Première Pluie magazine N°1

Page 1

Automne -Hiver / 2021-2022

Pluie

Première Pluie Numéro 1 Nancy,
Gratuit
Laura Cahen, le jardin botanique, le vitiligo, sexe, écologie, jeux et danses de la pluie…
maGazINe
2021 2022 lautrecanalnancy.fr Aaron • Caballero & Jeanjass La Femme • Sébastien Tellier Anika • Sonic Boom • Magenta Feu! Chatterton • Polo & Pan Mansfield. TYA • Sleaford Mods Godspeed You! Black Emperor Laura Cahen • Horse Lords Victor Solf • General Elektriks Chinese Man • The Notwist SCHLEP × BENPI
SOMMAIRE 3 4 5 7 8 9 11 15 18 22 24 26 29 34 35 39 42 43 44 45 46 Edito Ours Ici vécu Bd Nancy Musique Pourvu qu’il neige Lapis Rivoli 24h au jardin botanique Première fois Jumelarge Interview Laura Cahen Veni Vidi Vitiligo En marge Vivement l’été Les affreuses bestioles Jeux Horoscope Allez où y’a ! Miammiamia Contacts/Remerciements

édi to

C’est l’histoire de nos cavalcades sauvages dans Nancy. De nos courses en vélOstan, de kébabs dans toutes les nuits, de musique dans le tram, de petits déjeuners en ville, de lectures dans le train qui arrive, de bières dans toutes les rues, d’art partout et de cafés sur les places.

C’est une histoire d’amitié. Il y a des rencontres qui changent la vie. Quand on a choisi de lier nos destins, il y a quelques années, 昀氀ottait un air de folie de jeunesse, et d’aventure sans

lendemain à la fois. C’est vrai, ça ne nous engageait à rien. Mais après quelques mois de travail, de discussions en昀氀ammées, d’allers-retours par des passages secrets dans la nuit… Il fallait honorer le serment.

C’est une histoire de nom de domaine libre. Eh mais, comment on l’appelle le site? Ah ça c’est déjà pris? On met deux mots ensemble? Essaie Première Pluie, juste pour voir.

C’est une histoire de hasard, de correspondances

manuscrites, à rendre jaloux nos téléphones. Des années ici, ou ailleurs, à se tenir par le cœur, et par nos écritures. Et à revenir poliment sur les pétales balancés ici, à Nancy, pour y reni昀氀er l’énergie unique.

C’est une histoire d’envie de papier. Pour le sacré de cette matière. De son odeur, et de ses histoires. De ses modèles, et de son sens.

C’est une histoire de démarche. Faire un magazine gratuit, pour que tout le monde puisse l’avoir. Un beau magazine que tout le monde puisse lire, surtout les bizarres, surtout les pas prévus, surtout ceux qui doutent, et les juste curieux.ses.

Ce qu’il faut retenir, c’est que c’est une histoire. Ça tombe bien, on a envie de vous en raconter plein.

4

CE MAGAZINE EST ÉDITÉ PAR PREMIÈRE PLUIE

SIRET : 844 432 252 00014APE : 58.14Z

PREMIEREPLUIE.COM

2 RUE ERCKMANN CHATRIAN, 54 000 NANCY

TÉLÉPHONE : 06.10.67.12.90

E-MAIL : PREMIEREPLUIECOLLECTIF@GMAIL.COM

RÉSEAUX SOCIAUX / INSTA : @PREMIEREPLUIE

TWITTER : @PREMIERE_PLUIE

FACEBOOK : @PREMIEREPLUIE

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : ARTHUR GUILLAUMOT

RÉDACTEURS EN CHEF : ROMAIN BOUVIER, ARTHUR GUILLAUMOT

COMITÉ DE RÉDACTION : ROMAIN BOUVIER, DIEGO ZÉBINA, PAULINE GAUER, JOSHUA THOMASSIN, ARTHUR GUILLAUMOT, MARIE PAQUER

ARTISTIQUE : MATHILDE PETIT / @TITEP.M, VALENTINE POULET / @CHOCDETOI

DIRECTION

PHOTOGRAPHIES : DIEGO ZÉBINA / @DIEGOZEBINA, PAULINE GAUER / @PAULINEGAUER

ILLUSTRATION: APOSTROPHEM’ / @APOSTROPHEM_, ANAÏS TAZ IBT / @WISPYART_, CAMILLE SCALI / @CAMILLE.SCALI, CHLOÉ HÉREAU / @CHLOEHEREAU, JULIE TTE

JEANNIN / @NINJARTJU

GRAPHISME : HUGO AOURAGH, NOÉLIE DESSALLE / @NONOTUTO, MATHILDE PETIT , DIEGO ZÉBINA, VALENTINE POULET

COUVERTURE : DIEGO ZÉBINA (NANCY, 2021)

IMPRIMÉ PAR LA NANCÉIENNE D’IMPRESSION (54)

FONTS : OGG ; GOTHAM ; GRAND ROYAL ; HEAP ; LADI ; MESSAPIA ; MONUMENT ; NEW YORK ; ECKMANNPSYCH ; VOLINA

DÉPÔT LÉGAL EFFECTUÉ À LA SORTIE DU MAGAZINE

ou rs 5
6 Q
Photos par Diego Zébina

Vous avez entendu parler de la pandémie mondiale ? Heureusement qu’Anne Fériet n’était pas dans le coin. Son nom ne vous dit rien? Ok, on vous présente une bienfaitrice des hôpitaux pas comme les autres. Sans elle, pas de Nancy.

Anne Fériet a quelques années de plus que votre grand frère. Elle est née en 1550 à Saint-Nicolas-de-Port. Sa famille est dans le business de la vente de draps, et ça marche pas mal. Elle a un début de vie tranquille. Anne Fériet va exercer le métier très prisé de veuve. En premier elle épouse un certain Pierre Le Clerc, président de la Chambre des Comptes de Lorraine. Comme on ne sait rien sur lui, vous avez le droit d’imaginer qu’il a gagné plusieurs fois le concours de gobage de Flamby. Le père d’Anne lui donne 10 000 francs. Comme Pierre meurt, elle se réinscrit sur Tinder et date Messire Got, seigneur de Novéant-sur-Moselle. La classe.

Comme l'activité préférée de ses maris, c’est de mourir, Anne Fériet va s’inscrire dans un autre club: 昀椀nancer des hôpitaux. Malheureusement, notre enquête pour savoir si enfant, elle était du genre à jouer à la docteure ou aux Playmobil-hôpital n’a pas pu aboutir. Mais on sait qu’elle a donné 30 000 francs à la cause en 1597. La moitié était destinée à la construction d’un hôpital des pestiférés. L’autre moitié devait servir pour entretenir les occupants et les bâtiments.

L'hôpital 昀椀nancé par l’héritage d’Anne est construit dans les faubourgs de Nancy, à Maréville, qui sera rattachée à Laxou. Avant, les lépreux et les pestiférés mouraient de faim et de la maladie hors de la ville. Au 昀椀l du temps, le site servira de maison de correction pour les jeunes vicieux, puis de manufacture de bas de laine, où bossent des détenus jusqu’à la Révolution. Au début du XIX

ème siècle, le lieu devient un hôpital central des aliénés, puis un asile public d’aliénés, un hôpital psychiatrique en 1937 et en昀椀n le centre psychiatrique de Nancy en 1945.

En ville, le premier hôpital Saint Julien brûle et ferme en 1599. Devinez qui participe au 昀椀nancement du deuxième hôpital Saint Julien ? La passionnée des saignées, la reine des brancards, la duchesse des salles de cardio: Anne Fériet.

Il faut dire qu’à l’époque, les gens se tracassent avec des Covid +++ : des épisodes de peste bubonique ou de typhus. Anne meurt en 1604, au début d’un siècle sombre. Son héritage 昀椀nance l'hôpital des pestiférés et l'hôpital Saint Julien. Quelques années après sa mort, Nancy est décimée par des recrudescences d’épidémies. En 1628, Nancy compte 16 000 âmes, contre 5000 en 1656. Et autant vous dire que les absents ne sont pas partis habiter à Metz.

Anne Fériet a été la mécène du milieu hospitalier à Nancy, juste avant que la ville ne connaisse une sale crise sanitaire et démographique. Donc on peut dire que sans Anne Fériet, la population de Nancy serait passée à 0. Game Over. Fiou, on a eu chaud.

7
Texte par Arthur Guillaumot Illustration par Chloé Héreau Graphisme par Valentine Poulet
Q ICI VÉCU ICVQ
Bande dessinée par Apostrophem’

Nancy Musique

J’ai passé la journée ici, et ça faisait longtemps que j’en avais envie.

Une journée d’été dans un climat continental. Sèche et chaude, de celles où l’on porte un sac à dos seulement parce qu’on ne peut décemment pas mettre de bouteille d’eau dans ses poches. En attendant de dessécher, j’ai décidé de mettre un peu de musique, très fort dans mes oreilles, pendant que la foule s’agitait en direction de la plus belle place de France.

Ben Mazué dans les oreilles je me demande si la mer est calme, de l’autre côté des façades dorées. Ici on n’a pas la mer, et ce qui s’en approche le plus sur l’instant c’est l’humidité salée qui coule sur mon front sans que je puisse rien n’y faire. J’ai décidé d’arrêter de penser à ailleurs, d’arrêter de penser à la sueur, et d’observer un peu ce qui se passait autour de moi.

Ailleurs, j’ai envie d’être ici, alors pro昀椀tons-en.

