sont de fidèles clients depuis des années, l’entreprise a obtenu l’agrément Bio il y a quelques années et poursuit son développement avec, par exemple, l’installation d’un distributeur d’huîtres.

l’ostréiculture est un métier traditionnel de l’île de ré, souvent familial, mais qui évolue sans cesse.

en complément de la production d’huîtres, la Famille Le Corre a ouvert la dégustation Les Copains Bâbord en 2008.
Hubert Le Corre entouré de ses fils eric (à g.) et Sylvain (à d.).

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LES ÉCURIES DU MOULIN MOREAU

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Saint-Martin de Ré : 20 rue de Sully

Les Portes-en-Ré : Place de la Liberté 05 46 09 59 95

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Dix magasins se sont installés voilà près de cinq ans autour d’Intermarché Saint-Martin de Ré, composant un centre commercial attractif toute l’année. Sport, santé, beauté et bien-être, téléphonie ou encore produits du terroir... « Les Corsaires » complètent parfaitement la vaste offre de la grande surface.

[ texte et photo : © nathalie Vauchez ]

Sur un espace de 600 m2, decathlon propose une offre dédiée aux univers du vélo, de l’eau, du camping mais aussi golf, running, glisse. Il est possible de commander 100 % de l’offre disponible sur decathlon.fr et de se faire livrer gratuitement au magasin de Saint-Martin.

Vêtements marins pour hommes, femmes et enfants, accessoires maritimes, mais aussi matériel de pêche de loisir se retrouvent au Comptoir de la Mer. La qualité irréprochable d’Armor Lux, marque de vêtements phare du magasin, est appréciée des Rétais et vacanciers.

Sur deux étages, l’enseigne Beauty success propose une large gamme de produits de parfumerie et prestations d’institut de beauté. Spacieux et lumineux, l’espace parfumerie du rez-de-chaussée est accrédité par Chanel. A l’étage, l’espace beauté dispose de trois belles cabines.

enseigne désormais nationale, le salon de coiffure Addict paris propose son concept d’abonnement personnalisé. Maryline et toute son équipe accueillent toute la famille en horaires continus et dispensent leurs conseils pour vos soins, coupes ou barbes. A côté du Drive Intermarché, sous le préau, un distributeur réfrigéré d’huîtres neveu, issues de l’exploitation ostréiculture voisine, permet de se fournir en huîtres de plusieurs calibrages et différentes tailles de bourriches, 24h/24 et 7j/7. Des huîtres de pleine mer, affinées en marais, sur l’île de Ré. Dans la vaste pharmacie ré La Blanche , vous trouverez du matériel médical de qualité, permettant notamment votre maintien à domicile.

Déjà forte de ses treize boutiques essaimées sur toute l’île, Beach Bikes de location de vélos dispose d’un show-room de vente. Vélos classiques, sportifs ou électriques

que l’enseigne livre gratuitement à votre domicile.

Boutique de référence en téléphonie sur l’île, La Clinique du Mobile répare, achète et vend des mobiles neufs et reconditionnés, des tablettes, ainsi que des accessoires et propose ses forfaits mobiles et data, ainsi que son service d’accompagnement personnalisé.

Ayant déménagé de quelques centaines de mètres, Biocoop L’île au Bio propose : fruits & légumes de saison, pains frais et fromages à la coupe, espace de vrac, épicerie, cosmétiques, produits d’hygiène et écoproduits pour la maison.

et bien sûr intermarché saint-Martin entièrement rénové en 2020 autour d’espaces par familles de produits, privilégie la proximité et le service. L’enseigne fait la part belle aux produits régionaux et propose un beau choix de services (voir page 75).

Saint-Martin de ré
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Louise g ravestock au chevet des voiles rétaises

Louise Gravestock en train de coudre à la Voilerie Rétaise, à Loix.

Avoir 18 ans, quitter le foyer familial pour voir le monde, cela peut paraître courant. Mais débarquer sur l’île de Ré juste après la tempête Xynthia sans parler un mot de français, c’est un peu moins banal. C’est justement comme cela que Louise Gravestock a quitté l’Angleterre pour poser ses valises à Ré, en mars 2010. Retroussant ses manches et apprenant le français dans la foulée, la jeune britannique n’est jamais repartie. Elle a depuis créé sa propre activité, la seule voilerie de l’île de Ré.

