Première Pluie maG azINe
Panayotis Pascot
Flaques d’essence
Photos météorologiques
Mansfield.TYA
Excursion à Pontam
Jeux, Horoscope & neige
Numéro 4 NancyHiver 2023
Gratuit
Design graphique : Lab • Leblond • Tytgat
ÉDITO OURS ICVQ BD LES CHIENS ÉCRASÉS C’EST À STREAMER PRÈS DE CHEZ VOUS L’ODEUR DE L’ESSENCE PANAYOPRESQUE PASCOTIS 24H À PONT-À-MOUSSON MANSFIELD.TYA WEEK-END DE ZINZINTRIE EN MARGE ET PLUIE VOILÀ DES GRANDS YEUX JAUNES ALLEZ OÙ Y’A MIAMMIAMIA JEUX HOROSCOPE REMERCIEMENTS & CONTACT SOMMAIRE 3 4 5 7 8 9 10 12-15 17-19 21-23 24-27 28-29 30 31-33 34-37 38 39 40 41 42 Diego Z. Ben Pi Inès
Vous voyez l’expression “ Le monde est petit ” ? Elle désigne la surprise quand vous croisez une de vos connaissances par hasard à l’autre bout du pays. Ces derniers mois on a mis au point une expression qui en est un peu l’équivalent mais à l’échelle d’une ville. Pour exprimer la sensation que tout le monde est relié par des fils invisibles, on dit désormais “ C’est les Simpson ”.
C’est les Simpson , ça veut dire voir ensemble des gens rencontrés séparément, connaître quelqu’un en commun sans le savoir, ou avoir entendu la même anecdote. Mais pas comme dans une capitale glauque ou sur LinkedIn, où ils disent “ faire du réseau ” plutôt que C’est les Simpson . Ici tout le monde se suit et relaie les initiatives des autres. Notre Springfield se serre les coudes pour que l’épisode cartonne.
Pour nous, ça a commencé avec la soirée de lancement du numéro 3. Enfin, ça avait commencé bien avant mais on ne le savait pas. Il y avait du monde. Des gens qu’on connaissait mais surtout des gens qu’on ne connaissait pas et qu’on allait vite revoir partout. Quand on a lancé le magazine il y a un an, on était presque des petits nouveaux qui débarquaient à Nancy.
Après plusieurs magazines, des semaines de distribution et d’événements à couvrir à chaque fois, forcément on commence à connaître de plus en plus de monde, comme les facteurs. Dans le grand tissu d’amitié d’une ville, tout le monde est un personnage de l’épisode spécial d’un autre personnage. Nous, on nous dit “ Eh mais c’est vous Première Pluie ! ”. Parce que maintenant presque tout le monde est relié au média local par un fil invisible. On est les Kent Brockman de la ville. Et c’est trop cool. Bon maintenant, à vous de répandre l’expression, à Nancy ou dans votre ville à vous.
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Première Pluie
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CE MAGAZINE EST ÉDITÉ PAR PREMIÈRE PLUIE
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uo r s
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PHOTOGRAPHIES : ALICE MOITIÉ / @ALICEMOITIE, BEN PI / @BEN.PII, DIEGO ZÉBINA, SAM&MAX
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L’ÉQUIPE DES CROCODILES
GRAPHISME : DIEGO ZÉBINA, HUGO AOURAGH, MATHILDE PETIT, NOÉLIE DESSALLE / @NONOTUTO, VALENTINE POULET
COUVERTURE : DIEGO ZÉBINA
IMPRIMÉ PAR LA NANCÉIENNE D’IMPRESSION (54)
FONTS : AURORA-PRO, COCONAT, ECKMANNPSYCH, ESTABLISHOD, GEINY, GOTHAM, KENOKY, LADI, MATTONE, MESSY, MINIONPRO, MONUMENTEXTEND, STRIVESVG, VEGAWANKY
DÉPÔT LÉGAL EFFECTUÉ À LA SORTIE DU MAGAZINE
TIRÉ À PLUSIEURS MILLIERS D’EXEMPLAIRES
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Photos par Diego Z. Colorimétrie par Valentine P.
Nancy est une ville où l’Art déco se mêle à l’Art nouveau ou aux immeubles contemporains. Émile Friant, qui a passé toute sa vie dans cette ville, incarne bien ce curieux mélange de styles.
À la fois peintre sur huile, sur estampes, graveur, sculpteur, il représente les femmes - et surtout la sienne, Eugénie Ledergerberdes bribes de la vie quotidienne, des scènes de procès ou d’échafaud, des portraits, etc. (Mélange de styles, je vous dis !) Et puis il se peint également lui-même, histoire que la postérité se souvienne aujourd’hui encore de sa moustache et de son air concentré.
À propos de postérité, Émile Friant remporte la médaille d’or de l’Exposition universelle de Paris en 1889. Il se fait des places de choix dans le club sélect de l’École de Nancy, ou en tant que professeur aux Beaux-Arts de Paris.
Son style très (trop, disent certains) réaliste a su creuser son petit trou dans le monde de l’art, qui met alors plutôt à l’honneur le cubisme ou l’expressionnisme. Certains de ses portraits semblent même être des photographies.
Et cocorico, non seulement vous pouvez en retrouver beaucoup au musée des Beaux-Arts de Nancy mais aussi, la plupart d’entre eux représentent des scènes de notre chère ville au doux mélange des styles !
Si vous croyez avoir inventé les rendez-vous amoureux au bord de la Meurthe, laissez-moi vous dire qu’Émile Friant l’a fait avant vous …
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Texte par Adèle
Dumas Illustration par Camille
ICVQ ÉMILE FRIANT
Scali Graphisme par Valentine Poulet ICI VÉCU
BD par Pamela Mansour / @lustrations
Que des bonnes choses, importées d’ailleurs et à déguster à quelques miles de vos domiciles. Voilà les dates de concerts à ne louper sous aucun prétexte dans la région d’ici mars. Comme on est sympa, on en a fait une playlist.
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Graphisme par Valentine Poulet
LES CHIENS ÉCRASÉS
Le magazine est gratuit, mais on balance des faits-divers pour vendre plus de papier. Les chiens écrasés, dans la presse traditionnelle, c’est ça. Ici, 3 histoires sont vraies et 1 est fausse. Saurez-vous la retrouver ?
LE SANG DU CHRIST
Début octobre, un homme d’une quarantaine d’années s’est retrouvé enfermé dans l’Eglise
Saint-Pierre à Nancy. Il a enchaîné les verres de vin de messe, jusqu’à avoir 3 grammes d’alcool dans le sang. Libéré de l’Eglise par la police, puis placé en garde à vue, il a assuré être juste venu se confesser. Il fera 60 heures de TIG.
