ROSEMARY
L’EFFACÉE KENNEDY DES
Y
Chicago, 5 octobre 1975, pas loin de midi. Reporter à la chaîne locale de télévision CBS, Peter Nolan est sur les dents. Il vient d’apprendre que Rosemary, la sœur de JFK, est portée disparue. Sa cadette, Eunice, a donné l’alerte. Elle a perdu de vue Rosemary à la sortie de la messe, dans le Loop, le quartier des affaires. Avec un caméraman, le journaliste fonce à la cathédrale St Peter. La police est déjà arrivée. Un avis de recherche est diffusé à la radio : 57 ans, cheveux noirs, pantalon rouge, manteau blanc, démarche un peu hésitante. Le quartier est fouillé rue par rue, bloc par bloc. L’aînée des filles Kennedy reste introuvable. Il faut dire qu’en ce dimanche d’été indien il y a du monde dans le centre-ville. Tous les habitants de Chicago semblent s’être donné le mot : un peu de lèchevitrines, puis une promenade sur les berges du lac Michigan. Peter a un bon pressentiment : avec sa chance d’Irlandais, il va mettre la main sur Rosemary avant la police et tourner quelques images. Cela fait si longtemps qu’on ne l’a pas vue. Depuis quand ? Il est incapable de s’en souvenir. Il est le premier – après cinq heures de recherches frénétiques – à apercevoir la fille Kennedy, au coin de Monroe Street et de Michigan Avenue. « Elle était en train de regarder une boutique, la
Elle était l’aînée des filles du clan. Elle était belle. Elle avait du chien et de l’allure. Mais son caractère se révéla instable et rebelle ; elle faisait le mur et s’opposait violemment à son père. Joe, un patriarche à la main de fer, confia sa fille à deux chirurgiens qui soignaient la schizophrénie. Ils pratiquèrent sur elle une lobotomie. Sa vie fut réduite à une note en bas de page. Le clan fit tout pour cacher son destin. Voici la vraie histoire de Rosemary Kennedy. Par Pierre Pratabuy
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I L L U S T R AT I O N S : O L I V I E R M A R B Œ U F
XX I – AV R I L/MA I/J U I N 2009
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