Je démarre Duke d’Agar Agar. Tout à coup, la ville lève son menton et fait face au soleil. Ici, autour de la basilique Saint-Epvre, les gens ne ressentent plus la chaleur. Aux balcons, des rangées immenses de 昀氀eurs en forme de trompette, qui habillent les mélodies citadines.

Pas à ma place dans la vieille ville et ses petites ruelles, je pars respirer en direction de la place Carnot, véritable poumon sans arbres. C’est Silk de Wolf Alice qui commence, ça donne l’envie de grands espaces. Mais aujourd’hui, pas grand chose d’impressionnant, la place est vide, les cailloux re昀氀ètent le soleil et me laissent l’espace dont j’ai besoin. Décidément, la ville rayonne.

Plus loin, un immense clébard passe devant un mur multicolore, transpire par la langue en souriant. Il se balade seul d’ailleurs, alors je décide de l’accompagner. Comme on ne va sûrement pas beaucoup discuter, j’en pro昀椀te pour démarrer Walkabout, d’Atlas Sound et Noah Lennox. Il m’emmène aux quatre coins de la ville sur ses quatre pattes. Rythme de vieux chien sous immense soleil, et premières douleurs aux orteils. Je le caresse quand il a l’air d’en avoir envie, et je crois qu’on est potes.

Rue de la commanderie, un trottoir un peu crado et mon pote le chien s’attarde quelques instants,

reni昀氀e le caniveau et trouve un petit poisson. Quelques rires dans la nuit de tout en haut et tous en chœur. La pluie nettoiera ce bonheur salissant qui déborde sur les trottoirs gris de la rue mais pour l’instant la vie est belle, je chante la pluie comme Laura Cahen, il y a des étoiles (et des gens heureux) dans le (mon) ciel.

J’aurais bien aimé rentrer dans cette petite boutique qui a fermé avant qu’on arrive. Je pense que je vais rester un jour de plus, un jour de pluie.

1 / Ben Mazué - La mer est calme 2 / Agar Agar - Duke
9
3 / Wolf Alice - Silk 4 / Atlas Sound & Noah Lennox - Walkabout 5 / Laura Cahen - La pluie Texte par Diego Zébina Photographie et graphisme par Diego Zébina

POURVU QU’IL NEIGE

Ces derniers temps et plus que jamais, on a l’impression de faire partie d’une vague révolutionnaire, qui déferle sur le monde pour lui faire une nouvelle peau. Faite d’une houleféministe,d’uncourantécolo,d’unebourasquelibertaireetdetoutcequiparticipe de près ou de loin à ce monde en progrès, elle frappe sans relache les côtes arides d’une terre faite de privilèges et d’impunités, qu’on a longtemps cru insubmersiles. L’oppression des minorités, le muselage des libertés fondamentales, les inégalités mortifères ou les dérives enracinées des sociétés patriarcales : tous les échecs de nos civilisations modernes restent encore à rattraper, malgré le chemin déjà accompli. L’une de ces luttes garde néanmoins un statut particulier. Son ultimatum à elle pourrait rendre toutes les autres illusoires, si nous n’arrivons pas à le respecter. On entend beaucoup parler d’écologie au quotidien, et de la science qui envisage l’effondrement de notre civilisation, la collapsologie. Malgré notre familiarisation toujours plus poussée avec le sujet, cela reste assez dur de comprendre tous les tenants et les aboutissants liés au changement climatique, et à la gestion qu’on en fait. Quelle est l’ampleur du désastre ? Combien de temps nous reste-t-il ? Mais surtout : quelle est la position critique à adopter face au retard pris dans cette course contre la montre ?

11

Pour commencer, un constat : 1,1°C. C’est l’augmentation de la température terrestre déjà observée depuis l’ère préindustrielle en 1880. L’objectif de limitation de celle-ci à 2°C d’ici à 2100 semble déjà presque irréalisable, puisqu’on estime maintenant qu’il plafonnerait à 3,2°C si tous les engagements actuels de la COP21 étaient tenus. Pour info : la France, pays organisateur, n’en respecte pour l’instant pas le tiers. La montée des températures est un phénomène qui s’accélère, et ses conséquences vont se ressentir très vite.

À +2°C, la fréquence et l’ampleur des calamités augmenterait déjà de manière signi昀椀cative. Les sécheresses, guerres de l’eau et famines (entre autres bien sûr) deviendraient beaucoup plus mortelles et coûteuses. En fait, le monde serait déjà dans une situation d’extrême tension, avec une hausse du niveau des mers jusqu’à 70cm, qui engloutirait les côtes en provoquant des vagues de migration généralisées.

À +3°C, tout s’emballerait, les surfaces dévastées par les incendies doubleraient en Europe, et certaines zones du Maghreb deviendraient peu à peu inhabitables à cause de la chaleur.

À +4°C, ce serait des zones entières d’Afrique, d’Amérique du Sud, d’Australie et même des ÉtatsUnis qui deviendraient inhabitables en raison de la sécheresse, de la chaleur ou de la montée du niveau des eaux, ampli昀椀ée par des phénomènes de dilatation. Une famine mondiale pourrait sévir chaque année.

Bon, on en a certainement dit assez pour en arriver à cette conclusion : la vie en 2100 aura probablement des airs d’apocalypse, et nous le savons. Plus la transition écologique dans une démarche collaborative et généralisée sera amorcée tard, plus ses effets béné昀椀ques seront limités, et nous le savons. C’est un véritable enjeu de civilisation qu’incarne la lutte climatique. Et pas besoin de suivre l’actualité de très près pour se rendre compte que les premiers signaux sont déjà clairement identi昀椀ables.

Problème:lesÉtatssontpourlaplupartgouvernés par les forces du marché en premier lieu, en tous cas en ce qui concerne les questions liées à l’écologie. Des groupes d’in昀氀uence pèsent sur tous les secteurs de la fabrique de la loi, pour privilégier leurs intérêts personnels au détriment de l’intérêt commun. D’importants 昀椀nancements pouvant être alloués à la transition sont déviés vers des secteurs climaticides. Le plus parlant reste celui de l’énergie. Le gouvernement français af昀椀rmait en 2019 dans son plan Climat Énergie qu’il n’existait pas de 昀椀nancements aux énergies fossiles en France. Le réseau Action Climat chiffrait plus tard le montant des aides allouées au secteur à 11 milliards d’euros, voire 18,5 milliards en fonction du périmètre choisi. Et les subventions aux énergies renouvelables la même année, dans tout ça ? Elles s’élevaient à 7,3 milliards d’euros. Le contraste donne le vertige.

Alors qu’une communication tournée vers la rédemption est adoptée par ce même gouvernement qui veut faire de la lutte climatique son combat, le malaise persiste. Un arrêt total des subventions aux énergies fossiles les rendrait tout simplement non rentables face aux apports des énergies renouvelables, qui pourraient pro昀椀ter d’investissements revus à la hausse. La transition verte de ce pan essentiel de la lutte climatique pourraitêtreboucléeenquelquesannéesseulement. Et c’est la même chose pour la plupart des secteurs clés du problème. Une hausse des subventions destinées à encourager l’agriculture biologique permettrait de faire baisser les prix des produits qui en sont tirés, pour les rendre plus accessibles au public. On pourrait alors bien mieux sauvegarder les sols et la biodiversité de l’hécatombe orchestrée par Monsanto et compagnie. Bien qu’abordées ici très grossièrement, ces pistes de réformes vertes ont le mérite de montrer que la plus grande limite se dressant face à une politique écologique ef昀椀cace reste nos choix. Les solutions sont partout. Les décisions : nulle part.

Leconstatestlà:noussommesvraisemblablement en passe de faire de l’avenir des générations futures - et du nôtre - un enfer, en piétinant leur droit à la vie. Nous avons clairement identi昀椀é les biais à suivre pour recti昀椀er le tir plus ou moins à temps, et il est pour le moment encore tout à fait possible de préparer un futur viable. Ceci dit, nous accusons un retard conséquent dans cette transition verte qui doit être menée, en bonne partie parce que les intérêts de groupes particuliers passent pour l’instant avant l’intérêt commun. Le problème tient dans le fait que beaucoup de gens pensent encore

que la situation avance à la bonne allure, parce que l’on voit de plus en plus de parcs éoliens, parce que l’on pense à interdire la vente de pailles en plastique. Non. L’État français et la plupart de ses homonymes ne font pas tout pour notre avenir, ils font ce qu’il faut pour que l’on pense que c’est le cas. On évoquait tout à l’heure le rôle des groupes d’in昀氀uence qui pèsent sur la fabrique de la loi : ils

« La vie en 2100 aura probablement des airs d’apocalypse, et nous le savons. »

sont plus de 30 000 à agir dans l’ombre à Bruxelles. Leur démarche est légale et banalisée et parfois, ce sont eux-mêmes qui fournissent les données sur lesquelles on s’appuie pour justi昀椀er en quoi l’on doit prendre ou ne pas prendre telle décision pour leur

béné昀椀ce. Et les répercussions de cette politique d’enfumage devraient pourtant nous coûter très cher dans le futur, si elle continue à être menée à bien.

De nombreuses études s’intéressent au coût de l’inaction climatique avec toujours plus de données à l’appui. Celle des chercheurs de l’université de Warwick au Royaume Uni le chiffre entre 10 000 et 50 000 milliards de dollars au cours des 200 prochaines années, soit entre 50 et 250 milliards par an ! Prévisions qui resteront très discutables, tant les facteurs à prendre en compte sont instables et variés. Mais le phénomène est déjà nettement observable : entre 1978 et 1997, les pertes économiques liées aux désastres climatiques s’élevaient à 895 milliards de dollars dans le monde, contre 2,25 trillions de dollars de 1998 à 2017, selon les Nations Unies. C’est une multiplication par 3 sur la période, pourtant relativement réduite. Heureusement (ou pas), on commence à s’en rendre compte maintenant que le contraste se ressent dans les régions les plus riches, en témoignent les incendies qui dévorent la Californie un peu plus chaque année.