Début novembre à Nancy, un jeune homme est tombé dans un container à ordures de la ville en essayant de récupérer son téléphone qu’il avait jeté par mégarde. Il est resté bloqué quelques heures avant d’être finalement libéré, un peu
BON DÉBARRAS
Ça va devenir un classique de cette rubrique : encore un meuble Jean Prouvé qui a failli passer inaperçu. Cette fois, le meuble, qui leur avait été donné par voisin, était proposé à la vente du Le Bon Coin pour … 70 euros. Mais les appels et les messages des intéressés interpellent les vendeurs, qui font appel à une expertise. Le buffet atteindra finalement 70 500 euros dans une vente aux enchères.
TENUE DE SAISON
Un retraité du village de Sapois dans les Vosges avait pris l’habitude de jardiner en string dans son jardin. Mi octobre, il a reçu la visite des gendarmes, alertés par des voisins qui ne supportaient plus la tenue du vieil homme. L’homme a refusé de s’habiller.
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solution : TRI SÉLÉCTIF
LAUTRECANALNANCY.FR 45 Bd. D’AUSTRASIE — NANCY
Texte de Romain Bouvier Graphismepar MathildePetit
Le métavers, le grand remplacement, Karim Benzema qui met des plats du pied, le gouvernement de Poutine qui fait… complètement n’importe quoi, Elon Musk qui rachète Twitter, le scandale de la Coupe du monde au Qatar… On aura parlé de beaucoup de choses en 2022. Mais au milieu de toutes ces tragédies, c’est peut-être l’essence qui aura le plus affolé le cœur des Français. Audelà de ses aspects économiques, quelles leçons peut-on tirer de cette crise de l’essence ?
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Automne 1973. Les membres de l’Organisation des Pays Producteurs de Pétrole (OPEP) exigent une redéfinition des marchés pétroliers suite à la guerre du Kippour. Ils veulent inverser un rapport de force qui leur est défavorable, et manoeuvrent pour quadrupler le prix du baril entre octobre 1973 et juin 1974. Cette hausse du prix des hydrocarbures se répercute absolument partout : nous avons fait le choix d’une croissance fondée sur une consommation à outrance du pétrole, dont on disposait jusqu’ici à moindre coût. Bientôt 50 ans après cette remise en cause de notre modèle, trop peu de choses ont changé.
La situation actuelle, fin 2022, est plus complexe. Une reprise intensive de l’activité post-pandémie de Covid-19 a provoqué une hausse soudaine de la demande en hydrocarbures, et donc une hausse des prix dès le début d’année. Fin février 2022, la Russie franchissait les dernières limites et s’engageait dans un conflit frontal avec l’Ukraine. Massivement sanctionnée par
les pays de l’UE, la Russie a rapidement privé tout le monde de ses hydrocarbures. 19 % de la consommation totale de gaz et 16 % de celle en hydrocarbures en Europe provenait pourtant de là-bas. L’hiver sera rude, 27 des 56 réacteurs nucléaires français sont à l’arrêt pour défaillances de maintenance, mesure de précaution ou autre. Ça tombe mal. Dans ce contexte d’inflation monstre, les cadors du secteur fossile se gavent. Les bénéfices nets de Total ont plus que doublé sur un an, 6,6 milliards au 3ème trimestre 2022. On réclame une taxe sur les superprofits, le gouvernement répond qu’ils n’existent pas. Les employés des grands groupes du secteur choisissent de se mettre en grève, ils veulent une part du gâteau dont seuls les actionnaires semblent pouvoir souffler les bougies. Certains médias annoncent une pénurie, tout le monde se rue sur les pompes. Agitation totale, et le prix grimpe encore suite à la décision des pays de l’OPEP de ralentir la production en octobre 2022.
Certaines aberrations commerciales que personne dans l’exécutif ne semble trouver aberrantes sont de plus en plus remises en cause. Le montant d’impôts payés par Total en France, par exemple : 0¤ tout rond. Cette année, la multinationale a décidé de nous faire un cadeau, elle paiera ses impôts en France pour “ éviter une nouvelle polémique ”. Mais au-delà de tout, cette crise de l’essence est symptomatique d’un monde en déclin que l’on ne veut pas abandonner. Pourquoi le secteur du fossile semble intouchable ? Pour combien de temps pourra-t-on disposer de produits de raffinerie abordables ? Quelles alternatives ? Pourquoi un développement si lent ? Bienvenue dans notre quatrième magazine, ici on se pose plein de questions puis on renifle des vapeurs de sans plomb 98 pour avoir des réponses.
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Il existe un monde où on aurait pu compter sur l’épuisement des ressources en énergies fossiles pour nous sauver les miches. Plus d’essence dans le sol, l’humanité mise tout sur la tyrolienne pour se déplacer, les gens râlent, on s’habitue, c’est le retour du chasseur-cueilleur, le monde est sauvé par des cordes bien tendues. Dommage, il existe assez de réserves probables d’hydrocarbures sous nos pieds pour qu’on puisse détruire la planète tranquillement. Le problème, c’est son coût d’extraction. Plus le temps passe, plus le pétrole est difficile à extraire, et plus son coût d’extraction est élevé. Comptez en moyenne 27 $ au baril pour des gisements au Moyen-Orient, entre 52 et 56 $ en offshore (en mer), 70 $ au baril pour les sables bitumineux (pétrole non conventionnel extrait de sols faits d’un alliage de bitume brut, de sable, d’argile minérale et d’eau). Au-delà de l’aberration climatique en cours, c’est une question de rentabilité que l’on pourrait se poser. Nous utilisons le pétrole partout, une énergie non renouvelable dont le prix d’accès va forcément augmenter pour les consommateurs, et ce malgré l’ouverture de nouveaux gisements comme ceux négociés au large des côtes sud-africaines par
La solution pourrait venir des responsables du problème, mais il semblerait qu’ils aient autre chose à faire (gagner de l’argent tout de suite maintenant). En 2020, TotalEnergies produisait 447 unités d’hydrocarbures pour une unité d’énergies renouvelables selon le rapport “ Total fait du sale ” de Reclaim Finance et Greenpeace. Les grands groupes industriels du fossile pourraient avoir les moyens de dominer le secteur d’avenir des énergies renouvelables en y effectuant les investissements nécessaires, et dont ils sont capables. Pour cela, il faudrait des comités décisionnels qui acceptent de baser leur production sur une énergie durable, mais moins rentable. Dommage, les actionnaires pour qui Total et consorts roulent ont autre chose à faire (gagner de l’argent tout de suite maintenant pour pouvoir acheter les poissons les plus chers à mettre dans leur aquarium).
En fait, ils font même plus que ne pas investir dans les énergies renouvelables, ils essaient de saboter le secteur. Total, Engie et EDF ont infiltré le SER (Syndicat des Énergies Renouvelables), et concentrent maintenant à eux trois 26 % des voix lors des assemblées générales de l’institution la plus influente en termes d’énergies renouvelables
Total. Cette crise de l’essence que nous traversons devrait installer de réels questionnements sur les alternatives à cette ressource tendue dont nous dépendons. Pas grand chose à se mettre sous la dent de ce côté-là.