[ Texte et photos : Yann Werdefroy ]

Arrivée en France à 18 ans avec un diplôme de coiffure en poche, louise Gravestock venait de quitter son île natale, la Grande-Bretagne, pour en découvrir une autre, ré. e lle rejoint alors des amis installés à Ars-en- ré. « Je ne parlais pas un mot de français, c’était début mars 2010, quelques jours après la tempête Xynthia. Tout de suite j’ai trouvé du travail pour aider dans les restaurants qui avaient besoin de tout nettoyer et remettre en place pour la saison, à Ars. » De fil en aiguille, l ouise commence à travailler dans la restauration, s’installe à Ars et apprend le français sur le tas.

« Quelques années plus tard, je naviguais avec un copain. Entre Ars-en-Ré et l’île d’Yeu nous avions déchiré le génois, la voile d’avant. Pensant la faire réparer à Saint-Martin-de-Ré, j’ai découvert à l’époque qu’il fallait aller à La Rochelle pour trouver une voilerie. Et pourtant avec le nombre de bateaux présents dans l’île, c’était étonnant. » l’idée de créer la

voilerie avait germé, mais à l’époque la future voilière travaillait toujours dans la restauration.

Un changement de carrière préparé durant la crise du Covid

Dix ans après Xynthia, arrive un autre événement majeur, le covid. « Il n’y avait plus de travail dans la restauration et donc j’ai décidé de faire avancer l’idée de la voilerie. Une seule école existe en France pour se former à ce métier, à Douarnenez (29). Nous étions cinquante-cinq candidats pour dix places, pendant le confinement j’ai eu tout le temps de préparer mon dossier de candidature. »

Après neuf mois de formation à Douarnenez, elle devient salariée dans une voilerie rochelaise avant de se lancer à son compte, en réalisant qu’il existait une demande dans l’île de ré. « J’ai démissionné de mon poste à La Rochelle, puis j’ai trouvé un local à Loix, j’avais trouvé un financement et les équipements, j’ai démarré en 2023. »

Dans sa voilerie, louise Gravestock répare et fabrique des voiles destinées aux bateaux, kitesurf, wingsurf et planches à voile, réalise la sellerie et les accessoires comme les tauds ou les lazy-bags servant à ranger les voiles. e lle fabrique aussi des voiles d’ombrage sur-mesure pour les terrasses et jardins. « L’activité est plus intense au printemps, les plaisanciers me contactent juste avant la mise à l’eau de leur bateau mais étant toute seule je ne peux pas répondre aux demandes de dernière minute à cette période. Puis l’été j’arrête totalement la fabrication pour ne faire que de la réparation. L’hiver j’ai plus de temps pour mener à bien les fabrications de voiles de bateau ou d’ombrage. Ce qui est drôle c’est que j’ai appris tout le vocabulaire des termes techniques français, mais je ne les connais pas du tout en anglais. » Quinze ans après avoir posé ses valises dans l’île, louise Gravestock ne regrette pas d’avoir découvert ré et d’y avoir créé son entreprise artisanale.

Dans une voilerie, le « plancher » est un immense plan de travail surélevé qui permet d’étaler le tissu pour travailler sur les voiles.

Jana une vie en rose

Depuis quatre ans, Jana Rose a repris le flambeau familial de l’exploitation ostréicole

La Rétaise avec sa sœur Charlotte. Portrait d’une jeune fille tout feu tout flamme qui s’est retroussé les manches pour relever un sacré défi.

Dans ses parcs à huîtres du Grouin, à marée basse.

ous êtes certain que raconter mon parcours va intéresser les gens ? » D’entrée, on est frappé par deux choses chez Jana rose : son regard droit et clair planté dans vos yeux, et son parler vrai qui fait du bien. à 26 ans à peine sonnés - elle les a eus en décembre dernier -, cette couardaise née à la rochelle a repris depuis cinq ans l a r étaise, l’exploitation ostréicole de son père Franck, parti à Nieul élever en nurserie des naissains.

L’avenir est devant elle

Après une scolarité tranquille et sans encombre, c’est d’abord le milieu de l’équitation qui interpelle Jana. à force de monter dès qu’elle en a l’occasion, sur l’île ou en vacances, son truc à elle, c’est les chevaux. Va donc pour un bac Pro en élevage de chevaux à la roche-sur-Yon, en Vendée. Des études atypiques qu’elle reconnaît « avoir adorées ».

