Printemps des poètes 2023 - le programme

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Festival du Printemps des Poètes Luxembourg

16eédition

Édition 2023
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Festival du Printemps des Poètes - Luxembourg

16e édition

avec

Laura Accerboni (Italie)

Martina Caluori (Suisse)

Núria Contreras Coll (Catalogne/Espagne)

Santos Domínguez Ramos (Espagne)

Donatien Garnier (France)

João Luís Barreto Guimarães (Portugal)

István Kemény (Hongrie)

J. H. Krchovský (République tchèque)

Fiston Mwanza Mujila (RD Congo - Autriche)

Mathias Ospelt (Liechtenstein)

Cosmin Perţa (Roumanie)

Elise Schmit (Luxembourg)

Organisé par le Printemps des Poètes - Luxembourg avec le soutien du Ministère de la Culture

en partenariat avec neimënster

Kulturfabrik

Galerie Simoncini

Ambassade d’Autriche

Ambassade d’Espagne

Ambassade d’Italie

Ambassade du Liechtenstein

Ambassade du Portugal

Ambassade de la République tchèque

Ambassade de Roumanie

Ambassade de Suisse

Association Victor Hugo

Centre Català de Luxembourg

Centre national de Littérature

Instituto Camões Luxembourg

Institut culturel roumain de Bruxelles

Institut français du Luxembourg

Institut Liszt - Centre culturel hongrois - Bruxelles

Petöfi - Agence culturelle

Revue poétique Abril

sous le Haut Patronage de la Ministre de la Culture printemps-poetes.lu

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| 22 | 23
21
avril 2023

Programme

Vendredi 21 avril

Kulturfabrik

116, rue de Luxembourg

Esch-sur-Alzette

www.kulturfabrik.lu

Accueil et buffet

19h

Soirée poétique

20h

Lectures

Martina Caluori

Núria Contreras Coll

João Luís Barreto Guimarães

J.H. Krchovský

Fiston Mwanza Mujila

Mathias Ospelt

Elise Schmit

Participation des lauréat·es du Concours Jeune Printemps

2023

Musique

Lisa Ducasse

Stand de livres

Librairie Ernster

Samedi 22 avril

neimënster

28, rue Münster

Luxembourg

www.neimenster.lu

Grande nuit de la Poésie

19h

Espace Nic Klecker

Lectures

Laura Accerboni

Martina Caluori

Núria Contreras Coll

Santos Domínguez Ramos

Donatien Garnier

João Luis Barreto Guimarães

István Kemény

J.H. Krchovský

Fiston Mwanza Mujila

Mathias Ospelt

Cosmin Perţa

Elise Schmit

Pause repas/buffet

21h

Reprise des lectures

22h

Musique

Pol Belardi

Stand de livres

Librairie Ernster

Entrée libre

Dimanche 23 avril

Galerie Simoncini

6, rue Notre Dame

Luxembourg

www.galeriesimoncini.lu

Matinée poétique

11h

Lectures

Laura Accerboni

Santos Domínguez Ramos

Donatien Garnier

István Kemény

Cosmin Perţa

Hommage à Anise Koltz

1928-2023

Prix Goncourt de la poésie 2018

« L’aventure colossale de la poésie »

Témoignages et lectures

Réservations neimënster : billetterie@neimenster.lu

Réservations Kulturfabrik : inscriptions@kulturfabrik.lu

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Italie Laura ACCERBONI

Laura Accerboni est née à Gênes (1985) et vit en Suisse. Elle a publié trois recueils de poèmes : Acqua Acqua fuoco (Einaudi, 2020), La parte dell’annegato (Nottetempo, 2016 ; Eloisa Cartonera, 2019) et Attorno a ciò che non è stato (Edizioni del Leone, 2010).

Elle a de nombreux textes repris dans des revues italiennes et étrangères (Nuova corrente, Poesia, Italian Poetry Review, etc…). Elle a été récompensée par plusieurs prix dont Lerici Pea Giovanni (1996), Piero Alinari (2011) et Achille Marazza Opera Prima (2012).