Le problème est systémique, une philosophie autodestructrice s’auto-entretient. Depuis toujours, les banques injectent des milliards dans le secteur des énergies fossiles. Ces milliards qui servent à financer des nouveaux projets d’extraction toujours très coûteux à leur démarrage sont ensuite rendus et se rentabilisent. En substance, les banques font partie des actionnaires pour qui les sociétés comme Total travaillent. Elles sont dépendantes du secteur car elles se servent de lui pour faire rentabiliser l’argent que l’on place chez elles, et leur compétitivité dépend de l’état de forme de celui-ci. En d’autres termes : affaiblir le secteur des énergies fossiles, c’est faire perdre de l’argent aux banques, notre argent. Et pouf, par les choix délibérés d’institutions financières, des freins à la transition énergétique s’ancrent jusqu’au système monétaire et aux économies des ménages.
en France. « Les énergies renouvelables se sont développées malgré les majors (Total, Engie, etc), mais elles nous ont fait perdre beaucoup de temps » témoignait un pionnier de l’éolien français auprès de Disclose, instigateur de cette superbe enquête. Rien de nouveau, mais la mise en lumière de cette stratégie de noyautage nous le rappelle : le secteur des énergies fossiles fait tout pour ralentir une transition énergétique pleine dont nous avons - tout simplementbesoin pour survivre.
Une production d’électricité verte plus importante pourrait faciliter l’essor de l’hydrogène, produit par électrolyse de l’eau. Gaz très réactif qui peut intervenir dans de nombreuses applications : fabrications de composants électroniques, métallurgie, verrerie, mais surtout : dans le transport. L’hydrogène a le moyen de décarboner notre manière de nous déplacer, et est applicable jusque dans l’aviation. Problème, le développement du secteur accumule un retard assez conséquent, il va avoir besoin de nouveaux financements de projets et d’une branche de l’électricité verte bien plus forte pour espérer se généraliser dans nos applications.
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La crise de l’essence que nous traversons doit nous montrer que notre dépendance à certaines ressources non renouvelables n’est plus seulement un danger pour notre futur, mais un danger immédiat. Nos capacités à nous déplacer ou encore à nous chauffer sont compromises par un développement ralenti de toute la firme de l’énergie, prise en otage par des multinationales, trop peu poussées par les gouvernements et les investissements privés. Le modèle capitaliste sur lequel nous nous appuyons a permis à nos sociétés de vite s’industrialiser et répondre aux
besoins par le passé, avec un mode opératoire bien plus efficace que si les ministères devaient tout superviser et planifier. Problème : aujourd’hui la machine ne tourne plus vraiment pour répondre à des besoins, mais pour elle-même. Dans un contexte où l’on commence à comprendre la portée autodestructrice des modes de vie sur lesquels on a longtemps choisi de se baser sans le savoir, ce ne sont pas sur les actionnaires des sociétés anonymes sur qui nous pourrons compter.
Même chose du côté de notre gouvernement, l’un des seuls en Europe à ne pas vouloir remettre en cause les superprofits engrangés par les géants du pétrole, allant même jusqu’à nier l’existence du concept. Comme s’il était acceptable que Total réalise des bénéfices records en pleine flambée des prix de l’essence, dans un contexte d’inflation généralisée où les ménages voient leur pouvoir d’achat sérieusement revu à la baisse.
Une autre enquête menée par Disclose vient de révéler un énorme conflit d’intérêt autour de notre ministre de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher. Cette dernière possède des parts dans la société Arjunem, filiale de Perenco, le numéro deux de l’industrie pétrolière en France. Notre ministre de la transition énergétique a des intérêts sur le marché des énergies fossiles, et ne l’a pas déclaré avant sa prise de fonction. La Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP) a déclaré une « absence de manquements à ses obligations déclaratives » (ce qui est ouvertement faux). Encore une fois, les signaux envoyés par le gouvernement à propos de sa politique environnementale se veulent assez décourageants.
Nous avons besoin d’une coopération internationale poussée sur le traitement réservé au secteur des hydrocarbures. L’OCDE semble être sur la voie d’une taxation internationale concernant les entreprises du secteur : une bonne idée dans les faits, un coup dans l’eau si elle se répercute seulement sur les prix à la pompe, sans entamer les marges des producteurs. Ce n’est pas qu’une crise de l’essence ou de l’énergie que nous traversons actuellement. C’est une crise anthropologique. Elle doit nous rappeler l’immensité du retard que nous accumulons dans la refonte de nos sociétés. Elle doit nous rappeler que les hordes de lobbyistes invités à la COP 27 sont de trop. Elle doit nous rappeler que tant qu’il y aura de l’argent en jeu, le premier obstacle à nos aspirations écologiques, ce sera nous.
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Panayopresque Pascotis
Panayotis Pascot est vif. Il était déjà en avance quand il tenait ses chroniques dans Le Petit Journal puis Quotidien. Ce fier représentant du cru 98 a quitté la télé pour la scène et la réalisation. En 2019, il a tourné à Nancy Merci pour la visite, son premier court métrage. En septembre dernier, il était de retour pour jouer son spectacle Presque. Alors on a discuté.
Interview : Arthur Guillaumot
Photo : Alice Moitié
Graphisme : Mathilde Petit
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Faire rire, est-ce que c’est faire du bien ?
On a tous commencé à faire des blagues pour une raison précise. Je t’avoue qu’une fois sur scène, ça m’est arrivé d’avoir conscience de faire du bien. C’était un jour où j’étais fatigué. Sur scène j’ai eu l’impression d’être au service des gens. Je me suis revu, petit, en sortie familiale pour aller voir un spectacle. J’ai pensé à ce moment. J’ai eu conscience que j’étais une parenthèse dans la vie de plein de gens qui allaient en parler ensuite. C’est la première fois que je montais sur scène de manière pas égoïste. Autour du stand-up normalement il y a quelque chose d’assez égoïste. Ce jour-là, c’était bizarre mais cool.
Jouer à Nancy, ça t’a rappelé des souvenirs de Merci pour la visite ?
Bien-sûr, petit pèlerinage en passant par la place Stan’.
Qu’est-ce que tu retiens de ce tournage ?
C’était ma première expérience de réalisateur. J’ai découvert le truc qui me plaît le plus, avec être sur scène. C’était la découverte d’une sensation. Je me souviens d’une semaine à Nancy où je me suis senti vraiment à ma place.
“ Je me souviens d ’une semaine à Nancy o ù je me suis senti
vraiment à ma place. ”
Ces deux expériences-là, elles se complètent ?
Je le sens oui, j’ai besoin de ça.
La télé, qu’est-ce que tu en gardes ?
Ça a ramené un petit peu de monde au début. Disons que ça a permis de créer de la curiosité.
C’est qui les têtes dont tu as besoin quand tu prépares un spectacle ?
Fary, Jason Brokerss, Adib Alkhalidey. Chacun pour des raisons différentes. Fary pour le rythme, Adib pour la poésie, Jason pour les punchlines. Mon frère Paul Pascot est metteur en scène de théâtre et m’aide pour le texte, le phrasé, le jeu.