Alors voilà. C’est un monde de lobbies dans lequel on se réveille tous les matins. Mais c’est

modèles comportementaux, elle fonctionne très bien dans la plupart de ses domaines d’application. Or, celle qui s’attache à protéger notre planète et les quelques centaines de milliards d’âmes qui s’épanouissent en son sein est aujourd’hui encore teintée d’hypocrisie. L’écoresponsabilisation de nos comportements est l’une des clés de voûte de l’échec ou non de notre civilisation. À nous aussi de ne pas faire preuve d’hypocrisie, de surveiller notre consommation, de boycotter les groupes industriels que l’on sait sans vergogne. Mais la pression que l’on réussira à porter sur les décideurs politiques l’est plus encore. Le simple fait d’être au courant de cette facette de la lutte climatique implique de grandes responsabilités pour chacun de nous. Et tout ça passe par l’éducation de nos proches, le soutien des cadors du contre-pouvoir, incarné par des formations comme Greenpeace, Oxfam, Extinction Rebellion... à notre capacité à se faire porte-voix pour une cause que l’on défend. On ne peut que se réjouir des progrès déjà visibles à l’échelle régionale, où les petites mesures écolos 昀氀eurissent un peu partout. Mais il ne faudra jamais oublier que l’ennemi climatique numéro 1 est incarné par lejeu de la 昀椀nance, les grands groupes et leur in昀氀uence en politique, ou tout simplement cette conception où s’enrichir prévaut sur tout le reste.

aussi un monde où notre voisin ne cherche pas à nous buter pour nous voler notre place de parking : il sait qu’il irait en prison pour ça. La législation reste le moyen le plus ef昀椀cace de faire imposer des

C’est aussi un monde dont les fondements s’attachent à creuser lesinégalitésoùl’onseréveilletous les matins. Les 1% les plus riches représentent 15% du budget carbone mondial sur les 25 dernières années, or ce sont les plus pauvres qui sont - de loin - les plus vulnérables face aux conséquences du changement climatique. Alors que l’on tente parfois derejeterlafautesurlespaysendéveloppement ou même la surpopulation en Afrique (!), la lutte sociale et climatique aura besoin d’un mouvement contestataire généralisé, pour espérer l’équité qu’elle mérite dans la construction d’un avenir un tant soit peu juste. Si cette mouvance semble prendre doucement forme ces dernières années, elle va devoir prendre davantage d’ampleur si elle veut espérer renverser ce modèle oligarchique, qui n’est décidément pas pensé pour arranger le plus grand nombre. Le combat se mène sur une in昀椀nité de fronts, dans une centaine de pays, et implique bien plus que les quelques centaines d’humains dont nous faisons partie. Chacun est libre de choisir s’il veut se montrer proactif ou non dans la construction d’un monde meilleur, tout comme chacun en pâtira, si nous échouons. Le plus important reste de pouvoir exercer ce choix en connaissance de cause, loin de toute forme de manipulation. De ne pas ouvrir les yeux trop tard, de ne pas se dire «si j’avais sur plus tôt»

13
« Non. L’État français et la plupart de ses homonymes ne font pas tout pour notre avenir, ils font ce qu’il faut pour que l’on pense que c’est le cas. »
Texte par Romain Bouvier Illustration et graphisme par Mathilde Petit
ballet-de-lorraine.eu t. 03 83 85 69 08 N° licences entrepreneur du spectacle : 1-1057128 / 2-1057129 / 3-1057130 Graphisme © Jean-Claude Chianale / Photo © Emilie Salquèbre Saison 2021 | 2022 Découvrez nos formules et nos tarifs ! Petter Jacobsson et omas Caley | Trisha Brown | Tatiana Julien Latifa Laâbissi | Dominique Brun | Volmir Cordeiro PRÉSENTATION DE SAISON LE 9 SEPTEMBRE 2021 À 19H ! 14

Aline Rousseaux, Lapis Rivoli

15

C’est la bohème, version 2021, en chic et structurée. Une jachère qui 昀氀eurit de talents, au cœur de Paris, dans un immeuble devenu institution. Le 59 Rivoli, un ancien squat qui aujourd’hui accueille des générations d’artistes depuis le début du siècle et qui se démarque encore comme l’un des lieux les plus inspirants de la capitale. Plongée dans ces ateliers collectifs avec Aline Rousseaux.

Au troisième étage de l’immeuble, dans une petite pièce faisant of昀椀ce de couloir, Aline Rousseaux

peint, entourée de ses crayons et de ses toiles encore humides. Les fenêtres grandes ouvertes. Au loin de la musique. C’est le printemps.

À 21 ans, Aline est peintre et artiste plasticienne en résidence au 59 Rivoli. Un lieu que les artistes intègrent généralement plus tard dans une vie, lorsque leur travail a fait ses preuves. Mais Aline a la passion, depuis son enfance dans un petit village des Pyrénées, rythmée par un vide qu’elle s’efforce de combler avec de la musique et du dessin.

“J’ai commencé à peindre par ennui, et je n’ai jamais arrêté.”

Ses œuvres sont le re昀氀et de son corps dans le miroir. Silhouette 昀椀ne. Carrure anguleuse. Pudeur de jeunesse. Une image qu’elle déforme d’années en années pour créer des personnages toujours plus abstraits.

À 15 ans, Aline vend sa première toile et expose pour la première fois. Pour elle, il est dif昀椀cile d’imaginer l’art, source de plaisir et d’expression, comme quelque chose d’aussi élitiste.

“Ma mère est vietnamienne. Depuis toujours, elle a cette grande pudeur par rapport à l’art, comme beaucoup de personnes issues de l’immigration ou d’environnements plus populaires. Elle se dit que les musées et les expositions ne sont pas pour elle, qu’elle n’a pas les clés pour comprendre cet art, que certains rendent trop sérieux. Et je veux pouvoir leur montrer que l’art est accessible à tous.”

Un jour dans Paris, Aline découvre le 59 Rivoli, un lieu où l’art est libre d’être ce qu’il veut. C’est en février 2021 qu’elle pose ses valises et ses toiles au pied de l’immeuble.

16
“Je peins car je ne veux pas faire de ma vie quelque chose de sérieux.”

Ici, les artistes exercent dans leur atelier, à la vue du public qui vit chaque mouvement de pinceau comme un spectacle. Et cette manière de briser le mur de l’art élitiste - habituellement exposé dans un musée avec un petit encadré d’explications - a été plutôt brutal pour Aline. Son vécu et ses émotions se sont retrouvés mis à nu devant de parfaits inconnus.

“C’est perturbant quand un public rentre dans cette intimité, cet espace que je me suis appropriée. Il pense me connaître, savoir qui je suis, simplement à travers mes toiles.”

Aline s’inspire du Mythe d’Orphée, qu’elle étudie au lycée. Tout de suite, elle est émue par l’histoire

de ce musicien et poète qui par désespoir, après avoir perdu son épouse Eurydice, descend en Enfer pour la récupérer. Confrontée au chagrin du personnage, Aline choisit de raconter son odyssée.

“La première chose que je mets dans mes œuvres, c’est une émotion.”

“Ce sont des fois des rêves, des envies. Avant tout, je peins une idée. Mes personnages ne sont pas souvent heureux, alors le public se montre très empathique face à mes tableaux.”

Chaque toile nécessite des jours, des semaines voire des mois entiers de travail : Aline a cette patience de la perfection.

Les souvenirs de sa vie sont basés sur son art : l’excitation du commencement d’une toile, la satisfaction de l’achèvement et tous ces instants entre les deux, qui ont fait évoluer l’œuvre.

De quelle couleur Aline Rousseaux continuera-t-elle de peindre ses rêves ? Les prochains ont aussi le goût des aventures collectives, puisqu’elle imagine ouvrir une résidence avec des amis dans le Sud de la France : une grange retapée qui accueillera toutes sortes d’art et une grande cuisine. La preuve que les belles initiatives en engendrent d’autres. Et que le 59 Rivoli continue d’inspirer.

17
“La peinture, c’est marrant. C’est une temporalité, un amusement. Elle est faite pour se faire plaisir et toucher le cœur des gens.”
Aline Rousseaux @aline_rousseaux Texte par Pauline Gauer Photographie et graphisme par Pauline Gauer @paulinegauer

Micropolis 17-19 septembre

De nouvelles énergies 昀氀ottent sur la maison Manufacture. Les représentations passent à 5 euros pour les étudiant.es et les mobilités sont au centre des interrogations.

Entre le 17 et le 19 septembre, on verra ces évolutions, avec Micropolis. Des spectacles qui voyagent légers. Des formes adaptables à des petits lieux, des embarcations prêtes à aller plus loin par les embouchures, remonter les 昀氀euves, et mouiller plus prêt des publics.

Sur le site de La Manufacture, une douzaine de spectacles itinérants seront présentés au public. L’occasion de présenter la nouvelle ligne d’itinérance de la maison, qui souhaite aller à la rencontre de tous les publics et les intégrer dans ses démarches.

Un week-end marqué par trois temps d’échanges autour de l’itinérance, en plus des spectacles présentés. MarieAnge Rauch, Guillaume Cayet et Julia Vidit, qui vient de prendre la direction de La Manufacture, questionneront la décentralisation, l’itinérance dans la création et dans les territoires.