Traduite en plusieurs langues, elle est régulièrement invitée dans des festivals internationaux de poésie : Poetry International Rotterdam (Pays-Bas) ; Felix Poetry Festival (Belgique) ; Struga Poetry Evenings (Macédoine) ; Festival Babel de littérature et traduction (Suisse) ; Poetry on the Road (Allemagne) et 10Tal / The Stockholm Poetry Festival (Suède)…

Laura Accerboni fait partie des poètes sélectionné·es dans le cadre du projet Versopolis de l’Union Européenne. Elle est co-fondatrice de l‘agence littéraire transnationale Linguafranca et rédactrice en chef de la revue littéraire Steve. Elle est aussi photographe.

« Son ton sans émotion renforce l‘effet dramatique de son œuvre. La condition humaine est sur la table de dissection de l‘esprit ». (Lodewijk Verduin)

Hier le garçon le plus grand a placé une pierre entre ses dents et il a commencé à mâcher. Il a montré à sa mère ce qu’une bouche peut faire si on la pousse à bout et qu’une maison détruite est seulement une maison détruite.

Hier tous les plus grands garçons ont affamé leurs ennemis et vite rassemblé leurs jeux. Ils ont montré à leurs mères l’ordre et la discipline des morts puis ils ont couru se laver les mains et écouter les nouvelles en forme de berceuses.

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Traduction: Odile Cornuz © Carlo Accerboni

Suisse

Martina CALUORI

Martina Caluori ist 1985 geboren, studierte Publizistik und Filmwissenschaften und lebt als Autorin in der Schweiz.

2019 erschien ihr Lyrikdebüt Frag den Moment (Pro Lyrica), 2021 in Co-Autorenschaft mit Lea Catrina, Öpadia – A Novella us Graubünda (Arisverlag) und 2022 ihr Kurzprosadebüt Weisswein zum Frühstück (lectorbooks).

Diesen Herbst erscheint ihr neuer Lyrikband Ich weine am liebsten in Klos. Daneben publiziert sie in Magazinen und Anthologien, kuratiert Literatur-veranstaltungen und ist in Kunst- sowie Kulturprojekte involviert.

Aktuell beim Verein Zürcher Museen. Im September 2022 wurde sie mit dem literarischen Werkbeitrag der Stadt Chur ausgezeichnet.

Gepeitscht von Hoffnung vertrieben von Angst halbgar zwischen Tag und Traum. Auf dem Schaumwasser Hast du mit den Wolken gespielt bevor du zum Meeresgrund gekrabbelt bist – während ich in Privilegien plansche

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© Michel Gilgen

Catalogne/Espagne Núria CONTRERAS COLL

Núria Contreras Coll, née à Barcelone en 1995, est diplômée de l’université de Barcelone et de l’Université Pompeu Fabra (Études comparatives / Littérature, Art et Pensée).

Actuellement, elle travaille sur une thèse de doctorat portant sur la notion de métaphore chez la philosophe María Zambrano.

Son premier recueil de poèmes, En Construcció / En construction (Ed. Viena, 2021), lui a valu le prix de poésie Martí Dot, prix qui entend promouvoir la création littéraire en catalan et aider les jeunes poètes à faire connaître leur première œuvre. Il reflète, comme son titre l‘indique, le processus de construction de l‘identité, parle de la ville, de la tradition romantique, du besoin d’écrire.

EXORDE

Je mets les mains en coupe, y défilent ma mère, mon père, mes grands-parents, oncles et connaissances, tous ceux qui étaient avant moi nus devant un autel. Ils viennent de loin et ont la conviction d’un office, le sens d’un nom,

l’erreur clouée aux coudes avec des conseils maladroits; la seule justification d’avoir péché et d’être tombés est de s’imposer, s’entrainer aux mots, rendre résiduel un langage qui tombe au compte-gouttes et forme des sources d’eau.