L’équilibre entre la poésie et le rire par exemple, quand est-ce que tu es sûr de l’avoir trouvé ?
Ça se fait avec les retours du public. C’est un peu comme quand tu racontes une anecdote en soirée à des amis. Parfois, tu te lances dans une anecdote, et tu vois que tout le monde n’est pas à fond. Il y en a un qui regarde sa montre, l’autre qui pense à sa lessive. Sur scène, comme dans la vie, tu sens quand les gens sont avec toi. Ça ne se pèse pas au rire, mais à l’attention.
Il y a des idées auxquelles tu tiens et que tu es obligé de laisser parce qu’elles ne prennent pas sur les gens ?
J’aime bien aller au bout des idées, j’évite d’abandonner. Il y a surtout des idées qui reviennent. J’écris sur les choses qui m’empêchent de dormir. Je prends des notes et j’en parle en Comedy Club. Si ça ne prend pas tout de suite, ce n’est pas grave, parce que je sais que ça va revenir, avec un nouvel axe, avec lequel je pourrai tenter à nouveau.
Et des idées qui fonctionnent immédiatement ?
Oui, c’est assez marrant. Je suis un peu désemparé. Après, dans le stand-up, on reste débutant pendant une bonne quinzaine d’années. J’en suis à 8. Ça fait partie des mystères de ce métier.
D’un jour à l’autre, d’une scène à l’autre, tu sens des variations profondes dans le rire ?
Oui, mais c’est normal. Les gens ne sont pas les mêmes. Ils réagissent différemment aussi. Ma mère était professeure des écoles en maternelle. On se demande, mais comment on peut faire ce métier et raconter toujours les mêmes choses ? Mais ce n’est jamais la même chose, les classes sont différentes. Pareil pour moi. Et chaque soir, j’ai mes excitations personnelles, j’ajuste ce que j’ai fait la veille.
Quelles premières fois tu essayes de traquer ?
Je me vois encore comme un stagiaire. Je suis plutôt excité quand on me dit qu’il y a un nouveau truc à tester. Au fond, le trajet artistique le plus compliqué, c’est de se faire comprendre. Tu dois convertir ce que tu racontes, pour que tous les points d’approche puissent comprendre. L’idée, c’est de trouver des points de convergence entre les sensibilités.
C’est un travail de traducteur de cerveau ?
Un petit peu ouais. C’est ça être artiste. C’est faire entrer quelqu’un dans ton cerveau.
“ Être artiste, c ’est faire entrer quelqu’un dans ton cerveau. ”
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Photo : JMD Production
24 heures... A Pont-a-Mousson
Si vous en avez marre de voir les mêmes bâtiments tous les matins, se rafraîchir dans une autre ville est une bonne idée. Et ceci sur une journée complète, car il faut au moins 24H pour voir tous les détails d’un lieu.
Découverte de Pont-à-Mousson, fondatrice de l’Université de Lorraine et grande étape de la Moselle.
21 Texte par Josh Illustrations et graphisme
Photos par Diego
par Mathilde Petit
Zébina
7h-10h
Se mettre en jambes sur le toboggan
Pontam possède un parc-boulevard, accessible depuis la gare. La nature citadine vous met dans les meilleures conditions pour commencer la journée. Comme acte symbolique de votre éveil, empruntez le toboggan municipal pour une ou deux descentes. Ne vous laissez pas impressionner par la centaine d’enfants qui rôdent.
10h-12h
Tennis sur la Moselle
Par le parc-boulevard de Riolle, vous arrivez sur l’île d’Esch, bordée de son ruisseau, son canal et sa majestueuse Moselle. Quoi de mieux pour célébrer l’eau que de faire du sport. Cela tombe bien, l’île d’Esch est un domaine sportif : instruments de musculature, araignée pour grimper, terrains de rugby, foot, basket et bien plus. On a craqué sur les courts de tennis fixés sur la Moselle.
12h-14h
Se faire surprendre par une place
La place Duroc, cœur de la cité, saura rendre fous vos yeux. C’est la seule place triangulaire à arcades d’Europe. Rien que ça. Laissez-vous impressionner de jour ou de nuit, lors d’un concert ou d’une manif. C’est le genre de place qui suffit à faire une ville.
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14h-18h
Promenade aux ruines du château
On sort de la ville pour prendre des hauteurs. Par des chemins bucoliques on arrive tout d’abord à la fontaine rouge. Point d’eau pas aussi impressionnant que son nom l’indique mais endroit agréable pour un pique-nique. En continuant d’escalader, on atteint les ruines construites par nos ancêtres sur une butte. C’était le château de Mousson. Toujours bon de se frotter à un peu d’histoire.
18h-21h
Tomber amoureux d’une plaque d’égout
Si Pontam est connu dans l’univers entier, c’est bien pour ses plaques d’égout. Elles règnent sur les basfonds de vos villes depuis près de deux siècles. Fiertés locales, les regarder dans leur lieu d’origine procure des sentiments étranges. Elles ont ce charme à la française qui les rend irremplaçables.
21h-7h
Se réfugier dans l’abbaye
La mafia mussipontaine vous attaque car vous avez regardé trop longtemps leur plaque d’égout préférée. Seul moyen d’échapper à vos ennemis : rejoindre l’abbaye des Prémontrés. Elle est un lieu de patrimoine, de culture et d’art, notamment de théâtre, mais est surtout un lieu de calme où la mafia ne peut pas apporter ses armes.
Pont-à-Mousson est à trente kilomètres de Nancy. Si vous êtes motivé / es, je vous conseille d’y aller en vélo en suivant la Moselle. Ça dure un peu moins de 2h et ensuite vous prenez votre décision pour le retour : vélo toujours ou revenir sur les rails. Il y a des trains toutes les heures et le trajet coûte 3,60 ¤ avec la carte Fluo (1 ¤ pour les - de 26 ans).
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Amen et Auf Wiedersehen
Monument Ordinaire, le cinquième et dernier album du duo formé par Rebeka Warrior et Clara Pallone, est un chef d’œuvre, méticuleux et poli par les larmes. Il y a de la joie, des clairières, des couteaux, du nacre, des fleurs de deuil, des couleurs ternes, des contre-jours, des contre-temps, quelques incendies, des contreforts, et la densité de la poésie des alliages.
MANSFIELD.TYA RENCONTRE AVEC
Photo : BEN PI à l’Autre Canal, Nancy
Interview par Arthur Guillaumot Graphisme par Valentine Poulet
DANS VOS CYCLES, IL Y L’ÉNERGIE DES PREMIÈRES FOIS VÉCUES, ET QU’IL EST NÉCESSAIRE DE RACONTER. JUSTEMENT, MONUMENT ORDINAIRE, C’ÉTAIT L’OCCASION DE QUELLES PREMIÈRES FOIS ?