Du vendredi au dimanche, du matin au soir, des spectacles pour tous les regards. Des formes passagères, mobiles, souples, prêtes à former des carrefours pour créer de nouveaux itinéraires entre le public et la scène. Un week-end pour fabriquer de la pensée collective, dans l’élan de la rentrée. Avec les nouvelles énergies.

JUILLET – DÉCEMBRE 2021

10 – 23 juillet création itinérante

Marilyn Mattei / Julia Vidit

17 – 19 septembre temps fort

Micro : petit, court / polis : cité

5 – 9 octobre

Élise Chatauret et Thomas

Pondevie / Cie Babel

18 – 22 octobre spectacle itinérant

Élise Chatauret et Thomas

Pondevie  / Cie Babel

9 – 13 novembre création

Rébecca Chaillon

Cie Dans le ventre

18 – 20 novembre

Tatiana Frolova

Théâtre KnAM (Russie)

19 novembre

Maud Galet Lalande

Cie Les heures Paniques

26 – 27 novembre en famille

Alice Laloy

Cie S’Appelle Reviens

30 nov. – 4 décembre en famille

Baptiste Morizot / Pauline Ringeade / Cie L’IMaGiNaRiuM

15 – 18 décembre création

Edmond Rostand / Maryse

Estier / Cie Jordils

Toutes les informations sont sur le site du théâtre de La Manufacture et les places sont disponibles à l’achat.

JANVIER – JUIN 2022

11 – 15 janvier

Nicolas Doutey / Bérangère Vantusso / Cie trois-6ix-trente & Cie de l’Oiseau Mouche En coréalisation avec CCAM de Vandœuvre-lès-Nancy

25 – 29 janvier spectacle itinérant

Catherine Verlaguet / Olivier Letellier / Théâtre du Phare

2 – 6 février en famille

Sylvain Levey, Magali Mougel et Catherine Verlaguet / Olivier Letellier / Théâtre du Phare

22 – 26 février

Dieudonné Niangouna Cie Les bruits de la rue

1er – 6 mars création

Luigi Pirandello et Guillaume Cayet / Julia Vidit

22 – 26 mars

Charlotte Lagrange Cie La Chair du monde

13 – 16 avril en famille

Romain Bermond et Jean-Baptiste Maillet / Pef Cie Stereoptik

27 – 29 avril

Gluck / Jeanne Desoubeaux  Cie Maurice et les autres En coréalisation avec l’Opéra national de Lorraine

3 – 7 mai

Sophocle / Gwénaël Morin Cie Théâtre Permanent

13 – 15 mai création partagée

Élise Chatauret et Thomas Pondevie / Cie Babel

17 – 19 mai

Miet Warlop (Belgique)

18
03 83 37 42 42 theatre-manufacture.fr Direction Julia Vidit
Direction Julia Vidit

au Jardin Botanique de Nancy 24 heures

Immersion dans l’une des dernières zones de nature vierge du monde. Et ceci sur une journée complète, car il faut au moins 24H pour voir tous les détails d’un lieu.

Connaissez vous le jardin botanique Jean-Marie Pelt? Voyageons, pas si loin, pour (re)découvrir ce magni昀椀que endroit perché sur une colline du Grand Nancy.

7h-10h : Petit déjeuner sous un arbre d’Amérique du Nord

Ici, on est dans l’arboretum nord-américain, en haut du jardin, comme en haut des Rocheuses. Votre rude montée vous a légèrement épuisés, il est temps de poser ses fesses et de pro昀椀ter de l’air ambiant. Et la journée se doit de commencer par un petit déjeuner, gourmet ou sorti du short selon vos désirs. En昀椀n, il est logiquement interdit de piqueniquer dans le parc donc contentez-vous de votre short ou de votre imagination. Vous êtes entourés d’arbres de forêts étasuniennes et canadiennes, c’est le moment de voyager avec votre esprit pour préparer au mieux votre journée.

10h-12h : Grande discussion dans le jardin des roses

On redescend de ce voyage dans l’âme et dans le corps pour se diriger vers le jardin des roses. Un endroit qu’on a envie d’imaginer fantaisiste mais qui existe bel et bien et qui vous fera découvrir l’histoire de la rose, 昀氀eur la plus iconique. On y apprécie les occasions d’être assis dans un cadre qui inspire l’envie d’une grande discussion. Des grandes discussions qui changent une vie à celles qui vous apprendront si demain c’est ok pour faire une course contre le canal sans être mouillé par les nuages. Sentez les roses qui vous entourent et qui, si vous êtes chanceux, entoureront peut-être votre cœur.

12h-16h : Salir ses chaussures au vallon des rhododendrons

J’appelle pas particulièrement à la saleté mais ici, s’il a plu, ce sera l’occasion de revenir avec une petite tache de boue sur votre chausse pied. Parcourez chemins de traverse au contact des espèces végétales qui savent mieux dépayser que parler. Les rhododendrons auraient plongé dans la folie des milliers d’humains de l’Antiquité avec le miel venant de leurs 昀氀eurs, c’est Pline l’Ancien qui le dit. Vivez l’expérience comme une folie passagère ou rien ne compte plus que la compréhension de l’espèce en face de vous. Cela vous autorisera à ramener votre petite tache de boue.

20

16h-18h : Méditation au Caucase

Quand je suis arrivé devant la vue de cet endroit, je me suis dit : méditation. Quoi de mieux qu’un arbre du Caucase pour vous accompagner dans ce moment de calme. Méditer, c’est une activité qu’il faut essayer au moins une fois dans sa vie, tout en sachant qu’elle peut devenir votre quotidien. Si vous y êtes habitué, j’ai trouvé votre nouveau spot préférentiel, sinon ce sera l’occasion de prendre des respirations qui augmenteront la vitesse du vent, ou juste de consommer un livre qui fait du bien.

18h-21h : Admirer la vue du théâtre de verdure

Vous êtes arrivés aux côtés de la chapelle SainteValérie,postéesursafalaiserocheuse où des 昀氀eurs des montagnes bercent votre nez. Après leur avoir accordé le temps qu’elles méritent, vos yeux se posent sur l’horizon. Au premier plan, un théâtre de verdure et ses constructions en bois de tout type. Au loin, la ville qui sent qu’elle vous a perdus après votre découverte d’un amour pour les végétaux de toute espèce. Revenez-y ou non mais faites de cette vue un souvenir marquant pour vos émotions de tout temps.

21h-7h : Nuit bien méritée à la forêt de bambous

Le petit déjeuner est le repas le plus important de la journée mais le moment qui lui donnera sa saveur c’est sa 昀椀n. Mettre le couvercle sur une belle journée, ça se prépare 昀椀nement. Si mes conseils vous conviennent, je vous propose la forêt de bambous. C’est un environnement comme aucun autre, où les feuilles vous disent : “hum j’apprécie ta présence”. Un espace de bienveillance où vos nuits seront protégées des cauchemars. Comme on ne peut bien sûr pas dormir au jardin botanique, il me

Le Jardin Botanique Jean-Marie Pelt se trouve à la frontière entre Vandœuvre et Villers-les-Nancy, au 100 rue du JardinBotanique (bien trouvé). Prenez le tram (gratuit le week-end) et descendez à Le Reclus ou venez avec vos pieds.

Il est ouvert toute l’année, et même de 9h30 à 18h jusqu’au 31 octobre. Vous pourrez aussi vous perdre dans les serres tropicales ou entendre le concert des grenouilles près du petit lac. Foncez-y (en昀椀n, à votre rythme), le jardin va bientôt muer de l’été à l’automne.

Texte par Josh Photos par Diego Zébina Illustration et graphisme par Mathilde Petit
22

Première Fois

L’orgasme

« Brûler d’ardeur », voilà comment on dé昀椀nissait le terme « orgasmós », connu aujourd’hui sous le nom d’orgasme. Il est celui qui te donne l’ultime vibration, l’ultime frisson, c’est le point culminant du plaisir lors d’un rapport sexuel ! Petite exploration.

Il résulte d’une sécrétion de différentes hormones. Les endorphines, qui vont te détendre comme après une bonne séance de sport. La sérotonine, connue sous le joli nom de l’hormone du bonheur. L’ocytocine, l’hormone de l’attachement, celle que tu ressens après une séance câlins devant Harry Potter. Et en昀椀n, la dopamine, qui donne une sensation de bien être profond quand elle agit. L’orgasme, c’est la sensation particulière qui apparaît au moment où ton corps libère une quantité importante de ces hormones.

La dé昀椀nition en elle-même de l’orgasme varie d’une école de pensée à l’autre, et ça, c’est dû au fait qu’il ne soit pas vécu de la même manière en fonction de la personne, du type de rapport, du moment du rapport et bien d’autres facteurs. Certains préfèrent les éclairs au chocolat, d’autres préfèrent ceux à la vanille, et il arrive que l’on n’aime pas du tout les éclairs… c’est la même chose en matière de sexe !

Pour certaines personnes, il arrive assez rapidement. Pour d’autres, il peut se faire assez rare et dif昀椀cile à atteindre. Mais pas de panique ! Nous avons tous·tes un corps et des envies différentes. Avoir du mal à atteindre l’orgasme ne veut pas forcément dire que tu as un problème ! Aussi, il faut savoir qu’un orgasme n’est pas systématiquement accompagné d’une éjaculation.