Traduction : Màxim Serranos Soler

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Espagne Santos DOMÍNGUEZ RAMOS

Santos Domínguez Ramos (Cáceres, 1955) - qui se distingue dans le riche panorama de la poésie espagnole, « l‘une des voix les plus importantes et authentiques de sa génération », écrit Félix Grande - est poète, professeur de langue et de littérature espagnoles et critique littéraire.

Il est l’auteur d‘une trentaine de livres et a reçu de nombreux prix tout au long de sa carrière, en particulier, et à l’unanimité, le 36e Prix hispano-américain de poésie Juan Ramón Jiménez (2016) pour El viento sobre el agua.

Ses ouvrages ont été traduits en français, anglais, arabe, hongrois, italien, arménien, grec et russe. Il a fait partie des 25 poètes d‘Espagne publiés dans Inuits dans la jungle en France en 2008.

Ses poèmes - sélectionnés et traduits par la fameuse traductrice et éditrice Marcela Filippi - ont fait l’objet de deux anthologies bilingues espagnol-italien récemment parues en Italie et son dernier recueil El tercer reino (PreTextos, 2021) a été nominé pour le prix de la critique et le prix national de poésie. On peut, par ailleurs, lire les textes de Santos Domínguez Ramos en version numérique.

L’HOMME QUI MARCHE

(L’Homme qui marche, I. Giacometti)

D’où vient-il, fragile, l’homme qui marche ? Vers quel avenir incertain se dirigent ses pas ?

Quelque chose dans son mouvement le retient au sol mais il s’affirme et va de l’avant et brûle – entre l’être et le vide, entre le ciel et la terre –sa solitude précaire, la force de son élan.

Altier et solitaire, il vient de la pluie, émerge de la blessure et des ombres.

Sous une peau rugueuse, il n’est presque fait que d’os. Elles semblent se dissoudre dans la boue ses semelles, mais il s’affirme et va sereinement de l’avant.

Dans le miroir trouble de sa maigre silhouette le temps nous reconnaît. Et dans le regard sombre qui assume son destin et son squelette, dépouillé de tout, excepté de lui-même.

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Traduction : Jean Portante © Vincenzo Bucci

France Donatien GARNIER

En 2014, après quinze ans de journalisme documentaire (dont dix au sein du collectif Argos), Donatien Garnier se tourne vers la poésie contemporaine et la création transmédia.

Né d’une réflexion sur les formes du livre et les relations contenus/contenants, son travail s’inscrit aujourd’hui dans une perspective faisant du langage l’espace premier des luttes contre l’asservissement psychique et la soumission aux catastrophes environnementale et sociale en cours. Comment écrire dans une langue libre et vivante ? Comment transmettre cette langue par et par-delà le livre ? Ces questions sont des préoccupations permanentes pour Donatien Garnier.

En 2015, il fonde la compagnie « Le Poème en volume » avec le chorégraphe Gaël Domenger dont l’objectif est la création d’œuvres à la transversalité disciplinaire très ouverte. Des installations, des spectacles et des performances ont été produits depuis.

Au fil des ans, l’expérience de la scène et la fréquentation de musiciens improvisateurs le poussent à amorcer un travail de recherche sur la vocalisation du texte poétique. Entre 2020 et 2022, les trentetrois performances de Synapses ont conduit à l’émergence du principe d’instrumentexte, actuellement en expérimentation dans le cadre du projet Orphée vigneron

www.donatiengarnier.com

Synapses

Livre 23 : 684 ~ 691

quatre quatre trois trois alterné cinq sept cinq un rien de barbotine conserve mieux qu’une bibliothèque le récif qui l’articule je l’ai épelé anémochorie je lui ai confié mes livres

et nous avons daensé houillé d’instincts laminaires cestuy cerneau de flammes oh laisse-moi plagier encore tes bougés naufrageurs là où les choses disparaissent à l’intérieur des choses à l’intérieur de quoi

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© Anthony Picoré

Portugal João Luís BARRETO GUIMARÃES

Né à Porto (Portugal, 1967), João Luís Barreto Guimarães partage son temps entre sa ville natale et Venade, une localité située au nord du Portugal.