REBEKA WARRIOR : En tous cas, moi j’ai eu besoin d’une période où je ne chantais plus en français. J’ai fait Kompromat parce que je n’arrivais plus à chanter en français. Et je pense que c’était une redécouverte de la langue pour moi. J’ai à nouveau eu envie d’écrire dans ma langue maternelle, et de manière plus frontale. C’était une nouvelle première fois.
CARLA PALLONE : On a toujours fait en sorte de ne pas créer d’habitudes. Il y a toujours des pauses entre nos albums. Et en 20 ans, on change beaucoup. Donc à chaque fois qu’on se retrouve, j’ai l’impression que c’est comme si c’était la première fois.
QUELLE ÉNERGIE A DÉCLENCHÉ LA FABRICATION DE CE DISQUE ?
REBEKA WARRIOR : C’était une énergie spécifique. C’était l’énergie du deuil. On a réussi à la transformer et à en faire une cérémonie à notre image. Quelque chose qui finalement participe à nous remplir de joie et de vie. Donc c’est une énergie transformatrice.
PLUS QUE JAMAIS, VOTRE MUSIQUE SEMBLE RÉSULTER DE LA CAPTATION DE FORCES PRESQUE MYSTIQUES, COMMENT ON CAPTE CE GENRE D’ÉNERGIES ?
CARLA PALLONE : Ça, c’est toujours mystérieux, obscur. J’ai l’impression qu’on essaye d’avoir cette capacité à accueillir des moments. On doit capter les élans de vie. Il a fallu parler de choses difficiles, alors on a attendu d’avoir le recul nécessaire.
REBEKA WARRIOR : C’est vrai ce que tu dis par rapport au karma, au cosmos, au mysticisme. On est à l’écoute des signes extérieurs, et intérieurs, qui pourraient nous pousser à dire les choses, ou à écouter les moments. On est attentives.
LE PROJET MANSFIELD A EU 20 ANS, C’EST LE 5ÈME ET DERNIER ALBUM, QUELLES ÉVOLUTIONS VOUS AVEZ SENTIES, ET QU’EST-CE QUE VOUS AVEZ APPRIS SUR VOUS ?
REBEKA WARRIOR : C’est rigolo parce qu’en ce moment, je réécoute tous les albums. Je fais un petit retour en arrière. Et même si la musique a changé, du rock à l’électro, c’est toujours très reconnaissable. Entre le premier et le dernier, il y a des morceaux qui se marient très bien. Ça m’apprend à regarder ce fil conducteur, qui est très fort, et qui est peut-être la poésie.
CARLA PALLONE : Pareil, quand je travaille sur autre chose, ça m’arrive de me dire “Ah non, ça, c’est Mansfield.”
(rires) 25
Le 1er novembre 2022, après 20 ans d’existence, et une dernière tournée, Mansfield.TYA a joué sa dernière date à l’Olympia. La fin d’une belle aventure.
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Photo : BEN PI à l’Olympia
de Zinzintrie Week-end
Les 4 & 5 novembre, avec la première édition de son festival Nuances, le collectif La Zintrie a fait vivre et vibrer plus fort que jamais l’ancien site Alstom, à Nancy. Un tsunami de belle magnitude et de bonnes attitudes sur les rives de Meurthe. On y était, on y retourne.
Vous n’habitez pas à Nancy si vous n’avez jamais entendu parler de la joyeuse tribu de la Zintrie. Les soirées qu’ils produisent sont toujours des réussites. Demandez au Nancy Jazz Pulsations, qui accueillait en octobre l’anglais Sammy Virji pour sa première date en France dans un Magic Mirrors tonitruant. Sérieux vous n’avez jamais vu un autocollant ZNTR à L’Autre Canal, ni nulle part dans la ville ? Bon on reprend tout depuis le début.
Le début c’est 2017, déjà. Une bande qui pose les bases d’un collectif qui entend produire des événements culturels autour des musiques électroniques dans le Grand Est. Depuis, les soirées et les collaborations s’enchaînent, avec le NJP, le Jardin Du Michel ou L’Autre Canal et d’autres, où se sont produits MPH, Matthieu Faubourg, Boys Noize, Gravity, Zimmer, Fjaak, et on en passe. L’aventure est même devenue un label l’année dernière. Avec le temps est venue l’envie de créer un rendez-vous annuel. Nuances est née de cette volonté. Un festival pluridisciplinaire, pour mettre la lumière sur les forces en présence locale, une façon de faire rayonner la ville et toutes ses formes de talent. Les musiques électroniques ont dialogué avec les arts de la scène et les performances visuelles.
On ne lance plus des festivals aujourd’hui comme dans le temps, La Zintrie a pensé l’événement comme une safe place, où tout a été mis en place pour que chacune et chacun se sentent en sécurité pour apprécier le moment (safe space, équipe volante, stand de réduction des risques, etc). L’écoresponsabilité était aussi un enjeu au cœur d’un projet qui porte la marque de son temps (tri, toilettes sèches, pas de plastique à usage unique, etc).
Au programme une salle immersive, de la danse, des expositions, la création locale à l’honneur, de la nourriture et des boissons locales de qualité et bien d’autres surprises. Niveau musique, ambiance house-techno, jusqu’à 2h du matin le vendredi et le samedi. On notera notamment la présence de l’espagnol Uf0 pour sa première date dans l’hexagone.
La Zintrie s’est imposée définitivement comme un acteur majeur de la vie culturelle et associative nancéienne avec son festival Nuances qui s’est tenu les 4 et 5 novembre derniers dans le quartier Oberlin. En attendant une prochaine production de La Zintrie, suivez-les de près.
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Texte par Arthur Guillaumot Graphisme par Diego Zébina Photos par Sam&Max Photo
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EXTINCTION DES VILLES
Confinement,crise énergétique, crise climatique, troisième guerre mondiale : quoi qu’il se passe, les enseignes des villes continuent d’allumer leurs lumières la nuit. Alors que le gouvernement a proposé le 7 octobre 2022 un nouveau plan de sobriété énergétique, censé changer la donne, on se pose la question de son efficacité. Peuton encore croire aux sanctions étatiques contre l’éclairage nocturne des panneaux publicitaires, commerces et entreprises ?
La loi est déjà assez claire sur le sujet. La publicité lumineuse doit être éteinte entre 1 heure et 6 heures du matin, idem pour les enseignes et vitrines lumineuses sans activité nocturne. Mais les villes ne font toujours pas respecter ce décret datant de 2012*, et l’éclairage privé reste allumé.Très peu appliquent les sanctions prévues aux commerces hors-la-loi. Certaines profitent de ces abus pour économiser sur l’éclairage public sans faire monter le sentiment d’insécurité. On est dans le mur.