Il existe plusieurs types d’orgasmes : le pénien, le clitoridien, le prostatique et bien d’autres ! Nous avons toutes et tous des zones érogènes différentes. Ton pénis, ton clitoris, tes fesses, tes mains, tes lèvres, ton anus, tes tétons, tes pieds, et environ mille autres zones... il ne faut pas avoir peur de partir à la découverte de ton corps, seul.e, avec un ou plusieurs partenaires, ou même avec des jouets ! Le plus important, c’est de toujours faire des choses dont tu as envie tout en respectant ton.ta ou tes partenaires !

En昀椀n, après l’orgasme, tu peux avoir envie de dormir, de vouloir être un peu seul.e – on appelle cela la “période réfractaire” -, d’avoir envie de câlins ou encore d’être relativement sensible !

L’orgasme est ce qui unit le temps d’un instant ton corps, ton cœur, ton cerveau et ton sexe de par les hormones, les câlins, et les différentes stimulations que tu lui apporteras ! Alors si tu le désires, découvre toi et fonce vers cette vague de plaisir !

23
Texte par Marie Paquer - Cul Pidon Illustration par Anaïs Tazibt

Texte par Arthur Guillaumot

JUMELARGE

Nancy a 11 amies. C’est moins que vous sur Facebook ? D’accord. Mais est-ce que vous êtes jumelé avec 10 villes et en partenariat avec une autre ? Bon. C’est le cas de Nancy, qui tchatche avec 11 villes, venues de 10 pays. On fait le tour, façon ouverture de cartes Pokémon. Vous allez voir, il y a du lourd. Et en plus, c’est l’occasion de comprendre ce que c’est, un jumelage.

Parfois, ça a l’air d’une blague, comme quand les maires de deux villages s’entendent pour jumeler Carlat, en France, et Bruni en Italie. Deux communes d’un même pays peuvent même se jumeler. Depuis le 1er avril 1979, Poissons en Haute-Marne et Avril, en Meurthe-et-Moselle, font durer le délire.

Mais c’est une affaire sérieuse. Juste après la Seconde Guerre Mondiale, les jumelages sont devenus une façon

d’accélérer la réconciliation. Aujourd’hui encore, un tiers des communes jumelées avec la France sont allemandes. C’est à la commune de décider combien de jumelages elle souhaite avoir. La commune de Cissé dans la Vienne a 28 jumelages. Un dans chaque pays membre de l’UE. C’est le record. Imaginez la taille du

panneau à l’entrée de la ville.

Entre grandes villes, les jumelages sont moins des blagues, que des stratégies d’échanges universitaires, culturels, économiques et sociaux. Nancy, qui est une ville étudiante, s’est attachée à développer des partenariats avec des villes comme Lublin, en Pologne, qui compte 365 000 habitants, dont 100 000

étudiant.es. Newcastle, Padoue, Kunming, ou Karlsruhe en

Allemagne, et Liège en Belgique sont aussi des villes universitaires, qui garantissent à Nancy une coopération de choix. Kanazawa au Japon, Kiryat Shmona en Israël, Krasnodar en Russie, Cincinnati aux Etats-Unis complètent la liste avec leurs pro昀椀ls culturels ou touristiques. Les derniers jumelages en date, Kunming (Chine) et Krasnodar (Russie) datent de 2017, la même année que l’accord de partenariat avec Shangrao en Chine également. Pour les premières copines que Nancy a eu, il faut retourner en 1954-55, avec Liège, Newcastle et Karlsruhe.

jumelées à Nancy.

Une chose est sûre, les jumelages d’une ville racontent quelque chose de son identité. Alors, on se pose à côté du panneau ville 昀氀eurie pour ouvrir un peu notre paquet de cartes de villes 24

VILLE DE PADOUE

CINCINNATI

JUMELAGE NANCY . .

Suddansl’Ohio,aubord du euve Villeuniversitaire,avec conservatoiremusiqueetdance

Suddansl’Ohio,aubord du euve Villeuniversitaire,avec conservatoiremusiqueetdance

. . . .

200 000 habitants

40km de Venise

JUMELAGE NANCY . . . .

23e agglomérationdesÉtats-Unis Centrevilleancien

23e agglomérationdesÉtats-Unis

Centrevilleancien

273 000 habitants 300km au nord de Londres, côte Est

Fleuve:Tyne (6pontsletraversent)

Très festif: ville universitaire et bon marché

Ville verte .

JUMELAGE

.

Jardinbotaniqueleplusancien d’Europe Unedesplusvieillesuniversités d’Europe(Galiléeyaenseigné)

7 millions d’habitants

Entourée par les montagnes

Ville universitaire et capitale de la province Yunnan

Suddansl’Ohio,aubord du euve

Suddansl’Ohio,aubord du euve

JUMELAGE

Villeuniversitaire,avec conservatoiremusiqueetdance

Villeuniversitaire,avec conservatoiremusiqueetdance

23e agglomérationdesÉtats-Unis

23e agglomérationdesÉtats-Unis

JUMELAGE NANCY . . . .

JUMELAGE NANCY . . . .

Centrevilleancien

Centrevilleancien

NANCY . . KUNMING . . G r a p h ismeparValentine Poulet s

25
JUMELAGE NANCY
Villedepèlerinage, aveclachapelleScrovegi NANCY
VILLE DE NEWCASTLE
. . . .
. .
Ville du printemps éternel

Laura Cahen

LA POÉSIE MÉTICULEUSE D’UNE MÉLANCOLIE DES ÉCLAIRCIES. C’EST LE PROGRAMME DU DEUXIÈME ALBUM DE LAURA CAHEN, UNE FILLE, OÙ RIEN NE SEMBLE FIGÉ, MAIS OÙ TOUT DRAGUE L’ÉTERNITÉ.

Très tôt, Alain Bashung chante “Je suis né tout seul près de la frontière”. Est-ce que pour toi aussi c’est déterminant, l’endroit d’où on vient?

Nancy, c’est important dans ma personnalité. Je suis arrivée à Paris il y a deux ans. J’ai vécu le reste de ma vie à Nancy, où j’ai toutes mes attaches, mes amis, ma famille. J’aime ce côté plus resserré, plus calme et plus aéré de la ville qu’à Paris.

Tu penses qu’il y a une géographie dans tes chansons? Quelque chose d’intime et profond.

Je suis in昀氀uencée par les origines de mes parents. Mon premier album s’appelle Nord parce que ma mère est née à Alger, mes ancêtres viennent d'Espagne et ont traversé la Méditerranée pour aller au Maroc et en Algérie, avant de la traverser à nouveau pour venir en France. Ma mère a rencontré mon père dans les Vosges, et ils se sont installés à Nancy. C’est un chemin du Sud vers le Nord.

Dans tes chansons, la météo, la nature sont des incontournables. Qu’est-ce que ça veut dire à ton avis?

C ’est vrai que je parle des éléments, de la nature, de la météo. C’est mon côté romantique. Au musée des Beaux-Arts de Nancy, il y a des tableaux d’un peintre qui s’appelle Emile Friant et qui vient de Nancy. On dirait de la photo. L’un de ses tableaux s’appelle La Toussaint

. C’est comme une procession de gens qui vont à un enterrement, les visages sont d’un réalisme frappant. Mais celui que je préfère est dans le 昀椀lm Ilyalongtempsquejet’aime, qui a été tourné à Nancy. Dans le 昀椀lm, ils vont au musée des Beaux-Arts, et il y a ce

tableau, avec une 昀椀lle aux cheveux courts, un petit chapeau. Je trouve ce tableau incroyablement poétique et romantique. Ça m'inspire. Je pense qu’il y a un terreau commun des gens qui viennent de l’Est, dans l’imagerie.

Ça passe aussi par l’idée de ne pas 昀椀xer les choses? Je pense au titre de cet album, Une fille, mais aussi justement à la dimension météorologique de tes textes, 昀氀ottants.

Je suis d’accord, c’est intéressant ce que tu dis. J’essaie, quand je crée des chansons, de me mettre plutôt dans la peau d’une cheffe-opératrice que d’une scénariste. Que l’histoire soit fabriquée avec un début et une 昀椀n, c’est secondaire. Je m'intéresse plutôt au cadre, beau ou pas. Je tiens à ce que les gens aient une image dans la rétine. Même avec la musique, je veux qu’en écoutant, on accède à l’image.

C’est important la liberté dans ta démarche?

J’aime l’idée que tout le monde peut se faire son film. C’est aussi ce que j’aime dans les chansons d’Alain Bashung ou Bertrand Belin. Il y a un côté resserré que j’aime, avec peu d’indications, et qui évoque très vite des images, d’où qu’on vienne. On peut se reconnaître sans venir du même endroit. Mais bon, il faudrait que j'écrive une chanson qui s’appelle Nancy. D’ailleurs j’essaie depuis quelques années.

Tu commencerais par quoi?

I l y a tout l’héritage Art-Déco et Art-Nouveau qui est magni昀椀que. Et puis moi j’adore mon petit Parc Sainte Marie. J’adore ce quartier. Je

26 Interview

crois que je rappelerai aussi que souvent, il fait beau à Nancy.

Qu’est-ce que tu faisais pour la première fois sur Une 昀椀lle?

C’est la première fois que je parle de moi comme ça, aussi directement. Même s’il y a des détours, des mélodies et des images poétiques pour masquer encore le tout, parce que je suis quelqu’un de pudique. Mais c’est la première fois que je parle de manière assumée de mes amours, de mon homosexualité. Avant, j’usais de détours, de 昀椀ltres. Je ne crois pas avoir utilisé le pronom “ elle ”, pour désigner l’amour avant ce disque. Je ne sais pas pourquoi je ne le faisais pas. Mais maintenant, c’est logique dans ma tête.