Il est l‘auteur de 12 livres de poésie dont les sept premiers se trouvent rassemblés dans le volume Poesia Reunida (Quetzal, 2011). Largement traduit, João Luís Barreto Guimarãesqui est lui-même traducteur - voit d‘abord sa poésie circuler en Italie avec le recueil Você está Aqui (Quetzal, 2013), puis également en Espagne, en France, en Pologne, en Égypte, en Grèce, en Serbie ainsi qu‘aux États-Unis, avec le livre Mediterrâneo (Quetzal, 2016) qui lui vaut en son pays le Prix de poésie António Ramos Rosa puis outre-Atlantique le Willow Run Poetry Book Award 2020.

La consécration se poursuit avec la publication de Nómada (Quetzal, 2018), prix Bertrand du livre de poésie de l‘année et prix littéraire Armando da Silva Carvalho ; l‘ouvrage est ensuite publié en Italie, en Espagne, en République tchèque et même en Égypte.

En 2019, pour commémorer trente ans de vie littéraire, il organise une anthologie personnelle O tempo avança por sílabas, encore traduite en Croatie, en Macédoine et au Brésil. S‘en suivent deux nouveaux recueils : Movimento (Quetzal, 2020), Grand Prix de Littérature dst, traduit en Macédoine, et Aberto todos os dias (Quetzal, 2023).

À noter que les éditions italiennes de Mediterrâneo et Nómada ont été finalistes pour le Premio Internazionale Camaiore, en 2019 et 2020.

Le poète, qui s‘est vu décerner le prix Pessoa en 2022, est chirurgien de profession.

« Un Pepsi ça ira ? »

à Bernardo Pinto de Almeida

J’aime voir des hiéroglyphes dans les traces des mouettes. Je n’aime pas quand les jours fériés tombent sur un week-end. J’aime les fresques de Pompéi les jours de canicule. Je n’aime pas du tout que les Grecs mettent de l’eau dans leur vin. Je préfère les héros sans nom au

nom des grands héros. Je distingue la douleur de ceux qui perdent de la perte totale de douleur. J’aime sentir la musique tout autour de ma vie.

Je n’aime pas la Méditerranée transformée en cimetière.

Je préfère le fond de l’âme aux fonds d’investissement. Je distingue la liquidité des banques de la liquidité de tes yeux. J’aime une salade César sur une piazza de Rome.

Je n’aime pas demander un Coca-Cola et entendre : « Un Pepsi ça ira ? »

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Traduction : Catherine Dumas, Méditerranée | Mediterrâneo, éditions federop, Gardonne, 2019 © Teresa Guimarães

Hongrie István KEMÉNY

Poète et écrivain, István Kemény est né en 1961, à Budapest. Son premier volume a été publié en 1984 et a été suivi de nombreux autres ouvrages parus tant en Hongrie qu’à l’étranger - recueils de poèmes notamment, mais aussi nouvelles, romans et essais qui ont fait l’objet d’une réception enthousiaste et d’abondantes études.

Il a été publié en français, bulgare, allemand, polonais, roumain, espagnol. Sont parus en France Deux fois deux (Éditions Caractères, Paris 2008) et récemment Nil et autres poèmes (Rumeurs Editions, Paris 2022).

István Kemény, qui a reçu de nombreux prix littéraires en Hongrie, est considéré comme l’un des maîtres de la poésie hongroise contemporaine.

Son traducteur français Guillaume Métayer parle de « la voix singulière du grand représentant d’un postmodernisme lyrique et critique des marges intérieures de l’Europe, dont l‘imaginaire teinté d’ironie se plaît à recueillir et exalter la profondeur dissonante et émouvante des mythes dans notre quotidien ».