Qu’est-ce que le nouveau plan gouvernemental apporte pour renverser la situation et répondre à la crise actuelle ? La suppression d’une dérogation. Celle qui autorisait les agglomérations de plus de 800 000 habitants à laisser les publicités lumineuses activées toute la nuit. Aucun changement structurel, aucune révolution en vue. Une extinction des feux à 1 heure lorsqu’un commerce ferme à 18 heures, cela ne choque toujours pas. On apprend pourtant aux enfants à éteindre la lumière en sortant d’une pièce ou pour dormir. C’est autant dans nos mœurs que dire merci. Mais face aux entreprises privées, les engagements cessent d’être tenus. Les belles paroles sur l’urgence climatique, sociale et économique se taisent et laissent faire. Les moyens sont ailleurs et nos nuits se dérèglent.
La pollution lumineuse n’est pas un petit problème, purement moral. La facture derrière ces agissements est fortement salée : impact sur la santé humaine, animale et végétale, 80% de la
Une extinction des feux à 1h lorsqu’un commerce ferme à 18h, cela ne choque toujours pas
population mondiale vit sous un ciel rempli de lumière artificielle, 1 personne sur 3 ne voit pas la voie lactée*. La liste est non exhaustive. Et en ce qui concerne l’énergie, l’économie est estimée à 150 GWh* en appliquant la loi actuelle sur les enseignes, soit la consommation annuelle de 32 600 foyers français moyens.
Le problème sera-t-il pris au sérieux avec ce nouveau plan gouvernemental ? On y croit peu. Il nécessite une loi plus ambitieuse et surtout une fermeté accrue sur les contrôles et les sanctions. Paris, Lyon ou Lille ont annoncé du changement mais l’efficacité de leurs paroles sera scrutée. Car si l’État, au niveau national et local, n’est même pas capable d’obliger les entreprises privées à éteindre la lumière la nuit, jamais il ne nous fera croire que les petits gestes de chacun/e stopperont le dérèglement climatique.
Article en version longue à retrouver sur premierepluie.com pour Noël
Texte par Josh Graphisme par Noélie Dessalle Photo par Diego Zébina
*1 : Article R581-59 du Code de l’environnement, obligatoire au 1er juillet 2018
*2 : SciencesAdvances : The new world atlas of artificial night sky brightness (10/06/2016)
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*3 : Chiffre de l’association négaWatt
Je me dis souvent qu’un jour il serait courageux de me décider. J’aime la pluie ou pas ?
J’aime les bottes, la rosée, même les arrosoirs. J’aime la douche, et la mer, tous les fleuves de la terre et par-dessus tout et nous, les arcs-en-ciel.
Il y a des dragons de lumière entre les nuages noirs, parfois des oiseaux dans les nuages colorés et j’aime quand les gens marchent vite, avec le ventre gainé. J’aime Première Pluie.
Souvent j’y pense et puis voilà, ça tombe avant que j’ai pu finir de réflechir. Il pleut déjà, et moi, je déteste la pluie.
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Série
Photos par Diego Zébina
Graphisme par Mathilde Petit et Diego Zébina
Orly
Mathilde
Des grands yeux jaunes
Il agace frénétiquement le bout de ses doigts. Le téléphone sonne au moment où la douleur devient trop vive même pour les extrémités calleuses, traquées par les gestes de stress. Dans le doute, Ernest se lève et se traîne jusqu’au combiné, il attend la quatrième sonnerie et décroche.
— T’as vu un crocodile mais il était où le Capitaine Crochet ?
Il raccroche immédiatement. C’est comme ça depuis une semaine. Ils ont réussi à mettre la main sur le numéro. Cette fois il débranche le téléphone. Toujours les gamins du village ou des vieillards de sa connaissance qui se tapent sur la cuisse de rire ensemble depuis l’école primaire. À eux jamais un crocodile ne se serait montré.
Ernest occupe l’appartement de son fils, en ville, le temps que l’histoire se tasse. Au village tout le monde parle trop. Et le journal qui s’en est mêlé. Impossible de faire les courses sans recevoir le lot de moqueries et de questions. Personne pour le croire depuis ce jour où il est revenu de la pêche sans ses cannes, les mains tremblantes. Il a un peu hésité mais il est allé voir le maire. Personne ne lui a proposé du café.
— J’ai vu un crocodile dans la rivière.
La femme du maire repassait les chemises XXL au milieu des trophées de chasse, dans la salle à manger du maire. Le maire souffle avant de répondre. Il s’exprime péniblement.
— Ernest, tu recommences à faire l'intéressant, c’est bon.
— Il avait des grands yeux jaunes. Il bougeait lentement.
— Il n’y a pas de crocodile dans le pays.
— Un mètre et demi. Des écailles rouges
— C’est dimanche, rentre chez toi.
Même dans le groupe des cueilleurs de champignons qu’il fréquente, Ernest n’a trouvé personne pour le croire vraiment. Certains ont haussé les épaules. — De nos jours, c’est vrai qu’on ne sait plus à quoi s’attendre. Il avait tout de même reçu un soutien inattendu. Le vieux prêtre, venu frapper à sa porte.
— Un crocodile alors.
Un signal que l’apocalypse approche.
Ernest a quitté le village, route de nuit, comme pour la première fois de sa vie, pour gagner la ville refuge, oreiller spécial sous le bras, là où personne ne se remarque. Il avait installé son camp de base dans l’appartement déserté de son fils unique, parti rejoindre une amoureuse de plus dans le nord du pays. Ernest a l’habitude de venir entretenir le logement, vérifier l’ordre des choses. Un voyage de deux heures aller-retour, prétexte pour se fournir en matériel de pêche.
Dans l’appartement situé au 6ème étage de l’immeuble, la télé est allumée en permanence sur la chaîne consacrée à la nature, Ernest passe la plupart du temps allongé sur le canapé du salon qui lui sert de lit. Quand le courage le prend, il descend faire
Pierre Mang
@hiekashi
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Graphisme par Valentine Poulet
merci pour votre participation l’equipe !
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@aprils_reality @un_fred_official noemiewaldt.com
Chloé Popovic
Soline Pin 36
@lel.levaloua & @monbaindesoleil
@listen_tattoo
des courses, traîner un peu dans les rues. Mais il voit l’animal partout, sur des logos, sur des vêtements, tagués sur des murs et même dans les pubs qui défilent. Ernest n’a jamais vu autant de crocodiles, l’animal le cherche.
En bas de l’immeuble, un salon de tatouage éclaire faiblement les flaques d’eau après 18h. La patronne traîne sur son téléphone. Ernest se souvient d’un reportage où les gens expliquaient qu’ils se faisaient tatouer leur animal totem. Il se demande si le crocodile est devenu son animal totem et s’il est condamné à lui faire une place sous sa peau.
Dans l’obscurité, les jours se remplacent sans qu’il puisse s'empêcher de voir le crocodile en rêve. Dans la boue, sur le bord de la rivière, les grands yeux jaunes qu’il a croisés avant que l’animal ne se fonde dans l’eau. Ses nuits sont coupées par les bruits de la ville, les rires des fêtards qui rentrent font gargouiller les rues de la ville. Les mécanismes grinçants des graisseux ascenseurs essoufflés le sortent de torpeurs moites, cauchemars surgelés.