Tu fais de la musique pour qui?

Dans mon lit est une revendication. Je me suis demandé ce que je voulais dire à celle que j’étais quand j’avais 15 ans. Je voulais juste lui dire que ce n’est pas grave, que c’est sa vie, qu’il n’y a pas de problème. C’était le moment. Je n’ai plus de problème à marcher main dans la main avec ma petite amie dans la rue. Ce qui n’était pas le cas il y a quelques années.

J’espère que cette intimité peut avoir un écho chez quelques personnes… Quand j’avais 15 ans, ce genre de chanson n’existait pas. Il y avait

Mécano. Je ne me reconnaissais pas. Ou Tatoo

mais c’était faux.

Je reçois sur les réseaux des messages de gens qui disent que ça ne sert à rien d’en parler. Genre “Cette chanson aurait été courageuse dans les années 70, aujourd'hui on s’en fout.”

Un coming-out, c’est toujours un passage compliqué.

À quel moment tu as compris que tu commençais cet album?

La continuité logique. Je n’ai pas arrêté d'écrire des chansons pendant tout le temps où j’ai tourné avec le premier album. Même avant qu’il sorte, j’avais déjà commencé à écrire le second. Mais sans jamais penser à ce que ça allait devenir. À ce que serait le tout. J’ai écrit une trentaine

de chansons comme ça. Et puis j’ai rencontré Dan Levy, avec qui on a réalisé ce disque. On a choisi les chansons. Ça s’est dessiné petit à petit, sans mouvement brusque. La force initiale, c’est les choses de la vie. Des deuils, une rupture et une rencontre amoureuse.

Qu’est-ce que tu as découvert sur toi, avec ce deuxième album?

Sur le premier album, j’explorais le passé, sur celui-là, il était plutôt question du présent. J’avais envie de prendre ma place. Dans l’album précédent, il y a beaucoup d’effets sur la voix, qui paraissait lointaine. C’était un parti pris, qui allait avec l’image de l’époque. Mais là, il fallait que tombent les masques. J’avais envie de m’af昀椀rmer.

Comment tu travailles, tu fais con昀椀ance aux fulgurances ou alors tu reviens beaucoup sur ce que tu fais?

Pour les textes, je fais confiance aux fulgurances. Malheureusement ça n'arrive pas tous les jours. Parfois il faut passer plus de temps. Des fois, on a un bon couplet qui vient et puis plus rien. Et un couplet ne suf昀椀t pas… Ça peut faire une reel sur Instagram. (rires)

Le premier album a été très spontané, on a enregistré pendant 3 semaines max. Pour celui-ci c’était différent. Dan a besoin de faire régulièrement des choses différentes. Quand on passe des journées en studio, c’est très intense et spontané, on sort beaucoup de choses. Il faut accepter aussi que des choses passent à la trappe. Parfois aussi on met des chansons de côté et ça devient celles qu’on aime le plus. Là c’était le cas pour

Lajetée et

Nuit forêt. Donc on a travaillé sur 2 ans, à mesure de quelques jours par ci quelques jours par là. Ça m’a permis d’avoir beaucoup plus de recul que sur le premier.

Qu’est-ce que ça t’évoque la première pluie?

Ça m’évoque la renaissance. Je vois du bonheur. En fait, j'imagine des terrains arides, qui ont manqué d’eau pendant des années, et qui renaissent grâce à la première pluie.

27

Une 昀椀lle, le deuxième album de Laura Cahen est sorti le 7 mai 2021, chez PIAS

Laura Cahen sera en tournée à l’automne. Le 23/11/2021 à la Maroquinerie et le 10/12/2021 à L’Autre Canal

Laura Cahen

28
Interview par Arthur Guillaumot Première photo par Anaïs Tazibt Deuxième photo par Arthur Guillaumot Graphisme par Valentine Poulet

2.

CONTOURS 1. Camion
Poubelle
À L’INTÉRIEUR
Sous les
3.Les fleurs
1.
arbres 2.Dehors
1.Revenir 2.Rester
Le temps
3.La fête ICI
3.
AUTOUR 1.Grâce
Edouard dans le noir
2.Le elagecarr 3.
ARTHUR GUIOMO PREMIÈRE PLUIE RECUEIL DE NOUVELLES Date de précommande: 15 octobre NOUVEAU LIVRE
de sortie: 17 novembre Visuel : Arthur Guiomo / Conception graphique : Valentine Poulet
Les solitudes
arthur.guiomo.bigcartel.com Date
30

Grâce Nkolo, Veni Vidi Vitiligo

Pendant le premier con昀椀nement, les français inquiets mesuraient le temps qui passe sur la barbe blanchissante de leur Premier Ministre Edouard Philippe, et des millions de personnes découvraient le vitiligo. Focus et photos d’une maladie parfois méconnue, souvent sujette aux jugements, avec Grâce Nkolo.

Le

vitiligo

est une dépigmentation de la peau, caractérisée par l’apparition de taches blanches pouvant s’étendre sur tout le corps. Une maladie ni contagieuse, ni douloureuse mais dont les conséquences sont souvent minimisées : le vitiligo peut entraîner une détresse psychologique importante chez les personnes atteintes.

Grâce Nkolo née en 1998 au Gabon, dans la ville d’Owendo. À ses 2 ans, ses parents lui détectent une tache blanche sur sa côte qui ne cesse de s’étendre. Autour de cette famille, les gens parlent de sorcellerie ou de malformation. Des rumeurs qui les poussent à se rendre en France 5 ans plus tard pour obtenir un réel diagnostic. Nous sommes en 2005 et la maladie du vitiligo est encore inconnue du grand public.

À son retour au Gabon, Grâce se voit prescrire des pommades qu’elle étale sur sa peau avant de s’exposer pendant des heures sous un soleil de plomb. La tache blanche s’étend maintenant sur tout son 昀氀anc et son bras. Rien de douloureux mais cela n’est pas esthétique et ne cesse de progresser.

Ne voyant aucune amélioration, sa mère se tourne vers la médecine traditionnelle et la voyance. Pour Grâce, qui vient d’avoir 10 ans, c’est le début de longues années d’enfer : chacune des théories est plus déroutante que les précédentes.

Dans le ventre de ta mère, tu as dû percer la poche des eaux et le contact avec l’extérieur t’a brûlé la peau.

Ton père a sûrement trompé ta mère, et un mauvais vent envoyé par son amante t’a brûlée lorsqu’il t’a pris dans ses bras.

Ta mère buvait des boissons trop chaudes quand elle était enceinte.

31
Articles et photos : Pauline Gauer

Tous les jours, sous la prescription d’un médium, elle frotte sa tache avec des pièces de 10 francs CFA, qu’elle doit ensuite jeter à la poubelle sans se retourner. La piste de la sorcellerie continue d’être étudiée et Grâce ne cesse d’être pointée du doigt.

“J’ai vécu l’enfer toute mon enfance.”

“Ces expérimentations m’ont menée à boire mes urines chaque jour à 5 heures du matin. Quelque temps après, ma mère me voyait à bout, malheureuse et désespérée. Je lui ai dit que je n’arrivais plus à boire, et elle a décidé d’abandonner ces recherches qui me faisaient souffrir.”

À l’école, Grâce subit le regard des ses camarades. Toujours en pull à manches longues pour cacher son bras, elle est à l’écart et considérée comme un monstre. Se voyant exclue et différente des autres enfants, elle se replie sur elle-même, avec la solitude pour seule amie.

“Alors j’ai tenté de m’injecter des produits, de mettre du charbon et même de me décaper la peau. J’ai fini par prendre en cachette les crèmes dépigmentaires de ma sœur, interdites dans mon pays et par mes parents, mais cela n’a pas fonctionné.”

En 2017, Grâce et sa famille emmenagent en France, à Angers. Cette même année, la mannequin atteinte de vitiligo Winnie Harlow est sur tous les tapis rouge, dévoilant la maladie au grand jour. Grâce reconnaît les symptômes et libérée, elle commence à assumer pleinement son vitiligo, dans un pays où le regard des gens est moins insistant face aux différences.

“Quand j’en ai connu plus sur la maladie, j’ai appris à vivre avec. Cela m’a donné confiance en moi. Je me suis dit que j’étais différente, spéciale et qu’il n’y en avait pas deux comme moi.”

“Quand je me voyais dans un miroir, je me demandais pourquoi j’avais deux couleurs.
Je ne pouvais pas regarder mon corps.”

Lorsqu’elle s’installe à Lyon 2 ans plus tard, Grâce se lance professionnellement dans le maquillage en parallèle de ses études en communication. Elle travaille sur des sets pour des shootings a昀椀n de mettre les modèles en valeur. Un jour, une photographe remarque son vitiligo et lui propose une séance photo : c’est la première fois que l’on ne voit pas la tache de Grâce comme quelque chose de repoussant.

S’enchaînent alors pour elle des dizaines de séances photos qu’elle partage sur ses réseaux sociaux, un espace protégé où elle échange avec des personnes qui la complimentent ou s’interrogent sur sa maladie.

“Les séances photo ont été comme une thérapie vis à vis de mon surpoids, de ma couleur de peau et surtout de mon vitiligo. Je me suis dit que si les gens aimaient, c’est que finalement je n’étais pas un extraterrestre mais un être humain, comme tout le monde. Et que c’est peut-être cette différence qui allait m’emmener loin.”

Aujourd’hui, à 23 ans, Grâce s’assume pleinement. Cette maladie, qui l’a privée d’une enfance heureuse, lui a permis de devenir forte, ouverte et tolérante.