Puis c’est le temps de l’expérience en entreprise et le retour sur l’île. c e sera le sel et r ivesaline, à l a c ouarde, avec l’accompagnement bienveillant de c édric Fortunier. « Il me voyait un peu perdue après mon bac, et lui avait besoin de quelqu’un pour l’aider dans le développement de sa société. J’ai donc fait deux ans en alternance chez Rivesaline pendant mon BTS commercial, de 19 à 21 ans. » Pour décrocher des clients, elle sillonne en voiture le département, voire la région Poitou-charentes. la vie impitoyable et rude de « commerciale », où l’on ne rentre pas chez soi tous les soirs et où les portes se ferment plus souvent qu’à son tour, la plupart du temps sans ménagement. Pas son truc, à Jana. « J’étais mauvaise, j’ai détesté faire ça, reconnaît-elle aujourd’hui, ça n’est pas du tout dans mon caractère. Je n’ai pas envie de forcer une vente, donc je n’étais pas très pushy. » Pas grave, cédric et Jana se quittent bons amis.

On est en 2020. l e confinement arrive, et avec lui les grandes questions et les décisions pas toujours faciles à prendre. les cartes sont rebattues : les parents de Jana cherchent à vendre la rétaise pour développer de nouveaux projets sur le continent. Pas question de laisser filer une occasion pareille. Jana et sa sœur charlotte, de six ans son aînée, y voient l’opportunité de reprendre l’affaire. Des parcs à huîtres au Grouin, un emplacement en or sur les pistes cyclables, entre l a c ouarde et Ars, pour faire découvrir

la dégustation des produits aux vacanciers, un savoir-faire certain, des infrastructures… Il n’en fallait pas plus pour décider Jana. e lle a alors 22 ans, l’avenir devant elle et de l’énergie à revendre.

Deux cents couverts par jour l’été

c ’est ici, dans ce bâtiment construit dans les années 1970, que les sœurs rose vont se lancer dans la production et la dégustation saisonnière. Avec Jana à la manœuvre dans les parcs, et c harlotte, au service l’été, à la compta l’hiver. « Charlotte c’est le boute-en-train, elle fait tout le temps des blagues avec les clients. J’adore tellement ma sœur… » Après une formation « 280 heures » diplômante à Bourcefranc-le-chapus, au pied du pont de l’île d’Oléron, Jana est prête à se lancer dans sa production de spéciales et de fines de claires. e lle acquiert un tracteur qu’elle conduit elle-même, et envisage bientôt l’achat d’une trieuse, « mais c’est un investissement qui coûte cher, entre 30 et 40.000 euros minimum d’occasion. »

l’avenir agricole de l’île et souhaite s’y implanter durablement pour investir dans son développement. et puis, comment ne pas le mentionner, elle fait partie de ces rares femmes à exercer un métier jusqu’ici masculin dans son écrasante majorité.

l’été, une dizaine d’employés font tourner la boutique, pour une cadence qui frôle les deux cents couverts par jour. Sur la table, des assiettes d’huîtres évidemment, mais aussi des palourdes, des moules et des crevettes impériales des marais. l e tout servi accompagné d’une bouteille de blanc d’ici. Au milieu des bancs et des grandes tablées, six chiens adorables qui font le spectacle et que les enfants adorent : deux bergers australiens, un husky, un bouledogue français et un cane corso.

Jeune et femme, un double symbole à 26 ans, Jana incarne sans même le vouloir cette génération qui croit en

c omment vit-elle, d’ailleurs, ce double symbole ? e t en a-t-elle conscience, seulement ? « Femme dans un métier d’homme, je n’y pense pas en me levant le matin, je m’en fiche même un peu pour tout dire. Pour le côté jeune, c’est bien si ça peut donner envie à d’autres de rester sur l’île et de découvrir le métier. On a besoin de préparer les années qui arrivent, d’assurer une forme de continuité. »

l es années à venir justement, pour ce qui concerne la rétaise, elle les voit avec beaucoup d’optimisme et autant d’envies. « On va commencer des travaux de rénovation au printemps, explique-t-elle, la bâtisse en a bien besoin. C’est un endroit avec un potentiel incroyable et pas mal de possibilités d’extension. Aujourd’hui, on se met un peu la pression parce qu’on fonctionne au jour le jour. Dans quelques années, j’espère avoir plus de visibilité et de stabilité. » Faire vivre cet endroit que r étais et touristes apprécient et connaissent bien… Quoi que lui réserve la suite, le pari est déjà largement gagné.

[ Texte : Fabrice Argelas - Photos : Mike Schernneck, Fabrice Argelas ]
Jana Rose au dernier Salon de l’Agriculture, avec les Huîtres de l’île de Ré.
© Fabrice Argelas

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