Une fois, par un midi sinistre, alors qu’il épluche une grosse pomme en écoutant la radio des pêcheurs, Ernest entend la nouvelle. Des agriculteurs ont vu sous leurs yeux une de leurs vaches se faire attaquer par un crocodile, au bord d’une rivière de l’Est. La respiration coupée, Ernest sort son téléphone portable de sa grosse chemise. Sur Facebook, ses contacts ne parlent que de ça, et la vidéo prise par l’un des témoins tourne déjà partout. Certains écrivent déjà : Ernest avait raison. Il pose le téléphone.
Il pense au gros dragon, arraché des bords d’un fleuve, ou né loin de ses eaux, camarade de songes. Ernest se sent comme lui. Comme il se sent un peu dépossédé par la vérité, il descend les 6 étages et pousse la porte du salon de tatouage. Comme un môme qui paye ses premiers bonbons, il demande — Est-ce que vous pouvez me faire un gros crocodile dans le dos ? Je crois que c’est mon animal totem.
ACTE 4 JAN. → JUIN 23
Direction Julia Vidit
ACTE 3
JANVIER
10 → 12 janvier
SANS TAMBOUR
Robert Schumann / Samuel Achache Coréalisation Opéra national de Lorraine
17 → 19 janvier
À CHEVAL SUR LE DOS DES OISEAUX spectacle étranger Céline Delbecq
26 → 28 janvier
HISTOIRE(S) DE FRANCE en famille Amine Adjina
ACTE 4
JANVIER → JUIN
31 janvier → 3 février
TUDOR TOUTE SEULE
Victor Hugo / Clémence Longy
6 → 10 février
LE PROCESSUS itinérance
Catherine Verlaguet / Johanny Bert
1er → 4 mars
LES MOMENTS DOUX création
Élise Chatauret / Thomas Pondevie
9 → 11 mars
MISERICORDIA spectacle étranger Emma Dante
Arthur Guiomo
13 → 17 mars
QUARTIERS LIBRES #4
Guillaume Cayet
23 → 25 mars LE THÉORÈME DU PISSENLIT en famille
Yann Verburgh / Olivier Letellier
3 → 8 avril
LONGUEUR D’ONDES itinérance
Bérangère Vantusso
5 → 7 avril
PORTRAIT DÉSIR
Dieudonné Niangouna
11 → 14 avril
CANINES DE LAIT
Charlotte Lagrange
25 → 27 avril
KiLLT LES RÈGLES DU JEU
Yann Verburgh / Olivier Letellier
13 → 14 mai
CLIMATO QUOI ? création partagée
Guillaume Cayet / Julia Vidit
23 → 25 mai
DERRIÈRE LE HUBLOT
SE CACHE PARFOIS DU LINGE
Les filles de Simone
31 mai → 1er juin
ADIEU MES CHERS CONS jeunes artistes
Anette Gillard / Sacha Vilmar
13 → 15 juin
POUR QUOI FAIRE ?
Marilyn Mattei / Julia Vidit
Gérardmer
NANCY C’EST COOL. C’EST MÊME LA MEILLEURE VILLE POUR SE BLOTTIR EN HIVER. MAIS PARFOIS, IL FAUT PARTIR POUR MIEUX REVENIR. ALORS ON VA PRENDRE NOTRE DOSE DE NEIGE DANS LES VOSGES, AU PIED DES PISTES DE GÉRARDMER.
Bienvenue dans la station la plus huppée du coin, notre Courchevel régional. Des skis aux restaurants, de la piscine au casino, Gérardmer est la meilleure destination de l’hiver.
Le domaine de la Mauselaine comprend 21 pistes de ski alpin dont la plus longue des Vosges : 4 kilomètres. Mood très nature au rendez-vous, avec de nombreux petits passages dans la forêt au bord des pistes. On vous conseille aussi la luge.
Mais la grosse attraction en ville, c’est le lac. Oasis de fraîcheur l’été, protecteur de la cité l’hiver, il est le symbole de Gérardmer. L’atmosphère change lorsqu’il est gelé, ambiance polar la nuit tombée. Le frisson est à son comble lors du Festival International du Film Fantastique de Gérardmer, dont la 30ème édition a lieu du 25 au 29 janvier 2023. C’est l’événement local, le Cannes des montagnes.
Ici les 9000 âmes se font appeler Gérômois/es. Et ce sont des gens très tatillons sur la prononciation de leur ville. Si vous souhaitez vous intégrer, dites GérarmÉÉÉ et pas GérarmAIR. Nous on préfère dire Gérard la mer.
Pour y aller depuis NANCY
Par la route :
Environ 1h30 pour 105 km
Carburant : 8,88 €
En blablacar :
Environ 1h30
Entre 8 et 15 €
Par les rails (et bus de montagne) :
Environ 1h + 1h via Épinal
7,80 € (avec carte Fluo) + 5,65 €
Par bicycle :
Environ 6h pour 102 km
Prix du vélo et sueur
ALLEZ OÙ Y’A
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Texte parJosh Illustration par Enora Bouchez Graphisme par Valentine Poulet
50 min
Nouilles asiatiques
Carottes, poivrons, oignons
Sauce soja sauce Yakisoba
Mélange d’épices indien
Pâte à gyoza
LES NOUILLES DE ROMAIN
INGRÉDIENTS
Nouilles asiatiques
Carottes, poivrons, oignons
Sauce soja / sauce Yakisoba Mélange d’épices indien
Pâte à gyoza (à trouver rayon surgelé d’épicerie asiatique)
PRÉPARATION
1 - Épluchez, lavez et coupez vos carottes, menacez-les (elles doivent se dépêcher de cuire à feu vif).
2 - Rincez et coupez les poivrons et les oignons, ajoutez-les aux carottes. Baissez le feu au bout de 5 minutes et ajoutez votre mélange d’épices à l’indienne. Pensez à remuer souvent ce merdier. Laissez-le cuire doucement, sous couvert.
3 - En parallèle, décollez vos tranches de pâte à gyoza (leur passe-temps préféré est de mettre plusieurs années à décongeler), il faut les sortir du congélo au moins 2 heures avant la préparation, en les menaçant.
4 - Garnissez-les de ce que vous voulez (viande ou tofu sauté avec vos épices préférées ? Légumes ? Cartes Pokémon ?). Refermez les avec vos doigts imbibés d’eau en appuyant bien sur la jointure.
5 - Mettez de l’eau à bouillir et plongez-y vos nouilles, rincez-les à l’eau froide et égouttez bien après la cuisson. Ajoutez-les à votre poêlée de légumes en ajoutant de l’huile et la sauce soja. Vous pouvez aussi rajouter une sauce Yakisoba, et bien sûr un peu du mélange d’épices à l’indienne !