La télé

J’ai été gosse avec la télé, On se bagarrait, on nous donnait à manger ensemble, moi, du lait et du pain, et elle, du courant et de l’attention. Moi, je suis devenu adulte, elle, animal, bête féroce. Elle a oublié le langage et moi je l’ai appris. Au moment des adieux déjà nous ne nous comprenions plus. Je pensais qu’elle m’avait oublié, moi aussi. Il y a quelques années, je l’ai vue en Roumanie.

Elle était en couleur à présent, mais elle avait une chaîne enfilée dans le nez, on la faisait danser sur la place. Elle m’a aperçu et s’est approchée. Elle a couru vers moi, m’a léché le visage, On a cru qu’elle allait me tuer, mais elle voulait seulement que je la ramène à la maison. Mais moi, sautant dans un train, j’ai laissé la télé à son triste sort.

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Traduction : Guillaume Métayer © MTI/Gyula Czimbal

République tchèque J. H. KRCHOVSKÝ

Né le 22 avril 1960 à Prague, J. H. Krchovský fut influencé pendant sa jeunesse par le milieu de l’underground praguois et notamment par Egon Bondy.

À partir de 1978, il fait paraître clandestinement nombre de textes plus tard repris dans des recueils, tous parus aux Editions Host, et réunis par la suite dans le volume Poèmes [Básně] (Host, 1998).

Paraîtront ensuite Dernier feuillet (Petrov, 2003), Au-dessus du même monde (Host, 2004), Double fond (Host, 2010), une anthologie Félicitations (Maťa, 1998), un choix de poésies de jeunesse, Jeunesse - Joie (Větrné mlýny, 2005) et en 2010 ses Poésies complètes (Host).

En 2014 sort en France Bestiale tendresse (Fissile Edition), 33 poèmes traduits du tchèque par Jean-Gaspard Páleníček qui sont de « pures merveilles d‘irrévérence et de rire noir, l‘un de ces rires qui se font rares, qui évoquent Charles Bukowski, ou, plus loin de nous François Villon ». Une poésie qui est « éternelle obstination de la littérature face à la débâcle de la vie ».

De nombreux poèmes de Krchovský - auteur parmi les plus lus et les plus appréciés en République tchèque - ont été traduits dans des revues et anthologies étrangères (e.a. Anthologie de la poésie tchèque contemporaine 1945-2000 de Petr Král, Gallimard, 2002). Ils ont été fréquemment mis en musique par diverses formations de rock underground tchèques mais aussi par son propre groupe Krch-off (album Naposled, 2009, Guerilla Records).

Je m’effraie des gouttes qui, dans la neige, vont rester j’ai peur de réfléchir – de tacher la neige de sang lorsque, dans un sourire amer, demain j’ôterai mon bandage empreint des poèmes écrits maintenant

Demain, avant de tremper le pain dur dans le café des travaux de la nuit dernière il faut que je m’assure

ce qui fut, je le lirai dans le pansement taché – la douleur ne laissera qu’un sentiment obscur

Comme les typographes lisent l’épreuve à l’envers tous les jours, je retourne l’empreinte de ma blessure le dialecte étrange, inconnu de quoi sont faits mes vers on ne peut le comprendre qu’au moment de l’écriture...

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Je m’effraie des gouttes qui, dans la neige, vont rester
Traduction : Jean-Gaspard Páleníček, Bestiale tendresse, (Les Cabannes, Fissile, 2014) © Nela Klajbanova

RD Congo - Autriche Fiston MWANZA MUJILA

Fiston Mwanza Mujila est né à Lubumbashi (République démocratique du Congo) où il a étudié la littérature et les sciences humaines.

En 2007, il quitte le Congo et vit quelque temps en Belgique, en Allemagne, ou encore en France, mais après avoir été invité pour une résidence d’écriture en 2009/2010 en Autriche, à Graz, il s’y installe. Il enseigne la littérature africaine et prépare un doctorat en philologie romane.