“Je suis devenue l’amie que j’aurais aimé avoir quand j’ai traversé tout cela.”

Professionnellement, elle s’est orientée dans la vente, pour laquelle son expérience quant au vitiligo l’a rendue compréhensive et coopérative.

“Je peux enfin dire que mon vitiligo fait partie de moi. Si on me l’enlève, je ne serai plus moimême. Grâce à cette maladie, j’ai su bien m’entourer et apprendre à être une personne sans jugements, je sais ce que ça fait d’être jugée.”

Le parcours de Grâce est celui d’une acceptation, empreinte de son propre regard et de celui des autres sur son corps. Ces derniers temps à l’écran, sur Instagram et dans les magazines sont montrées des silhouettes différentes, qui reçoivent en昀椀n la place qui leur est due. C’est en prouvant et témoignant de l’effacement des normes établies que l’on crée des espaces d’acceptation. Le changement arrive.

33
“Le combat, il n’était plus avec les autres, il était entre moi et moi-même.”

EN FINIR AVEC LES VOITURES EN VILLE

Vous vous souvenez du premier con昀椀nement ? On en garde un souvenir de calme dans les villes, un break salvateur avec le bruit des moteurs. Mais le réveil, lui, est d’autant plus violent. Peut-on encore supporter ces pollutions mêlées, après l’accalmie ? Posons nous pour ré昀氀échir à la 昀椀n des voitures en ville.

au réchauffement climatique et à la baisse de la qualité de l’air, qui tue 40 000 personnes par an dans notre pays selon Santé Publique France.

Un ensemble délimité de constructions qui doit rassembler des humains, c’est ça une ville. Mais elle a bien du mal à remplir son rôle, la ville. Une des causes principales : nos moyens de transport. Les voitures, surtout, ont pris le dessus dans le paysage urbain, grappillant la place des marcheurs. Logique vu notre évolution : nos villes sont grandes et il est devenu bien dif昀椀cile de vivre pleinement en se déplaçant à taille humaine, en traversant la rue quoi. Pourtant, je suis persuadé qu’il faut mettre 昀椀n à l’existence des voitures en ville.

Elles y sont devenues son antithèse. Là où les humains pourraient se retrouver, ils doivent se suivre ou se fuir avec leurs 4 roues. Les moteurs, eux, brûlent les villes, jusqu’à leurs cœurs. On est assaillis par les voitures, qui polluent de 3 manières différentes. Une pollution sonore d’abord, qui enferme chacun de nous dans son monde. Une pollution visuelle ensuite, qui masque chaque ville de son propre charme. Une pollution atmosphérique en昀椀n, due, à au moins 40%, aux émissions des voitures. Ces dernières participent activement

Il est donc temps de changer notre façon de voir la ville. De faire en sorte que nos rues deviennent des espaces d’expression pour les baskets, bottes, santiags, béquilles, fauteuils roulants, vélos, trottinettes, skates ou patins à roulettes. Que l’on puisse mieux se voir et échanger. Que l’on puisse se réapproprier les espaces de la ville, s’y rassembler et organiser des événements sans avoir à s’occuper du tra昀椀c routier. Pour créer cette vie dans nos villes et qu’elles retrouvent leur sens, bannissons les voitures de ces endroits.

Alors bien sûr, le changement ne devrait pas intervenir comme ça, d’un coup, pour encore plus saper le moral des humains les plus défavorisés, déjà pressés par le système actuel. Allons-y petit à petit, à commencer par des transports en commun gratuits, plus fréquents, desservant toute la ville, qui deviennent une alternative solide et ef昀椀cace. Créons de plus en plus de voies piétonnes / cyclables / tout ce qui n’a pas de moteur qui fume. Adaptons les espaces à ces façons de se transporter. La voiture, elle, serait reléguée à des parkings en périphérie, gratuits eux aussi. Si on relaye ces idées, c’est qu’elles sont brûlantes, elles gagnent du terrain mais doivent encore infuser. Ljubljana, la capitale de la Slovénie, a déjà fait ce choix, Amsterdam ou Oslo vont dans ce sens et ne sont pas seules. Nancy, avec ses mesures récentes, tend à améliorer sa copie mais il y a du retard sur ce sujet dans notre pays. Changeons notre façon de vivre la ville. Emboitons le pas, ou la roue de vélo.

32
Là où les humains pourraient se retrouver, ils doivent se suivre ou se fuir avec leurs 4 roues.
Texte par Josh Illustration et graphisme par Noélie Dessalle

Vivement l’été

Sur la rive ouest du plan d’eau de la Méchelle, pendant le Festival Bon Moment organisé par L’Autre Canal, les nancéiens ont cherché l’été, passé en coup de vent lors des rares heures de soleil de ce mois de juillet un peu triste.

35
Série photo
36
37
Photographie par Diego Zébina Graphisme par Mathilde Petit

Dessine moi un...

Thème : «Ta pluie»

Cette page, elle est à vous : Collez, dessinez, peignez, insérez une photo, écrivez quelques mots... En bref, créez !

Envoyez-nous vos créations, soit sur Instagram à @premierepluie ou partagez-les en story en nous identifiant, soit par mail à premierepluiecollectif@gmail.com

38

Les Affreuses Bestioles

Il y a tout un tas d’immondes bizarreries qui ont conduit Owen à en arriver là. Ce bougre de con était sur le point de voler une voiture, sans trop savoir pourquoi. D’abord, la vie toute entière a commencé à devenir bizarre. C’était au parc Trou昀椀on, où il avait l’habitude de manger ses casse-croûte le samedi midi. En fait, tout le monde y mangeait ses cassecroûte le samedi. Personne n’avait la tête à faire la cuisine, et l’usine de casse-croûte était juste à côté. Alors la plupart des gens qui usent les trottoirs de cette ville s’y retrouvaient pour la pause casse-croûte. Mais aussi pour se plaindre de la mairie qui n’y mettait pas assez de poubelles, quand venait le moment de jeter l’emballage du casse-croûte. Alors il fallait le jeter par terre, à côté des poubelles, et dire «c’est de la faute à la mairie», en posant les mains sur les hanches. Et c’est comme ça que la première bizarrerie est arrivée. Vous savez qui aime bien les poubelles qui dégueulent de restes de casse-croûte, au point qu’ils n’aient même pas à plonger dedans pour se remplir la panse ? Je vous le donne en mille. C’est les immondes rats des villes, avec leurs poils gras comme un petit dej en Louisiane.

Il y a toujours des rats des villes qui traînent dans les villes me direz-vous, mais ceux-là auraient mérité de se faire tracer par Interpol. Ils étaient tout ce qu’on souhaitait éviter de la dégénérescence du règne animal provoquée par une mauvaise gestion des emballages de casse-croûte. Personne ne sait vraiment comment tout a commencé, mais ces oiseaux de malheur ont 昀椀ni par devenir venimeux. Venimeux comme des serpents venimeux. Une morsure et hop, vous étiez sur le carreau. En temps normal, un rat qui vous veut du mal se contente de vous regarder méchamment de loin, ils savent qu’ils pourraient se faire ratatiner en quelques secondes s’ils se risquaient à vous croquer la cheville. Mais donnez à un rat des parcs le pouvoir de clouer un homme adulte au sol en moins de 2 minutes, et ça devient tout de suite une autre histoire. Ils ont commencé à faire la loi et à réclamer les casse-croûte à peine entamés de tous les pauvres gens qui n’avaient pas la tête à cuisiner, le samedi midi. Les morts se comptaient par centaines : si on essayait d’aspirer le poison par la morsure, on avait une chance sur deux d’y passer. En昀椀n c’est ce qu’on disait. Le premier qui a essayé de faire ça a survécu, et le deuxième est tombé raide, alors plus personne n’a pris le risque. Quoi qu’il en soit, la mairie a dû faire passer une loi obligeant tous les habitants à faire au moins 3 enfants pour la repeupler. On pouvait tout de même passer à côté, si on n’aimait pas trop les enfants et la bave qu’ils laissent couler un peu partout. Pour ça il fallait tuer une famille entière de rats devant au moins 100 témoins. Dire qu’on en est arrivé là juste parce qu’il n’y avait pas assez de poubelles au parc Trou昀椀on, on vit quand même une de ces époques.

Owen a assisté à tout ça de très près. C’est l’un des survivants du samedi midi et il habite juste à côté du parc, avec sa mère et ses lubies un peu bizarres elles-aussi. Il surveillait beaucoup. Il regarde souvent par la fenêtre, c’est comme ça. D’ailleurs, il n’habite plus vraiment ici maintenant. Il s’est fait virer de la baraque à cause d’une sacrée histoire à dormir dehors. Il y avait un canapé réservé aux invités chez lui, et si on avait le malheur de s’asseoir dessus alors qu’on en était pas un, on se prenait une sacrée souf昀氀ante. Owen avait dû se faire attraper peut-être 3 fois, à poser son cul sur le canapé interdit, et ça a suf昀椀 pour qu’il se fasse mettre à la porte. Les gens prennent les invités trop au sérieux. La plupart de ses amis traînaient au parc en bas de chez lui avant que les rats de là bas perdent les pédales. Mais maintenant, il n’y avait plus personne.