6 - Pendant que le tout mijote un petit coup, balancez (mais délicatement) une fournée de gyozas dans une poêle bien chaude et bien huilée, couvrez. Après 2 minutes de cuisson à feu moyen, balancez un fond de verre d’eau dans la poêle encore brûlante, et reposez vite le couvercle. En 2 petites minutes, vos bébés seront devenus adorables.
Illustrations par Mathilde Petit
ITADAKIMASU
Voilà, c’est prêt ! Vous pouvez réaliser cette recette avec tous les ingrédients que vous voulez, ne vous refusez rien !! Cuire les gyozas de cette façon, c’est la classe, mais attention quand même aux projections d’eau qui peuvent arriver, on referme vite le couvercle ! On vous conseille aussi de vous faire une petite sauce à base de sauce soja et vinaigre de riz mélangés pour les tremper dedans, bon app’ :)
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Recette par Romain Bouvier
Graphisme par Hugo Aouragh
Les croisés :
Niveau augmenté
Toujours les jeux à faire pendant les céréales comme à l’époque
Sudoku : Beau mais compliqué
Vertical :
1 - Fusil et ville jaune
2 - Récupéré souvent sous terre parfois sous mer
3 - Navire saboté et basketteur à San Francisco
5 - Un peu bêtes mais délicieuses
6 - Lieux sales mais fierté de Pont-à-Mousson
Horizontal :
4 - Crise actuelle et radio musicale
7 - Jour des tombes et tableau d’Émile Friant
8 - Larmes et animal
9 - Rapace avec un L et distinction de skieur
10 - Michigan, Victoria ou Bourget
Solutions :
Sinon c’est trop dur
JEUX
1 : SPRINGFIELD 2 : PÉTROLE 3 : WARRIOR 4 : ÉNERGIE 5 : NOUILLES 6 : ÉGOUT 7 : TOUSSAINT 8 : CROCODILE 9 : FLOCON 10 : LAC 7 1 6 10 5 2 9 8 3 4
Texte par Arthur Bouvier et Romain Guillaumot Illustrations par Anaïs Tazibt Graphisme par Hugo Aouragh Photo par Diego Zébina
Vous ne savez pas cuisiner et pourtant vous allez mettre à jour une nouvelle recette de clafoutis que les plus grandes tables vous envieront. L’ingrédient mystère ? Des granulés pour la chaudière.
BÉLIER
Vous épuiserez toutes les négociations du jour sur Vinted.
On a infiltré l’atelier du Père Noël pour vous prédire le futur : c’est sur cette page que vous saurez comment se passera votre hiver, que vous soyez Capricorne ou Caprisun. Aucun lutin n’a été blessé durant la fabrication de cet horoscope.
VIERGE Vous resterez toute la journée au cinéma en payant seulement une séance. On vous mettra dehors.
Personne ne viendra à votre anniversaire. Normal vous n’avez invité personne. Michel Cymes sera là mais normal il va partout sans avoir été invité. Il vous diagnostiquera une angine.
Votre fille réclame une souris pour Noël. Ça tombe bien vous en avez dans la cuisine.
#consommerlocal
LION Quelqu’un frappera à votre porte la nuit du nouvel an. Personne, juste un panier de linge qui contient toutes vos chaussettes perdues depuis l’adolescence. Il y avait bien un voleur.
VERSEAU
TAUREAU
Quelqu’un sur Twitter se moquera de votre taille. Vous boirez du Pepsi mélangé à de la soupe tous les jours pour grandir. Sur Marmiton, Lulu56x dit que ça fait grandir.
Tout le monde va vous soupçonner d’être Xavier Dupont de Ligonnès.
GÉMEAUX
Votre licence de détective privé expire le 31 décembre, pensez à la renouveler.
Vous regarderez toutes les vidéos de champignons sur YouTube. L’Office National des Forêts souhaitera vous embaucher.
BALANCE
Cette année encore vous allez croire que vous avez la fève. Comme les années précédentes, c’est juste un plombage qui s’est décroché.
Vous suivrez avec intérêt le procès qui opposera les fans d’Harry Potter et l’équipe de C’est pas sorcier. Quelle époque.
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c o n tact
Le prochain numéro sort en mars.
quand on se croise au basket ou dans la rue.
vaut le coup. Merci à celles et ceux qui le complimentent
Faire un magazine gratuit c’est dur mais si vous le lisez ça
Merci à vous d’avoir lu ce numéro et/ou les trois premiers.
Première Pluie est un média collectif, ouvert à toutes les formes de collaboration. Vous avez envie d’écrire, de prendre des photos, de faire des dessins, de discuter, de poser des questions sur nos activités, de prendre part au prochain numéro ?
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Team & La Cagette.
Hat Shop & 10.200clothing, la Zintrie, la Turbo Racing
MalrauxScène nationale de Vandœuvre-lès-Nancy, le
le Théâtre de la Manufacture, le Centre Culturel André
Ville, mon Projet, L’Autre Canal, La Souris Verte (Épinal),
National de Lorraine, la Ville de Nancy & le dispositif Ma
La Région Grand Est & le dispositif Jeun’Est, l’Opéra
familles. Nos partenaires, pour ce numéro :
Zébina, Serena Williams, la forêt de Charmoilles et nos
Bouffaron, Alice Chatard, Marie Schaaff, Yves, Siméon
Scheer, Marie Tissot, Eloise Dave, Marie-Fleur Lièvre, Claire
Noélie Dessalle, Mathilde Petit, Ismael Azmi Dahmani, Noé
Poulet, Enora Bouchez, Clément Regazzoni, Hugo Aouragh,
Juliette Arrojo, Elise Weber, Guillaume Malvoisin, Valentine
Elise Limacher, Chloé Héreau, Sarah Junker Yasmin,
Tacchini, Clara Weiss, Noémie Waldt, Pamela Mansour,
Léonie Levallois, Océane Muller, Chloé Popovic, April
Mathilde Olry, Inès Aourdache, Listen Tattoo, Arisa Pechin,
Donnadieu, Guillaume Vrignaud, Erwan Wilhelm, Soline Pin,
Blanche Alroy, Joane Guiheux, Pierre-Olivier Bobo, Olivier
Tremeau, Pauline Gauer, Juliette Jeannin, Adèle Dumas,
Jeanne Idatte, Pierre Mang, Marie Sauvannet, Alice
Ben Pi, Sam&Max Photo, Laure Gaurois, Marie Paquer,
Nathan Roux, Sabrina Benmokhtar, Anthony Gaborit,
Léo Verhaeghe, Valentin Regazzoni, Emma Tuellion,
Scali, Camille Tinon, Loic Zimmermann, Marianne Thiry,
Mélina Rard, Anaïs Tazibt, Eric Gauthier Amoussou, Camille
Nicolas Petit, Florentine Colliat, Eloïse Remy, Emma Bojan,
/ ont participé à la vie du média :
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TRISTAN ET ISOLDE
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29 JAN. — 10 FÉV. 2023
DIRECTION MUSICALE LEO HUSSAIN MISE EN SCÈNE TIAGO RODRIGUES
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