Fiston Mwanza Mujila écrit poèmes et nouvelles ainsi que pièces de théâtre. Ses textes sont mis en scène en France, au Congo, en Allemagne et en Autriche. L’une de ses pièces, Au temps de la reine mère (2018), a été présentée à l’Akademietheater de Vienne et au Deutsches Theater de Berlin.

Dans ses textes, Fiston Mwanza Mujila reflète le chaos, les guerres civiles ou encore les décennies de dictature de Mobutu qui ont marqué son pays après l‘indépendance de l’ancienne colonie belge en 1960. Il aborde régulièrement les thèmes de la solitude et de l‘exil. Parlant de son écriture, Fiston Mwanza Mujila précise qu‘il « ne se revendique d‘aucune appartenance », mais s‘inspire de tous les genres et en particulier de la poésie.

Fiston Mwanza Mujila a obtenu de très nombreux et prestigieux prix tant en Autriche qu’en France, en Grande-Bretagne ou aux États-Unis.

www.fistonmwanzamujila.com

als ich ein Kind war hielt ich den Regen an mit einer Wildpflanze die ich von unten nach oben flocht und einen Singsang anstimmte in dem es um einen großen Fluss ging und um Zwillinge (geboren mit sechs Monaten Abstand) aber die Sonne zu nötigen das passierte mir nie außer besoffen zu sein musste man minutenlang nackt herumrennen um sie jäh zu stoppen in ihrer unverfrorenen Eisengewinnung

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Aus dem französischen : Elisabeth Müller (Aus: Kasala für meinen Kaku & andere Gedichte, Ritter Verlag, 2022) © Leonard Stenberg

Liechtenstein Mathias OSPELT

Mathias Ospelt (* 1963), lic. phil. I, aus Vaduz, ist Autor, Kabarettist und Veranstalter.

Neben zahlreichen Kabarettprogrammen, Theaterstücken, Festspielen und Musical-Libretti brachte er mehrere Publikationen/Bücher heraus (Lyrik/Prosa), schrieb Kolumnen und Glossen sowie volkskundliche Beiträge, vertrat seine Heimat Liechtenstein an verschiedenen Lyrikveranstaltungen im Ausland und war u. a. auch Songtexter für Liechtensteiner Bands (ZotOff, Jazzzirkus).

Für seine literarische Arbeit erhielt Mathias Ospelt mehrere Auszeichnungen. Mit seinem Bruder Ingo Ospelt und dem Musiker Marco Schädler begründete er die Kabarettformationen «Das LiGa» und «Ospelt, Ospelt und Schädler».

Mathias Ospelt ist Mitbegründer des Vaduzer Kleintheaters «Schlösslekeller», Mitorganisator der «Liechtensteiner Literaturtage» und Präsident des P.E.N.-Clubs Liechtenstein.

Seit 1997 führt er seine «Schreiberei Mathias Ospelt» in Vaduz, wo er auch lebt.

Literatur (Auswahl):

- Tim und Struppi. Am Ottokar sis Zäptr. Triesen 2019.

- Wege. Gänge. Erzählungen. Triesen 2018.

- Das LiGa. Das Liechtensteiner Gabarett. 1994-2006. Hohenems 2007.

- 2023 erscheint Vaduzer Originale (Schaan 2023).

Corona-Gedicht

Wie brummen die Bienen so munter? Was zwitschern die Vögel im Chor? Wie blüh’n alle Blumen viel bunter als all unsre Jahre zuvor?

Warum zeigt sich Fauna und Flora trotz all unsrer Leiden im Saft? Wer hat diese Büchs’ der Pandora so frech über Nacht aufgemacht?

Vielleicht ist’s ja weil sie sich freuen auf eine verheissene Zeit: Die Welt würd’ sich rundum erneuen, sobald sie vom Mensch ist befreit.

An die, die die Welt nicht verletzen, an sie geht sie wieder zurück. Drum summt es auf Wiesen und Plätzen und brummt es in Wäldern vor Glück.