40
Illustration par Camille Scali Graphisme par Romain Bouvier

Il a décidé de prendre le bus pour se faire emmener ailleurs, et pourquoi pas retrouver les déserteurs du parc qui a fait les choux gras de la presse. Là dedans il y avait un mec qui passait son temps à déchirer une feuille en petits morceaux, en regardant dans le vide. Quand il n’avait plus que des petits morceaux dans les mains, il continuait à les déchirer, comme s’ il voulait les faire disparaître. Peut être qu’il n’avait encore jamais entendu parler du feu, et de tout ce qu’on pouvait faire au papier avec. Ou peut-être qu’il était juste un peu zinzin. Quoi qu’il en soit, c’était assez insupportable. Sans compter que par ce froid de canard, il y avait une fenêtre qui ne fermait plus dans ce bus mal entretenu par la mairie. Tout le monde rentrait dedans et disait : «

c’est la faute à la mairie». Alors chacun son tour, on tenait la fenêtre mal entretenue pour éviter d’avoir trop froid, et quand venait pour celui qui s’y collait le moment de descendre, quelqu’un d’autre venait s’y coller. Ça devait être au tour d’Owen, le pauvre taré qui s’était retrouvé à s’y coller lui a lancé froidement un «je descends au prochain arrêt»

, en le dévisageant un peu. Mais comme Owen ne savait pas trop où il descendait de toute façon, il est descendu aussi, et le problème du bus n’en était plus un.

Des voitures à perte de vue. Peut être pas le meilleur endroit où s’arrêter. Et un froid à vous faire rester dans un bus mal entretenu par la mairie quitte à en tenir la fenêtre. Personne. Pas même une seule 昀氀eur ou une seule fourmi. Seulement Owen. Il fallait quitter la ville, et ne plus jamais y revenir.

Ça s’est passé en quelques secondes. Il sort une longue tige en fer de sa poche, l’en昀椀le dans la fenêtre de la plus grosse bagnole, celle qui chauffait sûrement le mieux. Clac. La porte s’ouvre, il y a quatre 昀椀ls blancs et rouges qui apparaissent sous le volant, et ça démarre le moteur d’une traite quand Owen relie tout ce merdier. C’était donc aussi facile que dans un 昀椀lm américain de voler une voiture. Il faudra en tirer une autre une fois que le réservoir sera vide.

C’était le moment de mettre les voiles , et pourquoi pas se faire inviter dans une maison où seuls les invités peuvent s’asseoir sur le canapé, pour voir ce que ça fait. Il a roulé aussi longtemps qu’il le pouvait, avec l’essence qu’avait bien voulu lui laisser le pauvre crouton qui s’était fait voler sa grosse bagnole. Peut-être qu’il allait passer sa prochaine nuit à se faire casser la gueule dans un commissariat. Ou peut-être qu’il pourrait continuer à voler d’autres voitures rouges sans vergogne. Pour le moment, il se contentait de siphonner leurs réservoirs. Il n’y avait de la neige nulle part et pourtant, toutes les bagnoles qu’il croisait en avaient plein, sur leurs toits. D’où ça venait, on savait des choses qu’il ne savait pas.

Puis les voitures qui roulent et les gens se sont faits de plus en plus rares. Il fallait vite se trouver un nouveau chez soi pour ne pas fêter Noël tout seul. Alors Owen s’est arrêté à Knoxville, en espérant que la mairie fasse son travail ici. Mais la première chose qu’il a vu, c’est des rats en train de faire du commerce, ceux d’ici avaient déjà créé leur propre monnaie. C’était carrément la 昀椀n du monde, allez savoir qui se cachait derrière tout ça. Peut être que ces affreuses bestioles le laisseraient leur acheter des trucs, ou bien qu’il se fera liquider lui aussi. Peut être aussi qu’elles auront leurs propres JO, et leurs victoires de la musique. En attendant, il fallait trouver un moyen de rejoindre la résistance qui devait se planquer à attendre quelque part, en taillant des bouts de bois en pointe. Alors Owen a ouvert une bouche d’égout, et il a disparu de la surface de la terre.

41

Les 7 di érences : Trouvez sept différences.

JEUX

Il fallait bien une page jeux à faire pendant les céréales comme à l’époque

Labyrinthe : Trouvez les deux points puis reliez-les.

42

ALLEZ OÙ Y’A !

TOUS LES CHEMINS RAMÈNENT À NANCY

Nancy, c’est cool. C’est même la ville la plus chouette de cette partie de l'hémisphère. Mais parfois, il faut partir pour mieux revenir. Alors, hop, on passe une tête à Strasbourg.

Impossible de passer par Stras’ sans aller claquer une petite story insta devant la cathé. Merveille gothique de 142m, elle a été construite entre 1176 et 1439.

Si vous avez des rendez-vous d’Affaires, vous pouvez les caler dans le Parc de l’Orangerie. Une très belle occasion de marcher avec les mains dans le dos, comme des membres repentis de la ma昀椀a. 26 hectares de verdure et de calme. Idéal pour un cache-cache.

Strasbourg, c’est le siège du Parlement Européen. C’est là que se déroulent les séances plénières, qui rassemblent les 705 députés des 27 pays de l’Union. Oklm.

Le quartier de la Petite France, c’est l’assurance touriste. Stras’ est une ville d’eau, et vous pourrez 昀氀âner sur les quais. La belle vie. D’en haut, les cigognes ne font pas la diff avec Venise. Et comme on dit: «Faut qu’j’quitte la frange, elle a fait la Petite France.»

Passez aussi par La Laiterie. La salle de concerts a toujours une prog dense et curieuse. Le spot est top

Pour y aller depuis

Nancy:

En voiture: Entre 1h54 et 2h45 en fonction de l’itinéraire.156kms.

Carburant : 13€

Péage : 3,70€

En blablacar: Entre 1h54 et 2h45

Entre 10 et 14€.

En train : 1h30

Entre 10 et 20€.

En bus : 2h10

Entre 4 et 7€.

Dans la ville, essayez de louer un vélo.

44
Article par Arthur Guillaumot Illustration par Chloé Héreau Mise en page par Valentine Poulet

INGRÉDIENTS

4cl de Gin.

2cl de jus de Citron Vert.

6cl de jus de Poire.

1,5cl de sirop de Gingembre.

GARNITURE

1 branche de Thym Citronelle.

2 fines tranches de Gingembre.

PRÉPARATION

1.

Verser d’abord le gin, puis le jus de poire.

2.

Remuer d’un mouvement fluide, comme pour oxygéner un grand cru.

3.

Ajouter ensuite le sirop de gingembre et le jus de citron vert. Secouer alors énergiquement pour libérer les arômes et troubler quelque peu la mixture.

PRÉSENTATION

Déposer le thym citronnelle en équilibre sur le dessus tandis que les tranches de gingembre viennent caresser le fond du verre.

À déguster frais, en terrasse au Schmilblick à Nancy, sur un son de Cotchei & Lobo EL, paille en bambou et sans glaçons.

CITRON GINGEMBRE (LOBO EL & COTCHEI)

Citron Gingembre, le nouvel ep de Lobo et Cotchei sort le 10 septembre prochain.

Rendez-vous pour leur release party gratuite, le 11 septembre dans le jardin du musée des Beaux-Arts de Nancy.

45
LE COCKTAIL CITRON GINGEMBRE
Sirop de poire Gingembre Gin 2 min Verre Citron
vert
Recette par Noé Texte par Lobo EL & Cotchei Graphisme par Hugo Aouragh

con tact

d’Avignon, Le Chien à Plumes (52).

Magazine, GéNéRiQ festival, le festival

de Bourges, Le Mama Festival à Paris, Sparse

con昀椀ance de : La Vapeur à Dijon, Le printemps

Ailleurs, depuis la création, on a reçu la

Le Jardin du Michel.

création : Radio Fajet, Le Livre sur la Place,

ouvert

collectif,

média

un

est

Pluie

Première

Territoires. Pour le soutien et la confiance depuis la

Vous

collaboration.

de

formes

à toutes

les

l’Engagement et de l’Initiative des Jeunes en

de

photos,

des

prendre

de

avez envie

d’écrire,

dispositif Ma ville, Mon projet, La maison de

des

poser

de

discuter,

de

faire des

dessins,

La ville de Nancy, La métropole de Nancy, Le

au

part

prendre

de

activités,

questions sur

?

nos

prochain numéro

Le Ballet de Lorraine, Nancy Jazz Pulsations,

L’Autre Canal, Le théâtre de la Manufacture,

Nos partenaires à Nancy, pour ce numéro :

ou

sociaux

réseaux

les

sur

nous

Contactez

:

adresse

à cette

Junker Yasmin, Juliette Arrojo.

Marie Tissot, Eloise Dave, Elise Limacher, Sarah

À l’équipe Première Pluie x Bon Moment :

pour

ou

partenaire,

ecriturepremierepluie@gmail.com Pour

devenir

et nos familles.

Magazine,

Pluie

communiquer dans

Première

Zébina, Nicolas Batum, la forêt de Charmoilles

adresse

cette

à

contacter

vous pouvez

nous

Juliette Jeannin, Chloé Héreau, Yves, Siméon

: partenariatpremierepluie@gmail.com

au 06.10.67.12.90

ou

Hugo Aouragh, Noélie Dessalle, Mathilde Petit

Bobo, Guillaume Malvoisin, Valentine

Poulet,

Florentine Colliat, Eloïse Remy, Pierre-Olivier

Nicolas Petit, Laure Gaurois, Marie Paquer,

Anthony Gaborit, Sabrina Benmokhtar,

Regazzoni, Emma Tuellion, Nathan Roux,

Marianne Thiry, Léo Verhaeghe, Valentin

Camille Scali, Camille Tinon, Loic Zimmermann,

Emma Bojan, Mélina Rard, Anaïs Tazibt,

Merci à :

46
remer ciements

Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.