Doch jammern nun Männer und Frauen: “Ok, wir war’n alle beknackt! Doch schenkt uns noch ein Mal Vertrauen!” - Ein Mal nur!

Nein Danke! Ihr habt es verkackt!

Drum brummen die Bienen so munter! Drum zwitschern die Vögel im Chor Drum blüh’n alle Blumen viel bunter Es steh’n bess’re Zeiten bevor!

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(geschrieben am 19. März 2020, Vatertag) © Daniel Schwendener

Roumanie Cosmin PERȚA

Cosmin Perța, né en 1982 à Vișeu de Sus (Transylvanie), est poète, prosateur et essayiste. Il est diplômé de la Faculté des Lettres de l‘Université de Cluj Napoca et de l‘Université de Bucarest (doctorat avec une thèse sur la littérature fantastique d‘Europe de l‘Est).

Depuis ses débuts, en 2002, Cosmin Perța a publié romans, essais, nouvelles et cinq recueils de poèmes (Santinela de lut / La sentinelle d’argile (Ed. Vinea, 2005), Cântec pentru Maria / Chanson pour Marie (Ed. Vinea, 2007) ; Bătrânul, o divină comedie / Le vieil homme, une comédie divine (Ed. Charmides, 2009) ; Fără titlu / Sans titre (Ed. Paralela 45, 2011) ; Cântec de leagăn / Une berceuse pour ma génération (Ed. Paralela 45, 2018).

En 2012, il remporte le prix du jeune écrivain de l‘année. Les poèmes de Cosmin Perța ont été traduits en 16 langues et son dernier volume de prose, livre dédié aux enfants - Anisia et les outils enchantés - est actuellement en traduction dans quatre pays.

Cosmin Perța a travaillé pendant huit ans pour la presse culturelle à Cluj et à Bucarest et a dirigé des collections de littérature contemporaine très appréciées chez Tracus Arte et Paralela 45.

Il est actuellement chargé de cours à l‘Université Hyperion de Bucarest.

Soir au dénouement annoncé

Je me tiens en équilibre sur le fil de fer, je penche les bras, la tête. La force de l’animal dépasse mon entendement. Il fait nuit dehors, une nuit fraîche et humide qui sent le chanvre et le coton.

Je retiens ma respiration et j’avance, la force de l’animal dépasse mon entendement. Les traces de Maria dans la nuit, auprès du lac qui sent le chanvre et le coton, ses traces, me dis-je, ont la consistance de la toile brillante d’une araignée.

(Un petit dragon de fumée, une femme portant des habits de brouillard volent au-dessus de ma tête.)

Quelque chose viendra au monde cette nuit. Je me tiens en équilibre sur le fil de fer, je flotte, je suis ses traces, car la force de l’animal dépasse de loin mon entendement.

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Traduction : Linda Maria Baros © Dirk Skiba

Luxembourg Elise SCHMIT

Elise Schmit schreibt Erzähltexte, Theatertexte und Gedichte auf Deutsch, Luxemburgisch und Englisch. Seit 2016 ist sie Mitherausgeberin (mit Ian De Toffoli und Marc Limpach) von Les Cahiers luxembourgeois, der ältesten Literaturzeitschrift Luxemburgs, und Mitglied der Jury der Schweizer Literaturpreise (seit 2020).

2019 war Elise Schmit Stipendiatin am Literarisches Colloquium in Berlin und erhielt den Prix Servais für ihren Erzählband Stürze aus unterschiedlichen Fallhöhen (2018, Hydre Éditions).

Im Februar 2021 wurde ihr Theaterstück So dunkel hier, eine historische Spekulation über den Tod des ehemaligen Gauleiters Gustav Simon, unter der Regie von Anne Simon im Hof des Kulturzentrums neimënster uraufgeführt.

In der Saison 2021/22 war sie Teilnehmerin beim Autor*innen-Workshop (unter der Leitung von Chris Thorpe) der Rheinland-Pfälzischen Theatertage in Mainz. In dieser Saison war sie außerdem Hausautorin am Théâtre National du Luxembourg.

Letzte Veröffentlichungen: Blue like a tangerine. (Short Story mit Illustrationen von Antic-Ham, Redfoxpress, Irland 2021); Sehnsucht (Künstlerbuch zusammen mit Robert Brandy, Redfoxpress, Irland 2021); En Haus wéi en Haus (Theatertext, in: D’Kaz am Sak, Hydre Éditions 2021).

Elise Schmit lebt seit 2012 in Luxemburg-Stadt.

fürs werfen

aufzuheben den stein heißt: vorgewusstes, ein flattern zielrichtungsgezwitscher (ob u wohin u wie weit)

gewicht also u überschlag das flattern auch wieder von der andern seite des wurfs (gibt sonst nicht den griff)

wirfst deine steine nur so: dass was in stücke smash, bam u scherben dass dann was sei: x ab dem stein

weil so der sinn von wurfweiten jenseits von armlängen wirfst keine steine dass jemand sie fängt

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© Boris Lodner

Musique Lisa Ducasse

Seule sur scène, clavier et platine vinyle valise au bout des doigts, Lisa Ducasse invite au voyage avec ses textes et sa voix.

Née à l’Île Maurice et actuellement installée à Paris, elle conserve et cultive un attachement farouche à l’enfance et à la capacité d’émerveillement dans sa vie adulte et créative. Inspirées d’échappées réelles, ses chansons font preuve d’une volonté de dire la rencontre du vulnérable et de l’indomptable, en notes et en mots déliés, personnels et actuels.

Lisa Ducasse publie un premier recueil de poèmes, Midnight Sunburn, en 2017, et sort un premier single Qui sont, en mars 2022.

Elle s’est produite en première partie à L’Olympia et à La Maroquinerie et a monté Palomino, création originale pour raconter le voyage, pour dire la rencontre et s’imaginer d’autres vies, qui l’emmène jusqu’à la scène de grands festivals : Fête de l’Humanité, Francofolies de La Réunion, Ici Demain ou les Bars en Trans.

Lisa Ducasse est cette année, en sélection régionale des Inouïs du Printemps de Bourges, et en première partie des tournées d’Arthur H et de Pomme.

Lauréate du dispositif Variations en 2022, puis du Chantier des Francofolies et du FAIR en 2023, elle prépare actuellement un premier album dont la sortie est prévue en avril 2024.

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© Hippolyte

Musique

Pol Belardi

Polyvalence et créativité dans le domaine du son, une éternelle recherche du renouveau et mise-en-œuvre persévérante d’une réelle vision musicale : une description adéquate de Pol Belardi.

On l’entend à la guitare basse, au vibraphone, au piano, à la contrebasse, aux synthétiseurs, en tant que compositeur, leader de groupe, musicien d’orchestre classique, dans des projets électro, à la jazz jam, sur les grandes scènes de la musique rock, dans les films…bref, un caméléon de la musique qui est toujours prêt à surprendre !

Actuellement en résidence à neimënster, Pol Belardi travaille sur un répertoire pour grand effectif, en puisant dans son background musical pour dégager une synthèse qui s’adresse à tous les publics.

Tel est le nouveau challenge de ce compositeur et multi-instrumentiste qui défend un répertoire des plus éclectiques et initie des expériences sonores inouïes.

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CONTACT

Printemps des Poètes - Luxembourg info@printemps-poetes.lu

Karine Sitarz

Coordinatrice

Service communication neimënster communication@neimenster.lu

Alma Maria Heusbourg

Team Leader Communication & Marketing

Rui Henriques

Chargé de communication & relations presse

+352 | 26 20 52 1 28, rue Münster L-2160 Luxembourg

Service communication Kulturfabrik fatima@kulturfabrik.lu

Fatima Rougi

Chargée de communication

+352 | 55 44 93 1

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